(Quatorze heures une minute)
M. Gaudreault : Alors, bonjour
à tous et à toutes. Ça me fait plaisir d'être ici aujourd'hui, mais pour un
sujet dont il ne me fait pas plaisir de vous parler, parce qu'encore une fois
il faut qu'on lève le ton sur la question de la commission parlementaire sur
les troubles de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, les TDAH.
Écoutez, je n'ai jamais vu ça. Vous vous souvenez,
petite histoire, que l'an passé, ça fait déjà plus d'un an, avec un groupe de
médecins pédiatres, nous avions fait une sortie demandant une commission
parlementaire sur la surmédicamentation des TDAH au Québec, ce qui nous avait
été accordé assez rapidement, je dois le dire, et tant mieux, par le
gouvernement de M. Legault. Mais là ça a traîné. Il a fallu qu'on attende
jusqu'au mois de novembre 2019 et que je fasse une intervention publique
pour dire : Bien, la commission n'a pas été encore convoquée. Alors là,
après ces pressions, à la suite de ces pressions, nous avons obtenu cette
commission parlementaire.
Mais vous savez comment ça se passe, après
une commission parlementaire, on se réunit, les députés, en séance de travail à
huis clos pour déterminer les conclusions, les recommandations de la commission
parlementaire. Mais là on est rendu là, puis, encore une fois, le gouvernement
tarde. On a tenu cette commission parlementaire, les auditions, avant les
fêtes. On est rendu fin février, on n'a toujours pas d'horaire, on n'a toujours
pas de moment qui est prévu dans l'agenda parlementaire pour se réunir à huis
clos. Ça nous demande une réunion d'une heure. Une heure.
On a fait deux demandes formelles au bureau
du leader du gouvernement, deux. Et là je ne compte pas, en plus, les
interventions informelles que nous avons faites, notamment auprès de M.
Provençal, le député qui est président de la Commission santé et services
sociaux, qui, lui, est bien de bonne foi. Mais le problème, c'est que le leader
du gouvernement ne donne pas de temps pour nous réunir. Alors là, je ne sais
plus ce que je dois faire, s'il faut que je déchire ma chemise, que je sonne
des cloches, que je sorte le hautbois, mais... Et nous avons besoin d'une heure
pour faire une séance de travail pour déterminer les conclusions de la
commission parlementaire et les recommandations possibles.
Hier, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, une des
spécialistes québécoises sur la question du TDAH, la sociologue Mme Brault, qui
est professeure à l'Université du Québec à Chicoutimi, a dénoncé, a sonné
l'alarme également en disant : C'est long. Et quand c'est long, bien, ça
brise la confiance envers les institutions comme le Parlement.
Alors, je demande au gouvernement de nous
dégager du temps pour tenir enfin cette séance de travail pour déterminer les
recommandations sur la commission parlementaire sur le TDAH. Oui.
M. Larin (Vincent) : Pourquoi,
selon vous, le leader parlementaire ne vous l'accorde pas, cette réunion-là?
C'est une heure. Est-ce que...
M. Gaudreault : Parce que
c'est le cadet de ses soucis, parce qu'il est emberlificoté dans une
multiplication de projets de loi qui touchent, par exemple, les infirmières
praticiennes spécialisées, qui touchent les pharmaciens, parce que ça demande
du temps de la Commission sur la santé et les services sociaux. Et je commence
à penser qu'il s'en fout, de trouver des solutions pour nos enfants qui sont
surmédicamentés et surdiagnostiqués, TDAH.
Alors là, je ne sais plus dans quelle
langue on doit lui dire, là, pour que le leader du gouvernement le comprenne.
C'est inacceptable.
Mme Lévesque (Fanny) :
Craignez-vous que cette recommandation-là aboutisse à pas de recommandation du
tout?
M. Gaudreault : Que la
commission, vous voulez dire...
Mme Lévesque (Fanny) : Oui,
oui. La recommandation aboutisse...
M. Gaudreault : Que la
commission aboutisse...
