(Treize heures trois minutes)
Le Modérateur
: Alors,
chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur
la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec,
M. François Legault, est aujourd'hui accompagné de la ministre de la Santé
et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du directeur national de
la santé publique, Dr Horacio Arruda.
M. le premier ministre, à vous la parole.
M. Legault : Merci beaucoup.
Bonjour, tout le monde. Avant de faire le bilan de la journée, je voudrais dire
quelque chose aux Québécois.
D'abord, je veux vous dire que je
comprends que certains, certaines soient stressés. C'est normal parce qu'habituellement
on n'a pas des enfants à la maison. Les aînés reçoivent de la visite, là, n'en
reçoivent pas. Je sais qu'il y a des travailleurs qui ont perdu leur emploi
puis se demandent quand et s'ils vont retrouver leur emploi. Je sais qu'il y a
des entrepreneurs aussi qui ont bâti des entreprises toute leur vie puis que,
là, ils se disent : Est-ce que j'ai tout perdu ce que j'ai bâti? Donc,
c'est normal d'être stressé. On va s'occuper de ces problèmes-là autant que
possible dans les prochaines semaines.
Mais la priorité, pour les trois prochaines
semaines, c'est d'éviter la contagion, c'est éviter de propager davantage ce
virus. Donc, on a pris des mesures fortes, des mesures rapides justement pour
essayer que ça dure le moins longtemps possible. Donc, je vous comprends de vivre
des situations stressantes. C'est juste normal. Mais ce que je veux vous dire,
c'est que tout ça, c'est temporaire. On n'est pas pris là-dedans pour toujours,
là. C'est temporaire. Puis plus on va agir avec force, plus vite on va pouvoir
sortir de la situation.
Donc, le bilan de la journée. On a
maintenant 1 013 cas confirmés, une augmentation de 385, on a
67 personnes hospitalisées, une augmentation de 22, 31 personnes
aux soins intensifs, une augmentation de 11, et on reste toujours à
quatre décès, donc aucune augmentation, 2 500 personnes qui
attendent les résultats d'un test au cours des deux prochains jours,
12 200, déjà, qui ont reçu un test négatif.
Bon, je veux revenir sur les mesures qu'on
a annoncées hier pour fermer tous les commerces, toutes les entreprises qui n'offrent
pas des services ou des biens essentiels. Je veux dire aux dirigeants d'entreprises,
aux entrepreneurs que je comprends votre frustration. On a eu beaucoup d'appels
hier. On est en train d'ajuster la liste. Et, entre autres, je pense à
certaines entreprises manufacturières, comme les alumineries. Je comprends très
bien qu'il faut garder une certaine activité minimum pour que ces usines-là
puissent repartir le 14 avril. Donc, on comprend ça puis on accepte ça.
Donc, je veux juste vous dire, là, je comprends
que plusieurs sont frustrés. Mais en même temps c'est important de répéter
pourquoi on fait ça, pour protéger la vie de beaucoup de personnes. Donc, ce
sont des mesures qui sont dures pour les entreprises. C'est certain que ça va
faire mal à l'économie. Ça va faire mal aux entreprises. On va s'occuper autant
que possible des entreprises par la suite. On va regarder, avec certaines
compagnies manufacturières, les activités minimums que vous pouvez garder pour
être capables d'être prêts à repartir quand ça va être le temps de repartir.
Hier soir, j'ai eu une conférence
téléphonique avec M. Trudeau et avec les premiers ministres des autres
provinces. Je suis intervenu sur trois sujets. Premier sujet, j'ai répété
à M. Trudeau que la priorité des priorités, c'est l'équipement médical, surtout
l'équipement pour faire des tests. Il faut être certain qu'on ait assez
d'équipements, dans les prochaines semaines, les prochains mois, pour
continuer, pour faire plus de tests auprès des personnes. Ça, c'était le
premier sujet. On travaille ensemble sur les approvisionnements.
Deuxième sujet, parce qu'on a beaucoup de
questions, les chèques, les chèques d'assurance-emploi qui seront donnés à ceux
et celles qui ont perdu leur emploi, incluant les travailleurs autonomes, qui, habituellement,
n'ont pas le droit à l'assurance-emploi, qui, là, vont avoir droit à un
montant. Bon, M. Trudeau m'a dit que les chèques vont être disponibles le
6 avril. Ça, c'est dans deux semaines. On est en train de regarder, de
notre côté, du côté du gouvernement du Québec, ce qu'on peut faire pour les
personnes qui vont avoir besoin de liquidités avant le 6 avril. Je
comprends, là, qu'il y a le 1er avril, il y a la nourriture à acheter.
Donc, certaines personnes ont perdu leur emploi, n'ont pas de montant
d'accumulé. Donc, on travaille là-dessus.
Bon, le troisième sujet que j'ai abordé
avec M. Trudeau, c'est la loi fédérale sur les mesures d'urgence. Bon, j'ai
dit à M. Trudeau que, selon moi, c'est prématuré d'adopter cette loi-là.
Et j'ai dit à M. Trudeau que, dans tous les cas, c'est important que le
Québec garde toute la flexibilité, puisse choisir rapidement toutes les mesures
qui sont appropriées à la situation du Québec. Je comprends que, dans une situation
idéale, on pourrait prendre le temps de tout uniformiser dans toutes les
provinces, mais la situation est différente d'une province à l'autre. Puis, je
pense, c'est important que le Québec garde toute la marge de manoeuvre, toute
la flexibilité pour mettre en place des mesures rapidement. Donc, c'est ce que
j'ai dit à M. Trudeau.
