(Huit heures quarante-six minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour,
tout le monde. Aujourd'hui, je suis accompagnée de Monsef Derraji, de Carlos
Leitão et de notre leader, André Fortin.
Le temps de la gestion de notre économie
au jour le jour doit se terminer. Et ici on ne demande pas au gouvernement
d'avoir une boule de cristal ou d'être des devins. Mais, partout sur la
planète, on se rend compte d'une chose, c'est que les gouvernements se
préparent à vivre avec le virus et avec les impacts qu'il a sur une période
beaucoup plus longue.
Nous avons demandé, la semaine dernière,
au gouvernement de penser à élaborer des politiques qui vont être des
politiques sur le plus long terme. Les changements qui vont être apportés par
le virus sont des changements qui vont toucher tous les secteurs d'activité,
mais aussi le volet du développement économique. Et, la semaine dernière, le
premier ministre a répondu à la question : Comment vous entrevoyez cette
vision de long terme, cette perspective de long terme que l'on aimerait voir… et
il nous a répondu avec des mesures de court terme. Il nous a dit : Bien
là, on est en train de gérer la crise avec des mesures, encore une fois, qui
touchent le court terme. Il faut gérer le court terme, il n'y a pas de doute.
Mais en même temps il faut qu'on soit capables de mettre en place, pour les
prochains mois, un plan qui va nous permettre d'avoir une perspective, une
perspective de long terme, une perspective qui va s'échelonner certainement sur
la prochaine décennie.
Hier, en période de questions, j'ai
questionné le ministre de l'Économie par rapport à cette vision de long terme
et les changements qu'il fallait intégrer, et ce qu'il nous a répondu, c'est… En
gros, on parle d'une parenthèse ici. La COVID est une parenthèse, et, à un
moment donné, on va reprendre le cours des choses. Pourtant, il y a des fondamentaux
qui vont changer. Il y a des fondamentaux qui vont changer. L'économie de
proximité, c'est-à-dire la manière dont les gens font leurs achats, ça va se
transformer. Le tourisme de masse va se transformer. L'hébergement va évoluer
différemment. Les centres-villes, avec toute la question du télétravail, ne
seront plus les mêmes. Comme on a pu le voir, plusieurs questions sur les
questions d'inégalité vont se poursuivre. La santé mentale devient une priorité
nationale, doit le devenir. L'enseignement à distance va devenir quelque chose
de beaucoup plus commun.
En fait, toute cette réflexion-là doit se
faire aujourd'hui, et le retard qu'on perd aujourd'hui… le retard qu'on
accumule, le temps que l'on perd, on ne le retrouvera pas. On le sait, qu'il y
a de l'incertitude. On n'a qu'à voir ce qui se passe au sud de la frontière
pour savoir qu'il y a de l'incertitude. Mais gérer, gouverner, c'est gérer aussi
cette incertitude, c'est de prévoir, malgré cette incertitude, et c'est de
développer une vision qui va tenir compte des grands changements qui sont en
train de s'opérer, avec créativité, avec imagination, et c'est ce que l'on
demande au gouvernement et c'est ce qu'on va continuer de demander aujourd'hui.
La Modératrice
: On passe
aux questions.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous vous attendez à ce que l'impact de la COVID s'échelonne sur une période de
10 ans. C'est ce que je comprends, en fait, pas nécessairement la maladie
présente, là, mais ce que ça va avoir amené comme modifications sociales?
Mme Anglade : En fait, la COVID
elle-même va s'échelonner sur une période qui est beaucoup plus longue. Les
12 prochains mois vont être touchés par ça. Par contre, les changements
qui sont amenés par la COVID vont être, dans bien des cas, des changements qui
vont être permanents. On n'a qu'à penser, oui, aux centres-villes, mais on n'a
aussi qu'à penser aux inégalités qui vont être créées sur le long terme. On n'a
qu'à penser à l'économie de proximité dans toutes nos régions du Québec, cette
économie de proximité, aller chez le dépanneur, aller chez le coiffeur, aller… Qu'est-ce
que qui va assurer la vitalité de nos régions, tout ça va se transformer.
Donc, les changements amenés par la COVID,
eux, vont être permanents. Alors, même si on se projette dans l'année prochaine
puis on est capables de vivre avec le virus, il faut que les changements que
l'on apporte, il faut que la vision que l'on apporte… soit capable de se dire :
Ces changements-là, il faut qu'on s'adapte, il faut qu'on soit créatifs, il
faut qu'on ait de l'imagination. Je m'attends à ce que le gouvernement arrive
avec un plan qui permette d'intégrer ces changements-là sur le long terme.