Mme Lévesque (Fanny) : Que la
commission aboutisse à pas de recommandation?
M. Gaudreault : Bien, j'espère
que non, parce qu'on a fait un travail sérieux. On a reçu au moins une dizaine
de spécialistes ou de gens concernés par l'enjeu TDAH à travers le Québec, on a
reçu le groupe de pédopsychologues ou de... de pédiatres, pardon, qui avait
soulevé le problème au Québec, on a reçu des spécialistes comme Mme Brault, de
l'Université du Québec à Chicoutimi.
Alors, moi, je veux dire, il n'y a rien de
dramatique pour le gouvernement, là. Si on a une recommandation pour demander,
par exemple, au ministère de la Santé de travailler plus étroitement avec le
ministère de l'Éducation pour prévenir la surconsommation, de travailler en
amont avec les médecins, de travailler en amont avec les parents, je veux dire,
il n'y a rien là pour arrêter la terre de tourner, là, avec ça. Alors, je ne
comprends pas que le gouvernement tarde.
Et moi, là, je veux bien, là, être un
parlementaire compétent et rigoureux, mais là on a tenu les auditions de cette
commission... Je n'ai pas les dates précises devant moi, là, mais c'était un
peu avant la fin de la session parlementaire, novembre. Bien là, on est rendu
fin mars, là... fin février, on arrive bientôt au mois de mars, il y a plein de
choses qui se sont passées depuis, là. Alors là, il va falloir qu'on retourne
dans nos notes. Ce n'est pas comme quand on fait la séance de travail tout de
suite après les auditions et que là c'est frais dans notre mémoire puis on peut
trouver tout de suite les recommandations. Alors, c'est carrément inacceptable.
M. Bergeron (Patrice) : Dites-moi,
vous savez donc qu'il y a évidemment la question du travail du leader
parlementaire qui gère les travaux, mais vous savez aussi que ça dépend aussi
de l'humeur des élus qui sont autour de la table. Il y a des élus caquistes.
Est-ce que vous sentez des réticences du côté du gouvernement ou de la partie
gouvernementale là-dedans? Est-ce que vous avez eu des pourparlers avec vos
collègues?
M. Gaudreault : Bien, moi, les
pourparlers que j'ai eus, c'est avec le président de la commission, M.
Provençal, qui lui m'a dit qu'il était disposé, quant à lui, à le faire. Alors,
du côté du président de la commission, je ne sens aucune résistance. J'ai parlé
également à ma collègue du Parti libéral, Mme Sauvé, qui, elle également, serait
prête à le faire rapidement.
Du côté du gouvernement, on a eu des
échanges beaucoup plus formels via les leaders. C'est comme ça que ça marche.
Alors, moi, je suis les règles. J'en ai informé mon leader, puis il y a eu des
démarches, là, ou des pourparlers entre leaders.
M. Bergeron (Patrice) : Il y
a eu des travaux aussi qui se font dans d'autres commissions, puis le prétexte
qui revient souvent, qui a été cité par des porte-parole de l'opposition, des
élus caquistes disent : On n'a pas le temps, on n'a pas le temps de faire
ça, on manque de temps. Est-ce qu'ils manquent tant de temps que ça, les...
M. Gaudreault : Écoute, ils
sont 76, là, je ne peux pas croire qu'ils ne sont pas capables de se partager
du temps entre eux. Puis quand ils l'ont accepté, le mandat, là, l'année
passée, ils avaient mal évalué leur temps? Ils sont 76, il y a deux ministres
de la Santé, là, il y a la ministre McCann puis il y a le ministre Carmant. Alors,
il me semble qu'ils sont capables de se partager ça. S'ils sont dans le jus au
cabinet de Mme McCann, ils sont capables de dire au cabinet de M.
Carmant : Pouvez-vous nous aider un peu pour voir comment on serait
capable de s'entendre sur un certain nombre de recommandations? Alors, c'est
zéro.
