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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour le Conseil du trésor

Version finale

Thursday, June 11, 2020, 17 h 05

Salle Louis-Hippolyte-La Fontaine (RC.184), hôtel du Parlement

(Dix-sept heures trois minutes)

M. Marissal : Bien, bonjour. Merci d'être là. Les journées s'allongent. On vient d'avoir un bel exercice de la part du gouvernement qui semble surpris tout d'un coup qu'on n'ait pas réagi, alors que nous avons réagi, au projet de loi n° 61.

Nous avons reçu une batch d'amendements ce matin, nous les avons analysés, nous avons répondu à 11 h 30. Alors, entre 11 h 30 et maintenant, je ne sais pas ce que le gouvernement faisait, là, mais il avait largement le temps de répondre, plutôt que d'attendre les bras croisés dans leurs bureaux que l'opposition plie. Nous avons dit depuis le début que nous ne plierons pas.

Nous sommes ici dans des principes fondamentaux, et là ils nous demandent de précipiter l'étude du projet vers… article par article. Mais nous refusons, et c'est clair depuis le début, puis ce qu'on a dit hier, il me semble que ça ne peut pas être plus clair que ça, nous refusons de travailler sur ce canevas vicié. On ne veut pas partir sur ce brouillon.

Là, ce qu'on a aujourd'hui, là, c'est le résultat de la précipitation du gouvernement et de son mépris des règles démocratiques. La réalité, c'est que le gouvernement a botché son travail de session. Là, il a eu sa note puis il n'est pas content. Oui, mais il avait juste à retourner faire ses devoirs puis nous revenir avec un propre, quelque chose sur lequel on pouvait travailler.

Alors, c'est facile aujourd'hui de dire : Méchante opposition, ils ne veulent pas travailler, ils ne veulent pas que les Québécois travaillent. De un, c'est de la foutaise. Parce que prenez tous les projets qui sont en annexe du projet de loi n° 61, ils peuvent presque tous les partir dans les prochains jours, dans les prochaines semaines. M. Legault, là, fait une fixation sur le calendrier avec l'été, là. C'est l'été, là, il y a un été 2020, on peut faire travailler du monde maintenant sans mettre à mal nos institutions, la démocratie.

En ce moment, encore aujourd'hui, après les amendements, des groupes de la société civile, notamment les environnementalistes... Les autochtones sont en furie, ils ne veulent pas se faire passer sur le corps puis sur leur territoire encore une fois. Alors, M. Dubé, M. Simon Jolin-Barrette ont raison, il reste du temps. Bien, qu'ils retournent travailler, qu'ils aillent faire leur job.

M. Dubé nous fait des leçons, là, de négociation. Mais je ne sais pas s'il a négocié comme ça pour acheter sa maison, mais il a dû se faire avoir, là. Parce que c'est à lui à revenir. Nous avons répondu ce matin. Moi, je serais tenté de lui faire des leçons de parlementarisme puis de démocratie.

L'opposition, ici, là, ce n'est pas une parure, ce n'est pas cosmétique. Et puis, s'il n'a pas compris le message, de toute façon, cette semaine, avec tous les contre-pouvoirs qui sont venus lui dire que son projet de loi, il est tout croche, bien, peut-être qu'il n'a pas tout à fait compris comment ça fonctionne ici quand on étudie des projets de loi.

Alors, il reste du temps. Comme vous pouvez voir, je ne suis pas à la maison, mes collègues non plus. On est dans nos bureaux, on travaille. Puis on attendait, peut-être un peu naïvement, une réponse du gouvernement, qui n'est pas venue, sauf sous forme d'attaque en bonne et due forme, dont vous avez été témoins ici.

Alors, demain est un autre jour. La nuit porte conseil. On peut encore travailler, et nous serons ici, assurément.

Mme Crête (Mylène) : Mais de vous rendre à l'étude article par article, justement, ça ne vous permettrait pas d'obtenir davantage d'amendements que vous souhaitez voir?

M. Marissal : On n'est pas prêts à passer ce stade. Parce que, comme je le dis, le projet de loi, le projet de loi est un brouillon vicié qui nous amène dans des directions où on ne veut même pas envisager d'aller, notamment des suppressions de droits, diminution des contrôles en environnement, les autochtones qui n'ont pas été consultés, de l'octroi de permis... ou de contrats, c'est-à-dire, qui sont donnés de façon irrégulière. Je comprends qu'ils ont enlevé l'article 50, mais ils ont remis l'article 50.1, qui fait la même chose, mais pour les municipalités, dans le domaine municipal, pour les contrats. Ils pensaient-u vraiment qu'on n'allait pas le voir? On ne va pas accepter par la porte d'en arrière une livraison qu'on a refusée par la porte d'en avant.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, c'est impossible que les amendements puissent vous satisfaire, si vous dites qu'à sa base même, le projet de loi est vicié, que c'est un brouillon?

