(Seize heures)
M. Julien : Oui, merci. Bonjour,
tout le monde. C'est important pour nous aujourd'hui de faire le point sur la situation,
justement, de la grève au CN et des répercussions sur l'approvisionnement en
propane au Québec.
Alors, nous avons réussi, au cours de la fin
de semaine, à obtenir des livraisons de propane qui ont permis justement de
conserver notre marge de manoeuvre qu'on avait encore la semaine dernière, de
6 millions de litres. Alors, ça, ça a été conservé. Ça a été possible
grâce, naturellement, à l'apport de wagons qui sont venus... qui se
trouvaient... On avait mentionné qu'il y avait des wagons dans les cours de
triage, plus d'une soixantaine de wagons. On a réussi à en amener une
cinquantaine directement sur les lieux de distribution qu'on avait identifiés,
et les autres sont toujours en déplacement.
Donc, oui, ce volume-là a été attribué. Naturellement,
il y a d'autres livraisons qui s'en viennent via l'Ouest, là, comme on le
mentionnait la semaine dernière, vendredi dernier. Donc, il y a un train qui
est en provenance d'Edmonton. Il y a un autre train de Winnipeg. On travaille
fortement, mon équipe et moi, là, avec l'Association québécoise du propane,
avec les distributeurs, pour s'assurer qu'ils soient en lien pour acquérir ces
wagons-là. Et je pense que la situation qui a été décrite vendredi se confirme
aujourd'hui... vendredi dernier, c'est-à-dire qu'on est bons pour filer jusqu'à
la fin de la semaine avec le rationnement de 2,5 millions de litres par
jour.
Naturellement, on continue de regarder
parce que... Si la situation ne se régularise pas en ce qui a trait à la grève
du CN, pour aller plus loin, on regarde d'autres possibilités de livraison. Il
y a beaucoup de contraintes logistiques. Actuellement, on regarde avec le Maine
où il y aurait un potentiel, en réalité, de propane qu'on pourrait aller
chercher, mais là c'est du camionnage. C'est complexe en logistique. Aussi, on
a entendu une autre possibilité, un autre train qui part d'Edmonton avec à peu
près une centaine de wagons. On travaille en communication, le ministère, avec
les distributeurs, avec les acheteurs pour voir comment on peut acquérir le
plus possible de propane qui est sur ce train-là, éventuel, qui va prendre
encore quatre, cinq jours.
Donc, l'état aujourd'hui, ça nous amène
peut-être à samedi, dimanche. On gagne quelques jours à chaque jour. Mais il ne
faut pas se le cacher, là, ce qu'on tente de faire actuellement, dans les
moyens qu'on a, c'est d'être en mesure de préserver le 2,5 millions de
litres le plus longtemps possible. On ne peut pas ouvrir au rationnement le
6 millions de litres par jour qui serait nécessaire pour couvrir, entre
autres, le milieu agricole et le volet grain et végétal sans que la situation
de la grève avec le CN ne soit réglée. Ce n'est pas possible de l'envisager. Nous,
on travaille pour augmenter le plus possible le volume dans les prochaines
journées pour être en mesure de faire face le plus longtemps possible à la
situation de rationnement de 2,5 millions de litres. On n'est pas du tout
dans une perspective d'augmenter la capacité quotidienne pour faire en sorte
qu'on atteigne le 6 millions de litres.
Alors, ce qui est important de dire
aujourd'hui, c'est : Il faut que la situation se règle le plus rapidement
possible, le conflit de travail au CN. Alors, on demande à la fois aux
syndiqués, à la fois au CN de travailler fort là-dessus. On demande au fédéral :
S'il vous plaît, mettez tout en oeuvre pour régler la situation, parce qu'on
comprend bien que, même si la situation se régularise, disons, cette semaine, ça
ne veut pas dire que, le lendemain, le propane est au Québec. Il va y avoir une
période tampon de 48, 72 heures pour rétablir l'approvisionnement.
