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Conférence de presse de Mme Guylaine Leclerc, vérificatrice générale

Présentation du tome de novembre 2019 du Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale

Version finale

Wednesday, November 20, 2019, 11 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures vingt et une minutes)

Mme Leclerc (Guylaine) : Merci. Alors, mesdames messieurs, bonjour. C'est avec plaisir que je suis avec vous aujourd'hui pour présenter les résultats des travaux que nous avons menés au cours des derniers mois. Vous trouverez les détails de ceux-ci dans le tome de novembre 2019, qui a été déposé cet avant-midi à l'Assemblée nationale.

Pour l'occasion, je suis accompagnée de M. Serge Giguère, sous-vérificateur général, M. Paul Lanoie, vérificateur général adjoint et Commissaire au développement durable, et Alain Fortin, directeur général d'audit.

Je commence par un sujet hautement d'actualité, soit la gestion des interventions à la suite d'un signalement à un directeur de la protection de la jeunesse.

Dans le cadre de notre audit, nous nous sommes donné comme objectif d'évaluer si les DPJ du CISSS de la Montérégie-Est, du CIUSSS de la Capitale-Nationale et du CIUSSS de l'Estrie protègent adéquatement les enfants, et ce, à partir du signalement jusqu'à la fin de leurs interventions. De plus, nous voulions nous assurer que le ministère de la Santé et des Services sociaux encadre adéquatement les DPJ.

Par nos travaux, nous avons constaté que le fonctionnement actuel du système de la protection de la jeunesse comporte plusieurs lacunes. Les actions menées par les DPJ audités doivent être améliorées de façon à amener une meilleure protection des enfants sous leur responsabilité. Ces DPJ ne sont pas suffisamment soutenus dans leur rôle par leurs établissements ni assez encadrés par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Plus encore, nous avons constaté que les enfants n'ont pas accès rapidement aux services dont ils ont besoin pour corriger une situation problématique qui compromet leur sécurité ou leur développement. Nous avons constaté que le délai moyen entre le signalement et le début de l'application de mesures pour corriger cette situation problématique varie de 158 jours à 226 jours.

Lors de nos travaux, nous avons également remarqué que les DPJ ne repèrent pas certains indices de risque tels que la récurrence des signalements pour un enfant. L'analyse de ces indices permettrait de s'assurer que les bonnes décisions sont prises par les DPJ afin de protéger l'enfant dont la sécurité ou le développement est compromis, de ne pas intervenir auprès d'un enfant, lorsque ce n'est pas requis, ou de mettre fin à une intervention auprès d'un enfant dont la sécurité ou le développement n'est plus compromis.

Je passe maintenant aux résultats de nos travaux d'audit portant sur la protection des personnes inaptes par le Curateur public. Par cet audit, nous avions pour objectif de vérifier si le curateur prend les moyens nécessaires pour assurer avec efficacité et efficience la protection des personnes inaptes sous régime public. Ces personnes sont, à divers degrés, incapables de prendre soin d'elles-mêmes.

Après plusieurs mois de travail, nous pouvons affirmer que le Curateur public ne prend pas les mesures nécessaires pour veiller au respect des droits et à la sauvegarde de l'autonomie des personnes qu'il représente. Les processus clés qu'il a mis en place présentent diverses lacunes, et l'information de gestion dont il dispose est insuffisante pour apprécier sa performance et en rendre compte adéquatement.

Plus particulièrement, nous avons constaté que plus de huit ans ont été nécessaires pour qu'un plan de représentation uniforme et informatisé soit disponible. Ce plan est le principal outil sur lequel s'appuient les curateurs délégués dans leurs interventions. Il devient donc primordial qu'ils soient tous complétés et à jour.

Nous avons constaté qu'au 31 décembre 2018 1 028 personnes inaptes n'avaient toujours pas de plan de représentation personnalisé, et, lorsqu'elles en avaient un, il était souvent incomplet ou non à jour. Sans un plan de représentation complet et à jour, il est difficile pour le Curateur public de répondre adéquatement aux besoins de chacune des personnes inaptes qu'il représente.

Nous constatons que le Curateur public a réduit le nombre de visites à être effectuées en s'appuyant sur une gestion des risques. Dans les faits, ce concept de modulation des visites a été appliqué sans analyse rigoureuse des besoins des personnes inaptes, et les interventions menées ne respectaient pas la planification établie. Plus encore, le nombre de visites effectuées auprès des personnes inaptes a diminué, et ce, malgré une légère hausse du nombre de personnes inaptes prises en charge par le Curateur public.

Je passe maintenant aux résultats de notre audit portant sur l'aide financière pour le développement économique accordée par le ministère de l'Économie et de l'Innovation. Par notre audit, nous avons découvert que ce ministère n'assume pas pleinement son rôle de coordination gouvernementale. Il gère ses subventions de façon déficiente, car le ministère a mal justifié d'importantes subventions hors programmes, a devancé le versement de centaines de millions de dollars en fin d'année financière. De plus, la gestion du ministère quant à un chantier de 1 milliard de dollars présente des failles.

De 2016‑2017 à 2018‑2019, le MEI a accordé 262,7 millions de dollars en subventions hors programmes sur la base d'analyses incomplètes et d'une documentation insuffisante. Cela représente 65 % des dossiers vérifiés. À titre d'exemple, le MEI a versé une subvention de 15 millions de dollars à deux organismes, alors que sa note d'analyse transmise pour autorisation au Conseil des ministres n'inclut aucune recommandation, contrairement à la pratique habituelle. Rien, dans la note fournie par le MEI au ministre, n'appuie l'octroi de l'aide financière.

