(Huit heures trois minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour, tout le monde. Je suis accompagnée aujourd'hui de mes collègues, le
leader, donc André Fortin, et la critique en matière de santé, Marie Montpetit.
Alors, aujourd'hui, l'objectif, c'est un peu
de dresser le bilan des deux premières semaines de notre retour en Chambre,
deux premières semaines qui correspondent aussi à notre retour à la deuxième
vague, qui a commencé en même temps que le retour à l'Assemblée nationale.
Le 25 août dernier, le premier
ministre du Québec déclarait, par rapport à une éventuelle deuxième vague :
On a un plan, on est prêts. Cette semaine, lors d'une entrevue accordée à LaPresse,
le ministre de la Santé avouait lui-même que finalement ils n'étaient pas
prêts. Ce que l'on a vu, dans les dernières semaines, c'est que chaque déclaration
qui a été faite par le gouvernement a amené à une rétractation, sinon deux,
sinon trois. Et lorsqu'on regarde la situation, on voit qu'il y a clairement un
problème en matière de confusion dans les messages, de contrôle et de
transparence.
Quand on parle de confusion dans les
messages, toutes les déclarations qui ont entouré les codes de couleur
témoignent justement de la confusion qu'il y a eu. Lorsqu'on pense, cette
semaine, à la question des rassemblements chez les gens, on a vu qu'il y avait
encore une fois beaucoup de confusion sur les messages envoyés par le
gouvernement. Et finalement il y a eu des déclarations irresponsables sur la
question de la police qui devait rentrer sans mandat chez les individus.
Lorsqu'on pense au contrôle, maintenant,
de la situation, les files d'attente, on continue à en voir. Les Québécois
l'ont vu encore hier, des gens qui sont en file et qui ne peuvent pas être
testés. Il y a eu encore du transfert de personnel qui se fait alors que ça
devait être une pratique qui devait être terminée. Il y a encore eu des
transferts de personnel. Et finalement on apprenait toute la question du
délestage en matière de services sociaux, et on disait que c'est une mesure de
dernier recours. Par contre, nous sommes en la deuxième semaine de cette
deuxième vague là, et déjà on parle de délestages au niveau des services
sociaux.
En matière de transparence maintenant,
lorsqu'on regarde les deux dernières semaines, toute la question des codes de
couleur, ça nous a été appris sur les médias sociaux par un citoyen. Toute la
question par rapport aux écoles, de savoir quelles sont les écoles qui ont été
touchées par la COVID, ça a été d'abord un citoyen qui a mis ça sur des réseaux
sociaux. On a tendu la main au gouvernement pour avoir des rencontres avec le
premier ministre et les chefs d'opposition, on a eu une fin de non-recevoir. On
n'a pas eu de réponse par rapport à ça. Et finalement, lorsqu'il a été le temps
de demander d'assister à un briefing technique pour avoir de l'information sur
les scénarios et sur les projections, encore une fois, on nous l'a refusé.
Donc, encore une fois, confusion, contrôle et transparence, je pense qu'on a
des enjeux.
Et tout ça nous mène à quoi? Tout ça nous
mène à une situation extrêmement difficile au niveau des résultats, et on voit
que, les chirurgies, on a des enjeux, on voit qu'au niveau du dépistage de
cancers, maintenant on a des enjeux. Donc, honnêtement, on peut être inquiets
de la situation, et il faut que le gouvernement se ressaisisse.
Première vague, on avait
quatre raisons qui expliquent la situation pour laquelle on a terminé
derniers : le transfert de personnel, mobilité des patients, manque
d'équipement, manque de tests. On rentre maintenant dans une deuxième vague où
on n'a pas le contrôle, et on constate à quel point on a besoin de clarifier la
situation, et, encore une fois, que le gouvernement se ressaisisse. Parce que
si on a été les pires la première fois et qu'on commence déjà à être les pires
dans cette deuxième vague, François Legault ne pourra pas blâmer d'autres
personnes, il ne pourra pas dire que c'est la faute des autres. C'est son
niveau de préparation présentement qui est en question.
M. Laforest (Alain) :
Mme Anglade, si on fait un bond dans le passé un petit peu, est-ce que
vous prenez une part de responsabilité pour ce qui s'est passé au
CHSLD Herron à la lumière des rapports qui ont été publiés hier?