Puis pendant ce temps-là, qu'est-ce qui se
passe? Bien, nos enfants qui ont le diagnostic TDAH, bien, ils sont
surmédicamentés ou on ne trouve pas de solution pour régler le problème. Alors,
moi, je trouve ça inacceptable.
M. Bergeron (Patrice) :
Qu'est-ce que vous verriez, vous, comme recommandations? Quelles seraient les
pistes, selon vous, de solution? Parce que vous avez dû y réfléchir. Vous dites
que, bon, c'est peut-être loin dans votre mémoire, mais je suis sûr que vous
avez déjà peut-être une idée de ce que vous pourriez voir comme lignes
directrices ou comme conseils, recommandations qui seraient dans ce rapport?
M. Gaudreault : Bien, c'est
d'abord de travailler, de travailler en amont, d'avoir certainement une
collaboration plus étroite entre le ministère de la Santé et le ministère de
l'Éducation pour travailler à faire en sorte de... pour élaborer des pistes,
là, pour, par exemple, que les élèves aient moins de stress à l'école, qu'il y
ait moins de pression, qu'il y ait une meilleure communication aussi même entre
les parents et le service scolaire ou les enseignants.
Donc, c'est là-dessus, là, qu'il faut
travailler. Il faut également être capable d'avoir un portrait plus clair sur
les différences sur le territoire, parce que, là-dessus, il y a différents
chiffres. Par exemple, il peut y avoir un très haut taux de diagnostic de TDAH
dans une MRC, puis la MRC voisine ou la région voisine, là, ça diminue de beaucoup.
Comment ça se fait qu'on a des disparités comme ça sur le territoire? Alors, il
faut qu'une des recommandations soit à l'effet de documenter ça puis de savoir exactement
où on s'en va.
Alors là, on a des spécialistes au Québec
qui peuvent nous expliquer est-ce que ça peut être relié, par exemple, à un phénomène...
Par exemple, peut-être qu'il y a eu une entreprise ou une usine importante qui
a fermé dans telle MRC, ça fait que, là, ça a créé des problèmes dans les
familles parce que les parents ont perdu leur emploi, ou c'est une région en
dévitalisation, ou c'est une région où il y a une communauté autochtone qui vit
des problèmes particuliers, ça, ça peut arriver, alors que d'autres régions
n'ont pas ça. Donc, il faut qu'on soit capable de documenter ça et d'aller voir
aussi ce qui se fait à l'international. Moi, par exemple, ça serait une de mes recommandations,
d'aller voir, avec des spécialistes, les modèles aux États-Unis, des modèles en
Europe sur la question du TDAH.
M. Bergeron (Patrice) : Il
n'y a pas d'exemple en Belgique qui avait été cité aussi, à un moment donné, il
me semble, là, où est-ce qu'il y avait une approche qui était totalement... qui
était donc non médicalisée, qui était plus sociale au fond, là?
M. Gaudreault : Exact. Il
y a des approches différentes en Europe, par exemple, mais il y en avait aussi
aux États-Unis, où il peut y avoir une mobilisation de la communauté qui est plus
grande pour travailler sur l'estime de soi des jeunes, travailler déjà en amont
avec les enseignants, avec les écoles et avec les parents.
Mme Lévesque (Fanny) :
Je veux juste revenir sur l'aspect des recommandations. Donc, à ce stade-ci,
vous n'avez pas l'indication qu'il n'y en aurait pas ou...
M. Gaudreault : Non.
Mme Lévesque (Fanny) : O.K.
On peut vous poser des questions sur d'autres sujets?
M. Gaudreault : Oui. À
moins que... Est-ce que ce sujet est épuisé? O.K. Alors, allez-y.
Mme Lévesque (Fanny) :
Sur les blocus ferroviaires au Canada, il y a l'opposition au projet de
Colombie-Britannique. Avec le projet GNL Québec, vous vous êtes déjà dit contre
ce projet-là, mais vous êtes bien au fait de la réalité sur le terrain, probablement
aussi avec les peuples autochtones de la région. Est-ce que vous pensez que ce
genre de scénario là pourrait se produire chez vous si le projet allait de
l'avant?
