To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Sylvain Gaudreault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Sylvain Gaudreault, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Tuesday, February 25, 2020, 14 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures une minute)

M. Gaudreault : Alors, bonjour à tous et à toutes. Ça me fait plaisir d'être ici aujourd'hui, mais pour un sujet dont il ne me fait pas plaisir de vous parler, parce qu'encore une fois il faut qu'on lève le ton sur la question de la commission parlementaire sur les troubles de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, les TDAH.

Écoutez, je n'ai jamais vu ça. Vous vous souvenez, petite histoire, que l'an passé, ça fait déjà plus d'un an, avec un groupe de médecins pédiatres, nous avions fait une sortie demandant une commission parlementaire sur la surmédicamentation des TDAH au Québec, ce qui nous avait été accordé assez rapidement, je dois le dire, et tant mieux, par le gouvernement de M. Legault. Mais là ça a traîné. Il a fallu qu'on attende jusqu'au mois de novembre 2019 et que je fasse une intervention publique pour dire : Bien, la commission n'a pas été encore convoquée. Alors là, après ces pressions, à la suite de ces pressions, nous avons obtenu cette commission parlementaire.

Mais vous savez comment ça se passe, après une commission parlementaire, on se réunit, les députés, en séance de travail à huis clos pour déterminer les conclusions, les recommandations de la commission parlementaire. Mais là on est rendu là, puis, encore une fois, le gouvernement tarde. On a tenu cette commission parlementaire, les auditions, avant les fêtes. On est rendu fin février, on n'a toujours pas d'horaire, on n'a toujours pas de moment qui est prévu dans l'agenda parlementaire pour se réunir à huis clos. Ça nous demande une réunion d'une heure. Une heure.

On a fait deux demandes formelles au bureau du leader du gouvernement, deux. Et là je ne compte pas, en plus, les interventions informelles que nous avons faites, notamment auprès de M. Provençal, le député qui est président de la Commission santé et services sociaux, qui, lui, est bien de bonne foi. Mais le problème, c'est que le leader du gouvernement ne donne pas de temps pour nous réunir. Alors là, je ne sais plus ce que je dois faire, s'il faut que je déchire ma chemise, que je sonne des cloches, que je sorte le hautbois, mais... Et nous avons besoin d'une heure pour faire une séance de travail pour déterminer les conclusions de la commission parlementaire et les recommandations possibles.

Hier, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, une des spécialistes québécoises sur la question du TDAH, la sociologue Mme Brault, qui est professeure à l'Université du Québec à Chicoutimi, a dénoncé, a sonné l'alarme également en disant : C'est long. Et quand c'est long, bien, ça brise la confiance envers les institutions comme le Parlement.

Alors, je demande au gouvernement de nous dégager du temps pour tenir enfin cette séance de travail pour déterminer les recommandations sur la commission parlementaire sur le TDAH. Oui.

M. Larin (Vincent) : Pourquoi, selon vous, le leader parlementaire ne vous l'accorde pas, cette réunion-là? C'est une heure. Est-ce que...

M. Gaudreault : Parce que c'est le cadet de ses soucis, parce qu'il est emberlificoté dans une multiplication de projets de loi qui touchent, par exemple, les infirmières praticiennes spécialisées, qui touchent les pharmaciens, parce que ça demande du temps de la Commission sur la santé et les services sociaux. Et je commence à penser qu'il s'en fout, de trouver des solutions pour nos enfants qui sont surmédicamentés et surdiagnostiqués, TDAH.

Alors là, je ne sais plus dans quelle langue on doit lui dire, là, pour que le leader du gouvernement le comprenne. C'est inacceptable.

Mme Lévesque (Fanny) : Craignez-vous que cette recommandation-là aboutisse à pas de recommandation du tout?

M. Gaudreault : Que la commission, vous voulez dire...

Mme Lévesque (Fanny) : Oui, oui. La recommandation aboutisse...

