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Conférence de presse de M. André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, et M. Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale

Annonce concernant la reprise des activités dans le secteur de la restauration

Version finale

Monday, June 8, 2020, 15 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures trente-deux minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous. Bienvenue à cette conférence de presse afin de procéder à une annonce concernant la reprise des activités dans le secteur de la restauration. Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, M. André Lamontagne, et le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, M. Jean Boulet, sont accompagnés du conseiller médical stratégique à la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux, Dr Richard Massé.

Alors, MM. les ministres, à vous la parole.

M. Lamontagne : Alors, bonjour, tout le monde. Je dois d'abord souligner que le masque que je porte aujourd'hui a été fabriqué par l'entreprise Umana de Drummondville, dans mon comté, le magnifique comté de Johnson.

Écoutez, très, très heureux d'être ici en présence de mon collègue Jean pour annoncer la reprise complète des activités de restauration avec la possibilité, là, de manger un repas sur place, partout au Québec. Pour les entreprises à l'extérieur de la Communauté métropolitaine de Montréal, à l'extérieur de la municipalité régionale de comté de Joliette et à l'extérieur de la ville de L'Épiphanie, cette réouverture pourra s'effectuer à compter du 15 juin. Pour les territoires mentionnés, les restaurants pourront ouvrir à compter du 22 juin.

Naturellement, c'est une nouvelle, une annonce qui était attendue par l'industrie, puis je m'en réjouis. On a ici, dans l'édifice, la présence, là, de M. François Meunier, de l'Association Restauration Québec, et aussi de M. David Lefebvre, de Restaurants Canada.

Ce qu'il faut comprendre aussi, bien, c'est que la restauration, au Québec, bien, c'est plus de 14 milliards $ de vente, c'est plus de 200 000 emplois, puis c'est un secteur économique majeur qui est caractérisé par le fait qu'il encourage fortement la consommation d'aliments puis de boissons qui sont produits chez nous. Alors, c'est un apport économique majeur pour tout ce qui est agroalimentaire, et puis c'est un apport, naturellement, économique très important pour l'économie du Québec.

Mais on sait aussi à quel point les restaurants sont des endroits qui sont importants dans nos vies. Ils sont importants parce qu'ils nous permettent de partager de bons repas, mais ils sont aussi importants parce qu'ils nous permettent de partager des moments, des moments entourés de ceux qu'on aime, de ceux qu'on apprécie, et aussi de nous détendre ou, ultimement, de s'offrir une expérience culinaire.

Mais il est entendu, naturellement, que la pandémie COVID-19 fait en sorte qu'il y a des changements importants qui vont être demandés aux restaurateurs dans un seul but, c'est assurer la santé, la sécurité, des travailleurs, et la santé et sécurité des clients. Puis les entreprises auront, naturellement, les obligations dictées par la Santé publique, notamment le fameux deux mètres de distanciation, et puis j'ai mon collègue Jean, dans quelques minutes, là, qui va vous donner davantage d'information à ce sujet-là.

Les clients, quant à eux, vont aussi avoir à jouer leur rôle puisqu'ils seront soumis aux mêmes règles que celles qui prévalent pour les rassemblements intérieurs, puis on a d'ailleurs Dr Massé, tantôt, aussi, qui va nous entretenir de ce sujet-là.

À titre de ministre, j'ai été en contact quotidien avec le secteur de la restauration dès le début de la pandémie. Que ce soit moi, que ce soit les gens de mon équipe, on a parlé de façon constante avec les restaurateurs puis on a pu écouter leurs préoccupations. Alors, les balises sanitaires pour les restaurants qui sont présentées aujourd'hui sont réalistes puis sont adaptées à l'industrie. Elles ont été conçues en collaboration avec les associations de restaurateurs, les chaînes de restaurant, les chefs propriétaires. D'ailleurs, je salue leur volonté de mettre la main à la pâte pour aider le gouvernement à accélérer la reprise de leurs activités, puis je les remercie pour leur travail.

Vous savez, c'est une annonce qui tombe à pic parce que l'été est arrivé. Qui dit été dit saison des terrasses, puis on s'entend qu'avec les contraintes qui vont être appliquées au niveau des places, à cause de la distanciation, bien, il va y avoir moins de places à l'intérieur des restaurants. C'est dans un contexte comme ça où il est très important de tout faire pour que l'utilisation des terrasses puisse être maximisée pour les restaurateurs. Alors, je suis bien heureux d'annoncer, là, que ma collègue Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique, s'est entendue avec la Régie des alcools, des courses et des jeux pour que celle-ci offre un assouplissement pour que les propriétaires de restaurants puissent modifier, agrandir ou bien obtenir l'autorisation d'exploiter temporairement un permis d'alcool sur une terrasse dans le contexte de la COVID-19, tout ça, naturellement, avec l'accord des municipalités. Et puis les vérifications des demandes vont être faites de façon diligente, de façon accélérée.

Ces mesures-là viennent s'ajouter aux allègements réglementaires qui ont été présentés par mes collègues Guilbault et Fitzgibbon jeudi dernier à l'Assemblée nationale sous forme d'amendements au projet de loi n° 61 pour la relance économique. Ces allègements-là visent à permettre aux restaurants, aux restaurateurs d'offrir un service plus adapté aux attentes de la clientèle de 2020.

Il serait donc permis, si le projet de loi était adopté, de livrer de l'alcool pour accompagner des aliments par des intermédiaires comme Uber Eats ou Dash, par exemple. Il serait aussi permis que ces boissons aient un prix différent à la livraison qu'en salle à manger et, de plus, il ne serait plus requis de servir obligatoirement un repas pour permettre la vente des boissons alcooliques aux restaurants.

Ça, c'est des exemples, si on veut, qui démontrent que le gouvernement est à l'écoute des besoins des restaurateurs et puis que le succès de l'industrie nous tient à coeur. C'est l'écoute et la collaboration entre le gouvernement et les membres de l'industrie au cours des dernières semaines qui ont vraiment mené vers ces modifications-là. Évidemment, bien, ce qu'on souhaite, c'est la collaboration de nos collègues à l'Assemblée nationale pour faire en sorte qu'on puisse donner aux restaurateurs les meilleures conditions pour assurer le succès de leur reprise.

Alors, la mise en oeuvre des nouvelles normes sanitaires vont demander un effort considérable de la part des restaurateurs, mais, connaissant leur fibre entrepreneuriale, on n'a pas de doute qu'ils vont faire preuve de créativité puis de capacité à s'adapter pour pouvoir respecter les exigences de santé et puis de sécurité.

Une chose qui est certaine, c'est que les clients vont être au rendez-vous pour soutenir leurs restaurants préférés parce qu'aider une entreprise d'ici en se faisant plaisir au soleil, sur une terrasse, sortir de la maison le temps d'un repas, bien, il n'y a pas grand monde — je vois M. Bovet, là-bas, là — il n'y a pas grand monde qui ne rêve pas aujourd'hui, là, de pouvoir aller à son restaurant du coin, là.

Alors, écoutez, une sortie au resto, bien, c'est sûr que c'est bon pour le commerce local, mais ça va l'être encore davantage pour le moral. Alors, je vous remercie puis je cède la parole à mon ami Jean.

M. Boulet : Merci, André. Dr Massé, représentants des médias, évidemment, toujours un plaisir de vous rencontrer pour une annonce qui est extrêmement réconfortante au Québec. C'est une journée qui était attendue énormément, tant par les restaurateurs que par les clients.

