(Treize heures cinq minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour et bienvenue à cette conférence de presse du premier ministre François
Legault, accompagné de la ministre de la Santé et des Services sociaux,
Danielle McCann, et du directeur national de la santé publique, Horacio Arruda.
À vous.
M. Legault : Oui, bonjour,
tout le monde. Bien, d'abord vous dire que le masque que je porte aujourd'hui a
été fabriqué par Mmes Madeleine LeBel et Paulette Vallée, du Cercle des
fermières Sainte-Monique-Les-Saules, ici, à Québec. Donc, encore une fois, je
vous invite, un, quand vous sortez de chez vous, à mettre un masque et, si vous
êtes capable, d'acheter un masque qui est fait au Québec.
Bilan de journée. On rapporte
51 décès, un total de 3 647. Donc, mes condoléances aux familles et
aux proches des victimes. On a maintenant 44 197 cas confirmés à la
COVID-19, une augmentation de 570, puis il faut tenir compte qu'il y en a au
moins 12 500 qui sont guéris parmi les 44 000. On a
1 784 personnes hospitalisées, une augmentation de 13; 180 personnes
aux soins intensifs, une augmentation de un.
Donc, en général, des bonnes nouvelles.
D'abord, le plus bas total de nouveaux cas depuis le 11 avril. Ensuite, la
situation dans les hôpitaux continue d'être stable puis le nombre de décès
continue à être en baisse par rapport aux semaines précédentes.
Autre bonne nouvelle. Hier, on a
145 employés de plus qui sont revenus dans le réseau. Donc, ça continue de
s'améliorer, mais il y a encore — puis c'est important de le
dire — beaucoup de travail à faire, là. La plupart des postes sont
comblés, c'est pour ça que quand on entend à propos de Je contribue, là, la
plupart des postes sont comblés, mais, par contre, puis c'est important de le
dire, c'est qu'il y a 10 000 personnes qui ont été embauchées par Je
contribue, puis on a 1 000 soldats. Donc, comme on peut le voir, il y
a beaucoup d'employés qui n'ont pas toutes les qualifications habituelles qu'on
exige, donc ça demeure très difficile dans le réseau de la santé.
Bien, je veux dire quelques mots sur le
syndicat de la FIQ, là. Tantôt, devant nos bureaux, le syndicat des
infirmières, la FIQ, a fait une manifestation. Bon, évidemment, ça me déçoit.
La principale revendication de la FIQ, c'est d'augmenter les ratios, donc,
augmenter le nombre d'infirmières. Ce qu'il faut comprendre, c'est que depuis
qu'on est au gouvernement, depuis un an et demi, on a beaucoup augmenté le
nombre de postes, à peu près à tous les niveaux, infirmières, préposés et
autres, mais malheureusement, beaucoup de postes sont restés non comblés. Donc,
c'est un peu théorique de dire : Il faudrait augmenter encore plus le
nombre de postes, alors que les postes qui sont déjà affichés ne sont pas
comblés. Donc, je comprends, là, que cette revendication-là est une
revendication qui date d'il y a longtemps, mais il faut d'abord reconnaître
qu'on a beaucoup augmenté les postes, puis les postes ne sont pas comblés.
Comment on fait pour combler les postes?
Bien, première chose, augmenter de façon permanente les salaires des préposés
aux bénéficiaires. Je pense, c'est assez simple à comprendre que si, demain
matin, on a plus de préposés aux bénéficiaires qualifiés, bien, ça va soulager
une partie du travail des infirmières. L'autre problème... ce qu'on a essayé de
faire avec des primes temporaires, on est ouverts à en discuter pour les avoir
de façon permanente, c'est d'encourager, d'inciter le travail à temps plein.
Quand on pense à ça, il n'y a pas une organisation, là, publique ou privée, qui
pourrait fonctionner comme on le fait actuellement, avec la moitié de ses
effectifs qui sont à temps partiel. Donc, il faut vraiment trouver des
incitatifs financiers pour que les postes à temps plein, incluant les postes de
nuit, de soir, de fin de semaine, soient comblés.
Donc, on revient à toute la question,
aussi, des augmentations de salaire différenciées. Il me semble, c'est le gros
bon sens de dire : On devrait plus augmenter le salaire des postes qui ne
sont pas comblés que des postes qui sont comblés. Puis moi, je veux juste dire
aux infirmières, là : Je suis très conscient que les conditions sont
difficiles. On ne peut pas travailler avec 10 000 employés nouveaux,
pas nécessairement qualifiés, des milliers de postes non comblés,
10 000 personnes du réseau qui sont en congé de maladie ou en congé
toujours. C'est clair que, pour les infirmières qui restent, c'est très
difficile. Mais, moi, ce que je souhaiterais, c'est qu'on travaille ensemble à
la table à essayer de dessiner des incitatifs pour attirer... pour combler les
postes. On est ouverts à discuter des ratios.
Donc, avant d'ajouter des personnes, bien,
peut-on commencer par combler les postes qu'on a annoncés depuis un an et demi?
On avait pris l'engagement en campagne électorale d'augmenter les budgets dans
les CHSLD, dans les soins à domicile, un peu partout dans le réseau de la
santé. On l'a fait, mais, malheureusement, beaucoup de postes sont restés non
comblés, entre autres beaucoup de postes de préposés aux bénéficiaires, puis
beaucoup trop de postes sont à temps partiel. Donc, moi, je lance un appel, là,
au syndicat des infirmières, à la FIQ, d'essayer de trouver ensemble des
solutions pour que notre réseau fonctionne, pour que les conditions de travail
soient moins difficiles pour les infirmières. Et donc je pense que ça devrait
se faire à la table plutôt que dans des manifestations devant mon bureau.
Je conclus sur la situation, quand même,
nombre de cas, nombre de décès, nombre d'hospitalisations. On le voit, on
reprend tranquillement le contrôle sur le virus, mais la partie n'est pas
gagnée. Ça, c'est important de le répéter, le virus, la COVID-19 est toujours
là, là, le virus rôde, puis pas juste à Montréal, partout au Québec. Donc,
c'est important de se protéger. C'est important de protéger les autres. Puis,
oui, on est contents de déconfiner graduellement. Mais, si le virus se propage,
donc recommence à se propager trop rapidement, bien, il va falloir remettre le
Québec sur pause, puis on ne souhaite pas ça, personne. Puis, pour éviter que
ça arrive, bien, il faut respecter les consignes, donc rester à deux mètres,
rester à six pieds des autres personnes, mettre un masque, entre autres, quand
on va dans les commerces. Puis, je ne parle pas seulement de Montréal, partout,
partout au Québec, donc, mettre le masque quand vous vous trouvez dans un lieu
public où il y a plusieurs personnes.
