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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Tuesday, August 18, 2020, 15 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quinze heures trois minutes)

M. Arseneau : Merci. Alors, aujourd'hui, le gouvernement a rendu public son plan pour faire face à une éventuelle deuxième vague dans la pandémie de la COVID-19. Bien, pour nous, ce sont des mesures qui, pour la plupart, auraient pu et dû être mises en place à partir du mois de mars, avril, mai. On les annonce aujourd'hui et pour une mise en oeuvre en septembre prochain. Ce sont des mesures qui, pour la plupart, ont été suggérées par les partis d'opposition, notamment le Parti québécois, au cours des derniers mois dans les conférences et commissions parlementaires virtuelles.

Le plan du ministre, heureusement, reprend une bonne partie de ces propositions-là, et ce qu'on se demande, c'est pourquoi on n'a pas agi beaucoup plus rapidement quand on en avait les moyens lors de la première vague. On n'ira pas jusqu'à dire que c'est trop peu, trop tard, parce qu'il faut mettre en place ces mesures, mais il faut quand même prendre acte du fait que le Québec a connu, par les délais de mise en oeuvre de ces propositions-là, 5 700 décès jusqu'à maintenant.

Malgré ce plan, on veut quand même mentionner que le gouvernement doit prendre la responsabilité des ratés des derniers mois et s'assurer que la machine administrative et bureaucratique du système de santé opère enfin efficacement, selon les directives sur le terrain, mais qu'on puisse aussi rester en contact avec les gens sur le terrain. J'y reviendrai tout à l'heure. Il faut s'assurer non pas seulement que les directions d'établissement soient imputables, le gouvernement doit l'être tout autant, mais on peut aussi instaurer une certaine culture de respect envers les gens du terrain, ceux qui oeuvrent au jour le jour avec les personnes infectées dans les hôpitaux, dans les CHSLD.

Bref, tous les travailleurs du domaine de la santé doivent être respectés, et aussi on doit les mobiliser non seulement par l'émission de primes, pour ce qui est de certaines catégories de travailleurs, mais également en étant à leur écoute. Parce qu'on ne voit rien dans le plan de match, là, qui permettrait de changer la procédure qui va du haut vers le bas dans les directives... mais qu'on puisse aussi mettre en place des structures qui permettent aux gens du terrain de s'ajuster rapidement et de pouvoir contribuer à la mise en place de solutions au fur et à mesure du développement, là, de la pandémie et de la deuxième vague si elle survient.

Nous souhaitons aussi, toujours, que le gouvernement instaure des mécanismes de reddition de comptes pour la première vague, qu'on puisse, donc, mener une enquête en toute indépendance et en toute transparence. On ne peut pas remettre ça, là, aux calendes grecques. On sait que le gouvernement hésite à se compromettre sur la question. Il faut qu'il fasse son lit et qu'il nous annonce comment on va pouvoir faire le bilan de cette première vague pour mieux comprendre ce qui s'est passé. Ce serait un élément du plan qui aurait été apprécié de pouvoir savoir que le gouvernement ferait preuve d'une totale transparence.

Dans les mesures plus précises, par exemple, si on dit qu'on va avoir un gestionnaire responsable pour chaque CHSLD, je vous rappellerai que le gouvernement, lorsqu'il a été élu, a décidé qu'il ne toucherait pas aux structures. La loi n° 10, la réforme Barrette, bien, elle avait été mise en place, et on ne retoucherait pas à ça. Pourtant, quand la pandémie a débuté, on s'est aperçu rapidement qu'il n'y avait pas de capitaine dans le navire des CHSLD, que c'était un manque flagrant, et on a proposé au gouvernement, dès ce moment-là, à l'ancienne ministre de la Santé, Mme McCann, de mettre en oeuvre une solution pour trouver des directions, ne serait-ce qu'intérimaires, pour gérer la situation. Aujourd'hui, le gouvernement annonce qu'il le fera à partir du mois de septembre, et c'est une proposition qu'il retient de notre part, dont on est très heureux, mais qui aurait pu aussi, comme je le disais tout à l'heure, être mise en place plus tôt pour avoir une meilleure communication et une meilleure efficacité sur le terrain au cours des derniers mois.