M. Gaudreault : Que la commission aboutisse...

Mme Lévesque (Fanny) : Que la commission aboutisse à pas de recommandation?

M. Gaudreault : Bien, j'espère que non, parce qu'on a fait un travail sérieux. On a reçu au moins une dizaine de spécialistes ou de gens concernés par l'enjeu TDAH à travers le Québec, on a reçu le groupe de pédopsychologues ou de... de pédiatres, pardon, qui avait soulevé le problème au Québec, on a reçu des spécialistes comme Mme Brault, de l'Université du Québec à Chicoutimi.

Alors, moi, je veux dire, il n'y a rien de dramatique pour le gouvernement, là. Si on a une recommandation pour demander, par exemple, au ministère de la Santé de travailler plus étroitement avec le ministère de l'Éducation pour prévenir la surconsommation, de travailler en amont avec les médecins, de travailler en amont avec les parents, je veux dire, il n'y a rien là pour arrêter la terre de tourner, là, avec ça. Alors, je ne comprends pas que le gouvernement tarde.

Et moi, là, je veux bien, là, être un parlementaire compétent et rigoureux, mais là on a tenu les auditions de cette commission... Je n'ai pas les dates précises devant moi, là, mais c'était un peu avant la fin de la session parlementaire, novembre. Bien là, on est rendu fin mars, là... fin février, on arrive bientôt au mois de mars, il y a plein de choses qui se sont passées depuis, là. Alors là, il va falloir qu'on retourne dans nos notes. Ce n'est pas comme quand on fait la séance de travail tout de suite après les auditions et que là c'est frais dans notre mémoire puis on peut trouver tout de suite les recommandations. Alors, c'est carrément inacceptable.

M. Bergeron (Patrice) : Dites-moi, vous savez donc qu'il y a évidemment la question du travail du leader parlementaire qui gère les travaux, mais vous savez aussi que ça dépend aussi de l'humeur des élus qui sont autour de la table. Il y a des élus caquistes. Est-ce que vous sentez des réticences du côté du gouvernement ou de la partie gouvernementale là-dedans? Est-ce que vous avez eu des pourparlers avec vos collègues?

M. Gaudreault : Bien, moi, les pourparlers que j'ai eus, c'est avec le président de la commission, M. Provençal, qui lui m'a dit qu'il était disposé, quant à lui, à le faire. Alors, du côté du président de la commission, je ne sens aucune résistance. J'ai parlé également à ma collègue du Parti libéral, Mme Sauvé, qui, elle également, serait prête à le faire rapidement.

Du côté du gouvernement, on a eu des échanges beaucoup plus formels via les leaders. C'est comme ça que ça marche. Alors, moi, je suis les règles. J'en ai informé mon leader, puis il y a eu des démarches, là, ou des pourparlers entre leaders.

M. Bergeron (Patrice) : Il y a eu des travaux aussi qui se font dans d'autres commissions, puis le prétexte qui revient souvent, qui a été cité par des porte-parole de l'opposition, des élus caquistes disent : On n'a pas le temps, on n'a pas le temps de faire ça, on manque de temps. Est-ce qu'ils manquent tant de temps que ça, les...

M. Gaudreault : Écoute, ils sont 76, là, je ne peux pas croire qu'ils ne sont pas capables de se partager du temps entre eux. Puis quand ils l'ont accepté, le mandat, là, l'année passée, ils avaient mal évalué leur temps? Ils sont 76, il y a deux ministres de la Santé, là, il y a la ministre McCann puis il y a le ministre Carmant. Alors, il me semble qu'ils sont capables de se partager ça. S'ils sont dans le jus au cabinet de Mme McCann, ils sont capables de dire au cabinet de M. Carmant : Pouvez-vous nous aider un peu pour voir comment on serait capable de s'entendre sur un certain nombre de recommandations? Alors, c'est zéro.

