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Point de presse de Mme Marie Montpetit, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Thursday, August 20, 2020, 13 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures seize minutes)

Mme Montpetit : Alors, bonjour. On vient de terminer la première de six heures de crédits avec le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Dubé. Bien, force est de constater que ce qu'on avait anticipé arrive. Le ministre n'a aucune réponse à aucune des questions qu'on lui pose pour le moment.

Je rappellerai qu'on a fait une demande il y a plus de deux semaines pour que l'ex-ministre de la Santé, Mme Danielle McCann, et son sous-ministre, M. Yvan Gendron, participent à l'exercice justement pour être certains d'avoir des réponses à nos questions. On se rappellera que le premier ministre a non seulement délogé de ses fonctions l'ex-ministre de la Santé, Mme McCann, mais également son sous-ministre. Ils ne sont plus là.

On a toujours évoqué le fait qu'il y avait deux raisons à cette situation-là. Le premier ministre a pris la décision soit parce qu'il trouvait que la ministre et son sous-ministre n'avaient pas rempli le contrat qu'ils devaient faire, n'avaient pas été à la hauteur pour la crise, soit qu'il voulait éviter justement qu'ils répondent à des questions embarrassantes à la veille des crédits. On se rappellera que ça a été fait justement juste avant les crédits. Et c'est la raison pour laquelle on a fait une demande, dans une situation exceptionnelle, de s'assurer justement que ces deux personnes soient présentes pour répondre à nos questions. On n'a même pas reçu de réponse, à l'heure actuelle, de la part du ministre de la Santé ni de l'ex-ministre de la Santé. Mais force est de constater qu'elle n'est pas là, que son sous-ministre n'est pas là, que le ministre est incapable ou ne souhaite pas répondre aux questions.

Et donc c'est un exercice extrêmement fâchant pour le moment. Et le fait de ne pas avoir de réponses à ces questions-là, dans un exercice démocratique, c'est inacceptable, complètement inacceptable. Le ministre n'est pas capable de nous répondre à des questions fondamentales, à savoir est-ce qu'il y a eu des rencontres avec des approvisionneurs au mois de janvier qui auraient fait la demande d'avoir du matériel supplémentaire dans la réserve stratégique de matériel du Québec. On n'a pas de réponse à cet effet-là à l'heure actuelle. Il dit qu'il ne sait pas. Il n'a pas accepté non plus de permettre à son directeur de la santé publique, M. Horacio Arruda, qui participe aux crédits, de répondre. Je suis certaine qu'il aurait pu avoir des réponses pour nous.

Ce que l'on souhaite, c'est que la dynamique change pour les cinq prochaines heures de crédits que l'on a. On souhaite avoir des réponses précises de la part du ministre. Il joue à un jeu dangereux d'acheter du temps comme ça et de ne pas répondre aux questions. On lui a bien demandé d'aller se préparer, d'avoir des informations, des dates, des chiffres avec lui pour s'assurer qu'on puisse faire notre travail d'élus et qu'on puisse, tous ensemble, préparer le Québec à une deuxième vague éventuelle de la pandémie. Merci.

Le Modérateur : Des questions?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour, Mme Montpetit.

Mme Montpetit : Bonjour.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Je veux être certaine d'avoir bien compris l'exemple dont vous avez parlé. Il y a un CHSLD qui a écrit au P.D.G., la correspondance que vous aviez. Est-ce que le CHSLD a manqué de matériel ou est-ce qu'il prévoyait en manquer?

Mme Montpetit : Le CHSLD dont il est question… Puis la raison pour laquelle j'ai mentionné cet exemple… Ce n'est pas la première fois que vous m'entendez dire, depuis le mois de mars, qu'il y a une déconnexion entre ce que le premier ministre répète sur la place publique et ce qui se passe sur le terrain. On l'a entendu à plusieurs reprises dire : On a amplement de matériel pendant la crise, alors que, quelques jours plus tard, je le mentionnais tout à l'heure, deux jours plus tard, il allait dire finalement qu'on avait une réserve pour seulement trois à sept jours. Depuis, il s'est contredit à plusieurs reprises, mais il a fait plusieurs déclarations en disant : Bien, dans le fond, la pandémie, elle est due au fait que les travailleurs ne savaient pas qu'ils devaient porter le matériel, alors qu'il n'y en avait pas, du matériel. Hier, il a répété qu'il n'y avait jamais eu de pénurie de matériel, il n'y en avait jamais manqué, et que tous les CHSLD qui avaient levé la main en avaient eu dans les 24 heures.