Mme Prince (Véronique) : …vous
entendre sur l'avis de la Santé publique de Montréal, justement. On apprend
qu'il y a un avis écrit qui a été transmis, effectivement, par Mme Drouin,
qui recommande des assouplissements du côté de Montréal. Qu'est-ce que vous
pensez de tout ça?
Mme Anglade : La chose que
j'ai retenue de l'avis qui a été émis par la Santé publique, c'est qu'il demande
d'avoir une vision à long terme pour assurer la stabilité. La Santé publique
est en train de dire : Nous avons besoin de prévisibilité, nous avons
besoin de vision à long terme. C'est exactement le message que l'on lance ici,
c'est qu'il faut que… Tout le monde est en train de se dire : À un moment
donné, on sait que le virus va être là pour plus longtemps. On ne peut plus
gérer semaine par semaine, 14 jours, 28 jours. On a besoin de savoir
de quoi sera fait demain, et c'est l'attente que nous avons face au gouvernement.
C'est ce que je retiens.
Vous allez également me dire : Est-ce
que vous êtes en faveur de ce que propose la Santé publique? Moi, j'aimerais
beaucoup entendre le Dr Arruda sur cet enjeu, qu'il nous dise : Voici
ce que propose la Santé publique. Depuis le début, on dit : Donnez-nous
les avis puis dites-nous pourquoi le gouvernement prend ses décisions. Ça,
c'est un exemple concret. Il y a un avis de la Santé publique. Dites-nous,
vous, comme gouvernement, comment vous allez vous comporter conséquemment.
Mme Prince (Véronique) : …qu'en
fait, si on permet des assouplissements, il faut trouver une façon permanente
de fonctionner avec le virus, finalement?
Mme Anglade : Il faut trouver
une façon de vivre avec le virus dans les 12 prochains mois. Il faut
trouver une façon de vivre avec le virus, dans un premier temps. Et, dans un
deuxième temps, il faut reconnaître que l'impact du virus amène des changements
permanents à la société, et donc que la vision qu'on doit développer doit
intégrer ces changements-là. C'est, oui, les 12 prochains mois, mais il faut également
se projeter puis se dire : Le monde va changer aussi. On va devoir
intégrer ces changements-là.
M. Bergeron (Patrice) : On ne
pourrait pas justement permettre à des restaurants d'ouvrir, comme certains le
demandent, puisqu'ils sont déjà astreints à des règles très strictes, et puis
il n'y a pas eu d'éclosions, à ce qu'on sache, là, nombreuses dans les
restaurants? Est-ce qu'on ne devrait pas leur permettre, vu la contestation,
d'ouvrir dans des zones comme le rouge, comme ce qui est suggéré à Montréal?
Mme Anglade : Dans l'avis de
la Santé publique, vous avez remarqué que, par exemple, ils citent les exemples
des bibliothèques puis ils disent : Bien, il n'y en a pas eu, d'éclosions,
alors pourquoi est-ce qu'on n'est pas capables de faire un certain
assouplissement? Je pense que, si on est capables de clairement identifier d'où
proviennent les éclosions, à ce moment-là, il pourrait y avoir des assouplissements.
Mais je ne veux pas me substituer au rôle de la Santé publique. Je veux juste
être claire. Je ne me substitue en aucun cas au rôle de la Santé publique. Mais
je constate que même notre propre Santé publique est en train de se dire :
Les amis, là, il va falloir qu'on vive avec ce virus pendant un bon bout de
temps. Alors, pour des enjeux de santé mentale, qui devraient être une priorité
nationale, en passant, il va falloir qu'on soit capables de modifier un peu la
manière de faire les choses.
M. Robitaille (Antoine) :
Mais, Mme Anglade, vous dites qu'il faut penser à long terme, mais avez-vous
une boule de cristal? Que feriez-vous, vous, par exemple, pour les
centres-villes? Que feriez-vous?
Mme Anglade : Alors, non, je
n'ai pas de boule de cristal, et on ne demande pas au gouvernement d'avoir une
boule de cristal. Par contre, par contre, ce que l'on dit, c'est que, pour
développer ce plan à long terme, bien... Il y a un plan de relance économique
qui a été mis en place par… Il y a une équipe de relance économique qui a été
mise en place. On n'a pas entendu parler de cette vision-là. Quand j'ai posé la
question au premier ministre la semaine dernière, il m'a dit : Bien,
écoutez, voici les mesures que nous prenons à court terme. Je crois qu'on doit
rebâtir en mieux. C'est ce que je pense que l'on doit faire pour le Québec. Je
pense que ces enjeux-là doivent être approchés avec beaucoup de créativité puis
beaucoup d'imagination. On va certainement amener des propositions, mais...