Mes remerciements du jour. Bien, c'est la
Journée nationale des préposés aux bénéficiaires. Je le disais tantôt, ça fait
longtemps qu'on essaye d'augmenter le salaire des préposés aux bénéficiaires.
En plus que les préposés travaillent dans des conditions qui sont difficiles,
parce qu'il y a beaucoup de postes de pas comblés, il y a 10 000 personnes
qui n'ont pas nécessairement toute la formation pour travailler actuellement
dans le réseau de la santé, mais qui viennent donner un coup de main. Puis
d'ailleurs je les remercie, eux autres aussi. Mais je veux quand même dire
toute mon admiration pour les préposés aux bénéficiaires. C'est un poste qui a été
trop longtemps sous-valorisé. Il faut trouver une manière de mieux les payer.
Il faut trouver une manière que, dans notre société, les préposés aux
bénéficiaires soient vus comme étant des personnes qui font un travail qui est
important auprès des personnes vulnérables qui en ont besoin. Donc, je veux
évidemment profiter de la journée pour remercier tous les préposés aux
bénéficiaires.
Puis, je pense que la meilleure façon de
les remercier, c'est de suivre les consignes. C'est une question de respect. Il
y a du monde qui travaille fort dans le réseau de la santé. Ce n'est pas le
temps d'aller envoyer des gens dans les hôpitaux de façon inutile parce qu'on
n'a pas respecté les consignes. Donc, on doit jouer en équipe, puis, comme on
le dirait au hockey, ce n'est pas le temps de pogner une punition niaiseuse
puis perdre le match, là. Donc, on veut être certain que tout le monde suive
les consignes. Et je compte sur les Québécois. On est capables de se tenir
ensemble puis, en même temps, bien, on va se trouver à appuyer les gens qui
sont dans le réseau de la santé. Merci.
Good afternoon. The
situation remains stable in our hospitals. The number of deaths continues to be
lower than the last few weeks, and we have the lowest number of new cases since
April 11th, so it's encouraging. But it's no time to let our guard down. The
virus is still there, not only in Montréal, and we must continue to protect
ourselves and to protect others. If the contagion restarts, we'll have to put
the breaks on the reopening and put Québec back on pause. The best way to stop
the contagion is to respect Public Health instructions. I ask you to wear a
mask in public transports and shops. We must also
continue to keep our distances. We are going in the right direction, but now
it's not the time to stop all our efforts. I'm counting on you all. Thank you.
Le Modérateur
: Nous en
sommes maintenant à la période de questions. Nous commençons avec Isabelle
Porter, Le Devoir.
Mme Porter (Isabelle) : Oui.
Bonjour à tous les trois. Ma question est pour M. Arruda. Bon, là, on se
prépare à déconfiner dans le secteur commercial à Montréal. Ça fait à peu près
deux semaines que ça s'est fait ailleurs au Québec. Qu'est-ce qu'on sait sur
l'impact qu'a eu le déconfinement commercial à l'extérieur de Montréal,
l'impact que ça a eu sur les cas, sur la contamination?
M. Arruda (Horacio)
: Écoutez,
les choses vont bien, là. C'est clair que déconfiner entraîne un risque plus
grand de virus qui se transmet. Ça, on s'attend à ça. Mais il n'y a pas eu de
situation qui nous permet de dire qu'on a été hors contrôle. Il peut y avoir
des éclosions. On se souvient qu'il y a eu des éclosions dans une usine de
transformation de viande, mais qui a été mise sous contrôle. Il y a eu quelques
cas, je vous dirais, qui ont pu apparaître dans des garderies mais sans impact
à la santé important.
Donc, actuellement, le déconfinement à
l'extérieur de la CMM fonctionne de la façon dont on s'y attendait dans les
faits. Parce que c'est clair, déconfiner veut dire automatiquement une certaine
transmission, mais on n'a pas eu de foyer important autre que ce qui est
attendu comme tel. Puis on n'a pas eu non plus, je vous dirais, de situation hors
contrôle.
Donc, ça, c'est adéquat. Puis c'est
important, par contre, même en région froide, de respecter les consignes. Parce
qu'autant... moins il y a de distanciation, plus il y a des contacts, plus il
peut y avoir certains risques. L'autre élément aussi, c'est particulièrement
aussi... Dans la région de Montréal, par contre, comme on sait que la situation
est beaucoup plus fragile puis qu'il y a des zones de transmission chaudes,
bien, là, c'est pour ça qu'on prend des délais pour pouvoir comment est-ce
qu'on est capable de rentrer en contrôle dans ces situations-là dans la région
métropolitaine.
Mme Porter (Isabelle) : Merci.
Une question pour M. Legault concernant les négociations avec les
syndicats sur la rémunération des préposés. Ça fait des semaines, dans le fond,
que vous nous dites que les syndicats refusent de faire une entente à part sur
les salaires des préposés. Or, bien, tous les signes laissent croire que c'est
plutôt le président du Conseil du trésor qui... Bien, j'ai un... Il y a un tweet
du 8 mai... 9 mai dans le lequel le président du Conseil du trésor
écrit noir sur blanc qu'il n'y aura pas de rémunération... d'entente sur la
rémunération des préposés sans une entente globale avec tous les employés du
secteur public. Donc là, qu'est-ce qu'on doit comprendre de ça, puis comment
est-ce que vous le justifiez?
M. Legault : Bon, d'abord,
bonne nouvelle, puis c'est un pas dans la bonne direction, vous avez
probablement vu comme moi que la FTQ accepte l'augmentation de 12 % pour
les préposés aux bénéficiaires. Ça, c'est le bon côté de la nouvelle. Le
mauvais côté de la nouvelle, c'est qu'on continue d'exiger qu'il y ait un effet
de domino sur d'autres postes, et c'est là qu'il y a le problème. C'est que,
dans le fond, nous, ce qu'on veut, c'est des offres différenciées. Donc, on
veut être capable qu'il n'y ait pas... en tout cas, autant d'impact sur les
autres postes que ce que demandent les syndicats. Donc, on parle vraiment
d'offres différenciées.
