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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, Mme Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et M. Enrico Ciccone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sports, de loisirs et de saines habitudes de vie

Version finale

Tuesday, October 6, 2020, 10 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente-deux minutes)

Mme Anglade : Alors, bonjour. Bonjour, tout le monde. Je suis aujourd'hui accompagnée de mes collègues Enrico Ciccone et Marwah Rizqy.

Alors, je vais commencer d'entrée de jeu en disant que le 25 août dernier, le premier ministre nous avait dit, nous avait promis qu'il avait un plan et qu'il était prêt à faire face à la deuxième vague. Pourtant, vous avez lu comme moi, cette fin de semaine, les articles, les témoignages, et plusieurs mentionnent la confusion qui règne, le fait qu'il y ait des déclarations qui ont amené plusieurs rétractations, des corrections nécessaires par rapport au manque de préparation.

Les statistiques le prouvent aujourd'hui, on a été les pires dans la première vague. On se retrouve, encore aujourd'hui, à être les pires dans la deuxième vague. Et les Québécois se demandent : Que s'est-il passé? Que s'est-il passé dans la préparation? Parce que le gouvernement avait la responsabilité d'être prêt, il nous avait dit qu'il serait prêt.

À plusieurs reprises, nous avons offert notre collaboration au gouvernement et nous avons même amené des propositions, qui n'ont pas été considérées. Et la réalité aujourd'hui dans laquelle nous nous trouvons tous, c'est que le gouvernement est dépassé par les évènements et tranquillement, ce qui se produit également, c'est que la confiance s'effrite.

On pense réellement que le premier ministre maintenant se doit de se ressaisir et de démontrer aux Québécois qu'il est capable de reprendre le contrôle sur la situation. Les chiffres que l'on voit aujourd'hui sont des chiffres qui sont... c'est inquiétant, et on a besoin d'avoir un leadership qui soit assumé par le premier ministre. On ne peut plus dire aux Québécois : On est en train de construire l'avion en plein vol. Les temps pour les excuses et puis les coupables, c'est terminé. Ce que les Québécois veulent savoir aujourd'hui, c'est véritablement... ce que l'on veut avoir, c'est véritablement un pilote dans l'avion, et je pense que ce message-là, il doit être entendu de la part du gouvernement.

J'aimerais également dire que, dans les dernières semaines, dans les derniers jours, on a continué à faire des propositions au gouvernement, on continuera de le faire, mais, encore une fois, on a besoin d'un leadership qui est assumé. En matière d'éducation, je vais céder la parole à ma collègue Marwah Rizqy pour quelques commentaires sur les propositions, justement, que nous voulons faire et que nous avons faites.

Mme Rizqy : Bonjour. Alors, en éducation, d'entrée de jeu, j'aimerais dire que nous avons constamment collaboré avec le gouvernement. On a donné plusieurs propositions au ministre, mais, à chaque fois, ça prend du temps. Il dit que c'est des décisions difficiles à prendre, mais, en fait, c'est que c'est des décisions qui sont en retard. Au mois de mai dernier, on lui a proposé des camps pédagogiques. Il est arrivé le 1er juin, quatre semaines après la proposition, finalement, ce n'était pas possible de les faire. On lui a dit au mois de mai, je me suis levée en Chambre : On va manquer de bras pour désinfecter nos écoles. Quand on lutte contre la COVID, là, c'est l'affaire la plus de base, c'est de nettoyer comme il faut nos écoles.

J'ai de la misère à comprendre qu'aujourd'hui il réalise enfin qu'il manque 750 concierges. C'est très tard pour lui de... et j'aimerais ça qu'à un moment donné, que quand on lui fait des suggestions, bien, il comprend que nous, on est là pour l'aider, qu'on est tous dans le même bateau, mais encore faut-il qu'il prenne ces décisions en temps utile. Et j'espère qu'il va corriger la situation.

