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Point de presse de M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé et services sociaux et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’énergie

Version finale

Tuesday, August 18, 2020, 9 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-neuf minutes)

M. Zanetti : Alors, bonjour. Je voulais aujourd'hui, à l'occasion de l'étude des crédits puis du fait que j'aurai du temps pour poser des questions au ministre Carmant, parler de la question de la santé mentale parce que de nos jours au Québec, là, la santé mentale, c'est un luxe, c'est un luxe que tout le monde ne peut pas se payer. Et pourquoi? Bien, parce que notre système public n'offre pas assez de services, il n'y a pas assez de ressources, il n'y a pas assez de psychologues dans le public. Les délais d'attente peuvent aller de six mois à un an pour des gens qui ont des problèmes, et on sait que beaucoup de gens qui consultent attendent, au moment de consulter, d'avoir des problèmes qui sont presque à l'état de crise. Alors, c'est quelque chose qui est impraticable.

Évidemment, quand on a de l'argent, des bonnes assurances, on peut aller chez le psychologue à 100 $ la séance et plus, mais c'est quelque chose que tout le monde ne peut pas se payer, et il y a là une injustice importante.

On estime à peu près à 200 000 personnes au Québec, là, 200 000 personnes de plus de 15 ans les gens qui ont besoin de services et qui n'en ont pas dans le système public. Il y a 450 psychologues qui ont quitté le réseau public depuis 2008, entre autres à cause des conditions qui ne sont pas compétitives avec le milieu privé. Alors, il y a un problème très important à régler. On sait que le ministre Carmant a maintenant l'entière responsabilité des dossiers en santé mentale, donc je vais pouvoir lui poser des questions là-dessus.

Et l'autre sujet aussi qui va retenir mon attention aujourd'hui dans l'étude des crédits, c'est pour les relations canadiennes. À 15 h 30, j'aurai l'occasion de discuter avec la ministre LeBel et d'essayer un peu de voir où en sont les promesses nationalistes de la CAQ. La CAQ s'est fait élire avec un plan en 2015, en 2018, avec des promesses très audacieuses, en disant : On ne fera pas de pays, là, on va rester une province et on va donner au Québec plus

d'autonomie et plus de pouvoirs. Il n'y a rien qui a été fait à ce sujet-là. Ça n'a pas avancé. Ces promesses-là sont devenues lettres mortes. Puis, moi, je veux faire un petit récapitulatif de qu'est-ce qu'il se passe de ce côté-là pour qu'on voie un peu, là, mais où et comment s'est dégonflé ce nationalisme-là de la CAQ.

Dans le temps, les fédéralistes nationalistes, dans le temps de Meech, ils s'essayaient, hein? Ils essayaient d'aller chercher des nouvelles affaires. Mais aujourd'hui, les nationalistes de la CAQ, ils ne s'essaient même pas. Ils sont absents. Ils savent que ça ne donne rien, ça fait qu'ils font des promesses, puis, après ça, ils les font oublier. Alors, c'est un peu ça.

Puis je vais laisser la parole à ma collègue pour continuer sur un sujet similaire, je pense, hein?

Mme Ghazal : Oui, exactement. En fait, moi, ce que je vais faire aujourd'hui, je vais en profiter pendant l'étude des crédits pour amener deux exemples de ce nationalisme-là. Si le gouvernement était sérieux, bien, il aurait ces engagements-là.

Le premier, c'est au ministre Simon Jolin-Barrette, donc, sur la protection de la langue française. Il y a un geste très, très simple qu'il aurait pu faire et qui n'a pas été fait depuis par le gouvernement de la CAQ, depuis deux ans. Bien, c'est tout simplement d'appliquer l'article 1 de la loi n° 104, qui stipule que le gouvernement ne communiquerait qu'en français, serait obligé de ne communiquer qu'en français avec les personnes morales et les corporations établies au Québec. Donc, ce n'est toujours pas fait. C'est un projet de loi qui a été adopté en 2002, et tous les partis qui sont à l'Assemblée nationale sont pour ça. Donc, je vais poser la question au ministre : Quand est-ce que vous allez le faire, après deux ans que vous êtes au gouvernement?

L'autre sujet, je vais poser cette question-là ce matin, tout de suite, aujourd'hui, au ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, donc, Jonathan Julien, sur les subventions qu'on donne aux industries extractives, c'est-à-dire les minières, les pétrolières et les gazières. Moi, j'ai fait une demande d'accès à l'information sur des données qui m'ont été rapportées par Revenu Québec, et c'est vraiment... les chiffres qui sont là-dedans sont effarants. On donne des milliards de dollars. Je vous invite à suivre l'étude des crédits où je vais présenter les données que j'ai. Et je vais demander, en fait, au ministre s'il a l'intention de continuer à subventionner ces compagnies-là. La grande majorité ont des sièges sociaux à l'extérieur du Québec, beaucoup n'ont même pas d'employés au Québec et aucune opération au Québec, et on leur donne, comme cadeaux fiscaux, tout cet argent-là des contribuables, alors qu'on devrait...

