(Neuf heures)
M.
Bérubé
:
Merci. Aujourd'hui, le bilan de l'aile parlementaire du Parti québécois pour la
dernière session parlementaire. Je suis accompagné, à ma droite, de notre
leader parlementaire, le député de René-Lévesque, Martin Ouellet, et, à ma
gauche, du whip de notre aile parlementaire, le député de Rimouski, Harold
LeBel. Vous avez dit précédemment, la troisième opposition, j'ai regardé les
dernières tendances des dernières semaines, on se sent pas mal comme la
deuxième opposition.
Écoutez, le Parti québécois, on l'a dit à
notre caucus de la rentrée, c'est une formation politique de propositions. Et
tout au long de la session, on a apporté de l'humanisme à l'Assemblée
nationale, aux politiques de la CAQ. On a corrigé plusieurs erreurs de la CAQ
parce que ça a été la session des erreurs à la CAQ.
Dossier après dossier, les erreurs se sont
succédées, la CAQ a dû corriger le tir sur de nombreuses annonces bâclées et la
CAQ devrait corriger le tir sur plusieurs autres projets. En matière
d'immigration, par exemple, le Programme de l'expérience québécoise, le
ministre Simon Jolin-Barrette a subi un revers majeur en présentant une réforme
improvisée et le premier ministre a dû le forcer à reculer.
Les congés pour parents adoptants, le
ministre Jean Boulet a aussi été obligé de reculer parce que son projet de loi
brisait une promesse formelle de la CAQ qu'on a dû lui rappeler.
Le coût des maternelles quatre ans,
l'explosion des coûts se poursuit et le ministre Roberge s'enfonce avec son
projet qui répond à une question que personne ne se pose. À plus d'un million
par classe, on priorise les mauvais enjeux.
En matière de langue, on nous avait
annoncé en septembre, pendant notre caucus, qu'il allait y avoir une offensive
de la CAQ en cette matière. Le seul changement en matière de langue, c'est le
changement de porte-parole. Alors, Simon Jolin-Barrette a lancé cet automne, en
parlant de français... il ne s'est rien passé de ce côté-là. La session est
finie, on attend encore. L'automne de la langue, ce n'était pas celui-ci, c'est
devenu l'automne de l'attente.
Tarifs d'Hydro, on va en parler beaucoup
dans les prochaines heures. Le gouvernement a réussi à créer une opposition
unanime contre son projet de loi. Il a réussi à créer une vaste coalition,
encore plus large que la Coalition avenir Québec. On s'apprête à subir un
bâillon qui va coûter 600 millions de dollars aux consommateurs et on ne
rembourse toujours pas les trop-perçus.
En matière de nationalisme, vous savez que
celui de la CAQ, il est autoproclamé réaction molle face à l'Alberta. Après des
attaques constantes de l'Alberta à l'endroit du Québec, voire même du Manitoba,
deux réponses du gouvernement : une lettre du ministre Eric Girard qui
disait, en gros : S'il vous plaît, soyez encore nos amis; et des
concessions uniquement en faveur de l'Alberta au Conseil de la fédération où,
essentiellement, la contribution du premier ministre aura été de participer à
une vaste rencontre pour promouvoir l'unité canadienne.
On pourrait parler de la réforme du mode de scrutin
qu'il faut mettre dans la catégorie des promesses reniées.
Pont sur le Saguenay, mon collègue Martin
et moi, on l'a vécu de près, promesse brisée par François Bonnardel. Le
premier lien entre la Côte-Nord et Charlevoix n'ira visiblement pas de l'avant.
Ce n'est plus une priorité pour la CAQ.
Conclusion : le premier ministre
invite ses ministres, il y a un an, à l'humilité, ça n'a pas été fait. Chaque
jour nous démontre des signes d'arrogance, de contrôle, de supériorité que veut
démontrer le gouvernement. Ça paraît à travers les travaux parlementaires, où
l'exécutif se confond avec le législatif, où le parti de la CAQ se confond avec
l'appareil gouvernemental. C'est un gouvernement qui... C'est drôle, M. Legault
l'a dit avec un peu de ton de l'humour à Serge Savard lorsqu'il est venu à l'Assemblée
nationale, lorsqu'il dit : L'Union nationale, maintenant, ça s'appelle la Coalition
avenir Québec. Bien, effectivement, il a emprunté un certain nombre de traits,
et pas les plus glorieux, de l'Union nationale. Ce piège de l'arrogance, ce
manque d'humilité, il paraît au quotidien. On vous le rapporte souvent, à
travers des interventions en Chambre, mais à travers également un regard qu'on
pose sur les oppositions et aussi sur les questionnements qu'on a, qu'on
apporte du public.
L'Assemblée nationale, elle appartient à
l'ensemble des parlementaires. Les députés du Parti québécois, ils n'ont pas
été troisième ni deuxième dans leur comté, ils ont terminé premier et ils
portent la voix de plus de 700 000 personnes qui ont voté pour le Parti
québécois, énormément de gens qui ont du respect et de l'affection pour nous et
qui comptent sur le Parti québécois pour faire en sorte qu'on apporte de
l'humanisme à ce gouvernement et un véritable nationalisme, parce que le seul
nationalisme qui est fécond, en ce qui nous concerne, c'est celui qui mène à la
pleine possession de nos pouvoirs pour assurer notre avenir collectif.
On pourrait parler de la mauvaise gestion
des travaux parlementaires par la CAQ. Mon collègue a été confronté à ça tout
l'automne. On se retrouve en bâillon encore une fois. C'est un constat d'échec.
Et quant à notre travail, qu'en est-il?
Bien, le Parti québécois a apporté des solutions, des propositions qui ont un
impact concret. Quand je pense au crédit d'impôt solidarité versé
automatiquement pour les plus démunis, c'était le combat de mon collègue Harold
LeBel, et on en a fait la promotion, et on est heureux que ça s'est fait.