Puis pendant ce temps-là, qu'est-ce qui se passe? Bien, nos enfants qui ont le diagnostic TDAH, bien, ils sont surmédicamentés ou on ne trouve pas de solution pour régler le problème. Alors, moi, je trouve ça inacceptable.

M. Bergeron (Patrice) : Qu'est-ce que vous verriez, vous, comme recommandations? Quelles seraient les pistes, selon vous, de solution? Parce que vous avez dû y réfléchir. Vous dites que, bon, c'est peut-être loin dans votre mémoire, mais je suis sûr que vous avez déjà peut-être une idée de ce que vous pourriez voir comme lignes directrices ou comme conseils, recommandations qui seraient dans ce rapport?

M. Gaudreault : Bien, c'est d'abord de travailler, de travailler en amont, d'avoir certainement une collaboration plus étroite entre le ministère de la Santé et le ministère de l'Éducation pour travailler à faire en sorte de... pour élaborer des pistes, là, pour, par exemple, que les élèves aient moins de stress à l'école, qu'il y ait moins de pression, qu'il y ait une meilleure communication aussi même entre les parents et le service scolaire ou les enseignants.

Donc, c'est là-dessus, là, qu'il faut travailler. Il faut également être capable d'avoir un portrait plus clair sur les différences sur le territoire, parce que, là-dessus, il y a différents chiffres. Par exemple, il peut y avoir un très haut taux de diagnostic de TDAH dans une MRC, puis la MRC voisine ou la région voisine, là, ça diminue de beaucoup. Comment ça se fait qu'on a des disparités comme ça sur le territoire? Alors, il faut qu'une des recommandations soit à l'effet de documenter ça puis de savoir exactement où on s'en va.

Alors là, on a des spécialistes au Québec qui peuvent nous expliquer est-ce que ça peut être relié, par exemple, à un phénomène... Par exemple, peut-être qu'il y a eu une entreprise ou une usine importante qui a fermé dans telle MRC, ça fait que, là, ça a créé des problèmes dans les familles parce que les parents ont perdu leur emploi, ou c'est une région en dévitalisation, ou c'est une région où il y a une communauté autochtone qui vit des problèmes particuliers, ça, ça peut arriver, alors que d'autres régions n'ont pas ça. Donc, il faut qu'on soit capable de documenter ça et d'aller voir aussi ce qui se fait à l'international. Moi, par exemple, ça serait une de mes recommandations, d'aller voir, avec des spécialistes, les modèles aux États-Unis, des modèles en Europe sur la question du TDAH.

M. Bergeron (Patrice) : Il n'y a pas d'exemple en Belgique qui avait été cité aussi, à un moment donné, il me semble, là, où est-ce qu'il y avait une approche qui était totalement... qui était donc non médicalisée, qui était plus sociale au fond, là?

M. Gaudreault : Exact. Il y a des approches différentes en Europe, par exemple, mais il y en avait aussi aux États-Unis, où il peut y avoir une mobilisation de la communauté qui est plus grande pour travailler sur l'estime de soi des jeunes, travailler déjà en amont avec les enseignants, avec les écoles et avec les parents.

Mme Lévesque (Fanny) : Je veux juste revenir sur l'aspect des recommandations. Donc, à ce stade-ci, vous n'avez pas l'indication qu'il n'y en aurait pas ou...

M. Gaudreault : Non.

Mme Lévesque (Fanny) : O.K. On peut vous poser des questions sur d'autres sujets?

M. Gaudreault : Oui. À moins que... Est-ce que ce sujet est épuisé? O.K. Alors, allez-y.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur les blocus ferroviaires au Canada, il y a l'opposition au projet de Colombie-Britannique. Avec le projet GNL Québec, vous vous êtes déjà dit contre ce projet-là, mais vous êtes bien au fait de la réalité sur le terrain, probablement aussi avec les peuples autochtones de la région. Est-ce que vous pensez que ce genre de scénario là pourrait se produire chez vous si le projet allait de l'avant?