M. Robitaille (Antoine) : Pour
les centres-villes, par exemple, que feriez-vous?
Mme Anglade : Bien, comme je
dis, les centres-villes, le télétravail, comment il va être intégré, l'impact
sur les bureaux, comment ils vont être occupés, tout ça, ça a des répercussions
énormes. Moi, je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui aimeraient être
consultées là-dedans.
M. Robitaille (Antoine) : Est-ce
qu'il faut favoriser, par exemple, la conversion d'édifices à bureaux en
édifices d'habitation? Est-ce qu'il faut que le gouvernement donne des
subventions pour ça?
Mme Anglade : Toutes ces
questions-là doivent être mises à contribution. Toutes ces questions-là doivent
être posées. Ce qu'on dit présentement, c'est qu'au-delà des décisions prises
de court terme il faut que l'on développe justement cette vision-là en fonction
de ces éléments-là. Mais hier, quand j'ai posé la question au ministre de
l'Économie et j'ai dit : Il y a des choses fondamentales qui vont changer,
comment vous les prenez en considération?, la réponse, ça a été : Les
fondamentaux sont les mêmes. Les fondamentaux ne sont plus les mêmes. Et, la
semaine prochaine, ils vont nous présenter une mise à jour économique. Je
m'attendrais à ce que les changements que l'on voit là, il y ait une prise de
conscience, et qu'ils fassent partie de la vision du gouvernement.
M. Larin (Vincent) :
Mme Anglade, si M. Legault ne met pas en place ce qui est recommandé
par la Santé publique de Montréal, est-ce qu'il faut considérer qu'il va à
l'encontre de l'avis de la Santé publique, que c'est politique?
Mme Anglade : Bien là, c'est
clairement... Je veux dire, il faut qu'il explique ses raisons. C'est ce qu'on
dit depuis le début. Il y a les avis de la Santé publique, ce qu'ils nous
recommandent, puis il y a les décisions du gouvernement. Et, pour clarifier les
choses, il faut dissocier les deux. Là, il y a un exemple concret. On verra ce
que le gouvernement a à dire. Puis il aura peut-être de bonnes raisons de
décider de ne pas aller de l'avant. Il va falloir qu'il les explique. Puis je
pense que la population est en droit de savoir.
M. Lacroix (Louis) : Dans le
dossier d'Annick Murphy, on apprend que le fameux comité d'experts, qui était
composé de Louis Sormany, de Luc Chamberland et de Michel Bouchard, qui était
chargé d'analyser le comportement de Martin Prud'homme, ce sont des proches
d'Annick Murphy, des gens avec qui elle a travaillé pendant nombre d'années au
ministère de la Justice. Michel Bouchard était même sous-procureur général à
l'époque où elle a été nommée à titre de DPCP, etc. Il a reçu un contrat, en
plus, de Mme Murphy pour faire, en fait, un dossier sur la gestion des
mégaprocès, etc. Est-ce que ça ne vient pas jeter un peu d'ombre sur les
conclusions de ce rapport-là, sachant qu'ils sont des proches? Je ne dis pas
que ces gens-là ne sont pas compétents dans leur domaine d'expertise. Mais
est-ce que ça ne vient pas un peu jeter de l'ombre sur les conclusions de ce
rapport-là?
Mme Anglade : Ce que ça me dit
surtout, c'est que ça soulève des questions, que vous soulevez, qui sont
totalement... qui sont parfaitement légitimes, auxquelles on est en droit
d'avoir des réponses. Que ce soit Mme Guilbault, que ce soit
Mme Murphy, moi, je pense qu'il faudrait les inviter à clarifier la
situation pour enlever les doutes par rapport à tous les processus. Je pense
que c'est surtout ça qui est important. Il ne faut pas spéculer, mais ça soulève
des questions.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
les raisons de son départ, parce que, là, ça, c'est un autre dossier, mais,
vraiment, là, son départ le jour des élections, on ne vous a pas entendue hier.
Vous, qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce que vous demandez aussi des réponses
là-dessus?
Mme Anglade : Bien oui, parce
que c'est sûr que ça soulève... Encore une fois, ça soulève des questions. On
se demande pourquoi il y a un départ. Pourquoi il y a un départ qui est hâtif?