Mais je suis content au moins que la FTQ
dit : On est d'accord avec le 12 % pour les préposés aux
bénéficiaires. Mais, pour signer avec la FTQ, bien, il faut être capable
aussi... toute la question des rangements, bien, que ça soit dans l'entente.
Le Modérateur
: Maintenant,
question pour Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour
à vous trois. On a vu qu'il y a plus de tests, mais il n'y a pas plus de cas,
contrairement à ce que vous, peut-être, aviez prévu ou... Donc, est-ce que
c'est juste des bonnes nouvelles ou il faut se questionner sur la stratégie de
dépistage?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, moi, je pense qu'il est encore trop tôt pour constater les choses. Je
pense qu'on est en train de continuer une opération, je vous dirais, de testage
des personnes dans les CHSLD et notamment... particulièrement aussi des
travailleurs de la santé.
Ça démontre aussi que, quand même, il y a
eu une bonne proportion de tests qui a été faite. Malgré le fait qu'on avait
l'impression que ce n'est pas tout le monde qui avait été testé, là, il y avait
quand même une bonne proportion. Il y a toujours aussi, des fois, des petites
baisses dans le nombre de tests qui sont faits dans les week-ends, les grandes
fins de semaine.
Je pense qu'il est un peu trop tôt. C'est
sûr qu'on peut avoir une diminution de courbe d'un certain côté par rapport à,
par exemple, la transmission dans les CHSLD puis on pourrait avoir une
transmission communautaire qui vient contrebalancer, là. Ça fait qu'il est trop
tôt. Il faut faire des analyses plus fines, et ça, on va le faire avec les
régions concernées.
Ça fait que, dans le fond, je pense que ce
qui est bon, c'est qu'on n'est pas en train de revoir une augmentation. Mais,
de toute façon, je vous le dis tout de suite aussi, on voit les effets des
déconfinements où on peut voir les effets des taux d'hospitalisation
15 jours plus tard. Ça fait que c'est pour ça qu'on est prudents puis
qu'on demande aux gens de collaborer, là, en se disant : Ah! bien, c'est
bien beau, les décès... Justement, les décès sont stables, en train de chuter,
mais j'aimerais ça qu'ils soient encore plus par en bas que ce qu'on est là au
moment qu'on déconfine. Mais on surveille ça de jour le jour, et, comme le
disait le premier ministre, on a annoncé des dates, puis, si la situation est
réévaluée puis qu'on ne peut pas maintenir le cap, on reportera, tout simplement.
Mais j'aimerais ça, comme a dit le premier
ministre, qu'on écoute les consignes pour ne pas qu'on ait à revenir en
arrière. Ça serait... Puis je peux vous dire, puis, pour ça, là, c'est
véritablement... On n'est plus dans la pause, on est dans une réouverture, mais
on n'est pas dans un relâchement de la distanciation. On n'est pas dans un
relâchement de la distanciation puis on doit maintenir les mesures d'hygiène,
d'étiquette respiratoire et de port du masque en public si on ne peut pas
respecter le deux mètres.
M. Bossé (Olivier) : Mme
la ministre, je me demandais quel bilan vous faisiez de l'implication des
médecins dans les CHSLD. Là, vu que les chirurgies électives reprennent peu à
peu, je comprends qu'il y en ait moins. Mais on s'est rendus jusqu'à combien?
Puis quel bilan vous faites de ça? Est-ce que c'est positif ou c'est un échec?
Mme McCann : Non, moi, je
pense que c'est positif. Bon, je pense qu'on a eu, là, de mémoire, 2 000 médecins
spécialistes et 1 000 omnipraticiens, en tout et partout. Mais
évidemment, là, ce n'est pas du temps plein, là, hein? C'étaient des gens qui
venaient... ça pouvait être pour un quart de travail, ça pouvait être pour
deux. Bon, c'était, je pense, la plupart du temps, à temps partiel. Mais,
écoutez, ça nous a aidés certainement. On en a encore une centaine par jour,
là, qui viennent nous aider. Puis effectivement les activités, comme vous
dites, reprennent, là, dans les hôpitaux, notamment les chirurgies. Alors, il y
en a beaucoup qui sont retournés. Mais je pense que, dans la période où on en a
eu davantage, là, qui sont venus nous aider, ça a fait une différence. Ça a
fait une différence.
Le Modérateur
:
Maintenant, question pour Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) :
Bonjour à vous trois. Est-ce que vous pourriez me donner un horizon quant à la
réouverture des soins personnels, comme les dentistes, les salons de coiffure,
les campings, restaurants, centres d'achat, les tours à bureaux aussi parce que
ce n'est pas fait pour tout le monde, le télétravail. À nous qui se posent des
questions, pourriez-vous nous donner un horizon?
M. Legault : Bon, juste
vous dire, d'abord, au cours des prochains jours, je l'espère, cette semaine,
on va être capables d'annoncer des nouvelles pour les services, les coiffeurs,
les massothérapeutes, les camps de jour, les rassemblements. Donc, je vous
demande d'être patients, là. On travaille là-dessus puis on devrait être
capables d'annoncer ça dans les prochains jours.
M. Dion (Mathieu) : Une
question sur le PEQ maintenant, le Programme de l'expérience québécoise, là.
Son resserrement, est-ce qu'il va passer par une exigence plus élevée pour ce
qui est des années d'expérience pour les diplômés et les travailleurs
temporaires? Et pourquoi c'est nécessaire de procéder de cette façon, le cas
échéant?
M. Legault : On est
encore en analyse sur le PEQ. Donc, le dossier n'est même pas encore arrivé au
Conseil des ministres. Donc, il y a plusieurs scénarios qui sont regardés.
C'est certain qu'on veut des étudiants étrangers. Bon, concernant l'immigration
de façon générale, pour l'année prochaine, on n'exclut pas de réduire les
seuils.
