(Treize heures trois minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre
du Québec, François Legault, du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian
Dubé, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda. Sans
plus tarder, je vous cède la parole, M. le premier ministre.
M. Legault : Oui, merci
beaucoup. Évidemment, quand on regarde la situation de la pandémie un peu
partout dans le monde, ça peut être angoissant. On peut se demander : est-ce
que ce qui arrive en Europe, aux États-Unis, c'est ce qui nous attend, dans les
prochaines semaines, au Québec? Donc, je comprends que la situation, là, pour
bien du monde, est un peu angoissante.
Quand on regarde aux États-Unis, c'est un
peu exponentiel. Les États qui sont proches de nous autres puis qui ont des
grandes villes, bien, on voit : Massachusetts, qui inclut Boston, hier,
2 600 nouveaux cas, puis c'est un État qui est plus petit que le Québec;
le Michigan, qui est à peine plus gros que le Québec, avec Détroit, 6 600
nouveaux cas hier; Illinois, qui inclut Chicago, 12 600 cas hier.
Puis, quand on regarde la situation dans
les hospitalisations, c'est un peu la même chose, là, c'est exponentiel. Si
vous prenez, par exemple, le Michigan, en trois semaines, le nombre de
personnes hospitalisées pour la COVID a triplé en trois semaines. Et, aux
États-Unis, quand on regarde l'ensemble du portrait, là, évidemment, il y a des
États que ça va mieux puis des États que ça va plus mal, mais, en moyenne, aux
États-Unis, toutes proportions gardées, il y a deux fois plus
d'hospitalisations qu'au Québec.
Ça fait qu'évidemment la question que je
discute avec le ministre de la Santé, c'est : Serait-on capable, demain
matin, d'absorber, là, deux fois plus de patients COVID? Ce serait difficile
puis ça mènerait à reporter certaines chirurgies.
Quand on regarde du côté de l'Europe, en
particulier en France, c'est encore plus dramatique, là. Hier, en France, il y
avait 32 000 personnes hospitalisées. 32 000 personnes hospitalisées,
c'est comme si nous autres, on en avait 4 000 au lieu de 500. C'est sept
fois plus que nous autres. C'est clair, là, que le Québec ne pourrait pas, avec
son réseau de la santé, supporter sept fois plus de personnes, sept fois plus
de patients COVID dans ses hôpitaux.
Bon, on a souvent parlé du mystère de
l'Ontario. Par contre, on a vu hier le maire de Toronto annoncer la fermeture
des restaurants et des gyms pour les 28 prochains jours.
Donc, voilà que la situation est
inquiétante, est angoissante. Par contre, si on se compare avec les États-Unis
puis l'Europe, ça va mieux au Québec. Donc, pour ça, je veux tout de suite
remercier les Québécois. C'est parce que les Québécois ont fait plus attention
que les gens, entre autres, à Boston, à Détroit, à Chicago, à Paris. Donc,
bravo aux Québécois.
Mais, en même temps, il n'y a rien de
garanti pour la semaine prochaine, pour dans deux semaines, parce que c'est le
même virus qui se promène partout. Puis à chaque jour, moi, je me dis :
Une chance qu'on a pris des mesures, puis qu'est-ce qu'on pourrait faire pour
être encore plus prudents? Parce que je pense que, comme premier ministre du Québec,
j'ai le devoir de protéger la population, donc de sauver des vies, de sauver
notre réseau de la santé. Mais je ne vous cacherai pas, là, on a été
transparents depuis le mois de mars, que les prochaines semaines vont être
«tough» pour les Québécois.
On voit aussi que la situation se
détériore, entre autres, dans nos écoles. On a maintenant
1 174 classes qui sont fermées. Mais, quand on regarde la tendance,
depuis deux jours, on a fermé 324 classes de plus. En deux jours. Donc, il
y a une situation, là, qui est inquiétante.