Mme Anglade : Écoutez, quand
vous regardez toute la situation par rapport à la crise de manière générale,
que ce soit le transfert de personnel, que ce soit le manque de communication,
que ce soit l'équipement qui n'était pas disponible, je pense que c'est ces
raisons-là qui expliquent d'abord et avant tout ce qui s'est passé au niveau de
Herron.
Quand vous me demandez : Est-ce qu'on
prend une part de responsabilité? Je l'ai déjà dit, les CHSLD étaient déjà des
réseaux qui étaient déjà fragilisés, mais lorsque vous regardez les réponses de
la ministre en charge des CHSLD, je pense qu'elle a une grande part de
responsabilité dans ce qui s'est passé.
M. Laforest (Alain) : Donc,
la réforme effectuée sous le précédent gouvernement n'a rien à voir avec…
Mme Anglade : Ce n'est pas
qu'elle n'a rien à voir, M. Laforest, là-dessus, puis j'ai déjà dit que,
encore une fois, les CHSLD étaient des endroits qui avaient été fragilisés. Par
contre, lorsque vous regardez ce qui s'est passé, qu'est-ce qui explique les
résultats de la première vague? Je reprends : transfert de personnel,
transfert de patients, pas d'équipement et pas de tests. Je veux dire, ce sont
les quatre raisons qui expliquent, d'abord et avant tout, ce qui s'est
passé dans la première vague.
M. Lavallée (Hugo) : Comment
vous expliquez la déclaration de Mme Blais, ce matin, qui dit : J'ai
essayé de mettre sur pied un comité pour aînés, là, parmi toute la série de
comités de pandémie, personne ne m'a écoutée, pourquoi est-ce qu'en
Colombie-Britannique on a mis fin au retour de personnel plus tôt qu'ici, j'ai
posé la question, je ne sais pas quelle est la réponse… Comment vous
interprétez tout ça?
Mme Anglade : Bien, il y a une
question d'imputabilité. On est ministre ou on ne l'est pas. Mme Blais est
ministre, elle est ministre responsable des CHSLD, elle est ministre
responsable des Aînés. Elle est imputable. Alors, qu'elle parle à quelqu'un que
personne ne soit en mesure de suivre ce qu'elle propose, c'est une chose, mais
c'est elle, la ministre.
M. Lavallée (Hugo) : … elle
semble plutôt blâmer le Dr Arruda, même le premier ministre. Est-ce que
vous achetez cette excuse-là?
Mme Anglade : Bien, le premier
ministre a décidé de nommer Mme Blais et, contrairement à Mme McCann
et contrairement à l'ancien sous-ministre, il a décidé de la garder en poste.
Alors, c'est un choix du premier ministre que de maintenir Mme Blais en
poste. Mais la réalité, c'est que la question des CHSLD, clairement, n'a pas
été contrôlée lors de la première vague, et regardez ce qui se passe
présentement, en deuxième vague, on est encore hors contrôle avec nos CHSLD.
Donc, elle a certainement une part de responsabilité importante, de même que
M. Legault qui l'a maintenue en poste. Il a fait ce choix-là.
M. Bergeron (Patrice) : Bien,
puisqu'il la garde là, est-ce que vous seriez… vous voudriez qu'elle soit
déplacée, ou mutée, ou démise?
Mme Anglade : Ce que je
constate, c'est que Mme Blais est imputable de ce qui se passe et qu'elle
répond aux questions, mais c'est elle qui est imputable et c'est
M. Legault qui a fait le choix de la garder. Alors, ce que l'on veut présentement,
quand on dit que le gouvernement doit se ressaisir, c'est d'avoir un plan de
match réel, et on n'a pas vu ça, présentement. Et M. Legault ne pourra pas
blâmer quelqu'un d'autre, c'est lui qui décide de la maintenir en poste.
M. Lacroix (Louis) : Mais
elle parle aussi du Dr Arruda, elle dit que la Santé publique a pris des
décisions, qu'elle n'est pas à la Santé publique. Donc, elle jette aussi une
partie de la responsabilité sur les épaules du Dr Arruda et de la Santé
publique. Qu'est-ce que vous en faites de ça? Est-ce que c'est…
Mme Anglade : Il y a une
notion qui…
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous croyez qu'ils ont une part de responsabilité aussi?
