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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Thursday, June 11, 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur la situation au Québec quand à la COVID-19. Le premier ministre du Québec, M. François Legault, est accompagné aujourd'hui du directeur national de Santé publique, Dr Horacio Arruda. Alors, M. le premier ministre, à vous la parole.

M. Legault : Oui. D'abord, le masque que je porte aujourd'hui a été fabriqué par  Jane Grey, de la communauté micmaque.

Je commence avec le bilan du jour. Bien, vous avez les chiffres, on voit que la situation s'améliore depuis quelques semaines, en particulier dans la communauté. Mais il reste encore, là, puis je tiens à le dire, une situation qui est encore difficile dans les résidences de soins de longue durée. On a encore 218 résidences, CHSLD, RPA et RTI, qui sont infectées, 1 126 résidents qui sont encore infectés. Donc, le travail est encore difficile dans les CHSLD.

Je vous rappelle qu'on veut ajouter 10 000 nouveaux préposés dans les CHSLD. Il y a des cours, donc une formation qui commence lundi, lundi prochain, le 15 juin, jusqu'au 15 septembre. Donc, d'ici le 15 septembre, ça va rester difficile, et on a besoin des gens qui sont là, incluant les soldats.

Et je veux revenir sur la situation des soldats parce que depuis quelques semaines on a eu quand même une baisse importante du nombre de soldats dans les CHSLD. Le 21 mai, on avait 1 320 soldats. Aujourd'hui, on en a 400 dans les CHSLD et 350 qui font de la supervision à l'extérieur des CHSLD.

Donc, il y a trois choses qu'on souhaite, et puis je le rappelle à chaque semaine à M. Trudeau. Un, on voudrait garder les soldats jusqu'au 15 septembre. Deux, on voudrait qu'il y ait plus de superviseurs qui aillent dans les CHSLD. Ce qu'on a surtout besoin, c'est des bras dans les CHSLD, là. En tout cas, je ne comprends pas le ratio, là, d'avoir 400 soldats dans les CHSLD et 350 qui supervisent les 400 soldats. Puis on aimerait ça revenir à au moins 1 000 soldats. Donc, on est montés... comme je vous le disais, il y a quelques semaines, on était à 1 320 soldats. On a toujours demandé au moins 1 000 soldats depuis le début puis on a besoin de ces soldats jusqu'au 15 septembre, jusqu'à tant que la formation soit terminée, des nouveaux préposés.

Donc, encore quand même sous surveillance dans les CHLSD, dans les résidences. Dans la communauté, ça va mieux, donc, puis il ne semble pas, pour l'instant, y avoir trop d'impacts du déconfinement dans la transmission communautaire. Donc, on peut se concentrer vraiment, là, sur notre deuxième grand enjeu, qui est l'économie, relancer l'économie.

D'abord, il y a beaucoup d'entreprises qui sont en difficulté. On a mis un fonds spécial de 2,6 milliards chez Investissement Québec, 250 millions maintenant dans les fonds locaux d'investissement. Donc, il y a des milliers d'entreprises, déjà, qu'on a aidées. Vous avez vu, cette semaine, on a bonifié notre programme pour rembourser les loyers ou une partie des loyers, 62,5 % des loyers, avec le gouvernement fédéral. Donc, on est le gouvernement, dans toutes les provinces, qui en fait le plus. Dans les autres provinces, c'est 50 %; nous, c'est 62,5 %. Vous avez vu... Donc, ça, ça vient aider surtout les commerces et les restaurants, là, puis je comprends qu'il y a beaucoup de commerces puis de restaurants qui ont dû assumer un loyer pendant les trois mois, là, où ils n'ont pas eu de clientèle.

Je vous rappelle qu'on a annoncé 400 millions en culture, et cet après-midi, la ministre du Tourisme va annoncer un plan de 750 millions en tourisme. On sait qu'évidemment les hôtels sont vides, et puis ce qu'on souhaite c'est que les gens voyagent au Québec cet été, puis qu'on encourage, entre autres, dans toutes les régions du Québec, le tourisme.

Évidemment, on essaie d'aider le plus possible les entreprises du secteur privé à réembaucher les employés qu'il y avait avant la crise, mais il faut, en même temps, être réalistes, là. Je reviens, par exemple, aux hôtels. Si on prend le touriste qui vient de l'étranger, bien, c'est clair qu'ils ne pourront pas compter sur ce touriste-là encore pour un bon bout de temps. Donc, il faut compenser ces emplois-là, et tous les économistes sont d'accord pour dire : Quand le secteur privé n'est pas au rendez-vous, bien, c'est au secteur public, c'est au gouvernement à en faire plus.

Et je veux revenir sur le projet de loi sur les infrastructures. Vous savez, au Québec, le processus, là, les délais pour réaliser des infrastructures, c'est beaucoup trop long, plus long qu'ailleurs. Et puis c'est vrai pour les écoles, c'est vrai pour les CHSLD, c'est vrai pour les hôpitaux, c'est vrai pour les routes, c'est vrai pour les métros, par exemple la ligne bleue.

Je vous donne juste un exemple, les CHSLD. En moyenne, quand on regarde la petite histoire, ça prend quatre ans, finaliser la construction d'un CHSLD. Donc, il y a toutes sortes d'étapes, là, de l'expropriation en passant par l'aménagement du territoire et les évaluations environnementales. Même avant la pandémie, puis c'est important de le dire, là, on travaillait à des mécanismes pour changer les règles pour aller plus vite parce que je pense que c'est possible. On n'est pas plus imbéciles que les autres ailleurs dans le monde. Les Québécois sont capables de faire un CHSLD, disons, en deux ans. Il n'y a pas de raison que ça prenne quatre ans puis il n'y a pas de raison que des routes, des hôpitaux, ça traîne pendant 10 ans, 15 ans.