On va le nommer comme ça, puis il faudrait qu'elle y réponde, que
Mme Guilbault y réponde, parce que ça enlève... Sinon, on entretient une
espèce de sentiment de doute, puis on ne sait pas trop ce qui se passe, puis
les gens spéculent. Alors, je pense que le mieux, c'est de clarifier la
situation. Dites-nous pourquoi vous êtes partie. Dites-nous ce qui s'est passé.
Racontez une histoire que vous avez à raconter par rapport aux faits. Ça va
clarifier les choses. Je pense que ce serait une bonne chose à faire.
M. Bossé (Olivier) : Vous
dites : Les fondamentaux ont changé. Est-ce que j'en comprends que ce
qu'on appelle, ce qu'on répète, le retour à la normale, vous ne croyez pas à
ça? Ça n'arrivera pas? La normale va...
Mme Anglade : Bien, la
normale, bien oui, c'est-à-dire, on va… la normale va être différente. C'est qu'on
ne peut pas penser qu'avec ce qui s'est passé, avec l'impact au niveau des
inégalités, avec la transformation de l'emploi, avec les chaînes
d'approvisionnement — on n'a qu'à penser aux États-Unis — qui
vont être différentes parce qu'on ne pourra pas être intégrés exactement de la
même manière… Tout ça est en train de se transformer.
Donc, on ne peut pas dire : Les
fondamentaux sont les mêmes, puis on va faire exactement ce qu'on aurait fait
en 2019 comme plan de match, puis le reprendre comme si la COVID avait été une
parenthèse. La COVID, ce n'est pas juste une parenthèse. C'est une parenthèse
qui amène des changements qui vont être permanents. Il faut intégrer ça, puis
réfléchir à la suite avec créativité, comme je disais, avec imagination, puis
se dire : Même si on n'a pas de boule de cristal, là, il y a des éléments
que l'on connaît déjà.
Mme Prince (Véronique) :
Mme Anglade, j'aimerais vous entendre sur la vente imminente de la
cimenterie McInnis à ce moment-ci. Est-ce que ça peut signifier des pertes
importantes pour le Québec?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
je n'ai pas tous les détails de... puis là je spéculerais, puis des pertes
importantes pour le Québec… Il y avait la Caisse de dépôt qui était impliquée,
le gouvernement qui était impliqué, notamment en prêts, qui devraient, par
ailleurs, être remboursés, dans toute cette transaction-là. Mais je n'ai pas
les détails de la transaction.
Mme Prince (Véronique) : Tout
à l'heure, Martin Ouellet, du Parti québécois, évoquait que le timing n'est peut-être
pas bon en pleine pandémie parce que justement on peut peut-être vendre à
rabais dans une situation comme celle-là.
Mme Anglade : Mais il est
évident que le timing est difficile. Puis, peu importe l'entreprise, là, le
timing est difficile aujourd'hui, puis tu peux prendre... Si tu vends aujourd'hui…
Est-ce que tu es mieux de vendre aujourd'hui ou de vendre dans un an? La
réalité aussi, par contre, c'est que, comme je disais tout à l'heure, on va
vivre avec ça pendant un certain temps encore. Maintenant, dans un an… C'est
difficile de dire : Maintenant, c'est un très mauvais timing versus une
période plus longue. Donc, moi, j'aimerais attendre de voir c'est quoi, les
résultats de cette transaction-là. Encore une fois, on avait des prêts qui
étaient... Le gouvernement avait des prêts auprès de McInnis.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce que l'acheteur doit donner des garanties au niveau des emplois, au
niveau justement de remboursement de prêts?
Mme Anglade : Bien, la
grosseur de l'usine, je ne sais pas si vous l'avez déjà vue physiquement, c'est
quand même assez significatif. La réponse, c'est oui. La réponse, c'est oui. Le
gouvernement avait été impliqué, la Caisse de dépôt également, alors oui.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais maintenant.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
Mme Anglade : Good morning.
Mme Senay (Cathy) : The fact that the Public Health of Montréal sent this document
to Québec, first of all, does
that tell you that they do have some documents somewhere, it can exist to have an advisory, written advisory,
what you cannot see at the National Assembly?
Mme Anglade : There is no doubt in my mind that there is information from the Santé publique that is not shared today.
This is an example, but there were other examples before. So there's no
question in my mind that this data exists. What's happening today is, because
we don't want to make those opinions public, you have people getting the
information and sharing the information in order to send the message. And that's
the reason why, at the very beginning, we were clear that we wanted to have the Public Health separate from the decisions from the
Government.