M. Gaudreault : Il faut éviter de tomber dans le piège de mettre toutes les communautés autochtones dans le même panier. Il y a une différence entre l'usine de liquéfaction de gaz naturel et le gazoduc, le tuyau qui va amener le gaz. Ici, on parle surtout de l'impact du tuyau qui peut traverser différentes nations autochtones.

Ce que je comprends présentement, c'est qu'il y a encore des questions qui se posent avec la nation attikamek, dans le nord de la Mauricie, entre autres du côté de Wemotaci, et c'est de ce côté-là qu'il y a des discussions à faire. Moi, je pense qu'effectivement l'adhésion des communautés autochtones à tout projet, notamment de ce type, est absolument essentielle.

Maintenant, dans tous les cas de figure, que ce soit avec les communautés autochtones ou que ce soit avec d'autres types d'opposants, moi, je ne crois pas que le type de blocus que nous vivons actuellement soit une solution. Alors, si les communautés autochtones qui sont touchées, entre autres, par le projet de gazoduc GNL Québec souhaitent s'opposer, il y a différentes façons de l'exprimer, et c'est à ces communautés de décider de la meilleure façon de l'exprimer.

M. Bergeron (Patrice) : Concernant GNL, justement, avec ce qui se passe, là, dans l'Ouest, donc le projet en Colombie-Britannique, mais aussi l'abandon d'un vaste projet en Alberta...

M. Gaudreault : Teck Frontier.

M. Bergeron (Patrice) : Teck Frontier, voilà. Selon vous, est-ce que ça peut jouer sur les pronostics de faisabilité de GNL Québec?

M. Gaudreault : Bien, on n'est pas du tout dans le même domaine, hein? GNL, c'est du gaz naturel; Teck Frontier, c'est du pétrole issu de sables bitumineux. Les marchés ne sont pas les mêmes.

Ceci étant dit, ça ne veut pas dire que le projet de GNL Québec est pour autant plus accepté ou acceptable. Moi, je pense que le Saguenay—Lac-Saint-Jean et le Québec en général n'a absolument rien à foutre dans ce type de projet qui vise de l'exportation, à partir de notre territoire, d'une énergie fossile qui s'appelle le gaz naturel, qui serait liquéfié. On n'en a pas au Québec. On a choisi de renoncer au gaz de schiste. Je ne vois pas pourquoi, alors qu'on pourrait être la région la plus riche en termes d'innovation, de perspectives d'avenir en économie verte puis en énergies renouvelables, on irait se mettre le doigt dans le tordeur de l'exportation de gaz naturel qui ne vient pas de chez nous, par une entreprise qui n'est pas de chez nous, par une entreprise qui a des intérêts ailleurs et dont la durée de vie et de fin est déjà écrite dans le ciel. Donc, on n'a rien à cirer de ce projet-là, tant qu'à moi. Il y a des projets beaucoup plus intéressants qui pourraient être dans les cartons pour l'avenir du Québec et l'avenir du Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Ceci étant dit, il faut éviter de faire des amalgames. Même si, globalement, on parle d'énergies fossiles, le marché du pétrole n'est pas le même que le marché du gaz naturel. Je conçois cela, mais, dans les deux cas, il y a des raisons suffisantes qui, à mon point de vue, justifient de renoncer aux deux projets.

Mme Lévesque (Fanny) : Cet argument-là de GNL Québec, entre autres, puis on l'entendait aussi en Alberta, de dire que le projet est chez nous, mais va permettre de réduire des gaz à effet de serre ailleurs dans le monde...

M. Gaudreault : Avec GNL.

Mme Lévesque (Fanny) : Avec GNL, mais même le premier ministre de l'Alberta a déjà parlé de ça, que ces projets-là servaient, en fait, à avoir un meilleur... on avait un plus grand impact sur le monde en faisant... tu sais, bon...