Mais, en même temps, je veux être bien
clair, là, puis apporter une précision concernant la ventilation. Bon, d'abord,
nous, depuis le début, on a toujours suivi les recommandations du Dr Arruda
puis de la Santé publique. Il n'y a pas, en tout cas selon la Santé publique,
d'indication que ces cas-là... en tout cas, la majorité de ces cas-là, qu'ils
seraient reliés à des problèmes de ventilation.
Donc, pour l'instant, la recommandation
qu'on avait eue il y a quelques mois et puis qu'on continue d'avoir, de la
Santé publique, c'est de s'assurer de bien faire l'entretien des systèmes de
ventilation dans les écoles. Donc, pour être bien clair, là, la Santé publique
ne nous a pas dit : Ça prend une évaluation de la qualité de l'air dans
chaque classe ou ça prend un purificateur dans chaque école, là. On n'a pas eu
ces recommandations-là. Par contre, le ministre de la Santé a demandé au Dr
Arruda de réévaluer la situation avec des experts de l'extérieur. Mais pour
l'instant il n'y a pas de modification de la part de la Santé publique par
rapport aux recommandations qu'on a eues depuis l'été passé.
Par contre, au-delà de la qualité de l'air
puis de la ventilation dans les écoles, je viens de le dire, 324 classes
de plus de fermées en deux jours, c'est inquiétant. Donc, c'est pour ça, ce que
vous avez vu dans un média aujourd'hui, j'ai demandé qu'on regarde la
possibilité de fermer les écoles pour une période bien définie, là, pas de
façon prolongée, mais pour une période bien définie.
C'est sûr que, je veux être très candide
et puis transparent avec vous, j'aurais préféré que la discussion soit terminée
puis qu'on ait une conclusion avant que ça sorte dans un média. Mais malheureusement
il y a eu une fuite non souhaitée dans un média aujourd'hui. Mais je garde la
même position, c'est-à-dire, les derniers endroits qu'on veut fermer, ce sont
les écoles parce qu'on a des enfants qui ont déjà manqué plusieurs semaines
d'école au printemps. Évidemment, on va avoir, dans les prochains jours, des
discussions avec les syndicats pour voir s'il y aurait une possibilité de
prolonger les cours au mois de juin, peut-être même juillet, si on fermait les
écoles pour une certaine période, là. Mais, pour moi, ça reste la dernière
solution. Mais actuellement, quand on regarde la situation, bien, il ne faut
pas exclure aucune solution.
Ça fait que c'est pour ça qu'on regarde ça
avec la Santé publique. Il n'y a pas de décision de prise, là. Puis, bon,
malheureusement, c'est dans les médias. Puis, je vous confirme, c'est vrai qu'on
est en train de regarder cette possibilité-là. Ça ne veut pas dire qu'on va le
faire puis on n'a pas décidé exactement pour quelle période on voudrait le
faire.
Donc, je conclus en vous disant : On
a une deuxième vague, là, mondiale qui est très, très forte et puis on a une
deuxième bataille à livrer. Puis là on est comme dans la période critique. Les
prochaines semaines vont être critiques. Donc, j'ai besoin de l'appui de tous
les Québécois. Je compte sur vous puis je vous remercie à l'avance.
Good afternoon, everyone.
We see that the second wave is very strong elsewhere in the world. Right now,
it's much less strong here than in the United States and Europe and that's
because of all your efforts. So I would like to thank all Quebeckers for this.
But we have to be very careful. It's the same virus, and we see that our
numbers are starting to increase. We need to protect
our health system and we need to do that in order to be able to treat everyone
and to save lives.
So, the next few weeks
will be difficult. We've been forced to close some school classes in the recent
days. Public Health authorities tell us that there's no indication that the
transmission is linked to a ventilation problem. We're following their advices
on this, but we've asked them to reassess their position with other experts.