M. Gaudreault : Il faut
éviter de tomber dans le piège de mettre toutes les communautés autochtones
dans le même panier. Il y a une différence entre l'usine de liquéfaction de gaz
naturel et le gazoduc, le tuyau qui va amener le gaz. Ici, on parle surtout de
l'impact du tuyau qui peut traverser différentes nations autochtones.
Ce que je comprends présentement, c'est
qu'il y a encore des questions qui se posent avec la nation attikamek, dans le
nord de la Mauricie, entre autres du côté de Wemotaci, et c'est de ce côté-là
qu'il y a des discussions à faire. Moi, je pense qu'effectivement l'adhésion
des communautés autochtones à tout projet, notamment de ce type, est absolument
essentielle.
Maintenant, dans tous les cas de figure,
que ce soit avec les communautés autochtones ou que ce soit avec d'autres types
d'opposants, moi, je ne crois pas que le type de blocus que nous vivons actuellement
soit une solution. Alors, si les communautés autochtones qui sont touchées, entre
autres, par le projet de gazoduc GNL Québec souhaitent s'opposer, il y a
différentes façons de l'exprimer, et c'est à ces communautés de décider de la
meilleure façon de l'exprimer.
M. Bergeron (Patrice) :
Concernant GNL, justement, avec ce qui se passe, là, dans l'Ouest, donc le
projet en Colombie-Britannique, mais aussi l'abandon d'un vaste projet en Alberta...
M. Gaudreault : Teck Frontier.
M. Bergeron (Patrice) : Teck
Frontier, voilà. Selon vous, est-ce que ça peut jouer sur les pronostics de
faisabilité de GNL Québec?
M. Gaudreault : Bien, on n'est
pas du tout dans le même domaine, hein? GNL, c'est du gaz naturel; Teck
Frontier, c'est du pétrole issu de sables bitumineux. Les marchés ne sont pas
les mêmes.
Ceci étant dit, ça ne veut pas dire que le
projet de GNL Québec est pour autant plus accepté ou acceptable. Moi, je pense
que le Saguenay—Lac-Saint-Jean et le Québec en général n'a absolument rien à
foutre dans ce type de projet qui vise de l'exportation, à partir de notre territoire,
d'une énergie fossile qui s'appelle le gaz naturel, qui serait liquéfié. On
n'en a pas au Québec. On a choisi de renoncer au gaz de schiste. Je ne vois pas
pourquoi, alors qu'on pourrait être la région la plus riche en termes
d'innovation, de perspectives d'avenir en économie verte puis en énergies
renouvelables, on irait se mettre le doigt dans le tordeur de l'exportation de
gaz naturel qui ne vient pas de chez nous, par une entreprise qui n'est pas de
chez nous, par une entreprise qui a des intérêts ailleurs et dont la durée de
vie et de fin est déjà écrite dans le ciel. Donc, on n'a rien à cirer de ce
projet-là, tant qu'à moi. Il y a des projets beaucoup plus intéressants qui
pourraient être dans les cartons pour l'avenir du Québec et l'avenir du
Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Ceci étant dit, il faut éviter de faire
des amalgames. Même si, globalement, on parle d'énergies fossiles, le marché du
pétrole n'est pas le même que le marché du gaz naturel. Je conçois cela, mais,
dans les deux cas, il y a des raisons suffisantes qui, à mon point de vue,
justifient de renoncer aux deux projets.
Mme Lévesque (Fanny) : Cet
argument-là de GNL Québec, entre autres, puis on l'entendait aussi en Alberta,
de dire que le projet est chez nous, mais va permettre de réduire des gaz à
effet de serre ailleurs dans le monde...
M. Gaudreault : Avec GNL.
Mme Lévesque (Fanny) : Avec
GNL, mais même le premier ministre de l'Alberta a déjà parlé de ça, que ces
projets-là servaient, en fait, à avoir un meilleur... on avait un plus grand
impact sur le monde en faisant... tu sais, bon...