Quand je pense au congé parental pour les
parents adoptants, le ministre n'a pas pu résister à la charge de Véronique
Hivon, accompagnée par des milliers de parents adoptants qui se demandaient
comment on a pu les oublier, comment on a pu les discriminer. La poursuite du
travail de Véronique également sur Mourir dans la dignité, qui permettra
éventuellement l'élargissement des conditions. La tenue des commissions
parlementaires sur les pesticides avec Sylvain Roy, sur les TDAH avec Sylvain
Gaudreault, sur les fuites de données avec Martin Ouellet, où nous, on était
prêts dès juillet dernier. Par contre, on n'a pas un réel suivi. Le
gouvernement ne veut pas de recommandations.
Il y a un an, on s'est fixé un plan de
match et on le suit. On a fait un bilan sans complaisance de la dernière
campagne. On s'est donné un plan d'action. On a eu un congrès extraordinaire,
qui a été extraordinaire, qui s'est bien passé, et là on est rendus à la
course. Et ce qui nous fait encore plus plaisir, en cette fin de session
parlementaire, dans un vaste sondage sur les intentions de vote partout au
Québec, le Parti québécois progresse. Pendant l'intérim, quatre points de plus,
dont deux points de plus qu'à la dernière élection. Ça nous réjouit beaucoup.
Les chiffres bougent.
Pendant l'intérim, notre travail, d'ici
juin 2020, c'est de s'assurer que le Parti québécois soit toujours pertinent,
actif, sur les enjeux qui nous intéressent le plus : prendre soin des
Québécois, le véritable nationalisme, parler de langue, parler de culture,
parler de territoire, parler d'achat local, parler de nationalisme économique,
parler de fierté nationale. Pour nous, ce n'est pas un enjeu récent, là, parler
de ces enjeux-là. C'est la sincérité, c'est la constance, alors on va faire ça.
Et en ce qui me concerne plus
personnellement, j'aurai à m'assurer que lorsque le ou la prochaine cheffe sera
en poste, probablement d'ici la fête nationale 2020, bien, le Parti québécois
sera en pleine forme, autant en termes intellectuels, organisationnels et
financiers, que le travail a été fait. Et c'est pour ça que je me réjouis tant
d'avoir vu les chiffres bouger cet automne. Ça nous a fait plaisir. Et vous
savez quoi? Ce n'est pas terminé. Je vous remercie.
Le Modérateur : C'est tout?
M. Bérubé : Ah oui! C'est déjà
beaucoup.
Le Modérateur : On va passer
à la période de questions. On va commencer avec Louis Lacroix.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
messieurs. M. Bérubé, vous dites, bon, le Parti québécois progresse pendant
l'intérim, quatre points de plus. C'est donc que vous soufflez un peu dans
votre trompette. Mais vous comptez faire quoi, là, une fois que le prochain
chef va avoir été élu au Parti québécois? Ça va être quoi, votre rôle dans la
PQ?
M. Bérubé : «Vous» étant nous
trois?
M. Lacroix (Louis) : Pardon?
M. Bérubé : «Vous» étant qui?
Nous trois?
M. Lacroix (Louis) : Vous
personnellement.
M. Bérubé : Moi, personnellement.
M. Lacroix (Louis) : Je sais
que d'habitude on se tutoie, mais là...
M. Bérubé : Je n'aurais pas
osé devant vos collègues, M. Lacroix. Bien, écoutez, moi, ce n'est pas un
secret, là, j'ai indiqué à mes collègues que je souhaitais pouvoir quitter mes
fonctions de chef intérimaire pour la fête nationale 2020. C'est le souhait.
J'ai un mandat jusqu'en 2022 comme député de Matane-Matapédia. Vous savez que
c'est ma plus grande fierté, et je vais continuer le travail d'être utile à mon
équipe. Mon seul objectif, moi, c'est d'être utile à mon équipe. Je considère
que je l'ai été, mais entouré de façon merveilleuse par mes collègues, alors...
M. Lacroix (Louis) : ...passer
de l'ombre à la lumière... de la lumière à l'ombre aussi facilement? Est-ce que
vous allez reprendre votre rôle de leader?
M. Bérubé : Ah! bien ça, ça
appartient au prochain ou à la prochaine cheffe, quoi qu'on en a un très bon
présentement.
M. Lacroix (Louis) : Mais
souhaiteriez-vous reprendre le rôle de leader?
M.
Bérubé
: On
n'en est pas là. On n'en est pas là. Moi, le rôle le plus prestigieux pour moi,
c'est celui de député de Matane-Matapédia, et il me tarde toujours de retourner
dans ma circonscription. Ceux qui me connaissent bien le savent, comme je suis
attaché aux gens de chez nous. Alors, ils me prêtent beaucoup depuis octobre
dernier, et je suis heureux qu'ils comprennent la situation. Mais je vais
continuer d'être un joueur d'équipe et d'aider mon équipe comme je le fais
depuis 25 ans cette année au Parti québécois.
M. Lacroix (Louis) : Si vous
aviez pu faire quelque chose de mieux, là... Quelle est votre déception dans
cette session-ci, là, ou le constat que vous faites? Parce que c'est bien de
dire : On a fait des bons coups.Votre mauvais coup, ce serait quoi?
M.
Bérubé
:
Bien, comme j'ai écouté le point de presse précédent avec Québec solidaire, je
savais que quelqu'un allait poser une question de cette nature-là. Donc, on
s'est préparés puis on n'a pas trouvé spontanément. Et, comme vous êtes des
gens aguerris, qui sont capables de porter un jugement sur notre action pas
seulement en cette fin de session, mais tout au long, je laisse le soin à
chacun à son appréciation.
On est plutôt satisfaits de notre session.
