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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Monday, March 9, 2020, 14 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures dix-sept minutes)

M. Bérubé : Alors, bonjour. En cette veille de budget, il est important pour le Parti québécois de réitérer un certain nombre de préoccupations mais également de propositions qui vont permettre, je l'espère, de convaincre le gouvernement de la CAQ d'aller dans la bonne direction.

Vous savez, on juge d'un gouvernement en fonction de ses choix qu'il fait avec les disponibilités financières dont il dispose. Or, il se trouve qu'il dispose de moyens considérables, dont il n'est nullement responsable, et on va le juger sur sa capacité de bien saisir les priorités des Québécois. Et c'est un test à nouveau, pour le gouvernement de la CAQ, qui sera réussi ou pas demain.

Je réitère que le Parti québécois a fait part de ses propositions pour le budget. Essentiellement, c'est : on veut un budget nationaliste, on veut un budget juste, on veut un budget vert. Ça se décline à travers plusieurs propositions qui visent essentiellement à offrir des services de qualité aux citoyens, à s'assurer d'un Québec plus vert, à s'assurer également que le Québec peut parler davantage en son propre nom, notamment en culture. Toutes ces propositions sont connues, et elles, je l'espère, pourront convaincre le gouvernement de faire des choix appropriés.

Je rappelle que l'argent du budget, ce n'est pas l'argent de la CAQ, c'est l'argent du travail et de l'argent durement gagné des travailleurs du Québec. Et les gens qui se lèvent tôt, qui travaillent dur, qui paient de l'impôt, qui paient des taxes ont besoin de sentir que le gouvernement est au bon endroit, qu'il investit selon les priorités de la population. Donc, je veux rendre hommage aux citoyens du Québec qui nous envoient leurs taxes et leurs impôts, et il en revient au gouvernement de bien les gérer et à l'opposition de faire en sorte de proposer des avenues, je dirais, appropriées en ce sens.

J'ajouterais qu'il y a un contexte particulier, cette année. Vous savez, on a une inquiétude planétaire face à ce virus, ce coronavirus qui s'est muté non seulement dans le nom, mais dans l'augmentation d'inquiétude qu'on retrouve partout sur la planète, y compris au Québec. Il y a de l'anxiété, il y a des gens qui ont peur et avec raison. Et ça va plus loin que ça. C'est des marchés maintenant qui ont peur. C'est la bourse, c'est le gouvernement de l'État de New York, M. Cuomo, qui déclare l'état d'urgence dans un État qui est à quelques kilomètres du Québec, qui est même frontalier du Québec. Et, en ce sens, le budget de demain devrait clairement démontrer non seulement une préoccupation, mais une planification à l'égard de cette épidémie.

Et la ministre de la Santé nous a habitués, depuis quelques jours, à des points de presse réguliers où elle nous fait part de l'état de préparation du réseau de la santé pour ce virus. Alors, est-ce que le ministère des Finances en fera autant, quotidiennement, à partir... d'après le budget? C'est une proposition qu'on fait. Les Québécois sont attachés à leur santé, mais ils sont aussi attachés à leur argent. Alors, qu'on veille sur leur santé, très bien, qu'on donne l'heure juste, qu'on donne toute l'information régulièrement, on applaudit cela, et c'est ce que la ministre de la Santé souhaite vouloir faire à intervalles réguliers.

J'indique aujourd'hui, au nom du Parti québécois, une proposition très concrète : qu'il y ait autant de points de presse du ministre des Finances sur l'état de l'économie du Québec qu'il y en ait en santé.

Et comment ça va pouvoir se vérifier, ce degré de préparation en économie? Bien, à travers le budget. Il est toujours possible, à l'heure où on se parle, pour le gouvernement de modifier son budget, d'être prévoyant, d'avoir de l'argent disponible pour faire face aux intempéries, d'une certaine façon, pour préparer l'économie québécoise, pour pallier aux contrecoups, pour faire en sorte d'intervenir de façon spécifique dans l'économie.

