To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition, Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine, et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé et services sociaux

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition, Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine, et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé et services sociaux

Version finale

Tuesday, November 12, 2019, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-quatre minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde, contente de vous retrouver ce matin... (Interruption)... pardon. Il y a trois semaines, le Québec vivait encore une fois une tragédie évitable, l'homicide de deux enfants et le suicide de l'assassin, leur père, dans le cadre d'une rupture amoureuse; l'histoire se répète. Suite à l'écho très important qu'a reçu un des messages Facebook que j'ai mis sur les réseaux sociaux, on a ressenti le besoin aujourd'hui de venir auprès de vous et de rappeler au gouvernement qu'il y a des solutions. Elles existent. Le cri du coeur que j'ai lancé sur Facebook il y a maintenant deux semaines a rejoint des centaines de milliers de personnes. On a reçu des centaines de milliers... pas des centaines de milliers, des centaines de messages et d'appels à l'aide. Je me suis rendu compte que, malgré tous les efforts qui ont été mis en place, malheureusement, la violence conjugale touche encore pas mal trop de monde. Un élément revenait constamment, et cet élément-là, autant pour les hommes que pour les femmes, c'est le manque de ressources.

Je le sais, les groupes le savent, le gouvernement le sait lui aussi, suite à cette tragédie, d'ailleurs, tout le monde a reconnu qu'il fallait agir collectivement. Or pourtant, on vient d'avoir une mise à jour économique, la semaine dernière, et aucune mesure n'a été annoncée à court terme, ni pour prévenir la violence ni pour mieux protéger les victimes. Les surplus budgétaires, ils se chiffrent en milliards de dollars, vous le savez comme moi. Personne ne peut me convaincre que cet argent-là qui dort dans les coffres de l'État est mieux investi dans les coffres de l'État qu'au service de la population. D'ailleurs, c'est suite au sacrifice de la population et l'impact de l'austérité libérale que les coffres se sont garnis. Il est donc temps que cet argent serve aux Québécois et Québécoises.

Alors, aujourd'hui, nous interpellons le gouvernement de François Legault, et on lui propose un plan d'action concret pour prévenir les violences conjugales et, surtout, protéger les victimes.

Mme Labrie : Vous savez, on a fait plusieurs interventions dans les dernières semaines. J'ai posé une question en Chambre, j'étais ici même la semaine dernière avec des représentantes des maisons d'hébergement pour demander un réinvestissement, non seulement pour offrir les services actuels, mais pour augmenter l'offre de places aussi en maison d'hébergement. On avait des attentes très claires envers le gouvernement quant à la mise à jour économique. Malheureusement, le gouvernement, il n'y a pas répondu. Ce sont des demandes qui restent.

Ce qu'on vous propose, aujourd'hui, c'est un plan supplémentaire à ce qui était déjà demandé depuis plusieurs semaines, pour augmenter le nombre de places en maison d'hébergement. Donc, ce qu'on vous propose, c'est un plan en trois axes : Des campagnes de sensibilisation contre la violence conjugale, de la prévention en milieu scolaire et aussi des investissements dans les soins de première ligne.

Il faut mettre les bouchées doubles pour sensibiliser la population à l'existence de la violence conjugale, et il faut reconnaître que ce problème-là est encore bien réel. On ne le dira jamais assez, ça existe, et on doit se doter, au Québec, d'une grande campagne de sensibilisation pour d'abord outiller les intervenants du réseau de la santé, de l'éducation, pour qu'ils soient en mesure de reconnaître et de dépister la violence conjugale, qu'ils soient outillés pour soutenir les victimes qu'ils rencontrent dans le cadre de leur travail. Il faut aussi une campagne de sensibilisation pour la population en général, pour les témoins, pour que les gens soient outillés à soutenir les femmes qui vivent une situation de violence conjugale.