Donc, déjà, on travaillait sur des mécanismes pour remplir nos promesses parce qu'on avait... Entre autres, la CAQ fait des promesses durant la campagne électorale, entre autres, pensons aux belles écoles, aux CHSLD, un certain nombre de projets d'hôpitaux, de routes, de transport en commun. Et il y a un argumentaire additionnel qui s'est ajouté, c'est : La pandémie fait qu'actuellement il y a des travailleurs de la construction, qui, habituellement, travaillent sur des projets dans le secteur privé, qui sont chez eux actuellement. Donc, on le sait, avec la température au Québec, la saison de la construction extérieure, c'est quand même limité, là. L'été, ce n'est pas une saison, là, qui dure 12 mois au Québec. Donc, si on manque l'été 2020, si on manque l'été 2021, bien là, quand on manque une saison, on s'en va à l'été suivant.

Donc, c'est pour ça qu'on a choisi de déposer un projet de loi rapidement et puis de le travailler avec l'opposition, donc d'être capables de faire les aménagements pour rassurer tout le monde, entre autres, du côté de l'environnement, du côté de la bonne gestion. Donc, notre objectif, en déposant rapidement le projet de loi n° 61, c'était d'être capables de ne pas perdre l'été 2020 puis d'être prêts aussi... que des projets, là, soient prêts aussi pour l'été 2021 puis l'été 2022. Puis, bon, je pense qu'on a montré notre bonne foi. On a fait beaucoup d'amendements qui allaient dans le sens des trois partis d'opposition. Mais, juste vous dire, là, il y aurait eu ou non une pandémie, là, puis il y aura ou non une pandémie, si le projet de loi, il n'est pas adopté ce printemps, on va revenir avec notre projet de loi à l'automne.

Puis je veux juste préciser une chose, là. La raison pour quoi on a dit : On n'en fait pas, de bâillon, là, ce n'est pas parce qu'on ne peut pas faire de bâillon au printemps, parce qu'on ne souhaite pas faire de bâillon. Ce qu'on veut, c'est de travailler avec l'opposition. On est très conscients qu'on leur demande de travailler rapidement, mais on veut le faire pour le bien des Québécois.

Même, j'ajouterais, notre promesse, par exemple, de bâtir des maisons des aînés pendant le mandat de quatre ans, là, il nous reste deux ans et demi. Même avant la crise, là, les gens, les fonctionnaires, les responsables de ces dossiers-là me disaient : M. Legault, ça va être difficile de construire toutes les maisons des aînés que vous voulez d'ici l'automne 2022. Donc, ce n'est pas, encore une fois, un problème qui est nouveau. Mais il me semble qu'avec ce qu'on vient de vivre depuis trois mois on doit bien ça à nos aînés, d'accélérer la construction des maisons des aînés. Il n'y a pas de raison, là, ça n'a pas de bon sens que ça prenne quatre ans, construire un CHSLD ou une maison des aînés.

Juste pour que tout le monde comprenne aussi le mécanisme, très important qu'on s'entende d'ici demain sur le principe. Donc, ce qu'on demande à l'opposition, ce n'est pas d'être d'accord sur chaque article, là, c'est d'être d'accord sur le principe. Le principe, c'est de réduire les délais pour les infrastructures. Une fois qu'on s'est entendus sur le principe, bien, on va pouvoir, dès la semaine prochaine, aller en commission parlementaire étudier article par article. Et puis, encore une fois, très ouvert aux suggestions. On est prêts à faire des compromis, pas des compromissions, mais des compromis, là. On ne veut pas non plus que le projet de loi ne serve à rien, là. Notre objectif, c'est de réduire les délais puis qu'il y ait le maximum de travaux qui soient faits, là, d'ici les deux prochaines années.

Et, bon, ce que je demande aux trois partis d'opposition, bien, c'est de collaborer. Je pense qu'on a eu une belle collaboration depuis trois mois avec les trois partis d'opposition. Je pense que c'est ça que les Québécois souhaitent. Je le répète, les saisons de la construction extérieure, là, sont limitées. Je trouverais ça triste de perdre l'été 2020 puis de ne pas avoir assez de projets de prêts pour l'été 2021 puis l'été 2022, puis je trouverais ça triste aussi que les travailleurs de la construction qui sont en chômage chez eux actuellement parce que des projets du secteur privé ont été annulés, qu'ils ne puissent pas retourner au travail puis travailler sur des infrastructures du secteur public. Donc, j'invite les trois partis de l'opposition à travailler ensemble à relancer l'économie.

Bon, il y a un autre point qui a été soulevé par l'opposition, par certains analystes. On a vécu au Québec une période sombre, là, qui est toute la période de la corruption puis la collusion dans le monde de la construction. Je pense qu'il n'y a pas un Québécois qui souhaite rejouer dans ce film-là. Donc, il n'est pas question de ne pas prendre toutes les mesures de bonne gestion pour être sûr qu'il n'y a pas de corruption puis de collusion. Mais, encore une fois, je ne peux pas croire que les Québécois ne sont pas capables de faire un CHSLD ou une maison des aînés en moins de quatre ans tout en respectant les exigences environnementales puis tout en respectant les règles de bonne gestion. C'est comme de dire... Moi, je n'accepte pas de dire : Ah! Bien, on n'a pas le choix, là, pour suivre toutes les règles, ça prend quatre ans, ça prend sept ans, faire des projets. Non, moi je n'accepte pas ça, puis je suis prêt à prendre, comme on dit en politique, la chaleur, là.

