(Onze heures trente-neuf minutes)
Mme Perry Mélançon : Alors,
bonjour. On est réunis, bon, en point de presse pour faire suite à la motion
que vient de déposer mon collègue Sylvain Roy, député de Bonaventure. Je suis
en présence également de mon collègue des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.
Alors, on voulait rappeler au gouvernement
simplement que la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine est une région très
distincte, qui a des besoins particuliers et une réalité de par son étendue. Le
territoire est très grand, il est loin des grands centres. Donc, on parle
d'isolement quand les services ne sont pas adéquats. Alors... et également
aussi le côté insulaire des Îles.
Alors, je vais y aller, je vais passer
tout de suite la parole pour les détails en ce qui concerne l'éducation, la
santé, les services qu'on a vraiment besoin chez nous pour pouvoir vraiment
avoir une vie saine pour tout le monde et qu'on puisse attirer aussi des gens
chez nous. On connaît aussi la situation démographique de la Gaspésie et des Îles.
Alors, je cède la parole rapidement à mes collègues pour vous en discuter
davantage.
M. Roy
: Merci,
Méganne. Écoutez, il n'y a pas un Québec, il y a des Québec, et la démographie
est un enjeu fondamental en Gaspésie.
Mais la démographie, c'est quoi? C'est la
population qui réside dans sur territoire. Mais, pour qu'il y ait une
démographie saine, ça prend des mesures d'attractivité. Et une population qui
quitte la Gaspésie, c'est une population qui quitte parce qu'elle n'a pas les
services, elle n'a pas les ressources que la vie moderne nécessite. On a des
gens qui sont obligés de quitter pour aller se faire soigner à Rimouski. On a
des frais de déplacement incroyables pour avoir accès à la santé. Déjà qu'on donne
la moitié de nos impôts à l'État, mais il faut qu'il y ait la moitié des impôts
qui aille pour le système de soins, mais les gens des régions sont encore plus
pénalisés pour avoir accès aux soins parce qu'il faut qu'ils se déplacent.
Bref, il y a un ensemble de conditions qui
existent, qui font en sorte que vivre en Gaspésie, c'est merveilleux, mais il
faut veiller au grain et il faut revendiquer de manière continue nos services
et il faut aussi revendiquer, je dirais, une attention de l'État. Et la motion
de ce matin que nous avons déposée parce qu'on... c'est moi qui l'ai déposée,
mais c'est collectivement avec mes collègues, visait à faire en sorte que le gouvernement
reconnaisse la spécificité de la Gaspésie, ses besoins et que soit mis en
oeuvre un chantier et une analyse très particulière de ce que la Gaspésie
nécessite pour se développer. Donc, je vais laisser la parole maintenant à mon
collègue des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Et puisque
Sylvain a parlé de la Gaspésie, moi, je vais parler un peu des
Îles-de-la-Madeleine. En fait, les points en commun pour la région Gaspésie et
des Îles, d'abord, là, on en a parlé, c'est toute la question de la démographie
et des services de proximité, les questions environnementales également, qu'on
parle, par exemple, de l'érosion qui affecte l'ensemble du territoire, toute la
question, donc, des services de transport également, que ce soit le transport
maritime, aérien ou ferroviaire en Gaspésie.
Donc, tous ces éléments-là, on les a
d'ailleurs communiqués ce matin, lors d'une rencontre avec la ministre des
Affaires municipales, qui a été à notre écoute, et ce qu'on souhaite, c'est que
le gouvernement actuel puisse justement tendre l'oreille aux besoins
spécifiques de notre région. Et pour ce qui est des Îles-de-la-Madeleine, on
sait qu'en 2016 un décret avait été adopté par le gouvernement d'alors pour
reconnaître les spécificités des Îles-de-la-Madeleine. C'est en quelque
sorte... ce qu'on souhaite, c'est une modulation des programmes de l'État pour
la région de la Gaspésie et des Îles et, dans le cas du décret de l'insularité,
pour la région spécifique insulaire des Îles-de-la-Madeleine.
Sur ce, on pourrait discuter longtemps. Je
veux simplement mentionner qu'il y a trois des préfets qui sont présents ici. Il
y en a deux qui ont été pris dans des problématiques de transport pour se
rendre ici. Le maire et le président de la Communauté maritime des Îles
devaient être présents, mais les aléas de la météo et du transport aérien,
bien, on en a un exemple aujourd'hui, c'est ce qui fait qu'ils ne peuvent pas
être avec nous aujourd'hui. Mais on a d'autres représentants, à qui je vais
laisser la parole, peut-être, en commençant avec M. Dubé, si vous voulez bien.