Je passe maintenant aux résultats de nos travaux sur les bâtiments scolaires. Nous avons constaté que la qualité des bâtiments scolaires et la disponibilité des locaux sont actuellement insuffisantes, ce qui ne permet pas de répondre adéquatement aux besoins des élèves et du personnel dans plusieurs commissions scolaires.

Malgré une hausse importante des investissements prévus dans le Plan québécois des infrastructures 2019‑2029, les défis demeurent importants, notamment en raison du faible taux de réalisation des projets de construction, des indices de surchauffe dans le marché de la construction, de la baisse du nombre de soumissions reçues par appels d'offres et de la hausse des exigences pour la construction d'écoles primaires.

Enfin, je vous présente le résultat de notre audit portant sur les activités du Centre de gestion de l'équipement roulant, une direction générale du ministère des Transports du Québec. Par nos travaux, nous avons constaté que le CGER n'a pas réussi à remplir adéquatement le mandat qui lui a été dévolu lors de sa création. En effet, lorsqu'il a été créé en 1997, le gouvernement visait à mettre en place une direction experte en gestion de l'équipement roulant qui, par son offre de service partagée aux ministères et organismes, devait permettre la réalisation d'économies. Toutefois, le développement de sa clientèle s'est davantage effectué auprès des villes et municipalités qu'auprès des ministères et organismes. Le CGER gère ainsi seulement que 28 % des véhicules gouvernementaux. De plus, sa gestion est davantage axée sur sa propre rentabilité financière que sur les objectifs d'une direction offrant des services partagés. En outre, la gestion de son parc de véhicules et de son réseau d'ateliers de mécanique n'est ni efficiente ni économique. Le CGER a également contrevenu à la Loi sur le ministère des Transports en versant une remise au MTQ.

Je cède maintenant la parole au Commissaire au développement durable, M. Paul Lanoie, qui vous présentera les résultats de ses travaux.

M. Lanoie (Paul) : Bonjour. Alors, dans le chapitre VII, nous présentons les résultats d'un audit qui concerne l'utilisation des antibiotiques chez les animaux destinés à l'alimentation. Selon l'Organisation mondiale de la santé, la résistance des bactéries aux antibiotiques est aujourd'hui une grave menace pour la santé publique. Il est reconnu que, pour contrer la résistance aux antibiotiques, toute réduction de leur usage est souhaitable.

Notre audit visait à s'assurer que le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, le MAPAQ, exerce le leadership nécessaire pour une utilisation judicieuse des antibiotiques chez les animaux afin de préserver leur efficacité thérapeutique.

Notre premier constat est à l'effet que le MAPAQ n'a pas précisé les moyens qu'il compte prendre pour assurer une utilisation judicieuse des antibiotiques, et il n'envoie pas de signal clair quant à l'importance d'une réduction des quantités utilisées. Pourtant, d'autres pays se sont donné des cibles de réduction et les ont atteintes.

De plus, nous avons observé que le MAPAQ n'a pas l'information requise pour assumer ses responsabilités dans ce dossier. Depuis plus d'une dizaine d'années, il envisage de mettre en place un système pour obtenir l'information nécessaire, mais le projet est toujours au stade de l'évaluation.

Par ailleurs, le MAPAQ tarde à proposer des règlements pour prohiber ou restreindre les usages des antibiotiques qui sont reconnus comme non appropriés. Pourtant, selon plusieurs organismes en santé publique, on devrait interdire l'utilisation d'antibiotiques comme facteurs de croissance et à titre préventif sur des animaux en bonne santé.

Enfin, soulignons que le MAPAQ incite peu les producteurs et les vétérinaires à contribuer pleinement à la réduction de l'utilisation des antibiotiques. Par exemple, les campagnes de sensibilisation ne rejoignent qu'une faible proportion de producteurs. De même, peu de mesures sont mises en place pour encourager les vétérinaires à une utilisation judicieuse, alors qu'ils exercent dans un contexte de conflit de rôle.

Le chapitre VIII présente la motion adoptée par l'Assemblée nationale en juin dernier relativement au Fonds vert ainsi que les travaux que nous avons entrepris pour y donner suite. Enfin, au chapitre IX, je fais part de mes observations quant à l'exercice de révision de la présente stratégie gouvernementale de développement durable, stratégie qui arrivera à son terme à la fin de 2020. Alors, sur ce, je redonne la parole à Mme Leclerc.

Mme Leclerc (Guylaine) : Alors, je suis maintenant prête à répondre à vos questions en lien avec ma présentation, et Paul de même pour ses propres constats.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Alors, nous amorçons la période des questions avec Louis Lacroix, de Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, Mme la vérificatrice, messieurs. Sur le volet Aide financière pour le développement économique, on note qu'il y a une croissance très importante, en fait, des subventions hors programme. On passe de 42 millions, en 2014, puis on se rend jusqu'à 592 millions l'année dernière. Comment est-ce qu'on peut expliquer une augmentation aussi fulgurante des subventions hors normes au ministère de l'Économie et de l'Innovation?