Maintenant, je reviens aux consignes de
base, là. Peut-être qu'il y a des gens — j'ai vu ça sur les réseaux
sociaux — qui avaient peut-être... C'est moi qui s'est probablement,
là, mal exprimé. Donc, je veux être très clair. Tous ceux qui ne travaillent
pas dans les services essentiels doivent rester à la maison, ça, c'est clair,
mais peuvent sortir, un, bien sûr, pour aller chercher de la nourriture, deux,
aider des personnes de 70 ans et plus à aller chercher de la nourriture pour
eux autres, pour les personnes de 70 ans et plus. Et c'est possible d'aller
prendre une marche aussi. C'est même bon pour la santé, bon pour le moral. Il
faut juste rester à deux mètres — ceux qui ont les anciennes mesures,
là, c'est six pieds, ça — des autres personnes. Mais vous pouvez
aller prendre une marche. Il y a une restriction dans les résidences de
personnes âgées, où on demande, quand vous sortez, d'être supervisés. Pourquoi
on fait ça? Parce qu'il y a des personnes qui habitent des résidences de
personnes âgées, qui ont peur quand ils voient d'autres résidents sortir. Ils
ont peur que ces personnes-là ramènent le virus dans la résidence. Donc, c'est
pour rassurer tout le monde qu'on dit : À partir de maintenant, être
supervisé si on fait des sorties.
L'autre point qui est important de
mentionner, ce n'est pas le temps de faire des soirées, des soupers avec votre
beau-frère, votre grand-père, vos amis. Ce n'est pas le temps. On se reprendra
une fois que ça sera fini. Mais là ce n'est pas le temps de faire ça. C'est la
pire chose qu'on puisse faire.
Je termine en, encore une fois, remerciant
tous les Québécois. On voit qu'il y a beaucoup de solidarité. Il y a beaucoup
de gens qui nous demandent aussi où ils peuvent aller aider. Et Jean Boulet est
en train de préparer un site Web, un portail Web où on va pouvoir mettre, dans
chaque région, les organismes qui manquent de bénévoles puis où les gens qui
veulent être bénévoles vont pouvoir s'inscrire. Donc, on devrait, au cours des
prochains jours, être capables de mettre ça en place, là, donc, très rapidement.
Puis, bon, c'est impressionnant de voir toute la solidarité des Québécois, puis
moi, je vous remercie.
Puis je termine avec la même phrase que je
répète depuis le début. Plus vite on va réduire les contacts physiques, plus on
va réduire la contagion, plus on va sauver des vies puis plus vite on va
revenir à une vie normale. Donc, je vous remercie infiniment pour votre grande collaboration.
Je compte sur vous. Et, comme le dit un organisme, là, ça va bien aller.
Le Modérateur
:
Voulez-vous dire quelques mots en anglais ou on passe aux questions maintenant?
M. Legault : Oui. Une chance
que vous êtes là.
I know we're going
through difficult times. I know it's stressful for businesses, for workers, for
families, for elderlies. We have to remember that all this is temporary. We are
all in this together. Quebeckers will help each other get through. We will
continue to adjust the list of essential services. We're putting our economy on
pause, but we're preparing to better restart it. In the meantime, everybody
must respect public health instructions. The faster we'll limit contagion, the
faster we'll save lives and return to a normal life. Thank you.
Le Modérateur
: Alors, maintenant,
pour la période des questions en français, on va débuter aujourd'hui avec
Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : M.
Legault, est-ce que vous comptez imposer des amendes à ceux qui ne
respecteraient pas les consignes, entreprises et individus?
M. Legault : On n'est pas
rendus là. On compte sur la bonne foi. Les policiers sont là pour informer tout
le monde, que ce soient des individus, des entreprises. Donc, moi, je compte
sur la bonne foi de tout le monde pour le plus de temps possible.
M. Bossé (Olivier) : Qu'est-ce
qu'on fait avec les enfants en garde partagée?
M. Legault : Bon, j'ai abordé
le dossier. Ce n'est pas simple. Mais j'ai le goût de vous répondre ce que le
Dr Arruda m'a dit. Le parent qui est le plus sévère, c'est peut-être celui qui
devrait garder les enfants. Mais il faut… Peu importe, là, idéalement, c'est
que l'enfant reste avec le même parent. Mais je peux comprendre qu'il y a des
parents qui veulent voir leur enfant. C'est juste important de respecter les
consignes. Donc, toutes les consignes du Dr Arruda, là, il faut les respecter.
Je ne sais pas si vous voulez me redire ce
que vous m'avez dit.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, peut-être. Dans les faits, disons, un exemple, là, puis n'oubliez pas que
la question est en fonction des principes, hein, des parents dont les enfants
se déplacent d'une place à l'autre, mais qui vont laisser les... vont
surveiller ce qui se passe de la même façon, c'est moins problématique. Et, si
jamais on... Vous savez, des fois, nous autres, les gars, on est moins sévères,
là. On pourrait dire : Bien, il est sorti ce soir, il est allé à un party,
puis, bon, je n'ai pas... Voyez-vous? Je donne un exemple, là. Moi, je serais
plus sévère que ma conjointe. D'ailleurs, ça, c'est différent, mais ça dépend
des personnes.
