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Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Thursday, September 17, 2020, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures dix-huit minutes)

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. Avant de revenir dans mon comté, après nos travaux aujourd'hui, j'aimerais profiter du moment que j'ai pour lancer un message aux Québécois et aux Québécoises avant l'arrivée de la fin de semaine.

La fin de semaine qui s'en vient est cruciale. Plusieurs des régions pourraient passer au code orange. Je vous implore de respecter les consignes de la Santé publique surtout en ce qui concerne les rassemblements privés.

Je sais que ce n'est pas facile. Je sais que c'est agaçant. Je sais que c'est même exigeant. Mais, pensez à un proche, pensez à une personne que vous aimez qui est vulnérable. Moi, je pense à mon papa, Gilles. Il a 87 ans, et je ne le sais pas s'il va s'en sortir si toutefois il prenait le virus. Je ne le sais pas. Ce que je sais, c'est que je suis prête à faire n'importe quoi pour ne pas qu'il l'attrape. Je suis prête bien sûr à, et je le fais déjà, ne pas lui donner de câlin. Je vais rester loin. Je vais l'appeler, je vais l'appeler sur FaceTime parce qu'on aime ça se voir. Mais surtout, je vais le protéger. C'est comme ça qu'on va être capables d'éviter de retourner dans l'enfer du printemps dernier. Tout le monde ensemble, puis solidaires, on est capables.

Je veux aussi m'adresser au gouvernement du Québec. Ce n'est pas juste le monde qui doit faire un effort, vous avez aussi des devoirs à faire. Soyez transparents et soyez clairs avec les gens. La clarté du début de la pandémie, bien malheureusement, a été remplacée par de la confusion. Il y a un faux sentiment qui s'est créé à partir du moment où vos interventions dans les médias ont créé de l'incompréhension, le sentiment qu'on ne comprenait plus rien, qu'on ne comprenait pas ce qui était en train de se passer et ce qu'on devait... comment on devait agir là-dedans. Si la population est pour vous suivre, bien, il faut que l'information soit au rendez-vous. La population doit posséder cette information-là. Les Québécois ont le droit de savoir ce qui s'en vient. On a le droit de savoir pourquoi le gouvernement prend une décision plutôt qu'une autre. Faites confiance à notre intelligence. Et surtout, on a besoin d'avoir l'heure juste sur ce qui se passe dans nos hôpitaux parce que, ce qu'on entend présentement sur le terrain, ce qu'on lit dans les médias, ce n'est pas rassurant.

Alors, voyons ça comme une espèce de contrat, un nouveau contrat social, je vous dirais, dans la période qui nous préoccupe. Nous, la population, on s'engage à respecter les mesures de santé publique, mais, en échange, le gouvernement s'engage à être plus transparent et plus clair. Et je suis convaincue que tous et toutes, on est responsables de la suite des choses, et ce nouveau contrat là, là, que je vous propose va nous aider à passer au travers.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre les questions. Vous êtes nombreux, on va se concentrer à une question, une sous-question, merci.

M. Bellerose (Patrick) : Mme Massé, est-ce que vous êtes d'accord, vous, à ce que les policiers obtiennent le droit d'aller vérifier dans les maisons si on respecte les règles sanitaires?

Mme Massé : Bien, soyons clairs, je pense que les policiers doivent et devront toujours avoir un mandat pour pouvoir rentrer dans les maisons. Ça, pour moi, c'est clair.

Mme Prince (Véronique) : Mme Massé, est-ce que vous pensez que le code des couleurs y est pour quelque chose dans le relâchement? Dans le sens qu'est-ce qu'au départ, comme on est en situation de pandémie, on n'aurait juste pas du mettre toutes les régions du Québec en jaune, en préalerte pour que les gens se rappellent qu'il y en a une, préalerte? Là, il y a des régions en vert, peut-être que les gens se disent : Bien, ma région est en vert, ça fait que je peux faire comme d'habitude.

Mme Massé : Oui. C'est sûr que c'est des moments très difficiles puis c'est pour ça que je vous dis : Le contrat que je propose à la population du Québec, ce matin, mais aussi que je propose au gouvernement du Québec, ça s'appelle la clarté, la transparence, l'information. C'est fondamental, il faut qu'on puisse savoir comment réagir comme citoyens et citoyennes. Le gouvernement ne peut pas juste nous interpeller et nous dire : Soyez responsables. Il faut être clair.

