(Huit heures trente-huit minutes)
M.
Arcand
: Bon
matin à tous. Écoutez, depuis, évidemment, le début de la semaine, je vous vous
rappelle que nous avons demandé au gouvernement de mettre des sommes d'argent
de côté pour le dossier du coronavirus. Nous avons demandé également, depuis le
début de la semaine, d'avoir des directives claires de la part du gouvernement.
Aujourd'hui, ce qu'on constate, c'est que
le nombre de cas de COVID-19 à doublé depuis hier au Québec. On entre dans une
phase d'accélération, et le défi de ce gouvernement, c'est de réussir à
ralentir cette progression. C'est, d'abord et avant tout, le premier défi. Et
il faut éviter un engorgement massif du système de santé. Et il est clair que
le meilleur moyen pour y arriver, c'est le dépistage précoce.
Actuellement, l'analyse des tests de
dépistage sont concentrés dans les grands centres. Un délai de plusieurs jours
semble s'écouler entre le test et l'obtention des résultats. Donc, pour nous,
ce qui est urgent, le plus urgent, c'est de trouver, en fait, les appareils de
dépistage. Ça nous prend plus d'appareils de dépistage au Québec. Qu'arrive-t-il,
par exemple, pour une personne qui habite en région? Combien de temps s'écoule
avant d'obtenir le résultat?
Alors, ce qu'on demande aujourd'hui au premier
ministre, c'est de rassurer la population en s'assurant que des appareils de
dépistage soient disponibles partout au Québec. Le premier ministre doit
également, sans tarder, donner des directives claires, et actuellement il n'y
pas de directives, il y a simplement, au moment où on se parle, des
recommandations.
M. Legault, au début de la semaine, a
semblé prendre la situation à la légère en repoussant du revers de la main, je
vous le rappelle, la possibilité d'annuler les mondiaux de patinage artistique.
Pourtant, hier, la décision a été prise de les annuler.
Encore une fois, le sérieux de cette
situation exige des mesures concrètes et complètes et non pas un traitement à
la pièce. On ne peut pas se permettre, en fait, de vivre ce qui s'est passé au
cours des dernières semaines... Ce que le Québec vit, c'est ce que l'Italie, la
France et d'autres pays ont vécu, et nous sommes simplement, dans ce cas-ci,
quelques semaines en retard.
Ça prend donc des mesures musclées dès
maintenant. Ça prend une directive pour les écoles, pour les garderies, pour
les évènements, pour nos CHSLD. Actuellement, il n'y a aucune orientation qui
m'apparaît très claire, et chacun y va comme il pense. Ça prend donc des
messages clairs pour la population. Le temps est donc à l'action. Il faut
éviter de se retrouver dans une progression qui ne sera pas sous contrôle.
Alors, voilà, c'étaient mes commentaires ce matin.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
M. Arcand, est-ce qu'on doit fermer les CHSLD ou limiter l'accès aux
CHSLD, qui sont des populations à risque?
M.
Arcand
:
Bien, moi, M. Laforest, la première réponse à ça, c'est que je ne
comprends pas que ce ne soit pas la première chose qui... première directive
qu'on aurait dû prendre. Parce que tout le monde sait que, dans ce dossier, ce
sont les personnes âgées qui sont les plus à risque. Alors, je souhaite qu'il y
ait une directive très claire, et, à mon avis, il faut que cette directive-là
arrive très rapidement.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
qu'on doit faire la même chose avec les écoles?
M.
Arcand
:
Écoutez, vos questions sont tout à fait légitimes. La seule chose, c'est que je
ne suis pas un expert, pour commencer, moi-même, à faire les directives. Et
c'est pour ça que, depuis le début de la semaine, on dit au gouvernement :
On a des experts dans le gouvernement, on a des experts en matière de santé
publique, il faut que les experts en matière de santé publique conseillent le
gouvernement et que le gouvernement donne des directives claires à cet effet.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Vous
avez sans doute entendu hier Donald Trump qui ferme la frontière américaine aux
avions qui viennent... aux voyageurs qui viennent d'Europe. Est-ce que vous
pensez qu'on devrait faire la même chose chez nous?
