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Point de presse de M. Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale

Version finale

Thursday, November 28, 2019, 11 h 25

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-cinq minutes)

M. Boulet : Bon matin, tout le monde. Encore une fois, ça me fait plaisir d'être avec vous, représentants des médias.

Ce matin, vous savez que j'ai déposé un projet de loi qui est important pour les familles québécoises, un projet de loi qui amende la Loi sur l'assurance parentale. Vous savez que le bien-être des familles, c'est une priorité maintes fois reconfirmée par notre gouvernement. J'avais trois objectifs dans ce projet de loi là. Le premier, accroître la flexibilité du Régime québécois d'assurance parentale afin de favoriser la conciliation travail-famille et de l'adapter aussi au marché du travail et tenir compte du contexte de rareté de main-d'oeuvre. Deuxième objectif, encourager un plus grand partage du congé parental entre les deux parents. Ça, ça m'apparaît aussi fondamental de le faire et d'encourager un aussi un dialogue qui est bénéfique pour les familles, l'attachement et les conséquences, bien sûr, de la grossesse. Et troisième objectif, c'est de s'adapter à certaines situations particulières.

Je vais y aller un peu de façon télégraphique. Après ça, évidemment, je serai prêt à répondre à vos questions. Mais, dans un premier temps, on augmente la période pendant laquelle le congé parental, adoption et paternité peut être étalé dans le temps, de 52 à 78 semaines. Le congé de maternité, la période d'étalement est augmentée de 18 à 20 semaines. Ces deux augmentations-là de période d'étalement confèrent une flexibilité additionnelle à l'employeur et aux parents, tenir compte, parfois, des saisons plus occupées dans l'environnement de travail et permettre aux personnes aussi, parfois, de faire des retours qui sont un peu plus progressifs.

Autre changement qui m'apparaît extrêmement important, particulièrement dans le contexte de rareté de main-d'oeuvre, c'est l'augmentation de l'exemption de revenus de travail. À ce jour, dès qu'un parent gagnait un montant équivalent à 25 % de sa prestation, tout revenu excédentaire était déduit de sa prestation. Ça, cette exemption-là est montée jusqu'à la différence entre le revenu hebdomadaire du ou de la prestataire et la prestation, de façon à permettre au bénéficiaire du RQAP de retourner travailler à temps partiel ou de faire un retour au travail progressif sans être pénalisé. Pour moi, c'est une avancée qui est extrêmement significative et bénéfique pour nos familles.

On ajoute aussi... quand je parlais qu'un de mes objectifs, c'était d'encourager le partage des prestations parentales, on ajoute quatre semaines de prestations partageables quand les deux parents prennent au moins 10 semaines du congé parental qui est à leur avantage. Ça, selon nous, c'est aussi de quoi que les parents vont bénéficier. Ce que je constatais, c'est que les pères, à 70 %, prennent le congé de paternité de cinq semaines et ne participent pas dans une proportion suffisante au congé parental et, quand ils le font, ils le font en même temps que l'autre parent. Donc, il faut certainement inciter les pères à une plus grande participation et à un plus grand bénéfice découlant des prestations parentales.

Il y a aussi cinq semaines exclusives à chacun des deux parents qui décident d'adopter. À ce jour, il n'y avait qu'un congé partageable, donc parental. Maintenant, il y aura cinq semaines exclusives à chacun des deux parents, et, quand les parents devront séjourner à l'international pour le processus d'adoption, les deux bénéficieront de cinq semaines de prestations exclusives additionnelles, ce qui fait en sorte qu'il y a une augmentation considérable des bénéfices qui sont attribués aux parents adoptants.