The element that I find
interesting in the document is that the Public Health is asking for a long-term
plan, for a vision, for a stability. And I think it echoes what we're just
saying. We cannot manage the situation just day by day, 14 days by 14 days. We
have to do that, there's no question. But we also have to have a perspective on
the longer term, and understanding that what's happening today… We'll have to
live with the virus, but also we'll have to live in a world where changes will
be permanent, will be long-term changes, and we have to adapt to that, and the
Government has to present a vision regarding that situation.
Mme Senay (Cathy) : Do you have… Because, like, there are… this color code, orange and
then red, and it shows, in the recommendations, that Montréal… The Public Health
in Montréal is basically forcing Québec, in a way, to think outside of the box,
outside of this code of colors, because people are suffering, and we have to
innovate with this code of colors. We cannot just apply it, and that's it.
Mme Anglade :
We have to be agile. I think what they're saying is we have to be agile and we
have to realize the situation, the context. And there's a big element associated
with that that is related to mental health. That's the element, mental health.
Yesterday, we had a motion that was voted against by the Government. The
Government decided to vote against this, which, I think, is a really bad idea. Mental
health is not just a priority. It should be a national priority because what
we're seeing today is only the tip of the iceberg of what we're going to be
seeing down the road. So we have to think that this is a fundamental issue. And,
maybe it's an intuition or a perspective, reading the article, is… they see it,
they see what's coming, and they're saying : You know, we have to make
changes now because there's changes that are coming and we have to adapt to
that. So that's why, I think, we're reading what we're reading today from Public
Health from Montréal.
Mme Fletcher (Raquel) : Last week, you said that the 28-day challenge was a failure.
Mme Anglade :
Which challenge?
Mme Fletcher (Raquel) : The 28-day challenge was a failure.
Mme Anglade :
Oh! OK.
Mme Fletcher (Raquel) : Would you also say that this color zone alert system is also a
failure because they seem to change…
Mme Anglade :
Well, first of all, let's go back to the original situation, where this color
program was not presented by the Government. It was issued on Twitter, and
that's how we found out about it. The way it was managed at the beginning was
definitely a failure. And now it probably has to be adapted and shared with the
population. So, right now, the expectation, it would be
for the Government to look at
all the recommendations that
they have, and to adjust, and be agile, based on the health care recommendations.
Mme Fletcher
(Raquel) : And make a longer or medium-term
plan, I guess?
Mme Anglade : You have to do two things. We have to manage the short term. Again,
there's no question about that.
But we also have to provide a vision. People are looking for stability. They're
looking for the ability to predict what's going to happen. I understand that we
can't predict everything. Uncertainty is everywhere. Look at what's going on
south of the border, uncertainty is everywhere. However, the responsibility of a government is to manage that uncertainty and to provide stability where they
can. And, right now, we're not getting this. So we're asking the Government to have this vision for the next
12 months, integrating the permanent changes, changes that are created by the
COVID.
Mme Fletcher
(Raquel) : On the transpartisan committee that
you wanted to be formed, the Government's response, at
least the way that I sort of interpret it, what that will be: We made this $100 million investment, we're addressing the issue, we're doing
something about…
Mme Anglade :
It's ridiculous. In a situation like the one we're facing today, investing $100
million, fine, but that's not the question. The day after they announced $100 million,
there was an article from psychologists, a coalition of all phycologists,
saying : OK, that's fine, but here are all the people that you forgot in
the plan because it's not comprehensive. This is exactly a problem that should
be completely transpartisan. We should have all the parties working together,
experts explaining the situation, people working hand in hand in order to find
a real solution. It's very hard to make health care… sorry, mental health a
national priority if you don't get everybody involved. So doing the plans in
your office, talking to some experts, writing down… not having the
transparency, I don't think it's going to create the momentum that we need to
create to support mental health.
Mme Senay (Cathy) : Just one clarification. The CAQ Government says all the time it is
a pragmatic government. The second wave of the COVID-19 is very hard, very
tricky, and it needs more planning, more getting into details and going to… those
details. Is this the right Government to go there?
Mme Anglade :
Pragmatic is not a bad thing, but you have to have a vision. And, when they say
they're pragmatic, I'd like to understand how pragmatic they really are when
the second wave was not even… They didn't even see it coming the way they should've. So, first of all, I challenge they were
pragmatic, although I think it's a good thing, but I think vision is critical.
I think the ability to see that we have permanent changes that are happening to
our society, and bringing forward a plan to support that is going to be
critical, and I have yet to see something from the Government showing that. Thank you.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 9 h 7)