Le Modérateur
:
Maintenant, question pour Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour à vous, M. le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. Mme la
ministre, une note de service circule à la cité de Laval, vous avez été mise au
courant, là, qui date du 15 mai, où on dit que les gens peuvent
passer — il me semble que ça fait 50 fois que vous le dites,
là — de zone froide à zone chaude. Même, il y a une préposée,
aujourd'hui, à Fernand-Laroche, qui a refusé d'y aller en disant à son
syndicat : Moi, ce n'est pas vrai que je vais passer d'une zone chaude à
une zone froide. Qu'est-ce que vous allez faire pour faire passer le message?
Puis est-ce que c'est normal que ça arrive encore?
Mme McCann : Bien, écoutez,
oui, je suis au courant de la situation. Puis là je vais essayer d'être assez
claire, le plus claire possible parce que ce n'est pas simple. D'abord, il est
vrai que j'ai toujours répété, et je le répète encore, que, dans les CHSLD, il
faut qu'il y ait des équipes dédiées, donc des gens qui travaillent en zones
chaudes seulement, d'autres équipes qui travaillent en zones froides seulement.
En CHSLD, c'est fondamental. On a là des espaces plus restreints, on a là des
personnes qui sont très vulnérables, on le sait. Alors, ça, ça demeure une
orientation qui doit être appliquée partout en CHSLD.
En milieux hospitaliers, on parle de
d'autres choses puis on parle, dans la note dont on fait mention, d'un secteur
en particulier, la néonatologie, mère-enfant et pédiatrie. Mais ce que je veux
vous dire par rapport au secteur hospitalier, c'est que la situation est un peu
différente. C'est clair que, dans la même journée, on ne peut pas passer d'une
zone chaude à une zone froide. C'est proscrit. Mais, quand on revient le
lendemain, après, évidemment, avoir changé de vêtements, avoir pris une bonne
douche, s'être lavé complètement, on peut revenir en zone froide, mais avec
tout l'équipement de protection aussi.
Et on sait que, dans le milieu
hospitalier, les gens sont très habitués au matériel de protection
complet : visière, jaquette, gants, masque. Et c'est partout maintenant,
au niveau du secteur hospitalier, tout le matériel de protection doit être
porté et dans les zones froides et dans les zones chaudes. La même journée, ne
jamais passer d'une zone chaude à une zone froide. Le contraire, par exemple,
de passer d'une zone froide à une zone chaude dans la même journée si, par
exemple, il y a un temps supplémentaire, ça peut arriver. Mais l'envers, là, de
passer d'une chaude à une zone froide, proscrit complètement dans la même
journée.
Je ne sais pas si c'est assez clair, là,
mais c'est une gymnastique qui est très, très importante au niveau de la
prévention des infections. Et vous voyez que je fais une différence entre les CHSLD
et le secteur hospitalier.
M. Laforest (Alain) : Restons
dans le secteur hospitalier. Vous avez annoncé hier une reprise graduelle des
chirurgies, dans la région de Montréal, à 40 %, 70 % en zones
médianes et ailleurs à 100 %. Est-ce que vous avez l'équipement nécessaire
pour faire en sorte qu'il y ait une reprise à 100 % à l'extérieur?
Mme McCann : Oui, oui. Je
pense que l'équipement, on a résolu beaucoup des problèmes qu'on avait au
départ, là, d'approvisionnement, et on est capables... puis on est capables
aussi au niveau des médicaments. Parce qu'on a eu aussi cette situation, cet
enjeu, ça s'est résorbé. Mais ce n'est pas non plus une situation qui... Il
faut absolument la suivre de façon très rigoureuse. On a fait aussi des
changements dans nos processus. Et ça me permet de vous dire aussi que pour
Montréal, même si j'ai dit la grande région de Montréal, que c'est à 40 %
pour le moment, ce qu'on souhaite avec l'évolution des choses, plus de
personnel disponible, par exemple, mais aussi des ententes avec des cliniques
privées, des centres médicaux spécialisés, allonger des heures de travail la
fin de semaine, le soir, avec ces stratégies-là, peut-être aussi opérer des
gens dans d'autres régions, qu'on va aller au-delà du 40 %, bien sûr.
Alors, ce qu'on dit, c'est que maintenant
on a la capacité pour un 40 %, mais avec d'autres stratégies, on va aller
plus loin. Et on va avoir les données plus spécifiques à la fin de la semaine,
je pourrai vous en reparler lundi probablement, sur les plans des différents
établissements pour reprendre la chirurgie.
Le Modérateur
:
Maintenant, question pour Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. Bon, il
semble y avoir des statistiques intéressantes. Hier, c'était 34 morts,
aujourd'hui, c'est 51. Évidemment, c'est regrettable, mais c'est moins élevé
que qu'est-ce qu'on a connu depuis quelques semaines. Aujourd'hui, le nombre de
nouveaux cas baisse également.
Qu'en est-il de la situation des CHSLD?
Est-ce qu'on note également dans la région de Montréal, entre autres, une
amélioration là aussi? Est-ce que les cas sont moins importants? Qu'est-ce que
vous pouvez nous dire sur cette situation critique là?
M. Legault : Oui. Je
pourrais vous dire, de façon générale, que le nombre de CHSLD qui ont plus de
15 % de personnes infectées a quand même pas mal diminué. Donc, ça, c'est
encourageant. Par contre, il y a des nouveaux CHSLD qui ont quelques cas, donc
des CHSLD qui sont nouvellement infectés. Donc, la situation, là, de certains
points de vue, va mieux, puis dans d'autres, va moins bien. Donc, il y a encore
du travail à faire. Je ne sais pas si, Danielle, tu voulais ajouter...
Mme McCann : Oui, oui.
Puis on fait un travail considérable au niveau de la prévention des infections
qui va se traduire par un plan substantiel de pratiques en prévention des
infections dans les CHSLD pour que ça reste, là, pour le futur, là. On va
donner des moyens aux CHSLD d'instaurer des pratiques de prévention des
infections encore plus fortes. C'est en cours maintenant. On a davantage de
personnel qui s'occupe de la prévention des infections. On remet du personnel
qui, malheureusement, avait été coupé dans les années précédentes, des
infirmières en prévention des infections. On a même la Croix-Rouge qui nous
aide là-dessus et des conseillers aussi, au niveau des infirmières, des
conseillères en sciences infirmières. Donc, un plan vraiment complet en
prévention des infections, qui va rester, qui est permanent au niveau des CHSLD
et qui s'instaure actuellement.