On a réussi le congrès, on a augmenté dans les intentions de vote. Je le dis
parce que ce n'est pas rien pour nous. Lorsqu'on a appris cette nouvelle-là, on
savait que le travail acharné allait finir par faire bouger un peu les choses
dans des circonstances difficiles, disons-le, difficiles. Je ne suis pas un
chef avec les pleins pouvoirs, je ne serai pas au débat des chefs. On est une
très petite équipe pour couvrir l'ensemble des travaux parlementaires, pour
couvrir le Québec. On a également un rôle avec notre formation politique, avec
notre permanence nationale. C'est énormément d'énergie, mais nos députés ne se
plaignent pas, là, d'être épuisés, eux. Ils sont passionnés. Ils sont
passionnés puis ils sentent qu'ils sont investis d'une mission. Alors, je ne
veux pas identifier quelque chose en particulier.
Par contre, si vous saviez comment cette
équipe-là sent qu'elle a une responsabilité à l'égard de la suite de notre
formation politique. C'est beau à voir, puis moi, ça me remplit beaucoup de
fierté, puis c'est ça qui nous donne de l'énergie. Et je suis tellement
convaincu de ne pas répondre à votre question en ayant dit ça.
M. Lacroix (Louis) : Moi
aussi, je suis pas mal convaincu.
M.
Bérubé
: Ça
m'a permis de l'exprimer, et merci de votre mansuétude.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour. Tentative deux. Votre louvoiement avec l'indépendance, est-ce que ça a
été bon?
M.
Bérubé
:
Notre louvoiement? Bien, je ne croirais pas, non. Lorsque vous avez... Bien,
vous avez assisté à notre congrès de Trois-Rivières, il en a été abondamment
question. Je pense qu'il n'y a personne qui doute que le Parti québécois est
indépendantiste. On s'assume. Le congrès a démontré hors de tout doute que
c'était l'orientation. Le destin du Parti québécois, c'est de réaliser l'indépendance
du Québec.
Alors, je crois que les choses sont
claires, et elles vont être de plus en plus claires. Et ce qui est intéressant
dans notre cas, c'est que maintenant le congrès est passé, l'ensemble des
candidats et candidates à la chefferie savent à quoi s'en tenir, pour ce qui
est des militants. Donc, ça a été le quoi avant le qui, et je pense que ça, il
faut mettre ça dans la colonne des gestes avisés.
M. Laforest (Alain) : Bien,
c'est ça que je vous disais. Le louvoiement d'avant, est-ce que ça, ça a nui?
M. Bérubé : Bien, il y avait
les suites de la campagne électorale. On avait pris un positionnement avant la
campagne, celui de la campagne, ensuite il a fallu assumer l'intérim. Vous
savez qu'on avait un espace où c'était... Est-ce qu'on avait les positions de
la dernière campagne ou celles imprégnées par le caucus actuel? Il y avait une
période qui était de...
M. Laforest (Alain) : Là,
vous allez à Matane pour répondre à ma question. Pouvez-vous répondre à ma
question un peu plus direct? On est à Québec.
M. Bérubé : Bien, je ne la
comprends pas tant que ça, pour être honnête.
M. Laforest (Alain) : Bien,
elle est très claire. Vous étiez indépendantistes avant. Vous l'avez été moins.
Vous êtes redevenus indépendantistes. Est-ce que c'est ça qui fait que, oui...
vous avez remonté dans les derniers sondages, mais est-ce que ça, ce
louvoiement-là...
M. Bérubé : Pas seulement ça,
non.
M. Laforest (Alain) : ...avec
la position a nui au parti au cours des dernières années et le repositionnement
fait en sorte que, là, vous avez encore à rebâtir?
M. Bérubé : O.K. Je pense que,
dans un contexte où ce n'est plus le bipartisme, c'est quatre partis, nous
avions intérêt à préciser l'offre fondamentale du Parti québécois, et
certainement que ça nous aide.
M. Bergeron (Patrice) :
Valérie Gamache.
Mme Gamache (Valérie) : Vous
avez dit, M. Bérubé : Le PQ apporte de l'humanisme dans les travaux.
Avez-vous trouvé que les travaux de la session ont manqué d'une certaine
sensibilité?
M. Bérubé : Oui. Dans le cas
du Programme expérience Québec, entre autres, les arguments qu'on apportait à
travers les questions, c'était, là, robotique, là, les réponses de Simon
Jolin-Barrette. Puis le premier ministre supportait un ministre qui
manifestement a un rôle très important pour lui. Ça manquait d'humanisme.
C'était la même chose avec les parents adoptants.
Écoutez, il y a plusieurs étapes, là. Pour
avoir été ministre, là, un projet de loi là, il y a plusieurs étapes. Il y a
des comités ministériels, il y a d'autres collègues qui regardent ça. Comment
ils peuvent laisser passer des projets tels que ceux-là? Alors, soit que c'est
de l'amateurisme, soit que c'est un manque de sensibilité, soit que c'est les
deux combinés.
Mais on ne peut pas arriver avec des
projets de loi puis ensuite s'étonner que des gens de bonne volonté, appuyés
par des Québécois qui nous disent : Ne laissez pas faire ça, nous disent :
Bien, intervenez. Et c'est ce qu'on a fait et on l'a fait dans la session
précédente également sur des enjeux où ça manquait de pragmatisme, c'était
idéologique. C'était le cas sur la consommation du cannabis, même sur la
laïcité, à la rigueur, où ce n'était pas très cohérent. Alors, on a amené de
l'humanisme.
Et quand moi, j'entends Harold LeBel
parler des plus démunis, c'est crédible. Quand j'entends Véronique Hivon parler
des services sociaux, c'est crédible. Lorsque je vois Sylvain Gaudreault parler
d'environnement de façon pragmatique, il n'est pas moins environnementaliste
que Québec solidaire, sauf que la différence, c'est que lui, ça fonctionne. Ce
qu'il amène, là, c'est quelque chose de crédible, qu'on est capable de
réaliser.