Donc, oui, on est toujours en situation
critique, oui, on est en situation d'urgence. Le ministère lève toutes les roches
possibles pour augmenter puis trouver des nouvelles sources
d'approvisionnement. Mais on convient tous qu'on est assez limités dans nos
capacités d'intervenir. Et, oui, on tente du mieux qu'on peut de faire en sorte
de perdurer à 2,5 millions, mais il faudrait que le conflit se règle
rapidement.
M. Lacroix (Louis) : Juste
une précision. Je veux bien comprendre. Ce que vous dites, c'est que, dans
l'état actuel des choses, les agriculteurs ne peuvent pas avoir accès au
propane. C'est-u ça que je comprends?
M. Julien : Les agriculteurs,
pour le grain végétal... Dans la priorisation, en réalité, de la mission énergie,
naturellement, on couvre santé, éducation, bien-être des enfants, bien-être des
aînés. On couvre également le secteur industriel. À ce temps-ci de l'année,
c'est 6 millions de litres par jour. On est rationnés à 2,5 millions
de litres par jour. Donc, le volet agricole, grain, avec des demandes
importantes à ce temps-ci de l'année de 3,5 millions de litres par jour,
ce n'est pas possible de le combler tant et aussi longtemps que la situation de
la grève au CN ne sera pas régularisée.
M. Larin (Vincent) : Votre
collègue, M. Lamontagne, a dit que les agriculteurs avaient raison de
manifester au centre-ville à Montréal. Est-ce que c'est quelque chose que vous
partagez vous aussi? Ils ont raison de faire ça?
M. Julien : Écoutez, moi, je
crois que la situation pour les agriculteurs est préoccupante, même critique.
Et naturellement, sans cautionner les gestes spécifiques, je comprends très
bien que ces gens-là ont le goût de manifester parce qu'il y a des enjeux
importants, économiques. Et, pour nous, on comprend la situation et on souhaite
naturellement le rétablissement le plus rapidement possible de
l'approvisionnement en propane.
Mme Gamache (Valérie) :
Qu'est-ce que ça signifierait d'avoir à s'approvisionner dans le Maine par
camionnage? Est-ce que ça voudrait dire que le coût du propane augmenterait de
façon significative à ce moment-là?
M. Julien : Bien, honnêtement,
pour le coût avec les distributeurs, on n'est pas capables de voir l'enjeu du
coût. Mais, au-delà de ça, c'est même la logistique, c'est-à-dire avoir de la
disponibilité de camions-citernes spécifiquement pour aller le chercher quand
on a de la misère à y aller sur Sarnia. En réalité, oui, il y a peut-être de la
capacité de propane dans le Maine, mais la logistique pour aller le chercher
n'est pas simple, et actuellement on n'a pas de solution.
Mme Gamache (Valérie) : Donc,
ce n'est pas une option?
M. Julien : Bien, c'est une
option qu'on regarde, mais on travaille à trouver des solutions, puis là on se
creuse la tête.
Mme Gamache (Valérie) : Donc,
vous misez sur Winnipeg et Edmonton?
M. Julien : Actuellement, les
convois ferroviaires qui s'en viennent, qui prennent entre quatre et cinq jours
quand ils viennent de l'Ouest, là, alors on a des informations comme quoi il y
aurait peut-être plus d'une centaine de wagons qui partiraient incessamment. On
va travailler avec les distributeurs, avec les acheteurs pour s'assurer que le
Québec ait sa bonne part pour répondre à nos besoins. Mais on n'est pas les
seuls à avoir des besoins.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce que
vous allez arrêter l'utilisation domestique du propane?
M. Julien : Actuellement, en
fin de compte, l'utilisation domestique, il n'est pas prévu que ce soit en
arrêt. Elle rentre dans le 2,5 millions de litres par jour. C'est
beaucoup, en réalité, l'énergie de soutien, c'est-à-dire soit pour des chalets
ou encore une biénergie. Les enjeux ne sont pas critiques, mais ils sont
couverts dans le 2,5 millions de litres.