Et la prévention, ça doit commencer dès l'école. Les jeunes doivent être sensibilisés le plus tôt possible à l'importance des relations égalitaires, sans contrôle, sans violence. Donc, ce qu'on demande, c'est que les cours d'éducation à la sexualité soient donnés par des spécialistes, et soient bonifiés pour inclure plus de contenu sur les relations de couple saines, pour prévenir la violence entre les conjoints. Donc, ça prend une réforme en profondeur de notre système d'éducation, ça, ça fait très longtemps qu'on le dit. On ne demande pas une réforme à la pièce, ici, mais, dans le cadre de cette réflexion-là sur ce qu'on doit offrir comme contenu d'enseignement, le cours d'éducation à la sexualité, on propose qu'il tienne compte de l'enseignement des relations saines dès le plus jeune âge. Et, également, ça prend des ressources présentes dans les écoles, ça prend un plancher de service professionnel pour que les élèves qui ont besoin de soutien puissent être accompagnés, et c'est loin d'être le cas en ce moment.

M. Zanetti : Une autre des mesures qu'on propose, en fait, c'est de réinvestir massivement dans les soins en psychothérapie en première ligne au Québec. C'est quelque chose qui est important puis qui est indissociable de la lutte à la violence conjugale, et c'est quelque chose qui va aussi avoir des répercussions positives dans bien d'autres secteurs, on le sait.

En ce moment, là, il y a des surplus attendus de 4 milliards de dollars, 4 milliards. Et qu'est-ce qu'on fait pour les gens qui ont besoin d'aide? Que ce soit dans le domaine de la lutte à la violence conjugale, comme ça, mais aussi les gens qui sont au bord du suicide dans toutes sortes de circonstances, qu'est-ce qu'on fait? Bien, on ne met pas ce qu'il faut. Les montants qu'on devrait investir là-dedans, c'est très variable, selon les estimations. Il y en a qui estiment que c'est 400 millions, l'INESSS estime ça davantage autour de 650 millions. Il faut qu'on mette l'argent là parce que l'argent, là, bien, on ne peut pas aller dire, en ce moment, mettre 2,6 milliards, par exemple, dans le Fonds des générations, c'est plus important que de prendre soin des femmes et des hommes, non seulement leur offrir des services de psychothérapie, aux femmes qui sont victimes de violence conjugale, mais aussi aux hommes qui sont agresseurs et qui demandent de l'aide. Il faut qu'on puisse les soutenir, et ça, ça devrait être une priorité de ce gouvernement-là, puis, en ce moment, on voit que ce n'est pas le cas.

Mme Massé : Permettez-moi de conclure sur ce sujet délicat et qu'on oublie qu'il nous coûte collectivement très cher. Il coûte des vies, ça, on le sait, mais collectivement il nous coûte très cher. Alors, on rappelle aujourd'hui ces mesures urgentes là, mais, entre vous et moi, la violence conjugale, c'est transversal, c'est transversal, et c'est pourquoi je demande au premier ministre du Québec de mettre ses ministres en action. Je pense notamment, bien sûr, à la ministre de la Santé et des Services sociaux, à travers le besoin criant des maisons d'hébergement et des groupes de soutien qui soutiennent les hommes, je pense à la ministre Laforest qui a un rôle à jouer en termes de logement social. Quand tu vis une situation de violence conjugale, ce que tu veux, c'est, bien sûr, aller te réfugier dans une maison d'hébergement, mais la prochaine étape, tu veux pouvoir avoir un logement, et donc l'accès à du logement, soit de deuxième étape ou du logement social, est essentielle. Je pense à la ministre de la Justice, ça fait des années où on parle de la réforme de l'IVAC; il est grandement temps que cela aboutisse. Je pense, bien sûr, au ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux et au ministre du Trésor parce qu'il va falloir délier les cordons de la bourse. Parce qu'on souhaite, encore une fois, que ces gestes-là, on puisse les prendre en amont avec des mesures de prévention, mais aussi qu'on puisse protéger les femmes qui sont victimes de violence conjugale.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va commencer par les questions sur le sujet. Merci de vous concentrer à une question, une sous-question.