Mme Leclerc (Guylaine) : Effectivement, c'est une préoccupation que nous avons. Il y a eu une croissance vraiment très, très importante, depuis un certain nombre d'années, entre les subventions normées et les subventions hors normes. Il faut comprendre que les subventions normées, ça se doit d'être fait dans un processus rigoureux avec des exigences pour un programme spécifique. Pour les hors-normes, ça n'existe pas, ça. Donc, pour les hors-normes, on a voulu examiner un certain nombre de dossiers, de même que les normes et hors normes, et on a constaté qu'il y avait beaucoup de déficiences au niveau de l'information qui était présente.

Étant donné que c'est hors normes, donc ce n'est pas dans un cadre rigide, on aurait cru que des analyses justifiant pourquoi on donne une subvention importante à telle ou telle entité par rapport à une autre auraient été bien documentées, ce qui n'était pas le cas. Dans certains cas, il y avait des recommandations qui n'étaient pas présentes, ce qui est inhabituel. Normalement, on doit... le MEI doit recommander au ministre le versement d'une subvention puis sur la base de certaines analyses. On a vu dans certains cas qu'il n'y avait pas de recommandation. Dans d'autres cas, il y avait des questionnements sur le chevauchement et il n'y avait pas de réponse à cet effet-là. Et alors, ça, c'est des analyses qui ont été faites par le MEI.

Ensuite, lorsque c'est hors normes, c'est un décret, hein, qui va faire en sorte qu'on va verser les sommes, ce n'est pas le ministère, c'est vraiment... c'est un décret. Donc, ça, ça s'en va après ça au Conseil des ministres, et c'est lui qui prend la décision de verser ou non les sommes qui normalement auraient été recommandées par le ministère de l'Économie et de l'Innovation à son ministre qui, lui, en aurait fait part au Conseil des ministres. Mais cette partie-là, on n'a pas eu accès à cette information-là. Nous considérons que nous aurions dû y avoir accès, compte tenu du fait que l'information est préparée par des fonctionnaires soit du Conseil du trésor ou du Conseil exécutif pour des comités ministériels. Alors, c'est pour ça que, dans notre rapport, on fait état d'une limitation.

M. Lacroix (Louis) : O.K. Merci beaucoup. Sur un autre volet de votre rapport, celui sur la DPJ, à votre avis, est-ce que les enfants, donc, qui ont eu des signalements, en fait, à la DPJ, là, est-ce que ces enfants-là sont bien protégés, actuellement, par la DPJ après votre analyse?

Mme Leclerc (Guylaine) : Ce qu'on a constaté, c'est qu'il y avait plusieurs lacunes. La première, et qui est fort importante, c'est les délais dans le traitement à partir du moment où il y a un signalement et le moment où on va mettre en application les mesures pour corriger éventuellement la situation. Et ce qu'on a constaté, c'est... entre le moment où on reçoit le signalement et l'application des mesures, ça peut aller jusqu'à plus de 220 jours.

Par contre, je veux absolument mettre un bémol, ici. C'est-à-dire que, dès que l'intervenant se rend compte qu'un enfant est en danger, on le retire. Qu'on soit à n'importe quel moment du processus, O.K., on retire l'enfant, et à n'importe quel moment du processus on pourra mettre en place des procédures provisoires en attente de l'application qui va être plus... qui va avoir été évaluée.

Mais, nonobstant cela, il y a de plus en plus de signalements au Québec. La dernière année qu'on a vérifiée, c'était 106 000 signalements. Ça veut dire plus de 280 signalements par jour, donc c'est important. Donc, c'est pourquoi c'est important que le bon geste soit fait au bon moment, dans les délais qui sont nécessaires.

Le Modérateur : Merci. Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, Mme Leclerc, bonjour, messieurs. Mme Leclerc, j'aimerais vous référer à la page 81 de votre rapport.

Mme Leclerc (Guylaine) : Oui.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous pouvez me lire le titre et me dire qu'est-ce qu'on doit comprendre?

Mme Leclerc (Guylaine) : Oui, effectivement. Alors, ce que nous avons constaté... «En fin d'année financière 2026‑2027 et 2017‑2018, le MEI a devancé le versement de 335,7 millions de dollars en subventions, ce qui a contribué à diminuer le surplus annuel du gouvernement [du Québec].»

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que ça veut dire, Mme Leclerc? Est-ce qu'on a caché des surplus? On a dépensé de l'argent en vitesse?

Mme Leclerc (Guylaine) : Ce qu'on a constaté, c'est qu'en fin d'année 2016‑2017, 2017‑2018, on a devancé des paiements, par exemple, pour des projets qui n'étaient pas à ce moment-là déjà ficelés. Donc, on l'a versé en disant : Bon, bien, lorsque le projet sera ficelé, bon, bien, l'argent sera là. Et ça, on arrive... ce sont des transactions qui ont lieu en février et mars, hein, à la fin d'année financière. Donc, c'est pour ça qu'on dit que ça a eu pour effet de contribuer à diminuer le surplus. Ensuite, on a identifié des... on a déboursé pour des frais de fonctionnement qui pouvaient aller jusque pour les cinq prochaines années, on les a déboursés en fin d'année financière, ce qui a eu aussi pour effet de contribuer à diminuer le surplus. Mais on parle ici, dans le titre, de 2016‑2017, 2017‑2018, mais cette situation-là a été aussi identifiée au 31 mars 2019 pour deux opérations, dont un devancement de 70 millions et un devancement de 20 millions.