Vous le savez, au Québec, dès le début de la pandémie de la COVID-19, on a pris les mesures qui s'imposaient afin de limiter le plus possible la propagation du virus. Et le milieu de la restauration fait partie des secteurs d'activité économique qui ont été touchés par les directives annoncées en mars dernier. Depuis, on a suivi la situation épidémiologique de près, de façon quotidienne, en collaboration avec la Santé publique, et les Québécois ont été disciplinés. C'est une des raisons qui nous permet aujourd'hui de franchir une nouvelle étape dès la semaine prochaine.

Et de nombreux restaurateurs, vous le savez, s'étaient déjà exprimés à l'égard de l'encadrement requis pour la réouverture. Ils ont demandé que nous fournissions des règles, des normes sanitaires en milieu de travail, parce que c'est un environnement qui est spécifique avec des enjeux qui sont très propres au domaine de la restauration. Donc, la CNESST a travaillé fort, avec la collaboration de l'Association des restaurateurs du Québec, Restaurant Canada, le monde syndical, des propriétaires indépendants. Encore une fois, il y a un guide de normes sectorielles pour ce secteur-là, et c'est ce que j'annonce aujourd'hui, toujours en réitérant l'importance d'une réouverture sécuritaire. La santé, sécurité des travailleurs et de la clientèle, c'est vraiment primordial.

Donc, il y aura, et c'est publié sur le site de la CNESST, une trousse qui comporte un guide de normes. Donc, vous les connaissez, c'est des normes d'hygiène, des normes de désinfection puis des normes de distanciation sociale. Il y a aussi une liste de vérifications quotidiennes pour s'assurer que les travailleurs ne soient pas symptomatiques, ni fièvre, ni toux, ni problème respiratoire pour éviter les risques de contamination interne. Et il y aura aussi des panneaux à l'extérieur qui vont bien indiquer les règles applicables.

Le guide recommande, entre autres, le port du masque de procédure et une protection oculaire lorsque la distanciation physique de deux mètres n'est pas ou ne peut être respectée. Il suggère aussi, à titre d'exemple, de présenter les menus sur des ardoises ou des écrans sur les murs afin de limiter les échanges d'objets avec les clients. Nous laissons au bon jugement des restaurateurs le nombre de clients mis dans un établissement, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur sur une terrasse, mais la distanciation physique de deux mètres entre les clients devra continuer d'être respectée. De plus, il est recommandé que les objets ou les équipements partagés, comme les tables, les chaises ou les menus soient désinfectés entre chaque client. Même chose pour les surfaces fréquemment touchées par les travailleurs ou la clientèle comme les comptoirs ou les poignées de porte pour qu'elles soient nettoyées plusieurs fois par jour. Le port du masque de procédure et une protection oculaire seront exigés pour le personnel de cuisine si la distanciation de deux mètres ne peut être respectée. Pour les restaurants offrant un service de buffet, ce sont les employés qui devront faire le service aux clients et non le client lui-même.

Ce sera une nouvelle expérience, on en convient tous, pour tout le monde, mais elle se tiendra dans un contexte sécuritaire. On a déployé — vous savez, c'est une première au Québec et c'est le résultat de l'union de plusieurs ministères et organismes publics — une équipe au-delà de 100 agents de prévention qui sont déployés partout sur le territoire du Québec pour faire du travail de sensibilisation, d'information et de pédagogie. Quand il y a des informations qui seront requises, ces agents-là seront disponibles soit par voie téléphonique ou en se déplaçant pour rencontrer les personnes dans les restaurants. Ils seront là, donc, de façon constante, et c'est, je le réitère, vraiment une première au Québec. Tous se mettent en commun, bien sûr, pour assurer la santé et sécurité tant des travailleurs que de la clientèle. La collaboration de tous, travailleurs, employeurs et clients, est essentielle si nous voulons que ce retour au travail soit une réussite. Soyez assurés que nous mettons tout en place pour vous aider à franchir cette nouvelle étape là.

L'été est enfin arrivé. Profitez-en pour manger local. Goûtez aux très bonnes boissons québécoises en toute sécurité. Et je cède maintenant la parole au Dr Massé qui va faire le point sur les rassemblements intérieurs. Merci de votre attention.

M. Massé (Richard) : Merci beaucoup, M. Boulet, M. Lamontagne. Il n'y a pas très longtemps, on a autorisé à ce qu'il puisse y avoir des rassemblements extérieurs, dans des lieux privés, de 10 personnes, de maximum de trois maisonnées, tout en respectant la distanciation de deux mètres. Les choses se sont bien déroulées. Vous avez suivi la situation épidémiologique, et on voit que la situation est sous contrôle, relativement parlant, on est toujours prudents, mais que, vraiment, les choses ont continué de s'améliorer un peu partout à travers la province. Et maintenant, on est prêts à annoncer l'autorisation des rassemblements, dans des résidences privées, de 10 personnes au maximum provenant de trois maisonnées, mais toujours en gardant une distanciation de deux mètres entre les membres de ces maisonnées-là. C'est toujours le concept de bulle, dont on a déjà discuté, qu'on recrée avec des protections, donc une protection sur la distance, et puis on voit, dans les restaurants, pas dans les maisons... on voit, dans les restaurants, il peut y avoir d'autres mesures de précaution.

Une chose importante, c'est que l'intérieur des maisons, ça a été plus long un peu pour le déconfiner parce que c'est un endroit où est-ce qu'il y a plus de zones à risque de se transmettre des infections. Donc, il y a des précautions qu'il faut toujours maintenir. Ce n'est pas parce que les gens rentrent dans la maison qu'on ne doit pas être sûr que les choses ont été nettoyées, par exemple la salle de bain, les poignées de porte, les choses que les gens touchent régulièrement. Donc, ça reste important de toujours prendre ces précautions-là pour qu'avant et après on puisse faire un nettoyage approprié.

Toujours important d'être sûr que les gens qu'on invite chez soi, ce n'est pas des gens qui sont malades, ce n'est pas des gens qui sont sous investigation, ce n'est pas des gens qui sont à risque non plus. Parce qu'il y a des gens qui sont plus à risque que d'autres, puis, bon, chaque fois qu'on invite des gens puis qu'ils ne demeurent pas dans la même famille, puis qu'ils se côtoient, on augmente le risque de transmission. Vous savez, les gens de 70 ans et plus, les gens qui ont des maladies chroniques, les gens qui ont des problèmes d'immunodéficience, bien, toutes ces personnes-là, il faut être très prudent. Ça ne veut pas dire que les gens ne peuvent pas sortir, mais ils doivent être, je dois dire, doublement prudents ou triplement prudents parce qu'il y a plus de chances pour eux, puis on ne veut vraiment pas que ces choses-là arrivent.

On demande aussi aux gens de garder... de prendre note des gens qui viennent chez eux, des événements qui sont faits, de qu'est-ce qu'on a fait, qu'est-ce qui s'est passé pour que, si jamais il y avait des gens qui étaient malades, on puisse facilement — «on» étant la direction régionale de santé publique — puisse facilement être capables de retracer les gens rapidement, efficacement, et puis ne pas perdre de temps si jamais il y avait des gens qui étaient contaminés.

Et puis enfin on dit aux personnes qu'il va y avoir d'autres déconfinements pour des lieux publics, à l'intérieur ou à l'extérieur, qui vont venir plus tard, mais que, pour l'instant, c'est seulement les lieux privés pour lesquels cette autorisation-là est donnée.

