(Onze heures trente-quatre minutes)
M. Ouellet : Merci beaucoup.
Donc, bon matin à tous. Aujourd'hui, c'est la suite de la commission
parlementaire qui s'est tenue, la semaine passée, sur le vol de données, notamment
qui ont eu lieu du côté de chez Desjardins. Donc, cet après-midi, on a une
rencontre de travail pour convenir ensemble, à titre de députés, des recommandations
qu'il devrait y avoir dans le rapport.
Et, pour le Parti québécois, après
l'exercice qui s'est tenu la semaine passée, mais après tout ce qu'on a vécu et
avec toutes les personnes avec qui on a discuté, on arrive avec trois recommandations
quand même assez succinctes mais simples. La première, on croit qu'il est temps
au Québec de créer une identité numérique, une espèce de carte à puce dans
laquelle pourrait être encodé un numéro d'identification unique. Le Québec est déjà
organisé présentement, est capable de faire de l'identification déjà avec ce
qu'il émet comme équipement, comme carte. Donc, pour nous, je pense que ces recommandations-là
devraient se retrouver dans le rapport cet après-midi.
La deuxième chose, la suppression des
données périmées, donc ce qu'on appelle le droit à l'oubli ou, du moins, le
droit à l'effacement. Donc, les citoyens et citoyennes qui ont contracté des informations
ou qui ont... les informations ont été utilisées par d'autres entreprises,
pourraient demander le droit à l'oubli et demander qu'on efface effectivement les
données qui les concernent.
La troisième, et celle-là, elle est fondamentale
aussi, c'est la divulgation obligatoire des fuites par les entreprises privées.
On le voit ailleurs, notamment du côté de l'Union européenne, on va jusqu'à
72 heures pour obliger les entreprises privées de divulguer s'il y a eu, effectivement,
vol de données. Ça, on pense que ça va redonner la confiance aux citoyens et
citoyennes, parce que les entreprises qui ont été victimes de vol devront
montrer patte blanche et surtout répondre aux questions des citoyens et
citoyennes quant à la façon dont ils vont répondre de ces vols et les mesures
mises en places.
Donc, pour nous, ce sont trois
recommandations essentielles. Nous allons en discuter avec le comité cet
après-midi, qui va se pencher sur les suites à donner, mais, pour nous, c'est
un incontournable, et ce qu'on a entendu, en commission parlementaire, résume
très bien la position du Parti québécois.
Le Modérateur
:
D'accord. Alors, en questions, M. Laforest.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous deux. M. Ouellet, qu'est-ce que vous allez demander à M. Paradis cet
après-midi?
M. Ouellet : Bien, écoutez,
je pense qu'il est tout à fait légitime pour M. Paradis de convoquer les
leaders. Vous l'avez vécu la semaine passée, le climat est un peu acrimonieux.
Évidemment, nous avons toute notre confiance à travers le président, mais... Les
gens pointent beaucoup le président, M. Paradis, comme étant l'acteur clé
à l'intérieur de la situation que nous vivons, mais il y a un acteur essentiel,
c'est le leader du gouvernement. M. Simon Jolin-Barrette est effectivement
celui qui est le chef d'orchestre des travaux.
Alors, je m'attends effectivement que
M. Jolin-Barrette, lors de notre rencontre, prenne acte de la situation et
gouverne ses travaux en conséquence. Il n'est pas normal que les oppositions
aient tant de frustrations dans la façon dont les travaux sont gouvernés, de la
façon...
M. Laforest (Alain) : C'est
quoi qui ne marche pas, là, simplement?
M. Ouellet : Bien,
écoutez, M. Laforest, les commissions parlementaires sont souvent
convoquées à la dernière minute. Ça cause effectivement des problèmes d'agenda
pour les députés. On essaie de se rendre disponible, mais des fois ça ne
fonctionne pas. Et malheureusement, là, M. Jolin-Barrette gouverne
effectivement comme si c'était le seul maître à bord et force la majorité à
aller de l'avant selon ses propres priorités.