Il y a des enfants qui, en ce moment, manquent l'école parce qu'ils sont en attente de leur test COVID, et ces enfants-là qui sont retirés de façon préventive n'ont pas accès aux cours en ligne. Ça doit être corrigé, c'était une promesse du gouvernement Legault, de s'assurer que la garantie Roberge qualité-équité s'appliquait même aux enfants qui étaient retirés pour 24 heures ou 48 heures. Il y a des enfants qui manquent 10 jours d'école, qui n'ont toujours pas droit à l'accès en ligne à distance. Merci.

M. Ciccone : Alors, bonjour, tout le monde. Je souris ce matin, mais, en même temps, mon coeur saigne énormément aujourd'hui pour les jeunes qui aujourd'hui se retrouvent à l'école sans sport, sans activité parascolaire, sans activité culturelle également. C'est une chose d'arriver avec des mesures qui sont plus sévères. Je comprends que, dans des situations comme celles-ci, qui sont sans précédent, on doit prendre des décisions qui sont quand même directes. Maintenant, la chose que je dis et ce que je propose, c'est que, justement, quand on prend ce genre de décision là, surtout en l'occurrence, ici, dans le sport, il faut être capable d'arriver avec une alternative.

J'ai posé la question à la ministre la semaine passée, il y a de ça six jours, au salon bleu, je lui ai demandé : Advenant le cas, justement, qu'il y aurait un confinement en matière de sports, est-ce qu'on a pensé à une alternative? Il y a six jours, cette alternative-là n'avait pas été pensée, et hier, on fait une annonce qui est drastique pour les gens sportifs, nos jeunes athlètes, et rien, absolument rien qui a été proposé comme alternative.

Alors moi, ce que je trouve dommage dans tout ça, c'est que, pour avoir une qualité, pour être capable de passer un message clair et cohérent aux citoyens, et notamment dans le monde sportif, il faut avoir cette qualité de leadership, mais, en même temps, cette qualité d'être rassembleur. Et ce que j'ai vu hier de l'annonce de la ministre et du ministre Roberge, je n'ai pas vu cette qualité-là, justement, d'être rassembleur pour donner une option supplémentaire à ces jeunes qui se sont retrouvés sans leur sport, sans leur passion, sans leur culture, sans leur... c'est leur parascolaire et qu'on avait tout simplement... la seule question à poser, c'est : Pourquoi? Et on n'avait pas de réponse.

Alors, on va proposer des choses intéressantes pour les jeunes pour les garder motiver à revenir, justement, à l'école, parce que, pour certains, ont besoin du sport pour rester à l'école. On a des propositions qui sont intéressantes. J'espère que la ministre va les accepter.

La Modératrice : Merci. On va passer maintenant à la période de questions.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Qu'est-ce que vous proposez comme alternative vraiment, M. Ciccone, maintenant que vous êtes là?

M. Ciccone : Merci. Je vous ai passé la rondelle, vous me l'avez reposée, merci beaucoup. C'était le but.

Moi, ce que je propose, c'est justement... Dans le sport, les jeunes vivent beaucoup avec de l'adrénaline, veulent être excités, veulent être enthousiasmés. Et moi, ce que je propose, justement, c'est que... on a des athlètes présentement qui commencent leur saison au mois de décembre, que ça soit les joueurs de hockey, ici, québécois. On a de très bons joueurs de hockey. On a de très bons communicateurs également. On a des entraîneurs qui sont au niveau professionnel qui vivent également dans la région de Montréal et au Québec. Alors, pourquoi pas ne pas inclure ce genre d'intervention là en direct avec les athlètes, avec le sport-études, l'inclure au cursus scolaire également?

Quand on parle de parascolaire, il n'y a pas seulement le sport, mais il y a également de la culture aussi. Il y a des comédiens, il y a des chanteurs, il y a des chefs, des grands chefs qui sont populaires ici, au Québec. Pourquoi ne pas les inclure aussi dans nos cours de français? En anglais, on a des joueurs des Alouettes anglophones, pourquoi ne pas avoir une discussion interactive, pendant un cours, avec des jeunes athlètes? Par exemple, préparez vos questions en anglais, on va répondre à des questions, on va se baser aujourd'hui sur l'aspect offensif du football. Au hockey, par exemple, bien là, on prend les athlètes qui sont dans un sport-études hockey, pourquoi pas : on parle de défensive avec Shea Weber aujourd'hui...