Le Modérateur : Très bien. Alors, je crois que le ministre Boulet souhaitait apporter une précision.

M. Boulet : Oui. Je voulais simplement préciser que les agents de prévention sont au nombre de 1 000 et non de 100, et, au-delà de ça, bien sûr, il y a les inspecteurs de la CNESST, qui sont au nombre de 450. Donc, c'est quand même une force humaine qui est considérable et qui va s'assurer du respect harmonieux des nouvelles normes sanitaires dans le milieu de la restauration. Merci.

Le Modérateur : Très bien. Alors, merci à vous trois. Pour la période des questions, si vous êtes prêts maintenant à prendre les questions des journalistes, on va débuter avec Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour à vous trois. Peut-être plus pour M. Massé, mais... Je comprends que c'est une question de bonne volonté, mais 10 personnes à deux mètres, dans une maison, ça prend une sacrée grande maison. Vous comprenez ça.

M. Massé (Richard) : C'est sûr que peut-être quelqu'un qui a un petit appartement ne pourra pas recevoir 10 personnes, mais peut-être qu'il ne le faisait pas avant non plus. On met ça comme un nombre maximum de personnes qui peut être fait. Puis, quand on regarde deux mètres, il ne faut pas calculer 10 fois deux, mais plutôt regarder trois maisonnées. Donc, si c'est des gens qui viennent de trois maisonnées, ça veut dire que le deux mètres s'applique entre chacune des maisonnées, ce qui réduit l'espace.

Mais je suis conscient qu'il y a beaucoup de monde qui ne vont pas être capables de recevoir 10 personnes chez eux. Mais on met un maximum parce que les réunions à 15, à 20, à 25, c'est trop risqué. Puis là, à ce moment-là, c'est littéralement impossible de le faire, clairement, à moins d'avoir un château, ce que très peu de gens ont. Et puis qu'il y a des précautions à prendre qu'il faut maintenir. Il ne fait pas baisser la garde. Même si les choses s'améliorent, il ne faut vraiment pas baisser la garde. On y va très prudemment. Puis, dans le fond, la sécurité, c'est chacun qui doit la créer chez lui, là, pour les propres personnes qu'elles invitent.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Bossé (Olivier) : Mon autre question était... vous l'avez un peu répondu, mais comment ça peut s'appliquer en cuisine, alors qu'il y a la proximité, mais qu'il fait chaud aussi? Ça va être difficile pour ces gens-là de travailler, là.

M. Boulet : ...à l'intérieur de deux mètres, comme je le mentionnais un peu plus tôt, c'est le masque et les lunettes. Mais, si le masque, en raison de la chaleur, devient mouillé, ça peut être remplacé par une visière, en autant que la visière descende en bas du menton. Et déjà, une visière permet une meilleure circulation de l'air, et la visière peut remplacer ultimement, même sur le plancher, le masque et la protection oculaire. Mais c'est nettement ce qui est favorisé. Mais ultimement, pour des raisons de chaleur, ça peut être remplacé par la visière.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question, Sébastien Bovet, Radio-Canada.

M. Bovet (Sébastien) : Bonjour, messieurs. Aujourd'hui, en conférence de presse, M. Arruda a dit que la situation à Montréal était sous contrôle. Pourquoi donc décaler d'une semaine l'ouverture des restaurants à Montréal?

M. Massé (Richard) : La situation est sous contrôle, mais elle n'est pas, je dirais, aussi récemment sous contrôle. Parce qu'elle reste encore fragile à Montréal. On reste prudents à Montréal, justement, pour des rassemblements. Le décalage entre les deux n'est pas un décalage très gros non plus, hein, c'est un décalage d'une semaine, ce n'est pas quelque chose qui est significatif. Mais je pense que les Montréalais et les gens de la CMM — on dit Montréalais, mais c'est vraiment CMM, là — ils doivent être prudents parce que, malgré tout, on ne voudrait pas que les choses reprennent, qu'il y ait des éclosions qu'on puisse éviter. Il y a un message, là-dedans, qui est : Attention, au niveau de la CMM, on ne doit pas baisser la garde puis rester vraiment plus vigilants encore que les autres.

M. Bovet (Sébastien) : M. Boulet, vous avez parlé d'agents de prévention, vous avez parlé d'inspecteurs, et ainsi de suite. Je ne sais pas si c'est une question plus pour M. Lamontagne, mais à quoi s'exposent les... En fait, est-ce qu'il va y avoir une surveillance des restaurants, et à quoi s'exposent les restaurants qui ne respectent pas les règles?

M. Boulet : Bien, écoutez, en ce qui concerne le rapport entre les propriétaires, les employeurs et les employés, de même qu'avec la clientèle, les agents de prévention, ils ont un rôle de pédagogue. Ils informent, ils sensibilisent, ils peuvent intervenir dans les environnements de travail pour aider les personnes à bien appliquer les normes sanitaires qui sont dans le guide de la CNESST.

Les inspecteurs de la CNESST peuvent intervenir s'il y a un enjeu entre un employeur et un employé. Les inspecteurs ont aussi ce rôle de pédagogue, ils interviennent, ils dialoguent avec les partis puis ils essaient de trouver une solution. Ce n'est qu'ultimement qu'ils ont le pouvoir d'émettre un avis de non-conformité sanitaire, et là il y aurait des représentations à faire, éventuellement. Mais il n'y a pas de dossier qui sont devenus vraiment contentieux à ce jour au Québec. Il y a les inspecteurs du MAPAQ qui peuvent toujours intervenir pour s'assurer de la salubrité des aliments.

Et en ce qui concerne les relations avec la clientèle, ça, ça ne relève pas de la CNESST, les agents de prévention sont là. Ultimement, les forces policières peuvent être appelées à intervenir, mais, encore une fois, ce n'est vraiment pas ce que nous souhaitons. C'est une reprise graduelle qui est humaine, on ne va pas dans la coercition, on va dans l'accompagnement et dans un processus de recherche de solutions. Et, à ce jour, ça va relativement bien.

M. Gagnon (Marc-André) : Merci. Si je peux me permettre à mon tour, Marc-André Gagnon, du Journal de Québec, Journal de Montréal, puis je vais vous demander de répondre en regardant les caméras. Vous avez parlé, tout à l'heure, des allégements qui sont offerts, notamment pour ce qui concerne, là, les permis d'alcool. En même temps, vous annoncez que les tenanciers de bars devront patienter encore avant de pouvoir rouvrir leurs portes, sauf ceux qui offrent de la nourriture. Mais à partir d'où, là, à quel endroit on trace la ligne? C'est-à-dire que quelqu'un qui a un bar, un tenancier de bar, est-ce qu'il peut, là, à partir du 15 juin, dire : Tiens, bon, bien, ça y est, je vais dorénavant offrir de la nourriture. Est-ce qu'il va pouvoir obtenir rapidement le permis qui va lui permettre d'avoir une offre, donc, de repas qui lui permettrait, en conséquence, de rouvrir ses portes lui aussi?

M. Lamontagne : Bien, écoutez, présentement au Québec, là, il y a 22 000 permis de préparation d'aliments qui sont en circulation. Alors, l'annonce qu'on fait aujourd'hui vise les détenteurs de ces 22 000 permis là. Quelqu'un qui a une opération, qui a un établissement de restauration, un établissement qui a un menu, qui a des équipements à la préparation d'aliments, qui, pendant ses heures d'exploitation, a du personnel qui est affecté à la préparation d'aliments, qui a des tables et des chaises pour sa clientèle, alors l'annonce d'aujourd'hui, là, vise cette clientèle-là, là.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, juste pour préciser, les détenteurs actuels. Il n'y aura pas d'allègement d'offert à ceux qui pourraient... un tenancier de bar qui pourrait être tenté de se mettre à offrir de la nourriture, est-ce qu'on va lui permettre d'avoir ce permis-là plus facilement pour qu'il puisse ouvrir ses portes? Autrement, il y a quand même une injustice, là.