Mme Richer (Jocelyne) : Oui, bonjour. J'aimerais savoir... une précision. Dans votre plan d'action, est-ce que vous adhérez aux demandes qui ont été faites la semaine dernière, là, par la Fédération des maisons d'hébergement? Est-ce que vous fixez un montant, donc, de millions pour le financement des maisons, l'embauche de ressources?

Mme Labrie : Certainement qu'on y adhère. J'étais ici à leurs côtés. Comme je l'ai dit, ce qu'on propose s'ajoute à ces demandes-là des maisons d'hébergement. La demande des maisons d'hébergement, elle est essentielle. On manque de places en ce moment pour des femmes qui sont en danger chez elles. Donc, oui, il faut répondre à ce manque de places là par des investissements qui sont nécessaires, mais ça ne sera pas suffisant et c'est pour ça qu'on vous arrive aujourd'hui avec des mesures supplémentaires, pour prévenir la violence conjugale et permettre aux gens de se soigner aussi.

Mme Richer (Jocelyne) : Tous les dossiers ont besoin d'un porteur de ballon en politique. Avez-vous l'impression que la ministre de la Condition féminine est le bon porteur de ballon? Est-ce que c'est la femme de la situation? Depuis un an, sauf erreur, je ne me souviens pas de l'avoir entendu parler souvent de ces questions-là et des solutions qu'elle a à apporter.

Mme Labrie : Vous avez raison, je ne me souviens pas non plus de l'avoir entendue aborder ces questions-là.

Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce que c'est la femme de la situation?

Mme Labrie : Bien, écoutez, je pense que Mme Charest a été nommée là avec plein de bonnes intentions. Effectivement, elle a beaucoup à apprendre pour défendre la condition féminine, mais je sens qu'elle est de bonne volonté là-dedans.

Mme Richer (Jocelyne) : Et Mme Massé ? Est-ce que les intentions suffisent en politique?

Mme Massé : Bien, les intentions, c'est une belle motivation, mais je pense que lorsqu'on voit la réalité des... par exemple, notamment, sur la question de la violence conjugale, je pense que ce je m'attends, c'est que le premier ministre... quand je disais qu'il faut impliquer l'ensemble des ministres, moi, je m'attends que M. Legault mette l'ensemble de ses ministres en action. Bien sûr que la porteuse principale, Mme Charest, doit jouer un rôle moteur dans tout ça, et mes attentes sont très élevées par rapport à elle, mais... par rapport au premier ministre, parce que délier les cordons de la bourse, moi, dans ma vie politique, je n'ai pas vu souvent que ça appartenait à la ministre de la Condition féminine, qui n'a pas de ministère.

Mme Richer (Jocelyne) : Et après une année, pour terminer, après une année, quel bilan vous faites de ce gouvernement-là en matière de condition féminine, surtout quand on connaît l'ampleur des surplus dans les coffres?

Mme Massé : Oui. C'est le fun d'avoir une collègue qui prend le dossier de moi après cinq ans.

Mme Labrie : En fait, je pense que ce que j'aimerais dire là-dessus, c'est que Mme Charest, jusqu'à maintenant, je n'ai pas l'impression qu'elle a exercé son leadership au sein du cabinet ministériel pour les enjeux qui touchent la condition féminine. J'ai l'impression qu'elle se concentre sur ce qui relève de ses tâches spécifiques, mais qu'elle ne voit pas encore tous les enjeux d'une manière transversale, alors que, pourtant, c'est essentiel, et ça, on l'a vu dès l'étude des crédits au printemps dernier. Elle était dépassée de se faire poser des questions sur des sujets qui ne relevaient pas tout à fait du Secrétariat à la condition féminine, mais qui touchent quand même des femmes. Donc, ça, c'est essentiel pour bien jouer son rôle, qu'elle comprenne que tout ce qui concerne la condition féminine est transversal, un peu comme le sujet dont on parle aujourd'hui.