Mme Côté-Chabot (Claudie) : ...bouger en même temps, là. Vous proposez des classes virtuelles avec des athlètes.

M. Ciccone : Non, non, non. Ça, c'est un... non, mais c'est parce qu'il faut les garder engagés.

Maintenant, vous posez une excellente question. Je m'en venais là également. Pourquoi pas des entraînements interactifs avec les jeunes? Pourquoi pas à la maison? On veut avoir du sport individuel. Aujourd'hui, c'est ce qu'on offre aux jeunes. Pourquoi pas les garder à la maison un week-end? La semaine, s'ils doivent rester à la maison, pourquoi ne pas avoir cet échange-là interactif, un entraînement, manipulation de... manier la rondelle, le ballon?

Il y a beaucoup de choses qu'on peut faire, qu'on peut suggérer de la part du côté gouvernemental. Quand on annonce une décision aussi décisive et difficile à prendre, pourquoi ne pas arriver avec une solution? J'en ai proposé une aujourd'hui, et on pourrait en avoir d'autres plus tard.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : L'Association des pédiatres parle d'une génération sacrifiée. Est-ce que vous êtes en accord avec cette déclaration-là?

Mme Anglade : Il est clair que ce qui se passe pour nos jeunes, c'est très préoccupant et que c'est clairement... présentement, en tout cas, de la part du gouvernement, on a l'impression que c'est une génération qui est oubliée. On a oublié les effets que ça avait sur nos jeunes et on constate à quel point les jeunes sont affectés par les décisions qui sont prises. Je le sais, j'en ai trois à la maison. Je sais à quel point les jeunes vivent ça aussi de manière plus difficile, puis il faut anticiper qu'ils vont avoir d'accompagnement, il faut anticiper comment on peut les soutenir. Alors, le sport, c'est une manière. L'aide, le soutien psychologique, c'en est une autre, mais il y a différentes choses qu'il va falloir considérer. On ne peut pas laisser cette génération de manière oubliée. Nos jeunes, c'est quand même notre avenir.

M. Lacroix (Louis) : Mme Anglade, est-ce que vous avez téléchargé l'application sur les téléphones? Est-ce que vous allez la télécharger sur votre appareil...

Mme Anglade : À partir du moment où le premier ministre a décrété ça, elle a été téléchargée sur mon téléphone au même moment.

M. Lacroix (Louis) : Donc, vous recommandez à tout le monde de le faire?

Mme Anglade : Je recommande à tout le monde de suivre les règles sanitaires et de télécharger l'application. Vous savez, là, on est rendus à tous se serrer les coudes dans des situations comme celles-là, et je peux vous assurer que, de la part de mes collègues, le gouvernement a toujours eu la pleine collaboration pour faire le respect des règles sanitaires. Cela ne nous empêche pas évidemment de poser des questions puis de voir qu'on est dans une situation où, clairement, on n'était pas prêts à affronter cette deuxième vague et qu'on se retrouve à être la pire des juridictions, encore une fois, dans cette deuxième vague.

M. Lavallée (Hugo) : ...justement, la sécurité, l'efficacité de l'application. On avait entendu, entre autres, Mme Rizqy, cet été... de la commission parlementaire, émettre des réserves importantes. Est-ce à dire que vous n'avez plus du tout ces réserves-là, que vous avez été convaincus?

Mme Anglade : Écoutez, la commission s'est tenue, puis d'ailleurs Mme Rizqy pourra y répondre particulièrement, la commission s'est tenue, a émis ses réserves. Le gouvernement avait la responsabilité de regarder de regarder de quelle manière ces réserves-là allaient être considérées. Mais, encore une fois, l'heure est à se serrer les coudes. Maintenant, je ne sais pas si, Marwah, tu veux faire quelques commentaires?.