M. Lamontagne : Bien, en réalité, l'annonce aujourd'hui est pour ceux qui détiennent des permis de restauration. On peut toujours faire une demande pour avoir un permis de restauration, puis il y a un processus, il y a une démonstration qui doit être faite. Les équipements doivent être en place, il y a une inspection qui doit être faite et tout ça, mais la situation actuelle n'est pas différente que par le passé, qu'il y a des gens qui veulent se lancer en restauration et puis ils doivent faire une demande auprès du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, là, pour avoir un permis de préparation d'aliments. Alors, c'est la même situation aujourd'hui, là.

M. Gagnon (Marc-André) : Mon autre question est pour Dr Massé. Vous avez parlé par rapport à la question, là, des rassemblements à l'intérieur ou des repas qui pourront être partagés à l'intérieur. Vous dites : Les gens devront prendre des notes afin de nous permettre de retracer plus facilement en cas d'infection.

Est-ce que les restaurateurs seront soumis à la même règle? Puis ce n'est pas forcément tous les restaurateurs qui tiennent un registre de leurs clients. Donc, est-ce qu'ils vont devoir commencer à le faire, là, à prendre systématiquement les noms de leurs clients, puis ils étaient assis où, puis quand ils sont venus, puis...

M. Massé (Richard) : Non, pas plus qu'antérieurement. On ne demandera pas de le faire.

Ceci dit, souvent, il y a des réservations qui sont faites, donc les gens savent combien de personnes sont associées avec une personne qui est responsable de la réservation. Et puis, si jamais il y a des éclosions, on peut toujours aussi demander de l'information complémentaire auprès des restaurants. J'ai fait beaucoup d'enquêtes auprès des restaurants dans ma vie, et puis il y a moyen de retrouver la majorité des personnes, en cas d'éclosion, assez rapidement.

Le Modérateur : Très bien. Prochaine question. Ariane Krol, La Presse.

Mme Krol (Ariane) : Oui. Est-ce que vous pourriez préciser un peu — mon collègue a posé une question sur les permis auxquels ont droit les bars — pourquoi est-ce qu'on n'a pas inclus que les bars puissent vendre de l'alcool pour emporter, qui est une demande, là, récurrente, là, des...

M. Lamontagne : Bien, je vous dirais qu'il y a plusieurs des allègements qui ont été soumis... déposés dans le cadre du projet de loi n° 61, qui étaient des allègements qui avaient été déjà adoptés en 2018 avec le projet de loi n° 170, mais qui n'avaient pas été mis en vigueur encore. Et puis, dans le budget 2020, là, il avait été prévu de mettre ces éléments-là en vigueur, là.

Mme Krol (Ariane) : Donc, parce que ce n'est pas une revendication d'assez longue date? Est-ce que c'est ça qu'on doit comprendre?

M. Lamontagne : Non, bien, c'est des discussions qu'on a eues, naturellement, avec les associations et les restaurateurs. C'est des demandes qu'ils ont faites. C'est des choses, pour la plupart, qui avaient déjà été adoptées par projets de loi, mais qui n'étaient pas en vigueur, alors qu'on s'est assurés de pouvoir mettre ça en vigueur dans les meilleurs délais possibles, là.

Mme Krol (Ariane) : Vous avez souligné, pour les restaurants, que c'était quand même exigeant, là, toutes ces normes-là. Ça avait déjà été évoqué, est-ce qu'il y aurait de l'aide pour eux, étant donné qu'ils rouleront à capacité moindre, peut-être, et qu'on nous avait dit qu'il y aurait de l'aide annoncée en même temps qu'il y aurait une annonce de déconfinement. Est-ce qu'on a un peu plus d'information?

M. Lamontagne : Bien, en réalité, depuis le début, il y a eu beaucoup de programmes d'aide qui ont été annoncés, là. Il y a eu le programme du ministère de l'Économie pour les prêts de 50 000 $ et moins, les prêts de 50 000 $ et plus. Il y a eu les fonds locaux d'investissements, une première tranche de 150 millions pour laquelle il y a une partie importante, là, qui est allée à des établissements de restauration. Il y a un autre 100 millions qu'on vient d'annoncer. Mon collègue Fitzgibbon a annoncé ce matin une bonification, là, du programme pour les crédits de loyer, qui font en sorte, là, que la contribution de Québec va passer de 140 millions à 280 millions, puis de nombreux bénéficiaires, ça va être les gens de l'industrie de la restauration. Il a annoncé en même temps une... ce qu'on a annoncé avec le projet de loi n° 61, un amendement qui va faire en sorte, là... un peu un règlement anti-éviction pour faire en sorte que, depuis le début de la pandémie, là, les gens, dont les restaurateurs, là, qui pourraient avoir des problèmes à payer leur loyer ne pourront pas se faire évincer, là, pour des questions de ne pas avoir pu payer leur loyer.

Alors, il y a un ensemble de mesures. On ajoute à ça aussi, naturellement, le prêt du fédéral, le prêt d'urgence du fédéral de 40 000 $. Alors, c'est tout un ensemble de mesures, là, qui étaient disponibles puis en sus des nouvelles mesures qui étaient annoncées par mon collègue Fitzgibbon, là, qui viennent couvrir, là, l'aide à l'industrie de la restauration, là.

M. Boulet : En plus, les programmes québécois, aussi... bien, il y a le programme fédéral, la PCU, et le programme québécois, le PACME, Programme d'aide concertée pour le maintien en emploi, donc, des activités de formation. Donc, il y a eu un éventail de programmes, comme André le mentionne, tant d'Ottawa que de Québec, et les restaurants en ont bénéficié aussi.

Le Modérateur : Jonathan Bernard, Cogeco Nouvelles.

M. Bernard (Jonathan) : La saison des terrasses... Bonjour à vous, d'abord. La saison des terrasses est courte. Vous avez tout à l'heure parlé de la RACJ, qui sera appelée à contribution pour l'agrandissement des terrasses. En combien de temps les restaurateurs devraient obtenir des nouvelles? Parce que plusieurs d'entre eux misent là-dessus pour, en quelque sorte, sauver leur saison.

M. Lamontagne : Bien, en réalité, aussi, c'est en collaboration avec les municipalités. Parce ce qu'on annonce, là, l'entente que la ministre Guilbault a faite avec la RACJ, c'est vraiment au niveau d'agrandir, modifier, aussi il y a toutes sortes de réglementation, là, pour des treillis, des petites clôtures et tout ça, alors il y a beaucoup d'allègements qui vont être faits. Naturellement, il faut que ça soit en accord avec les municipalités. Mais on s'entend que l'objectif, là, c'est de traiter ces demandes-là, vraiment, de façon accélérée. C'est une situation exceptionnelle qui va vraiment requérir, la part des municipalités, là... mais la RACJ a déjà mentionné, là, qu'elle allait traiter de façon express, là, toutes les demandes qui vont venir au niveau des terrasses, là, pour les restaurants, là.