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous me permettez, Mme la ministre, M. le premier ministre, je trouve ça
important aussi de mentionner, là, que c'est un virus qui est malicieux. Il est
encore présent au Québec, là, il n'est pas disparu, et ça, je pense qu'il faut
vraiment qu'on le comprenne. Même dans les zones froides, c'est important de
respecter les consignes de distanciation, etc. On va avoir des cas de personnes
âgées qui vivent à domicile. On va avoir des cas de personnes âgées qui vivent
dans les résidences pour personnes âgées. On n'espère pas avoir des cas en
quantité pour qu'un CHSLD ou une RPA... toutes les unités soient atteintes.
Mais c'est très important que vous
compreniez que ce virus-là, il pourrait venir d'un de vos propres enfants qui
ne sait pas qu'il est infecté puis qui, pour bien faire, va peut-être venir et
éviter la distanciation. Ça fait que si vous êtes à risque, si vous avez des
maladies chroniques, c'est important, encore plus, de respecter les consignes parce
que c'est dans la communauté qu'il va finir par arriver. Il n'est pas disparu.
Il est là, c'est un malicieux, il rentre chez vous, puis vous ne le savez pas,
puis vous êtes déjà en train de contaminer d'autres personnes.
Je ne veux pas faire peur, mais je veux
qu'on soit conscients de ça parce que la problématique des CHSLD, elle a été
très importante. On a eu beaucoup de problèmes, puis ce qu'on veut éviter,
c'est que ça se répète dans d'autres types de milieux. Et, même si vous êtes à
la maison, mais que vous avez un certain âge, que vous avez des maladies
chroniques, bien, si vous ne respectez pas les consignes, vous pourriez être un
malheureux décès de plus.
Mme McCann : Et moi,
j'ajouterais qu'évidemment on ajoute du personnel, bien entendu. Alors, ça
aussi, c'est des choses qui vont rester pour le futur. Et donc on veut que la
situation s'améliore puis on va continuer aussi de travailler au niveau du
maintien à domicile, parce que, comme le dit le Dr Arruda, ça, c'est
l'autre endroit où il faut être extrêmement prudent puis avoir des pratiques
rigoureuses.
Et je veux mentionner aussi la présence
des médecins de famille, là, les médecins de famille en CHSLD et à domicile.
D'ailleurs, c'est la journée internationale des médecins de famille aussi,
comme c'est la journée internationale des préposés aux bénéficiaires et des
inhalothérapeutes. Les médecins de famille, là, c'est fondamental, là, en CHSLD
puis au maintien à domicile. Alors, ce sont des choses qu'on veut renforcer à
partir de maintenant, là, on travaille déjà là-dessus, et pour la suite des
choses.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous avez évalué l'impact que ça va avoir sur le budget de la santé, toutes
les mesures qui vont rester? Je ne parle pas, là, de ce que vous avez dépensé
dans la situation d'urgence, mais parce que, là, bon, vous dites : On va
instaurer de nouvelles pratiques en prévention. Il va y avoir davantage, de ce
qu'on comprend, de personnel en CHSLD et dans les hôpitaux également pour
essayer de ramener les situations dont on s'est rendu compte qu'elles n'étaient
pas normales, là. Quel va être l'impact de l'augmentation sur le budget du ministère
de la Santé? Est-ce que vous êtes en mesure de l'évaluer, en ce moment, les
mesures qui vont rester?
M. Legault : O.K. D'abord,
dans les mesures qui ont été mises en place, là, il y en a pour à peu près
3 milliards, la grande, grande majorité, ce sont des mesures qui sont non
récurrentes, là. Par contre, je l'ai dit, on veut faire une réforme dans les
CHSLD où il y aura des dépenses récurrentes qui seront ajoutées.
Il faut aussi se rappeler que, depuis un
an et demi, on a augmenté de façon importante les budgets en santé, que ça soit
les soins à domicile, que ça soit les CHSLD, que ça soit dans les hôpitaux.
Mais par contre une grande partie de ces budgets-là n'ont jamais été dépensés.
Donc, je reviens un peu à ce que je disais tantôt, c'est que, malgré les efforts
budgétaires qu'on a faits, on s'est ramassés, le 31 mars, à la fin de
l'année, avec beaucoup d'argent pas dépensé parce que les postes n'ont pas été
comblés. Donc, c'est certain que, si, déjà, on arrivait, puis c'est assez drôle
de dire ça, là, mais à dépenser l'argent qu'on veut dépenser en santé, bien,
déjà, on aurait des milliers de postes de plus dans le réseau de la santé. Mais
le gros défi qu'on a actuellement, c'est de combler les postes.
Donc, un, ça prend des meilleurs salaires
pour les préposés aux bénéficiaires. Mais, comme je le disais tantôt, c'est
certain que, s'il y a plus de préposés aux bénéficiaires, ça rend les
conditions de travail plus faciles pour les infirmières. Donc, ça rend les
postes d'infirmières plus attirants aussi. Actuellement, ce n'est pas trop
attirant d'aller dans le réseau de la santé parce qu'il y a moins de personnes
qui font la job qui devrait être faite par plus de personnes, donc qui
travaillent plus fort encore. Donc, c'est comme un cercle vicieux : parce
qu'il manque de personnes, parce qu'il y a des postes de pas comblés, la job
est encore plus difficile. Oui?
Mme McCann : …vous permettez,
on a hâte de voir, là… La prime au temps plein, là, qui a été instaurée, on
devrait avoir des nouvelles à la fin de la semaine, à savoir l'impact que ça a
eu, parce qu'on a plus de 50 %...
Une voix
: …
Mme McCann : Bien, pour le
moment, là, on veut voir l'impact. On va voir, pour la suite, ce qu'on fera.
M. Legault : Il faut avoir une
entente avec le syndicat.
Mme McCann : Oui, et il faut
avoir une entente avec le syndicat, mais on veut voir si ça a trouvé preneur
aussi, parce que c'est plus de 50 % de notre main d'oeuvre, là, qui est à
temps partiel. C'est sûr que, s'il y en a une partie qui arrive à temps plein,
ça va beaucoup nous aider. Alors, on devrait avoir des nouvelles au début de la
semaine prochaine là-dessus.