M. Gaudreault : Mais des projets de gaz naturel. Vous êtes toujours juste sur le gaz naturel.

Mme Lévesque (Fanny) : Oui, mais donc, si on revient sur celui-là précisément de GNL, qu'est-ce que vous en pensez de cet argument-là que ça va permettre de réduire l'utilisation du charbon en Chine, par exemple?

M. Gaudreault : Non, on n'a aucune garantie de ça. Ça, c'est la fameuse théorie de la transition. Je pense que nous ne sommes plus là. La théorie de la transition ne tient pas la route quand nous sommes rendus à une étape où on doit faire des efforts et des gestes, en matière énergétique, et en matière consommation, et en matière de production d'énergie, qui vont davantage vers les technologies d'énergies renouvelables.

La compagnie GNL Québec admet elle-même qu'au moins 40 % de sa production annuelle, qui sera de 11 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par année, 40 % de cette production au minimum par année ira en addition sur les marchés, en addition de gaz naturel qui n'est présentement pas utilisé. Ça fait que déjà là c'est une addition d'énergie fossile dont on sait qu'il faudra de toute façon se séparer dès les prochaines années, donc... et ça, c'est un minimum. Alors, pensez-vous qu'une compagnie qui ne vise qu'à faire des profits comme GNL Québec, par vertu, par morale, par moralité — moi, je cherche encore les entreprises qui ont une moralité, là — dirait : Hum! on a un contrat possible qui nous ferait passer de 40 % de notre production annuelle à 50 % en addition puis on va y renoncer? La réponse, c'est non.

Ça fait qu'on n'a aucune garantie quant à cette réelle substitution. On n'a aucun contrat signé devant nous avec des marchés, alors qu'on sait très bien qu'en Europe, des grandes institutions aussi crédibles que la Banque européenne d'investissement a annoncé elle-même qu'elle allait renoncer à des investissements dans les énergies fossiles de gaz naturel. Alors, nous, on dirait : L'Europe dit ça, on vise le marché européen puis on y va pareil. Ça ne tient pas la route.

En plus, une augmentation de la production et de la distribution de gaz naturel liquéfié sur les marchés étrangers, par son prix plus bas, vient affecter la rentabilité des projets d'énergies renouvelables. Pour que ça devienne intéressant sur les marchés d'avoir l'émergence d'énergies renouvelables, il faut que ça soit aussi intéressant sur le plan financier. Alors, si on augmente la production de gaz naturel liquéfié, ça vient plomber d'autant la capacité d'énergies renouvelables de prendre leur place sur le marché.

M. Bergeron (Patrice) : On sent que chez vous, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, il commence à y avoir une polarisation, un antagonisme assez fort. Il y a des groupes qui s'organisent pour...

M. Gaudreault : Entre autres à cause de QS.

M. Bergeron (Patrice) : ... pour et contre, là. Vous dites, c'est à cause de la...

M. Gaudreault : Entre autres.

M. Bergeron (Patrice) : O.K. Que vous... ça se radicalise, ça se durcit, c'est quoi? Parce que je sais qu'ils sont allés faire de la mobilisation là-bas, mais j'ai vu qu'il y a des groupes, même sur Facebook, on les entend plus. Il y a des gens qui sont très pour GNL avant, là, mais là ils...

M. Gaudreault : Ce n'était pas comme ça avant. Ce n'était pas comme ça avant le passage de QS. Moi, je trouve que QS a radicalisé le débat de façon... a polarisé le débat de façon importante.

M. Larin (Vincent) : Pouvez-vous développer? De quelle façon?

M. Gaudreault : Bien, parce qu'ils ont grimpé sur des chaises puis ils ont harangué la foule en ne proposant rien en échange, puis je pense que ça polarise le débat. Nous avons présentement des porte-parole, chez QS, qui, au point de départ, polarisent les débats. Donc, en débarquant chez nous, en mettant le poing puis en criant très fort sans proposer d'abord des solutions alternatives pour une région qui souhaite se développer, je pense qu'ils ont contribué à polariser le débat.