M. Marissal : Bien non, mais c'est parce qu'on n'a pas eu les amendements. Hier, on a demandé : Tels, tels, tels articles, nous avons été très précis, vous les retirez ou vous les récrivez. Pour l'immense majorité, il ne les a pas retirés du tout, pour certains, il a fait une réécriture cosmétique et pour l'article 50, qui est quand même un gros morceau, il l'a retiré, mais il a réintroduit un succédané, avec 50.1 qui dit à peu près la même chose dans un domaine extrêmement important, le domaine municipal. La balle est vraiment dans le camp du gouvernement. Il faut que ce gouvernement-là comprenne qu'on est sur des principes ici.

M. Bellerose (Patrick) : ...frais dans l'opinion publique de ce que le gouvernement présente comme un blocage dans la relance de l'économie.

M. Marissal : Ça, on le savait que le gouvernement allait dire ça. De toute façon, M. Legault, depuis quelques jours déjà en Chambre, prend des dossiers très précis pour dire : Vous ne voulez pas telle route ou vous ne voulez pas telle école dans votre comté. Franchement, c'est de la petite politique puis c'est un peu vieillot comme façon de faire. Vous avez vu la mobilisation autour... contre, je devrais dire, contre le projet de loi n° 61 depuis quelques jours à peine? Franchement, je le disais hier, mais je le redis, on a démontré que l'opinion publique, la société est capable de se braquer. Et les groupes dont c'est le travail de faire le contre-pouvoir se sont braqués. Ils sont venus ici pour dire : Stop! Holà! on ne peut pas laisser passer ça.

Mme Crête (Mylène) : M. Dubé a invoqué les dispositions dans les amendements qu'il avait promis, qu'il avait ajoutés, là, qui concernent les restaurateurs puis les baux commerciaux. Donc, il a appelé les restaurateurs et les entrepreneurs à vous téléphoner pour vous faire changer d'idée.

M. Marissal : Savez-vous quoi...

Mme Crête (Mylène) : Mais vous ne craignez pas qu'il y ait quand même une réaction de ce côté-là? Parce qu'il y a des gens qui peuvent perdre leur entreprise.

M. Marissal : Mme Crête, en tout cas, moi, personnellement, là, comme critique à l'économie puis aux finances, là, ça fait deux mois que je pousse le ministre Fitzgibbon pour qu'il fasse quelque chose, notamment pour les restaurateurs. Dans mon comté, là, ils sont en train de crever, puis à Montréal, puis partout au Québec, les microbrasseries, les bars à vin. M. Fitzgibbon est au courant, il le sait, puis je pense même qu'il est sympathique à la cause de ces gens-là. Mais in n'a rien fait. Là, ils ont attendu, là, à minuit moins deux pour introduire ça dans un projet de loi comme une pilule empoisonnée pour qu'on tombe dans le panneau puis qu'on dise : Bien oui, le projet de loi est extraordinaire parce qu'on fait ça.

Bien, savez-vous quoi? C'est une très bonne idée, ce qu'ils ont introduit pour les restaurateurs. Qu'ils l'isolent du projet de loi n° 61. Ça, on peut l'adopter. Ça, ça peut se faire, là, en deux coups de cuillère à pot, là. Il n'y a pas de problème. Mais cela dit, là, qu'on ne vienne pas me dire, en tout cas, certainement pas à moi, que je n'ai rien fait pour défendre les PME et les TPE, les très petites entreprises, en particulier les microbrasseurs, les microdistilleries, les restaurants, les restobars. Ces gens-là sont en train de crever. Et ça fait des semaines, dans mes rencontres téléphoniques avec le ministre Fitzgibbon, que je le dis.

Puis j'ai apporté des solutions. Il n'est pas obligé de toutes les prendre, je comprends ça. Mais ils n'ont rien fait, avant d'arriver à l'extrême limite de cette session, pour nous déposer un projet de loi puis en mettant ça dedans. C'est non seulement cousu de fil blanc, au point de vue parlementaire, mais, pour ces entrepreneurs-là, c'est insultant qu'ils se fassent instrumentaliser. Puis qu'on vienne nos dire aujourd'hui que nous n'avons rien fait pour eux? Je pourrais vous montrer, là, de très, très, très longs échanges, et des conversations, et des propositions, justement, pour sauver notamment ce secteur-là et d'autres. Merci.

(Fin à 17 h 12)

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