That being said, schools
are a place of transmission. It is why we're evaluating the possibility of
closing the schools for a limited period of time. And, as I've said before,
that's our last solution. Children have already lost many days of school, last
spring, but we have to consider all our options to break the wave. So, with
this second wave, we have a second battle against the virus, and I am counting
on you all. Thank you.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons amorcer la période des questions avec Valérie Gamache, de Radio-Canada.
Mme Gamache (Valérie) : Je
veux juste bien comprendre. Quand vous dites, pour ce qui est des écoles, de
fermer un moment, est-ce que vous parlez du temps des fêtes à ce moment-ci? Est-ce
que ce serait de prolonger... Est-ce que vous confirmez que c'est à ce
moment-là que vous voudriez fermer les écoles?
M. Legault
: Oui. Mais,
en même temps, bon, est-ce qu'on devance, est-ce qu'on allonge vers la fin? Là,
on doit briser la vague. Évidemment, on va suivre ce qui se passe dans les
données, au cours des prochains jours, mais, par exemple, fermer les écoles
pour un mois, incluant le temps des fêtes, peut-être un petit peu plus, un
petit peu moins, c'est ce qu'on regarde actuellement. Puis on sait que les deux
endroits où il y a le plus d'éclosions, c'est les entreprises puis c'est les
écoles.
Donc, bon, on regarde toutes sortes de possibilités
actuellement. Il n'y a rien de décidé. C'est pour ça que je vous avoue que
j'étais un petit peu en maudit, ce matin, de voir ça dans les médias. Mais ça
fait partie des scénarios qu'on regarde. On est à 1 300 cas, les hospitalisations
augmentent, les décès augmentent. On regarde ce qui se passe ailleurs, je pense
que ça serait irresponsable qu'on ne regarde pas toutes sortes de scénarios.
Mais je préfèrerais vous dire ce qu'on va faire quand on va avoir décidé de ce
qu'on va faire.
Mme Gamache (Valérie) : Mais
avec, justement, 1 300 cas, avec le fait que ça augmente, est-ce que
ce n'est pas... Puis vous en avez parlé souvent, qu'à Noël vous aimeriez peut-être
ça, là, donner un break aux familles. Est-ce qu'à ce moment-ci ce n'est pas
risqué de donner cette espèce d'allègement là, si jamais c'était encore dans
vos cartons, à Noël?
M. Legault : Oui. Bien, ça
dépend. Quand je regarde, là, puis je suis ça, là, au jour le jour, la plupart
des États, là, même les États qui sont très affectés aux États-Unis, ils
permettent un petit peu de visites à la maison. Donc, est-ce qu'à partir du 23
novembre ou pour le temps des fêtes, comme je le disais la semaine passée, on
pourrait permettre à une personne, mettons un étudiant, une étudiante qui
habite chez ses parents, de voir un, deux amis? Ça fait partie des choses qu'on
regarde. Mais ce qu'il faut éviter, c'est les rassemblements. Et puis, bien, ça
vient confirmer… L'étude de Stanford, là, vient le confirmer, les restaurants,
les gyms, ça a été prouvé, démontré que c'est des lieux de rassemblement qui
ont créé des grosses éclosions. Donc, ça, on ne regarde pas pour les réouvrir.
Le Modérateur
: Fanny
Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Oui, bonjour. M. Legault, vous avez dit, en parlant des écoles, que, dans
la majorité des cas, vous n'avez pas l'indication que ce serait lié à un
problème de ventilation, la majorité des cas. Est-ce que vous avez des cas où
le problème en cause est la ventilation?
M. Arruda (Horacio)
:
...que l'OMS le dit, là, on reconnaît qu'il peut y avoir certaines situations
où il y a de la transmission, mais c'est très rare. C'est véritablement les
autres mesures... c'est des grosses gouttelettes, c'est à courte distance… puis
il faut porter le masque puis laver les mains. Mais on n'a pas de
documentation, nécessairement, actuellement, là, de situation particulière dans
une école au Québec où il y a eu transmission par manque de ventilation. On a
toujours eu des situations où on pense que la transmission s'est faite dans le
contexte de contact entre les personnes. C'est ce que je peux répondre
actuellement.