Alors là, c'est une question de jugement. Puis
je pense que c'est une question aussi que les parents peuvent gérer entre eux.
Il n'y a pas de recette miracle. Vous savez, des pandémies comme ça, on n'en a
pas vécu puis on n'a pas fait des études, d'analyse. Puis je pense qu'il faut
aussi... Les gens sont assez intelligents, à mon avis, pour comprendre. Ce
qu'on veut dire, c'est qu'il ne faudrait pas que le jeune, à un endroit, aille
à un party, qu'il revienne la semaine d'après chez sa mère puis qu'il contamine
la mère puis la grand-mère, si la grand-mère vit avec la mère. Vous voyez le
genre de... Je pense, on se fie au bon jugement des personnes.
Le Modérateur
:
Maintenant, Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous. Il y a beaucoup, beaucoup d'inquiétudes dans le réseau de la santé. Vous
en êtes conscients. Vous êtes sûrement débordés de courriels. Ce qu'on dit, c'est
que les consignes ne sont pas les mêmes d'une région à l'autre, d'un centre
hospitalier à l'autre. Entre autres, pour les masques, les fameux
masques N95, qui protègent le mieux, est-ce qu'il y en a assez? Est-ce
qu'il y en a suffisamment pour toutes les régions?
Mme McCann : Oui, il y en a
assez pour toutes les régions. On révise à chaque jour, et les consignes sont
transmises à toutes les régions, à tous les établissements du Québec. Ce sont
les mêmes consignes. Et il y a un groupe qui travaille là-dessus à chaque jour
et ça doit être uniforme. Il y a des rappels. Le sous-ministre est en lien avec
l'ensemble des P.D.G. tous les jours. Et évidemment, là, vous savez ce que
c'est, hein, il faut vraiment s'assurer que c'est bien implanté partout. Puis
les questions qu'on a actuellement, c'est normal. On les résout, d'ailleurs,
hein? Il y en a eu au niveau de l'urgence, un protocole, là, qui a été revu
hier complètement. On a donné des nouvelles instructions à travers tout le
Québec. Il y a un protocole qui est en train d'être revu au niveau de
l'ophtalmologie, des ORL. Ça se fait maintenant à la vitesse de l'éclair.
Mais moi, je veux vous dire quelque chose
par rapport aux travailleurs de la santé avec les consignes qu'on donne pour la
population. Moi, je pense que les travailleurs de la santé ont besoin de sentir
l'appui de la population. Et l'appui de la population, c'est que chacun d'entre
nous, on fasse de la distanciation sociale, et qu'on se lave les mains, et que
les travailleurs de la santé sentent que la population est derrière eux, qu'on
leur envoie des messages dans ce sens-là en faisant exactement ce que notre
directeur national de la santé publique nous demande de faire. Mais, pour ce
qui est de la protection des travailleurs de la santé, moi, je peux vous
assurer qu'on y voit tous les jours et toutes les heures du jour.
M. Laforest (Alain) :
Justement, dans les urgences, vous nous dites que les protocoles ont changé.
Une des inquiétudes qui a été partagée, entre autres, par le président de l'association
des urgentologues, c'est de dire qu'il y a des gens qui passent à travers les
mailles du filet. Est-ce que vous avez l'intention de resserrer les règles pour
l'accueil des gens dans les centres hospitaliers?
Mme McCann : C'est clair que — on
a eu des discussions justement aujourd'hui là-dessus, là — toute
personne qui se présente dans une urgence, qui a des a des symptômes
infectieux, hein, de la fièvre, de la toux, des maux de gorge, de la gastro,
elle doit recevoir un masque qu'elle va porter, elle doit se laver les mains.
Alors, ça, c'est uniforme à travers le Québec. Et on s'assure… Et on a ce qu'il
faut en termes de masques chirurgicaux pour donner ces masques au personnel,
certainement, mais aussi aux patients qui arrivent avec des symptômes
infectieux.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. le premier ministre, M. Arruda, Mme McCann. Il y a une personne qui m'écrit,
qui est aux prises avec la COVID-19, qui fait partie des 1 000 quelques
cas, là, qui ont été identifiés, qui est à la maison avec des symptômes, fait
de la fièvre, migraine, etc., perte d'odorat, tout ça. Elle a tous ces
symptômes-là, mais elle s'inquiète de ne pas avoir de suivi. Personne ne l'a
appelée. Il n'y a pas d'infirmière qui l'appelle, pas de médecin qui va la voir
ou quoi que ce soit. Quel est le suivi auquel les personnes qui sont à la
maison, identifiées avec la COVID-19, porteurs de la COVID-19… quel est le
suivi qu'on fait chez ces gens-là?
M. Arruda (Horacio)
: Bien,
écoutez, il faut comprendre que, quand on les retourne à la maison, c'est qu'au
moment où ils sont évalués ils n'ont pas nécessairement de besoin d'être hospitalisés.