M. Bernard (Jonathan) : Si je comprends bien, pas de délai maximum. Je voulais savoir aussi, il y a plusieurs restaurateurs qui nous ont contactés, qui, d'abord, sont très contents de la nouvelle d'aujourd'hui, mais qui auraient aimé avoir les mesures à mettre en place plus rapidement. Pourquoi ça a tardé autant avant de pouvoir divulguer et de donner ces mesures-là aux restaurateurs?

M. Lamontagne : Bien, écoutez, quand on a commencé à avoir un petit peu un horizon du déconfinement, là, bien, le 30 avril... Bien moi, d'abord, au ministère, on est en contact, là, depuis le jour un, à tous les jours, avec les associations de restaurateurs. Mais, à partir du 30 avril, on a formé une table, là, avec plusieurs intervenants de l'industrie de la restauration, les bannières, les chaînes, les chefs propriétaires se sont joints, l'Association Restauration Québec, et puis ce sont eux, en collaboration avec la CNESST, avec le MAPAQ, avec la Santé publique, qui ont développé ce guide-là de mesures sanitaires, là, duquel... ils ont terminé ça dans les jours passés, là. Ils se sont entendus avec le ministère et tout ça, là, pour les normes, et puis c'était en ligne avec, si on veut, là, l'ouverture qu'on était prêts à annoncer pour le 15 juin.

M. Boulet : Puis, il y a quand même un délai encore d'une semaine pour permettre de faire les derniers préparatifs. Mais dès qu'on a été mis sur pause, notamment dans ce secteur-là, on a vu beaucoup d'activités. Les mesures d'hygiène, d'entretien, puis de distanciation sociale sont bien connues, sont réitérées sur une base quotidienne par la Santé publique, puis on a eu des preuves assez éloquentes de la part de plusieurs restaurateurs et plusieurs groupements de restaurateurs au Québec. Ils sont prêts à repartir les activités. Et moi, je suis assuré que le délai est tout à fait raisonnable, en plus qu'il reste un autre sept jours, là, encore une fois, pour compléter les préparatifs.

M. Lamontagne : C'est ça, puis il y a plus... Je rappelle, là, que, je pense, c'est tout près de 50 % des établissements, là, qui ont maintenu des services de livraison, des services de... Les gens pouvaient aller chercher la nourriture. Alors, en cuisine, sur les aires pour passer les commandes, tout ça, déjà, ils étaient familiers, ils avaient mis en place, là, différentes pratiques, là, qui étaient conformes avec les exigences de la Santé publique, là.

Le Modérateur : Très bien. Maintenant, quelques questions qui nous ont été transmises par courriel. La première est d'Alain Laforest, TVA Nouvelles, quoique vous avez répondu en partie tout à l'heure, Dr Massé. Comment peut-on respecter, là, la règle du 10 personnes, trois familles, tout le monde à deux mètres ou, en tout cas, les familles à deux mètres, dans un trois et demi, par exemple? Il y en a qui risquent d'être tentés de le faire quand même, là.

M. Massé (Richard) : Bien, on n'invite pas 10 personnes dans un trois et demi, à moins qu'on ait une terrasse ou qu'on puisse profiter d'un environ extérieur. Honnêtement, c'est l'été, et j'inviterais plus les gens qui veulent voir 10 personnes de les voir dans un lieu extérieur comme un parc où est-ce qu'on est capable d'avoir des tables et puis de respecter des règles de distanciation.

Je pense que c'est important, ces règles-là. Il y a des gens qui ne pourront pas recevoir 10 personnes chez eux. Puis ce n'est pas parce qu'on dit 10 qu'on doit mettre 10 personnes les uns à côté des autres. C'est vraiment important parce que les milieux intérieurs, c'est des endroits qui sont plus propices à transmettre des infections de personne à personne ou à travers des objets. Donc, on pense que c'est vraiment important de respecter ces recommandations-là.

Le Modérateur : Très bien. En sous-question pour M. Laforest, donc question peut-être adressée davantage au ministre cette fois-ci. Les propriétaires de bar, donc, sont-ils les grands oubliés de l'annonce d'aujourd'hui?

M. Boulet : Les propriétaires de bar... Écoutez, on est extrêmement sensibles à l'activité qui se déroule de façon constante dans les bars au Québec. C'est un secteur, encore une fois, qui nous préoccupe, mais il y a des enjeux sanitaires qui sont différents. La proximité entre les personnes n'est aussi pas la même que pour les activités de restauration. Ceci dit, on complète nos analyses avec la CNESST, en collaboration avec la Santé publique, et il y aura des annonces qui pourront être faites en temps opportun. Et ça va venir, je pense, dans des délais raisonnables.

Le Modérateur : Très bien. Cette fois-ci, une question de Marco Bélair-Cirino, du journal Le Devoir, qui est pour Dr Massé. Est-ce que vous comptez donner prochainement votre bénédiction à la réouverture des lieux de culte?

M. Massé (Richard) : On est en train de travailler sur les rassemblements intérieurs et extérieurs, et les lieux de culte font partie de ces milieux-là. On est conscients qu'il y a certaines activités qui sont à très faible risque, puis il y en a d'autres qui sont à risque plus important. À preuve, on a eu des éclosions liées à certaines pratiques, d'ailleurs.

Donc, oui, prochainement, on va discuter, présenter les recommandations pour l'ouverture des rassemblements dans des lieux publics intérieurs et extérieurs, et ça va inclure les lieux de culte. Donc, c'est proche devant nous. Mais ça va être une cédule qui va être progressive, comme celle qu'on emploie ailleurs parce que, là encore, vous avez des lieux de culte dans lequel il peut y avoir 10 ou 20 personnes, mais il y a des lieux de culte où est-ce qu'il peut y avoir des centaines de personnes. Donc, vous allez avoir quelque chose qui va aller en crescendo.

Le Modérateur : Justement, peut-être, si vous êtes en mesure de fournir davantage de détails, c'est la sous-question de M. Bélair-Cirino : Quels sont les défis, là, qui sont propres aux lieux de culte?

M. Massé (Richard) : Dans les défis, c'est qu'il y a des pratiques, dans certains lieux de culte, pour lesquelles il faut que les gens soient... ou des rituels, je devrais peut-être dire, pour lesquels les gens doivent faire attention. Et ça pourrait amener à dire que certains rituels sont plus à risque que d'autres. On ne veut pas porter aucun jugement, évidemment, sur aucune pratique religieuse, mais donc c'est une chose qui est sensible.

L'autre chose qui est sensible, c'est que ça peut être des événements qui peuvent être liés à des émotions qui peuvent être très grandes, parce qu'on associe les lieux de culte aussi à des événements comme des mariages ou des funérailles. Et, là encore, on a eu des événements particuliers liés à des cérémonies comme ça où l'émotion peut faire qu'on a un débordement puis on baisse la garde à ce moment-là. Donc, ça, c'est une deuxième chose qui est importante.

Puis la troisième, évidemment, c'est le nombre de personnes potentielles qui peuvent être impliquées à travers ces rassemblements pour lesquels, clairement, il va devoir y avoir certaines balises.

Le Modérateur : Merci. On a du temps pour quelques questions additionnelles. Olivier Bossé, Le Soleil, m'a fait signe. Alors, à vous peut-être pour commencer.

M. Bossé (Olivier) : Oui. M. Massé, l'OMS aujourd'hui, en tout cas, a émis que les porteurs asymptomatiques ne transmettraient pas ou très, très peu le virus. Est-ce que ça, ça change votre stratégie pour les prochaines semaines?