Alors, le code de couleurs, on l'a salué, quand c'est arrivé, en disant : O.K., ça va nous aider à suivre le comportement qu'on doit avoir. Force est de constater que ce n'est pas assez clair qu'est-ce qui change réellement, mais surtout qu'est-ce qui fait que le premier ministre décide de changer... ou la Santé publique, pardon, décide de changer d'une couleur à l'autre.

D'ailleurs, ça me permet peut-être de vous dire que ce matin je vais déposer une motion qui va demander au premier ministre... parce qu'il y a toutes sortes de choses qui circulent, là, depuis quelques heures, qui va demander au premier ministre de nous déposer, dans les 24 prochaines heures, ses projections épidémiologiques, hein? En fait, ce qu'on a besoin de savoir, c'est sur quoi il s'appuie, hein? Alors donc, c'est là que j'interpelle la transparence. Donc, dans les prochaines 24 heures : ses projections épidémiologiques, le fonctionnement spécifique du système d'alerte régionale, besoin de mieux comprendre, et finalement, bien sûr, les indicateurs pour évaluer la capacité du réseau de la santé d'accueillir les différentes vagues. Moi, je pense que, si c'est clair, c'est pour ça qu'on veut qu'il le dépose dans les 24 prochaines heures.

Mme Prince (Véronique) : On comprend qu'aujourd'hui il n'y aura pas de région qui va passer du jaune au orange. Mais est-ce que toutes les régions devraient passer au jaune?

Mme Massé : Bien, écoutez, moi, je ne suis pas la Santé publique. Moi, ce que j'ai compris, c'est que le code des couleurs, c'est une façon que la Santé publique veut utiliser pour justement être capable d'avoir des niveaux d'alerte différents dans différentes régions. Alors, moi, ce que j'ai besoin de savoir, c'est concrètement, lorsque tu passes d'une cote de couleur à l'autre, quelle sorte d'impact que ça a pour nos concitoyens, parce que nos concitoyens sont mêlés, et je les comprends.

M. Laforest (Alain) : Mme Massé, vos membres vous ont critiqués en fin de semaine parce que vous étiez trop collés au message du gouvernement. Aujourd'hui, vous allez dans le même sens que le gouvernement. Pourquoi?

Mme Massé : Bien, quelques membres nous ont effectivement porté, dans un parti démocratique, quelques critiques sur notre façon d'agir en début de pandémie. Plusieurs autres membres sont venus valider comment on a décidé d'agir face à tout ça. Mais, moi, pour moi, M. Laforest, aujourd'hui, c'est le gros bon sens qui me mène. On est à la porte d'une deuxième vague. Ce virus-là tue des gens. Ce virus-là, lorsqu'il atteint des plus jeunes, là, qui ne sont pas invulnérables... Parce que, lorsqu'ils sont touchés, ils ont, plusieurs d'entre eux et elles, des conséquences. Moi, je trouve que c'est juste responsable. Mais ce que je dis aussi à la population du Québec, c'est : Faisons notre bout, mais le gouvernement aussi doit faire le sien. C'est là l'idée, pour moi, du contrat.

M. Bossé (Olivier) : …vous êtes inquiète?

Mme Massé : Bien oui, je suis inquiète comme beaucoup de Québécois et Québécoises. Je suis inquiète parce que, je vous ai parlé de mon père, mais il y a plein de gens que je ne vous ai pas parlé qui sont proches de moi, qui sont proches de vous, qui sont proches... que ce soient nos enfants, les familles du Québec. L'inquiétude, elle est là. Et moi, je pense que les Québécois et Québécoises sont prêts à faire un bout de chemin, mais ils ont besoin d'une cohérence, d'une constance et d'une transparence de la part du gouvernement du Québec. Et c'est pour ça que j'interpelle M. Legault, et j'espère qu'il va accepter la motion qu'on dépose ce matin.

M. Lacroix (Louis) : Mme Massé, M. Legault hier a dit que des projections, il n'y en a pas. En fait, les dernières projections ou les derniers scénarios, là, de projection qu'ils ont datent du moins de juin, a-t-il dit. Il a dit qu'il avait demandé à la Santé publique de nouveaux scénarios. Hier, M. Arruda nous a dit : Bien, écoutez, nous autres, on travaille avec les données qu'on a puis on a les analyses, etc. Donc, ils n'ont pas de nouveau scénario, si on se fie à la parole du premier ministre. D'abord, est-ce que c'est normal?