Par contre, si leur état clinique se détériore, ils doivent rappeler pour être
en mesure… parce que c'est sûr que… Voyez-vous, une chose en termes de suivi,
là, il n'y a pas nécessairement de traitement. Il n'y a pas de vaccin. Il n'y a
pas de médication spécifique. Les gens peuvent peut-être prendre des
médicaments pour avoir moins mal à la tête, puis etc. Mais, si leur fièvre se
détériore, au moindre, je dirais, symptôme, là, je vais vous le dire, puis, je
pense… Imaginez-vous si on fait un suivi, on vient le matin, ça va bien, puis,
le soir, ça va moins bien… Il faut que ces gens-là téléphonent pour être pris
en charge, pour avoir une réévaluation, parce que ça… Imaginez que l'infirmière
viendrait à tous les jours puis qu'elle constaterait la même chose, mais que
c'est dans la nuit que ça se passe… Le message à dire aux personnes, c'est que,
si vous n'êtes pas bien, si vous vous détériorez par rapport à la situation
antérieure, bien, vous appelez pour être réévalué.
Mme McCann : Mais je réitère
aussi ce que j'ai dit il y a quelques jours, que nos médecins, dans les
cliniques médicales, sont par téléphone de plus en plus, hein, et même par
téléconsultation. Alors, ces personnes-là, si elles ont un médecin, elles
peuvent l'appeler si elles ont des inquiétudes, hein? On va leur répondre. Si
elles n'ont pas de médecin, elles peuvent appeler une clinique dans leur
voisinage. Alors, on ne les laisse pas, là, en plan. Elles ont la possibilité,
certainement, d'appeler leur médecin, leur clinique ou une clinique dans leur
voisinage. On va leur répondre.
M. Lacroix (Louis) : Deuxième
question. Je me fais le porte-parole de gens qui travaillent dans la santé. Ça rejoint
un peu ce que disait Alain tout à l'heure. Je vous lis un courriel qu'on m'a
envoyé : «Je suis infirmier dans un hôpital de la région de Montréal et je
parle au nom de mes collègues. On est tannés que le premier ministre nous
appelle ses anges sans nous donner davantage d'équipement. On manque de
masques, de longues jaquettes, de bonnets. Et on veut aussi savoir s'il y aura
une augmentation de salaire ou des primes de risque. Merci de bien communiquer
ma question au premier ministre.» Et la personne s'est identifiée, soit dit en
passant, là, ce n'est pas un inconnu, là. Alors, est-ce qu'il va y avoir des
primes? Et est-ce qu'on va les assurer d'avoir les bons équipements?
M. Legault : Bon, deux choses.
D'abord, à chaque matin, une de mes premières questions à l'équipe, là, de la
santé, c'est : Est-ce qu'on manque d'équipement? Puis la réponse, c'est
non. Donc, est-ce que les consignes sont bien appliquées partout? Il peut
peut-être y avoir des exceptions. Mais notre intention, c'est que tout le
personnel soit protégé avec tous les équipements nécessaires. Maintenant, pour
ce qui est d'une prime en argent, il y a des discussions qui ont lieu actuellement
avec les syndicats, et ça fait partie des discussions, mais il n'y a rien de
conclu pour l'instant.
Le Modérateur
: Merci.
Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui,
bonjour. Dans la foulée des questions de mes collègues, Mme McCann, quel est le
nombre de travailleurs qui ont été infectés par la COVID-19 en milieu hospitalier,
donc des professionnels de la santé? Et pourquoi avoir rehaussé à ce moment-ci
les protocoles de protection du personnel dans les urgences et le dépistage des
patients?
Mme McCann : Bien, écoutez, le
nombre de travailleurs de la santé, là, moi, à ce jour, là, il y a quatre
professionnels de la santé, là, qui ont été infectés, mais qui ont été infectés
suite à des voyages. Alors, je n'ai pas connaissance qu'il y a d'autres
travailleurs de la santé qui ont été infectés.
Par rapport au rehaussement, en fait, ça
fait partie des bonnes pratiques, hein, au niveau des maladies infectieuses.
Mais là ce qu'on fait, c'est qu'on diffuse le message de façon très, très
importante pour que tous les établissements fassent ces mesures-là, hein, qui
est, par exemple, le port de masque quand on est à l'urgence ou quand on arrive
comme patient avec des symptômes infectieux. C'est sûr que, là, dans la
situation actuelle, où on a un virus où est-ce qu'il n'y a pas de médicament,
il n'y a pas de vaccin, il faut absolument qu'on rehausse ces méthodes de
protection, et on est prêts à le faire.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Très bien. Dr Arruda, si vous me le permettez, hier, vous avez laissé entendre,
ainsi que le premier ministre, que la crise pourrait être plus grave en raison
des relâches qui sont plus hâtives ici, au Québec, que dans le reste du Canada.
Selon le scénario le plus probable, à quel moment on serait au point culminant
de la crise? Et, M. Legault, je comprends que c'est peut-être une question
difficile, mais, en fonction des informations que vous avez aujourd'hui, est-ce
que vous regrettez de ne pas avoir annulé les semaines de relâche, les voyages
à l'étranger?
M. Legault : Bien, je peux
peut-être commencer, là, en disant : Rappelons-nous, quand il y a eu la
semaine de relâche, on n'était pas dans la situation qu'on est actuellement.
Puis notre semaine de relâche, il faut comprendre qu'elle était avant celle de
l'Ontario. Donc, elle est arrivée au mauvais moment. Quand les gens ont
commencé à revenir de la semaine de relâche, c'est là qu'on a commencé à mettre
des mesures plus fortes. Donc, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'on regrette
quoi que ce soit. Même, au contraire, je pense que toutes les mesures qu'on a
prises, là, incluant, par exemple, la fermeture des entreprises non
essentielles, je pense qu'au Canada on est la province qui en a fait le plus.