Mme Lévesque (Fanny) : Très
bien. Et toujours sur la ventilation, hier, M. Dubé, vous avez dit que le
plan concernant la ventilation aurait dû être fait cet été. Vous avez admis ça.
M. Legault, est-ce que vous partagez l'opinion de votre ministre de la
Santé là-dessus?
M. Legault : Je vais laisser
mon ministre préciser sa pensée.
Mme Lévesque (Fanny) : O.K.,
très bien. Mais ensuite est-ce que vous... vous nous direz si vous partagez son
opinion.
M. Dubé : Alors, pour être
clair, là, je pense qu'il faut écouter l'ensemble de l'entrevue que j'ai donnée
et non seulement une phrase, là, parce que je pense que c'est très clair, ce
que j'ai dit, puis je vais le répéter clairement aujourd'hui. Ce que j'ai dit,
c'est que, dans un contexte où les changements ont été importants, dans les
derniers mois, par rapport aux différentes expertises qui sont sorties, et
notamment avec l'OMS qui a pris une position différente au cours des dernières
semaines, là, pas des derniers mois, par rapport à la contamination aérienne,
alors, si, aujourd'hui...
Et j'ai mis plusieurs «si» dans ma phrase
lors de l'entrevue hier. J'ai dit : C'est très facile de dire aujourd'hui
que, si la contamination aérienne s'avère un élément déterminant, comme un des
éléments déterminants, bien, effectivement, on aurait dû faire des choses,
mais, encore aujourd'hui, ce n'est pas le cas. On n'a pas été prouver... ça n'a
pas été prouvé. Et c'est pour ça que le premier ministre a dit tout à l'heure :
Assurons-nous — puis c'est ça que j'ai demandé à la Santé
publique de dire — à la lumière des nouvelles informations qu'on
a de l'OMS, est-ce que c'est nécessaire de refaire... de mettre à jour
l'opinion pour s'assurer que, si la contamination aérienne est un facteur
déterminant, on va poser des gestes? C'est le premier point.
Le deuxième point, pour être très clair,
c'est que ça ne nous a pas empêchés, notamment en éducation comme dans la
santé, depuis le mois de mai, de faire... puis ça faisait partie de notre plan
de la deuxième vague aussi, de demander à nos gestionnaires, autant en
éducation qu'en santé, de faire le ménage des filtres, de s'assurer que les
systèmes...
Alors, je veux juste vous dire que la
réponse que j'ai donnée hier, elle est la même que je vous donne aujourd'hui.
Il y a eu beaucoup de changements au niveau des experts. On va continuer à se
fier aux experts, puis en ce moment c'est pour ça qu'on a demandé une mise à
jour.
Le Modérateur
: Claudie
Côté, TVA.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Bonjour à vous trois. Je reviens sur la possibilité d'allonger les vacances de
Noël pour les élèves, pour ceux qui vont à l'école. Je comprends que votre idée
n'est pas faite encore, là, mais en ce moment, il y a probablement beaucoup de
parents qui sont très inquiets de la décision qui va être prise, parce qu'ils
doivent planifier, doivent savoir s'ils doivent prendre des vacances, s'ils
doivent être en télétravail. Donc, est-ce que vous pouvez les rassurer? Et
votre décision, elle va être prise quand?
M. Legault : Bien, écoutez,
là, on a vu, depuis quelques jours, le nombre de cas est passé de 1 000 à
1 300. On a vu ce qui se passe aux États-Unis, ce qui se passe en France.
Ça change à chaque jour. On pensait encore il y a quelques semaines qu'on serait
capables de casser la vague avec les mesures qu'on avait. Là, il semble... en
tout cas, on n'a pas réussi à la diminuer, ça, c'est certain. Donc, on va
continuer d'avoir des discussions puis on va essayer, évidemment, de prévenir
les parents le plus longtemps à l'avance si c'est la décision qu'on prend.