Là, présentement, ce matin, ce que j'ai vu, c'est un ministre des Finances qui, manifestement, patine littéralement parce qu'il n'a pas la même version que son premier ministre, à quelques heures du budget, sur les solutions qui seront prises. Quand on parle du fonds de stabilisation, ça veut dire essentiellement qu'on envoie le message, on télégraphie le message qu'il y aura un déficit. Alors, si on revient à ça, ce n'est pas rien. Le gouvernement du Québec devrait être très clair demain, même dans un préambule, devrait expliquer aussi qu'il s'en va là-dessus.

Donc, le degré de préparation pour faire face à cette crise ne semble pas totalement à la hauteur de ce qu'on aimerait avoir. Alors, le gouvernement sera jugé là-dessus. Mais, au-delà de ça, c'est nous tous qui est à risque, notre économie, nos acquis, notre vivre-ensemble. Ce n'est pas seulement la santé qui va être importante, dans cette crise-là, c'est la gestion de ce qu'on contrôle au Québec, de ce que le gouvernement du Québec contrôle. Quant au gouvernement du Canada, bien, il devrait en faire autant pour protéger l'autre moitié du Québec qu'il contrôle.

Alors, c'est les attentes du Parti québécois et c'est surtout une attitude qu'on veut voir du ministre des Finances. On aimerait qu'il y ait autant de mises au point, de points de presse du ministre des Finances, quant à l'état de santé de l'économie du Québec, que ceux faits par la ministre de la Santé pour rassurer les Québécois quant à l'évolution, là, de ce virus dans notre société et ses conséquences. Voilà.

Mme Gamache (Valérie) : De façon très claire, est-ce que, dans le budget de demain, vous voudriez voir, concernant le coronavirus, de l'aide aux entreprises, un fonds particulier? Les libéraux nous disaient ce matin, par exemple : Bon, ça prend 1 milliard vraiment dédié à ça.

M. Bérubé : Bien, il faut noter les choses, il faut noter... il faut écrire les choses aussi. Vous savez, moi, j'ai un souvenir très clair du budget du Parti québécois post 11 septembre, évidemment, dans un contexte très différent. Mais l'actualité fait en sorte qu'on peut s'ajuster, on peut anticiper, on peut avoir des disponibilités. Le gouvernement, qui a des moyens considérables, dont il n'est pas le responsable, mais il en fait la gestion, devrait considérer ça. Sa première préoccupation ne devrait pas être de s'assurer de sa propre visibilité, mais de la protection des Québécois et, notamment, à travers leur économie.

Donc, quelle forme ça peut prendre? Le gouvernement a énormément de moyens. Alors, moi, je lui demande de tenir compte de l'inquiétude des Québécois. On va applaudir un gouvernement qui est prévoyant, qui protège les Québécois, qui sent l'inquiétude et qui a les marges de manoeuvre nécessaires pour y faire face si c'est le cas. Et, quand je vous dis que l'État de New York, qui est frontalier au Québec, a un gouverneur qui a déclaré l'état d'urgence pas plus tard qu'en fin de semaine dernière, moi, ça m'inquiète.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que, par exemple, en santé, il devrait y avoir... vous souhaiteriez voir des sommes, un budget illimité, par exemple, pour faire face à la crise...

M. Bérubé : Bien, jusqu'à maintenant, on a annoncé ce matin trois cliniques. Moi, je savais déjà qu'il n'y aurait pas de clinique dans l'est du Québec, et j'avais été informé de cela. Est-ce que ça sera suffisant? Est-ce qu'on ne pourrait pas déployer davantage, sur les territoires du Québec, des cliniques où on va tester les gens, on va valider s'ils sont atteints? Moi, c'est une préoccupation que j'ai. Toute la région de l'Est du Québec, encore une fois, est laissée pour compte et d'autres régions aussi.

Pour le reste, évidemment, il faut prendre la parole de la ministre. C'est la seule façon qu'on a de valider l'information. Chaque communication est importante. Il faut dire tout aux Québécois. On est dans un monde où on ne peut plus dire les choses à moitié. En matière de santé publique, il faut tout dire. Les gens sont bien informés. Je pense que le gouvernement du Québec a une responsabilité de tout dire en santé, mais aussi en économie.