L'exemple que je donnais tout à l'heure, c'était un CHSLD qui s'est retrouvé exactement dans cette situation-là, qu'il manquait de matériel et il devait s'en faire livrer. Il faut comprendre qu'il y avait des ententes entre les CIUSSS et certains CHSLD pour faire des livraisons de matériel. La livraison n'a pas été faite. Ils n'ont pas été avertis 24 heures ou 48 heures à l'avance. À 18 heures, ils devaient avoir une livraison. Ils n'ont pas eu la livraison pour du matériel qui était nécessaire pour faire le shift de soir et de nuit. Et la réponse…

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...de 24 heures?

Mme Montpetit : Bien, ce qui s'est passé, en fait, c'est que le CHSLD…. Moi, j'ai même fait affaire avec eux. On a dû faire des appels à des entreprises privées. On a multiplié les appels. On a dû faire des appels à d'autres CHSLD pour qu'ils puissent prêter du matériel. Mais le fait est que, quand ils ont demandé du matériel au réseau de la santé, au CIUSSS, on leur a répondu : Il n'y a pas de matériel pour vous.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Le premier ministre a dit qu'il n'y avait pas de CHSLD qui avait manqué de matériel pendant plus de 24 heures. Ça demeure vrai parce que ce CHSLD là n'en a pas manqué pendant plus de 24 heures.

Mme Montpetit : Ce qu'il a dit, le premier ministre, je vous réfère à sa déclaration hier durant les crédits, il a dit : Tout CHSLD qui a levé la main a reçu du matériel du réseau. Dans cet exemple-là, c'est un CHSLD qui a fait une demande bien précise au réseau et qui s'est fait répondre : Je n'ai pas de matériel à vous donner, et qui s'est fait mettre devant le fait accompli, ce qui été une situation justement qui a été extrêmement difficile, qui aurait pu se retrouver dans une situation où il n'y avait pas de matériel pour les... Ils se sont retrouvés dans une situation où ils manquaient de matériel pour les employés.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Je comprends que la situation a dû être difficile, là, mais on a fini par en trouver dans les 24 heures, du matériel. Vous avez parlé d'un mensonge du premier ministre. C'est exact, en fait, ce qu'il a dit, parce qu'il y en a eu dans les 24 heures, du matériel.

Mme Montpetit : Oui, je le répète, ce que j'ai dit, c'est que c'est faux, ce qu'il a dit. C'est faux. Il a dit que le réseau fournissait du matériel dans les 24 heures quand un CHSLD levait la main. Le CHSLD dont je vous parle a fait affaire avec des entreprises privées à deux heures d'avis. Ce n'est pas une façon de fonctionner. Le réseau, le ministère de la Santé, le gouvernement a une responsabilité d'assurer la sécurité et la santé de ses employés. Quand il y a une entente qui est faite : À 18 heures, vous allez avoir du matériel de protection pour la nuit, et qu'on dit à un CHSLD : La livraison ne sera pas faite, débrouille-toi, bien, si c'est ça, la façon dont on souhaite fonctionner au Québec, bien, il ne faut pas se surprendre qu'il y ait eu des problèmes et qu'il y ait justement eu de la pénurie sur le terrain.

Moi, je peux vous le dire, j'y suis allée, en CHSLD. Je l'ai vécu. Il y avait de la pénurie. Il y avait du contingentement. Les jaquettes étaient accrochées. Il fallait partager des jaquettes, ce qui ne fait aucun sens, dans un contexte de pandémie, de dire à des gens : Vous allez utiliser la même jaquette pour entrer dans des zones chaudes, dans des zones COVID. Donc, les employés, ils ont fait ce qu'ils pouvaient, mais ils étaient contingentés dans le matériel.