Mme Massé : Et on tend la main.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour. Je voulais savoir... Durant la commission sur l'exploitation sexuelle, il a été mentionné le fait, justement, qu'il y aurait peut-être un besoin aussi de maisons d'hébergement pour les femmes qui sortent du milieu de la prostitution. Le type de thérapie dont elles ont besoin n'est pas nécessairement celui qui est offert dans les maisons d'hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale. J'aimerais vous entendre là-dessus.

Mme Massé : Bien sûr, moi, je... Tu sais, vous savez, notre préoccupation, à Québec solidaire, c'est de s'assurer que toutes les femmes vont être protégées, et je pense que les propositions qui ont été sur la table... Notre collègue Alexandre Leduc participe activement à cette commission-là. Je pense qu'il y a différentes alternatives. Est-ce que c'est spécifiquement des maisons, est-ce que c'est la formation des maisons actuelles pour femmes en difficulté? Parce que beaucoup des femmes s'y retrouvent déjà. Moi, je pense que cette commission-là va nous amener des réponses, puis... Mais, la ligne à la base, c'est : il faut protéger les femmes.

Mme Crête (Mylène) : Donc, ce que vous dites, c'est qu'on pourrait peut-être utiliser les maisons déjà existantes, former du personnel...

Mme Massé : Oui, ce qui est déjà un peu le cas. Mais, comme Christine vient de le redire à mon oreille, «anyway» il manque de places, il manque de maisons. Alors, pour répondre à l'ensemble des besoins, je pense que — et c'est ce qu'on vient vous dire ce matin — il faut allonger l'argent. En plus, l'argent est là.

M. Larin (Vincent) : Bonjour. Je ferais du pouce un peu sur la question, tout à l'heure, de ma collègue de la La Presse canadienne, à savoir... concernant la place que prend Mme Charest autour de la table de décision. On avait dans le journal cette fin de semaine Mme MarieChantal Chassé, qui avait fait un plaidoyer au caucus de la CAQ pour dire que les femmes doivent prendre plus de place. Pensez-vous que le fait que le gouvernement fasse la sourde oreille aux demandes qui avaient été faites la semaine passée dans la mise à jour budgétaire, ça ne traduit pas un peu le fait que les femmes dans le caucus caquiste ne sont pas assez... n'ont pas assez une voix autour de la table?

Mme Massé : Moi, de ma mémoire de femme, les ministres à la Condition féminine ont toujours de la difficulté avec les portefeuilles qui sont généralement pris par des ministres masculins. En fait, ils sont offerts aux ministres masculins. C'est clair, comme féministe, c'est clair, comme parti féministe, on s'attend que, bien sûr, Mme Charette fasse son travail, que, bien sûr, la solidarité féminine au sein de ce gouvernement-là fait en sorte que l'enjeu, que ce soit de la violence... des violences aux femmes, soit conjugales, sexuelles, etc., soient des enjeux pris au sérieux par l'ensemble du Conseil des ministres.

Alors c'est pour ça que je suis d'accord avec ma collègue Christine lorsqu'elle dit : il faut que Mme Charette prenne du leadership. Et je le sais, que ce n'est pas toujours facile parce que, bien, ce n'est pas des portefeuilles économiques. Mais, je nous rappelle, ça nous coûte cher collectivement.

M. Laforest (Alain) : Mesdames, Monsieur. On s'est parlé par personne interposée hier.

Mme Massé : Oui.

M. Laforest (Alain) : Je reviens à la charge aujourd'hui. Depuis ce temps-là, le premier ministre a dit qu'il avait pleine confiance en Simon Jolin-Barrette et qu'il conserverait le portefeuille de l'immigration. Vous en dites quoi?