On parle également de maintenir un accès sécuritaire pour les proches aidants, offrir un service de soutien à domicile adapté aux besoins des usagers. Alors, évidemment, on souscrit à cette demande-là. Encore faut-il savoir comment le gouvernement va pouvoir trouver les moyens de cette ambition noble, vertueuse. Il faudra voir comment ça peut se concrétiser.

Même chose pour le délestage au minimum pour les services sociaux, qui ont été les parents pauvres, qui ont été abandonnés, avec toutes sortes d'effets, des effets sur la santé mentale de plusieurs catégories de gens vulnérables au Québec. De faire en sorte qu'on délaisse le moins possible ces activités-là, soit. Comment est-ce qu'on va procéder? Actuellement, les gens des services sociaux sont extrêmement démobilisés. Plusieurs ont été prêter main-forte, en fait, dans les centres hospitaliers ou encore dans les CHSLD, des gens qui étaient plutôt dévoués dans les services sociaux, et, quand ils reviennent à leur poste d'origine, au travail, bien, ils se retrouvent avec une surcharge de travail, sans aucune aide. Et là, lorsqu'on a annoncé certaines sommes pour leur venir en aide, ça ne règle pas le problème sur... Parce qu'on veut essentiellement éliminer les listes d'attente, mais le traitement, lui, n'est pas nécessairement amélioré sur le terrain. C'est extrêmement démobilisant pour cette catégorie de travailleurs de la santé qui sont tout aussi essentiels que ceux qui s'occupent des personnes âgées en CHSLD.

Recruter massivement des proposés pour les CHSLD, on en a parlé amplement. Encore faut-il qu'on puisse, par exemple, rendre les primes disponibles à ceux à qui on les a promises. On sait qu'il y a eu des ratés de ce côté-là, et à chaque fois le gouvernement s'est surpris du fait que ses décisions n'étaient pas mises en oeuvre. Et c'était souvent par le moyen des médias ou des lanceurs d'alerte que cette information-là était véhiculée au gouvernement qui se scandalisait du fait que la machine ne soit pas aussi efficace qu'on le souhaiterait. Alors, est-ce que ces problèmes-là sont réglés par l'annonce du plan d'aujourd'hui? On peut se permettre d'en douter.

Interdire la mobilité de la main-d'oeuvre en respectant de façon stricte les règles de prévention et de contrôle des infections. Écoutez, on a, dès le début de la pandémie, proposé, au Parti québécois, d'interdire le déplacement de personnel entre les zones chaudes et les zones froides, d'un hôpital à l'autre. On a également mentionné que le modèle de la Colombie-Britannique avait fait ses preuves et qu'on devait s'en inspirer. Et à chaque fois la réponse a été : On ne peut pas agir de cette façon-là, on essaie de limiter les déplacements. Mais évidemment ce qu'on a fait n'a pas permis de contenir la contagion, et avec les résultats qu'on a aujourd'hui, on en a parlé tout à l'heure. On avait même proposé de mettre en place des hôpitaux dédiés. Cette solution n'a pas été retenue. On devrait la garder, là, en veilleuse parce que, si la pandémie devait reprendre, si la deuxième vague devait nous frapper de façon importante, cette solution-là est toujours à regarder éventuellement.

Réduire les délais dans l'ensemble pour le processus de dépistage. Alors, les résultats doivent être connus le plus rapidement possible, on en convient. Mais, en même temps, il faut que les cliniques de dépistage puissent être mises en place et opérer de façon efficace dès le moment où le gouvernement lance un signal. Par exemple, lorsque les bars ont rouvert, qu'on avait constaté certaines éclosions, par exemple, dans la région de Montréal, on a appelé aux gens à converger massivement vers les cliniques de dépistage, qui n'étaient pas en mesure d'absorber le flot de cette nouvelle clientèle. C'est arrivé encore la semaine dernière, dans les derniers jours, dans la région de Québec, où, d'une part, le gouvernement appelle les gens à un sens de du devoir, aller se faire tester, et les cliniques ne sont pas en mesure d'absorber ce flot de gens qui souhaitent contribuer à améliorer les choses.