Mme Gamache (Valérie) : Mais,
si vous aviez à qualifier les travaux qui se sont... les débats qui ont eu lieu
en Chambre pendant la session...
M. Bérubé : Bon, là, comme
ancien leader parlementaire, c'est une mauvaise planification des travaux,
c'est clair. Puis on l'a dit depuis le début, moi, je l'ai dit au premier
ministre déjà, mauvaise planification des travaux. Soit qu'il y a des gens qui
vont mieux assister le leader... Mais c'est un rôle important, c'est un peu
le... C'est lui qui met en jeu les politiques, c'est lui qui décide de sa planification,
parce qu'à travers la planification d'un leader, c'est le sens des priorités du
gouvernement, pourquoi tel projet de loi devrait passer avant.
C'est un métier, d'une certaine façon, et
ça s'apprend. Mais là c'est la troisième session. J'inclus quand même celle de
l'automne 2018. Il y a une mauvaise planification, puis ça... Et beaucoup des
critiques des leaders en Chambre sont liées à la mauvaise planification.
Enlevez ça, là, puis il y a beaucoup moins d'interventions des leaders,
beaucoup plus de temps pour des questions, beaucoup plus d'harmonie au salon
bleu. C'est encore un problème en décembre 2019.
Mme Gamache (Valérie) : Vous
dites «enlever ça». Est-ce que c'est enlever le rôle de leader à Simon
Jolin-Barrette?
M. Bérubé : Non, enlever les
problèmes de leaders qui pourraient être résolus, dans bien des cas, en parlant
avec Martin, avec Gabriel, avec Marc, les leaders de l'opposition, là. On peut
tout régler, là, ensemble. Moi, j'en ai vu des rencontres avec Jean-Marc.
Écoutez, si j'étais capable de m'entendre avec Jean-Marc Fournier, là, tout est
possible.
M. Bergeron (Patrice) :
Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Vous
dites que vous êtes content des sondages, ça va bien. Ça pourrait quand même
certainement aller mieux. C'est quoi, vos résolutions pour 2020? Qu'est-ce
qui...
M. Bérubé : En tout cas, on a
de l'espace pour progresser. 2020, c'est la prochaine étape. Il faut la
réussir, c'est la course. Alors, je ne sais pas si... Je peux-tu dire la date,
comment on s'enligne? Début de l'année... Mathieu me regarde d'un oeil. On va
fixer bientôt une date où on va fixer les paramètres de la course, donc c'est
quoi le... au plan temporel, c'est quand, les exigences et tout ça. C'est ça
qu'on veut réussir. Et, jusqu'à maintenant, il y a des gens qui sont en
réflexion. J'espère qu'il y aura le plus de candidats crédibles possible, et il
faut réussir ça.
C'est évident qu'il y a le programme, il y
a l'équipe, il y a les idées, mais les gens accordent beaucoup d'importance au
chef. Puis on le comprend, alors on veut bien réussir cette étape-là. Et je
vais assurer, avec mes deux collègues... on est d'ailleurs les trois seuls du
caucus qui vont assurer une neutralité. Les autres députés peuvent se
positionner. Il y en a deux qui l'ont déjà fait.
Alors, c'est notre défi pour 2020. Il y en
a d'autres aussi : la pertinence de nos interventions, les propositions
qu'on faire également. D'ailleurs, j'en ai ressorti une hier. Quand on a appris
que le coût du panier d'épicerie va augmenter de 2 % à 4 % en 2020
pour les fruits et légumes, bien, on a fait une proposition pour la culture en
serre, qui m'apparaît toujours aussi pertinente. Donc, de coller aux attentes
des Québécois... On aura plein de propositions là-dessus.
M. Bergeron (Patrice) :
Gabriel Béland, LaPresse.
M. Béland (Gabriel) : Oui,
bonjour. Le nationalisme de la CAQ, là, qui consiste à rester dans le Canada
semble vraiment... Les Québécois semblent avoir de l'appétit pour ça. Avez-vous
peur que ce soit une tendance lourde ou vous pensez que c'est réversible?
M.
Bérubé
: Non.
Je pense que tôt ou tard il y aura un moment de vérité pour le premier ministre
Legault. Tôt ou tard, il verra qu'il n'a pas d'ami au Canada, que chacune des
provinces est là pour ses intérêts. Il va être confronté à quelque chose de
difficile à l'intérieur même de sa formation politique où il y a d'authentiques
et sincères fédéralistes et il y a des nationalistes qui sont tout aussi
authentiques et sincères.
Je ne suis pas convaincu, moi, que son trio
économique et Mme Guilbault poussent énormément pour le nationalisme de la CAQ.
C'est une hypothèse, une impression.
Cette
coalition va être confrontée à des gestes difficiles. Si la loi n° 21
est invalidée, si l'Alberta pousse pour un référendum sur la péréquation, si
Justin Trudeau, maintenant qu'il est réélu puis sans l'appui de la CAQ, ne
livre pas pour le Québec, si les demandes du gouvernement du Québec se heurtent
à une insensibilité du Canada, bien, est-ce que M. Legault va dire : On a
fait le choix du Canada puis ça fait partie de ce qu'il faut accepter?
Alors,
ce moment de vérité pourrait arriver plus vite qu'on pense et va forcer, oui,
M. Legault à se questionner, mais surtout la population québécoise et se
retourner vers des gens qui ont toujours été constants sur ces questions. C'est
les indépendantistes.