Mme Massé : Bien, écoutez, c'est comme je vous disais hier. Avec tout le cafouillage qu'on a vu, avec l'insensibilité qu'on a vue par rapport à la question de l'immigration, nous, à Québec solidaire, ça fait un petit bout qu'on dit : Bien, enlevez-lui, s'il vous plaît, ce portefeuille-là. Le premier ministre ne revient pas juste en disant qu'il ne va pas le démettre de ses fonctions, mais en disant : Je le reconfirme, je lui reconfirme ma confiance. Bien, nous, ça nous reconfirme que le premier ministre est déconnecté.

M. Laforest (Alain) : Dans ce qu'on comprend de l'annonce qui a été faite vendredi, c'est qu'on fait un pas de recul pour refaire un pas vers l'avant parce que le gouvernement retourne sur sa planche à dessin. Vous vous attendez à quoi pour la suite?

Mme Massé : Bien, je pense que, cette fois-là, ça serait le fun qu'il prenne le temps de consulter un tant soit peu avant, hein? Tu sais, lorsqu'on a vu l'ensemble du front commun de résistance du milieu des affaires, du milieu universitaire, des gens de l'immigration, pour dire que ce projet-là n'avait pas de bon sens, c'est à se demander si ce n'était pas une perspective purement idéologique.

Cette fois-là, j'espère que M. Jolin-Barrette saura se mettre à l'écoute si c'est encore lui qui est là, hein, parce que je réitère qu'on n'est pas les seuls à demander qu'il n'occupe plus ce poste-là de ministre de l'Immigration. Bien, on espère que, cette fois-là, si tel est le cas, le gouvernement de la CAQ saura être à l'écoute de ses partenaires.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour, Mme Massé. On apprend ce matin que le gouvernement donne jusqu'à vendredi aux médecins spécialistes pour concéder... pour s'entendre avec eux, sans quoi il y aurait peut-être une loi spéciale. Comment vous accueillez cette ligne dans le sable?

M. Zanetti : Bien... votre question? Juste...

M. Lavallée (Hugo) : Comment vous accueillez le fait qu'on donne un ultimatum jusqu'à vendredi?

M. Zanetti : O.K., oui, je comprends. Nous, évidemment, on trouve que c'est important d'aller chercher ce qu'on a dit qu'on irait chercher dans le portefeuille, là, des médecins spécialistes. On parlait de 1 milliard, puis la proposition actuelle des médecins spécialistes est inacceptable, elle n'est vraiment pas à la hauteur.

Pour ce qui est d'une loi spéciale, le gouvernement devrait être capable de fonctionner autrement. S'il est contraint à faire ça, il va falloir qu'il se justifie à lui, là. Je pense que c'est à lui, le fardeau de justifier les moyens qu'il prend. Mais il faut qu'il aille chercher cet argent-là parce qu'on en a besoin, entre autres, aussi, pour l'investir, comme je l'ai dit, dans les soins de psychothérapie de première ligne.

Mme Massé : Oui, puis mon collègue a raison, cet argent-là, on en a besoin, d'autant plus que ce qu'on souhaite, c'est offrir des services de première ligne. Ça veut dire rendre les psychothérapeutes accessibles partout sur le territoire québécois dans la première ligne, c'est-à-dire les CLSC, etc.

M. Croteau (Martin) : Bonjour. Bonjour, tout le monde. Bonjour, Mme Massé. On apprend ce matin que le fameux projet de règlement qui avait été présenté en avril par le ministre de l'Environnement pour prévenir les déversements sauvages de sols contaminés, ce projet de règlement a frappé une embûche imprévue, et son entrée en vigueur est retardée de plusieurs mois. Qu'est-ce que vous pensez de cette situation?