M. Gaudreault : Mais des
projets de gaz naturel. Vous êtes toujours juste sur le gaz naturel.
Mme Lévesque (Fanny) : Oui,
mais donc, si on revient sur celui-là précisément de GNL, qu'est-ce que vous en
pensez de cet argument-là que ça va permettre de réduire l'utilisation du
charbon en Chine, par exemple?
M. Gaudreault : Non, on
n'a aucune garantie de ça. Ça, c'est la fameuse théorie de la transition. Je
pense que nous ne sommes plus là. La théorie de la transition ne tient pas la
route quand nous sommes rendus à une étape où on doit faire des efforts et des
gestes, en matière énergétique, et en matière consommation, et en matière de
production d'énergie, qui vont davantage vers les technologies d'énergies
renouvelables.
La compagnie GNL Québec admet
elle-même qu'au moins 40 % de sa production annuelle, qui sera de
11 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par année, 40 % de
cette production au minimum par année ira en addition sur les marchés, en
addition de gaz naturel qui n'est présentement pas utilisé. Ça fait que déjà là
c'est une addition d'énergie fossile dont on sait qu'il faudra de toute façon
se séparer dès les prochaines années, donc... et ça, c'est un minimum. Alors,
pensez-vous qu'une compagnie qui ne vise qu'à faire des profits comme
GNL Québec, par vertu, par morale, par moralité — moi, je
cherche encore les entreprises qui ont une moralité,
là — dirait : Hum! on a un contrat possible qui nous ferait
passer de 40 % de notre production annuelle à 50 % en addition puis
on va y renoncer? La réponse, c'est non.
Ça fait qu'on n'a aucune garantie quant à
cette réelle substitution. On n'a aucun contrat signé devant nous avec des
marchés, alors qu'on sait très bien qu'en Europe, des grandes institutions
aussi crédibles que la Banque européenne d'investissement a annoncé elle-même
qu'elle allait renoncer à des investissements dans les énergies fossiles de gaz
naturel. Alors, nous, on dirait : L'Europe dit ça, on vise le marché
européen puis on y va pareil. Ça ne tient pas la route.
En plus, une augmentation de la production
et de la distribution de gaz naturel liquéfié sur les marchés étrangers, par
son prix plus bas, vient affecter la rentabilité des projets d'énergies
renouvelables. Pour que ça devienne intéressant sur les marchés d'avoir l'émergence
d'énergies renouvelables, il faut que ça soit aussi intéressant sur le plan
financier. Alors, si on augmente la production de gaz naturel liquéfié, ça
vient plomber d'autant la capacité d'énergies renouvelables de prendre leur
place sur le marché.
M. Bergeron (Patrice) : On
sent que chez vous, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, il commence à y avoir une
polarisation, un antagonisme assez fort. Il y a des groupes qui s'organisent
pour...
M. Gaudreault : Entre autres à
cause de QS.
M. Bergeron (Patrice) : ...
pour et contre, là. Vous dites, c'est à cause de la...
M. Gaudreault : Entre autres.
M. Bergeron (Patrice) : O.K.
Que vous... ça se radicalise, ça se durcit, c'est quoi? Parce que je sais
qu'ils sont allés faire de la mobilisation là-bas, mais j'ai vu qu'il y a des
groupes, même sur Facebook, on les entend plus. Il y a des gens qui sont très
pour GNL avant, là, mais là ils...
M. Gaudreault : Ce n'était pas
comme ça avant. Ce n'était pas comme ça avant le passage de QS. Moi, je trouve
que QS a radicalisé le débat de façon... a polarisé le débat de façon importante.
M. Larin (Vincent) : Pouvez-vous
développer? De quelle façon?
M. Gaudreault : Bien, parce
qu'ils ont grimpé sur des chaises puis ils ont harangué la foule en ne
proposant rien en échange, puis je pense que ça polarise le débat. Nous avons
présentement des porte-parole, chez QS, qui, au point de départ, polarisent les
débats. Donc, en débarquant chez nous, en mettant le poing puis en criant très
fort sans proposer d'abord des solutions alternatives pour une région qui
souhaite se développer, je pense qu'ils ont contribué à polariser le débat.