Et la nouveauté que je vous amène, aujourd'hui, c'est que le ministre des Finances puisse faire des états de situation de notre économie très réguliers, voire quotidiens, pour nous démontrer comment ça se passe et voir si les mesures qu'il va annoncer seront à la hauteur du défi qu'on va devoir relever.

Mme Gamache (Valérie) : Mais des points de presse en lien avec cette crise-là du coronavirus?

M. Bérubé : Absolument, quant à l'économie. Un point de presse en santé, un point de presse en économie. Est-ce qu'il y a des fermetures d'entreprise? Est-ce qu'il y a des gens qui sont mis à pied? Est-ce qu'il y a de la délocalisation? Est-ce qu'il y a de la pression sur certains quarts de métier? Il va falloir, par exemple, aller chercher rapidement des retraités? C'est ce genre d'élément là où le gouvernement va être capable de s'ajuster. Moi, je veux que les Québécois soient en mesure d'apprécier les mesures qui seront mises en place en économie pour faire face à un péril annoncé. Voilà.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que le gouvernement doit, comme par exemple le gouvernement du Yukon l'a fait, annuler des événements sportifs, que ce soit la compétition de patinage artistique à Montréal, la semaine prochaine, ou... Est-ce qu'on doit aller en ce sens-là, vous pensez?

M. Bérubé : Bon, dans ce cas-là, ce n'est pas un enjeu de notoriété, de visibilité pour l'État, c'est un enjeu de santé publique. Si la santé publique nous dit qu'il y a un risque, il faut suivre ça. Donc, M. Legault a balayé ça du revers de la main, tout à l'heure, il ne faut pas annuler d'événements. Est-ce qu'il est épidémiologiste? J'en doute. Moi, je préférerais me référer aux instances appropriées. Il y a déjà beaucoup de choses qui circulent sur Internet. S'il faut que le premier ministre en rajoute lui-même, on ne s'en sortira pas.

Donc, les meilleures pratiques possibles dans la vie publique, dans les transports en commun, il faut les suivre. Il faut avoir reçu un message. Et, s'il faut annuler des événements, bien sûr.

Là, les Québécois entendent toutes sortes de choses. Ils entendent, par exemple, que les journalistes ne sont plus admis dans la chambre des joueurs. Bien, ce n'est pas le cas en politique. On est toujours en relation, on va se croiser toute la semaine. Alors, est-ce qu'il y a des mesures qui sont toujours celles qui devraient être appliquées? Parfois, ça répond à des critères scientifiques et de santé publique, parfois, c'est de la peur, parfois, c'est du symbole. Moi, je préfère avoir toujours les meilleures pratiques qui me sont proposées par la santé publique.

Mme Gamache (Valérie) : Donc, dans la cour de la santé publique essentiellement?

M. Bérubé : Mais, s'il le faut, oui. Si on considère, par exemple, que d'avoir une foule importante dans un amphithéâtre, par exemple, est problématique pour toutes les personnes qui s'y trouve, bien, bien sûr qu'il ne faut pas hésiter. Il y a de la prévention à faire. Ça se fait ailleurs, ça se fait dans des stades de foot, en Europe, ça se fait en Italie, ça se fait de toutes sortes de façons.

Et, à la base, je pense qu'il faut rappeler aussi que chaque citoyen a un double rôle : le rôle, d'abord, de se protéger lui-même en se lavant les mains, mais aussi en rapportant ce qu'il pourrait voir, ce qu'il pourrait être témoin, de gens qui pourraient représenter... être atteints de symptômes. Alors, ça, c'est notre rôle qu'on a comme citoyens. Mais l'État a un rôle important à jouer, justement sur des événements.  Des organisations pourraient se référer à la santé publique en disant : Croyez-vous que c'est une bonne chose qu'on poursuive? Et, si la réponse vient de la santé publique, moi, je dis oui. Je ne vais pas me substituer aux spécialistes de la santé publique.

Mme Gamache (Valérie) : Merci.

M. Bérubé : Merci.

(Fin à 14 h 27)

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