M.
Arcand
:
Moi, tout ce que je peux vous dire par rapport à ça, c'est que ça va
certainement prendre des contrôles plus importants que ce qu'on a actuellement
au Canada. Moi, la crainte que j'ai, très franchement, par rapport à ça, c'est
que les gens passent par le Canada pour essayer de rentrer aux États-Unis. Cette
mesure-là, elle est quand même très radicale. Alors, on ne veut pas se
retrouver où le Canada devient une espèce de passoire de ce côté-là. Alors je
pense que ça prend plus de mesures de contrôle que ce qu'on a actuellement au Canada.
Maintenant, je présume que, lorsqu'il y aura une discussion avec les premiers
ministres demain... j'espère qu'on va prendre des décisions plus musclées à cet
effet.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'on doit limiter l'accès aux lieux publics, par exemple, l'Assemblée
nationale, ou il n'y a pas de directives en ce moment qui ont été données pour
limiter, par exemple, l'accès aux visiteurs qui viennent d'un peu partout dans
le monde? Il y a des groupes qui viennent souvent de pays...
M.
Arcand
: Je
pense qu'il faut être prudent. Je ne sais pas jusqu'où il faut aller, mais c'est
pour ça qu'on demande des directives, c'est pour ça qu'on dit : Il faut
que les gens de la santé publique nous disent clairement qu'est-ce que ça prend
exactement. Vous savez, est-ce que c'est 50 personnes, des rassemblements
de 50 personnes, de 100 personnes, de 150 personnes? Où est la
ligne? De quelle façon on doit tracer cette ligne-là? Moi, j'ai une série
d'activités, dans les prochains jours et les prochaines semaines. Est-ce que je
fais ces activités ou je ne les fais pas? Nous, on doit se fier et on va se
fier, dans chacune de nos décisions, aux recommandations de la santé publique.
M. Lacroix (Louis) : Là, ce
que vous dites, c'est que c'est un peu un flou, là. Je veux dire, même malgré
la conférence de presse, hier, M. Arruda qui a donné certaines recommandations
à faire à la population, garder une saine distance entre les gens, etc., vous
considérez, vous, qu'il y a une espèce de flou, là, qui existe sur...
M.
Arcand
: Il
y a un flou très clair. Jusqu'ici, je n'ai pas vu des directives, j'ai vu des
recommandations. Et il y a une différence très fondamentale entre des
recommandations et des directives.
Mme Lévesque (Fanny) : Au
niveau des directives, je comprends que ce n'est pas vous qui les élaborez,
mais hier, quand même, le ministère de l'Éducation a dit avoir émis une
directive pour les élèves qui revenaient de vacances, pour les voyages
scolaires. Est-ce que, donc, on comprend que ce qui été demandé à ce stade-ci
par directives, à votre avis, ce n'est pas suffisant pour les écoles?
M.
Arcand
: C'est
parce que le problème, actuellement, c'est que c'est du cas par cas. Vous
savez, l'hôpital Sainte-Justine décide telle chose, telle école fait autre
chose. Et moi, je peux vous dire, hier, je parlais à ma fille, qui a quand même
trois enfants, et ma fille me dit : Écoutez, je ne sais pas quoi faire;
est-ce que j'envoie ma fille à l'école?, il y a telle autre école qui a fait
telle chose, il y a une autre école qui fait autre chose, je ne sais pas trop
quoi faire. Moi, je sais que... j'ai un bureau de comté, les écoles, les
personnes âgées nous appellent sans arrêt, dans les bureaux de comté, parce
qu'ils ne savent pas exactement ce qu'ils doivent faire.
Alors, c'est pour ça que moi, depuis le
début de la semaine, les questions que j'ai posées à M. Legault, dans un
esprit non partisan parce que c'est un dossier qui ne doit pas être partisan...
les questions qu'on a posées à M. Legault, ce sont des questions très
légitimes de dire : Écoutez, il faut qu'on ait des directives très claires
dans les établissements, particulièrement, qui sont sous votre responsabilité.