Ce
n'est quand même pas rien que je sois obligé d'écrire une lettre à l'Alberta, parce
que le gouvernement du Québec a une réponse trop faible pour défendre nos
intérêts en matière économique, en matière de choix législatifs pour la laïcité
et en d'autres matières aussi, de rappeler, par voie de motion, au premier
ministre du Québec que, dans sa rencontre avec Doug Ford, ça serait le fun qu'on
ne parle pas juste de hockey puis après apprendre que, non, tous les sujets qui
nous divisent, le pipeline, la péréquation et combien d'autres, on n'en parlera
pas.
Qu'est-ce
qui nous unit avec le Canada, avec des provinces avec qui, disons-le, on n'a
rien en commun, sauf la géographie? Cette question-là se pose. Alors, le
nationalisme de la CAQ, en ce qui me concerne, c'est service minimum. Et
pourquoi ils ont l'air nationalistes? Parce qu'on les compare avec le
gouvernement précédent du Parti libéral de Philippe Couillard. Alors, nous, on
pense qu'on veut faire beaucoup plus et beaucoup mieux, pour reprendre le
slogan de la CAQ.
M.
Bergeron (Patrice) : D'autres questions en français ou je peux poser
la... Ah! O.K. Je ne t'avais pas vue. Vas-y, vas-y.
Mme Crête (Mylène) : Je voulais savoir, vous avez
énuméré les erreurs, là, du gouvernement de la Coalition avenir Québec, mais...
M.
Bérubé
: Oui, parce qu'ils ne le
feront pas.
Mme Crête (Mylène) : En même temps, on peut
difficilement leur reprocher d'être inactifs. Est-ce que vous n'êtes pas
d'accord avec ça?
M.
Bérubé
: D'être actifs, inactifs?
Mme Crête (Mylène) : D'être inactifs.
M.
Bérubé
: Ah oui! Mais
l'hyperactivité, ça se traite, hein? Je veux dire, il y en a une qui est
correcte puis il y en a une qui peut être problématique parfois. Donc, la
mauvaise organisation des travaux y est pour quelque chose. Cet
après-midi, ça va être spécial de voir comment ils vont prioriser... Il y a un
embouteillage, là. Surveillez ça cet après-midi au salon bleu.
Ils sont actifs, mais sur des enjeux qui
parfois ne relèvent pas de la demande populaire. Je vais prendre l'exemple de
l'éducation. Ils nous ont annoncé que le plus grand chantier depuis peut-être
Jacques... Tout est historique avec eux autres, hein? Tu sais, c'est
historique. Tu sais, ils n'attendent pas que vous le dites, c'est historique.
Alors, c'est historique, on n'a jamais autant parlé d'éducation. On en a parlé
comment? Deux choses. La création des maternelles quatre ans, d'un réseau
parallèle, ni souhaitable, ni réalisable, pas demandé par les parents, ils le
font. Puis un changement de structure avec les commissions scolaires, qui vont
changer de nom, vont changer le papier à lettres, il va falloir quand même
gérer les responsabilités. C'est ça, le chantier en éducation?
Puis remettre de l'argent dans les poches
des Québécois? Moi, j'ai une solution qui nous permettrait tous de terminer
plus tôt aujourd'hui sans bâillon. Je la teste avec vous, O.K.? Il y a
1,5 milliard de trop-perçus. On divise par le nombre d'utilisateurs, on
envoie le chèque avant Noël, pas de projet de loi sous bâillon. C'est ça que
les Québécois veulent, plus d'argent dans les poches des Québécois, avant Noël,
un cadeau. C'est comme ça qu'on vit au Québec, donnez-nous notre argent,
laissez faire le projet. Dites-le pas, ça se peut que je le propose au premier
ministre tout à l'heure. Ça, c'est du gros bon sens.
Puis, les Québécois, là... Ça, c'est une
autre affaire, M. Legault est champion là-dessus, de nous parler de
conversations qu'on ne peut pas vérifier : Les gens m'ont accroché sur la
rue, on m'a dit telle affaire... Facebook, on peut le vérifier, mais ils
enlèvent beaucoup de commentaires négatifs, on l'a vérifié. Alors, toutes des
choses qu'on ne peut pas vérifier. Ça avait commencé à Kathleen Wynne, tu sais,
on a eu la version après. C'est fantastique, cette façon-là d'opérer, mais dans
ce cas-ci, là, des trop-perçus, là, entre donner l'argent au monde puis ne pas
donner l'argent au monde, je pense que les gens vont dire : Donner
l'argent au monde. C'est ça, je pense, le choix. Je peux me tromper. Je suis
pas mal sûr que j'ai raison là-dessus.
Mme Crête (Mylène) :
Puis qu'est-ce que vous pensez du fait que le gouvernement nous répète qu'il
n'hésite pas à revenir, puis à admettre ses erreurs, puis à faire les
correctifs qui s'imposent quand c'est le cas, en citant par exemple la réforme
du PEQ?
M. Bérubé : Bien, j'espère, mais
ils sont à moitié pardonnés, comme le dit le dicton. La mauvaise planification
doit être notée aussi. C'est l'évidence même. Ils pourraient décider de foncer
dans un mur, mais ils le font d'abord pour leur intérêt à eux, leur intérêt
politique. Ne pensez pas qu'il y a un positionnement. Écoutez, là, l'origine de
la CAQ, là, souvenez-nous c'était quoi, là, les enjeux, là, d'équité
intergénérationnelle, tout ça. Il n'était pas question de nationalisme. Là, ils
se sont dit après : Là, il y a le nationalisme, ça, ça pourrait pogner,
ça. On n'a jamais trop travaillé là-dessus puis, ah, les signes religieux, le
PQ avait fait ça, nous, on le pourrait le faire différemment. Tout est calculé.
Ils n'ont pas de base militante qui leur dit : Bien là, c'était ça, notre
engagement. C'est nous autres qui est obligés de faire ça.
Alors, tôt ou tard, cette coalition-là va
craquer face à la réalité canadienne, parce que M. Legault a choisi le Canada.