M. Laforest (Alain) : Dans le privé, corrigez-moi, vous qui en avez déjà fait, Mme Leclerc, Mme la vérificatrice, est-ce qu'on dirait : Il reste de l'argent, il faut le dépenser pour ne pas que ça paraisse?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je ne peux pas reprendre vos termes. La motivation...

M. Laforest (Alain) : Mais un vérificateur dirait quoi en voyant ça?

Mme Leclerc (Guylaine) : C'est certain que, pour un vérificateur financier, la dépense est là. O.K.? Par contre, ce qui est problématique, particulièrement problématique, c'est de mettre à risque cet argent-là. Parce que, si on verse cinq ans à l'avance des frais de fonctionnement, on ne sait pas si l'entreprise va en avoir encore besoin, dans quelques années, si ça va être toujours justifié. Lorsqu'on verse des sommes en fin d'année comme ça de manière importante pour des projets qui ne sont... qui ne verront peut-être pas le jour — et, dans des cas qu'on a examinés, il y avait des projets qui n'ont pas vu le jour non plus — bon, bien, ça met à risque les sommes que le gouvernement du Québec met pour la croissance économique.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que ce sont des bonnes pratiques de gestion?

Mme Leclerc (Guylaine) : Ça dépend de la motivation, et on n'a pas la motivation.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que le Conseil du trésor vous a fait barrage pour obtenir de la documentation?

Mme Leclerc (Guylaine) : Tout ce qui était hors normes, et ça, c'étaient des opérations hors normes, on n'a pas eu accès à toute l'information que nous aurions souhaité avoir. L'explication était à l'effet que ce sont des informations qui sont pour les comités ministériels, et, en ce sens, ils sont protégés par le secret parlementaire, je crois, là...

Une voix : ...

Mme Leclerc (Guylaine) : ...le privilège parlementaire. Alors, c'est l'explication qui nous a été donnée. D'autre part, nous considérons que, compte tenu que les analyses sont faites par un fonctionnaire soit du Conseil exécutif ou soit du Secrétariat du Conseil du trésor, bien, on se devrait d'y avoir accès.

Le Modérateur : Merci. Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour.

Mme Leclerc (Guylaine) : Bonjour.

M. Lecavalier (Charles) : Je fais juste rebondir sur la question d'Alain : Est-ce que ça vous donne envie de regarder si d'autres ministères ont devancé leurs dépenses de cette façon-là? Parce que ça serait intéressant pour le public de savoir si, en 2016‑2017, après plusieurs années de compressions, finalement, les surplus n'auraient pas été plus importants, mais que plusieurs ministères ont devancé leurs dépenses. Là, vous avez regardé le ministère de l'Économie, mais est-ce que ça pourrait être une pratique plus répandue? Est-ce que vous allez enquêter là-dessus?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je vous dirais que ça pourrait être une pratique ou ça ne pourrait pas l'être. Je ne le sais pas, là, on ne l'a pas fait. D'autre part, c'est certain, lorsqu'on va dans un ministère, généralement, on regarde passablement d'éléments. Donc, ça, ça pourrait être un élément qu'on regarde, mais il n'est pas prévu qu'on regarde systématiquement cette pratique-là dans tous les ministères.

C'est certain que, si... Parce qu'on fait l'audit des états financiers. Donc, c'est certain qu'en faisant l'audit des états financiers, si on voit que cette pratique-là est répandue, bien, c'est un commentaire qu'on pourrait faire à l'Assemblée nationale.

M. Lecavalier (Charles) : À la lecture du chapitre III, que vous avez faite, sur le ministère de l'Économie, qu'est-ce que ça dit sur la gestion de la ministre Dominique Anglade de l'époque?

Mme Leclerc (Guylaine) : Sincèrement, je ne regarde jamais c'est qui, le ministre qui est en place, lorsque je fais mes travaux. Mes travaux ont... Alors, est-ce que, pendant toute cette période, c'était la ministre Anglade? Je ne suis même pas en mesure de vous le dire. Ce que je peux vous dire, c'est que le ministère de l'Économie et de l'Innovation avait des lacunes, particulièrement pour ce qui est des programmes hors normes. Puis, si on parle du devancement, bien, le devancement s'est perpétué aussi en 2018‑2019.

M. Lecavalier (Charles) : Sinon, sur le MAPAQ, sur les antibiotiques, on comprend en fait qu'à la lecture... ce n'est pas écrit tel quel, je crois, dans le rapport, mais on comprend, à la lecture de ce chapitre-là, que le MAPAQ ignore la quantité d'antibiotiques qui est donnée aux animaux en consommation humaine au Québec.

M. Lanoie (Paul) : Effectivement. Donc, c'est ce qu'on conclut, il n'y a pas d'informations suffisantes pour bien gérer cette problématique-là.

M. Lecavalier (Charles) : Et, bon, je lisais, là, ça fait 10 ans qu'il est censé se doter d'une politique qui lui permettrait de le faire. Comment le MAPAQ a pu vous expliquer que... Vous les avez nommées, là, toutes les études qu'ils ont faites. Est-ce qu'ils vous ont expliqué pourquoi ils n'ont pas bougé en 10 ans?

M. Lanoie (Paul) : Bien, écoutez, dans un travail comme le nôtre, ce n'est pas toujours facile d'identifier toutes les causes associées à un phénomène, en particulier dans ce cas-ci, puisque les travaux qu'on décrit se sont échelonnés sur plus d'une dizaine d'années. Donc, on n'est pas capables vraiment d'identifier une cause précise à ce phénomène-là.