Donc, non, on gère ça. Maintenant, ce
n'est pas pour rien qu'on a dit trois semaines, c'est qu'on espère que c'est la
période pendant laquelle on va être capables de commencer à voir une
stabilisation.
M. Arruda (Horacio)
: Un,
la semaine de relâche, ce n'est pas le problème. Le problème, c'est les
voyages, parce que, dans les faits, si tous les Québécois avaient pris leur
semaine de relâche au Québec puis ne seraient pas allés à l'extérieur, en
France, en Italie, là où les affaires sont apparues après même que les semaines
de relâche arrivent, on n'aurait pas eu de problème. C'est l'introduction du
virus qui est arrivé par des gens qui ont été exposés ailleurs, qui sont tombés
malades ici ou même qui ont eu des symptômes en rentrant. Donc, la seule affaire,
c'est que notre timing... Avant qu'on ferme les frontières, on avait déjà des
gens qui étaient à l'extérieur, comprenez-vous, alors qu'ailleurs leurs
semaines de relâche étant plus tard, les frontières ont été fermées plus tôt,
les transports ont baissé. C'est un phénomène sur lequel on ne peut pas
revenir. Puis, de toute façon, il se serait introduit ici d'une façon ou d'une
autre éventuellement parce que ça va faire le tour du monde.
Notre objectif par ces mesures intensives
qu'on a prises puis qu'on met en place maintenant, n'oubliez pas, c'est
d'aplatir la courbe parce que je ne peux pas vous dire... Selon les mesures
qu'on met en place, selon les mesures qu'on va continuer à mettre en place pour
éviter les expositions, bien, on va avoir à ce moment-là l'aplatissement de
cette courbe-là. Et donc le «peak»... parce que n'oubliez pas, le «peak», ce
qu'on veut éviter, c'est... Si on avait une capacité illimitée de traiter le
monde, illimitée, là, on a de la capacité, là, comme aucun pays n'a dans le
monde, là, bien, on dirait : Bien, on va passer à travers, on va traiter
le monde, puis surtout qu'on n'a pas de médicament, mais même en retardant,
peut-être que des médicaments nouveaux vont arriver. Le vaccin, c'est un peu
plus compliqué. Mais notre connaissance va être meilleure pour la thérapie des
personnes.
Donc, on est tous gagnants au point de vue
clinique, au point de vue de société. Et je vais le répéter, notre traitement
populationnel que j'ai prescrit à tout le monde va fonctionner en autant que
chacun fasse son effort. C'est comme si, je vous l'ai dit, la dose est partagée
par tout le monde. Si 40 % de la population ne le fait pas, bien, je n'ai
pas l'efficacité que je suis supposé d'avoir. Et c'est difficile. Ça change
beaucoup de choses. Ça a changé ma vie. Ça change la vie de tout le monde. Je
ne vais plus à Montréal. Actuellement, je suis ici. Je ne peux pas me permettre
de contaminer qui que ce soit autour de moi. Donc, ça demande un effort, mais
on peut le faire. On peut se donner cette pause-là. Et donc il faut juste le
faire adéquatement et comprendre pourquoi on le fait.
Le Modérateur
: Charles
Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) : M.
Legault, vous dites que la priorité des priorités pour le gouvernement fédéral,
c'est l'approvisionnement médical. Il nous en reste pour combien de jours,
semaines, actuellement, là?
M. Legault : Quelques
semaines, mais on pense que la crise va durer plus que quelques semaines. Donc,
il y a des commandes qui sont passées. Il faut voir maintenant si les commandes
vont être respectées, qui viennent des États-Unis, de l'Europe ou de l'Asie.
Donc, c'est important, là, que le gouvernement fédéral donne un coup de main
pour s'assurer qu'après ces quelques semaines on va continuer d'avoir tous les
équipements nécessaires.
M. Lecavalier (Charles) :
Vous avez parlé hier brièvement de la situation des déménagements. Mais là il y
a plusieurs personnes qui ont livré des témoignages depuis, là. Les locataires,
selon la loi, ne peuvent pas empêcher des visites dans leur appartement. Il y a
des gens qui ont acheté une maison, qui ne sont pas encore passés devant le
notaire. Il y a des gens qui doivent déménager dans une autre région, alors que
vous demandez d'éviter les déplacements. Donc, est-ce que vous pourriez faire
le point sur les déménagements en ce moment puis dans le futur, en juillet?
M. Legault : Bon, là, on dit :
On fait une pause pour trois semaines. Donc, dans un monde idéal, là, il n'y en
a pas, de visite de logements, pendant ces trois semaines là. Il y a des lois
qui permettent aux propriétaires de pouvoir faire visiter leurs logements. Mais
là je demande à ces propriétaires-là de ne pas faire exprès, donc, autant que
possible, qu'il n'y ait pas de visite de logements dans les trois prochaines
semaines. Mais on est conscients du problème. Vous avez vu, les déménageurs
sont dans les services essentiels. On le sait, ce qui va se passer le
1er juillet, peu importe où on sera rendus. Mais là, pour les trois
prochaines semaines, s'il vous plaît, pas de visite de logements.
Le Modérateur
: Hugo
Pilon-Larose, LaPresse.