On assouplit aussi... Actuellement, dans le Régime québécois de l'assurance parentale, quand un enfant décède, il y a cessation immédiate des prestations. Donc, on reporte le moment où on cesse de verser les prestations à deux semaines suivant le décès de l'enfant. Ça, ça nous apparaît extrêmement bénéfique, non seulement pour gérer le deuil, mais pour permettre aux parents de se remettre convenablement et humainement de cet événement. Enfin, il y a aussi un ajout de cinq semaines, en cas d'une naissance ou d'une adoption multiple, à chacun des deux parents. Donc, c'est des prestations exclusives.

C'est un régime, je dois le redire, qui est extrêmement apprécié, qui est généreux, qui, quand comparé à d'autres régimes, fait l'envie d'autres juridictions. Neuf naissances sur 10, actuellement, au Québec, donnent lieu à des versements. Huit familles sur 10 utilisent toutes les semaines de prestation. La participation des mères se situe autour de 78 %, celle des pères est en hausse et se situe à 70 %, comme je le mentionnais un petit peu tôt. Je redis à quel point l'égalité entre les hommes et les femmes est une valeur fondamentale, bien enracinée, maintenant, au Québec.

Depuis l'instauration du régime... Vous vous souvenez qu'en 2006 les parents québécois étaient couverts par la loi fédérale sur l'assurance-emploi. Il y a eu une entente qui est intervenue en 2006, qui a permis la création du Régime québécois de l'assurance parentale. On a un conseil de gestion qui fait un travail phénoménal, qui reconnaît constamment que les familles sont au coeur de nos priorités.

C'est un régime qui est apprécié par les parents, et il y a deux éléments qui ont permis ce que je vous annonce ce matin. Un, la bonne santé financière du régime, qui a dégagé des surplus passablement intéressants. Brigitte Thériault est ici avec nous, la présidente-directrice générale du Conseil de gestion de l'assurance parentale. Je la remercie, je l'en félicite. Et la loi nous permet de réduire les cotisations et de bonifier le régime.

Ce qu'on annonce ce matin permet non seulement une meilleure flexibilité, mais une adaptation du régime aux réalités actuelles du marché du travail. Et j'ai annoncé, il y a un certain nombre de mois, que nous réduisions les cotisations de 6 %, ce qui, globalement, représente un retour chez les cotisants de l'équivalent de 141 millions de dollars. Comme vous savez, les employeurs cotisent l'équivalent de 7/12 de la cotisation, et les travailleurs, travailleuses, 5/12 de la cotisation qui est payée.

Donc, voilà, essentiellement, c'est le contenu de ce projet de loi dont je suis fier d'assurer la présentation devant vous ce matin. Merci beaucoup.

M. Gagnon (Marc-André) : M. le ministre, avant d'y aller avec les questions, simplement vous remercier d'avoir accepté à la dernière minute de répondre aux questions de la presse parlementaire.

Un projet de loi déposé à l'Assemblée nationale, ça doit être expliqué en point de presse à l'Assemblée nationale. Et c'est une pièce législative qui est très complexe, donc, petit commentaire, il aurait été important aussi de prévoir un breffage technique pour le bénéfice de mes collègues mais aussi des citoyens qui ont besoin d'archives et de réponses à leurs questions. Ça doit se faire ici, à l'Assemblée nationale. Donc, je vous remercie.

M. Boulet : Je vous comprends très bien. Vous savez la relation, d'ailleurs, que j'ai développée, depuis mon assermentation l'année dernière, avec les journalistes, notamment ici, à Québec. Moi, je veux alimenter cette relation-là, donc je suis extrêmement heureux d'être avec vous ici ce matin. En même temps, je me déplace un peu plus tard à Trois-Rivières, parce que c'est une nouvelle qui est extrêmement importante pour les familles, comme je le mentionnais un petit peu tôt, et d'en faire l'annonce aussi dans mon comté, dans ma région, était pour moi un grand bénéfice. Merci.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que c'est un régime qui est rentable, M. Boulet? Est-ce qu'il sera rentable à long terme? Parce qu'en augmentant le nombre de semaines ça va coûter beaucoup plus cher. Est-ce que la pérennité du régime, sur 10, 15 ans, est assurée ou un autre gouvernement devra reculer?