Mme Rizqy : Oui, juste compléter. Effectivement, au mois d'août, les experts qu'on a entendus ont soulevé différents enjeux. Le premier, c'était au niveau de l'efficacité. La première affaire qu'il faut savoir, c'est que ça prend un nombre suffisant. Alors, nous, de notre côté, on l'a téléchargée pour s'assurer qu'on ne fait pas partie du problème, mais plutôt de la solution, pour s'assurer que le maximum de Québécois l'ont téléchargé.

La deuxième affaire qui arrive, qui a été soulevée, c'est le risque de congestion si jamais plusieurs personnes recevaient une notification, alors que ce n'est pas un risque significatif de transmission de COVID-19, parce que vous avez reçu une alerte, mais vous portez votre masque et que, par exemple, il y avait un plexiglas. L'application ne peut pas déceler ce type de contact.

Alors, nous, on demande au gouvernement... On va faire notre part, on va télécharger, mais, en contrepartie, on s'attend à ce que vos cliniques de dépistage mobiles soient prêtes, que vos cliniques de dépistage soient prêtes. On a vu, la semaine dernière, Santé Canada qui a finalement homologué un test de dépistage rapide de 15 minutes. Je m'attends à ce que le gouvernement du Québec a placé sa commande, et, s'il ne l'a pas fait, il faut qu'on arrête d'être en retard au Québec.

Et, pour ce qui a trait des risques de défaillance, les experts qu'on a entendus, cette semaine, la semaine passée, plusieurs ont dit que les problèmes soulevés au mois d'août ont été corrigés depuis la commission. Alors, pour nous, à ce stade-ci, compte tenu aussi que le projet de loi n° 64, qui rentre bientôt en étude détaillée, où est-ce qu'on vient renforcer le cadre légal... on a beaucoup aussi évolué entre le mois d'août puis aujourd'hui, le 6 octobre.

M. Gagnon (Marc-André) : On assiste déjà à de nouveaux... en fait, on enregistre déjà de nouveaux records de cas quotidiens. Vous dites, le gouvernement prend, des fois, des décisions un peu trop tard. Est-ce qu'il n'aurait pas été préférable, justement, d'adopter cette application-là plus rapidement?

Mme Rizqy : Bien, je ne sais pas si Dominique...

Mme Anglade : Écoutez, la commission a eu lieu au mois d'août, on est rendu maintenant au mois d'octobre. Est-ce que votre question, c'est de savoir s'il ne fallait pas trouver une solution avant aujourd'hui? La réponse, c'est oui. La réponse, c'est oui. Il y avait différentes alternatives que le gouvernement pouvait considérer, qu'il pouvait étudier. C'est à eux de répondre ce qu'ils ont fait pendant cette période-là, et ça revient à la question de la préparation. Encore une fois, on a l'impression que, lorsque le premier ministre nous disait, le 25 août : On a un plan, on est prêts, bien, que tous ces éléments-là avaient été pris en considération. Et on constate aujourd'hui que ça n'a pas été le cas.

M. Gagnon (Marc-André) : Je parle de record de cas, là, Aujourd'hui, semble-t-il...

Mme Anglade : Triste record.

M. Gagnon (Marc-André) : ...qu'on se dirige devant un nouveau record. Or, le ministre de la Santé n'accordera qu'une simple mêlée de presse, c'est ce qui est prévu pour l'instant, avant la période des questions, sans la Santé publique. Est-ce que, pour vous, ça fait sérieux? Est-ce que c'est suffisant comme communication avec la population?

Mme Anglade : Moi, ce que je vais vous dire, je vais revenir à ce qu'on a demandé la semaine dernière. On a demandé à ce que, pour avoir des communications efficaces, que l'on sépare les points de presse de la Santé publique du politique. Ce que l'on veut savoir, c'est comment les décisions sont prises. Qu'a à dire la Santé publique? Quelles sont ses recommandations? Et que le gouvernement, après, puisse expliquer ses décisions.

On est toujours à la même place et on pense que cette manière de procéder, comme ça existe dans bien des juridictions ailleurs qu'au Québec, nous permettrait justement d'avoir une meilleure compréhension et d'avoir plus d'adhésion de la part de la population.