C'est pour ça que j'aurais préféré que ça ne sorte pas dans les médias, mais,
bon.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
...une question pour nos collègues au Saguenay, là, parce que la situation
n'est vraiment pas drôle en ce moment au Saguenay. Il y a des records de cas,
et le CIUSSS a décidé de réduire l'accès aux tests, là, il y a un problème avec
les tests de dépistage, il faut y aller avec rendez-vous, ça prend
15 minutes, puis il n'y a plus de rendez-vous disponible, les gens ne
peuvent pas aller se faire tester. Pourquoi cette décision-là a été prise?
Est-ce qu'on va ajouter une clinique de dépistage? Qu'est-ce qu'on fait au
Saguenay, là?
M. Dubé : Moi aussi, j'ai pris
connaissance de ça, parce que, quand j'étais au Saguenay lundi, j'ai discuté, justement :
Est-ce que les gens avaient besoin d'aide? J'ai parlé avec la P.D.G. là-bas
pour s'assurer qu'on avait... autant au niveau du dépistage que du traçage,
qu'on allait leur donner du support, ce qu'on a déjà envoyé. Alors, je suis un
peu surpris de ça.
Mais par contre ce que je vais faire, je
vais continuer de vérifier parce qu'on a donné à la direction, à la
responsable, la P.D.G., là-bas... de lui donner le maximum de personnes. On a déjà
envoyé des gens, je le répète, là, en traçage puis en dépistage, qui viennent
de Chaudière-Appalaches parce que justement la situation est meilleure depuis quelques
semaines. Alors, je vais juste m'assurer que les gens ont accès à tout le
dépistage nécessaire.
Alors, je vais le faire dans les
prochaines heures parce que je n'avais pas cette information-là, moi, qu'on
faisait une restriction du dépistage. Ça me surprend un peu. Puis je vais
m'assurer que le personnel est là parce qu'on l'a offert, puis on nous a dit
que, pour le moment, il n'y avait pas d'enjeu. Alors, je veux juste comparer
les notes que vous avez et les miennes.
Le Modérateur
:
Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour. Pourquoi vous n'envisagez pas une
solution avec des demi-classes où on alterne le présentiel, comme on dit, et
des classes en virtuel? Est-ce que ça, c'est une option qui est encore
possible?
M. Legault
: Bien, écoutez,
d'abord, on n'a pas de grand surplus d'enseignants, comme vous le savez, là.
Donc, si on divise les classes en deux puis qu'il y en a une partie qui est
faite à la maison puis une partie qui est faite en classe, il nous manquerait
d'enseignants pour être capables de faire ça. Je pense que, rendus à la fin du
secondaire, les jeunes peuvent être un peu plus autonomes puis étudier par
eux-mêmes, là, mais je pense que, pour les plus jeunes, ce serait difficile.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Puis mon autre question, je la lance un peu à
la blague, mais en même temps je suis certaine qu'il y a des parents qui se
posent la question. Si c'est bel et bien envisagé de faire des partys de Noël
avec deux foyers différents, comment les parents vont faire pour choisir? Vous,
M. Arruda, vous avez trois enfants, par exemple. Lequel des trois vous allez
choisir pour fêter Noël?
M. Legault
: Le choix
de Sophie?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. J'espère ne jamais en arriver à ça. Mais essentiellement il faut voir
qu'on n'a pas terminé nos discussions. On est en train de regarder tous les
scénarios, voir les situations, quel effet a, par exemple, dans une famille de
cinq ou six personnes… Ça fait que je pense qu'actuellement, là, il serait trop
tôt pour vous dire, vous donner l'information précise parce que les discussions
ne sont pas terminées.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : C'est bel et bien une option, les deux foyers?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien oui, mais là encore faut-il définir qu'est-ce que sont les foyers puis qu'est-ce
que sont le nombre de personnes, est-ce qu'on va diviser... parce que ce qui
est très important, là, je pense, le premier ministre l'a dit, c'est les
rassemblements puis c'est l'incapacité de retracer, là, les grandes... Tu sais,
vous avez un rassemblement avec des gens qui viennent de partout au Québec, là.