M. Dubé (Éric) : Bien, merci.
Bien, merci aux députés de notre région d'avoir déposé cette motion-là. Je
pense que les enjeux qui ont été cités... Justement, j'ai la chance d'être président
de la société de chemin de fer. C'est un enjeu qui a été très grand pour notre
région, au niveau du développement ferroviaire. On sait que, pour qu'une région
se développe, il faut être capable d'avoir une mobilité des gens et aussi de
nos biens pour qu'on soit capable... nos industries, se développer.
Ça fait que, pour la partie transport, on
sait qu'il y a d'autres enjeux qui vont être très importants. On a eu la
chance, dernièrement, d'avoir, au moins, au niveau d'Internet, une bonne
couverture, mais on sait qu'il y a un autre enjeu qui va être très grand pour
nous, c'est au niveau de la couverture cellulaire dans plusieurs de nos
collectivités, qu'ils n'ont... pas accessibles à ce service-là. Puis là, bien,
je pourrais laisser aussi mes autres collègues parler.
M. Lapointe (Mathieu) : Très
heureux de la motion — félicitations — de la motion de ce
matin. La Gaspésie, on le sait, est une terre d'accueil exceptionnelle. On
a un milieu de vie incroyable, on est prêts à accueillir des jeunes, des nouveaux
arrivants et puis on souhaite s'inscrire dans la volonté du gouvernement de
décentraliser 5 000 postes dans la région. On a de la place pour
accueillir, on a de la diaspora, des Gaspésiens, des Madelinots qui travaillent
dans des ministères à Québec. Ce qu'on souhaite, c'est qu'ils puissent, ceux
qui ont la volonté, qui ont le désir de revenir en Gaspésie, qu'ils puissent
travailler à même les bureaux notamment de Services Québec, mais de pouvoir
offrir cette terre d'accueil là à ces employés-là du gouvernement. Donc, on
souhaite que le gouvernement Legault poursuive dans cette direction-là et qu'on
voie le fruit, le concret de cette volonté-là de décentraliser les postes.
On a aussi une direction du ministère des
Pêches, du MAPAQ, qui pourrait aller à Gaspé. Les bureaux sont là, sont
implantés, sont installés, donc il faut maintenant que les fonctionnaires
puissent transférer. Donc, bien heureux de cette motion ce matin.
M. Cormier (Allen) : Alors,
bon matin à tous. Je suis Allen Cormier, préfet de la MRC de La Haute-Gaspésie.
Je suis très heureux de la réponse des députés ce matin, qui, de façon unanime,
ont appuyé la motion visant à appuyer la région Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine.
Chez nous, en Haute-Gaspésie, nous avons
des besoins criants en matière de développement économique et culturel. Il y a
également des enjeux de santé puisque les gens doivent parcourir de très
grandes distances pour avoir recours à ces soins.
Donc, j'aimerais également qu'une
modulation des frais de remboursement soit adaptée pour une région comme la
nôtre, parce que, bien souvent plus souvent qu'autrement, les gens de la
Haute-Gaspésie ont besoin de se rendre à Rimouski pour obtenir des soins, et on
parle souvent de personnes âgées et vulnérables. Donc, la Haute-Gaspésie se
doit d'avoir une attention particulière. Maintenant, les intentions ont été
proclamées ce matin. Nous attendons des résultats prometteurs pour améliorer
notre milieu de vie. Merci.
Mme Senay (Cathy) : Well,
just in English, just to have your expectations, about this motion,
you want to be considered. Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine has...
M. Arseneau :
Having specific needs, yes.
Mme Senay (Cathy) : Yes, but like a motion, you all know that it's a moral obligation, nothing else. So what are your
expectations starting with this understanding of what a motion is?
M. Arseneau : Yes, well, the motion was also supported by the Government, and you must have realized that
the minister responsible for
the region was even applauded by its own colleagues. For us, it's a positive
sign. We also had a meeting with the Minister for Municipal
Affairs, and she certainly is open to helping the Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine in its specific needs. And what we want is a special understanding
and, I would say, in many of the files, a fast track on some of the projects
that will help either health services, or local services to develop, or else
economic development to take
place as well as all of the other issues that we have mentioned. And I think
there is an opening, but we want to state it. And having the understanding that
of all of the MNAs support this motion is a sign for us that we will be
listened to over the next few years.
There is also a number of
policies that are now being discussed in the Government, for example the Maritime Strategy or like a rural or a regional economic development strategy. So we wanted to make sure that
Government will take into account specific needs of our region in their
reflexion right now for years to come. Thank you.
(Fin à 11 h 48)