M. Legault : Pour les
notaires, là, pour l'instant, on n'a pas jugé que c'était un service essentiel.
Mais, selon la durée de la crise, on pourrait réviser.
Le Modérateur
: Donc,
en vous limitant à une question, une sous-question, M. Pilon-Larose.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
L'arrêt quasi total des entreprises jusqu'au 13 avril aura-t-il des
conséquences sur l'économie et sur la vie des employés pour les prochaines
années? Et est-ce que les mesures économiques que vous avez mises en place la
semaine dernière suffisent encore, à ce stade-ci, à soutenir les entreprises à
qui on a ordonné la fermeture?
M. Legault : Bon,
effectivement, les mesures qu'on a prises hier vont faire mal à l'économie. Il
y a des secteurs aussi... On peut penser, par exemple, que les gens vont moins
voyager dans les prochaines années, pas dans les prochains mois, dans les
prochaines années. Donc, il va y avoir des suites à cette crise-là, entre
autres pour les déplacements internationaux. Donc, il est tôt à ce moment-ci
pour répondre à ces questions-là. Mais ce que moi, je veux faire, c'est d'être
prêt, là. Il y a une équipe, autour de Pierre Fitzgibbon, qui se prépare, que,
dès que la fin de la crise se pointe, on soit prêts à relancer rapidement
toutes nos entreprises. Donc, c'est ce qu'on fait.
À court terme, la priorité, c'est de
s'occuper des individus. Donc, toutes les personnes qui ne reçoivent plus un
chèque de paie, bien, reçoivent un chèque d'assurance-emploi ou l'équivalent
de… ou d'aide sociale. Donc, à court terme, les individus, à moyen terme, puis
on se prépare maintenant, dès que la relance va se pointer, être capable
d'aider. Et c'est pour ça qu'on est accommodants avec certaines entreprises
manufacturières, parce qu'il y a des entreprises, là, que, s'ils ferment complètement
les opérations, ils ne seraient pas capables de repartir le 14 avril si on
décide que tout repart le 14 avril. Donc, il faut être accommodant pour
que certaines entreprises manufacturières gardent un minimum d'activité pour
être prêtes à redémarrer dès qu'on va leur donner le O.K.
M. Pilon-Larose (Hugo) : M. Arruda,
la direction régionale de la santé publique de Montréal confirme qu'il y aurait
300 cas évidents de transmission communautaire dans la métropole. Est-ce
que, premièrement, la situation est toujours sous contrôle à Montréal? Et
est-ce que des mesures supplémentaires doivent être prises pour limiter la
propagation communautaire à Montréal?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, bon, on vous l'a dit, qu'il y allait avoir de la transmission
communautaire, à un moment donné, la question des voyages ne serait plus, comme
telle... Là, ce qui se passe, je ne veux pas débattre du chiffre, là, parce que
c'est effectivement ce que j'ai vu dans les médias puis c'est probablement ce
qui a été dit comme tel, c'est que, probablement, sur leur enquête qu'ils ont
faite, ils ne sont pas capables nécessairement d'identifier une source de voyage
claire.
Donc, ça, ça veut dire, quand on commence
à avoir moins de voyageurs qu'on sait qu'ils sont allés en voyage puis moins de
personnes qui ont été en contact avec quelqu'un qu'on sait qui est allé en
voyage, on peut se dire… c'est qu'il y a de la transmission locale. Il y a de
la transmission locale. Il doit y en avoir même pas seulement à Montréal, à certains
endroits. Elle n'est pas pareille d'un territoire à l'autre, tout dépendamment
de l'histoire, du nombre de cas. Et, dans les faits, les mesures qu'on a déjà
mises en place, là, de distanciation sociale dès le départ... Et, si vous me
permettez, cette pause qu'on prend actuellement, c'est une des façons de
diminuer la transmission, je dirais, locale comme telle.
Puis on est encore au stade où on fait
encore toutes les investigations. Je veux dire, il y a une personne... Donc, on
n'est pas encore rendus à un stade qui va arriver plus tard, tout dépendamment…
où on ne sera plus en mesure d'enquêter chacun des cas. Je ne sais pas si vous...
Les enquêtes à Montréal, même si ça a demandé énormément d'autres ressources en
termes de quantité, de formation, sont faites encore. À chaque fois qu'il y a
un cas qui est COVID-positif, il y a quelqu'un qui téléphone puis appelle. À un
moment donné, on appelle ça le transfert d'approche de santé publique. On ne le
fait plus au point de vue individuel. On le fait de façon, je vous dirais,
massive. Et ce qu'on fait actuellement, mesures d'isolement, pause, etc., c'est
les mesures recommandées pour la… populationnel. Mais on continue à combattre
les situations pour être capables de les diminuer encore plus, d'arrêter des
transmissions secondaires dans le milieu.