M. Bergeron (Patrice) : Mme Anglade, ça fait un mois qu'on est dans une espèce de spirale descendante au Québec, là. Quelle note vous donnez, vous, au gouvernement sur la gestion de ce dernier mois là, là?

Mme Anglade : Moi, ce que je vous dirais, là, présentement, c'est : Les Québécois, là — je pense que je parle au nom de bien des Québécois — ils sont tannés. Ils sont tannés de voir qu'il y a eu des changements, il y a des incohérences. Ils sont inquiets par rapport à ce qui s'en vient. Et on a aussi, quelque part, la responsabilité de les rassurer, mais, pour les rassurer, il faut que le gouvernement se ressaisisse.

M. Bergeron (Patrice) : Mais comment vous évaluez le gouvernement?

Mme Anglade : Ils n'ont pas été capables de préparer cette deuxième vague.

M. Bergeron (Patrice) : La note de passage, même pas?

Mme Anglade : Bien, est-ce que, quand on est les pires, on a... Est-ce que vous, quand vous avez une note puis qu'elle est la pire de toutes les notes, est-ce que vous avez la note de passage? Je pense que poser la question, c'est y répondre.

M. Lacroix (Louis) : Sur le FLQ, Mme Anglade, vous allez... en fait, sur les événements d'octobre, vous allez passer une motion aujourd'hui, vous allez demander des excuses au gouvernement fédéral, mais aussi au gouvernement du Québec et au maire de Montréal. C'est ce que je comprends. C'est ça?

Mme Anglade : Oui. Alors, la motion que nous avons déposée... et j'espère que les partis vont se joindre à nous pour cette motion qui m'apparaît une motion raisonnable et un devoir de mémoire. Dans la motion que nous allons présenter, nous allons faire d'abord le rappel, évidemment, de ce qui s'est passé entre 1963 et 1970, les événements de 1970. Nous allons rendre hommage à Pierre Laporte pour ce qui s'est produit. C'est quand même un homme qui a péri, alors qu'il était un des 125, hein, un des nôtres. Et par la suite, nous allons également reconnaître le fait que le gouvernement n'avait pas le choix que d'agir et d'intervenir.

Par contre, dans les interventions qui ont été faites, il y a eu des débordements. Il y a eu des débordements qui ont mené à des arrestations qui étaient arbitraires, à des gens qui ont été emprisonnés alors qu'ils n'auraient pas dû l'être. Et pour les innocents, nous, ce que nous demandons, c'est qu'il y ait des excuses qui soient faites de la part des trois paliers, les trois ordres de gouvernement, pour les innocents qui ont été arrêtés sans raison. Voilà la motion.

M. Lacroix (Louis) : Le gouvernement, à l'époque, c'était un gouvernement libéral. Est-ce que le Parti libéral doit aussi présenter des excuses?

Mme Anglade : Ce sont des gouvernements qui présentent leurs excuses, et l'exercice aujourd'hui n'est absolument pas un exercice qui est partisan. Je pense que le devoir de mémoire que l'on a, c'est un devoir de reconnaître ce qui s'est passé, la part de responsabilité de chaque gouvernement et qu'on soit capables, quelque part, de faire une réconciliation par rapport à tous ces événements-là. Ça ne se veut pas un élément de partisanerie contre le gouvernement fédéral ou contre... Je pense que ça va au-delà de ça, ce devoir de mémoire.

M. Lacroix (Louis) : ...M. Trudeau a déjà dit que lui, il ne ferait pas d'excuses, là...

Mme Anglade : Je présenterai ma motion. Notre responsabilité à nous, c'est de présenter l'histoire, la vision, l'entièreté de l'histoire depuis 1963, à tout ce qui s'est passé comme événements. C'est ce que nous allons faire aujourd'hui. Ce sera à chacun de voir comment ils veulent se comporter et se gouverner.

M. Bergeron (Patrice) : ...ça demande le consentement des partis. Est-ce que vous avez pu consulter les collègues des autres formations?