M. Lacroix (Louis) : O.K. Et
là les agriculteurs, vous allez faire quoi pour eux autres? Vous dites qu'ils
sont en situation critique, mais, dans le fond, vous n'avez aucune solution
pour eux autres, là.
M. Julien : Pour nous, en
réalité, ici, au gouvernement, on travaille pour assurer le maintien du 2,5 millions
de litres par jour. Et c'est déjà un enjeu hyperimportant pour nous parce qu'on
va avoir d'autres effets, là. Je discute, naturellement, avec mon collègue André
Lamontagne. On s'est parlé hier, on s'est reparlé ce matin, on s'est reparlé
cet après-midi. Mon collègue du MEI, le ministère de l'Économie, regarde aussi
les impacts sur le secteur industriel. J'ai des liens avec le ministère de la
Santé, le ministère de l'Éducation. Mais, au fur et à mesure que ça va avancer,
comme je le mentionnais vendredi dernier, il va y avoir des répercussions qui
vont être autres, en réalité, que celles qu'on observe par rapport aux
agriculteurs, potentiellement dans le milieu industriel, sur certaines
pratiques, pour certaines minières. Donc, plus ça va aller, si ça perdure, les
effets collatéraux vont être supérieurs à ce qu'on observe aujourd'hui.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
qu'il y a juste le propane qui est concerné? Parce que ce n'est pas la seule
chose qu'on transporte par train, là. On parle toujours de la grève du CN. Il y
a-tu d'autres matières qui pourraient poser problème éventuellement?
M. Julien : C'est sûr que le
volet énergie, on regarde le propane. Mais naturellement le transport
ferroviaire au Canada, c'est hyperimportant, que ce soit, en réalité, pour les
minières, pour le minerai, que ce soit, en réalité, pour le milieu agricole,
pour transporter le grain, que ce soit pour les forêts. Donc, on va voir, si ça
perdure, des situations autres que le propane qui vont venir s'exacerber.
Mme Gamache (Valérie) :
Quelles sont les relations actuellement entre votre gouvernement et le
gouvernement fédéral pour la demande d'une loi spéciale?
M. Julien : Écoutez,
actuellement, on a eu des discussions vendredi dernier. J'ai eu des discussions
avec M. Garneau. Depuis ça, on n'a pas eu l'occasion de discuter ensemble, mais
il m'a dit qu'il me donnerait des nouvelles quand ça avancerait. Donc, je ne
connais pas l'état des discussions actuellement. Je ne connais pas
l'implication du fédéral. Et je n'ai pas de nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que c'est toujours une demande? Parce que, vendredi passé, vous nous
avez dit : Bien là, on est plus en train de privilégier la négociation. Mais
là, vous, là, comme ça presse, est-ce que vous mettez de la pression pour qu'il
y ait une loi spéciale?
M. Julien : Alors, le fédéral
a fait le choix, en réalité, d'aller sur un processus de négociation. Il
pensait que ce serait plus efficient. Nous, tout ce qu'on peut dire
aujourd'hui, c'est : Prenez tous les moyens nécessaires pour régler la
situation.
M. Larin (Vincent) : Y compris
une loi spéciale?
M. Julien : Tous les moyens
nécessaires pour régler la situation.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous leur mettez de la pression, c'est ce que je comprends?
M. Julien : Bien, écoutez, à
partir du moment où ça appartient au fédéral de régulariser cette situation-là,
nous, on s'attend... Nous autres, on travaille sur les effets. Actuellement, on
le voit, les effets sont quand même, somme toute, importants. Ils vont
s'accentuer dans le temps. On ne peut pas laisser perdurer ce conflit de
travail avec les effets sur l'économie et les effets sur les agriculteurs qu'on
voit, qu'on observe actuellement.