M. Lecavalier (Charles) : Et est-ce que ça met en danger la santé des Québécois, à votre avis?

M. Lanoie (Paul) : Ce n'est pas du tout notre constat. On constate que le MAPAQ ne fait peut-être pas suffisamment d'efforts pour réduire l'utilisation des antibiotiques chez les animaux, donc, destinés à l'alimentation. C'est le constat que l'on fait à ce stade-ci.

Le Modérateur : Mais, une précision, pouvez-vous assurer qu'il n'y a aucun impact sur la santé des Québécois?

M. Lanoie (Paul) : Bien, il faut savoir que, dans le fond, la résistance aux antibiotiques chez les êtres humains, elle est davantage liée à l'utilisation des antibiotiques en médecine humaine. Donc nous, on a regardé l'utilisation des antibiotiques chez les animaux. Une partie de la résistance aux antibiotiques des animaux peut être transmise aux humains, mais la résistance aux antibiotiques qui est vraiment une menace à la santé chez les humains, c'est d'abord lié à la médecine humaine.

M. Lecavalier (Charles) : ...dernière petite question, excusez-moi. Mais, bon, on a fait grand bruit, là, de l'affaire Louis Robert, qui a mis au jour le fait que les agronomes prescrivent des pesticides et ont des profits en vendant les pesticides. Là, on constate que vous faites les mêmes constats, dans ce cas-ci, c'est-à-dire que les vétérinaires prescrivent des antibiotiques et font des profits en les vendant. Est-ce que la loi sur les vétérinaires devrait être changée pour ne plus que ce soit le cas?

M. Lanoie (Paul) : Alors, notre travail dans cet audit-là concerne le MAPAQ. Donc, le MAPAQ n'a pas juridiction sur le travail des vétérinaires. Donc nous, ce qu'on fait ressortir, c'est que, dans le fond, les vétérinaires exercent dans un conflit de rôles. Et donc le MAPAQ, quand il veut inciter les vétérinaires à réduire l'utilisation des antibiotiques, il doit tenir compte de ce contexte-là.

Le Modérateur : Merci. Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour à tous. Mme Leclerc, on doit vous poser la question. Les programmes hors normes ont explosé dans ce qu'on pourrait appeler l'année préélectorale. Je sais que vous dites : Je ne peux pas connaître les motivations, etc. Mais êtes-vous inquiète, dans ce contexte-là, que des subventions ont été octroyées de façon plus arbitraire?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je suis surtout inquiète lié à la transparence. C'est important, lorsqu'on octroie des sommes aussi importantes qui ne sont pas dans des programmes normés. Programmes normés, ça va bien... généralement, ça va bien, parce qu'il y a des règles qui y sont sujettes.

Hors normes, il n'y a pas de règle, O.K.? On décide de donner en vertu... et on l'espère, en vertu de rentabilité future, de valeur ajoutée. Et c'est ça qu'on aurait voulu voir dans les recommandations du MEI, lorsqu'il fait la recommandation au ministère... au ministre, de dire : Bien, on recommande parce qu'il y a une valeur ajoutée, pour telle ou telle raison, il y a une profitabilité à long terme, il y a un passé à cette entreprise-là. Mais c'est ces informations-là qui n'étaient pas complètes, et comme je vous ai dit, à l'occasion, il n'y avait même pas de recommandation, et on a décidé d'aller de l'avant.

Donc, oui, c'est préoccupant pour le Vérificateur général. C'est préoccupant pour le futur aussi. On veut s'assurer, nous, le Vérificateur général, d'avoir accès à toute l'information qui justifie l'octroi de sommes aussi importantes.

M. Dion (Mathieu) : Sur la DPJ, on est en attente de l'issue de la commission Laurent. Ça va prendre un certain moment. Est-ce que c'est possible, selon vous, de corriger le tir sur ce que vous avez évoqué, à court terme, ou les jeunes sont condamnés à voir les délais augmenter?

Mme Leclerc (Guylaine) : Les entités ont toutes... celles qu'on a vérifiées, là, ont accepté nos recommandations. Donc, d'ores et déjà, elles sont à mettre en place des procédures qui vont faire en sorte que les... qu'ils vont mettre en place des éléments pour corriger la situation tant dans l'organisation du travail, que ce soit au niveau de la normalisation, et naturellement dans les délais, qui sont fort importants.

M. Dion (Mathieu) : Merci.

Le Modérateur : Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour. Je voulais savoir, si vous aviez eu accès aux analyses qui avaient été préparées par le ministère du Conseil exécutif ou le Conseil du trésor, jusqu'à quel point est-ce que ça aurait changé vos conclusions par rapport aux sommes qui ont été versées en dehors des programmes normés?

Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, la réponse, c'est : peut-être oui, peut-être non. Parce que, oui, dans l'éventualité où ces analyses auraient complété ce qui n'avait pas été présenté de la part des fonctionnaires du MEI. Mais, si les informations qui ont été analysées par les fonctionnaires du Conseil exécutif ou du Secrétariat du Conseil du trésor ne comportent que des éléments politiques, bien, ça ne corrigerait pas la situation. Donc, ça corrigerait... On aurait été satisfaits si les analyses avaient permis de justifier ce qui ne l'avait pas été originellement.