M. Bellerose (Patrick) : La demande du CHSLD a été faite à quelle heure? Pardon. O.K., à quel moment, la demande du... Vous dites : Le matériel devait rentrer à 18 heures, mais la demande a été faite à quelle heure? Et est-ce qu'il y a du matériel du réseau public qui a finalement entré au bout de 24 heures, 48 heures?

Mme Montpetit : L'heure exacte... Dans le fond, c'est une entente, hein? Pendant la pandémie, les CIUSSS avaient une responsabilité d'acheminer du matériel vers les CHSLD. Donc, la demande, à 18 heures, il était déjà prévu qu'il y ait du matériel. Ce n'est pas une demande préalable qui a été faite, juste pour clarifier.

M. Bellerose (Patrick) : Dans les 24 heures, c'était livré? Donc, je veux savoir est-ce que la demande avait été faite 24 heures auparavant, et ça n'a pas été livré, ou si ça a été fait dans la journée et qu'à 18 heures...

Mme Montpetit : Bien, je vais juste récapituler, comme cet élément-là a l'air de vous intéresser. Non, non, il n'y a pas de souci, mais ce n'est pas une nouvelle information, hein? Juste pour que vous le sachiez, c'est une information qui a déjà été même publiée dans les médias, là, juste pour qu'on reparte tous du même pied. C'est pour ça que j'étais même un... Ce qui me... La raison pour laquelle je le mets de l'avant, c'est que le premier ministre multiplie les déclarations qu'il fait sur la place publique en blâmant les travailleurs de la santé de ne pas avoir porté des masques, alors qu'il y a une situation... Vous pouvez demander aux travailleurs de la santé, ils vont tous vous le dire, il y a eu pénurie de masques et il y a eu du contingentement aussi de matériel et de jaquettes.

La situation à laquelle je vous réfère, c'est qu'il y a une entente qui est faite. Ce n'est pas une demande, là, du CHSLD. Il y a une entente où il doit recevoir du matériel à 18 heures pour son chiffre de soir et il n'a pas eu de livraison. La réponse du P.D.G. a été : J'ai du matériel juste pour mes hôpitaux puis, quand j'en recevrai d'autres, je pourrai vous le livrer. À votre question : Est-ce que le réseau public en a envoyé à ce CHSLD là dans les 24 heures?, la réponse est non. Donc, c'est ça, la situation.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Le privé, donc, s'est substitué au public. C'est ça qui est arrivé?

Mme Montpetit : Oui, exactement.

M. Bellerose (Patrick) : C'est quel CHSLD, vu que c'est déjà de l'information qui est connue?

Mme Montpetit : C'est le CHSLD Berthiaume-Du Tremblay. C'est une information qui est connue. Ils sont allés dans les médias à l'époque. Et c'est une situation dont le cabinet du ministre est au courant, du ministre de la Santé. Moi, j'ai eu des échanges avec son directeur de cabinet. J'ai eu des échanges avec sa conseillère. Ils sont bien au fait de cette situation-là.

J'essaie de... La raison pour laquelle je le mets de l'avant, puis c'est ce que j'ai mentionné dans les crédits, la confiance des travailleurs de la santé, elle a été ébranlée parce qu'à 13 heures le premier ministre refaisait des points de presse tous les jours en disant : Je vous assure qu'il ne manque pas de matériel de protection, et c'est faux. C'est faux. Les travailleurs de la santé vont pouvoir vous le dire. Et il continue de multiplier ces déclarations-là qui changent un petit peu chaque fois. On ne peut pas refaire l'histoire, là. Moi, je ne veux pas la refaire, mais lui ne peut pas la refaire non plus, là. La situation qui s'est passée, c'est celle-là. Et la raison pour laquelle on la met en lumière, c'est qu'on veut avoir des assurances que la situation ne se reproduira pas dans une deuxième vague.

Donc, on a posé une question très précise au ministre, s'il peut nous confirmer qu'effectivement il y a eu une rencontre en début d'année avec des approvisionneurs qui sont venus voir le ministère de la Santé en disant : Nous avons des inquiétudes importantes sur le fait qu'il y a une pandémie qui se profile et que la réserve stratégique de matériel du Québec, elle n'est pas suffisante. Moi, ce que je demande au ministre de la Santé, c'est qu'il nous confirme effectivement que cette rencontre-là, elle a eu lieu, qui était présent et quelle a été la conclusion de la discussion.

