(Onze heures trente-trois minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendra la parole
Christine Labrie, responsable solidaire en matière d'éducation. Vous pourrez
poser vos questions par la suite.
Mme Labrie : Donc, merci d'être
ici. Enfin, aujourd'hui, on a parlé de soutien aux élèves. Il faut dire que ça
vient un peu tard. On talonnait le ministre là-dessus depuis ce printemps, et
on avait été très déçus que, la semaine dernière, son plan ne comporte aucune
mesure. Donc, je vais revenir sur ce qu'il a annoncé aujourd'hui.
Ça a l'air beaucoup, là, mais c'est très
peu, 350 équivalents à temps complet pour des ressources professionnelles.
On a plus de 400 écoles secondaires au Québec, juste au secondaire, plus
de 1 700 écoles primaires. Donc, imaginez-vous à quel point c'est un
très faible ajout de ressources. En comparaison, l'Ontario, eux, ont mis
80 millions $ pour des ressources humaines supplémentaires, donc on
est quand même loin de ça ici. Les besoins, ils sont grands, et moi, je ne
crois pas qu'on va y répondre avec ces ajouts de ressources là.
Ensuite, pour la libération de
560 000 heures, ce que ça veut dire, c'est que, chaque année, on a
560 000 heures de services qui ne sont pas données aux élèves parce
qu'elles sont perdues dans la bureaucratie. Et là, ça a pris une crise pour que
le ministère de l'Éducation s'en rende compte et décide d'alléger sa
bureaucratie — pas pour toujours, seulement pour deux ans.
Donc moi, ce que j'aimerais, c'est que le
ministre se rende compte que les services aux élèves, c'est vraiment une
priorité dans le réseau et qu'on n'arrive pas avec seulement des solutions
temporaires de postes précaires qui sont ajoutés et de mesures d'allègement de
bureaucratie qui sont temporaires, mais vraiment qu'on en fasse une priorité,
d'offrir ces services-là, et d'imposer un seuil minimal de services aux élèves,
et ça fait partie des questions que je vais lui poser aux crédits aujourd'hui.
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y a des questions?
M. Larin (Vincent) : Oui.
Est-ce que vous pensez que ces 350 ressources-là existent pour vrai ou…
dans le contexte qu'on connaît, là, de manque de main-d'oeuvre?
Mme Labrie : Essentiellement,
le ministre l'a dit, on parle de compléter certaines tâches. Donc oui, il y a
beaucoup de professionnels en ce moment qui ne sont pas à temps complet dans
notre réseau. Moi, je pense qu'il va arriver à combler ces postes-là, mais la
réalité, c'est que ça ne va pas donner grand-chose de plus.
Écoutez, ça ne fait même pas un
professionnel de plus par école secondaire, alors que les besoins, ils sont
partout, ils sont dans toutes les écoles. Donc, ces quelques heures-là de plus
par-ci, par-là, moi, je ne pense pas que ça va répondre aux besoins accrus des
élèves cet automne.
Mme Lévesque (Fanny) :
Avez-vous une estimation de combien de professionnels ou de ressources
supplémentaires ça prendrait? On est loin à quel point, avec 350, à votre avis?
Mme Labrie : Bien, écoutez, en
ce moment, là, dans le réseau, la moyenne, c'est environ trois professionnels
par 1 000 élèves, O.K.? Ce sont des données qui datent de 2016‑2017,
de la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation, et eux
estiment qu'en temps normal ça en prendrait cinq pour 1 000 élèves.
Donc, on est déjà, en temps normal, bien en dessous. Ce sont des chiffres qui
datent de quelques années aussi, je n'en ai pas des plus récents, mais
assurément, avec 350 de plus, on ne réussira pas à atteindre un seuil minimal
de services.
Le ministre semble avoir réalisé enfin que,
pour la formation à distance, ça prenait un seuil minimal de services. Je l'en
félicite, mais il n'a pas compris, semble-t-il, que ça prend aussi un seuil
minimal de services professionnels, et ça, en ce moment, c'est vraiment
problématique parce qu'on a un niveau de services qui varie déjà énormément d'une
commission scolaire à l'autre. Dans certaines, c'est moins de deux
professionnels pour 1 000 élèves. Dans certaines, c'est six, même
sept. Donc, c'est très inégal en ce moment, il n'y a pas d'équité, et ces
ajouts-là, c'est une goutte d'eau dans l'océan des besoins.
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y a d'autres questions?
Mme Labrie : Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 36)