Il est à l'aise avec le Canada, il s'est réconcilié avec le Canada. C'est quoi,
les raisons d'être réconcilié? Il s'est passé quoi au Canada dans les dernières
années? Ils ont-u changé leur pays pour nous autres? Pantoute. Alors, quand M.
Legault dit ça, le rêve canadien, là, bonne chance avec ça. Juste dire, on a
tiré des conclusions politiques du Canada puis on agit en conséquence.
M. Bergeron (Patrice) :
D'autres questions en français ou je peux poser une petite question en français,
si vous permettez? Moi, j'aimerais savoir, par rapport à l'an dernier, à
pareille date, en quoi vous diriez que votre groupe parlementaire a progressé?
M.
Bérubé
:
Bien, on a appris à travailler ensemble, à travailler en petit groupe. Alors,
au début, on disait à la blague : Je ne sais pas qui a eu l'idée qu'on
passe de 30 députés à 10 députés, mais ce n'était pas une bonne idée.
Ça fait qu'on est partis de ça puis après on s'est dit : Bien, on va
travailler ensemble. On sent qu'on a une responsabilité de mettre en valeur les
talents de chacun. Alors, il y a des gens qui se sont révélés. Écoutez, on
avait beaucoup plus d'employés avant, puis chacun a mis l'épaule à la roue.
Puis nos collaborateurs, là, ce n'est pas des employés, c'est des militants.
C'est des gens qui veulent que ça fonctionne, puis nos collègues sont investis.
Ils arrivent de bonne heure, ils travaillent fort. On a un personnel
exceptionnel.
Vous me permettrez de rendre hommage à
tout le personnel de l'aile parlementaire, à Mathieu qui vous accompagne
souvent, qui a fort à faire pour mettre en valeur toute l'équipe, ce n'est pas
simple; à Thomas également, qui est en arrière, qui, je pense, travaille bien
avec vous aussi. Ce n'est pas simple, hein, de faire passer un message
lorsqu'il y a quatre formations politiques. On comprend ça. Alors, on a un
souci d'être pertinents, puis je pense qu'on l'a été souvent par la force de
nos idées, puis par notre sensibilité, puis notre authenticité. Alors, je
dirais qu'on travaille bien en équipe, mais on est ouverts à accueillir d'autre
monde dans l'équipe. Le seul avantage d'être neuf, là, c'est que ça va plus
vite au buffet, le mercredi, du caucus. C'est le seul avantage.
M. Bergeron (Patrice) : Une
petite dernière, si vous permettez. Vous regardez, donc, les sondages, vous
regardez aussi les tendances lourdes. Est-ce que vous pensez que c'est encore
possible pour le Parti québécois d'aller chercher le vote des jeunes qui,
actuellement, massivement, a déserté?
M.
Bérubé
: Oui,
parce que... je vous ai dit cette année une vérité qui dérange, c'est que
Québec solidaire instrumentalise la cause environnementale à son profit
politique. C'était très clair tout le long de l'automne. Ils n'ont pas aimé,
mais c'est la vérité. Et il y a bien des jeunes qui réalisent que, oui, on va
manifester pour l'environnement avec nos pancartes vertes, mais on n'est pas
obligé d'avoir celles de Québec solidaire. La cause, c'est l'environnement puis
que les partis politiques en prennent acte.
Alors, nous, on a parlé d'environnement,
sans chercher à instrumentaliser, en étant crédibles, et c'est le travail exceptionnel
que Sylvain Gaudreault a fait. Les Québécois, ils sont sensibles à
l'environnement, mais ce n'est pas des idéologues puis ce n'est pas des
radicaux. Ils veulent un changement concret, cohérent, qu'on est capable
d'illustrer, puis ils sont capables de comprendre ça. Et c'est le travail qu'on
a fait.
Puis, pour l'indépendance, c'est une
raison supplémentaire. Lorsqu'on aime le Québec, on aime son territoire, on
aime sa beauté, on veut que ça soit viable pour les générations suivantes.
Donc, c'est l'amour physique du Québec. Et l'environnement, quant à moi, ça
s'inscrit dans un projet d'indépendance, mais ce n'est pas une condition à
l'indépendance. Nous, on est indépendantistes pour une multitude de raisons,
notamment l'indépendance, qui était moins présente en 1995 au référendum. Mais
c'est totalement compatible avec notre projet politique : faire nos
propres choix, ne pas être un état pétrolier, choisir de ne pas laisser passer
de pipeline, ne pas avoir un ministère de l'environnement à Ottawa puis un à
Québec. Alors, c'est pour ces raisons-là.
M. Bergeron (Patrice) : On a
peut-être une question, donc, d'un journaliste recrue derrière, ici. Caroline
peut le présenter?
Mme Plante (Caroline) : On a
des stagiaires aujourd'hui.
M. Bérubé : Oui,
approchez-vous, là.
Mme Plante (Caroline) : Arthur,
le fils de Martin Croteau; Olivier, mon fils. On aurait une question.
M. Bérubé : Oui. Voulez-vous
vous approcher du micro?
Une voix
: Quand vous
étiez plus jeune, que vouliez-vous faire comme métier?
M. Bérubé : Quand j'étais plus
jeune?
Une voix
: Bien sûr.
M. Bérubé : Est-ce que vous
considérez que j'ai l'air encore jeune? Aïe! C'est des questions difficiles.
Je vais surprendre beaucoup de monde
aujourd'hui. Moi, j'adore une série qui s'appelle 24/7 De garde à
Télé-Québec. Je pense que médecin, j'aurais aimé ça, mais avocat aussi
beaucoup. Et, dans la famille, il y a un journaliste, mon grand frère est
journaliste. C'est un très beau métier aussi, parce que ça permet... Moi,
souvent, j'ai des questions que j'aimerais poser et... C'est trois beaux
métiers. J'aurais de la difficulté à trancher, mais je n'ai jamais rêvé d'être
un élu. Un jour quelqu'un est venu me voir en me disant : on pense que tu
serais bon, et je l'ai cru, puis j'ai travaillé du mieux que je pouvais. Mes
collègues, ils pourraient répondre aussi à ça. Harold, toi, tu voulais faire
quoi?