Je sens que j'ai eu un mandat des Québécois, oui, pour respecter l'environnement, oui, pour respecter les règles de bonne gestion, mais pour donner aux Québécois, enfin, les écoles, les hôpitaux, les CHSLD, les routes, les métros qu'on attend depuis beaucoup, beaucoup trop d'années. Donc, on doit travailler ensemble. Travaillons ensemble, les quatre partis à l'Assemblée nationale. C'est ça que les Québécois souhaitent.

Good afternoon. Our daily numbers on the pandemic continue to show that we are going in the right direction. We are working also very hard on restarting the economy. One of the best ways to do that is accelerating important infrastructure projects. We're talking about schools, hospitals senior homes, roads and public transports. Those projects won't only benefit Quebeckers in every region, but they will also put people back to work.

We can accelerate those kinds of projects without harming our environment or facilitating the corruption. So, that's the goal, the principle of Bill 61. And we would like to know if the three parties of opposition, if they agree or not on the principle. We have until tomorrow to know that and then work to have a better project. So we've heard the concerns from the opposition parties and we answered some of that this morning with important modifications to the Bill 61. Now, it's time to put partisanship aside and work together to restart our economy for the benefit of all Quebeckers. Thank you.

Le Modérateur : Merci à vous, M. le premier ministre. Alors, pour la période des questions en français, nous allons débuter aujourd'hui avec Jonathan Bernard, Cogeco Nouvelles.

M. Bernard (Jonathan) : Bonjour à vous. J'aimerais revenir sur la question des militaires en CHSLD parce que la mission se termine officiellement demain. Le gouvernement Trudeau a dit qu'il ne laisserait pas tomber le Québec. Mais qu'est-ce qui achoppe actuellement? Est-ce que c'est une question d'argent?

M. Legault : Je ne pense pas que c'est une question d'argent. Bon, comme je le disais, il y a trois problèmes. Un premier problème, on est rendus avec seulement 400 soldats dans les CHSLD. Il y a un autre problème qui est pourquoi on a besoin de 350 superviseurs pour 400 soldats dans les CHSLD. Et puis, bien, il y a la question de la date. Effectivement, là, nous, je pense qu'on est allés le plus vite qu'on pouvait sur la formation, là. On ne peut pas aller en bas de trois mois. On commence lundi. Tout le monde travaille jour et nuit pour faire les entrevues, choisir les meilleurs candidats. Mais là on a besoin de 1 000 soldats dans les CHSLD. Puis je n'ai toujours pas eu de réponse à savoir qu'est-ce qu'il y a de plus urgent au Canada ou à l'étranger que de s'occuper de nos aînés dans les CHSLD.

Le Modérateur : Autre question.

M. Bernard (Jonathan) : Mon autre question s'adresse à vous, Dr Arruda. Il y a des professionnels de la santé qui ont fait une sortie ce matin, qui recommandent le port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés ou fortement achalandés, surtout en regard d'une possible deuxième vague. Est-ce que vous êtes d'avis que l'on devrait aller en ce sens?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, je pense qu'il ne faut pas l'exclure. Je ne veux pas dire qu'il faut l'exclure. Mais actuellement on va regarder la littérature. Et c'est des opinions d'experts pour qui on a du respect. On recommande très fortement le couvre-visage. Je pense qu'on le dit, hein? On veut en faire une norme sociale pour que les gens prennent l'habitude. Quant à le rendre obligatoire, actuellement, je vais attendre les différentes autorités internationales, canadiennes et au Québec, nos experts, là, qui regardent les pour et les contre. Il y a des études qui semblent démontrer une certaine efficacité. Certains critiquent ces études-là ou... en termes de la limite. Mais ce qui est très important, je vais encore le répéter, on recommande très fortement le couvre-visage, mais n'oubliez pas la distanciation et le lavage de mains.

Ça fait que je ne veux pas exclure que ça pourrait être le cas, dans une deuxième vague, si on a suffisamment de données ou, je vous dirais, que les autorisations internationales vont dans ce sens-là.

Le Modérateur : Prochaine question, Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous. M. Legault, on vous a entendu ce matin, à la période de questions, et là on voudrait que ce soit un peu plus clair, là. Vous avez dit : C'est exclu de faire un bâillon ce printemps. Mais là pour l'été, donc, à partir du 22, 24 juin, vous pourriez avoir recours au bâillon, c'est ça?

M. Legault : Non. Ce qu'on dit, c'est qu'on va revenir à l'automne avec un projet de loi. Mais on a besoin de ce projet de loi là. Moi, je me sens la responsabilité puis même le mandat... Je pense que la CAQ a toujours été vu comme un parti qui veut améliorer l'efficacité de l'État. Et ça n'a pas de bon sens que ça prenne quatre ans faire un CHSLD ou une maison des aînés. Pour changer ça, il faut changer les règles, il faut changer les délais, et ça prend un projet de loi. Et, si l'opposition ne veut pas collaborer ce printemps, bien, on va revenir à l'automne puis là on n'exclut rien.

M. Bergeron (Patrice) : Et par ailleurs vous aviez évoqué tous les deux qu'il y avait peut-être un manque de respect des consignes, peut-être un certain relâchement dernièrement. Est-ce que vous avez toujours pu constater que ça se poursuivait ou est-ce que maintenant les gens se sont resaisis? Est-ce qu'on a recommencé à porter le masque, à respecter les distances? Qu'est-ce que vous avez constaté à ce point?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, moi, je ne suis pas partout sur le terrain, là, pour être capable de le faire. Certaines personnes me disent qu'il y a un certain relâchement, je veux dire... Et je peux vous dire qu'avec le climat qui va bien, avec l'impression qu'il y a moins de cas hospitalisés, puis les données, puis etc., c'est sûr que ça nous fait oublier un peu l'élément.