Donc, malheureusement, ça cause de la
frustration, et ce manque de collaboration là amène effectivement les partis
d'opposition à faire valoir ces points-là. À quelques reprises, nous l'avons
fait lors des renseignements sur les travaux. Donc, pour nous, je pense que
M. Simon Jolin-Barrette doit...
M. Laforest (Alain) : Ça
n'a rien à voir avec la présidence.
M. Ouellet : Bien,
écoutez, le président doit arbitrer les débats. Et là, d'un côté, on a un
leader parlementaire qui ne fait pas les choses qui doivent être faites pour
assurer une bonne collaboration, et d'autant plus, le fait que le leader
parlementaire interpelle directement le Président, ça aussi, ça nous inquiète.
M. Simon Jolin-Barrette est le leader, oui, mais ce n'est pas lui qui a
tous les pouvoirs à l'intérieur même de l'Assemblée nationale. Il ne peut pas
se permettre d'interpeler directement le président. Donc, je m'attends
effectivement que le président remette à l'ordre le leader du gouvernement, à
savoir il ne peut pas l'interpeler directement de son banc et le tutoyer en
plus directement de son banc pour lui donner des instructions.
M. Jolin-Barrette en mène large dans
ses travaux, en a mené large lors de la dernière session. Mais pour ce qui
passe au salon bleu, il y a un seul et unique arbitre, c'est M. Paradis.
M. Laforest (Alain) :
Concernant le fameux lien qui vous unit tous les deux, là, à travers le
Saint-Laurent, outre le Parti québécois, il y a une lettre qui a été envoyée au
ministre des Transports. Qu'est-ce que vous réclamez et qu'est-ce que vous
pensez de cette lettre?
M. Ouellet : Bien, on
réclame ce qui nous a été promis et discuté lors de la campagne électorale.
Tout à l'heure, je vais déposer une motion à l'Assemblée nationale, qui
rappelle les engagements du bureau de projet que tout le monde avait adhéré et
qui rappelle aussi le fait qu'en campagne électorale M. Legault avait dit
qu'il voulait laisser travailler le bureau de projet. Alors, pour nous, toute
la communauté de la Côte-Nord s'était rassemblée...
Une voix
: ...
M. Ouellet : ...et même ceux
de Charlevoix, effectivement, s'étaient rassemblés pour qu'on mette à jour ces
études-là, M. Laforest, et qu'on permette de faire le débat sur des vrais
chiffres.
Or, présentement, il ne se passe rien dans
le bureau de projets, et on attend effectivement que le gouvernement bouge.
Donc, la motion, ça va dans ce sens-là. M. Bonnardel, gouvernement du
Québec, la CAQ, lancez l'appel d'offres pour que les firmes puissent faire les
études et qu'on puisse avoir des frais... des chiffres justes, pardon, et qu'on
puisse avoir un débat politique sur des faits financiers.
M. Laforest (Alain) :
Sur la lettre, M. Bérubé, en vous approchant du micro.
M. Bérubé : Alors, la
lettre, celle de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, elle
réitère une demande du milieu que Martin et moi, on a faite, à l'effet d'avoir
un véritable dédommagement des usagers, des camionneurs, des entreprises qui
sont lésées par l'absence de traversier depuis près d'un an. C'est des pertes
considérables, et le gouvernement du Québec n'a toujours pas décidé de considérer
les régions, là, de l'Est du Québec, ce qui est plus que triste, ce qui est
pathétique en matière, là, de soutien à notre région.
Je réitère que, pour nous, la Société des
traversiers du Québec n'est plus un interlocuteur crédible. Nous sommes des
élus, on va faire appel à un élu. Alors, le ministre Bonnardel, on lui a
adressé plusieurs questions lors de notre point de presse vendredi matin à
Baie-Comeau. Je n'exclus pas même de les réitérer encore en sa présence
aujourd'hui, mais ce qui est important, c'est qu'il a une responsabilité
ministérielle à l'égard des citoyens de notre région. Il s'assure du transport
d'une rive à l'autre, et on ne l'entend pas, on ne le voit pas dans nos
régions. Ça ne pourra pas faire encore très longtemps.
Le Modérateur
: M.
Lecavalier.
M. Lecavalier (Charles) : Bonjour.
M. Bérubé, est-ce que M. Paradis est un bon président?
M.