Mme Crête (Mylène) :Est-ce que vous y voyez une façon d'utiliser des fonds publics à des fins politiques?

Mme Leclerc (Guylaine) : Écoutez, je ne suis pas en mesure de commenter. C'est certain que le privilège parlementaire, que je respecte, hein, je le respecte... Et ça, je comprends très bien ça que, dans le cadre d'un Conseil des ministres, bien, ils peuvent se parler entre eux autres et que le Vérificateur général n'a pas autorité pour avoir l'information. Donc ça, c'est des enjeux politiques, et ça, c'est correct. Là où nous, nous disons que nous devrions avoir plus d'information, c'est l'information préparée par des fonctionnaires pour l'octroi de subventions. Ça, c'est de l'information que nous considérons que nous devrions avoir accès.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Question de... Dans la chronologie, vous avez demandé au ministère de l'Économie de réagir à vos conclusions après la mi-octobre 2018 ou avant?

Mme Leclerc (Guylaine) : Après la mi-octobre. Après.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Après?

Mme Leclerc (Guylaine) : Oui, oui.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, est-ce que vous avez demandé, parce que c'est des questions qui concernent l'ancienne ministre de l'Économie, à quelqu'un de son entourage de se justifier, dans la mesure où c'étaient des décisions politiques, là?

Mme Leclerc (Guylaine) : Oui. Là, je veux juste être certaine de répondre correctement, là...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Par exemple, est-ce que... Parce qu'il y a plusieurs constats que vous faits qui concernent l'ancienne ministre de l'Économie, qui appartenait à un autre gouvernement, donc certains pourraient penser que l'actuel ministre n'aurait pas voulu répondre parce qu'il n'était pas au courant.

Mme Leclerc (Guylaine) : Ah! non non, non, ce n'est pas du tout le cas. C'est le Conseil exécutif et le Secrétariat du Conseil du trésor actuels qui ne nous ont pas donné accès à l'information. Et c'est pour les motifs que je vous ai mentionnés. Eux, ils disent que, compte tenu que ces analyses vont au comité ministériel, ce sont des éléments qui font partie du privilège parlementaire, et le Vérificateur général n'y a pas accès.

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K. Mais l'ancienne ministre de l'Économie n'a pas pu réagir avant la publication de votre rapport.

Mme Leclerc (Guylaine) : Non. Et on ne le fait jamais. Dans tous nos rapports, à chaque fois qu'on change de gouvernement, on est toujours... Et on ne mêle pas le politique avec l'administratif. Donc nous, nous faisons toujours affaire avec l'administratif actuel.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour, Mme Leclerc. Concernant la récurrence des signalements pour la DPJ, on voit que, Capitale-Nationale, entre autres, près de 10 % ou plus ont 10 signalements et plus. Comment on peut en arriver là, plus de 10 signalements?

Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, nous, notre préoccupation, c'était qu'ils utilisent l'information qu'ils ont accès. L'information qu'on a mise dans notre rapport, nous avons été les chercher dans les bases de données. Et c'est de l'information qui est accessible, là, donc ils pourraient l'utiliser comme élément de risque et de pouvoir considérer : Oh! pourquoi j'ai 10 %? Le ministère pourrait se poser la question. Le CIUSSS — c'est un CIUSSS dans ce cas-là — pourrait se poser la question et d'aller voir la DPJ puis lui dire : Écoute, dans 10 % des cas, il y a... C'est un resignalement, hein, je pense? C'est des resignalements ou c'est des signalements?

Une voix : Ça, c'est des signalements...

Mme Leclerc (Guylaine) : Signalements? Bon, il y a des signalements nombreux. Alors, nous ne sommes pas en mesure de vous dire pourquoi qu'il y en a plus là qu'il y en a ailleurs, mais ce que nous disons, c'est : Autant la DPJ, autant le CIUSSS, autant le ministère, ça devrait être des signaux d'alerte pour aller poser des questions.

M. Bossé (Olivier) : Bien, pas l'impression... Ils n'utilisent pas ces signaux-là, il faut croire.

Mme Leclerc (Guylaine) : Absolument.

M. Bossé (Olivier) : O.K. Et l'autre truc, c'est... Le fait que les normes soient basées sur un rapport de 1988, est-ce que c'est un problème? Est-ce que ce n'est pas à jour?

Mme Leclerc (Guylaine) : Ça peut être un problème, mais ça peut ne pas l'être non plus. Parce que le rapport Harvey a fait référence... puis c'est toujours celui-là qu'on utilise. D'autre part, bien, des trois DPJ qu'on a regardés, bien, les écarts entre la norme et la réalité, c'est énorme comme différence. Alors, c'est pour ça que nous disons : Bon, bien, si, le problème, c'est la norme, bien, assurez-vous de la revoir, mais peut-être que ce n'est pas le problème, la norme, mais peut-être que c'est une question d'organisation de travail.

Et, comme je vous l'ai montré dans un de mes tableaux, c'est en Estrie, je crois, que j'ai 700 % pour le niveau de l'évaluation, là, à la phase évaluation, avant d'aller vers l'application, donc, lorsqu'on va évaluer jusqu'à quel point l'enfant est en difficulté ou pas. En Estrie, on est à 700 % de capacité pour régler les dossiers d'évaluation. Et ça, c'est un choix de l'établissement. L'établissement, c'est le CISSS ou le CIUSSS, parce que là je ne sais pas si c'est un CISSS ou si c'est un CIUSSS, et... alors que c'est à l'établissement de s'assurer qu'il départage adéquatement ses ressources à l'intérieur du même établissement, et établissement étant un CISSS ou un CIUSSS.