Et moi, c'est ce que je reproche à QS dans leur approche en environnement. Ils sont très, très, très polarisants, très confrontants, alors que le défi de la lutte contre les changements climatiques, on va l'atteindre par l'adhésion puis par la conviction et non pas par la polarisation. La polarisation puis la confrontation, c'est le chemin direct vers ce qui est en train de se passer, et moi, je ne pense pas que c'est sain, dans une société, de discuter comme ça. Alors, malheureusement, c'est ce que QS fait.

Maintenant, moi, je continue de plaider que c'est préférable d'expliquer, un peu comme je l'ai fait tout à l'heure, la réalité des marchés, que la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean a beaucoup plus d'avantages, à long terme, à aller vers des énergies renouvelables, vers une technologie du XXIe siècle. Alors, je continue de proposer ça.

M. Bergeron (Patrice) : Vous pensez que c'est encore possible de faire un débat serein là-dessus puis de convaincre des citoyens au Saguenay—Lac-Saint-Jean? Parce que ça semble être... le jello commence à prendre des deux bords, on dirait, là, ou...

M. Gaudreault : Oui. Bien, moi, je travaille à tous les jours pour que le jello ne prenne pas et, à tous les jours, je suis capable de convaincre des gens de la justesse de ma proposition. Moi, je pense que je suis au bon endroit. Je reçois, tous les jours, des témoignages de ce courage que j'ai de dire les choses réelles en vue de l'avenir réel et durable du Saguenay—Lac-Saint-Jean et du Québec. À tous les jours, j'ai des témoignages qui vont dans ce sens-là.

Il y a des gens qui ne sont pas d'accord avec mon idée d'être contre GNL Québec mais qui reconnaissent que je suis cohérent. Et ça, c'est fondamental parce que ça place le débat sur les vraies questions, puis, après ça, il y a de l'écoute pour voir de quelle manière on peut se diriger, comme région, vers un avenir plus vert puis plus prometteur et non pas de polariser en grimpant sur une chaise puis en criant.

M. Bergeron (Patrice) : Il y a Christiana Figueres, qui est une sommité en matière d'environnement, je ne sais pas si vous vous rappelez, à l'ONU...

M. Gaudreault : Je l'ai déjà rencontrée au sommet...

M. Bergeron (Patrice) : À une des COP, là, ou...

M. Gaudreault : Ici, à Québec, là. C'était justement le sommet de Québec sur les changements climatiques. J'ai le petit cordon que j'ai gardé.

M. Bergeron (Patrice) : Bon, voilà, puis elle, elle vient de sortir un ouvrage qui dit qu'il nous reste 10 ans, dans le fond, pour... 10 ans pour dire qu'on réduit, parce que sinon, il sera trop tard, après 10 ans, on va perdre le contrôle dans les changements climatiques. Et elle a un message relativement optimiste dans son ouvrage, là, qu'elle vient de lancer, mais elle dit en même temps : On a 10 ans pour faire la transition parce que, sinon, ça va être une catastrophe.

Comment vous voyez ça, vous, là, la fenêtre que vous voyez, là, pour qu'on fasse la transition?

M. Gaudreault : Bien, je pense que globalement elle a raison et je suis heureux qu'elle dise qu'elle a quand même un... que vous dites qu'elle a quand même un message qui est positif, parce que c'est vrai que les solutions existent. Ça, c'est la bonne nouvelle. On peut voir la vie tout en noir ou on peut voir la vie de façon positive.