Donc, on a hâte de voir ce quelle façon on pourra être réactifs de façon beaucoup plus efficace parce qu'à l'heure actuelle, dans le plan, il s'agit d'un objectif, il s'agit d'un voeu. On ne veut pas que ça soit un voeu pieux. Il faut mettre en place des mécanismes, et des moyens, et des ressources pour arriver à nos fins.

Évidemment, toute la question de l'approvisionnement en matière d'équipement de protection individuelle, ça a été le maillon faible du système pendant toute la durée de la première vague, ça a contribué... le rationnement, la rareté. On nous dit qu'il n'y a pas eu de pénurie, sauf que le rationnement a été tel qu'on décourageait littéralement les employés à porter des équipements de protection, avec les résultats désastreux qu'on a connus, notamment, dans les CHSLD. Alors, à partir du moment où on dit qu'on va agir, développer des ententes pour une production de produits de protection, d'équipements de protection stratégique, alors le gouvernement devra faire ses preuves à cet égard. Mais on souhaite évidemment qu'il réussisse parce que c'est un peu le nerf de la guerre pour les travailleurs de première ligne.

Rejoindre l'ensemble de la population par des communications ciblées et adaptées aux différents publics. Nous, sur le plan de l'information, il y a deux éléments qu'on veut rappeler. D'une part, l'information qui est détenue par les travailleurs du domaine de la santé doit pouvoir être entendue de la part du public et du gouvernement. On a mis en place une ligne 1 800 qui n'a pas donné les résultats escomptés. Ce qu'on souhaitait, c'est que le gouvernement... et on le souhaite encore, que le gouvernement protège les lanceurs d'alerte. On a vu que c'était une façon de faire réagir le système de santé et le gouvernement de façon beaucoup plus efficace. Malheureusement, ils ne peuvent pas encore le faire sans risque de payer lourdement pour avoir tenté d'améliorer le système en s'adressant, par exemple, aux médias pour dénoncer une situation inacceptable qui peut mettre la vie des gens en danger.

L'autre volet sur les communications, c'est de déterminer enfin, une bonne fois pour toutes, quelles sont les recommandations de la Santé publique et quelles sont les décisions du gouvernement Legault. La confusion qui entoure le processus décisionnel et les recommandations qui sont effectivement portées à l'attention du gouvernement par la Santé publique mine, d'un certain point de vue, la confiance qu'on peut avoir dans la Santé publique, qui devrait être absolument indépendante dans ses recommandations.

Alors, c'est un peu ce que l'on a comme réaction, aujourd'hui, à la présentation du plan pour faire face à une deuxième vague. Donc, rien de bien nouveau dans la mesure où les constats qu'on avait faits lors des commissions virtuelles, en particulier, le gouvernement en a pris acte au cours de l'été et annonce aujourd'hui des mesures qui seront mises en place au cours des prochaines semaines. Ce qu'on aurait souhaité, c'est qu'on entende ces propositions-là beaucoup plus tôt, ce qui aurait déjà amoindri les effets de la première vague.

En dernier lieu, évidemment, nous allons, bien entendu, collaborer de toutes les façons possibles pour faire en sorte que le gouvernement du Québec, bien, dans toutes ses composantes et le système de santé, puisse composer avec une éventuelle deuxième vague. Et actuellement c'est le message de prévention qu'il faut lancer à la population, continuer de suivre les directives, de porter le masque et d'éviter au maximum, là, les rapprochements, de respecter les mesures de distanciation. C'est ce qu'on encourage l'ensemble de la population québécoise à faire, bien entendu. Et on sera encore au rendez-vous, au cours des prochaines semaines, pour fournir et proposer des solutions constructives au gouvernement dans cette crise que l'on continue de vivre au Québec et ailleurs dans la planète. Merci.

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 15 h 16)

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