M. Massé (Richard) : La stratégie, elle a évolué, vous l'avez vu. Pour nous, c'est une chose importante. Déjà, au courant des derniers mois, on a découvert que la longueur... la durée où est-ce que ces porteurs asymptomatiques là pouvaient être porteurs était plus longue, et ça nous a préoccupé grandement, et on ne savait pas jusqu'à quel point ces gens-là pouvaient transmettre ou pas. Donc, ça, c'est sûr que c'est un facteur pour nous rassurer. Maintenant, combien nous rassurer, ça, c'est une autre chose. Dans le sens qu'être moins transmetteur c'est une chose; ne pas transmettre, c'est une autre chose. Et puis là je pense qu'on a des connaissances qui sont malheureusement encore incomplètes là-dessus.

Par contre, on sait que... puis ça, c'est aussi des études récentes, on découvre un nouveau virus, une nouvelle pandémie, donc on est en train d'apprendre que, pour les tout-petits, les jeunes en bas de 16 ans, c'est clair qu'ils se transmettent moins facilement l'infection, ils ont moins de complications. Ça, on le savait déjà, on vous l'avait déjà dit qu'ils avaient moins de complications. Donc, là aussi, c'est un enjeu où est-ce que ces gens-là... étant moins symptomatiques, ces gens-là transmettent moins. Donc, il y a certainement un lien entre l'un et l'autre.

C'est peut-être en lien avec le site de l'infection aussi, qui peut... Il peut y avoir des récepteurs du virus, dans certains endroits dans le corps humain, que les enfants sont plus susceptibles que les adultes. Donc, il y a des choses particulières dans l'épidémiologie de ce virus-là. On suit ça de très proche, et puis c'est sûr que ça va nous emmener à moduler les recommandations au fur et à mesure qu'on va le connaître.

Je reviens aux enfants. Ça va nous emmener à moduler les recommandations pour les enfants, où est-ce qu'on a eu une approche de prudence, puis qui pourra nous le reprocher, là, mais où est-ce qu'on va probablement faciliter à ce qu'il y ait certains regroupements au niveau des enfants, mais pas enfants-adultes. On va rester très prudents toujours puis, entre adultes, on va rester très prudents, mais pour les enfants... Et c'est aussi dans les recommandations de l'OMS, où est-ce qu'ils ont aussi dit que, dans le fond, le risque de transmission pouvait être moindre.

Tout ce que ça met en évidence, c'est qu'on est en train d'apprendre au jour le jour, et nos recommandations évoluent, ce qui rend la chose plus compliquée pour la population de comprendre, mais je pense que... C'est ça.

Le Modérateur : M. Bovet, Radio-Canada.

M. Bovet (Sébastien) : J'avoue que j'ai de la difficulté à suivre le raisonnement sur la différence que vous faites entre les bars et les restaurants. Avec le projet de loi n° 61, s'il est adopté, vous allez permettre aux restaurants d'avoir des clients qui ne font que prendre un verre sans manger de bouffe.

Alors, quelle est la différence entre des clients attablés à une terrasse d'un restaurant, qui ne prennent qu'un verre, et les clients d'un bar, sur la terrasse, qui ne font que prendre un verre, la différence entre des clients d'un restaurant, à l'intérieur, qui ne font que prendre un verre sans manger de bouffe et les clients d'un bar, à l'intérieur d'un bar, qui ne font que prendre un verre? Il me semble que c'est bonnet blanc, blanc bonnet dans le contexte sanitaire dans lequel on est, non?

M. Lamontagne : Bien, écoutez, ce qui important aujourd'hui, là, l'annonce vise le secteur de la restauration, et puis les amendements qui ont été déposés dans le cadre du projet de loi n° 61 sur la relance économique, là, visent les établissements de restauration. Les établissements de restauration, par définition, sont des établissements qui disposent d'un permis émis par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec pour la préparation d'aliments. Alors, aujourd'hui, l'annonce vise ces groupes d'établissements là, là, M. Bovet.

M. Bovet (Sébastien) : ...en termes sanitaires, là.

M. Massé (Richard) : Bien, en complément, on n'autorise pas les bars aujourd'hui. Donc, la discussion va se poursuivre avec le projet de loi. Avec le projet de loi, vous allez avoir certaines autorisations, puis, dans le temps, l'autorisation pour les bars, si tout va bien, va aussi arriver. Donc, je pense qu'il ne faut pas essayer de mettre l'un et l'autre sur le même pied, je crois.

M. Gagnon (Marc-André) : Bien, si je peux faire du millage sur la même question... Marc-André Gagnon, Journal de Québec. Vous dites : L'annonce d'aujourd'hui ne concerne que les restaurants, mais, dans les faits, ce n'est pas exact parce que vous dites aux bars qui ont une offre de restauration : Vous allez pouvoir ouvrir. Je suis désolé, là.

M. Lamontagne : Non. Ce que je vous dis, monsieur... Ce que je vous dis, c'est que l'annonce aujourd'hui porte... Les gens qui sont détenteurs de permis de restauration du MAPAQ, permis de préparation d'aliments. Alors, il y a 22 000 établissements au Québec. Là-dessus, il y a des restos, des restos-bar, il y a un certain nombre d'établissements qui détiennent ces permis de préparation d'aliments là, des établissements qui ont des équipements de préparation d'aliments qui, pendant les heures d'ouverture, exploitent ces équipements-là, ont du personnel affecté à l'exploitation de ces équipements-là de préparation d'aliments, qui ont des tables, des chaises, des menus. Alors, tous ces établissements-là, peu importe le nom qu'ils portent, bien, aujourd'hui, l'annonce porte sur leurs activités.

M. Boulet : Et donc le bar peut opérer dans la mesure où il est dans un environnement de restauration. Ce que nous autorisons aujourd'hui, c'est l'activité de restauration, je pense que c'est important de le redire, mais il y a beaucoup de cas, quand même, dans les villes où il y a le restaurant et le bar, et donc ça, c'est autorisé. Mais le bar prit isolément, où il y a des rassemblements d'autre nature, ça, on est en train d'analyser. Je le répète, on est sensibles à ces activités-là et les annonces vont venir après que nous ayons complété le guide approprié et obtenu l'autorisation de la Santé publique.

M. Gagnon (Marc-André) : Alors, merci pour la précision. Maintenant, mon autre question justement, là... J'ai un collègue, tout à l'heure, qui a fait référence aux restaurateurs qui s'impatientaient déjà depuis un bon moment. Forcément, avec l'annonce d'aujourd'hui, les tenanciers de bars, eux aussi, vont commencer à s'impatienter. Êtes-vous en mesure de... sans leur promettre une date, là, au moins de leur dire... de leur préciser dans quel horizon, peut-être, les bars pourraient rouvrir ou qu'ils pourraient avoir des bonnes nouvelles, avoir une idée du moment où ils pourront rouvrir?

M. Boulet : On ne peut pas donner de date précise. C'est toujours, on le répète souvent, une reprise graduelle des activités. On tient compte des enjeux spécifiques à chaque secteur. Les bars, encore une fois, font l'objet de notre attention. On va y aller de la manière la plus diligente possible. Il y a des experts en santé et sécurité à la CNESST qui travaillent en constante collaboration avec la Santé publique et les acteurs aussi qui sont concernés, les propriétaires parfois, le milieu des travailleurs ou les syndicats. Tout le monde est consulté. Et, quand on sera prêts, on n'attendra pas, on va faire l'annonce le plus rapidement possible, souhaitons-le. Et je dis aux tenanciers, aux propriétaires de bars : Soyez patients. On travaille de la façon la plus rigoureuse et prudente possible, en faisant un bon équilibre entre les impératifs de Santé publique et la reprise des activités économiques.