Le Modérateur
:
Mylène Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour, M. Arcand. Mais avez-vous confiance, justement, dans les
recommandations qui ont été émises par le directeur national de la santé
publique du Québec?
M.
Arcand
: Oui.
Le directeur de la santé publique au Québec me semble quelqu'un de compétent. Mais
je pense qu'il doit être plus précis dans ce qui doit être fait parce que, très
honnêtement, la population a de la difficulté à comprendre, actuellement,
qu'est-ce qu'elle doit faire au moment où on se parle. Les gens, ce qu'ils
savent, c'est qu'il faut qu'ils appellent le 8-1-1, et l'autre élément qui,
encore une fois, est important... Parce que le nerf de la guerre, à partir de
maintenant, c'est de s'assurer, là, que ça ne s'étende pas de la même façon que
ça s'est fait, entre autres, en Italie.
Alors, il manque d'appareils, ça prend
plus d'appareils pour faire les analyses nécessaires. Actuellement, on va faire
une prise de sang, on envoie ça dans un centre d'experts, les résultats
prennent du temps, etc. M. Legault nous a dit : Écoutez, moi, j'ai
l'argent qu'il faut... ce n'est pas un problème d'argent, on a l'argent qu'il
faut. Bien, je pense que ça prend clairement, dans les régions du Québec, les
appareils de dépistage parce que c'est sûr qu'ils vont recevoir de plus en plus
d'appels. Alors, je pense que c'est ça qui doit être fait.
Mme Crête (Mylène) :
Est-ce que vous ne craignez pas d'alimenter une certaine panique en comparant
la situation du Québec à celle qui prévalait en Italie il y a quelques
semaines?
M.
Arcand
:
Bien, écoutez, au début de la semaine, on disait : Ah! au Québec, le
risque est très faible, etc. Le nombre de cas commence à augmenter, et, vous
savez, c'est quand la situation n'est pas devenue hors contrôle qu'il faut
agir. Parce que, si on n'agit pas, c'est là que la situation devient hors
contrôle. Alors, moi, je ne veux pas établir ici un élément de panique, mais
une chose est claire, c'est qu'il faut prendre des décisions solides, il faut
qu'il y ait des directives claires.
Le Modérateur
:
Pierre-Olivier Zappa, TVA.
M. Zappa (Pierre-Olivier) :
Bonjour, M. Arcand. Question sur la nouvelle qui est tombée hier soir.
Éric Martel quitte Hydro pour Bombardier. Est-ce que c'est une bonne
nouvelle pour Bombardier de pouvoir compter sur ce nouveau gestionnaire?
M.
Arcand
:
Bien, écoutez, je connais M. Martel parce que c'est moi qui l'avais, à
l'époque, nommé à la tête d'Hydro-Québec. Alors, écoutez, il a pris une
décision qui est la sienne. Maintenant, pour la suite des choses, je pense que
ce qui est important, c'est que Bombardier continue de fonctionner, même si,
évidemment, ils ont été amputés de plusieurs divisions, mais M. Martel est
quelqu'un qui, je pense, avait une connaissance de Bombardier.
Moi, je vous dirais que j'ai une
inquiétude dans ça. C'est que M. Martel avait amené à Hydro-Québec plusieurs
personnes qui venaient de Bombardier. Alors, est-ce que plusieurs personnes
d'Hydro-Québec vont quitter pour suivre M. Martel chez Bombardier? Je pense que
le gouvernement devra s'assurer, là, qu'on trouve, évidemment, la meilleure
personne pour diriger Hydro-Québec et également s'assurer, là, qu'il n'y a pas
trop de déplacements de cadres.
M. Zappa (Pierre-Olivier) :
Comment pourriez-vous qualifier le legs, l'héritage d'Alain Bellemare?
M.
Arcand
:
Écoutez, je pense que M. Bellemare a hérité d'une situation qui était
difficile. Il a fonctionné, je dirais, au meilleur de sa connaissance.