Et moi, c'est ce que je reproche à QS dans
leur approche en environnement. Ils sont très, très, très polarisants, très
confrontants, alors que le défi de la lutte contre les changements climatiques,
on va l'atteindre par l'adhésion puis par la conviction et non pas par la
polarisation. La polarisation puis la confrontation, c'est le chemin direct
vers ce qui est en train de se passer, et moi, je ne pense pas que c'est sain,
dans une société, de discuter comme ça. Alors, malheureusement, c'est ce que QS
fait.
Maintenant, moi, je continue de plaider
que c'est préférable d'expliquer, un peu comme je l'ai fait tout à l'heure, la
réalité des marchés, que la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean a beaucoup plus
d'avantages, à long terme, à aller vers des énergies renouvelables, vers une
technologie du XXIe siècle. Alors, je continue de proposer ça.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
pensez que c'est encore possible de faire un débat serein là-dessus puis de
convaincre des citoyens au Saguenay—Lac-Saint-Jean? Parce que ça semble être...
le jello commence à prendre des deux bords, on dirait, là, ou...
M. Gaudreault : Oui. Bien,
moi, je travaille à tous les jours pour que le jello ne prenne pas et, à tous
les jours, je suis capable de convaincre des gens de la justesse de ma
proposition. Moi, je pense que je suis au bon endroit. Je reçois, tous les
jours, des témoignages de ce courage que j'ai de dire les choses réelles en vue
de l'avenir réel et durable du Saguenay—Lac-Saint-Jean et du Québec. À tous les
jours, j'ai des témoignages qui vont dans ce sens-là.
Il y a des gens qui ne sont pas d'accord
avec mon idée d'être contre GNL Québec mais qui reconnaissent que je suis
cohérent. Et ça, c'est fondamental parce que ça place le débat sur les vraies
questions, puis, après ça, il y a de l'écoute pour voir de quelle manière on
peut se diriger, comme région, vers un avenir plus vert puis plus prometteur et
non pas de polariser en grimpant sur une chaise puis en criant.
M. Bergeron (Patrice) : Il y
a Christiana Figueres, qui est une sommité en matière d'environnement, je ne
sais pas si vous vous rappelez, à l'ONU...
M. Gaudreault : Je l'ai déjà
rencontrée au sommet...
M. Bergeron (Patrice) : À une
des COP, là, ou...
M. Gaudreault : Ici, à Québec,
là. C'était justement le sommet de Québec sur les changements climatiques. J'ai
le petit cordon que j'ai gardé.
M. Bergeron (Patrice) : Bon,
voilà, puis elle, elle vient de sortir un ouvrage qui dit qu'il nous reste
10 ans, dans le fond, pour... 10 ans pour dire qu'on réduit, parce que
sinon, il sera trop tard, après 10 ans, on va perdre le contrôle dans les changements
climatiques. Et elle a un message relativement optimiste dans son ouvrage, là,
qu'elle vient de lancer, mais elle dit en même temps : On a 10 ans
pour faire la transition parce que, sinon, ça va être une catastrophe.
Comment vous voyez ça, vous, là, la
fenêtre que vous voyez, là, pour qu'on fasse la transition?
M. Gaudreault : Bien, je
pense que globalement elle a raison et je suis heureux qu'elle dise qu'elle a quand
même un... que vous dites qu'elle a quand même un message qui est positif, parce
que c'est vrai que les solutions existent. Ça, c'est la bonne nouvelle. On peut
voir la vie tout en noir ou on peut voir la vie de façon positive.