M. LeBel : Quand j'étais plus
jeune, moi, c'est avocat. Oui, avocat, je n'aurais pas haï ça. Mais moi, c'est
ça, moi, je suis tombé dans la politique, à un moment donné, je n'ai pas été
capable de sortir de là.
M. Bérubé : Tu es encore
dedans, hein?
M. LeBel : Je suis encore
dedans.
M. Bérubé : Puis vous, M.
Ouellet, vous étiez en affaires?
M. Ouellet : Pharmacien. Je
voulais mélanger les affaires et la santé. Et ça prend des sciences pures, ça
prend des mathématiques, ça prend de la chimie. J'aimais moins ça. Donc, j'ai
décidé de me concentrer vers les sciences humaines et l'administration, mais je
rêvais d'être pharmacien.
M. LeBel : Mais moi, je rêvais
d'être avocat pour défendre les gens puis, je trouve qu'en politique on est
capable de faire ça aussi. Ça fait que j'ai à moitié réussi ce que je voulais
faire.
M. Bérubé : C'est une aide
juridique, l'Assemblée nationale, à bien des égards, mais collective. Avez-vous
une sous-question?
Des voix
: ...
M.
Bérubé
: Et
vous, jeune homme?
Une voix
: Non, je n'en
ai pas.
Le Modérateur
: Bravo
pour vos questions, à nos jeunes journalistes stagiaires.
Et puis on passe à la section de questions
en anglais, nos collègues. Donc Cathy Senay, s'il vous plaît. How
dare you, Cathy?
Des voix
:
Ha, ha, ha!
Mme Senay (Cathy) : I prefer to hear children asking you questions, but I'll take my
turn. You qualified the CAQ as a hyperactive government. You say that the
organization of the work at the National Assembly is poor, is weak. But what
should people... what should citizens understand about these weaknesses that
you qualify? Why they should stop and listen to you today when you qualify the
CAQ Government as hyperactive and you say that the work is poorly organized?
M.
Bérubé
:
OK. First of all, I want to say that CAQ is mostly a modern era Union
nationale. They use nationalism for their own popularity, and a lot of
projects, it's all about power. They are really happy to be in power. You can
see Mr. Legault keep on smiling since October 1st 2018, and they want to stay
there. So when we talk about the electoral reform, this is one example that
show us that they want to push way later any reform that could push away of the
power the CAQ. So they want to stay there and they try to steal some ideas of
other parties to make sure to stay there. Let's say they say like : We're
the party of economy. Who say that? CAQ, because Liberals keep on saying that.
We're the party of nationalists. We're better with French language, better with
the defense of the Québec interests. Just show me. It doesn't seem to me it's
real.
So I think the way they
work, every single Monday, they have the newspaper, they have some poll, and
one of the guy or the woman came up with an idea that could be popular. This is
always the main reason. With the third link in Québec, with secularity, with a
lot of ideas they have, the main criteria, the first criteria is : Is it
going to be popular or not? I hear Mr. Legault in Les coulisses du pouvoir,
last Monday, with Daniel Thibeault. Every single response was : People are with us. Is it a good
reform? People are with us. Do you think it's going to work? People are with
us. Don't you think it's a little crazy? People are with us. This is the way
they work, common sense.
A time is going to come
when the coalition is going to have to make some though choices about the
future of Québec. And they picked people from everywhere in this coalition, and
it's going to split, I'm pretty sure of that. It already has little signs of that.
It's going to be hard, for a party who is there for power, to face the music,
and it could come earlier than we think.
Mme Senay (Cathy) : Do you have the impression that Simon Jolin-Barrette has to quit
his job of Government House Leader? That will be my last question. Because you
repeated again and again the organization of the work attention the National
Assembly that is not there.
M. Bérubé :
It's easy to everyone in the National Assembly to see that Simon Jolin-Barrette
is the favorite student of Mr. Legault. And I think even the... All the
ministers of the CAQ know that, he's the favorite student. So he protects him
every single time. When we voted Bill 21, he was looking for another challenge.
Then he gave him French language, and he was already the House Leader. So I
think he's ambitious, which is not bad, but he's on the protection of the
Premier. So, about... Is it a good House Leader? I let the response to my
colleague. I have my answer, but I'm pretty sure it's the same.
M. Ouellet : Mr. Jolin-Barrette has to do some steps forward to the other
leaders and begin to talk with us. They have some pressure on the National
Assembly. We've got some solutions to make the pressure going down. And Mr.
Jolin-Barrette is the leader, so he has first... has to make the first step, give
some time to all the MNAs to have the opportunity to, yes, be in the National
Assembly but be again in their «circonscriptions».
When he asks everybody to
be here at Monday or at Friday for commissions, that's not the real things you
do if you want to have a team building in the National Assembly. We want to be
in our «circonscriptions», but we have a job to do in National Assembly. So
when Mr. Simon Jolin-Barrette decides everything, what's
going to happen, what's... law going to be called, when, at what time... If he
wants to let the pressures going down, he has to make a step forward and begin
to talk with the other leaders. OK, I know what's happening, I can share some power with you, at the
end of the day, what we all can do to make the pressures going down and make and
make the Parliament go well.
Pascal said they had some
meetings with Mr. Fournier, when he was a leader. I don't have that kind of
meeting with Simon Jolin-Barrette, or Mr. Tanguay, or Mr. Gabriel
Nadeau-Dubois. The only meeting I have is when the President said : OK, now, we need a meeting, we need to talk.