Aujourd'hui, on se retrouve avec une division de Bombardier sur laquelle je
pense que plusieurs analystes auront l'occasion de faire, je dirais, des
commentaires sur la performance comme telle de M. Bellemare. Moi, ce qui est
important à ce stade-ci, c'est de m'assurer que Bombardier, dans ce qui reste
de Bombardier, fonctionne correctement.
M. Zappa (Pierre-Olivier) : ...juste
une autre question sur Hydro-Québec. Quel profil pour le prochain dirigeant?
M.
Arcand
:
Bien, ça prend quelqu'un qui est rassembleur. J'ai vu un sondage, il y a
quelques semaines, qui disait que les employés d'Hydro-Québec voulaient être
mieux consultés, mieux informés. Je pense que ça prend quelqu'un de
rassembleur. Ça prend quelqu'un qui a quand même des connaissances minimales
sur le plan technique, également, et une bonne personne, évidemment, au niveau
de la gestion. On parle quand même de près de 20 000 employés à
Hydro-Québec. Et je pense également qu'il y a une des choses qu'on avait
demandée en 2015 à M. Martel, c'est de s'assurer que le service à clientèle
soit amélioré à Hydro-Québec. Et donc je pense que ça doit être une
préoccupation de la future présidente ou du futur président d'Hydro-Québec.
Le Modérateur
: Mathieu
Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Bonjour,
M. Arcand. Situation quelque peu cacophonique hier au salon bleu. Avez-vous
toujours confiance en Marc Picard?
M.
Arcand
:
Écoutez, notre confiance est ébranlée, clairement, notre confiance est ébranlée
au moment où on se parle. Et aujourd'hui je suis ici pour parler du coronavirus,
là, je pense que, dans l'esprit de la population, c'est ce qui est le plus
important, mais il est clair que ce qui s'est produit hier n'était pas beau à
voir.
M. Dion (Mathieu) : Pourquoi
elle est ébranlée, votre confiance?
M.
Arcand
:
Bien, elle est ébranlée parce que clairement, hier, on avait un vote qui a été
même, je dirais, appuyé par des députés caquistes, en plus, c'était clair. Et
donc la décision a fait en sorte que notre confiance, au moment où on se parle,
est ébranlée.
M. Dion (Mathieu) : Il a
manqué à son devoir de neutralité?
M.
Arcand
: Notre
confiance est ébranlée. Je n'en dirai pas plus à ce stade-ci, là, je suis ici
pour parler du coronavirus. Mais il est clair que notre confiance est
clairement ébranlée, et il y aura, j'imagine, des suites à ça.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon, Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour, M. Arcand. Vous dites, donc : Il n'y a pas assez d'appareils de
détection, il n'y a pas de directives claires, d'une école à l'autre ou d'un
service de garde à l'autre, les consignes ne sont pas les mêmes. Vous avez
l'impression, finalement, que le Québec et, voire même, par extension, le Canada,
face à la situation de la COVID-19, est désorganisé?
M.
Arcand
: Il
n'est pas assez organisé, clairement. J'ai eu l'occasion de le dire parce qu'à
tous les jours on voit que le nombre de cas augmente, alors à partir du moment
où le nombre de cas augmente, il est clair que la première chose qu'il faut
faire, c'est de s'assurer, justement, qu'on ait ces appareils de dépistage là.
Et les appareils de dépistage vous permettent d'avoir un résultat rapide. C'est
ça que ça prend. Actuellement, on passe des tests, on les envoie à l'extérieur,
et ainsi de suite. Ce n'est pas assez rapide. Je pense que, quand on voit ce
qui s'est passé dans plusieurs pays qui ont réussi à diminuer ça, c'est que
véritablement les tests de dépistage ont été faits rapidement.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
avez vu que le premier ministre, ce matin, n'accordera pas son habituelle mêlée
de presse. Il a décidé, plutôt, de tenir une conférence de presse avec la ministre
de la Santé puis le directeur national de santé publique. Vous-même, ce matin,
vous n'êtes pas en mêlée de presse, vous faites plutôt un point de presse, vous
êtes à bonne distance des journalistes. Est-ce qu'il y a là-dedans une certaine
notion d'exemplarité que vous essayez de donner?