Mme Anglade : Nos collègues sont présentement consultés. Je souhaite qu'il y ait une unanimité sur cette motion-là et que toutes les formations politiques consentent, mais je vais attendre leur opinion et leur avis final là-dessus.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous dites que ce sont les gouvernements qui doivent présenter des excuses. Or, comme cheffe du Parti libéral du Québec, pour l'institution que peut représenter, dans l'histoire du Québec, le Parti libéral, qu'est-ce qui vous empêche de vous excuser pour ce qui s'est passé...

Mme Anglade : Parce que ce sont les gouvernements... Quand vous regardez les excuses qui sont formulées, de manière générale, pour les actions qui sont posées, ce sont les gouvernements. Ce sont les gouvernements qui s'excusent, et je pense qu'encore une fois ce n'est pas une affaire de partisanerie, vous savez. Pourquoi ce n'est pas le Parti libéral ou le Parti québécois qui devrait dire telle chose, le parti... Ce n'est pas une histoire de partis. On est au-dessus de la partisanerie.

Ce qui s'est passé en octobre 1970, ça a été une violence inouïe qui nous marque encore tous, collectivement. Peu importe dans quel parti vous êtes, peu importe qui vous êtes, vous êtes marqués collectivement par ce qui s'est passé là. Et si on veut réellement faire une réconciliation de tout ça, je pense qu'il faut reconnaître la part de responsabilité de chacun et se rappeler, surtout se rappeler que la violence ne mène à rien dans une société démocratique comme la nôtre.

M. Bergeron (Patrice) : C'est quoi la responsabilité de Robert Bourassa dans cette affaire-là, selon vous?

Mme Anglade : Il a dirigé le Québec dans une période qui était très trouble. Il a été très marqué, je crois, par tout ce qui s'est passé. J'ai d'ailleurs pu en parler moi-même avec la famille. Il a été très marqué par tout ça, je pense. Je dois juste interpréter, c'est difficile pour moi, je n'étais pas là physiquement pour témoigner. Mais je pense qu'avec le recul aujourd'hui, je pense qu'on est capable de dire : Encore une fois, on ne souhaite pas une société avec la violence que l'on a connue, et il faut que nous, comme parlementaires, on soit capables d'honorer la mémoire d'un des nôtres, qui a été Pierre Laporte.

Mme Prince (Véronique) : Mme Anglade, pourquoi vous avez attendu à aujourd'hui pour déposer la motion? Pourquoi ne pas l'avoir fait jeudi dernier?

Mme Anglade : J'ai dit la semaine dernière que nous allons déposer notre motion cette semaine, que nous étions en train de préparer notre motion qui allait représenter une vision... j'ai été très claire, en fait, sur ce qu'on allait faire et la raison pour laquelle nous n'avions pas accepté la motion du Parti québécois qui était très spécifique. Notre motion, telle que présentée initialement, fait 10 paragraphes. Je pense que ça explique le cheminement que l'on veut faire avec l'ensemble des parlementaires aujourd'hui.

La Modératrice : Merci. On va passer aux questions en anglais, maintenant.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Go ahead, Philip.

M. Authier (Philip) : Good morning. On your motion for the apologies for the FLQ, do you think... First of all, have you spoken to the Laporte family about your intentions? And do you think you have struck the right tone and the right historical content with this motion that you will present today?

Mme Anglade : So, to answer your first question, I've talked to Jean Laporte, the son of Pierre Laporte. I did. I spoke to the daughter of Mr. Bourassa as well. I did that. And I believe that the tone that we're going to have is going to be a tone where we're going to reconcile all the different elements. And after 50 years, I think we're capable of doing this beyond talking about parties, beyond talking about... just talking about violence, what happened and what we never want to see happen again in Québec. So I believe we have the right tone.

M. Authier (Philip) : And do you feel that... do you think... I know you can't predict the future, but do you think you will have the unanimous support of the House?

Mme Anglade : I cannot predict the outcome of the decision of the other parties. They're right now in discussion with all leaders, so I will have to... we'll have to wait to see that. I certainly hope. I certainly hope because I think the motion that we have on the table is a reasonable motion, but also speaks to the violence that we never want to see again in Québec. And I think every Quebecker should be touched by that, regarding of what party they're supporting.