Moi, je pense qu'il faut revenir vers une certaine normalité, mais une normalité transformée. Je vous dirais, de la même façon que les entreprises, que les centres commerciaux, que les magasins, que les restaurants vont réouvrir dans une façon différente, je pense que nous aussi, on se doit, par respect pour les autres, par respect aussi pour les travailleurs de la santé qui ont été touchés, par respect pour ceux qui sont morts aussi de ça, essayer de faire les consignes.

Je pense qu'on... Je vous dirais, là, dans les faits, essayez de maintenir votre deux mètres. On a permis certaines ouvertures, hein, le 10 personnes, le trois familles, deux mètres de distance. On essaie de respecter ça, tu sais, même dans la perspective des vacances qui s'en viennent puis des déplacements potentiels. On est chanceux, les indices de transmission au Québec sont à la baisse, mais ça ne veut pas dire que le virus est absent.

Moi, je pense qu'il faut revenir vers une certaine normalité de la vie, hein? Parce que la santé physique, c'est une chose importante, mais la santé mentale, c'en est une autre. On sait que des vacances, c'est important pour la santé mentale des gens. Mais soyons prudents. Je veux dire, si tout le monde met son effort, autant de risques... Il va y avoir des cas, mais moins d'impact sur la société. Ça fait que je pense qu'il faut le répéter, le répéter et le répéter. Vous pouvez aussi le répéter aux autres si vous voyez des comportements... Gentiment, là. Essayez d'éviter les rassemblements trop proches de gens qui viennent de trop de familles en même temps. Ça, c'est encore quelque chose qu'on veut recommander, mais on veut revenir à un équilibre de vie, là, etc. Vous allez voir, on va en parler un peu après-midi par rapport aux déplacements entre les provinces puis aux déplacements entre les régions.

Je pense qu'à ce stade-ci, c'est sûr que, si vous avez des symptômes, vous n'y allez pas. Vous n'exposez pas des personnes âgées. Vous gardez la distance. Vous faites du... Même si vous êtes à l'extérieur de votre résidence, vous êtes ailleurs, vous faites du 10-3-2. On se comprend, on reste avec ces consignes-là.

Le Modérateur : Prochaine question...

M. Arruda (Horacio) : Sinon, si on recule, Dr Arruda, il ne sera pas content puis il va être obligé de refermer des choses qu'on a ouvertes. On ne veut pas.

Le Modérateur : Très bien. Alors, prochaine question, Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour à vous deux. On parle d'une deuxième vague. Est-ce qu'une deuxième vague équivalente équivaut à un confinement équivalent?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, toutes sortes de scénarios sont regardés. On essaie de voir un peu comment est-ce que ça se passe ailleurs dans le monde. Je pense que de revenir à un confinement total, comme on l'a fait, ce n'est probablement pas quelque chose qui va se faire. On a appris plus de choses sur le virus. On en a appris notamment sur ce qui se passe avec les enfants. Donc, ça, c'est des bonnes nouvelles. On avait fermé des secteurs d'activité au Québec qui n'avaient jamais été fermés ailleurs. Donc, je pense que c'est sûr que ce qui va être le plus essentiel va demeurer probablement ouvert, là, mais ce que l'on appellerait certaines parties de luxe ou des rassemblements importants puis, etc. je pense que ça ne sera pas le cas comme tel.

C'est difficile pour moi de vous dire exactement ce que ça va vouloir dire. Ça va aussi peut-être dépendre d'une variation régionale, hein? Ça se peut bien aussi que, plutôt que de faire tout le Québec, tous dépendamment comment ça peut évoluer d'une région à l'autre, il peut y avoir ce qu'on appelle des confinements localisés ou autres, là. Ça va dépendre de beaucoup, beaucoup d'éléments.

Mais, à date, je ne pense pas que les gens qu'on va avoir confinés sont revenus à ce que j'appellerais un stade total, là. De toute façon, à cause des effets pervers aussi des confinements, là, vous les avez vus, là, si on confine à tous les ans, l'impact que ça pourrait avoir sur la santé mentale de beaucoup de gens, là, va être là.

Mais comme je vous le dis, on verra. Mais pour moi ça ne sera pas... Puis on va avoir probablement tiré des leçons en termes d'éléments pour notre système de soins, puis particulièrement pour les CHSLD, là. Ce n'est pas pour rien qu'on se prépare avec du personnel, qu'on va mettre des équipes de PCI, pour ne pas revivre les mêmes choses. Mais il ne faut pas que ça soit non plus une transmission trop importante dans la communauté, ce qu'on n'a pas vécu parce qu'on a fait un bon confinement. Ça va être encore un équilibre.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Bossé (Olivier) : Hier, je crois, l'ancien président de St-Hubert, vous avez sûrement vu, a écrit une lettre selon laquelle il dit : Bien, pour les restaurants, deux mètres, c'est trop. On en a parlé mardi : un mètre, deux mètres, un mètre et demi, un mètre trois quarts. Est-ce que, pour les restaurants ou certains endroits fermés, intérieurs, c'est quand même possible, vous pensez, avec peut-être d'autres consignes de plus, de réduire ça pour leur permettre financièrement de survivre?

M. Arruda (Horacio) : Oui. Vous m'avez posé la question l'autre jour. Je vais vous dire à peu près la même chose. Là, on les a réouverts à deux mètres. On va voir ce que ça donne et puis on verra si jamais on évolue aussi, avec les données, là, qui s'en viennent de l'extérieur. Il y a des pays qui sont rendus à un mètre. L'OMS parle d'un mètre, d'autres parlent d'un mètre et demi. Il y en a qui disent que ça doit être deux. Il y a encore, je vous dirais... Il va y avoir un jugement d'équilibre qui va se faire là-dessus. Je n'exclus pas que ça pourrait diminuer puis je ne donne pas de garantie ni une date précise. Voyons comment ça va se passer, là. Je sais que c'est dur pour les gens. Je suis très, très conscient. Mais on ne veut pas avancer pour avoir à reculer. Ça fait qu'on veut y aller à petits pas de tortue pour certains puis à pas de lapin pour d'autres, tout dépendamment comment on voit la situation.