Alors là, on va essayer d'arriver à trouver ce qu'on appelle un Noël familial,
adapté, puis en santé, puis qui va nous permettre de rester en santé. Un Noël
familial, adapté puis en santé. Puis là on est en train de peaufiner parce que
le diable est toujours dans les détails.
Le Modérateur
:
Geneviève Lajoie, Le Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour, messieurs. Je reviens sur la question de ma collègue, tout à l'heure,
M. Legault. Vous n'avez pas répondu, mais ce n'est pas simple. Qu'est-ce
qu'on fait avec des enfants de six ans, huit ans? Peut-être certainement une
semaine, si on compte le mois, là, dont vous parlez, donc les enfants
finiraient une semaine avant, recommenceraient une semaine plus tard. On fait
quoi avec des enfants de six ans, huit ans? Si on est infirmière, il faut s'en
aller travailler. Qu'est-ce qu'on fait? Bien, on les confie à nos
grands-parents, hein, c'est le réflexe de tout parent. Est-ce que c'est
vraiment une bonne chose?
M. Legault : Vous étiez là au
printemps, on a eu le même dilemme à l'époque. On a, comme, gardé les garderies
ouvertes en particulier pour le personnel du réseau de la santé. Donc,
effectivement, là, on est très conscients que, si on a une période plus longue
où on ferme les écoles, ça a un impact sur les parents, très, très conscients
de ça, puis ça a un impact indirect sur les entreprises. On n'est pas encore
rendus à faire une proposition, là, mais c'est certain que, si on fait
proposition qui va dans ce sens-là, bien, effectivement, on va essayer de
trouver les meilleurs moyens pour limiter les inconvénients pour les parents.
Mme Lajoie (Geneviève) : Je
vous pose la question à tous les deux, M. Legault, M. Arruda, au
sujet des services de communications qui ont été payés au Dr Arruda. Je
voulais savoir : Est-ce que les Québécois, dans une crise comme on la vit à
l'heure actuelle, est-ce qu'ils ne veulent pas davantage un directeur national
de santé publique, un expert en santé publique, un médecin de santé publique
qui n'a pas la langue de bois, qui dit, donc, les vraies affaires, la plupart
du temps, qu'un directeur de santé national façonné par un spécialiste des
communications?
M. Arruda (Horacio)
:
Vous me permettez de répondre?
M. Legault : Bien oui.
M. Arruda (Horacio)
:
Il faut comprendre qu'en pandémie les communications, c'est un élément hyperimportant.
Quand je m'adresse ici, c'est important que les gens comprennent ce que je dis.
Je veux dire, c'est à ma demande, pour avoir du feed-back sur comment je
communique les choses, que le ministère de la Santé, qui habituellement, aussi,
quand on n'est pas en situation de crise, nous coache par rapport à la question
de comment communiquer le message... Ce n'est pas une communication de
fonctionnaire ou de langue de bois, là, je suis tout simplement... Mais c'est
m'assurer que je donne une bonne prestation en termes de communications, comme
directeur national de santé publique, comme des directeurs de santé publique,
par rapport à ça. Et d'avoir un regard externe sur ce que je fais actuellement
m'aide à mieux communiquer.
Mme Lajoie (Geneviève) : Merci.
Le Modérateur
: Merci.
Je vais relayer une question qui a été transmise par texto par Caroline Plante
de LaPresse canadienne sur le même sujet. M. le premier
ministre, que dites-vous aujourd'hui aux contribuables qui devront payer 20 000 $
par mois pour un coach de communication pour le Dr Arruda?