Mme Massé : Bien, écoutez, je n'ai pas étudié complètement cette... j'ai lu rapidement, là, mais je n'ai pas étudié complètement. Il y a une chose qui est sûre, c'est qu'en 2019 ce n'est pas acceptable de voir qu'on déplace des sols contaminés et qu'on puisse les déverser n'importe où sans qu'on en soit imputable. Ça, ce n'est pas acceptable. Mais concrètement, sur le règlement, M. Croteau, je devrai vous revenir parce que je n'ai pas étudié ça.

M. Croteau (Marc) : Si vous permettez, deux questions sur des sujets différents. Que pensez-vous du congédiement de Don Cherry?

Mme Massé : Je vous dirais, cet homme n'a jamais été très... n'a jamais eu de mots très doux pour les femmes, pour les autochtones, les Canadiens français — assez méprisants, d'ailleurs — alors j'ai envie de vous dire que, bien, il ne nous manquera pas.

M. Croteau (Martin) : Ça vous étonne qu'il n'ait pas été congédié avant malgré justement sa feuille de route assez bien garnie?

Mme Massé : Ça appartient à ses employeurs, mais je vous dis qu'il ne nous manquera pas.

M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce que vous pensez du mouvement Mon coton ouaté, mon choix lancé dans les dernières heures, là, pour appuyer Mme Dorion, et comptez-vous y participer, et comptez-vous répondre à l'appel de la présidente de la Fédération des femmes du Québec qui appelle les gens même à porter un voile en appui à Mme Dorion?

Mme Massé : Vous savez, à Québec solidaire, le corps des femmes appartient aux femmes, donc il n'y a personne qui est autorisé de dire aux femmes ce qu'elles doivent porter ou non, mais je comprends qu'actuellement, puisqu'encore une fois on se retrouve dans une situation où on interpelle des femmes... Parce que, oui, Catherine Dorion, mais, au-delà de ça, on le voit bien aujourd'hui dans la revue de presse, il n'y a pas juste cette politicienne-là, au féminin, qui est visée par ce qu'elle porte ou ne porte pas. Alors donc, je peux comprendre que des femmes sur le terrain disent : Nous, on a besoin d'être en solidarité avec ces femmes politiciennes. Et moi, je réitère, à Québec solidaire, ça n'a jamais été une priorité, mais, ceci étant dit, on réitère que ce que les femmes portent ou ne portent pas, ça leur appartient.

M. Croteau (Martin) : Mais je note, puis je ne vous le reproche pas, je note que vous ne portez pas aujourd'hui... vous ne semblez pas participer à cette mobilisation qui est pourtant organisée en appui à votre propre collègue. Pourquoi ne pas embarquer dans cette mobilisation?

Mme Massé : Bien, je réitère, c'est un mouvement de la société civile, je trouve ça extraordinaire, mais, ceci étant dit, nous, on veut que les femmes et les hommes s'habillent comme ils le souhaitent. Alors, qu'on s'habille comme on veut.

M. Croteau (Martin) : ...pas participé à ce mouvement?

Mme Massé : Bien, parce qu'ici présentement ce n'est pas, je vous le dis, ce n'est pas une priorité. Nous, ce qu'on souhaite, parce que c'est ça la question qui reste en jeu derrière tout ça, c'est : Y a-t-il ou non un code vestimentaire? Et nous, depuis très longtemps on vous dit : Ce n'est pas une priorité, mais, oui, on est d'accord avec le président où... ça prend une réforme et on veut participer. Donc, je pense que c'est un beau moment aujourd'hui pour dire : Venez donc vous asseoir, les autres partis, on va se parler dans le blanc des yeux et non pas par médias interposés.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Olivier Bossé, journal Le Soleil.

Mme Massé : Bonjour, Olivier.

M. Bossé (Olivier) : Ce serait pour vous, Mme Massé, M. Zanetti aussi. Est-ce que la partielle dans Jean-Talon, c'est la partielle où vous avez investi le plus de ressources, vous pensez, QS, dans l'histoire du parti, autant monétairement qu'en nombre de personnes, d'efforts?