Le Modérateur : Prochaine question, Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, Dr Arruda. Il semble y avoir quelque peu des tensions actuellement avec le gouvernement fédéral. Vous avez parlé de l'armée. Il y a le 14 milliards pour les CHSLD aussi. Ça a été une fin de non-recevoir du premier ministre canadien, qui vous a dit : On ne va pas donner un chèque en blanc aux provinces. Qu'est-ce que vous lui répondez, M. Legault, aujourd'hui?

M. Legault : D'abord, j'en profite, M. Laforest, pour vous dire : J'ai vu la vidéo de vos deux petites filles. Il faut que tout le monde voie ça, là, deux petites jumelles d'un an qui ont appris à tousser dans leur coude, meilleures que moi.

M. Laforest (Alain) : Pas dans leurs mains.

M. Legault : Pas dans leurs mains comme moi, des fois. Donc, bravo. Bon, comme vous le savez, à tous les jeudis soirs, on a une rencontre téléphonique, les premiers ministres des provinces puis le premier ministre du Canada. Bon, il nous a annoncé la semaine dernière qu'il voulait transférer 14 milliards aux provinces. Donc, grosso modo, ça peut représenter, dépendamment de la façon dont on sépare le montant, 3, 4 milliards pour le Québec. Pas mal tous les premiers ministres ont dit : C'est important qu'il n'y ait pas de condition. Il y a beaucoup de choses qui m'inquiètent là-dedans, entre autres tout le matériel de protection individuelle puis toute la question du dépistage et... Quel est le mot en français, du «tracing»?

M. Arruda (Horacio) : Le traçage.

M. Legault : Traçage? Bon, je sens que le gouvernement fédéral est prêt à payer, mais il voudrait comme avoir un certain contrôle, là. Pour nous, là, c'est clair que la santé, là, c'est de compétence provinciale puis il n'est pas question qu'on cède tout le contrôle de la stratégie de dépistage et puis aussi d'approvisionnement en équipement de protection individuelle. Que le gouvernement fédéral se fasse une réserve qui pourrait aider les provinces, c'est une chose. Qu'il veuille s'en mêler puis que ça fasse partie du 3, 4 milliards qu'on reçoit, là, là, il y a un problème.

Juste pour vous donner un ordre de grandeur, là, on est déjà rendus, nous autres, au Québec, à plus de 3 milliards de dépenses additionnelles en santé puis un autre 3 milliards en économie. Puis évidemment, aussi, il va y avoir des montants qui vont être récurrents. Quand on dit qu'on va ajouter 10 000 personnes dans les CHSLD, bien, ça va être un 500 millions par année. Donc, l'autre chose qu'on demande ensemble, tous les premiers ministres des provinces, c'est que le montant soit récurrent puis qu'on passe par le transfert en santé aux provinces pour le faire.

Bon, l'autre inquiétude qu'on a, c'est concernant les municipalités. On sait que le fédéral commence à vouloir comme passer par-dessus les provinces pour aller travailler avec les municipalités, donner un montant qui serait peut-être juste pour le transport en commun, alors que, bien, dépendamment la taille des municipalités, oui, puis on doit, les deux gouvernements, aider les grandes villes pour les pertes qui ont été encourues dans le transport en commun, mais ce n'est pas la seule dépense des municipalités qui a été causée par la situation de la COVID-19. Donc, on voudrait, encore là, avoir de la flexibilité.

Donc, on a discuté, on va en discuter ce soir, là, mais je ne vous cacherai pas que j'ai quand même certaines inquiétudes.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Laforest (Alain) : Il y a beaucoup de pression. Là, vous déconfinez, là, il ne reste presque plus personne qui est confiné. Il n'y a presque plus de secteurs qui ne sont pas ouverts. Il reste les bars, les gyms et les lieux de culte. Il y a des monseigneurs qui sont pas mal impatients, M. Legault.

M. Legault : M. Arruda...

M. Arruda (Horacio) : Bien, écoutez, on comprend très bien l'impatience de tous ceux qui ne sont pas déconfinés, là. Ça, je tiens à vous le dire, là. Il faut surveiller ce qui va être annoncé sous peu, là, par rapport à ces éléments-là, de réouverture, je vous dirais, mais avec des conditions particulières, notamment pour les lieux de culte qui vont éviter, je vous rappellerais, des rassemblements intérieurs en trop grandes quantités puis, etc. Ça fait que... Ce que je peux dire, c'est que ça s'en vient assez tôt.

Le Modérateur : Prochaine question, Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour à vous deux. Il y a quand même plusieurs faits, là, qui parlent par rapport au port du masque. Je veux revenir sur la question de mon collègue. Il y a Toronto, aujourd'hui, qui les rend obligatoires. Il y a les experts qui sont sortis. Il y a le fait qu'on observe à Québec, par exemple, même à Montréal, un certain relâchement, même dans le port du masque. Il y a même un effet du mouton, l'INSPQ l'a évoqué, là, dans le sens où... de voir que les autres ne portent pas le masque, bien, on se sent gênés de le mettre parce qu'on se fait juger. Pourquoi ne pas envoyer le message et de l'obliger, d'autant plus qu'il y en a, des masques de disponibles maintenant?