As a leader, Simon Jolin-Barrette has the responsibility to have a meeting with
all the leaders and propose a way to work and propose a way to... things going
much better...
M.
Bérubé
: He's a little cocky.
M. Ouellet : ...and listen what the other leaders have to say about this
decision he takes and the «répercussions»... sorry, repercussions...
Une voix
: Consequences.
M. Ouellet : Consequences of this action. We can tell him, and they have to
listen in, and they have to make some action to even don't repeat the same
mistake.
M.
Bérubé
: Do you know that song from Les Trois Accords in French :
«Ouvre tes yeux, Simon, ouvre tes yeux...» We keep on singing that.
M. Authier (Philip)
: Phil Authier, senior reporter, The Gazette.
M.
Bérubé
: Mr. Authier.
M. Authier (Philip)
: I'm a very good singer...
M.
Bérubé
: Christmas carol?
M. Authier (Philip)
: Yes, Christmas carol, would you like me to...
M.
Bérubé
: He's a tenor.
M. Authier (Philip)
: No, I have to ask a serious question. Mr. Bérubé, you've said a number of... Yes?
M.
Bérubé
: It's a joke for after.
M. Authier (Philip)
: Did you have a question for me or no?
M.
Bérubé
: Yes, after.
M. Authier (Philip)
: You've been saying several times now... you've said several times
that this moment of truth will come for Mr. Legault. And I've been listening to
you... several times, and you've also said that the coalition will crack. So,
this «grand éclatement», what...
M.
Bérubé
: Sooner than we think.
M. Authier (Philip)
: But what happens at that... what are you driving at?
M.
Bérubé
: Well, the main reason people are with CAQ is power. Minister,
member of Parliament, staff is power. Get rid of the Liberals, get the power,
try to do some good things, but stay in power. It's not about Québec become a country, it's not about Canada to stay united, it's about being
between those two options, and this is the good recipe to stay in power. We
have people, a staff here, in National Assembly, talking in... saying like : I'm going to buy a house, I'm
pretty sure we are going to be here for eight years. I hear that, this week, a
lot of people have this conversation.
So this is a little
arrogance, but a time will come when tough decisions are going to have to be
made for the sake of the Québec
nation. It could be about Bill 21, if the federal Government works to break Bill 21. It could be about equalization, it could be
about all the demands that we have toward Ottawa. This time is going to come, maybe before the end of this mandate.
It's going to be a tough
time for CAQ, because you have a great share of truly federalists in this
Coalition and you have as well authentic nationalists. And there is already friction
between those two gangs, and Mr. Legault is going to have to keep his coalition
together. Already, the Members of the Government who are not ministers talked and keep on talking about a lot of
decisions of their Government.
Why we know that? Because they talked to us, this is how we know.
M. Authier (Philip)
:When this breaks up, what you are predicting, though,
are you also predicting that things will go back the way they were before, so
those people will run back to… the sovereigntists will
run back to PQ and the federalists will run back to the Liberals?
M. Bérubé : No, not that way. What I said to the Members of the Parti québécois : We are in congress and
now... and in 2020 is : Be ready, be ready because the Quebeckers are going to turn to people who
are persistent, have convictions and never lost their ambition for Québec to be more than a province. And when
this time is going to come, people are going to rediscover Parti québécois, regenerate Parti québécois with focus on his main goal,
new people, new program, new leader, and I'm pretty sure this time is going to
happen. It's not a wish, it's a prediction.
Le Modérateur
: Raquel Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel)
:O.K. Good morning. I have a theory, I don't have any scientific evidence, but it's a theory that I have that, when we
break out in song, it's because we haven't had enough sleep. Are MNAs overtired?
M.
Bérubé
: Not us. I read something with Martine Biron of Radio-Canada saying that the Members of
Parliament of CAQ are tired. I'm not sure it's just because they work hard.
Maybe they are frustrated. But we are in a good shape. You are going to see me
later today having a great talk with the Premier. We have a job to do, we're
paid to do that, and we have a mandate, and we're going to make sure that we're
the best Members of Parliament we can get, and we work for our heart, a great
team, and we feel blessed to be here.
Mme Fletcher (Raquel) : The Government is
keeping you longer. Your leader said you're working Mondays, Fridays for commissions. Tomorrow, you have to come back.
You're supposed to be able to leave today; tomorrow, you have to come back
because of closure.
M.
Bérubé
: We're tough. We're tough, we're used to that.
Mme Fletcher (Raquel) : Is it fair?
M.
Bérubé
: Is it fair? It could be different, but the way the House Leader
works, it's bringing all of us, all the Members of Parliament, all the
journalists, all the people or the staff have to work overtime on a Saturday. So
ask him.
Mme Fletcher (Raquel) : Is Parliament running well or is it?
M.
Bérubé
: No, not running well. It was better with the Liberals. I see it.
Mme Fletcher (Raquel) : It isn't functional.
M.
Bérubé
: For now, yes, for the way they organize the work.
M. Ouellet : I've got a big wish for 2020. I hope that's going to be better in
the salon bleu and I hope Mr. Simon Jolin-Barrette going make a big wish to the
Santa Claus : Give me some ears, give me some heart and I will do better.
M.
Bérubé
: Ouvre tes yeux, Simon...
Mme Senay (Cathy) : ...that they are invoking closure for a third time since they took
power, is it frustrating or is it something that you were expecting anyway?
M.
Bérubé
: It's a confession of a failure, confession of a failure.
M. Ouellet : We're not frustrated. We're doing your job, we are democrats, we
want talks with the Premier and we're going to talk with the CAQ that this bill
is not a good bill, but at the end of the day, it's the Government. They want the bill for January
1st 2020 and it is his choice, so...
M. Bergeron (Patrice) : Merci. Merci beaucoup. Merci pour l'exercice. Merci d'être venus à la salle Evelyn-Dumas.
(Fin à 9 h 45)