Mme Massé : Vous savez quoi? On fait de la politique pour gagner. Et Jean-Talon, on veut la gagner et on va la gagner. Alors, il y a un extraordinaire candidat, Olivier Bolduc, qui rassemble les gens. On est sur le terrain depuis des semaines, avant même le déclenchement de l'élection, on y met des ressources humaines, on y met des ressources financières, nos députés vont régulièrement, moi-même, Sol, on y était hier matin. Alors, on va tout faire, parce que, vous savez quoi, je pense que la CAQ, qui est pressentie comme étant celle qui va gagner, hein... je vous rappellerai que Québec solidaire n'arrête pas, depuis qu'il s'est créé, de faire des surprises, et je vous garantis qu'on va faire une surprise dans Jean-Talon.

M. Bossé (Olivier) : On peut dire que c'est plus ou...

Mme Massé : Si?

M. Bossé (Olivier) : Est-ce qu'on peut dire que vous avez plus de ressources ou... pour une partielle, évidemment, on s'entend.

Mme Massé : On y met définitivement plus de ressources et, je vous dirais, on y met beaucoup de jus de bras.

M. Larin (Vincent) : Juste une dernière question, concernant la proposition qui va être faite lors de votre prochain conseil général à propos d'est-ce que le Québec doit se doter d'une armée ou pas. On voyait que votre collègue M. Nadeau-Dubois a une préférence pour une défense, là, nationale. Est-ce que je pourrais avoir vos avis personnels, et aussi peut-être une appréciation de cette proposition-là? Est-ce que c'est une priorité de débattre de ça?

Mme Massé : Bien, écoutez, ça fait partie de notre processus, hein, Québec solidaire a un programme très garni et pour un pays qui veut... pour un parti qui veut faire un pays, inévitablement la question de l'armée se pose, et ce qui est intéressant, c'est que nos membres ont mis au jeu différentes visions. Je pense que cette délibération-là va être très pertinente, la fin de semaine prochaine, et je vous invite à venir y participer.

M. Larin (Vincent) : Et vous, Mme Massé, êtes-vous en faveur d'une défense nationale?

Mme Massé : Écoutez, moi, je pense que tout pays qui cherche à devenir indépendant a avantage à se protéger, parce que le statu quo généralement n'aime pas ça, quand on veut changer des choses.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. You said, in French, that the Immigration minister, Simon Jolin-Barrette, should be out.

Mme Massé : Yes.

Mme Senay (Cathy) : He's not the man of the situation, for you? Too many mistakes?

Mme Massé : Of course, he showed us through these rules, I mean the PEQ, he showed us, he showed the Québec that he don't have, he writes this kind of bill... it's...

Mme Senay (Cathy) : He went too fast?

Mme Massé : He went too fast, he don't consult people and, for example, the last week, we heard that the business milieu, the university places, the students, everyone said that this bill has no... It's not good for the Québec. It's not good for economy, it's not good for us, the image that we push outside of Québec. So, what we said since last week, it's : We don't think Mr. Simon Jolin-Barrette is the good minister for Immigration. And yes, we hope that he will be pushed of this mandate.

Mme Senay (Cathy) : One last question. My hoodie, my choice, Moncoton ouaté, mon choix, what do you want to see out of this?

Mme Massé : I mean, for Québec solidaire, it's always the same thing. We don't think that anyone should tell to women what to wear or what not to wear. So, this solidarity movement, it's not only for Catherine Dorion, it's for all women, and I'm not surprised with what we saw with the Mayor Plante, what we saw with Catherine Dorion, that women on the ground want to be «solidaires» with women.

La Modératrice : On a une dernière question par monsieur...

M. Pouliot (Samuel) : Samuel Pouliot, CTV, about Don Cherry. Last night, he was fired from Sportsnet. Do you have any comment on that?

Mme Massé : Yes. Let's say that M Don Cherry wasn't a friend, as you know. The way that he talks about French Canadians, about women, about First Nations, it's not our vision. So, let's say that we won't miss him.