Le Modérateur : Mme Krol, LaPresse.

Mme Krol (Ariane) : Je ne sais pas si ça peut encore se clarifier, là, mais les bars, restaurants... un bar qui a un permis de bar, mais pas de restaurant, mais qui sert de la nourriture peut ouvrir. C'est certain? Parce qu'on est mêlés entre préparation d'aliments et...

M. Lamontagne : C'est-à-dire, un bar qui sert de la nourriture, mais qui n'a pas de permis de préparation d'aliments ne devrait pas servir de nourriture.

Mme Krol (Ariane) : Celui qui servait déjà de la nourriture...

M. Lamontagne : S'il sert de la nourriture, c'est parce qu'il a un permis. Normalement, il a un permis de préparation d'aliments, un permis de restauration.

Mme Krol (Ariane) : ...devoir être à deux mètres, ne pourront pas être... par exemple, dans le contexte où certains bars, actuellement, servaient debout, un à côté de l'autre, c'est...

M. Boulet : C'est les mêmes normes qui vont devoir s'appliquer. Donc, la distanciation de deux mètres, elle est impérative.

M. Massé (Richard) : Ça, c'est... Excusez-moi, mais ça, c'est le point important. C'est que, dans le fond, quand les gens vont pour consommer entre amis, après une ou deux consommations, on baisse la garde, automatiquement.

M. Lamontagne : On monte le volume, on se rapproche.

M. Massé (Richard) : On monte le volume, on baisse la garde, on se rapproche et puis on augmente les risques de transmission. On y va progressivement. Les gens respectent bien, leurs comportements... Ils font attention. Les gens intègrent, hein, une façon de faire, les gens intègrent des bonnes façons de faire, et puis, à ce moment-là, bien, progressivement, on peut déconfiner. Mais c'est plus à risque, clairement, de consommer de l'alcool seul, sans manger, que de prendre une consommation à un repas. On baisse beaucoup moins la garde quand on mange un repas tranquillement puis qu'on prend un peu d'alcool. Si on prend beaucoup d'alcool et seulement de l'alcool, là, c'est une autre chose. Ça peut être très agréable, mais c'est des risques clairement différents.

Le Modérateur : M. Bernard, Cogeco Nouvelles.

M. Bernard (Jonathan) : Vous comprendrez que plus il y a de secteurs de déconfinés, plus ça peut être frustrant pour certains entrepreneurs. Il est question des tenanciers de bars, mais il y en a d'autres également qui ne savent toujours pas dans quel horizon ils pourront être déconfinés, ils pourront reprendre leurs activités. À la lumière de ça, est-ce que vous pensez être en mesure de leur donner des nouvelles rapidement? Parce que plusieurs de ces gens-là commencent à être découragés et même vont jusqu'à défier les autorités publiques dans les médias en disant : On va ouvrir de toute façon.

M. Boulet : Ce qui est important pour nous, c'est d'y aller de manière ordonnée et de façon, encore une fois, à respecter les impératifs de santé publique. On déconfine, encore une fois, de manière progressive. On veut le faire aussi de façon diligente. Parfois, on débute un déconfinement, on se fait dire : pas trop vite. On y va toujours en étant guidés par les mêmes impératifs. Et on travaille de façon très intensive, puis il n'y a pas de livre de recettes, hein, en matière de déconfinement. Chaque pays, chaque État a sa propre expérience. Je pense, à ce jour, là, je peux vous dire que ça va très bien dans tous les secteurs où on a déconfiné. Puis on se fie beaucoup à la bonne foi, la volonté des partenaires du marché. Dans le secteur de la construction, le manufacturier, le commerce et tous les autres secteurs, il y a des nouveaux environnements de travail, il y a des nouvelles habitudes de travail à développer.

Je reviens à votre interrogation. Il faut y aller de manière ordonnée, on ne peut pas dire à tout le monde, à tous ceux... à tous les secteurs qui ne sont pas réouverts : On va vous permettre de réintégrer le marché du travail demain matin. Il faut y aller, encore une fois, de manière rigoureuse. Et c'est la rigueur qui nous impose des phases de déconfinement. Puis la restauration faisait partie de la phase VI, souvenez-vous, de déconfinement. Et on est toujours en ligne avec le plan de déconfinement que nous vous... que le premier ministre vous avait d'ailleurs annoncé il y a quelques semaines.

M. Lamontagne : Puis, en même temps, je voudrais vous rappeler que, tu sais, toute cette situation-là que l'on vit au Québec, mais que l'on vit à différents degrés à la grandeur de la planète, là, pour nous, d'avoir à être devant vous, puis de répondre aux questions, puis de dire oui ou non, ou le gouvernement ou la Santé publique, ce n'est pas de gaieté de coeur, là. Parce que, s'il y en a un qui voudrait que tout soit ouvert, demain matin, c'est bien notre premier ministre, pour le bien-être et le mieux-être de toute la population du Québec. Ça fait que c'est certain que, quand le déconfinement va être complet, si on veut, à la grandeur du territoire, c'est sûr qu'il va y avoir un grand souffle de la part de tous les entrepreneurs, de tous les citoyens du Québec.

Puis en attendant, bien, c'est sûr que c'est une situation qui est très difficile, qui est très, très difficile. Ça, on ne minimise pas ça. Puis moi, j'ai beaucoup d'empathie, moi, pour tous les entrepreneurs du Québec ou tous nos créateurs, le tourisme, les hôtels, et tout ça. Mais c'est une situation qui est très difficile. Puis, comme le dit mon collègue, tu sais, en accord avec la Santé publique, c'est d'y aller d'une façon ordonnée pour qu'il y ait une mesure de l'effet de ce déconfinement-là pour ne pas qu'on se ramasse, dans un certain nombre de semaines ou de mois, puis qu'on soit obligés de refaire un pas en arrière ou deux pas en arrière. Puis ça, ça serait complètement démobilisant pour toute la société québécoise, là.

Le Modérateur : Très bien, on va maintenant passer aux questions en anglais. So, we'll start with Cathy Senay, CBC News.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. Mr. Massé, you talked about bars and the fact that, as soon as you have a drink, then you get closer and you forget about the rules. Well, it's the same thing for a gathering of 10 people in a house. They'll do the same thing. They'll be in a normal context and, after a while, after one, two drinks, they'll forget about the distance, of course. Don't you think?

M. Massé (Richard) : Well, yes, it might happen. And that's why people are asking : Why did you wait so long to introduce those meetings in private houses? And it's because we know that it's more dangerous. So that's why we called people to beware. And it helps if you eat, because we know that, you know, people... it's more difficult to support alcohol if you don't drink...

Une voix : If you don't eat.

M. Massé (Richard) : If you don't eat, sorry. Thank you. And so, yes, it's possible. I think we have to let people, I'd say, integrate progressively those new behaviors just to protect themselves and the others with whom they will share meals, mostly, also other things, like alcohol.

Mme Senay (Cathy) : There is still confusion between what you allow, like basically this gathering of 10 people inside of a house and asking even the host to... the person receiving those people to take notes, who's there, what did they eat, whatever, and then you say no... Like bars, you have to wait before reopening their doors... your doors. There is confusion, Mr. Massé.