Le Modérateur
:
Maintenant, question pour Tommy Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour, M. le premier ministre. Votre homologue de l'Ontario a annoncé qu'il
allait déclencher une commission d'enquête sur les centres des soins de longue
durée de sa province en raison de ce qui s'est passé. Est-ce que vous êtes
ouvert à faire le même exercice ici, au Québec?
M. Legault : Oui, absolument,
je l'ai déjà dit. Bon, ce que je note, c'est que Doug Ford a annoncé une
commission d'enquête qui ne serait pas publique dont les travaux commenceraient
seulement au mois de septembre. Donc, nous, on est en train de réfléchir, là.
Je l'ai dit, une fois qu'on va être en contrôle de la crise, après, donc, la
crise, on n'exclut rien. Donc, on va trouver une manière d'aller au fond des
choses, voir ce qui est arrivé, mais sans non plus perdre du temps parce qu'il
y a des solutions qu'on connaît déjà, là, qu'on veut appliquer au cours des
prochains mois.
M. Chouinard (Tommy) :
Maintenant, il y a encore des CHSLD, donc, où il y a des éclosions de COVID-19.
Bon, il me semble que ça fait quand même plusieurs semaines qu'on sait qu'il y
a des mesures de protection qui normalement doivent être prises pour éviter que
le virus entre dans un CHSLD. Est-ce que vous avez identifié l'origine des
nouvelles éclosions dans les CHSLD, ceux qui s'ajoutent, donc, à la liste?
Mme McCann : Bien, il y a
toujours une analyse qui est faite, hein, par la Santé publique puis par
l'équipe du réseau de la santé. Et, ce qu'on voit, c'est qu'après deux mois,
là, c'est que les équipes savent quoi faire quand il y a une éclosion. Mais il
faut voir l'origine, bien entendu, ça, c'est très, très important. Mais,
aussitôt que ça se passe, on sait quoi faire. Alors, on met les mesures en
place et ça a un effet de juguler, hein, de stopper la propagation parce qu'on
sait quoi faire rapidement. Alors, évidemment, il faut analyser qu'est-ce qui
s'est passé, et ça peut être des sources différentes d'une situation à l'autre.
M. Chouinard (Tommy) : Comme?
Mme McCann : Dr Arruda?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, on pourrait regarder, un peu comme dans l'influenza, ça peut être des
visiteurs qui peuvent être la source, parce que ça circule dans la communauté,
ça peut être un travailleur de la santé qui est asymptomatique, mais qui va
développer ses symptômes, par ailleurs. Ça fait que c'est souvent... c'est tout
simplement parce que c'est un milieu semi-fermé, mais il n'est pas fermé
complètement, donc, des interactions peuvent se faire. Ça peut être parce qu'un
patient est allé à l'extérieur pour aller chercher d'autres types de soins et a
été infecté puis incube. C'est tout ça qui peut faire le mélange.
Je peux vous dire c'est que, ce qu'on sait
en termes de dynamique générale, la première vague est associée à des gens qui
avaient fait des voyages, asymptomatiques, qui sont revenus, qui ont
travaillés. Après ça, il y a des gens qui sont allés d'un certain centre à
l'autre parce qu'ils travaillaient dans des agences, qui étaient infectés, pas
de symptômes, puis qui ont transmis la maladie.
Là, actuellement, je vous dirais, ça
pourrait être de différentes sources. C'est sûr que, là, actuellement, si vous
me permettez, compte tenu qu'on a un peu mieux... on est mieux, mais ce n'est
pas encore terminé, mais beaucoup mieux réglé la question de capacité, puis de
traitement, puis de soins, puis de ne pas faire affaire avec des agences, puis
de gens qui se déplacent à une autre, sans que ce soit impossible complètement,
quelquefois. Bien, on est en mesure d'avoir...
Il va y avoir des cas. Il va y avoir des
cas dans les CHSLD. Ce qui va être important, c'est de les contenir le plus
rapidement possible et de mettre en pratique les applications. C'est pour ça
que les équipes dédiées, les équipes PCI vont jouer un rôle majeur.
Mais de vous dire que c'est impossible que
ça ne rentre dans aucun CHSLD, là, je pense que c'est difficile. Ce qu'il faut
éviter, c'est que ça rentre puis qu'on ait, en dedans de trois jours,
800 cas. Bon, 800 cas, les CHSLD n'ont pas cette dimension-là, là, comme
telle.
Mme McCann : Mais c'est là
qu'il faut regarder la tendance, parce que ce qu'on s'aperçoit comme, par
exemple, aujourd'hui, qu'il y a un peu moins de travailleurs infectés. J'espère
que ça va continuer, parce que l'élément fondamental là-dedans, c'est la
formation. Ce n'est pas simple. Ce n'est pas simple, la prévention des
infections, comment revête l'équipement de protection, comment l'enlever, à
quel moment. C'est toute une opération, et il faut tendre vers la perfection
autant que possible, mais on ne l'atteint jamais.
Donc, il y aura probablement encore un peu
d'éclosions, mais on veut que ça soit le moins possible et que tout le monde
soit formé à 100 %.
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous me permettez, Mme la première ministre, l'autre complexité, c'est
qu'une fois que vous devenez... que vous n'êtes plus un travailleur de la
santé...
Mme la première ministre... Mme la
ministre. M. le premier ministre. Excusez-moi, c'est parce que j'ai vu les
deux, là, puis les deux mots se sont mêlés en voulant aller trop vite.
Quand on est travailleur de la santé, si
on ne respecte pas les consignes quand on est rendu chez soi, on peut aussi
attraper la maladie de la communauté. Ça fait que c'est ça, là, vous voyez, les
dynamiques de complexité. Puis encore mes excuses, M. le premier ministre du
Québec.
M. Legault : Il n'y a pas
d'offense.
M. Bergeron (Patrice) :
Maintenant, si vous me permettez, je me réserve une question pour moi, Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne.
Pour revenir sur la question, donc, des
négociations dans le secteur public, la FTQ a donc déposé une offre, on en a
parlé tout à l'heure, 2 % par an pendant trois ans avec le 12 %
d'augmentation pour les préposés. On réalise que ce n'est vraiment pas loin de
l'offre que vous avez vous-même déposée : 1,75 %, 1,75 %,
1,5 %, je crois. Qu'est-ce qui vous manque pour signer, pour dire oui à
cette offre-là, M. Legault?