M. Bellerose (Patrick) : …c'est quel fournisseur qui s'est présenté?

Mme Montpetit : La conclusion de la rencontre, c'est qu'il n'y a pas eu de commande. On est au mois de janvier. On se rappellera que l'Alberta a commandé en décembre, que la Colombie-Britannique a commandé son matériel en janvier et que le Québec a fait une commande à partir du 28 mars. Et, le 28 mars, c'est 500 installations dans lesquelles il y a déjà une éclosion. 10 jours plus tard, on a 87 % des CHSLD de la grande région de Montréal qui font face à la pandémie et qui ont des cas de COVID.

Et c'est cette séquence-là sur laquelle on souhaite avoir de la transparence pour pouvoir travailler pour la suite. Et là on pose des questions sur la suite et on se fait aussi répondre des questions un peu évasives. Je ne sais pas si vous avez entendu les questions. Nous, ce qu'on leur demande de savoir, c'est comment exactement ça a été prévu, le nombre de matériel par travailleur de la santé pour s'assurer que la situation ne se reproduise pas. Et je me questionne beaucoup, puis on va pouvoir continuer cet après-midi dans les échanges… mais sur la réponse qui a été faite par le ministre, de dire que sa projection, elle est faite sur un scénario qui est celui du printemps. Quand on regarde l'histoire épidémiologique, les deuxièmes vagues, les troisièmes vagues, elles sont plus fortes que les premières vagues.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous avez la confirmation que cette rencontre-là a eu lieu, que des fournisseurs ont fait cette demande-là? Est-ce que vous cherchez, en fait, à confirmer l'info ou est-ce que vous l'avez déjà?

Mme Montpetit : On cherche à confirmer l'information. Nous, on a nos sources qui nous disent que c'est arrivé. Mais là le ministre n'a soit pas l'air au courant, soit il n'a pas posé la question, soit il ne veut pas nous répondre. Et on aimerait ça que son directeur de la santé publique puisse nous répondre, ou son sous-ministre aux approvisionnements.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Qu'est-ce que ça changerait, pour vous puis pour les travailleurs de la santé, je présume, si le ministre ou le premier ministre reconnaissait qu'il en a bel et bien manqué, du matériel?

Mme Montpetit : Bien, ce que ça changerait… Premièrement, comme je vous dis, il y a une question de confiance. Il y a vraiment une question de confiance. Je pense que ce serait un baume aussi pour les travailleurs de la santé qui ont fait un travail extraordinaire et qui ont dénoncé à plusieurs reprises cette déconnexion. Mais, pour pouvoir travailler dans un contexte d'une possible deuxième vague qui pourrait peut-être être plus importante, si la relation de confiance n'est pas là avec les travailleurs de la santé et si la notion de transparence, elle n'est pas là, ça va être problématique. En temps de crise, là, ces deux éléments.. Puis je vais rajouter la cohérence aussi qui n'a pas été au rendez-vous de la première vague, là. Transparence, cohérence puis confiance, je pense que ça, c'est fondamental pour la suite des choses.

Et encore tout à l'heure le ministre… Qu'est-ce que ça changerait… Le ministre, tout à l'heure, nous a répondu : Personne ne pouvait prévoir avant le mois de mars qu'on aurait besoin de matériel. S'il nous confirme que la rencontre a eu lieu et que des approvisionneurs sont venus le rencontrer pour lui dire qu'on devait renflouer la réserve stratégique, bien, ça aussi, ça va démontrer que… Quand il dit : Personne n'avait prévu, bien, la Colombie-Britannique l'avait prévu, l'Alberta l'avait prévu. Il y a plein d'autres provinces qui l'avaient prévu.

Donc, ça, c'est pour rétablir les faits. On n'essaie pas de refaire l'histoire. On essaie de clarifier et de confirmer certains faits dans la suite des choses. Et après ça ça va nous permettre de travailler aussi pour l'automne, là, parce que, comme je vous dis, là, il repart d'un scénario où ce serait la même chose. Qu'est-ce qui va se passer si... On va être dans un scénario différent.

