(Dix heures trente-trois minutes)
M. Zanetti : Alors, bonjour. J'étais
vraiment étonné de voir cet article, ce matin, concernant les inspections dans
les résidences privées pour aînés. J'avais posé la question à la ministre Blais
en Chambre avant la fin de la période des travaux. Je lui avais demandé :
Est-ce que tous les CHSLD vont être inspectés d'ici le début… d'ici la
prochaine… la deuxième vague? Ce qu'on m'avait dit, là, elles ont toutes été
inspectées. Il n'y en a pas, de problème, les inspections vont bien.
Aujourd'hui, ce qu'on comprend, là, c'est
que… Les choses vont bien, là, ça veut dire qu'il y a sept inspecteurs en
tout au Québec. Il y a plus d'inspecteurs pour s'assurer du bien-être des
animaux que des aînés au Québec. C'est complètement scandaleux. Et non
seulement ils ont, quoi, une inspection aux quatre ans, mais, en plus, on
voit qu'ils ne sont pas en règle. Il y avait… Il y a 30 % des RPA qui, à
leur dossier, en ce moment, là, montrent qu'ils n'ont pas une bonne façon de
prévoir et de prévenir les infections. C'est quand même grave. Comment est-ce
que 30 % des RPA au Québec peuvent avoir des déficiences dans la
prévention des infections et puis que ça reste comme ça? C'est quoi,
exactement, les amendes qu'ils ont? Est-ce que nos mesures sont contraignantes?
Si elles l'avaient été, on ne serait pas dans cette situation-là.
Une autre chose qui m'a choqué, 49 %
des RPA auraient des protocoles de prévention incendie qui sont insuffisants.
Après la tragédie qu'on a connue à L'Isle-Verte, est-ce que ça a du bon sens
que ces choses-là, là, ne soient pas réglées en ce moment? Nous, on apprend ça
ce matin, mais les ministres de la CAQ savent ça depuis longtemps. C'est une
réalité desquelles ils sont au courant et desquelles ils sont responsables. Ça
fait deux ans qu'ils sont là. Ils avaient le temps de régler ça, et c'est
vraiment un foutu problème.
Les inspections, là, et les inspecteurs...
Les inspecteurs, il devrait y en avoir quatre fois plus, puis des
inspections, il devrait y en avoir à chaque année. Et les conséquences
devraient être telles, tellement graves, que les gens respectent les règles. Ça
sert à quoi de se donner des règles, de se dire : On protège les aînés au Québec,
quand, par exemple, on ne va même pas vérifier si ces règles-là sont respectées
puis qu'il n'y a même pas de conséquences suffisantes pour que les RPA se
sentent, là, l'obligation de ces normes-là qu'on se donne? C'est vraiment un
scandale.
Moi, quand j'ai posé cette question-là à
la ministre Blais, au sujet des inspections, c'est parce que j'étais
inquiet, comme la majorité du monde au Québec, sur la situation dans les RPA et
dans les CHSLD. On nous a dit que tout va bien. Puis on constate que c'est
vraiment problématique. Ça ne va vraiment pas bien. Il y a un déficit grave au Québec
dans notre système d'inspection. Et je ne vois pas comment on peut croire ce gouvernement-là
quand il nous dit après ça que ça va bien, que ça va bien aller, qu'il se
prépare puis qu'il prend les bonnes décisions pour affronter la deuxième vague.
Sur un autre sujet, j'étais inquiet de
voir l'angle adopté par le premier ministre Legault dans son remaniement
ministériel, particulièrement en santé. J'ai l'impression que le gouvernement
Legault, là, fait une erreur de diagnostic sur le milieu de la santé. Quand ils
disent : Il faut avoir quelqu'un qui amène un regard extérieur, et il faut
mettre les CISSS et les CIUSSS au pas, et il faut les rendre plus imputables, c'est
comme s'ils disaient, là : Il faut qu'on centralise davantage le système
de santé. Quand il met une sous-ministre libérale, Mme Savoie, qui était
avec l'ancien ministre libéral Barrette pour opérer la pire centralisation qu'on
a vue au Québec, puis qui a causé des gros problèmes, et qui est en partie
responsable de la crise actuelle, quand, après ça, on la remet au ministère, qu'on
dit : Il faut mettre les CIUSSS au pas, et qu'après ça on dit : Il
faut un regard extérieur, on pose le mauvais diagnostic.
Ce qu'il faut, là, pour le système de
santé, c'est qu'on écoute les solutions des gens qui sont à la base du
régime... du système de santé, pardon, du réseau, et qui disent ce qui ne va
pas depuis des années, puis qu'on n'écoute pas. Il faut qu'on écoute les
solutions de la base. Il faut qu'on trouve des solutions qui sont adaptées. Il
faut qu'on décentralise. Il faut qu'on redonne du pouvoir aux gens partout au
Québec, là, au lieu de leur imposer encore des conditions mur à mur.
Et, pour moi, l'arrivée de M. Dubé au
ministère de la Santé, là, c'est un très mauvais signal. Est-ce qu'il va s'engager
à décentraliser le réseau de la santé? Est-ce qu'il va finalement aller de l'avant
avec les projets ratios qu'il n'a jamais voulu financer comme président du
Conseil du trésor? C'est des questions vraiment importantes. Ça m'inquiète. J'ai
peur d'entendre la réponse. Mais évidemment qu'on va lui poser quand on va
l'avoir en face de nous. Merci.
(Fin à 10 h 38)