M. Lacroix (Louis) : Je voudrais juste vous poser une dernière question sur Catherine Dorion. Est-ce que vous avez demandé à ce que Mme Dorion corresponde au code vestimentaire qui est quand même très large, en tout cas, qu'on ne connaît pas vraiment, là, de l'Assemblée nationale, là, pour qu'elle puisse siéger, à tout le moins, le temps qu'on prenne une décision? Est-ce qu'il y a eu des discussions en ce sens-là?

Mme Massé : Écoutez, c'est fascinant. Je regarde dans la dernière année, Catherine a siégé à tous les jours... bien, à tous les jours où on siège. Catherine va continuer de siéger, et je suis certaine que vous n'y verrez pas de différence. Il n'y a personne qui l'a vue dans la dernière année, je ne verrais pas pourquoi ils le verraient dans les prochains mois.

Ceci étant dit, je pense sincèrement que, vous le savez, là, pour nous, ça n'a jamais été une priorité, et je pense, par contre, ce qui s'est passé jeudi dernier impose maintenant... il y a comme un «game changer», comme on dit en anglais, je ne trouve pas le mot en français, là, mais... et, dans ce sens-là, je souhaite profondément que les autres partis s'assoient. On va appuyer le président dans sa volonté de réformer... bien, de réformer ou, en tout cas, de donner des enlignements sur un code vestimentaire.

M. Lacroix (Louis) : Mais comme il semble y avoir des députés qui veulent forcer le président à prendre une certaine position sur l'habillement, le temps qu'on statue au BAN, et tout ça, là, et dans le but de ne pas vous priver, quand même, d'une voix importante, vous êtes 10 à l'Assemblée nationale, quand on se prive d'une voix importante, c'est 10 % du vote que vous ne pouvez pas avoir, là...

Mme Massé : Dans notre cas.

M. Lacroix (Louis) : ...dans votre cas, mais est-ce que vous allez demander à Mme Dorion, le temps qu'on statue véritablement, d'avoir une tenue qui va lui permettre d'entrer à l'Assemblée nationale?

Mme Massé : Écoutez, quelle est cette tenue? Quelle est...

M. Lacroix (Louis) : Vous comprenez ce que je veux dire?

Mme Massé : Il s'est passé quelque chose jeudi, et je pense que ce quelque chose là n'est pas... je pense que ça parle d'autre chose. Il faut qu'on s'assoie et qu'on se parle parce qu'il y a quelque chose qui n'est pas logique de dire qu'on refuse à une députée ou on demande, on exclue — oui, c'est un bon mot —qu'on exclue quelqu'une sur la base de : elle n'est pas comme nous. Alors, dans ce sens-là, je vous réitère, on souhaite que le président prenne ça à bras-le-corps et on souhaite que les autres partis soient assis autour de la table.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Lacroix (Louis) : Mais, pour vous, cette tenue-là, est-ce qu'elle était acceptable la semaine dernière? Un «hoodie» à l'Assemblée nationale, en coton ouaté, est-ce que, pour vous, c'est acceptable?

Mme Massé : Vous savez quoi? Ce que je souhaite, c'est que ce débat-là se fasse réellement au comité du premier ministre. Nous, on pense que la population qui se reconnaissent en nous, qui nous élisent, qui nous amènent ici nous choisissent pour qui on est. Et, dans ce sens-là, la délibération va se faire avec les autres partis, et je ne peux pas croire qu'on n'arrivera pas à quelque chose. Ils trouvent ça tellement important, ça fait qu'on devrait arriver à quelque chose.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous ne la défendez pas. On ne sent pas que vous la défendez, là.

Mme Massé : Catherine va être avec nous aujourd'hui, et Catherine, elle est soutenue par l'ensemble de ses collègues, et on va être bien contents. C'est juste qu'on n'en fait pas de cas.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 4)