M. Bellerose (Patrick) : …est cette déconnexion que vous voyez entre le message du gouvernement et ce qui est arrivé sur le terrain?

Mme Montpetit : Bien, écoutez, il y a une question fort pertinente qui a été posée par le chef de la deuxième opposition hier quand il a souligné le fait que la cellule de crise n'était pas à Montréal. Je vous rappellerai, ça a pris, vous vérifierez la date, deux mois ou trois mois avant que le premier ministre se rende à Montréal, dans l'épicentre de la crise, la même chose pour son directeur de la Santé publique.

Donc, la déconnexion, elle est relativement facile à expliquer. Quand il y a des inondations, on va sur le terrain puis on va constater ce qui se passe. Bien, quand il y a une pandémie puis que l'épicentre, c'est à Montréal, dans la grande région de Montréal, bien, être à trois heures de là... Ni le premier ministre ni son directeur de la Santé publique ne s'est déplacé. Ça a pris à peu près le même délai avant qu'il nomme sa ministre responsable de Montréal pour coordonner... Là, je dis trois mois, mais c'était peut-être quatre, ça aussi, là, je n'ai pas tous les chiffres. Vous les revérifierez. Mais c'est très, très, très explicable, là, cette déconnexion-là, quand on n'a pas les pieds dans l'épicentre.

Et l'inquiétude qu'on a, c'est de s'assurer que le Québec soit prêt pour cette deuxième vague là. On souhaite tous qu'elle soit moindre. On souhaite tous qu'elle n'existe pas. Mais, si elle devait arriver, il faut s'assurer... Il n'y aura pas de deuxième chance, là. La première fois, on peut comprendre qu'il y a des éléments qui pouvaient ne pas être contrôlés. Ceci dit, il y a eu beaucoup d'improvisation et énormément de ratés. Bien, il faut s'assurer que ça ne se reproduise pas.

Et moi, j'essaie de regarder vers l'avant. Mais, pour regarder vers l'avant, encore faut-il comprendre ce qui s'est passé, où ont été les écueils. Et ce qu'on constate, c'est que le ministre, à l'heure actuelle, soit il ne veut pas nous répondre soit il n'a pas posé des questions fondamentales. Et poser des questions sur la réserve stratégique de matériel, ça m'apparaît fondamental quand on arrive comme ministre de la Santé en pleine pandémie.

M. Bellerose (Patrick) : ...sur le mandat de la Commissaire à la santé qui… Êtes-vous confiante que la Commissaire à la santé a tous les pouvoirs et l'indépendance nécessaires? Et qu'est-ce que vous pensez du mandat de la commissaire, qui semble être plus sur les questions systémiques, disons, que sur des cas précis?

Mme Montpetit : Bien, écoutez, la commissaire n'a rien publié depuis son arrivée en poste. C'est la première chose que j'aimerais vous dire. Deuxièmement, le fait que le rapport est prévu pour 2021... J'aurais souhaité qu'on ait, à la limite, un rapport intérimaire peut-être en décembre, qu'on s'assure aussi que ledit rapport soit déposé à l'Assemblée nationale — ça, pour moi, c'est fondamental — et qu'il ne passe pas que par les mains du ministre ou du premier ministre, qu'il soit déposé en même temps pour tout le monde à l'Assemblée nationale. Ça, c'est extrêmement important aussi.

Une fois qu'on a dit tout ça, j'espère qu'elle aura toute l'indépendance et toute la liberté de mener l'enquête qu'elle souhaite. Et le mandat est très large, peut-être pas assez précis, justement, parce que ce que l'on souhaite voir exactement, c'est les ratés qu'il y a eu. Il y a des milliers de personnes au Québec qui ont vu un proche décéder durant... je veux dire, je dis vu, mais qui ont eu un proche et qui ne l'ont pas vu, qui n'ont pas pu l'accompagner, c'est certainement la pire façon de perdre quelqu'un, et qui ont droit à des réponses précises. Et il faut s'assurer que cette enquête-là, justement, s'il y a enquête, puisse justement arriver à donner ces réponses-là.

Merci. Bonne journée.

(Fin à 13 h 34)


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