Donc, au début, dans l'ancien temps, pour parler de nationalisme, on disait : Maîtres chez nous. C'est ce qu'on disait à la Révolution tranquille. Aujourd'hui, en 2020, sommes-nous encore maîtres chez nous quand on donne l'argent des contribuables à des compagnies étrangères pour qu'elles viennent extraire nos ressources naturelles, avec tous les dégâts environnementaux qu'on connaît?

Donc, le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles ce matin. Simon Jolin-Barrette, ça va être cet après-midi. Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des questions?

M. Bergeron (Patrice) : Oui. Mme Ghazal, vous évoquez, donc, un chiffre qui va dans les milliards de dollars. Là, on parle de crédits d'impôt, subventions directes…

Mme Ghazal : En fait, c'est ça, crédits d'impôt aux corporations, déductions d'impôt pour les particuliers qui achètent ce qu'on appelle des actions accréditives. Donc, ce sont des riches actionnaires, beaucoup ont des 200 000 $ de revenus et plus. Et moi, le montant que je fais, c'est sur une longue période de temps, c'est sur les 20 dernières années. Ça va être des choses que je vous inviterais à suivre. Je ne vais pas le révéler tout de suite, je vous invite à suivre pendant la commission.

M. Bergeron (Patrice) : Vingt ans, mais, dans la dernière année, ça représente combien, d'abord?

Mme Ghazal : Moi, les chiffres que j'ai obtenus, je les ai eus de 2001 à 2018, je n'ai pas eu encore la dernière année. Ça va être une question que je vais demander aussi au ministre, s'il est au courant, premièrement, et si c'est possible d'avoir aussi cette donnée-là.

M. Bergeron (Patrice) : Qu'est-ce que vous recommanderiez, à ce moment-là, sur le plan du régime fiscal? C'est-à-dire qu'on en donne moins ou qu'on n'en donne plus du tout?

Mme Ghazal : Bien, c'est parce que le problème, c'est que les montants sont tellement effarants, sont tellement importants. Qu'est-ce ça donne, au bout de la ligne? Souvent, quand le gouvernement investit beaucoup d'argent dans des entreprises pour les attirer — puis au Québec, on est parmi, si on veut, les gouvernements qui veulent le plus attirer ces compagnies-là, je comprends qu'on les attire parce qu'on leur donne des cadeaux — donc souvent, c'est parce que ça va créer de l'emploi, ça va avoir des retombées économiques, etc. Qu'est-ce que ça donne comme retombées économiques quand on donne à des compagnies étrangères — moi, je l'ai ici — inopérantes au Québec? Beaucoup n'ont aucune opération, pas d'employé, pas de siège social. Qu'est-ce que ça donne, tout cet argent-là? Ça va être les questions que je vais poser.

Mme Gamache (Valérie) : M. Zanetti, peut-être une question en prévision de la présentation, à 11 heures, du plan pour la deuxième vague, le plan du gouvernement, donc : Est-ce que vous avez des attentes particulières face à ce plan-là? Est-ce que vous croyez que le gouvernement est prêt, cette fois-ci?

M. Zanetti : Bien, c'est ce qu'on va voir, là. Nous, un plan pour la deuxième vague, on demandait ça depuis longtemps. On a été parmi les premiers à le demander et on va évidemment commenter, là, ce qui va être déposé. Par contre, on a certaines attentes, il y a des choses qui sont des conditions plancher qui doivent être remplies, là, il faut qu'il y ait un plan crédible pour éviter le mouvement de personnel d'un CHSLD ou d'un établissement à l'autre. Il faut qu'il y ait un plan aussi pour ne pas manquer de personnel. On sait qu'il y a des choses qui ont été mises en branle, mais on veut voir les détails et comment ça va être attribué, et on veut aussi qu'il y ait un plan pour éviter ce qui a été fait jusqu'ici, là, jusqu'au jour d'aujourd'hui, les déplacements de pénurie. Augmenter les conditions de travail d'une catégorie d'employés mais ne pas l'augmenter pour tout le monde dans tous les établissements et dans tous les secteurs, qu'est-ce que ça fait? Ça déplace la main-d'oeuvre, ça déplace la pénurie. Puis, en ce moment, là, les gens du secteur du service à domicile, ils sont en train de vivre une crise énorme, et c'est directement lié à l'incompétence de ce gouvernement-là à prévoir les conséquences économiques de ses actions. Alors, nous, il faut un plan pour ça, là, c'est le gros, gros minimum.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que vous pensez que l'opération qui a été faite, là, pour amener des préposés dans le réseau, ça va combler les besoins ou qu'on reste quand même à un seuil minimum?

M. Zanetti : Bien, c'est ce qu'on va voir, là. De ce que j'ai compris, ils avaient... ils ont formé le nombre qu'ils estimaient qu'il manquait. Alors, est-ce que leurs estimations vont être bonnes? C'est ce qu'on va voir. Nous, cette idée de formation là, on trouve que c'est une bonne idée. On avait, en début de crise, proposé une formation similaire d'aide aux préposés aux bénéficiaires étant donné l'urgence. Donc, ça, c'est une bonne chose.