Bérubé
:
M. Paradis est notre président. Il commence, ça fait un an. Comme tous les
présidents, il y a des aspects qu'on aime, il y a des choses qui sont à
améliorer, et là je laisse le soin à notre leader de faire part de notre
appréciation. Bien sûr que c'est un bon président, c'est quelqu'un qui est
apprécié, je peux vous le dire. Mais je n'irai pas plus loin que ça, parce
qu'ils auront un échange plus technique sur la façon de fonctionner.
Toutes les collaborations qu'on a eues
jusqu'à maintenant avec François Paradis à l'extérieur de la Chambre ont été à
l'image de son président : très cordiales, sympathiques. Il a du respect
pour l'institution, il a du respect des parlementaires. Pour le reste, il n'y a
rien qu'on ne peut pas régler ensemble avec de la bonne volonté.
M. Lecavalier (Charles) :
J'ai une petite question peut-être sur la course à la chefferie du Parti
québécois. Est-ce que ce serait intéressant pour le Parti québécois que Guy
Nantel se présente?
M.
Bérubé
: Le
plus de candidats possible, c'est une bonne idée, et je salue Sylvain, qui est
candidat officiellement. Quant à d'autres candidatures, elles sont les
bienvenues, s'ils adhèrent à notre déclaration et aux conditions pour être
chef. Pour le reste, je ne veux pas commenter les candidatures, sauf leur
souhaiter bienvenue lorsqu'elles sont officielles.
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce que vous l'invitez, lui, à faire une réflexion...
M.
Bérubé
: Non,
je n'invite aucun candidat à faire des réflexions. Une fois qu'ils sont
officiellement en place, je leur donne un certain nombre de consignes. Par
exemple, je leur indique qu'au caucus, puis ça me permet de le réitérer, il
y a trois députés qui ne prendront pas position. C'est mon cas, c'est le cas du
leader parlementaire, c'est le cas du whip. À l'exécutif national, la
présidence et la vice-présidence ne prendront pas position aussi. Pour le
reste, l'espace est là, ils peuvent faire campagne, ils peuvent faire adhérer
des membres. La décision leur appartient.
Mme Gamache (Valérie) : M.
Ouellet, on a l'impression que, selon vous, c'est Simon Jolin-Barrette qui est
responsable du mauvais climat à l'Assemblée nationale. Est-ce que c'est ce que
vous dites?
M. Ouellet : En bonne partie.
M. Simon Jolin-Barrette essaie souvent d'avoir le dernier mot ou d'avoir le mot
juste dans nos débats. Même quand M. le président tranche, il se relève et il
veut effectivement avoir le dernier mot. Ce n'est pas nécessaire.
Une fois que le président a tranché, la
décision a été connue, donc on doit poursuivre nos travaux. Et pour nous, dans
l'opposition, et surtout de la troisième opposition, plus de temps le leader
échange avec le président, ce sont des minutes importantes que nous perdons. Ce
sont des questions importantes que les citoyens nous demandent de poser à
l'Assemblée nationale, et, à cause de ça, on en perd. Donc, nous, on veut juste
que ça fonctionne très bien, et les oppositions, c'est dans leur droit de faire
des questions de règlement. On n'a pas beaucoup de droits dans l'opposition, mais
celui-là, il est essentiel, donc c'est à nous de faire valoir nos droits. Le président
préside et s'assure effectivement que l'ensemble des 125 députés, leurs droits
soient respectés.
Alors, pour nous, si on veut améliorer le
climat, je pense que M. Simon Jolin-Barrette doit effectivement mettre un peu
d'eau dans son vin. Il ne peut pas tout gouverner. Il a déjà le Conseil des
ministres à convaincre pour faire passer ses réformes, mais l'Assemblée
nationale, c'est l'Assemblée nationale des 125 députés, et il a un rôle à jouer
juste pour baisser la tension et ne pas toujours essayer de répondre et d'avoir
le dernier mot lorsqu'il y a effectivement des échanges entre les leaders et la
présidence.
Mme Gamache (Valérie) : Et
concernant son rôle de ministre de l'Immigration, M. Bérubé, peut-être, sur
l'enquête de l'UPAC sur le PEQ, quelles sont vos réactions?