Ça fait que je pense qu'actuellement il
n'y a pas encore du virus partout au Québec comme tel, mais il commence à en
avoir à certains endroits un peu plus. Mais on est encore en train d'essayer de
le diminuer au maximum. Puis les mesures qu'on va prendre quand on dit aux gens
de ne pas aller d'une région à une autre, c'est justement pour éviter de
réimplanter ailleurs le même phénomène. C'est normal qu'autour de Montréal,
avec la population qu'il y a là, avec les voyages internationaux, il y a plus
de monde qui ont voyagé à Montréal de l'extérieur, qui ont entraîné des
transmissions. Ça fait que c'est ça, on est dans cette phase-là actuellement,
mais on est encore à la phase d'enquêter chacun des cas, d'enquêter ce qui se
passe autour de chacun des cas. Mais les mesures qu'on a mises en place dès le
départ, là, puis qu'on continue, c'est ça, la réponse qu'on peut faire.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, La Presse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous tous. Tantôt, M. le premier ministre, vous avez parlé, donc,
d'une hausse du stress puis de l'anxiété, hein, dans la population. Est-ce que
vous craignez qu'il y ait une hausse des tensions sociales ou des débordements
actuellement… pour que vous puissiez passer ce message-là?
M. Legault : Bien, effectivement.
Puis c'est pour ça que je dis : On va, jusqu'à présent, là, puis pour un
avenir prévisible, demander aux policiers d'informer. Donc, c'est important
qu'il n'y ait pas de chaos dans la société. La décision de laisser la SAQ et la
SQDC ouvertes aussi va dans ce sens-là. Je ne veux pas qu'il y ait une ruée,
là, vers la boisson qu'il y a dans les épiceries. Puis je ne veux pas non plus
qu'on se retrouve avec des problèmes de certaines personnes dans les soins de
santé.
Donc, on essaie de tout mettre en place pour
ne pas qu'il y ait de chaos malgré l'anxiété normale, malgré le stress normal.
C'est pour ça que je dis aux gens, là : Ne soyez pas surpris, là, si vous
êtes stressés, c'est normal. C'est comme si, tout d'un coup, notre monde avait
changé. Donc, c'est normal d'être stressé. Mais là, oui, allez prendre une
marche. Faites attention, restez à deux mètres des autres personnes, mais allez
prendre une marche. C'est bon pour le moral.
M. Bergeron (Patrice) :
…rapporté des situations de débordement ou des tensions?
M. Lefebvre : Vraiment, des
exceptions.
Le Modérateur
: Merci.
Donc, Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour,
M. le premier ministre. Toujours sur le thème de l'économie, il y a des
entrepreneurs qui sont totalement atterrés par ce que vous avez annoncé hier,
qui parlent de catastrophe économique. Est-ce que vous accueilleriez favorablement
cette idée qui a été évoquée d'octroyer aux entreprises des subventions
salariales, pour leur permettre de garder à l'emploi les travailleurs qu'elles
devraient, par ailleurs, mettre à pied autrement, en remplacement d'une
assurance-emploi? C'est peut-être davantage le gouvernement fédéral qui pourrait
prendre cette décision-là, mais est-ce que vous seriez favorable à cette
idée-là? En avez-vous parlé avec M. Trudeau? Et est-ce que le Québec
pourrait lui-même adopter une telle politique?
M. Legault : O.K. Bien, c'est
une idée qui a été lancée, entre autres, par Serge Godin, le président de CGI,
avec qui j'ai parlé il y a deux jours. L'idée, c'est de dire : Des
entreprises stratégiques, comme CGI, voudraient garder leur lien d'emploi avec
leurs employés. Donc, ils préfèreraient que les chèques d'assurance-emploi qui
viennent du gouvernement fédéral transitent par les entreprises pour garder le
lien d'emploi puis d'être prêt dès le redémarrage.
Donc, ça fait partie des discussions qu'on
a avec le gouvernement fédéral. C'est sûr que c'est complexe. C'est de l'argent
surtout qui est destiné aux individus, qui vient du gouvernement fédéral. Donc,
c'est surtout une décision qui est fédérale. Mais je comprends aussi... Bon,
là, pour l'instant, il y a une mesure du gouvernement fédéral. 10 % du
salaire quand l'entreprise garde l'employé, bien, ce n'est pas beaucoup,
10 %, quand une entreprise a des milliers d'employés.
Donc, on est en train de regarder toutes
sortes d'alternatives. Mais je comprends très bien l'objectif de la mesure. L'objectif
de la mesure, c'est d'être prêts à redémarrer quand on va être prêts à
redémarrer, s'assurer aussi que nos entreprises stratégiques... On en avait
parlé beaucoup dans les derniers mois, entre autres toutes les technologies de
l'information, où on avait une pénurie d'employés. Donc, je peux comprendre
certaines entreprises d'être un peu stressées à l'idée de perdre leur lien
d'emploi avec des gens, par exemple, du secteur des technologies de
l'information. Donc, on travaille avec eux autres pour essayer de travailler
des solutions puis on en parle avec le gouvernement fédéral.
M. Lavallée (Hugo) :
Pour revenir à la hausse du nombre de cas, c'est la deuxième journée
consécutive, là, où la hausse est très significative. Hier, on l'avait expliqué
partiellement par le fait que la méthodologie avait été revue, ce qui n'est pas
le cas aujourd'hui. Est-ce qu'on comprend que c'est la nouvelle normalité des
choses, qu'à partir de maintenant il va y avoir des hausses significatives de
cette ampleur-là tous les jours, puis qu'on doit s'y habituer?
M. Legault : Bien, il
faut comprendre qu'on est en train d'augmenter le nombre de tests aussi. Puis,
bon, à partir du moment où ça prend deux jours... Même, avant, ça prenait un
peu plus que deux jours. Là, on est en train d'en venir à ce délai-là, maximum
de deux jours. Bien, même dans les données d'aujourd'hui, on peut penser
qu'aussi un des résultats vient de la hausse du nombre de tests. Donc, on
espère que, dans les prochains jours, les hausses ne seront pas aussi
importantes.