Le Modérateur : Robert Dutrisac. Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert) : Oui, quelques précisions, simplement, concernant l'aide financière aux entreprises en développement économique. La question de la croissance du hors-normes, est-ce que ça vient de la multiplication des investissements ou ça vient de la valeur de certains investissements qui ont pu faire bondir...

Mme Leclerc (Guylaine) : Je n'ai pas l'information.

M. Fortin (Alain) : En dollars. On a regardé.

M. Dutrisac (Robert) : En dollars? O.K. Concernant le... Oui?

Mme Leclerc (Guylaine) : Mais, vous savez, en annexe, dans notre rapport, la liste des subventions, hein, hors normes. Alors, vous pouvez les regarder.

M. Dutrisac (Robert) : Ah! O.K. Donc, je peux regarder ça. Concernant le MAPAQ et les antibiotiques, vous dites ici : Le MAPAQ «tarde à proposer des règlements pour prohiber ou restreindre les usages reconnus comme non appropriés des antibiotiques.» On sait que c'est une préoccupation de la population en général, là, bon. Donc, il n'y a pas de règlement puis il n'y a pas de cible de réduction des antibiotiques? Puis il n'y a pas non plus de vérification qui est faite?

M. Lanoie (Paul) : Il y a deux usages qui sont réputés comme étant non appropriés, donc, qui sont reconnus comme tels par plusieurs organismes de santé publique, c'est donc d'utiliser des antibiotiques comme facteurs de croissance, donc, tout simplement pour faire croître plus rapidement les animaux, et de les utiliser à titre préventif sur des animaux qui sont en bonne santé. Alors, la seule... Donc, ça, c'est des usages, entre autres, pour les facteurs de croissance. C'est prohibé dans l'Union européenne depuis 2006. Donc, ici, nous, quand on regarde la seule interdiction qu'on a, c'est pour une seule des quatre grandes catégories d'antibiotiques qui ne peut pas être utilisée à titre préventif. C'est la seule chose parmi tous les usages non appropriés que je vous ai mentionnés.

M. Dutrisac (Robert) : Mais c'est un peu surprenant parce que, bon, en matière de viande, on est sur les marchés d'exportation. On sait qu'aux États-Unis les hormones de croissance ou même les antibiotiques peuvent servir à favoriser la croissance des animaux. Chez nous, on n'est pas capables de donner cette assurance-là aux acheteurs étrangers?

M. Lanoie (Paul) : Effectivement. Donc, chez nous, il n'y a pas d'interdiction, donc, à l'égard de ça.

M. Dutrisac (Robert) : Il n'y a pas d'interdiction.

M. Lanoie (Paul) : C'est ça. Par contre, il faut le souligner, il y a des secteurs de production animale qui se sont donnés...

M. Dutrisac (Robert) : Eux-mêmes.

M. Lanoie (Paul) : Eux-mêmes. Donc, il y a des codes à suivre...

M. Dutrisac (Robert) : Mais le MAPAQ ne joue aucun véritable rôle là-dedans.

M. Lanoie (Paul) : ...mais le MAPAQ, donc, n'a pas ce rôle de leader auquel on s'attendrait.

M. Dutrisac (Robert) : O.K. Merci.

Le Modérateur : Merci. Y a-t-il d'autres questions en français? Non? Alors, nous allons y aller avec les questions en anglais. Raquel Fletcher, Global News.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. Yes, it's still morning. I have a few questions about a couple of different topics. The first one might seem like a simplistic question, but I just want to know with the... There's almost $263 million in grants outside of the programs — is that how we say it in English, «outside program» — that you say have insufficient documentation or incomplete analysis. I was wondering if you could just elaborate on what that means, because, if it is outside of a program, how do you evaluate what the criteria should be for it to be complete or sufficient? Does that make sense? How do you evaluate?

Mme Leclerc (Guylaine) : Yes, yes, yes, it's clear. I hope my answer will be as clear as your question.

Mme Fletcher (Raquel) : OK.

Mme Leclerc (Guylaine) : That is an issue. The «hors programme»... How do you say that in English?

Mme Fletcher (Raquel) : I'm not sure.

Une voix : Outside the norms.

Mme Leclerc (Guylaine) : Outside the norms, OK. So, for the outside the norms grant, there should be at least a recommendation from the «ministèrede l'Économie et de l'Innovation». They should provide a recommendation on the fact that the Minister should accept that to provide that grant. And that is something that we haven't find in our finds. So that is one thing.

There were other things that we would have liked to find there. It's what is the «plus-value» of the project. And we didn't find it. So, having not find it into the MEI, «ministèrede l'Économie et de l'Innovation», we have been told that it was... There were other analysis at the «Conseil économique» and to the Treasury Board, so we asked to the «Conseil économique» and Treasury Board to have those analysis, and they told us that, because it was the privilege for the parliamentary people, that we would not have access to those analysis. So, that is something that is very «preoccupating» for the Auditor General.

Mme Fletcher (Raquel) : Considering youth protection, you made the comment, on page 213... I don't know what exactly is the term in English, but the meetings that are supposed to take place between a director, and the child, and the parents, that are not necessarily... the «révision», «rencontre de révision».

Mme Leclerc (Guylaine) :OK, yes, yes, yes.