M. Bérubé : Bien, d'abord,
pourquoi on apprend ça maintenant? Qui a intérêt à ce qu'on apprenne maintenant
qu'il y a une enquête de l'UPAC? Est-ce que c'est le ministère qui avait cette
information puis qui a cru bon de la rendre disponible? Est-ce que c'est l'UPAC
elle-même qui a cru bon en faire part? Ça, c'est une question que je me pose,
d'abord.
Ceci étant dit, ça démontre qu'il y a des
gens qui ont fraudé, qui ont usurpé les règles québécoises à profit, ce qui
fait en sorte qu'il y a des gens qui sont ici, qui n'ont pas une connaissance
suffisante du français. Alors là, on apprend l'existence d'une enquête active
depuis 2006, si mon souvenir est...
Des voix
: 2016
M. Bérubé : 2016. Bon, ça
aurait pu être 2006 avec l'UPAC, remarquez. 2016, mais il y avait d'autres
choses avant puis il y aura d'autres choses après.
Donc, je présume qu'il faut laisser aller
l'enquête, mais ça ne change pas l'enjeu fondamental. C'est un système qui
fonctionnait bien, qui avait besoin de petits ajustements. Le fait que l'UPAC
enquête, ça ne change absolument rien aux reproches qu'on avait à faire au
gouvernement. Donc, c'est un autre dossier, et les gens qui ont usurpé les
règles québécoises, bien, méritent d'être condamnés. Donc, c'est tout ce qu'on
a à dire là-dessus, mais pourquoi c'est maintenant qu'on l'apprend? Ça vient du
ministère? Ça vient de l'UPAC? C'est comme les deux choix, là.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que vous avez l'impression qu'en quelque sorte ça vient justifier la réforme
que...
M. Bérubé : Du tout, ça n'a
rien à voir. Ça se passe surtout dans le milieu anglophone. Il y a des gens qui
ont modifié les règles, ont fait de la fausse représentation, ont fait entrer
des gens d'ici sous de fausses représentations, ce qui ne les aide pas parce
qu'ils n'ont pas la connaissance du français. Donc, c'est un groupe isolé qui a
profité de notre hospitalité québécoise pour faire du profit, donc ça n'a rien
à voir avec les liens qu'on veut créer entre les nouveaux arrivants
internationaux et les programmes de formation. Alors, quiconque voudrait faire
un lien, ça serait non avenu, selon moi. C'est complètement d'autre chose, mais
ça peut créer l'illusion de ça. Ah! c'est parce qu'il y avait enquête qu'il
fallait changer ça. Du tout. Si c'est la tentation du gouvernement, je les mets
en garde.
Le Modérateur
: M.
Croteau.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour, messieurs. Il existe, apprend-on en fin de semaine, un courant au sein
du Parti libéral selon lequel Dominique Anglade ne pourrait pas devenir première
ministre parce que c'est une Montréalaise noire. Qu'est-ce que vous pensez de
ça? Qu'est-ce que ça vous dit sur la vision que le Parti libéral a des gens des
régions?
M. Bérubé : Il y a
effectivement un obstacle pour Dominique Anglade et Alexandre Cusson de devenir
premier ministre, c'est essentiellement parce que ce sont des libéraux. Je n'en
vois pas d'autre.
M. Croteau (Martin) : Est-ce
que ça vous dit quelque chose sur l'état d'esprit qui règne au sein du Parti
libéral et leur vision du Québec des régions?
M. Bérubé : Non, mais, en même
temps, c'est des sources anonymes, puis on se fait toujours plaisir de les lire
quand même lorsqu'ils sont dans les articles, mais je ne peux pas en dire plus.
Je vais parler de notre expérience à nous.
Historiquement, le Parti québécois a toujours accueilli dans ses cadres
importants du parti des gens qui provenaient d'ailleurs. Nadia Assimopoulos,
qui était vice-présidente du Parti québécois sous René Lévesque, d'origine
grecque; je pourrais parler de notre président actuel, Dieudonné Ella Oyono,
qui est d'origine gabonaise; je pourrais parler d'Ève-Mary Thaï Thi Lac, qui
est d'origine vietnamienne, qui est vice-présidente. Donc, chez nous ça ne fait
pas de différence. Vous êtes des militants, vous avez votre place chez nous, et
ça ne change absolument rien.