M. Arruda (Horacio) : Comme je vous l'ai dit, on surveille la situation de près au point de vue scientifique, mais on la surveille aussi pour voir quel est le comportement des individus. Les choses obligatoires... Prenons un exemple, la vaccination obligatoire, on ne l'a pas au Québec. D'autres endroits l'ont puis les taux de couverture sont moins élevés. On va voir selon l'évolution. On va voir s'il faut se rendre là. On va voir si la norme sociale va s'installer ou pas. Moi, je pense que... En tout cas, nos experts, là, les gens avec qui je vais affaire, là... Puis ce n'est pas du tout une décision qui... c'est vraiment autour d'une réflexion de santé publique, avant de le rendre obligatoire, on va voir jusqu'à quel point on peut convaincre les gens pour le faire puis on verra qu'est-ce qui en est.

M. Dion (Mathieu) : ...que ça ne fonctionne pas, tu sais.

M. Arruda (Horacio) : Hein?

M. Dion (Mathieu) : On voit présentement que ça ne fonctionne pas vraiment, là, la norme sociale. Les gens...

M. Arruda (Horacio) : Ça dépend. On a quand même des données de sondages. Mais je pense qu'il faut surveiller ça de très près pour voir comment ça va se faire. Puis il y a des mouvements que certaines villes ont décidé de prendre, puis etc. Nous, actuellement, au Québec, on... Puis d'ailleurs il n'y a aucune province, je pense, qu'il l'a encore recommandé. Mais on va surveiller la situation de très près.

M. Dion (Mathieu) : Pourquoi la Santé publique n'a-t-elle pas cru bon d'intervenir chez Vegpro, en Montérégie? Vous avez sûrement vu cette histoire-là où il y a des travailleurs étrangers temporaires qui ont été infectés, un tiers. Pourquoi ne pas avoir intervenu de façon proactive? Et quelle leçon retenez-vous?

M. Arruda (Horacio) : Bien, écoutez, ils sont intervenus de façon... Écoutez, j'ai été mis au fait de la situation. J'ai questionné la direction, qui va probablement émettre aussi des informations. La propre entreprise elle-même a mentionné qu'elle n'était pas d'accord avec le ton... avec les indications qui étaient ledit reportage. Ils sont intervenus le 29 mai, dès le lendemain de la déclaration du premier cas. Ils sont en intervention active. La chose qu'il n'y a pas eu, c'est qu'ils ne se sont pas déplacés pour aller faire les tests compte tenu que l'autobus qui devait... n'était pas disponible. Ils ont offert une autre alternative, là. Et là, je pense, actuellement, là, à la fois, je vous dirais, l'entreprise et la Santé publique sont en lien intense et sont en train de contrôler la situation. Je pense que... Je ne sais pas si la directrice de santé publique a émis des communications là-dessus, mais elle va rectifier les faits par rapport à ça. Les cas ont été pris en charge et continuent à l'être actuellement.

Le Modérateur : Prochaine question, Patrick Bellerose, Le Journal de Québec, Le Journal de Montréal.

M. Bellerose (Patrick) : Oui, bonjour à tous les deux. M. Legault, vous avez vu les révélations du bureau d'enquête ce matin au sujet d'André Boisclair. Votre gouvernement a annoncé des vérifications administratives. Mais j'aimerais savoir est-ce que vous voulez faire la lumière sur les comportements de M. Boisclair à l'époque où il était délégué général du Québec à New York et sur ce qui pourrait ressembler à une tentative de cacher l'information, là, de la part du gouvernement de l'époque.

M. Legault : Bien, comme Nadine Girault l'a dit ce matin, là, on a demandé de faire les vérifications sur quelles étaient les informations que le gouvernement de l'époque avait. Donc, on fait ces vérifications-là.

M. Bellerose (Patrick) : Qui portent sur quoi? Excusez-moi, là.

M. Legault : Bien, qui portent sur quelles informations ils avaient, puis quelles décisions ils ont prises, et puis quelles informations ils ont rendues publiques, quelles informations ils n'ont pas rendues publiques, etc.

M. Bellerose (Patrick) : Et sur la question du bâillon, vous promettez quand même de faire adopter le projet de loi n° 61 l'automne prochain. On risque de connaître quand même la même impasse l'automne prochain. Donc, pourquoi ne pas utiliser le bâillon tout de suite et éviter de perdre l'été 2020, là, comme vous l'avez dit tantôt?

M. Legault : Bien, je pense que le projet de loi, c'est un projet de loi, comme je disais, qu'il aurait fallu, à un moment donné, déposer de toute façon. Là, on l'a déposé, il faut tous en convenir, quand même, pas dans les délais normaux pour une adoption.

Donc, moi, je pense qu'il faut donner la chance au coureur puis il faut souhaiter que les oppositions travaillent avec nous pour bonifier le projet de loi, l'amender et puis que tout le monde soit confortable étant donné quand même que c'est un projet de loi important et qu'il y a des inquiétudes légitimes. Donc, évidemment qu'à l'automne prochain on aura plus le temps de l'expliquer et on pourra, à ce moment-là, avoir une approche qui est différente. Mais là, étant donné le délai qui est quand même court pour l'adoption, là, on veut l'adopter avec l'appui des trois oppositions.

Le Modérateur : Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Bonjour à vous deux. M. le premier ministre, êtes-vous prêt à laisser 3 ou 4 milliards de dollars dans les coffres à Ottawa pour une question de respect des compétences? Puis, plus précisément, en quoi d'envoyer un exemplaire de votre stratégie de dépistage et d'acquisition de matériel, d'équipement de protection, notamment, au gouvernement fédéral est inacceptable?