Et on en parlait tout à l'heure, avec les énergies renouvelables, les solutions existent. Les États-Unis... écoutez, dans le Colorado... des États du Midwest ont développé une expertise puis une industrie incroyable en matière de production d'énergie solaire, de panneaux, d'éoliennes, aux États-Unis, le pays de Donald Trump. Est-ce qu'on aimerait mieux que Donald Trump ne soit pas là? La réponse est oui. Mais c'est rendu que le marché en énergies renouvelables est plus fort que son obsession aveugle contre la lutte contre les changements climatiques, à Donald Trump. Tant mieux.

Alors, à la limite, ce n'est même plus un discours écologique. Ça devient un discours purement économique qui va faire que de toute façon on va trouver des solutions beaucoup plus intéressantes dans les énergies renouvelables, dans les technologies du XXIe siècle, dans l'économie verte. Alors, au final, je pourrais tenir le même discours contre GNL Québec sans jamais parler une fois de climat puis j'aurais raison quand même, parce que ce ne sont que des raisons purement économiques aussi qui militent pour faire en sorte que c'est un projet qui n'est pas intéressant, GNL Québec, pour le Québec, et notamment pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Donc, pour revenir à votre question sur Mme Figueres, moi, je suis d'accord qu'il faut être lucides quant aux constats sur le plan climatique mais aussi lucides quant aux solutions que nous avons devant nous. Il ne nous appartient qu'à nous, comme Québécois, de saisir ces occasions-là parce que nous avons tout ce qu'il faut pour être le Klondike des énergies vertes renouvelables et de l'économie verte, d'être le leader dans le monde dans ces matières. Alors, c'est ce que je souhaite.

M. Bergeron (Patrice) : Une question sur la course, là, actuellement, vous avez vu les sondages dernièrement. Est-ce que c'est jouer sur la popularité seulement, actuellement? On dirait que les autres candidats vont avoir une grosse pente à remonter si on regarde juste les intentions. Ou ça joue sur le renom des gens?

M. Gaudreault : Écoutez, je serais le premier dans les sondages puis je me battrais de la même manière. Moi, j'ai toujours cru qu'il faut se battre, qu'il faut aller au-devant des gens. Je l'ai fait dans ma circonscription à cinq reprises puis j'ai gagné à cinq reprises. Alors, je ne vois pas pourquoi je ne gagnerais pas encore dans cette course au leadership. On ne gagne pas par des sondages, on gagne par des idées puis par des propositions, et c'est ce que je vais m'atteler à faire dans les prochains mois, et je vais continuer d'aller à la rencontre des membres et des sympathisants du Parti québécois.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que c'est une course qui est inégale, du simple fait qu'il y en a un qui est comme une espèce de vedette de l'humour ou...

M. Gaudreault : Bien, non. Je veux dire, n'importe qui se serait présenté, puis je me serais battu, de toute façon, pour gagner. Il a de la notoriété, mais moi, je pense que les idées que je propose pour l'avenir du Parti québécois et pour l'avenir du Québec sont meilleures. Et je pense que, humblement, mon expérience politique démontre que je suis fiable, et mon expérience politique démontre aussi que je gagne. Ça tombe bien, c'est justement ce dont le Parti québécois a besoin, de quelqu'un de fiable puis de gagner. Alors, c'est ça que j'ai à proposer.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que les outsiders, habituellement, ne sont pas recherchés n'importe où, dans tous les partis, une espèce de figure...

M. Gaudreault : Oui, puis même à l'échelle internationale. M. Trump, à sa manière, est un outsider. M. Macron, un peu, est un outsider également. Écoutez, moi, ça, je vous laisse faire ces analyses-là. Moi, je ne suis pas un analyste. Moi, je suis sur le terrain. Vous m'analysez. Alors, je suis l'objet de l'analyse, comme d'autres politiciens. Alors, moi, je travaille dans le réel, puis le réel, c'est que je veux gagner cette course. Je suis extrêmement confiant de la gagner. Je pense que je propose les idées les plus intéressantes, puis on va se rendre au bout. Merci.

(Fin à 14 h 26)

Participants


Document(s) Related