Le Modérateur
:So we're ready to switch in English with Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Legault, you said that, with your talks with the federal
Government, your priority number one is medical equipment or medical devices.
And you put some orders. You have medical equipment for the next few weeks, but
it's coming from the USA or Europe. So you don't know yet if the orders will be
respected. So what's your take today and would you be willing to consider
sharing ventilators with other provinces?
M. Legault :
Yes. I discussed this morning with Doug Ford, Premier of Ontario, about
ventilators. So he's also working on that with some companies. And we may be
able to get a lot of ventilators from a company in Ontario, let's say, in the
next month. So we have to have a bridge, but it's a possibility. We look also with about 15 companies in Québec, so, for ventilators, masks
and all the equipment for testing. So we're looking at that. I'm speaking with
Doug Ford, and we're trying to look at a B plan. But also we continue to push
for more orders everywhere in the world. And, as you know, the situation is not
as bad as it was in China, even if they continue to have some cases. So we hope
to able to get some equipment from China.
Mme Senay (Cathy) : We have many questions about the fact that people can still access
alcohol at grocery stores or «dépanneurs», convenience stores. But you want the
SAQ and the SQDC to stay open, to remain open. You're basically managing… Well,
you're trying to avoid any chaos in society?
M. Legault : Yes. Well, first, I don't want to see any chaos in groceries to get
some alcohol if we close the SAQ. Second, I think some people, unfortunately,
they need to have some alcohol. So I don't want to bring those people in the
health care network. And I think that also, to reduce the stress, you have to
do some exercise, so have a walk, but sometimes a glass of wine may help.
Le Modérateur
: So, now, a few questions sent by email from her colleagues. The first
one is from Phil Authier, Montreal Gazette. Many people have a July lease. They need to tell to their
landlords what they're doing by March 31st. What should tenants and landlords
do since there is so much chaos?
M. Legault :OK. I would
separate cases between the next three weeks. So, as much as possible, in the
next three weeks, I wouldn't like to see people visiting apartments in the next
three weeks. Of course, we know that there'll be a rush for July 1st, so we get
prepared for that. But, for the next three weeks, I would like to ask all
landlords : Please, no visits.
Le Modérateur
: Another question, for Mr. Arruda. Can you tell us how widespread
community transmission is in Québec? What does that mean for how Québec is
trying to slow the spread of COVID-19?
M. Arruda (Horacio)
: It is clear that we would shift from acquiring the disease in
travelers outside of Canada. They're going to introduce it. Actually, we are
doing inquiries to take care of cases and contacts, and it's normal. There is,
as I'm telling you, transmission here, in Québec. It's clear there is. And
there's going to be more and more as the travel issue, it will stop. The ones
who are coming from traveling, please stay at home for not transmitting that.
And we will see that appear, but we still are doing, I would say, a case
management case by case. But what we add as measures, at the beginning and now,
with that pause, is going to help to lower this transmission as the same time
as we did when we do people coming back from travel. So there is transmission.
There is probably some cities where there is more, where there have been more
cases. But I think we must consider that there is transmission. And it's why we
are asking people to stay home, for not getting it from somewhere you don't
know.
Le Modérateur
: Talking about that, the next question is from CTV. How should
people infected with COVID-19 or with symptoms self-quarantine at home when
they live with other people, especially infants?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, if they have symptoms, it will... If you're a case, most
people can be at home and try to not be infecting others. But, in certain
situations, we are going to really, actually, be looking at if those persons can
go somewhere else, not be in contact, especially if you have a small place with
a lot of people. Perhaps he's going to be able to go or to hotel or to specific
places by regions to make sure that we can respect that. But, if you have a
house with three stairs and four bathrooms, it's a different situation. So
we're going to adapt those issues in relation to the vulnerable «clientèles»
and the story of people. We are preparing those places everywhere in Québec.
Le Modérateur
: Second question for
CTV. We've heard from many Quebeckers who say that they do not work for an
essential service or business as defined by the Government, but whose employers
are demanding that they continue to work. So what recourses do they have? Who
should they contact about this?
M. Legault : I think that, first, if they are convinced that they are in the
list of essential services, they can stay at home, and we'll take care of that
after.
Le Modérateur
: All right. And our last questions are from Raquel Fletcher from Global News. Will there be any more
help for small or medium business owners?
M. Legault : Yes, of course. Right now, the priority is health care, but we're
already working on plans for small businesses. The plan we announced was for a
loan of at least $50,000. But we're already looking,
for smaller companies, what can be done in the FLI and FLE programs in each
MRC.
Le Modérateur
:
And the last question from Raquel again. You have voiced concerns about medical
equipment. Can you update us on the number of medical equipment currently
available? How many acute care beds and ventilators do we have? How long will
these last?
M. Legault :
OK. So, for ventilators and other critical equipment, we have for a few weeks.
We already have dicussions with the federal Government. It was my top priority
last night in the conference call. We also have some discussions with Québec
companies and also had a discussion this morning with Doug Ford to see if some
companies in Ontario can help us faster than our companies.
Le Modérateur
:
Thank you very much. Merci, tout le monde. À demain.
M. Legault : Merci, tout le
monde.
(Fin à 13 h 46)