M. Legault : Bien, je le
disais tantôt, là, c'est l'impact de l'augmentation de 12 % des préposés
aux bénéficiaires sur le rangement des autres postes. Donc, c'est là qu'il y a
encore des discussions à avoir entre autres.
M. Bergeron (Patrice) :
Également, vous avez évoqué, tout à l'heure, donc, les dates de déconfinement
pour certaines professions, notamment les salons de coiffure, esthétique, etc.
Vous avez dit hier que vous aviez eu une réunion en soirée pour fixer un
calendrier avec des dates précises, sports d'équipe, rassemblements, etc.
Est-ce que cette réunion-là, notamment, s'est passée avec la Santé publique
pour approbation? Et puis est-ce que vous êtes arrivés à un calendrier précis
maintenant?
M. Legault : Bon. La
réunion a eu lieu. Il y a encore des discussions à y avoir. Et ce que je disais
tantôt, c'est qu'on devrait être en mesure, dans les prochains jours, de
pouvoir déposer ce plan.
Le Modérateur
:
Maintenant, la dernière question, pour Patrick Bellerose, Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Oui. Bonjour à tous. M. le premier ministre, comme vous le mentionniez tantôt,
c'est la Journée des préposés aux bénéficiaires. Je me demandais, est-ce que
vous prévoyez quelque chose pour honorer les préposés aux bénéficiaires qui
sont décédés dans le cadre de la pandémie et, donc, d'une façon symbolique?,
dans un premier temps. Et est-ce qu'on pourrait aussi indemniser ces
travailleurs-là ou, en fait, leurs survivants?
M. Legault : Bon, j'ai
demandé effectivement à quelques personnes, là, de regarder comment on peut
rendre hommage à toutes les personnes qui sont décédées, aussi aux employés du
réseau de la santé qui sont décédés. Donc, c'est sous analyse actuellement.
Bon, vous avez vu qu'on a rendu hommage puis qu'on a aussi mis le drapeau en
berne, mercredi dernier, avec l'appui de tous les partis d'opposition. Donc, on
est en train de regarder, là, ce qui peut être fait à la mémoire de toutes ces
personnes-là.
M. Bellerose (Patrick) :
Et pour ce qui est de l'aspect dédommagement, disons, pour ces gens-là qui ont
été au front?
M. Legault : Je ne suis
pas au courant, là, de cette partie-là.
M. Bellerose (Patrick) :
Sur les seuils d'immigration, pourriez-vous juste donner une petite... un ordre
de grandeur de la baisse des seuils? Est-ce qu'on va passer sous le 40 000
un peu symbolique, là, dont on parlait en campagne électorale?
M. Legault : Il est
encore trop tôt, là, pour dire exactement, là. Il faudrait d'abord voir, là...
D'abord, il n'est pas question de changer les seuils pour 2020. Donc, ça, c'est
la première chose. Pour ce qui est de 2021, bien, la première question à se poser,
c'est à combien s'établira le taux de chômage en 2021. C'est difficile, là,
d'avoir une réponse exacte. Donc, on va d'abord essayer d'avoir le maximum de
spécialistes qui vont répondre à cette question-là puis ensuite ajuster, avoir
des discussions avec le gouvernement fédéral.
Journaliste
: ...
Le Modérateur
: Bien
là, excusez, c'est parce que, là, on ne peut pas avoir... On ne peut pas
relancer tout le temps des questions, là. Alors, ça va demander une certaine
discipline à tout le monde, là.
Journaliste
: ...vous
en avez parlé beaucoup aujourd'hui.
Le Modérateur
: On est
rendus à la période de questions en anglais. S'il vous plaît! S'il vous plaît,
collègues. Bon. Alors, nous en sommes maintenant à la période de questions en
anglais. Phil Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
:
Good day. Hope I don't get in trouble. You mentioned there's been a new
flare-up in a CHSLD. Can you give us more details on where this case has
happened? I know Mme McCann just said that the teams
are better trained and can better get on top of the cases if that happens. But
can you give us more information about where this situation emerged?
Mme McCann : It happened recently in two long-term facilities in the Québec area.
M. Authier (Philip)
:
Québec city area?
Mme McCann :Québec city area.
So, I've had a report on this. And, again, as I mentioned in French, the teams
are very well trained now to stop the propagation. So all the measures have
been taken.
M. Authier (Philip)
: Were there deaths? Any more information? You don't have that?
Mme McCann : I don't have the specific… because it's very, very recent. So I
cannot be specific on that.
M. Authier (Philip)
: And, Mr. Legault and Mr. Arruda, you both said that we have to be careful. We
don't want to take a bad penalty in the hockey game. What is your assessment of
the situation in Montréal today in terms of community
transmission? Is it under control? And how is Montréal doing?
M. Arruda (Horacio)
: I think that the indicators of Montréal are going down, slowly going down. The situation is under control. There is, I would say, active transmission, especially in certain sectors of Montréal. It's not under… I cannot
say that it's… We didn't lose the control, but the situation is very fragile.
So it's why any adding on the situation can put that overflow, and that being a
problem for our capacity, for health care or even Public Health, to do
investigations. So it's why, even if we are opening things, controlling opening
things, there is a sequence, there are phases that are going to be done, but
it's important to respect that.
You know, even when we
say… And, you know, with good time, good weather, it's clear, we all have
enough of COVID-19. We all would like to go back to the way we… before, but
that's not the time because, if we do that, we're going to lose the battle
altogether. And that will mean that we will have to come back, confining again,
making a pause. So I think that's not a good news. So it's why, please, listen
and don't think, because we open one sector, that it means that your sector is
not open. You can do it by yourself.
Mme McCann :
…add to my answer just previously. There was also… I knew I was forgetting one
in Montréal, in the West part of the island, in Côte-Saint-Luc, but the
situation is under control. It's on a particular floor. There are no deaths reported. People have been tested and all the measures are taken. So
I wanted to mention that to you also.
Le Modérateur
:Maintenant, question
pour Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Good afternoon. Ontario, as you
know, has ordered an independent commission to long-term care after more than
1,400 COVID-19 case linked deaths. As the Premier who is going through the
crisis, how important it is for you to give residents and loved ones a voice,
the answers and the change they deserve? And, an independent commission would
fit your expectations or you want more?