Mme Massé : Bien, s'il n'y a aucune nouvelle donnée, que celles du mois de juin, c'est extrêmement problématique. Si on ne veut pas donner…

M. Lacroix (Louis) : …ils n'ont pas élaboré de nouvelles projections de pandémie depuis le mois de juin, selon ce qu'il nous a dit.

Mme Massé : O.K. Donc, les données permettent de créer des scénarios, et un gouvernement qui se targue d'être à la fine pointe de l'intelligence artificielle, j'ai envie de dire… J'ai besoin qu'il nous convainque autrement que ça. Ceci étant dit, je le répète, moi, je ne suis pas…

M. Lacroix (Louis) : Donc, vous ne croyez pas ça? Quand M. Legault dit : Les derniers scénarios qu'on a datent du mois de juin, vous ne croyez pas ça?

Mme Massé : En fait, là, moi, c'est la Santé publique qui... A-t-il des scénarios ou non? Ça, moi, je ne suis pas capable de vous le dire. M. Arruda a été flou, mais je ne suis pas capable de vous le dire. Mais comment se fait-il qu'on détermine des concepts de fermeture, d'ouverture d'écoles, on branche les jeunes, on les débranche, etc., si on n'a pas de vision vers où on s'en va?

Par exemple, le code des couleurs, le passage d'une couleur à l'autre s'appuie sur quelque chose, s'appuie sur des indicateurs précis. Le fait de fermer une classe ou pas, on a un peu d'information, ça n'a pas l'air être tout à fait pareil partout. Ces indicateurs-là... On a besoin d'information. Les parents entendent plein de choses, et, bien, quand ils n'ont pas l'information claire, bien, ça crée de l'insécurité.

La Modératrice : On va prendre une dernière question, s'il vous plaît.

M. Bergeron (Patrice) : Vous exigez, vous exigez donc que le gouvernement publie ses projections, etc. Mais il ne faudrait pas exiger, par exemple, que la Santé publique les rende publics, les avis qui rentrent au gouvernement? Ça nous donnerait déjà une idée, à savoir si le gouvernement les respecte ou pas.

Mme Massé : Bien, moi, je pense que la Santé publique doit… Moi, ce que je comprends du Dr Arruda, c'est qu'il se dit… il nous dit que le premier ministre va dans le sens des recommandations qu'il lui fait. Mais, vous le savez comme moi, la santé publique, ce n'est pas une science exacte. Et vous n'avez pas tort, sur les multiples scénarios et propositions qui est fait par la Santé publique, moi, je ne les connais pas, M. Legault les connaît, alors ça pourrait être intéressant, nous aussi, de pouvoir connaître ces scénarios-là pour voir…

La Modératrice : On va passer en anglais...

Des voix : ...

La Modératrice : Un à la fois, s'il vous plaît!

M. Robitaille (Antoine) : Mme Massé, il n'y aura plus de PCU à partir de la semaine prochaine. Est-ce que vous vous inquiétez de l'appauvrissement d'une certaine classe de la population? Puis qu'est-ce que le gouvernement du Québec doit faire?

Mme Massé : Oui. En fait, ce qui m'inquiète sincèrement, là, c'est qu'il y a des gens qui, de plus en plus, au jour le jour, là, on est rendus à plus de 300 cas par jour, doivent faire le choix entre la santé publique, donc, c'est-à-dire se mettre en isolement préventif, aller tester, etc., et leur portefeuille.

J'ai fait des propositions à M. le premier ministre au mois de mars, qui étaient de donner à nos concitoyens 10 jours... une banque de 10 jours de congés payés pour leur permettre de ne pas faire ce dur choix qui est : Est-ce que je vais perdre une, deux, quatre, cinq journées de salaire parce que je dois me mettre en retrait... — je dis toujours «retrait préventif», c'est mon autre vie — en isolement préventif versus aller travailler et donc mettre mes collègues de travail à risque?

Alors, moi, je pense que des solutions, j'en ai proposé au gouvernement de la CAQ. Ce 10 jours là de congé, même, je reçois des courriels, dans ma boîte courriel ou sur mon Facebook, les gens disent : Juste 10 jours, Mme Massé?, franchement, ce n'est pas beaucoup. Moi, je dis : Commençons à 10 jours de congés payés, une banque, puis après ça on verra pour améliorer les choses.

La Modératrice : On va passer en anglais, s'il vous plaît...