Et on en parlait tout à l'heure, avec les
énergies renouvelables, les solutions existent. Les États-Unis... écoutez, dans
le Colorado... des États du Midwest ont développé une expertise puis une industrie
incroyable en matière de production d'énergie solaire, de panneaux,
d'éoliennes, aux États-Unis, le pays de Donald Trump. Est-ce qu'on aimerait
mieux que Donald Trump ne soit pas là? La réponse est oui. Mais c'est rendu que
le marché en énergies renouvelables est plus fort que son obsession aveugle
contre la lutte contre les changements climatiques, à Donald Trump. Tant mieux.
Alors, à la limite, ce n'est même plus un
discours écologique. Ça devient un discours purement économique qui va faire
que de toute façon on va trouver des solutions beaucoup plus intéressantes dans
les énergies renouvelables, dans les technologies du XXIe siècle, dans l'économie
verte. Alors, au final, je pourrais tenir le même discours contre GNL Québec
sans jamais parler une fois de climat puis j'aurais raison quand même, parce
que ce ne sont que des raisons purement économiques aussi qui militent pour faire
en sorte que c'est un projet qui n'est pas intéressant, GNL Québec, pour le
Québec, et notamment pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Donc, pour revenir à votre question sur
Mme Figueres, moi, je suis d'accord qu'il faut être lucides quant aux constats
sur le plan climatique mais aussi lucides quant aux solutions que nous avons
devant nous. Il ne nous appartient qu'à nous, comme Québécois, de saisir ces
occasions-là parce que nous avons tout ce qu'il faut pour être le Klondike des
énergies vertes renouvelables et de l'économie verte, d'être le leader dans le
monde dans ces matières. Alors, c'est ce que je souhaite.
M. Bergeron (Patrice) : Une
question sur la course, là, actuellement, vous avez vu les sondages
dernièrement. Est-ce que c'est jouer sur la popularité seulement, actuellement?
On dirait que les autres candidats vont avoir une grosse pente à remonter si on
regarde juste les intentions. Ou ça joue sur le renom des gens?
M. Gaudreault : Écoutez, je
serais le premier dans les sondages puis je me battrais de la même manière.
Moi, j'ai toujours cru qu'il faut se battre, qu'il faut aller au-devant des
gens. Je l'ai fait dans ma circonscription à cinq reprises puis j'ai gagné à
cinq reprises. Alors, je ne vois pas pourquoi je ne gagnerais pas encore dans
cette course au leadership. On ne gagne pas par des sondages, on gagne par des
idées puis par des propositions, et c'est ce que je vais m'atteler à faire dans
les prochains mois, et je vais continuer d'aller à la rencontre des membres et
des sympathisants du Parti québécois.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que c'est une course qui est inégale, du simple fait qu'il y en a un qui
est comme une espèce de vedette de l'humour ou...
M. Gaudreault : Bien, non. Je
veux dire, n'importe qui se serait présenté, puis je me serais battu, de toute
façon, pour gagner. Il a de la notoriété, mais moi, je pense que les idées que
je propose pour l'avenir du Parti québécois et pour l'avenir du Québec sont
meilleures. Et je pense que, humblement, mon expérience politique démontre que
je suis fiable, et mon expérience politique démontre aussi que je gagne. Ça
tombe bien, c'est justement ce dont le Parti québécois a besoin, de quelqu'un
de fiable puis de gagner. Alors, c'est ça que j'ai à proposer.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que les outsiders, habituellement, ne sont pas recherchés n'importe où,
dans tous les partis, une espèce de figure...
M. Gaudreault : Oui, puis même
à l'échelle internationale. M. Trump, à sa manière, est un outsider.
M. Macron, un peu, est un outsider également. Écoutez, moi, ça, je vous
laisse faire ces analyses-là. Moi, je ne suis pas un analyste. Moi, je suis sur
le terrain. Vous m'analysez. Alors, je suis l'objet de l'analyse, comme
d'autres politiciens. Alors, moi, je travaille dans le réel, puis le réel,
c'est que je veux gagner cette course. Je suis extrêmement confiant de la
gagner. Je pense que je propose les idées les plus intéressantes, puis on va se
rendre au bout. Merci.
(Fin à 14 h 26)