M. Boulet : Non, absolument pas. C'est un régime... le fonds est autofinancé, n'est pas régi par la Loi sur l'administration financière, et essentiellement, c'est des revenus et des dépenses. Les revenus, c'est les cotisations; les dépenses, c'est les prestations. Et le surplus généré qui m'a été présenté pour l'année 2018 est de 281 millions de dollars.

Le coût de ce que j'annonce ce matin est d'à peu près de 91 millions de dollars, et la réduction des cotisations, j'en ai parlé un petit peu tôt, mais on s'est bien sûr assuré, avec nos comptables et nos actuaires, d'avoir une marge de manoeuvre financière suffisante, et on anticipe que même dans quatre ans, cinq ans, on aura cette marge de manoeuvre là qui sera totalement maintenue. Mais on a, selon moi, tous les coussins suffisants pour nous permettre d'adapter notre régime et de vous présenter ce que je vous ai soumis ce matin.

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur les parents adoptants, M. Boulet, pourquoi ne pas être allé jusqu'à 55 semaines comme vous vous étiez engagé en campagne électorale?

M. Boulet : Bien, moi, ce qui me préoccupait... puis j'ai travaillé beaucoup avec les membres du conseil de gestion, puis il y a des personnes qui proviennent des milieux syndicaux, de l'éducation, du monde patronal, du monde communautaire. Ce que je recherchais surtout, c'est l'équité entre les parents adoptants puis les parents biologiques. J'ai rencontré des représentants des deux groupes, et on réduit substantiellement l'écart.

Comme je mentionnais à ma collègue de Joliette, ce matin, au salon bleu, la personne, le parent qui va bénéficier du régime de base et qui séjourne à l'international, il n'y a qu'un écart que de trois semaines, alors que sous le régime particulier, l'écart n'est que de deux semaines. C'est un pas de géant en avant. Tous les partenaires me confirment que c'est équitable. Il ne faut pas sous-estimer non plus la finalité de ce qu'est une maternité, entre guillemets.

Donc, la personne doit composer avec les effets physiologiques d'une grossesse et d'un accouchement, et ce n'est pas nécessairement les mêmes effets pour les parents adoptants. Les parents adoptants doivent séjourner à l'international. On me parlait de trois semaines, de quatre semaines, on est allé à cinq semaines. Donc, on s'est assuré que les parents adoptants puissent bénéficier de prestations qui répondent bien à leurs besoins non seulement de se déplacer, de bien gérer la fatigue et aussi de développer un attachement avec l'enfant qui est adopté. Parce que les parents adoptants me ramenaient souvent à l'importance de bien assurer aux parents adoptants de développer un lien affectif avec l'enfant adopté. Et moi, j'anticipe, je suis confiant qu'ils vont être heureux de ce que nous annonçons ce matin.

Mme Plante (Caroline) : Mais il y a une différence entre les parents adoptants qui adoptent au Québec et les parents adoptants qui adoptent à l'international. Alors, qu'est-ce que vous répondez à la députée Hivon qui dit que c'est inéquitable, là, c'est de la discrimination, en fait?

M. Boulet : Il n'y avait qu'un congé partageable pour les parents adoptants. Ce que nous ajoutons, c'est deux fois cinq semaines de prestations pour les deux parents adoptants. Et donc, ça, selon nous, c'est une avancée qui est considérable et qui tient compte de la réalité, parce qu'on les a écoutés, les parents adoptants. Les membres du conseil de gestion...

M. Laforest (Alain) : Mais qu'est-ce qui vous empêche de respecter votre engagement électoral? Parce que c'est écrit noir sur blanc, c'est un engagement. Pourquoi vous ne l'avez pas fait?