Mme Anglade : Moi, je pense
qu'il y a quelque chose qui s'appelle la responsabilité ministérielle. La
responsabilité ministérielle, c'est qu'on te donne des fonctions et que c'est
toi qui es en charge, c'est toi qui empruntes cette responsabilité-là. C'est à
ça, d'abord et avant tout, que je crois. Et j'estime que M. Legault a fait
son lit quand il a décidé de maintenir Marguerite Blais en fonction. Il a fait
ce choix-là, c'est sa responsabilité également. Il ne pourra blâmer personne
d'autre par rapport à ces résultats.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous avez toujours confiance au Dr Arruda comme directeur national de la
santé publique?
Mme Anglade : M. Arruda a
fait quelques déclarations qui étaient irresponsables cette semaine. J'ai été
de celles qui avaient questionné déjà lorsqu'il avait été renommé, j'avais dit :
Ça a été une discussion que l'on devrait avoir avec l'ensemble des partis d'opposition.
J'étais de celles qui l'avaient mentionné à l'époque, vous vous en souviendrez.
Voilà.
Journaliste
: Avez-vous
confiance en lui?
M. Lacroix (Louis) :
Pouvez-vous répondre à ma question? Est-ce que vous lui faites toujours
confiance, au Dr Arruda?
Mme Anglade : Je pense que le
Dr Arruda a fait des déclarations qui étaient irresponsables cette semaine
et je pense encore qu'il doit faire partie de ceux qui doivent se ressaisir
dans les prochaines semaines pour garantir la confiance de la population.
M. Lavallée (Hugo) :
Qu'est-ce que vous pensez du gouvernement qui demande à des psychoéducateurs,
travailleurs sociaux de se préparer à vacciner des gens alors qu'ils n'ont jamais
fait ça?
Mme Anglade : Excusez-moi, je
n'ai pas compris la dernière portion de votre question.
M. Lavallée (Hugo) : Des gens
qui n'ont jamais fait de la vaccination…
Mme Anglade : Vaccination.
M. Lavallée (Hugo) : …puis on
leur demande de se tenir prêt à le faire pour l'influenza puis pour un éventuel
vaccin contre la COVID.
Mme Anglade : Bien, s'ils sont
formés pour ça, c'est une chose. Mais honnêtement, là, ce que l'on constate, c'est
qu'il y a un délestage de personnes, au niveau des programmes sociaux, qui sont
obligés d'aller faire autre chose, et ça, ça peut être dangereux. Hier, ce que
l'on a entendu de la part du ministre, c'est de nous dire que c'était une des
dernières alternatives qu'il voulait envisager. Or, déjà, on est en semaine
deux de la deuxième vague et on commence avec ça. C'est inquiétant. C'est
inquiétant parce qu'on n'a pas l'impression d'avoir un gouvernement qui est en
contrôle.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Qu'est-ce que vous pensez du discours du trône du premier ministre fédéral puis
de sa volonté de… les programmes d'assurance médicaments, de garderies calquées
sur le modèle des CPE?
Mme Anglade : Écoutez, la
première chose que je vous dirais, là, le premier élément qui m'apparaît
essentiel, c'est la question du respect des compétences au Québec. Et là-dessus
il faut qu'on soit absolument intransigeants, sur le respect de nos
compétences. Il n'y a pas de négociation là-dessus. Si le gouvernement fédéral
souhaite faire des modifications, très bien, mais il va falloir que les
provinces soient d'accord. Il va falloir que le Québec soit d'accord, c'est lui
qui a à gérer ses programmes sociaux. La majorité de ces programmes sociaux, c'est
géré par le Québec. Il va falloir qu'il en tienne compte. Maintenant, on veut
avoir, si ce n'est pas le cas, s'il y a de l'argent qui est donné, on veut
avoir droit de retrait avec pleine compensation.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Et
est-ce que vous partagez l'avis du premier ministre François Legault, qui dit, dans
le fond, que, plutôt que de s'ingérer ou d'investir des champs de compétence
des provinces, de plutôt rehausser le financement de la santé?
Mme Anglade : Bien, toute la question
de la santé, on a, nous-mêmes, quand on était au gouvernement, été favorables à
ce qu'il y ait un financement… un rehaussement du financement de la santé.
Donc, ça fait déjà partie des choses que nous avons, nous-mêmes, encouragées
dans notre gouvernement. Donc, on reste exactement dans cette même lignée là par
rapport au financement. Ce qui est plus important pour moi, encore une fois,
c'est le respect de nos compétences.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que l'Assemblée nationale devrait parler d'une seule voix, justement,
pour envoyer ce message-là?
Mme Anglade : Certainement,
certainement, je pense que l'Assemblée du Québec peut certainement parler d'une
seule voix. Sur le respect des compétences, vous voulez dire? Absolument,
absolument.