M. Carabin (François) : ...sa capacité, je voudrais savoir : Est-ce que vous voulez que ça s'en aille dans les cliniques de dépistage ou dans les écoles? Ils devraient aller où, ces 10 000 à 15 000 tests de plus?

Mme Massé : Moi, je pense que l'assemblée publique, dans sa... Moi, je ne suis pas une experte de ça. Ce que je comprends, dans mes discussions que j'ai eues avec les responsables de mon CIUSSS à Montréal, c'est que, lorsqu'il est nécessaire, les équipes sont déplacées vers des lieux. Ça fait que moi, «lorsque nécessaire», encore là, je n'ai pas tous ces critères-là, mais je comprends... Puis, ça tombe sous le sens, pour moi, on ne va pas se mettre à aller dépister l'ensemble des écoles du Québec, par exemple. Lorsque nécessaire. Oui, c'est ce que je peux vous répondre, sincèrement.

La Modératrice : On va passer en anglais, s'il vous plaît...

Des voix : ...

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bien, je m'excuse, mais, moi, je ne parle pas fort, déjà, avec un masque, là.

Mme Massé : Oui, je suis d'accord.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Comment vous expliquez la hausse des menaces en ligne? Est-ce que vous, vous l'avez constatée personnellement, aussi, dans la dernière année? Si oui, les menaces sont de quelle nature? On vous attaque sur quoi?

Mme Massé : Bien, je vous dirais, la cyberviolence, là, on ne se cachera pas, tout le monde, on le sait, nous autres, les femmes, on l'a souvent dénoncée. Je vous dirais que, dans les derniers mois, ce qu'on voit : des attaques spécifiques de certains députés, des menaces de mort. Mais j'ai de mes collègues, à Québec solidaire, qui malheureusement sont victimes de cette cyberviolence-là. Dans mon cas, pour répondre à votre question, Mme Sioui, dans mon cas, il n'y a pas eu d'augmentation, il n'y a pas eu de... Et puis moi, je vous dirais, pour moi, c'est inacceptable. Tu sais, on peut avoir des idées différentes dans la vie, là, mais on n'est pas obligés de se tirer à boulets blancs pour dire qu'on n'est pas d'accord. Alors, là-dessus, sincèrement, là, je pense qu'il faut que le monde se calme un peu, là.

M. Larin (Vincent) : ...question, ce n'est pas de santé publique. Bien, en fait, ça l'est un peu. On rapportait, dans Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec, une vague de surdoses, chez les jeunes, due à des médicaments qui sont achetés dans la rue. Le témoignage d'un père qui raconte que son jeune achetait sa drogue à la SQDC jusqu'à tant que le ministre Carmant ne le permette plus aux jeunes en bas de 21 ans. Est-ce que vous pensez que le gouvernement a une part de responsabilité, avec cette loi-là qui empêche les jeunes en bas de 21 ans d'acheter à la SQDC, dans l'espèce de vague de surdoses?

Mme Massé : Bien, écoutez, moi, je ne veux pas mettre tout dans tout, là, mais il y a une chose qui est sûre, c'est qu'on l'a dit depuis le début, même lorsque la CAQ était en élection, pour nous, là, l'âge de 21 ans, il n'avait pas de bon sens parce que le crime organisé continue à être sur le terrain puis à faire leur travail. Et malheureusement, dans un contexte de pandémie, ce que ça fait, c'est que les drogues ont plus de misère à rentrer, ça fait qu'il y a plus de scrap, puis on scrape notre monde avec ça.

La Modératrice : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Massé : I think it's important.

Mme Senay (Cathy) : I just have one question. Premier Legault said yesterday that there are discussions right now for Police to enter your homes to crack down on gatherings. Is this going too far?

Mme Massé : I mean, for us, if I understand well, for us, the most important it's the police have to have a mandate to get inside the house. This is the most important. But of course, I mean, if the police wants to give tickets, it's possible, but they cannot go inside a house without a mandate. Est-ce qu'on dit — un mandat — un «mandate»?

Mme Senay (Cathy) : ...mandate.

Mme Massé : O.K.

Mme Fletcher (Raquel) : I have a question as well. Can you just, in English, repeat your... statement about how you're calling on Quebeckers to do their part to stay home?

Mme Massé : Yes. I'll do my best. So, what I said it's this weekend, it's a crucial one. Many regions will turn yellow to orange. So, it's an important moment. So, I beg the population to respect the Public Health recommendations. It's very important. And I said to Mr. Legault: Your part of the contract, it's to be clear, it's to be transparent with the population.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 36)

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