M. Legault : Ah! bien, si c'est juste d'envoyer une copie de notre stratégie de dépistage, il n'y en aura pas de problème. Mais c'est important de respecter les compétences des provinces. On sait qu'il y a de l'argent, là, je ne me rappelle plus du montant, mais un montant quand même important pour le logement social qui dort depuis des années à Ottawa parce que les gouvernements, incluant le gouvernement libéral, n'ont pas accepté de faire de compromis puis de laisser des champs de compétence des provinces au gouvernement fédéral. Je pense, c'est quand même important, là, de respecter notre autonomie, mais effectivement on veut ce 3, 4 milliards.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Les faits reprochés à l'ex-ministre, l'ex-chef du Parti québécois, André Boisclair, sont graves. Selon les informations dont vous disposez actuellement, l'État québécois a-t-il été avisé, notamment sous la gouverne de Mme Marois, d'actes inappropriés posés par M. Boisclair lorsqu'il était haut fonctionnaire, notamment délégué général à New York? Comptez-vous dévoiler l'entente intervenue entre le gouvernement et lui? Et une précision : Pourquoi avez-vous été avisé à l'avance, il y a deux semaines, je crois, qu'il ferait face à la justice?

M. Legault : Bon, je ne sais pas qui... peut-être qu'il y a quelqu'un au gouvernement qui a été avisé, là, mais moi, je n'ai pas été avisé et moi, je n'ai pas plus d'informations que ce j'ai lu dans le journal ce matin, là. Donc, on va faire les vérifications, on va regarder ce qu'il est possible de rendre public, et, bien, moi, je veux qu'on soit transparent totalement dans ce dossier-là.

Le Modérateur : Tommy Chouinard, LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : Bonjour. D'abord, une question sur Toronto dont vous avez parlé à quelques reprises ici. Je crois même que vous aviez identifié cette exception nord-américaine de Toronto, hein, et je pense que vous aviez soulevé ça.

Or, il se trouve que, malgré cette situation, que vous avez des doutes, je pense, sur la situation réelle de la COVID-19 à Toronto, mais il se trouve que Toronto a décidé de rendre obligatoire le port du masque dans les transports en commun. Pourquoi est-ce que ce n'est pas déjà fait ou pourquoi vous ne le faites pas ici?

M. Legault : Bien, écoutez, moi, je suis les recommandations de la Santé publique. La Santé publique ne recommande pas de le rendre obligatoire. Ce que je comprends, c'est que, rendre obligatoire, ça suppose des pénalités, ça suppose d'avoir une police qui va vérifier tout ça. Donc, nous on fait le choix de dire : On le suggère fortement, mais on ne le rend pas obligatoire. C'est le choix qui est proposé par la Santé publique puis que j'appuie.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Chouinard (Tommy) : Oui, sur le manque de personnel. Quelle garantie avez-vous que vous aurez effectivement 10 000 personnes en formation de préposé aux bénéficiaires lundi? Quelle garantie avez-vous sur la terminaison des entrevues, de l'étude des candidatures et du niveau de préparation des centres de formation pour faire le travail durant l'été?

M. Legault : Bien, peut-être une précision. Vous savez, il y a toute la question des aides de service, là, ou des personnes qui travaillent dans le secteur privé. On est en train, évidemment, de regarder quels sont les impacts de mettre ces personnes-là pendant trois mois, du 15 juin au 15 septembre, en formation.

Donc, ce n'est pas impossible qu'un certain nombre des personnes suivent une formation dans un deuxième temps pour ne pas nuire aux opérations durant les trois prochains mois. Mais au total, moi, j'ai confiance. On a eu plus de 80 000 applications. Il y en a 34 000 qui, après qu'on leur ait fait remplir un questionnaire qui s'assurait qu'ils étaient prêts, par exemple, à travailleur de nuit, qui ont dit oui. Donc, de ces 34 000 là, bien, on en veut effectivement 10 000, mais ce n'est pas impossible qu'une partie des 10 000, on le fasse dans un deuxième temps pour ne pas nuire aux services aux aînés durant les trois prochains mois.

Le Modérateur : Merci. Alors, c'est ce qui complète pour les questions en français. So time now for questions in English. We start today with Phil Authier, Montreal Gazette.

M. Authier (Philip) : It is an honor to start. An honour to start.

Le Modérateur : My pleasure.

M. Authier (Philip) : Good day to you all. A short question for Dr. Arruda. You have talked about wanting to hit 20,000 tests a day. I think you even spoke of 30,000 at one point. We were looking at the numbers, and you haven't hit 14,000 since May 28th, and 14,000 was the other goal. Can you tell us why so few people are being tested, as we deconfine, and what does that mean?

M. Arruda (Horacio) : That's a good question, and I think my Prime Minister, the Premier is going to ask me everyday that question. In fact, there is less cases and there is less testing, I would say, in the care system, actually, but we are... And also, even if we had some buses going in Montréal, in different places, people were not at the «rendez-vous». And actually we are re-evaluating the way we're going to offer the test, re-evaluating also... The asymptomatic people are going to be checked in different settings, especially the ones that we open again.

So I'm happy that there is less need for cases, that's OK, but I'm not so happy to see... And, at the same time, when the transmission is low, testing is not always an easy way to... thing, because there could be some false positives, false negatives. But, at the same time, we didn't reach the... only 14, one day in May, and now we're seeing that going down. And so we have to readjust and to, perhaps... more promotion on the strategy.

Le Modérateur : Second question.

M. Authier (Philip) : Second question is for the Premier on Bill 61. Your favourite subject. In Bill 61, there is money for the expansion of Dawson College. And this morning the PQ was saying they want that project removed from Bill 61 because they don't want to give money to Dawson and they think the money should go to francophone CEGEPs. What is your response to that?