M. Legault :OK. At this point,
we haven't taken the decision. But like I've said before, we don't exclude a
commission. Which form would it take? We know already that, in Ontario, it's
not a public commission. We already don't... we don't know the people that will
be part of this commission. We know that the commission won't start before
September. So, I think it's better for me to take a few additional weeks, take
the right decision and have an announcement that would put all the details on
the table. But, at this point, we don't exclude that. Of course, I would like
to know exactly what happened and what are the solutions, the changes we need
to make in order to make sure that it doesn't happen anymore.
Mme Senay
(Cathy) :OK. My second question is about Reitmans. After Aldo...
Une voix
: ...
Mme Senay
(Cathy) : Sorry?
Une voix
: Reitmans.
Mme Senay
(Cathy) : Oh, sorry, sorry. I'm sorry about
the pronunciation, Reitmans.
M. Legault : The accent. It's all right.
Mme Senay
(Cathy) : You had Aldo a few days ago... I
guess I'm all right with Aldo? So, you know that Reitmans is seeking protection
under the Companies' Creditors Arrangement Act, and this plan is necessary
because of the COVID-19. And the CEO was saying that it's the most difficult
decision we had to take for our organization after, like, a history of more
than 100 years. How do you relate to this? Like, how do you react
personally as a former businessman?
M. Legault : Yes. I had a meeting yesterday afternoon with Pierre Fitzgibbon,
talking about the retail business. It's not easy because, first, you have the federal
Government, you also have the
owners of the different buildings. Some are nice, and they understand the situation, and they are not too tough
requiring the rents to be paid. Some are not or not as much. It's a very tough situation, and I can understand that it's
very tough for these companies, for these entrepreneurs. And we have to find a
way to help them, in a bright way, in order to make sure that as many as
possible will reopen. But, in certain cases, we also have to deal with the
owners of the fix assets.
So we're working on that.
I hope, in the next few weeks, I will be able to announce something. But Pierre
Fitzgibbon is working very hard to make sure that as many retailers as
possible, including large chains like Reitmans...
Mme Senay
(Cathy) : So you want this institution to
survive too.
M. Legault : Yes, we want this institution to survive, for sure, yes.
Bien, peut-être le dire en français, j'ai eu une rencontre, hier
après-midi, avec le ministrede l'Économie, Pierre Fitzgibbon, pour
discuter entre autres de la situation dans le monde du commerce de
détail, et il y aplusieurs enjeux qui ne sont pas faciles à
mettre ensemble. D'abord, il y a la contribution du gouvernement fédéral puis il y a aussi
la place des propriétaires d'immeubles, de centres
d'achats, qui n'ont pas tous eu la même réaction suite à la crise qu'on vit
actuellement.
Donc, on veut évidemment
que le maximum de commerces de détail soient en mesure de réouvrir, surtout
qu'on parle, là, de réouverture le 25 mai puis, on l'espère bientôt, dans
les centres d'achats. Il y a aussi la tendance de fond sur la vente en ligne.
C'est possible que la vente en ligne passe de 10 %, à 20 %, à
30 %, donc qu'au total il y ait moins de besoins pour de l'espace de
commerce de détail.
Donc, il faut essayer de
tout mettre ça ensemble, prendre les meilleures décisions. Évidemment, il y a
les grandes chaînes, il y a les petits magasins en région dans certains cas.
Donc, chaque cas est différent, puis on est en train de voir, là, comment
mettre en place un programme qui serait complémentaire à ce qui se fait au
gouvernement fédéral.
Le Modérateur
:
Samuel Pouliot, CTV.
M. Pouliot
(Samuel) : Hi. Canada and the U.S. have agreed
to prolong their deal to keep the border closed for another month. Are you
satisfied with this decision? And would you like it to be longer than a month?
M. Legault : OK. First, I'm very happy. It was a request I made meeting with
Mr. Trudeau a few times in the last few weeks. So I'm happy that we'll
have at least another month of closing of the borders.
I would like, yes, that we go to at least another month after in July. I think
that, until we really have the control, the last thing we want is to have, for
example, people of New York coming to Montréal and restart the virus in
Montréal. So I'm happy about this additional month in June, but I would like to
have another one in July.
M. Pouliot
(Samuel) : OK. And, on another subject, les
Soeurs de la Providence, they say they are losing staff because they make more
in the public system. Will you consider compensating them for the mandated
salary increase?
M. Legault :
It's part of the analysis we're making. We understand very correctly that, when
you increase the salaries in the public sector, it has an impact in the private
sector, including for the congregations. So we're looking at that. We have
started making analysises, evaluations of how much it would mean to help the
private sector, but we're working on that.
Le Modérateur
:
Maintenant, les deux dernières questions en anglais, de Raquel Fletcher,
Global. Since school was officially canceled, parents are reporting to us that
they suddenly have a lot of work to catch up on before the end of the year. Did
you start too late to give guidelines that parents and teachers need to follow?
M. Legault :
I don't think so. I think we've put in place some work, some homework for the
students. Of course, the challenge we had in the last two months was that some
of the teachers, they, themselves, had children at home and they didn't have
all the time to help their regular students. So, now, with the opening of the
care centers for the children, the daycare centers, we'll have more
opportunities to make sure that all teachers are available to have a follow-up
with the students that are at home.
Le Modérateur
:
And, now, the last question. Can you please repeat in English what you said
about the FIQ protest this morning? You did not appreciate their protesting.
Why?
M. Legault : Yes.
First, we know that the main demand of the union of the nurses is about the
ratio. So what we… It means the number of nurses in each CHSLD or hospital. We know very well that, since a year and a half, we had
large increases in budgets, large increases in the number of posted jobs. But
unfortunately the jobs were not filled for many reasons. One of the reasons is
about the salary. And the other one also is that, unfortunately, some workers,
they prefer to work part-time than to work full-time. And we have to find
solutions for that because we cannot have 50% of the workers being part-time. So,
before requesting a better ratio, which means more nurses, it's important that
we fill the jobs that are open already. So, that's what I'm telling the union.
I would like to discuss with them, I think we can find some common goals,
common solutions. I don't think it's the time to be on the street in front of
my office.
Le Modérateur
:
C'est tout. Merci beaucoup pour votre préparation.
M. Legault : Merci, tout le
monde.
(Fin à 13 h 59)