M. Laforest (Alain) : Avez-vous
l'impression que le fédéral piétine les champs de compétence du Québec en
agissant de la sorte?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
c'est la raison pour laquelle je tiens les propos que je tiens, c'est parce que
lorsque l'on décide d'investir de manière importante dans certains domaines, notamment
la santé, qui est de juridiction provinciale, effectivement, vous vous immiscez
dans des champs de compétence, surtout si vous voulez décréter de quelle
manière cet argent-là devrait être dépensé. Alors, il faut qu'on soit absolument
clair avec le gouvernement fédéral sur le respect de nos compétences, c'est fondamental.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'il vous a rassurée, Justin Trudeau, hier dans son allocution, lorsqu'il
s'adressait à la nation? Donc, le but était d'essayer de se faire rassurant,
d'agir en bon père de famille. Est-ce qu'il vous a rassurée, vous, hier? Est-ce
que trouviez, là, que c'est quelqu'un qui avait l'air en contrôle?
Mme Anglade : Bien, vous dire,
de manière générale…
M. Lacroix (Louis) : De
manière générale.
Mme Anglade : …dans le
discours qu'il a présenté puis dans les propositions qui sont faites, je pense
que c'était acceptable dans les circonstances, étant donné qu'on vit dans une situation
extraordinaire qui exige des mesures extraordinaires.
Mais, encore une fois, je reviens sur la question
du respect des compétences. C'est d'abord et avant tout ça qui a retenu mon
attention, puis de nous assurer qu'on s'entende avec le fédéral là-dessus.
M. Lavallée (Hugo) : Puis le
fait que le gouvernement fédéral veuille continuer à dépenser massivement en
s'endettant, est-ce que ça vous inquiète?
Mme Anglade : La question des
finances publiques est une question qui me préoccupe, je ne peux pas dire le
contraire, mais on est dans une situation exceptionnelle. Il va y avoir un budget
qui va être déposé avec un plan, je présume, de retour à l'équilibre budgétaire,
et on pourra regarder le tout. L'important pour nous, au Québec, c'est encore
de réfléchir à comment cet argent-là serait dépensé et comment nous allons le faire
dans le respect de nos compétences, c'est vraiment ça qui est important.
La Modératrice
: On va
prendre des questions en anglais.
M. Laforest (Alain) : Mais si
on regarde au niveau du gouvernement fédéral, là, est-ce que vous considérez
que vous craignez pour vos enfants de la façon dont on dépense actuellement?
Mme Anglade : C'est sûr que
les déficits sont élevés, mais, encore une fois, ils vont déposer un budget qui
va représenter la question du retour à l'équilibre budgétaire, puis on pourra
revoir ça à ce moment-là.
M. Larin (Vincent) : Peut-être
juste sur un autre sujet, Mme Anglade, concernant Precinomics, là, la
fameuse opération pour pouvoir nous donner un institut de cardio, on apprend,
ce matin, que c'est quelqu'un qui a déjà versé de l'argent au Parti libéral à
cette occasion, là, mais qui siège sur le comité éthique chargé d'évaluer
Precinomics, quelqu'un qui a témoigné dans le cadre de Mâchurer, entre autres.
Qu'est-ce que ça envoie comme message à la population, que ce soit quelqu'un
comme ça qui soit en charge d'évaluer, là, le côté éthique d'une telle
l'opération?
Mme Anglade : Écoutez,
sérieusement, ça pourrait être revu, en termes de présence à ce comité-là. La
question mérite d'être soulevée. La question mérite d'être soulevée.
M. Larin (Vincent) :
…auprès de qui exactement? Parce qu'en ce moment, M. Carmant puis
M. Fitzgibbon se renvoient la balle concernant ce projet-là, Precinomics. On
ne sait pas trop qui en est responsable.
Mme Anglade : Bien, je
pense que, dans ce cas-ci, M. Carmant, c'est celui qui est pilote. On
parle de dossiers… de toute la question des données. Il y a le volet science
qui est sous M. Fitzgibbon, mais le volet santé qui est sous
M. Carmant. À eux de décider, à eux de décider comment faire. Mais,
ultimement, c'est le gouvernement. Ultimement, c'est eux qui sont responsables
à deux, alors qu'ils s'entendent pour savoir qui devrait répondre à la
question.
La Modératrice
: On va
prendre les questions en anglais maintenant.