M. Croteau (Martin) : Et,
selon vous, est-ce que le Québec des régions est ouvert à élire...
M. Bérubé : Ah! il est très
ouvert. Écoutez, Martin et moi, on a des cégeps qui accueillent un nombre
important d'étudiants internationaux. Puis j'ai eu l'occasion de le valider à Baie-Comeau
et puis à Matane, l'accueil est exceptionnel. C'est des gens qui parlent
français, qui sont intégrés, qui travaillent, qui sont les bienvenus.
Alors, il y a énormément d'ouverture, puis
ça passe beaucoup par les expériences des cégeps, qui sont comme une vitrine de
ce que pourrait être une véritable immigration régionalisée comme on le
souhaite. Nous, on souhaite 25 % de l'immigration en région.
Alors, non, bien sûr, dans toute société,
il y a des gens qui ont des préjugés, mais c'est des préjugés qu'il faut
combattre par l'éducation et c'est à la marge. Ça ne représente pas notre
société du tout.
Le Modérateur
: Merci.
En anglais. Mme Senay.
M. Bérubé : Already?
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Yes, already.
M. Bérubé : Long question?
Mme Senay
(Cathy) : No, not really. UPAC is
investigating 2016, the international students in different aspects of... How
did you react with the fact that the UPAC is investigating the Québec experience
program, the French...
M. Bérubé : Well, the question is to know how we're aware now that UPAC has an
investigation on that specific case. It is UPAC trying to tell us something or
the Government trying to tell
us something. In both cases, this is the first question I have although we know now that UPAC has an investigation going on
since 2016. So that's the first question.
The second thing is
that's way different, completely different of the topic that we have two weeks
ago about the PEQ program, which is to link the international
students to different programs in mostly colleges and universities as well. So
today it's a matter of people trying to not respect the Québec's laws and
making money on people who decided to come to Québec to live their life here
without knowing that they need to speak French. So it's a criminal matter, and
this is why this is all about. So I do wish that — I guess it's not
the first time I say that — that UPAC can get somewhere with that.
Mme Senay
(Cathy) : It doesn't excuse what happened with
the reform.
M.
Bérubé
:
Absolutely no link between the two cases.
Mme Senay
(Cathy) : OK. One last question. The fact that
there is an agreement in principle between the CN and the Teamsters, do you
have an impression that Premier Legault was too dramatic talking about the
state of emergency and...
M.
Bérubé
: No, not really. I think he is taking charge, and the Parti québécois in Government will do the same thing. This is a crisis, but what we have to
understand now, that we are a... we need too much of that propane — is that the word, propane — we need to switch to electricity or new
technologies. It's not normal that we have to wait for wagon train from the
Western Canada. I don't want to wait about the propane tanks of the rest of
Canada. We should learn something with this crisis and make sure that we can
switch the way we eat stuff in agriculture with new ways like electricity. So
this is what I have in mind right now.
Le Modérateur
:
Mme Fletcher.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good morning. I just want to go
back to the UPAC, and UPAC has been investigated since 2016. Are you saying
that you're skeptical or you don't have faith in UPAC to...
M.
Bérubé
:
Well, I don't have any statement telling me that UPAC is on investigation. I
read what is on the CBC, Radio-Canada news, which is like... says like UPAC is
investigated. So is it the Minister trying to tell us something? He knows
something, or maybe the other minister, or liberal ones before that, or UPAC.
But, in any case, it doesn't have anything to do with the PEQ program. It's
people trying to steal money from innocent people who just try to live the
Québec life without knowing that French is a key to their success here. So this
is what this is all about, and it's sad to learn that, but I do wish that UPAC
can get somewhere, somehow, try to catch those people.
Mme Fletcher
(Raquel) :But what I
understand, what I hear you are saying is that you don't have very much faith
in UPAC to be able to get to the bottom of this.
M. Bérubé : You know me. Yes, UPAC, you know, it keeps coming every single
time, I have to let them work, surprise us.
Mme Fletcher
(Raquel) :O.K. Do you think that the minister is playing a political game, telling
the media that: Oh! there is a UPAC investigation in order to cover...