M. Boulet : Bien, parce qu'il y a un potentiel de discrimination envers les parents biologiques. Quand je parle d'équité, là, on a tenu compte de la réalité humaine, sociale et physiologique pour les parents adoptants et les parents biologiques, et on s'est assurés que ce soit équitable, que les bénéfices répondent bien à leurs intérêts, à leurs besoins et à leurs préoccupations.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais, en campagne électorale, vous avez fait... bien, la Coalition avenir Québec a fait une promesse à la Fédération des parents adoptants, leur disant : Vous allez avoir la même chose que les parents biologiques. Finalement, est-ce que vous avez essayé d'acheter leur vote pour, après ça, briser votre promesse?

M. Boulet : Absolument pas. Les parents adoptants qui ont été rencontrés, je les ai écoutés, on les a consultés. On s'est assurés que ça génère un consensus qui est satisfaisant. N'oublions pas qu'on fait un grand pas. C'est une grande avancée, et je considère que l'équité de traitement dont on avait parlé est respectée.

M. Laforest (Alain) : ...

M. Boulet : Pardon?

M. Laforest (Alain) : Mario Dumont, ce matin, il y avait un des représentants des parents adoptants qui disait que ce n'était pas un grand pas, que c'était inéquitable, votre mesure.

M. Boulet : Bien, ça, on pourra toujours argumenter, hein, M. Laforest. Mais moi, je considère qu'il y a une équité de traitement, puis il faut tenir compte de l'état du droit, de la Charte des droits et libertés de la personne et de la jurisprudence aussi.

Mme Plante (Caroline) : Mais, M. Boulet, ça veut donc dire que votre promesse électorale de 55 semaines, c'était n'importe quoi? Vous vous basiez sur quoi pour faire cette promesse-là?

M. Boulet : Bon, ce que la CAQ a dit qu'elle allait faire, c'est tenir compte des préoccupations des parents adoptants et s'assurer qu'il y ait une équité de traitement entre les deux.

Mme Plante (Caroline) : ...pas ça qui est écrit dans le document.

M. Boulet : Mais, après avoir entendu les parties, après avoir fait les consultations, après avoir dégagé des consensus autour de la table du conseil de gestion, ce n'était pas possible d'aller dans cette direction-là, d'avoir une égalité totale. L'état du droit...

M. Lacroix (Louis) : Donc, c'est une promesse en l'air.

M. Boulet : Ce n'est pas une promesse en l'air. M. Lacroix, ce qu'on s'est engagé à faire, c'est d'assurer une équité entre les parents adoptants puis les parents biologiques. Et je le répète, il y a un écart actuellement, pour les parents qui séjournent à l'international, de trois semaines, quand on bénéficie du régime de base, et deux semaines... et trois semaines en vertu du régime particulier. C'est une équité tant sociale qu'humaine et économique.

M. Lacroix (Louis) : Mais, M. Boulet, vous dites quelque chose, là, en campagne électorale, on va faire ça, puis vous arrivez dans le projet de loi, puis ce n'est pas ça. Alors, c'est une promesse en l'air. Vous dites : Oui, oui, parce que, là, on a regardé ça, on a étudié, on a regardé l'équité puis là on se rend compte que... Donc, c'est une promesse en l'air.

M. Boulet : Non. M. Lacroix, ceci dit avec respect, quand on fait un projet de loi, on fait une étude d'impact, on analyse l'environnement social et on tient compte de l'état de la jurisprudence non seulement au Québec, mais partout au Canada, dans des juridictions...

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'on devrait avoir la même prudence quand on fait des promesses électorales?

M. Boulet : On a toujours cette prudence-là. On s'assure de déposer des projets de loi après avoir fait et complété un examen rigoureux. C'est ce que j'ai fait dans ce projet de loi là. Moi, je suis totalement satisfait qu'on réponde aux revendications des associations de parents adoptants et biologiques. On ne crée pas de discrimination et on répond à l'équité qui était revendiquée par la CAQ en campagne électorale.