M. Lacroix (Louis) :
Avez-vous une bonne écoute du fédéral? Est-ce que vous avez l'impression qu'ils
entendent l'urgence au Québec?
M. Julien : J'ai eu une très
bonne discussion avec M. Garneau. Effectivement, il comprend très bien les
préoccupations du Québec. Et je pense qu'il comprend très bien les
préoccupations aussi du reste du Canada par rapport au fait que ce soit
essentiel, en réalité, que le CN puisse arrêter son conflit.
M. Lacroix (Louis) : Juste
une autre précision, là. Tout à l'heure, vous avez dit : On couvre les
secteurs de la santé, de l'éducation, le secteur industriel. Ils sont dans le
2,5 millions, de ce que je comprends. Qu'est-ce qui arrive si jamais on
n'a plus de propane dans le secteur de la santé et le secteur de l'éducation? C'est
quoi, la conséquence?
M. Julien : Alors, le système
de santé et d'éducation, on valide avec le ministère de la Santé et le
ministère de l'Éducation. Et naturellement il y a certaines fonctions, comme je
le mentionnais la semaine dernière, qui peuvent être sous-traitées, quand on
parlait de la buanderie, quand on parlait des services alimentaires.
Naturellement, cette source d'énergie, le propane, vient pallier comme seconde
source d'énergie, comme, en réalité, redondance. Avec l'événement qu'on a vécu
il y a trois, quatre semaines, avec les pannes d'électricité, bien, ou courait
des risques si on n'avait pas, en réalité, la source de redondance qui est le
propane dans certains établissements. On en est bien conscients. Alors, on ne
veut pas courir ce risque-là. Actuellement, ils ont ce qu'il faut actuellement.
Mme Gamache (Valérie) :
Qu'est-ce qui est le plus inquiétant? Qu'est-ce qui vous inquiète le plus
actuellement? Est-ce que c'est le secteur de la santé? Est-ce que c'est le
secteur de l'éducation? Est-ce qu'il y a vraiment une chose qui...
M. Julien : C'est le secteur
agricole parce que, sur le 6 millions de litres qu'on a habituellement de
besoin à ce temps-ci de l'année, on rationne à 2,5 millions de litres, et
le secteur, en fin de compte, grain et végétal, c'est 3,5 millions de
litres. Il faut bien comprendre que l'impact principal qu'on a tant qu'on
maintient le 2,5 millions de litres, c'est le milieu agricole.
M. Lacroix (Louis) : M.
Julien, une fois qu'on va être sortis de cette crise-là, là, est-ce qu'il va
devoir y avoir une réflexion sur les moyens à prendre pour ne pas que ça se
reproduise, pour ne pas qu'en fait le Québec soit à la merci d'un simple
conflit de travail chez un transporteur ferroviaire?
M. Julien : Le conflit de
travail avec le transporteur ferroviaire du CN, qui est un transporteur
important, je pense qu'il va avoir des impacts économiques sur bien des égards,
pas seulement sur l'énergie et le propane. On le mentionnait la semaine
dernière, le propane, ça représente à peu près 1 % de la source
énergétique du Québec. Naturellement, actuellement, c'est une forte demande, à
ce temps-ci de l'année, avec les agriculteurs. Il va falloir faire un post-mortem
de tout ça, mais, comme ce n'est rien que 1 % de l'énergie puis
l'approvisionnement a toujours bien fonctionné autrement... C'est-à-dire que
l'approvisionnement, la chaîne d'approvisionnement fonctionne bien. Là, on a
une situation particulière, avec un besoin qui est à 6 millions de litres
par jour, et on voit poindre très rapidement les enjeux.
Donc, on va faire un post-mortem. Mais,
pour l'instant, il n'y a pas de solution parce qu'habituellement
l'approvisionnement fonctionne très bien et ça répond aux besoins. C'est-à-dire
que, oui, il y a du stockage, mais là on est rendus à une semaine puis on est
capables de se rendre à la fin de la deuxième semaine, 14 jours. Mais
naturellement, si ça perdure, on va avoir des enjeux importants.