M. Legault : Bien,
écoutez, moi, j'ai un coach de communication. Le ministre de la Santé a un
coach de communication. Dr Arruda est très présent avec les médias. Ça ne
veut pas dire, parce qu'on a un coach de communication… puis, je pense, vous me
connaissez assez pour savoir que ça ne veut pas dire nécessairement qu'on va
commencer à avoir la langue de bois. Mais c'est une question de bien
vulgariser, bien communiquer les informations qu'on a au public. Donc, c'est
tout à fait normal que les personnes qui ont à communiquer avec les
journalistes puis avec la population aient des coachs de communication.
Le Modérateur
: Est-ce
le gouvernement ou la Santé publique qui a requis les services du coach et
qu'est-ce que cela dit sur l'indépendance du directeur national de santé
publique?
M. Arruda (Horacio)
:
C'est le ministère de la Santé, à ma demande, qui... Parce que je voulais avoir
du feed-back et que l'équipe ministérielle étant hypersurchargée dans d'autres
dossiers de la pandémie, j'ai demandé à être supporté de ce côté-là. Ça n'a
rien à voir avec... c'est à ma direction des communications au ministère de la
Santé.
M. Bergeron (Patrice) : Puis
vous n'y voyez pas une atteinte à votre indépendance?
M. Arruda (Horacio)
:
Absolument pas. Comme je vous l'ai dit, on a beau avoir fait des
communications, il y a toujours moyen de s'améliorer, hein? Il faut aussi
anticiper quelles sont les préoccupations que les gens peuvent avoir. Et,
d'avoir un regard externe, c'est aidant pour moi, dans ma fonction
professionnelle, qui doit comprendre des communications à la population.
Le Modérateur
: Très
bien. Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
Bonjour. M. Legault, vous avez parlé d'allonger la période de fermeture,
peut-être, des écoles pendant le temps des fêtes, que les principales éclosions
venaient des écoles et des entreprises, de l'impact de la fermeture des écoles
sur les parents qui travaillent en entreprise. Est-ce qu'on peut penser que
fermer les entreprises pendant la même période, ça fait aussi partie des
scénarios?
M. Legault : Écoutez,
justement, un coach de communication suggérerait de ne pas répondre à cette
question hypothétique, hein, parce qu'on ne peut pas réfléchir à haute voix. On
regarde différents scénarios, puis, quand on a pris des décisions, le coach
nous dit : C'est à ce moment-là qu'on doit communiquer. Donc, si j'écoute
bien mon coach, malheureusement, je ne répondrai pas à votre question.
M. Bossé (Olivier) :
Donc, votre coach va être content. Je vous amène un petit peu ailleurs. Vous
avez… On comprend que rouvrir les salles à manger de restaurants, ce n'est pas
pour tout de suite, et tout ce qui est sujet à rassemblements. Ce matin, on
avait, entre autres, le représentant de l'association des restaurants de Québec
ou du Québec qui disait : Le plan d'aide pour les restaurants, c'est trop
lourd. Il dit même aux restaurateurs : Bâdrez-vous pas avec ça, c'est trop
compliqué pour l'argent que vous pouvez toucher. Est-ce qu'il y a un problème
avec ce plan d'aide là?
M. Legault
: Bon,
d'abord, quand on demande de l'aide du gouvernement, c'est normal que le
gouvernement demande des preuves, le loyer qui est payé puis, bon, des
factures. Je comprends que ce n'est pas nécessairement des gros montants, le
loyer d'un restaurant, mais c'est important de demander des factures.
Évidemment, aussi, on a souhaité que, pour les plus petits commerces, ça soit
décentralisé dans les MRC. Bon, ça suppose quoi? Ça suppose que les réponses
puis les façons de traiter les demandes peuvent être un peu différentes d'une
MRC à l'autre. Mais c'est le prix à payer de la décentralisation.