Mme Fletcher (Raquel) : I'm not exactly sure what it is in English, but that meeting, you said that this was something that you had pointed out in a report 21 years ago. I'm just wondering what you're trying to point out with that comment, what does it say about the youth protection system in Québec if things that you pointed out 20 years ago still haven't been addressed?

Mme Leclerc (Guylaine) : Well, I would just like to go back a little bit on the same page, OK? There is interruption of contact for more than 21 days in 30 % of the cases that we have analyzed in Capitale-Nationale, 37 % in Estrie and 57 % in Montérégie. And having those contacts with either the parents or the children is essential. And, for those three, the interruption could be from 24 days to 138 days, in Capitale-Nationale, and same thing for Estrie, and similar for Montérégie. So, in that section, we talk about the relation between the agent of the youth department with the parents and the children, and that is one point that we say that there were some meetings where they should review if the process went well, and sometimes the parents were not there or they were not implicated. So, maybe you want to add something, Alain? Is that O.K., what I'm saying?

M. Fortin (Alain) : Yes.

Mme Leclerc (Guylaine) : O.K. So, that is what we say.

Mme Fletcher (Raquel) : I guess my question, now, is : What does it say about this system that problems that you've pointed out decades ago still aren't being addressed today?

Mme Leclerc (Guylaine) : Yes, yes. There's something that... We've found that finding 21 years ago, and it is still here this year. So, that is something that has not been put in place.

Le Modérateur : Merci. Amanda Kline, CTV.

Mme Kline (Amanda) : Hi. You spoke a bit about it in French, but ultimately, based on your findings in regards to the DPJ, do you think it's a safe place for children to be a part of the system?

Mme Leclerc (Guylaine) : Well, I think there will always be some very sad histories in... even if we put things perfectly, O.K., I think there will be always sad histories. But we could help to put in place... to reduce the risk. And, as you can see in our report, the agents have tons of decisions to take all the time, they receive more than 100 000 of complaints. There is 60 % of them that are out... «elles sont tassées, hein?», are out. So, only 40 % of... So, at that point, they have to decide : I accept the complaint or I don't. And, after, there are many, many acts in the process until the end. At the end, there is only 12,000 of them that will be... there will be some application of measures.

And you can see that at every step they have to take very important decisions. At every step, they can withdraw the children from where it is. So that is a protection. And, at every step, they can put a temporary measure between the application of the measures, at the end. But they need to have the good information at each step, and that is what they don't have necessarily. So, that is important to have.

And the second thing that is very important in our report : they have to reduce the delay between every step of the... until the end, that the application is put in place.

Une voix : Merci.

Le Modérateur : Merci. Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : What was the more shocking, Mrs. Leclerc, about the grants that are given outside of the norms? What was the more shocking for you when you saw those numbers?

Mme Leclerc (Guylaine) : Where I'm more shocked is to not having access to the information. That's a huge power to have... and that is useful, totally useful, and it's necessary to have — how do you say «hors normes»...

Une voix : Out of the norms.

Mme Leclerc (Guylaine) : ...out the norms...

Mme Senay (Cathy) : Non standard, if you want, if it's easier for you to say, non standard.

Mme Leclerc (Guylaine) : Yes, yes, yes. And that is OK to have it, OK? Because there is a request in a region, and you don't want to start something or... anything. So, that is necessary. But, if it is necessary, and... it has to be justified. And I suppose it is. I hope it is justified. But the Government of Québec decided to have an Auditor General to verify the financial and... the performance of the Government. So, we should have access to that information to be sure that it is well supported before providing... And we talk about some grants that are hundreds of million dollars, you know, it's huge, so... tens of millions, so that is very important. So, we think that the transparency has to be there.

Mme Senay (Cathy) : Thank you.

Le Modérateur : Juste avant de clore la période de questions et de réponses, Mylène Crête avait une question pour le Commissaire au développement durable.

Mme Crête (Mylène) : ...je me demandais, par rapport à la stratégie de développement durable. Donc, vous dites que le gouvernement est en train de procéder à la révision sans avoir de rapport d'étape, de bilan. Donc, qu'est-ce que vous recommandez à ce moment-là?

M. Lanoie (Paul) : Bien, en fait, présentement, c'est une vigie. Donc, il n'y a pas de recommandation formelle qui émerge de cet exercice-là. Mais c'est une observation qu'on tenait, nous, à mettre devant les parlementaires, donc, de les tenir au courant du processus qui est en cours présentement.

Mme Crête (Mylène) : Donc, à quel genre de risque est-ce que le gouvernement s'expose en procédant de cette façon-là?

M. Lanoie (Paul) : Réviser la Stratégie gouvernementale de développement durable, c'est quand même un exercice d'envergure. C'est un exercice important pour le Québec, pour l'administration publique. Alors, si on fait cet exercice-là sans avoir toute l'information nécessaire, bien, on pourrait être amenés à prendre des décisions malavisées, par exemple.

Mme Crête (Mylène) : Est-ce qu'on vous a expliqué ce retard-là dans les plans?

M. Lanoie (Paul) : Pas particulièrement, non.

Mme Crête (Mylène) : D'accord. Merci.

Le Modérateur : M. Fortin, M. Giguère, M. Lanoie, Mme Leclerc, merci beaucoup. Merci à tous. Bon après-midi.

(Fin à 12 h 7)

Participants

  • Leclerc, Guylaine

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