M.
Arcand
:
Bien, d'abord, on essaie d'être responsable, on est des gens responsables. Je
pense que ce qui est important, c'est de prendre les mesures pour faire en
sorte, justement... On dit toujours : Il y a toujours, dans la vie, un
principe de précaution. Alors, je pense que c'est important d'avoir,
particulièrement dans le cas du coronavirus, un principe de précaution. Ce qui
est important, cependant, c'est que le premier ministre, évidemment, continue
d'être accessible et qu'on continue d'avoir de la transparence dans ce
dossier-là.
M. Gagnon (Marc-André) :
Merci.
Le Modérateur
:
Jocelyne Richer, LaPresse canadienne.
Mme Richer (Jocelyne) :
Bonjour, M. Arcand. J'aimerais avoir votre appréciation sur les mécanismes
mis en place par le gouvernement pour gérer cette crise. Il me semble qu'une
crise de cette ampleur-là, habituellement, on crée une espèce de cellule de
crise qui se réunit tous les jours, qui est efficace. Or, ce que fait le gouvernement
depuis des semaines, il existe plusieurs comités, le premier ministre a annoncé
un nouveau comité de vigilance économique, hier, il y a un comité géré par le secrétaire
général, il y a une cellule de crise gérée par la ministre McCann avec
M. Arruda, il y a un comité interministériel. Est-ce que tous ces gens-là
se parlent? Est-ce que vous trouvez que c'est la façon correcte de gérer cette
crise-là ou si vous revendiquez un autre genre de cellule de crise?
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire que d'avoir une cellule de crise, c'est la bonne façon de
faire. La seule chose que j'ai trouvée, moi, depuis le début de la semaine,
très honnêtement, c'est que M. Legault semblait au départ prendre ça à la
légère dans le sens où il espérait que ça passe. Il disait : Ah! il n'y a
pas beaucoup de cas au Québec, le risque est faible; ah! bien là, on verra ce
qui va se passer. Et, si le premier ministre du Québec ne prend pas ça avec
sérieux et avec véritablement, là, un engagement très ferme... Vous savez
comment c'est, un appareil gouvernemental. C'est énorme. Vous avez des
ministères, vous avez de gros ministères comme l'Éducation et la Santé, et
toutes ces machines-là ont besoin d'avoir, au plus haut niveau, quelqu'un, là,
qui va vraiment être en mesure de donner les directives qu'il faut.
Mme Richer (Jocelyne) : Il y
a un test de leadership, selon vous, là, avec cette crise-là?
M.
Arcand
:
Bien, c'est-à-dire qu'il faut que le premier ministre prenne le dossier
personnellement en main. C'est une crise quand même importante que l'on vit
actuellement. Et surtout, ce qui est important actuellement, c'est qu'elle n'est
pas, au moment où on se parle, hors contrôle, mais elle pourrait rapidement le
devenir. Et donc c'est à ce moment-ci que le premier ministre doit faire preuve
de leadership.
Le Modérateur
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : So, Mr. Arcand... Hi, good morning. For Premier Legault, at this
point, with COVID-19, this crisis... because the level of... well it's now a
pandemia. But, so you said that it's a leadership test?
M.
Arcand
: Well, I think that, at this particular
stage, it is clear that the situation in Québec could easily get out of
control. And that's why we have been asking the Premier to come up with precise
actions, with plans. I think people who work in schools, who work in hospitals
need to be well equipped in all the ways possible. So I think that this is what
we need from the Premier, it's this kind of leadership, yes.
Mme Senay (Cathy) : But, even for you, with activities coming up in your own riding,
how do you feel about this personally?
M.
Arcand
: Well, I think that I'm going to have...
You know, on these particular issues, what I expect is that the authority in
the health sector who are going to give the kind of advise that people need...
The question right now is that people don't know exactly what to do or not to
do. There has been recommendations, there have been individual initiatives, but
there is no clear directions, and this is what I've been asking the Premier
throughout this week.