Mme Senay
(Cathy) : Mrs. Anglade, yesterday, you
reacted with the speech from the Throne and also Trudeau's speech because he
went too far with the competences of the provinces. Québec is leading the way
with the number of cases in the second wave. Marguerite Blais is accusing
Arruda and Premier Legault. Arruda is making statements explaining
warrants for police officers. Dubé is making mistakes with the rules for public
gatherings. It's a free-for-all. Why do you say to Prime Minister
Justin Trudeau to mind his own business?
Mme Anglade :
Because, honestly, I think it's the responsibility of the Québec Government to
really control what's going on in Québec. I really believe it is a
responsibility of the Government of Québec and that's why I'm challenging
Premier Legault with the situation that is indeed out of control, that is
indeed showing a lack transparency and creating a lot of confusion. So, I
believe that it is for Québec to really… the Government of Québec to actually
work on a plan and I think it's doable, and I think it's doable. We don't need
the involvement of the federal in our competences to fix those issues. I think
Premier Legault has everything in his hands to make those decisions, and he
won't be able to blame anybody for this second wave. He will be ultimately the
person responsible for the results.
Mme Senay
(Cathy) : Prime Minister Justin Trudeau
is saying to Canadians to download the COVID Alert app… waiting for at the
National Assembly… MNAs take their responsibility now? …a good idea?
Mme Anglade :
Yes. Well, there was a commission, there was a commission with 21 experts
that showed up at the commission and, following that, there were 17 out of them
that were really against the application and had
concerns about that. Following that commission, I think the Government should've…
I don't know if they did or not but should've taken all those concerns and
should've come back and say : You know, this is what we're thinking about
in terms of application, these are the options on the table, and we want to
reconvene with the opposition.Mr. Dubé
said this week : I want to work with the opposition. I haven't got a call
yet. So…
M. Authier (Philip)
:
How can you… I know you're criticizing the Legault-Dubé's handling of it, but
many… nobody really knows how this wave will turn out, right? If… We're seeing
that 50% of the new cases are 18 to 34 and these people tend to not end up in
hospitals. So, isn't it a bit much to think that they can actually predict the
future?
Mme Anglade :
I'm not asking the Government, not once have I asked the Government to predict
the future. Not once. But the reality is they can actually improve on their
communications, they can improve on the transparency and they can improve on
the control. Why is it that today, in Ontario, they can do… and they can get
the pharmacists to do testing? Why is it that they can do it and we're not
doing it in Québec? Obviously, they are getting prepared, they were getting
prepared. They said they had a plan, the plan is not being demonstrated,
there's no plan right now, and we get a sense of no control, right now, in
Government.
Mme Senay (Cathy) : Do you have the impression that Marguerite Blais has to
resign? If she gives an interview to Enquête, accusing Arruda, Premier Legault and also other premiers, then, she has to go. She
cannot take the pressure?
Mme Anglade : Honestly, I think, as a minister, she ultimately is responsible,
and there's a question around «imputabilité», responsibility that the minister
should have, but also Premier Legault. Premier Legault decided that — le sous-ministre…
Des voix
: …
Mme Anglade : …thank you — the deputy minister had to go, that the minister had to go in a
pandemic. I remind everybody that it's the only cabinet Minister in Health that
had to go within the pandemic in Canada. He made those decisions, he decided to keep Marguerite Blais.
He has to explain to the population why she's still there.
Mme Fletcher (Raquel) : There is a rule, a 15 minute-rule and police officers don't
have to wear a mask if they are… Sorry, can you hear me?
Mme Anglade : Yes, I can hear you now.
Mme Fletcher (Raquel) : Police officers don't have to wear masks when they are dealing with
members of the public if they're only with them for 15 minutes. Did you
already address this issue? No?
Mme Anglade :
No, no, no.
Mme Fletcher (Raquel) : OK. Do you think that's an appropriate rule or should police
officers wear a mask?
Mme Anglade :
I think they have to come up with the rule and validate that with la Santé
publique. It does create a sense of confusion. So, I think, if it is the case
like it is today, I think it has to be explained to the population why, and why it is that way. A
lot of the decisions, it's not so much the decisions that have been made, it's
the lack of explanation accompanying those decisions.
Mme Fletcher (Raquel) : So, you are not necessarily…
Mme Anglade : If there is a reason supported by la Santé
publique to do this, well, I'm fine with that. But,
again, it has to be explained because it is confusing for people.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
Mme Anglade : Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 22)