M. Authier (Philip) : Will it heal wounds?

Mme Anglade : I would hope so. I hope that we can, after 50 years, look back and say : There were things that were done, there were violence that we cannot tolerate in this province, that we can all recognize that and that we can all together move on as a stronger society.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Anglade, you know that Justin Trudeau, Friday, said that he was not ready to give apologies. So, if you are including all level of governments, why do you want to... what are you trying to accomplish that the city of Montréal, the QuébecGovernment, the Bourassa Government and then the Trudeau Government, at that time, should all be included?

Mme Anglade : All levels of governments had the responsibility to react to the violence that was happening in Québec at that time. The actions that were taken by the FLQ were totally unacceptable, and they did to the best of their knowledge, and I totally support that, and I can really understand the decision that they made. But in the application, in the way things were conducted, there were things that were not acceptable. And the Government of Québec, by 1971, recognized that, recognized that there were things that were not acceptable. And for those elements that were not acceptable, where you had people from the municipal, the Québec Government and the federal Government, everybody has a part in the responsibility. And when there are elements like this, I think it's normal to present excuses.

Mme Senay (Cathy) : Justin Trudeau just wrote on Twitter that the increase of cases in Montréal and in Québec, that was... and discussed the matter with Valérie Plante earlier this morning. So he hopes... he's going to work with the city of Montréal to make sure that Montrealers are safe and sound. Don't you have this strong expression of a déjà-vu and this is all discouraging for every citizen?

Mme Anglade : It's all too déjà-vu. It is a déjà-vu, but what we need to look at right now... because we've learned from the first wave, so it's more than a déjà-vu. Because in the first wave, there were many things that we didn't know but there are a lot of things that we know today. And the lack of preparation that led us to this situation is really unacceptable.

I do not understand why Premier Legault said, on August 25th, that he had a plan and he was ready. I do not understand why, when we started the session, we were saying: We're entering the second wave, and people from the Government were sending videos saying: Ha, ha, ha! the Opposition is entering the second wave, it's not even true. Making videos, they wasted a lot of time. They wasted a lot of time as oppose to focussing on getting prepared and getting ready for what we are facing today. So it's not only that we are late, we are extremely late.

M. Verville (Jean-Vincent) : Your reaction on the announce, the measure announced yesterday, is the Government going too far or not enough? And at the same time, should he reconsider the fact of allowing children to have school at home?

Mme Anglade : First of all, for us, to evaluate whether you are going too far, not far enough, we would have to have the data, access to the data. It's not clear, what the Santé Publique says versus what the Government is saying. So that's the first thing. But there is an element that is clear to me: the lack of preparation for the second wave and the lack of imagination, total lack of imagination and creativity. When you look at what my colleague said around sports, around education, how did we get there? How did we get there, when three weeks ago, again, yet, people said no, denying that we were entering a second wave?

Well, obviously, we are in a very difficult position, but again, we will get through this together, and that's why we, again, want to collaborate with the Government, but they need to realize the seriousness of the situation. It is very, very serious.

M. Verville (Jean-Vincent) : Should they reconsider the fact of allowing children to have school at home?

Mme Anglade : Based on data, based on the recommendations of Santé Publique, based on what? I mean, again, what we need to know is how decisions are being made. I would love to have a clear answer for you, but I think we need to have the answer from Santé Publique.

M. Verville (Jean-Vincent) : Do you have the answer, why the Government is not listening to you, your recommendations? Why is the Government not working with you?

Mme Anglade : I think they did not anticipate the situation. Obviously, the QuébecGovernment has not anticipated the situation. And we were saying this all along, instead of touring Québec in the summer and advertising the Bill 61 that, at the end, was anyway rejected and not considered, they should have spent the whole summer preparing inner schools, inner testing systems in the hospitals. That's what they should have done. They haven't done it. And the fact that the Premier Legault said that he was ready at the end of August shows that he did not expect this to happen the way it did, obviously.

Thank you. Merci, tout le monde.

(Fin à 10 h 59)