M. Legault : Bien, my response is that Dawson College is appreciated as a college. I know that some Francophones are going to Dawson. And putting money to expand the capacity of Dawson doesn't mean that we refuse other projects in the francophone colleges. And we have no intention in changing the Bill 101. That doesn't apply to colleges. So I support the expansion of the Dawson College.

M. Gagnon (Marc-André) : Thank you. So, now, two questions for Global News from Raquel Fletcher. Ottawa has agreed to help in long-term care homes until the fall, but you say you're not getting all the support you need from the federal Government.

M. Legault : About the soldiers, eh? Bon. On May the 21st, we had 1,320 soldiers in Québec in our long-term care facilities. Today, we have 400 in our long-term care facilities and 350 doing some supervision, and we don't have any guarantee that even those ones will be able to keep them until September 15th. So, I would like to have at least 1,000, that they be working in the long-term care facilities and that they be here until September 15th. I think that we're working very, very hard to train additional people to be ready for September 15th, but, in the meantime, we need this support.

M. Gagnon (Marc-André) : Thank you. And as a second question, we are hearing that there could be accommodations for asylum seekers that are working in health care. Is this the case? And will it be extended to other asylum seekers working in essential services?

M. Legault : OK. I didn't have... We didn't have any discussion with the federal Government, we've asked them for that. I've seen that there was some information in some newspapers about the opening of the federal Government to accept those asylum seekers. But still, Simon Jolin-Barrette is asking the federal Government that we work together to accept as immigrants the people that are working in long-term care facilities and that were asylum seekers.

M. Gagnon (Marc-André) : En français, s'il vous plaît, pourriez-vous répéter?

M. Legault : Oui. Bien, écoutez, j'ai vu comme vous dans les médias que le gouvernement fédéral était ouvert à accepter comme immigrants les réfugiés. Même, selon l'article, on parlait même de plus que les CHSLD. Mais, quand on parle avec le gouvernement fédéral, là, on n'a pas cette information-là. Donc, moi, la demande qu'on faisait, c'est que les réfugiés qui ont travaillé dans les CHSLD, qu'on puisse trouver une façon de les accepter comme immigrants.

Le Modérateur : Merci. So, back in English. Samuel Pouliot, CTV News.

M. Pouliot (Samuel) : Hi. Is it a good idea that Air Transat starts flying again in late July? And will people who will go to Europe with Air Transat, when they come back... will they be in quarantine?

M. Legault : Bien, that's a question for Dr. Arruda. Of course, Air Transat or Air Canada, there are many questions to be asked. First, you have to talk about domestic flights. Second, you have to talk about flights between Canada and United States. And then you have to talk about flights between Canada and other countries. At this time, it's not open, so... Maybe we'll get the OK from Dr. Arruda, in the next few weeks, but so far we don't have... it's not open.

M. Arruda (Horacio) : And that could make a big variant, depending on the country you have been, depending of the epidemiology there. So, we are looking at this, but there is no decision taken right now.

Le Modérateur : Second question.

M. Pouliot (Samuel) : OK. And there is a group of doctors that is asking the province to make face-mask mandatory. Is this something that Québec will do?

M. Arruda (Horacio) : In fact, what I can say, it's not the case right now. We are recommending it, a really high recommendation. We would like people to use it as a social norm, as the same may we did with the «étiquette respiratoire». But we cannot exclude that situation, but that's not the case actually. We'll see what our experts will recommend us. We will see also what other authorities in the international, Canadian or even in Québec are recommending.

Le Modérateur : Next question, Cathy Senay, CBC News.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. An analysis by CBC showed that black Montrealers, specifically, were hardest hit by COVID-19. When will the province start collecting race-based data? And would that... might this help, like, to address systemic problems in the province?

M. Arruda (Horacio) : I think that the issue of collecting information about race is always a sensitive one because of different effects of discrimination. But I think there is going to be probably some studies done specifically on those populations to understand what are the factors that make them having more the disease. Is it only because they live in a more, I would say, condensed population in urban settings? Is there any genetic relation between... Because we know that some genetics can have an effect on different surviving. Is this because of cofactors of other diseases, chronic diseases? That could be done by a study, I would say, but not necessarily connected...

And doing a study, a specific study, sometimes, you can get more information that if you only collect data and make some extensions, because that is only surveillance data, that we have not access necessarily to the charts and everything. So that is going to be done. It's going to be probably done here, in Québec, and elsewhere, I would say, in the world.

Mme Senay (Cathy) : And if I can ask you about this farm in the Montérégie region that was hit by an outbreak, and then you said that, well, there is a confusion between the CIUSSS and the owner saying that Public Health... you know, there was some confusion about if Public Health helped and how it did help, but I just would like to clarify this.

Would you, as a matter of... This is just one example, but summer is here, so what will... what the province can do to help farmers to protect their workers during the summer?

M. Arruda (Horacio) :OK. It's a very important issue. We know that there's going to be... there is already some, I would say, people coming here to the farm. And there is protocols that have been prepared, especially for, I would say, the workers, especially for the farmers, and we're going to follow up those protocols. There is probably a need to be working also with the federal level because... when they arrive at the airport, to make sure that they will have the good information to quarantine, and everything, and probably make sure that we can detect rapidly cases, and not have big, I would say, eclosions of the disease.

So we will have a specific attention, I would say, on those things in the next days, because actually, even in Mexico and in other countries from the South, there is an active transmission actually. There is some issues that we are going to look at also, that some of those workers are not paid when they are sick, and perhaps they can not be declaring themselves. So we're going to look at all that thing with the ministère de l'Agriculture, and make sure that we protect them, and also make sure that we can keep those persons safe and  helping our industry of agriculture.

Le Modérateur : Thank you very much. Alors, c'est ce qui complète pour cette conférence de presse. À bientôt. Merci.

M. Legault : Merci.

(Fin à 13 h 53)

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