(Quinze heures cinquante-huit minutes)
M. Marissal : Alors, bonjour.
Bien, je suis ici aujourd'hui, en ce jeudi après-midi, pour évidemment donner
notre appréciation et les commentaires sur la mise à jour économique, la
deuxième mise à jour économique du gouvernement de la CAQ, qui a été présentée
plus tôt aujourd'hui par le ministre des Finances, Eric Girard.
D'abord, premier commentaire sur
l'ensemble de l'oeuvre, ça démontre, encore une fois, la nécessité d'avoir un
directeur parlementaire du budget. Nous l'avons demandé dans le passé, nous
l'avons redemandé cette fois-ci. Cette année, il y a quelques jours à peine,
nous avons refait cette demande-là. Pourquoi? Parce qu'encore une fois on est
dans un feu d'artifice de chiffres, de surplus budgétaires, de prévisions.
Quand on compare entre les prévisions, entre le réel, entre ce qui arrive
vraiment, ce que l'on pense qui arriverait, une chatte n'y retrouverait pas ses
petits. C'est presque de l'astrologie tellement c'est ésotérique. Et nous, on
pense que les surplus budgétaires, comme le gouvernement l'indique d'ailleurs
dans ses documents, ça appartient à tous les Québécois et à toutes les
Québécoises. Ne serait-il pas normal, il me semble que ce serait la moindre des
choses, que ces gens-là, les contribuables, sachent à combien s'élèvent ces
surplus ou, dans le cas de déficit, des déficits?
Or, on se rend compte avec déception, mais
pas avec surprise tant que ça, que le nouveau gouvernement de la CAQ reproduit
les mêmes pratiques des gouvernements précédents, en jouant avec les chiffres,
en maquillant des chiffres, en avançant des chiffres qui ne sont pas du tout ce
que l'on trouve à la fin. Juste un exemple comme ça, vous le savez, vous l'avez
vu comme moi, dans les chiffres du gouvernement, entre ce que M. Girard disait
l'an dernier, pas ce que les libéraux disaient il y a 18 mois, là, entre ce que
M. Girard disait l'an dernier à pareille date et maintenant, bien, son
surplus est trois fois plus élevé que ce qu'il disait. Je le mentionne, là, le
surplus, après le versement au Fonds des générations, trois fois plus. C'est
quand même une sacrée erreur. On n'est pas dans la marge ici, on est dans des
erreurs majeures de plusieurs milliards de dollars de surplus.
Alors, évidemment, ça permet toutes sortes
de manipulations politiques. On peut jouer avec les surplus. On peut les
minimiser, si on veut envoyer le message qu'il n'y a pas d'argent, par exemple,
pour les services publics. On peut, par exemple, s'en servir pour redonner à
l'électorat. Et évidemment, plus on s'approche d'une élection, ce qui n'est pas
le cas en ce moment... mais c'est problématique que cette manipulation de
chiffres qui tourne, comme je le disais tout à l'heure, le plus souvent à
l'ésotérisme... Le ministre des Finances, c'est un banquier, il doit savoir
compter. Je ne pense pas que, dans sa précédente job, on aurait toléré une
approximation aussi grande dans ses prévisions budgétaires pour la
Banque Nationale. Alors, voilà pour la demande principale qui est un directeur
parlementaire du budget, demande malheureusement qui a été préventivement
rejetée encore une fois tout à l'heure.
Alors, on se rend compte que finalement le
gouvernement de la CAQ est assez heureux avec ce qui se faisait avant puis,
après avoir promis du changement, mais finalement maintient les pratiques qui
ne sont pas souhaitables du tout. On se rend compte aussi que le gouvernement
de la CAQ peut aujourd'hui s'empiffrer dans le buffet des surplus parce que les
libéraux ont mis les Québécois au régime, une diète sévère. Et là-dessus, même
si on redonne un peu d'argent aux familles... et c'est bien, on salue la
plupart de ces gestes-là avec nuances. Cela dit, il n'y a aucune indication,
dans la mise à jour, qu'on va réinvestir dans les services publics. Ça, ça nous
inquiète aussi beaucoup. On passe aussi préventivement le message aux
fonctionnaires que ça ne sert à rien de négocier parce que le maximum qu'ils
obtiendront a déjà été établi, c'est-à-dire l'inflation, qui devrait être,
rappelons-le, le minimum puisqu'une augmentation de salaire à l'inflation
permet tout juste de surnager et de garder minimalement son pouvoir d'achat.
Rappelons que la fonction publique a gravement souffert aussi de l'austérité
libérale.
Un mot maintenant sur la lutte aux
changements climatiques. On ne s'attend jamais à grand-chose avec ce
gouvernement-là dans le département des changements climatiques, mais il nous
étonne à chaque fois. À chaque fois, on est encore un petit peu en deçà de pas
grand-chose. Cette fois-ci, je pense que c'est le record absolu. On nous dit
qu'il y aura éventuellement un plan, notamment pour l'électrification, mais ça
va aller à l'an prochain, qu'il y a un peu d'argent pour ça, mais, attention,
cet argent et ces budgets sont tributaires de la bonne performance de
l'économie.
Alors, ce qu'on nous dit, c'est que, si
l'économie devait connaître un ralentissement, eh bien, l'argent que l'on
pourrait utiliser dans le programme et le plan, le supposé plan de lutte aux
changements climatiques de la CAQ, souffrira nécessairement d'un ralentissement
de l'économie. Alors, de ça aussi, on est très inquiets. Ça fait longtemps
qu'on demande des gestes réels. Pour le moment, on n'est pas du tout dans les
gestes réels. On est à peine dans le début d'un flou de programme qui pourrait
venir, avec de l'argent qui n'est pas certain. Alors, une certaine déception
que de voir encore une fois ce gouvernement-là se comporter en parfait
climatopassif. C'est devenu malheureusement la marque de commerce de ce
gouvernement. Merci.
Le Modérateur
:
Puisqu'il y a demande, peut-être une petite déclaration en anglais. Ça a été
demandé par les collègues. Puis ensuite on va prendre les questions.
M. Marissal :
Yes. Here I am today commenting about the new fiscal point from the Minister
Girard, of Finances. We have a lot of deception regarding this exercise today
made by Minister Girard. First of all, we're still asking for a directeur
parlementaire du budget, someone, an officer from the Parliament who would be
in charge of making sure that we get the real numbers of surpluses or deficit,
depending on the years. Because what we see once again is that the new Government
from la CAQ is taking all the tricks from the good old book of the Liberals,
playing with numbers, masking the real numbers and basically not saying the
truth to Quebeckers about the real situation of the finances in Québec.
Another point of
deception is, of course, the lack of commitment to fight the climate changes.
We see that there will be eventually a plan, but it's a plan for 2020, and
again, maybe a plan in 2020 because this plan will be financed depending on the
performance of the economy of Québec. So basically what M. Girard is
saying today is : We're still waiting, we're not still ready to have a
real plan to fight climate changes, and we will see, depending on how many
money left we have in 2020. So it's far from enough, and we are really
disappointed about that. Thanks.
Le Modérateur
: Merci.
Des questions? C'est tout? Pas de question.
M. Marissal : Merci.
(Fin à 16 h 5)