M. Massé (Richard) : Well, I make a difference between inviting three other... also members, to come and share a meal and have discussion and take a drink at home and going in a bar late at night and... or going dancing and drinking late at night. The behaviors are quite different or could be quite different. It might be the same, but we ask people that they beware and that they take care of the persons that they invite to their homes. So we know it's possible and we let people decide for themselves, they are adults, they are... But, at the same time, we know that when you go in bars late at night and you go on drinking and dancing, which is fine, or just listening to music, until 2 o'clock, the behaviors change and the risks are quite... could be quite significant.

M. Boulet : And of course, it will always be perfectible, but there's a distinction between a public area and a private housing, for example. And to a certain extent, we have to rely upon people's good faith. As of today, we've noticed that people are extremely disciplined, and the new standards are well understood and well applied. And it's not always coercive, but it's well complied with.

But, again, it's a process. Everything is gradual, and we are quite satisfied, as of today, of the outcome of the reopening of all the economic centers. And this one will not be different. We are quite convinced that, in the restaurant industry, it will be well respected and again it will... it's an ongoing process that will be successful, I think, at the end of the day.

Le Modérateur : Phil Authier, Montreal Gazette.

M. Authier (Philip) : Hello. Just a quick double-check on the indoor gatherings that are now... That is, as of now, all over Québec?

M. Massé (Richard) : No. This is going to take place at the same time as restaurants...

M. Authier (Philip) : As restaurants.

M. Massé (Richard) : ...so the 15 of June for...

M. Authier (Philip) : For outside of Montréal.

M. Massé (Richard) : ...outside CMM and the 22nd for CMM.

M. Authier (Philip) : So those indoor gatherings... OK. My question was more about Montréal. Restaurants, June 22nd, but why not malls, shopping malls? What is holding up the opening of shopping malls in Montréal?

M. Massé (Richard) : Well, in fact, people will be able to go into what we call «des centres d'achats», so... I just want to be sure...

Une voix : Centres d'achats... Shopping mall, yes.

M. Massé (Richard) : Yes, it's shopping malls or... Yes. So, yes, they will be allowed, if there's a restaurant there, and they will be allowed to go. But what we will not allow is people to go in shopping malls, and just gathering along in the malls itself, and just take a break, and be there for long time, you know. We know that people will go there for periods of time. Especially when it's really warm, people might want to go there because it's climatized. But, at the same time, this is a place where we know that it's more dangerous, so we ask people not to gather themselves there. They can go, but they cannot gather themselves.

M. Authier (Philip) : ...no dates for that yet.

M. Massé (Richard) : No.

M. Authier (Philip) :OK. And, in general, what concerns you about opening everything in Montréal, in general?

M. Massé (Richard) : What we've seen till now is that people in the workplace and people in public places generally behave very well, and the workplaces are really opening quite well, and we are happy with that. We've seen though, and that's in large cities, it's not only Montréal, it's in large cities, some gathering in parks and public places, sometimes in private places, where people kind of say : Well, it's enough, and we want to come back as we were doing before. And this is a situation which is normal, but this is something which is dangerous. Like large gatherings, like the ones we've seen in the weekend, and we can understand that, you know, those are very important causes, at the same time, people must behave very correctly to be sure that we will not have side effects, which people would not want to happen, but could happen in those very large gatherings. So, in very large cities, those are the kind of things that you will find, and that's what we have to be aware.

There is a new normal, you know about it. There is a new normal, and we have to integrate it in all aspects of our day life and behaviors. And we are going very progressively, we are prudent, very progressively so people integrate those new behaviors and we are sure that we are not going to reconfine a second time. We wouldn't like to do that.

Le Modérateur : Thank you. The next question is from Raquel Fletcher, Global News. Food delivery services like Uber Eats or Foodora can take anywhere from 10% to 13% of the bill... to 30%, sorry, of the bill for delivery. Are there any plans to regulate what these delivery services can charge restaurants? As an example, the city of San Francisco has limited these fees to 15%.

M. Lamontagne : ...I can say is that what we're announcing today and what we've tabled last week with the «projet de loi», is that we've been talking, discussing and listening to what the industry was looking for, what the industry was asking for. And we'll have the same attitude, and we are talking with the restaurant industry. And we are looking at this request that they are making, and we'll see, from now on, where we will... how we will be able to accompany them facing this challenge.

Le Modérateur : And as a second question : Many restaurants have been waiting for this announcement to determine if they should reopen or just keep their doors closed for good. What more can be done to help restaurant owners financially?

M. Lamontagne : There is no doubt that it's a difficult situation for the restaurant owners. It's a difficult situation for many, many sectors of our economy. And as I said earlier, we've done... so far, we have committed a program of small loan, when I say small loan, its $50,000 or less, another program of loan over $50,000, there is the federal Government that came out with his emergency loan for $40,000. With our Local Investment Fund throughout Québec, we have committed, about a month ago, $150 millions, and quite a good chunk of that money is channeled through the restaurants. We have just committed lately to another $100 million that also will be channeled, in some parts, to the restaurants. This morning, my colleague Mr. Fitzgibbon has announced a revamped version of the rent support that we will give to the retail and restaurant people. We are committing to an $80 millions.

We have come up with the p.l. n° 61 with an empty eviction rule that we want to implement so that people won't be kicked out of their rent because of no payment because of the COVID.

So, so far, we have come out... or my colleague from Economy, Mr. Fitzgibbon, have come out with an arret, a wide arret that could bring quite a good number of liquidity with the restaurant owners.

Le Modérateur : Thank you. And now two last quick questions, Cathy Senay.

Mme Senay (Cathy) : Eating at a restaurant is also about, you know, testing the food, having the great ambience. What do you say to foodies that will be so unsatisfied with the new environment they will be in?

M. Lamontagne : I will say that I share their pain. I do that, as you will share their pain as well, because we live in a situation that is not normal. And it is difficult, in this... I had, this morning, calls from «viticulteurs», those wine makers that we have in Québec that are not allowed to have a tasting of their products on their premises, you know. And what is it... I mean, it is quite an opportunity when you go, you visit a wine maker and you have a little sip of his wine and another one, and you try... It is part of the ritual, it is what makes you buy, so it is difficult.

So hopefully, we will have... we will never get back or it will take a while before we get back to what it was. But this new normal, we hope that soon it will get better, you know.

M. Boulet : It is what a pandemic is all about. It will bring about new habits, a new environment. And I am sure that, after a certain period of time, we will learn how to appreciate this new environment that will be much more sanitary, and people will come to develop this appreciation. We are pretty convinced about that.

Le Modérateur : One very last question. Mr. Authier.

M. Authier (Philip) : I guess, for Mr. Massé... In French, you were discussing religious organizations, religious sites. Regardless of which faith,they have presented the Government with a plan for opening mosques and churches, which includes distancing and a maximum number of people at the church or the synagogue. What is holding up the opening of religious sites?

M. Massé (Richard) : Well, I've seen the plan and it's really well done. And this is something which we, you know, expect that people will do very seriously and they did it. So we're happy with that.

We are looking at coherence with the other meeting places. You know, we just don't want to just open cult places, but its larger sites. So it's coming soon, but we are just trying to have coherence between different recommendations because it's not only cult sites or cult places, but it's also about people that go to theatres, to cinemas, to, you know, all other artistic manifestations, which are very important also. I don't want to state all of them, but you see that, you know, there are some links between those. And so that's what we're doing. We're kind of finishing that part and we should be, very soon, ready to announce that.

Le Modérateur : So, thank you all. C'est ce qui complète pour cette conférence de presse.

(Fin à 16 h 34)

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