Maintenant, il faut voir comment est-ce qu'on va s'assurer que ces gens-là vont avoir aussi des bonnes conditions puis vont se faire payer, là, parce que ça n'a même pas été évident dans les derniers mois. Mais comment est-ce qu'on va s'assurer qu'ils ne changent pas d'établissement et que tout ça se passe de façon sécuritaire? Puis aussi, comment est-ce qu'on va s'assurer que beaucoup de gens qui sont allés faire cette formation-là, bien, comment on va s'assurer que les postes qu'ils ont laissés, parfois, ils vont être comblés?

Mme Gamache (Valérie) : On disait lors de la dernière vague : On construit l'avion en plein vol, mais quand on va... Pour la deuxième, il faudra être prêts. Avez-vous l'impression... Est-ce que vous croyez — M. Legault a fait le tour du Québec — qu'il a appris?

M. Zanetti : On va pouvoir le voir aux résultats puis, aussi, on va le voir quand on va regarder son plan, mais, moi, je ne suis pas, en ce moment, convaincu et rassuré. Juste le fait qu'on ait déplacé des pénuries de personnel au lieu de les régler véritablement, et puis qu'on n'ait pas réglé ce problème-là jusqu'ici, là, puis ça fait des semaines et des mois qu'on en parle, pour moi, ça, c'est comme ou un signe d'indifférence, ou d'incompétence, ou un manque de vision. Il y a quelque chose là qui ne marche vraiment pas. Alors, on espère qu'ils ont un plan pour régler ça très, très rapidement puis que ça va être annoncé aujourd'hui.

La Modératrice : Et en terminant en français.

Mme Gamache (Valérie) : On a parlé beaucoup du fait que les P.D.G. ne sont peut-être pas... ne sont pas imputables dans cette crise-là. La ministre a perdu son poste, le sous-ministre aussi, mais pas les P.D.G. des CISSS, des CIUSSS. Est-ce que ça, ça devrait faire partie du plan, de rendre ces gens-là imputables?

M. Zanetti : Bien, il y a un problème structurel dans le réseau de la santé, là, il y a eu une immense centralisation qui a été opérée par les libéraux et qui a causé beaucoup de problèmes. Mais le premier ministre ne peut pas remettre la responsabilité de ça sur les gens qui géraient des CHSLD ou qui géraient des établissements dans le réseau, là. Il doit prendre la responsabilité, là. Les gens… Je ne comprends pas pourquoi ces gens-là n'étaient pas imputables, là. Ces gens-là, ils sont imputables et puis ils le seront. Puis, lui aussi, le premier ministre, il est imputable. Alors, je comprends, là, l'idée, là, de stratégie, là, de faire diversion, là, puis de mettre la faute sur les autres, mais ça, ça ne marchera pas puis ça ne sera pas efficace pour la deuxième vague.

La Modératrice : Merci. On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. M.Zanetti. The PQ… a few minutes ago about the importance of the responsibility of ministers in the first and perhaps a second wave of COVID-19. How important and how far should go this responsibility for ministers and… for its actions or non actions? How far it should go?

M. Zanetti : Well, ministers are responsible for what they do for their responsibilities and they must… when they fail to do their duty, I mean, they should resign and let somebody else take the place. That's valid for every minister, including the Health Minister in Québec.

Mme Senay (Cathy) : What do you think about what happened during the first wave, the appeals for help, the lack of protective equipment, the lack of clear instructions, how to wear that protective equipment, the transfers of health care workers from one place to another, the confusion with cold and hot zones? What the Legault Government has to do to make sure that Quebeckers trust the Government for the months to come?

M. Zanetti : They have to fix the system. Everything happened because we tried to face a pandemic with a broken health system, a system in which there was not enough resources, not enough people, people tired, almost in burnout situations, and there was a lack of resources in almost every way, and this is a thing that they did not fix in the first part of their — do we say «mandat» or mandate?

Une voix : Mandate.

M. Zanetti : — mandate, and now they have to fix it because you cannot… even if you have good directions, if you take good decisions, if the health system is not able to do what it's asked because it lacks resources, we have a problem and it won't be solved and it will not be efficient. So, they have to fix what has been broken in the last fifteen years.

Mme Senay (Cathy) : And is it sufficient to say to the CIUSSS managers… that they have to be accountable? Is that sufficient for the Premier to say so?

M. Zanetti : Well, everybody is accountable, and the Premier is accountable, and the ministers are accountable, and they certainly cannot take their responsibility and put it on somebody else. I think he's trying to play like the tough manager right now, but what we need is a Prime Minister that takes his responsibilities and that fixes the problem, not distribute, like, the responsibilities.

Une voix : Merci beaucoup.

M. Zanetti : Thank you very much.

(Fin à 10 h 3)

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