Mme Senay (Cathy) : What do you mean exactly? Because civil servants cannot travel for
professional reasons now, personally, like, they have to follow directives. So
there are guidelines in place, but you think it's not enough?
M.
Arcand
: It's not enough. And even today, you
know, the Federation of doctors has been asking specific actions. What we need
to do is that... to understand is that, in the future, the gatherings, for
example, the meetings we have, how many people, for example? Is it 50, 100,
150? You know, these are the kind of guidelines that we need, clearly.
Le Modérateur
:
Stéphane Giroux, CTV.
M. Giroux (Stéphane) : Mr. Arcand, thank you. Yesterday, last night's announcement by the
U.S. President pretty much closes de U.S. borders. Are you afraid that this
decision could have a serious impact on the Québec economy, especially on the
short term? Even though the Canadian... Canada to USA border is not closed,
there is... I'm not saying that there is a risk it will get to that, but it
totally changes the dynamic now, the world dynamic.
M.
Arcand
: Absolutely. It is certainly an element
that generates concerns on our part. You know, the Québec economy is really
dependant on what goes on in the United States. So, when you see that the Dow,
for example, has been down by almost 20 %, in the last two to three weeks,
I think clearly there is a sign of tough things to come. So, we look at this
situation. And this is why we have been asking... Mr. Leitão, last Monday, has
been asking $1 billion to make sure that we would be able to help the economy
of Québec. Because there is going to be turbulence for sure.
Le Modérateur
:
Raquel Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Concerning Trump, was that the right decision, do you think, or did
he overreacted?
M.
Arcand
: It's difficult for me to... You know, I
don't have all the facts in front of me, so it's very difficult for me. My only
comment on this is that we're going to need probably, in Canada, a bit more
control. I think that, you know, the general consensus right now is that it's
been quite harsh on the part of the... on the President. And, in Canada, we
need certainly stricter controls. But to what extents, it's tough for me to
answer specifically to that question.
Mme Fletcher (Raquel) :
And you mentioned you wanted clear directives on
public gatherings or places where people get together, how many people.
Yesterday, Mr. Legault said that local festivals, local gatherings like that
will continue because there isn't as big of a risk as with international
events. Do you agree with that or do you think we should start looking local
events?
M.
Arcand
: Again, in this case, I'm going to be
listening to what... And that's what I've been asking. We're going to be
listening to what the health authorities in Québec who are clearly the most
competent people to come up with those directions. I think this is what we need
right now. So, exactly, this is what we have been
asking since the beginning of the week.
Le Modérateur
: Philippe Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Would you go as far as to say... We know that, obviously, there's
been no transmission of COVID in Québec. It's all people who have been traveling, who came back, the nine
cases. Do you think we need to be doing more systematic testing of people in Québec in general?
M.
Arcand
: Yes, we need
more testing. We need to make sure that we have the necessary material. I think
we don't have the necessary material at this particular stage. And the name of
the game in that is that we need to track rapidly the people who are infected
because it can go on and on very rapidly, as we have seen in other countries.
So, this is what we have been asking, and this is the right time to do it, it's
not when the situation gets out of control. We need to do it very rapidly and
right now.
M. Authier (Philip)
: Should everybody getting off a plane be tested?
M.
Arcand
: Again, I'm not
going to call specifically what needs to be done. I think it's a question that
should be asked to the health authorities, and we should understand those
guidelines and make sure that we respect that.
Mme Senay (Cathy) : I just would like to have your reaction, M. Arcand, about this
petition going around at Concordia University, calling for in-person classes to
be cancelled, and it has over 5 000 signatures. Is it the type of
ripple effect you have in mind when you think that guidelines aren't clear
enough?
M.
Arcand
: Exactly. These are all individual
initiatives. And you would be surprised to hear the number of calls we're
getting in our office ridings from people who say : Well, we don't know
exactly what to do. How come some centers for seniors... You have still people
that are running around, for example, and, you know, there doesn't seem to be
any restrictions to what's happening. And that's why we've been calling for
that.
Le Modérateur
:
Merci.
M.
Arcand
: O.K. Thank you.
(Fin à 9 h 2)