M. Lacroix (Louis) : Mais là
vous comprenez que le syndicat, là, est conscient qu'il a un pouvoir entre les
mains en ce moment, là, hein? Vous comprenez ça, là? Le syndicat, là, du CN,
là, il a un pouvoir entre les mains pour faire en sorte de faire plier
l'employeur. Le contrat de travail ne durera pas 1 000 ans. D'habitude, ça
dure trois, quatre, cinq ans, un contrat de travail. Qu'est-ce qui vous dit que,
dans trois, quatre, cinq ans, une fois qu'ils ont vécu l'expérience qu'on
connaît maintenant, ils ne vont pas recommencer?
M. Julien : Je ne peux pas
spéculer sur l'avenir. Nous, actuellement, on gère une situation d'urgence, une
situation de crise. Il faut bien comprendre que, oui, il y a un syndicat qui
négocie avec une partie patronale. Il faut qu'ils arrivent à une entente le
plus rapidement possible. Il faudrait que le fédéral travaille très fort à ça parce
qu'à terme, là, il y a bien de l'économie au Québec qui pourrait avoir des
répercussions importantes si ça perdure, au-delà, en fin de compte, de cette
industrie-là, l'industrie des mines, l'industrie des forêts, certains secteurs
industriels qui, par manque de propane, pourraient avoir des enjeux rapidement.
Mme Greig
(Kelly) : Simply to start an overview of the
situation, how many more days of propane are there in Québec right now?
M. Julien :
What we are looking at now is… We are able to provide, let's say, 2.5 million
liters per day till, let's say, next Saturday and Sunday. And we are still
working on any supply that we can find from the West Canadian to be able to go
further for next week. But the only way to be able to give a good response
about what the need... The need is 6 million liters per day. The strike
must end as soon as possible because, though the strike ends, let's say, on
Thursday, we'll still have, let's say, 72 hours just to be able to provide
propane with the supply chain. So the federal Government, with the CN, with the
workers, has to work on a solution as soon as possible.
Mme Fletcher
(Raquel) : And what is the concern you
mentioned in French, that even if the issue is solved now, there won't be
propane in Québec like that?
M. Julien :
Because, in fact, you know, at Sarnia, where is the main hub where we can have
our propane, maybe it will take 72 hours to bring it to Québec since
everybody in Canada wants to have propane. So, though the strike ends, let's
say, on Wednesday, we'll have to go till Saturday or Sunday to be able to
provide 6 million liters per day for the industry and for the agriculture.
Mme Greig (Kelly) : You mentioned some of the priority areas. Where does the propane go
to first? You mentioned health...
Julien : Health
care, and then education, and then industrial… and then agriculture.
Mme Greig (Kelly) : The farmers are fourth on the list?
M. Julien : Yes.
Mme Greig (Kelly) :O.K. And how do you
respond to the protest today in front of Trudeau's office? Obviously, it's the federal
Government, but do you support that? Do you think that
that message is being heard in Ottawa?
M. Julien :
I think that I understand that they are angry. Je ne peux pas cautionner le
geste. I don't know how to say it in English. But I understand the fact that
now the situation is quite problematic for them. So we have to... We want that
the strike ends as soon as possible to help those
workers.
Mme Greig (Kelly) : And, just to clarify, you had 50 wagons of propane already coming
to Québec in the past few days?
M. Julien : In the past few days, on the territory, there were 50 wagons. And now the distributors have been able to
obtain those propane…
Mme Fletcher
(Raquel) : What is your message to farmers
today?
M. Julien : We are with you and we are working pretty hard to make sure that
the supply chain of propane is going to be, as soon as possible, reestablished.
Thank
youvery much. Merci beaucoup.
(Fin à 16 h 16)