Mme Plante (Caroline) : ...est-ce que votre plateforme électorale était rigoureuse? Vous dites que, là, vous avez fait l'examen rigoureux, mais ça veut dire qu'en campagne électorale, ce n'était pas... votre plateforme n'était pas rigoureuse, votre promesse n'était pas rigoureuse.

M. Boulet : La CAQ a fait un engagement de mieux traiter les parents adoptants, de s'assurer qu'il y ait une meilleure équité. Maintenant, quand on traduit ça dans un projet de loi, on doit s'assurer que toutes les incidences, tout a été bien examiné. Et dans le cas présent, il faut tenir compte de la réalité des parents biologiques, particulièrement de la mère qui porte l'enfant, qui a la période de grossesse et l'accouchement. Cette personne-là doit composer avec des effets physiologiques que les parents adoptants n'ont pas à gérer et à composer avec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur les avantages... Sur les incitatifs pour les pères, juste une petite question technique, voilà quelques années, en 2016, si je ne me trompe pas, le Conseil du statut de la femme avait recommandé au gouvernement d'augmenter les congés réservés aux pères. Pourquoi ne pas avoir choisi cette voie-là?

M. Boulet : On a plutôt décidé d'ajouter des semaines additionnelles pour inciter les pères à mieux partager. Comme je vous ai mentionné un peu plus tôt, il n'y a que 37 % des hommes à peu près qui partagent, et quand les hommes partagent, ils le font en même temps que l'autre parent ou que l'autre conjoint ou l'autre conjointe. Donc, c'est une avenue qui nous est apparue beaucoup plus prometteuse. Plutôt que d'augmenter simplement le congé de paternité de cinq semaines qui, lui, est utilisé à 70 %, on a fait le raisonnement que c'était préférable d'inciter les pères, entre guillemets, à participer plus dans les prestations partageables avec le conjoint ou la conjointe.

Mme Plante (Caroline) : Sur votre décision d'aller présenter votre projet de loi dans votre comté, ce n'est pas partisan, ça, de prendre un projet de loi puis d'aller faire l'annonce dans son comté?

M. Boulet : C'est un projet de loi que je considérais extrêmement important pour les familles et je considérais que c'était d'intérêt de le faire dans mon comté, dans ma région. Ceci dit, je n'ai jamais été opposé à vous rencontrer, faire une présentation du projet de loi, et c'en est la preuve éloquente, là, ma présence...

Mme Lajoie (Geneviève) : ...mais pourquoi dans votre comté? Je ne comprends pas l'intérêt, le rapport avec les familles de votre comté.

M. Boulet : Bien, parce que c'est un projet qui reluit sur l'ensemble des familles du Québec, et de le faire à Trois-Rivières, qui est une ville qui est centrale, qui fait l'objet d'une présence médiatique intensive, qui permet un rayonnement et une diffusion extrêmement intéressante, pour moi, ça m'apparaissait être un atout.

Mme Plante (Caroline) : Mais est-ce que vous respectez le Parlement en faisant ça, M. Boulet? Ce n'est pas une question de respect du Parlement?

M. Boulet : Bien, en étant ici ce matin, ça démontre de façon claire et éloquente que j'ai une excellente relation avec la presse parlementaire. Et j'ai la ferme intention non seulement de poursuivre cette relation, mais de l'alimenter et de la développer. Merci.

Mme Fletcher (Raquel) : There seems to be this question of equity between mothers who give birth and mothers who adopt, that mothers who adopt should have less time off with their child because they don't have to feel them physically. Is that what you're saying?

M. Boulet : No, they don't have to deal with the same physiological repercussions. It's not the same consequences. When you give birth, you have to go through a pregnancy period which is more difficult to deal with. And when you adopt, you don't have to manage with the same consequences. You have to either travel abroad, which we took into consideration in adding five additional weeks for those parents who have to travel to adopt, to complete the adoption process. It's the main reason.