M. Bérubé : Ah! that's another thing. I don't want to know the sources of the
journalist, that's secret, but, if it comes from the minister himself, knowing
that there is an investigation going on and want people to know that, for good
reasons or for political reasons, that's different. It
doesn't change the fact that people try to stole money of innocent people
trying to live here without knowing French, so... But he's not going to mix us,
mix our minds because we know that it's two different topics: the PEQ Program
and those stolen... that program was like not respected to gain money for bad
people. So that's two different things.
Mme Fletcher
(Raquel) : Mr. Ouellet, on the problems, the
chaos in question period, what are you hoping comes out of that meeting this
afternoon?
M. Ouellet : I hope the climate will change, I hope that Mr. Simon Jolin-Barrette is going to put
some water in his wine. He is the Leader of the Chamber, he is the one who can
give us the call and, if he wants to help us to do our job in a better way, he
has to make sure that all the Oppositions have the right condition to work. So
it is his responsibility today
to make sure that the Oppositions have time to talk, have time to work. But, at
the end of the day, Mr. Jolin-Barrette is the Leader and he has to act with a little bit of more humility
in that case.
Mme Fletcher
(Raquel) : So you are saying it's his fault?
M. Ouellet : A big part is, because he's the Leader of the Chamber, he's the one
who is calling the law, he's the one who is calling the work...
M.
Bérubé
: Calling the shot.
M. Ouellet : He's calling the shot, calling the work in the commission. And, you know, when you are an
opposition, you are still waiting about the Leader what is happening next week,
and we always know that thing at the last minute. Look what is happening with
Desjardins commission last
weekend, that was called at the last minute, some people were supposed to be
there, and, at the end of the day, they just can't be there. We've got people
who were supposed to be here and they were in Belgium, and we made the commission with telephones and videoconference. That's not the thing
that will work on the commission.
So, of course, Mr. Simon
Jolin-Barrette has to put some water in his wine and he has the opportunity, for us, to clean up...
M. Bérubé : The atmosphere?
M. Ouellet : The atmosphere, yes, the atmosphere at the «salon bleu».
Le Modérateur
: Mme Greig.
Mme Greig
(Kelly) : On that same topic, how would you
describe the atmosphere in the «salon bleu» right now?
M. Ouellet : Oh! the atmosphere is very loud, and a lot of people are just
talking and giving some... vindication? «Vindicatif»?
Mme Greig
(Kelly) : Like they're venting?
M. Ouellet : Yes, in the «salon bleu». And now we are in intensive session, so,
of course, it's a good timing for the President to call the leader and try to
look how the things can be fixed. And, of course, we have to do that. People
want their MNAs work in collaboration. They look at us, they see us, and I
don't think that what they saw last week was a little bit more... «gratifiant».
Excuse... Gratifying.
Mme Greig
(Kelly) : Gratifying, yes.
M. Ouellet : Gratifying. Thanks.
M. Bérubé : I want to add something. We feel that the president should be more
a referee than a TV host, without any bad intention, because, when he is
calling the shot, we all have to respect what he said. He's the President, and
this is going for Simon Jolin-Barrette or for any other leader. That's
important, because we elect him, and we have respect for him, and we want the
room to go pretty well together. And people watching us... I know they're
watching us. I don't know how much people watching us, but people are watching
us, and we want to be respectful.
Mme Greig
(Kelly) : It's a bit more of a general question, but when we saw Mr. Tanguay last
week very passionately... I guess the question is: What's the room for passion
in politics in the «salon bleu»? When does that line get crossed?
M. Bérubé : For passion?
Mme Greig
(Kelly) : When he's very passionate, does
he...
M. Bérubé : Intense. Yes, that's...
Mme Greig
(Kelly) : When does that line get crossed
between just being passionate about something and then going too far?
M. Bérubé : An example. When the president is standing up, you sit. That's a
basic thing in the National Assembly. You don't talk when it's not your turn and you don't have some
familiar word with the President because it's the President. So this goes for
Simon Jolin-Barrette. He needs to behave himself, and everything's going to be OK.
Des voix
: Merci.
(Fin à 11 h 57)