Mme Fletcher (Raquel) : Fathers don't have to go through that physiological issue either, so the issue is parental leave. There is a greater value to giving time off for parents whether it's the mother who give birth herself, or a father, or an adoptive parent. So I just don't see why they shouldn't have the same time off.

M. Boulet : They have approximately the same time off. Exactly like I explained a few minutes ago, when you are covered by the basic system, the difference or the discrepancy is only three weeks. And when you take advantage of the particular system, the difference is only two weeks. So adding new weeks exclusively for every parent is a good step ahead and adding new weeks for parents who have to travel abroad is also a good step ahead.

Mme Fletcher (Raquel) : But if it's only two weeks or only three weeks, why not just give them those two or three weeks to make it equal, to make it fair?

M. Boulet : Because I had again to take into account the state of the law, the consequences for the biological parents and the state of the jurisprudence, not only in Québec but all across the country. And there are specific provisions in the Charter of Rights and Freedoms, and I had to make sure that there would be not discrimination whatsoever for the biological parents. I think it's something that had to be taken into consideration.

Mme Fletcher (Raquel) : So, according to the Charter of Rights and Freedoms, biological parents should have more parental leave?

M. Boulet : According to the jurisprudence, parents... For example, a woman who has to give birth to a child has to deal with the consequences, with the repercussions of the pregnancy.

Mme Fletcher (Raquel) : ...take longer than two or three weeks.

M. Boulet : And it is something that has to be considered. Pardon me?

Mme Fletcher (Raquel) : It's going to take longer than two or three weeks for her to deal with that. So I just want to understand why there's...

M. Boulet : It's why the difference... it's been reduced. It's a step in the right direction. But I had, again, after having completed the analysis of all the jurisprudence and all the different factors combined altogether, I had to decide, at the end of the process, that, in order to be equitable... we are on, I think, on the right spot.

Mme Senay (Cathy) : And for father, biological fathers, you increased the number of weeks, but they have to... they can share it with their partner at the same time. It's not as if they're attributed exclusively to fathers.

M. Boulet : No, it's not attributed exclusively, they have to share. It's an additional four weeks that has to be shared between the two parents, if they take at least or a minimum of 10 weeks in the parental leave of absence.

Mme Senay (Cathy) : The fact that you're breaking, you're not respecting the promise made by the CAQ during the election campaign for adoptive parents and parental leave, is this why you didn't want to face the news media at the National Assembly, presenting your bill here? Because you knew that you would get questions about this broken promise.

M. Boulet : You know what? I'm extremely proud of this bill, and it was something I wanted... I'm extremely proud to be here with you this morning, all the representatives of the media, and I had nothing to hide. It's all written and it's very clear. And the party made a promise, and I tell you this morning that we've been able to comply with this promise by reducing the gap or the discrepancy between adoptive parents and biological ones. And I also had to take into consideration certain provisions in the Charter of Rights and Freedoms to make sure that I have the same respect and the same considerations for biological parents, more specifically for the women who have to give birth and go through a period of pregnancy.

Mme Senay (Cathy) : With these changes, where is the value of this program, do you think? With these changes, the adding of weeks for adoptive parents and fathers, and what you propose with your bill, what is the value of this program?

M. Boulet : The value of the bill, you mean, in general?

Mme Senay (Cathy) : How does that costs in total?

M. Boulet : $91 million.

Mme Senay (Cathy) : This is the adding measures or...

M. Boulet : Yes, yes, all the adding measures.

Mme Senay (Cathy) : OK, 91... But, in total, how much?

M. Boulet : In total, not this specific measure, for all the bill. I don't have the breakdown of every specific measure, but for all the bill taken together, it represents $91 million.

Mme Fletcher (Raquel) : Per year?

M. Boulet : Yes.

Des voix : Merci.

(Fin à 11 h 53)

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