Puis moi, ce que j'aime, dans cette
décentralisation, c'est que les gens les connaissent les restaurants et
connaissent les commerces qui ont besoin vraiment d'aide. Donc, moi, j'aime
bien cette approche-là décentralisée. Mais, bon, il y a des gens, pour toutes
sortes de raisons, quand on leur demande : Quels étaient vos revenus dans
la dernière année, qui n'ont pas toutes les informations. Bon, c'est normal,
dans une petite entreprise. Mais, quand on demande de l'aide, je pense qu'on
doit être capable de fournir un minimum d'information sur son commerce.
Le Modérateur
:
Question transmise par François Carabin, Métro. Après l'INSPQ, voilà que
l'OMS vous recommande de réduire les classes, dans les écoles, de moitié.
Pourquoi ignorez-vous ces recommandations?
M. Legault
: Bien,
c'est que c'est un peu théorique. Si, demain matin, on divise les classes en
deux, ça prend deux fois plus de classes puis ça prend deux fois plus
d'enseignants. Puis l'OMS ne nous a pas dit où on trouvait les classes puis où
on trouvait les enseignants pour mettre en place cette suggestion.
Le Modérateur
: Dans
les sept derniers jours, la Montérégie a enregistré 1 045 cas de
COVID-19, Lanaudière, 965, et le Saguenay—Lac-Saint-Jean, 722. Est-ce que ces
régions empêchent les régions adjacentes de Montréal et de la
Capitale-Nationale de revenir en zone orange?
M. Dubé : Oui. Bien, en fait,
on a souvent dit, puis on va le répéter, qu'on peut regarder Montréal comme une
île, mais on a aussi regardé Montréal comme la CMM. Alors, c'est évident que,
lorsqu'on voit les décisions qu'on a prises, on a vu qu'il était la meilleure
décision de prendre ce qu'on appelle le Grand Montréal, où il y a une grande
partie de la CMM, pour prendre nos décisions lorsqu'on a décidé de faire
certaines mesures. Je pense qu'on va continuer d'obtenir l'opinion de la Santé
publique par rapport à ça. Mais je ne vois pas pourquoi ça changerait, à moins
d'opinion contraire de la Santé publique, parce que les déplacements de l'île
de Montréal sur la Rive-Sud ou sur la Rive-Nord pourraient avoir beaucoup
d'impacts si on avait des zones d'alerte différentes. Alors, ça a été notre
principe depuis le début puis on va continuer de le regarder comme ça pour être
certains qu'on a la bonne opinion de la Santé publique.
M. Legault : Pour être bien
clair, là, je regarde le nombre de nouveaux cas confirmés et le nombre de cas
actifs, puis, si on enlevait Lanaudière et Montérégie, on garderait la grande
région de Montréal dans le rouge.
Le Modérateur
: O.K.
Une question envoyée par Louis Tremblay, du journal Le Quotidien. Alors,
une question adressée à Christian Dubé. M. le ministre, lors de votre passage
au Saguenay en début de semaine, les syndicats d'infirmières et de préposés aux
bénéficiaires réclamaient la mise en place de mesures incitatives du
gouvernement pour obtenir du renfort en personnel des CISSS et des CIUSSS où la
situation le permet. Depuis, jour après jour, le CIUSSS doit retirer des
dizaines d'employés contaminés ou en contact avec des personnes infectées. Le
problème s'amplifie. Est-ce que le ministère a l'intention de venir en aide au
CIUSSS du Saguenay—Lac-Saint-Jean?
M. Dubé : Bien, écoutez, je
vous répondrais très rapidement qu'on a déjà commencé à aider, et c'est pour ça
que j'ai mentionné, et je vais le répéter, tout à l'heure, que, lors de ma
rencontre avec la P.D.G., qui est responsable, on lui a dit qu'on lui donnerait
toute l'aide nécessaire qui viendrait de l'extérieur, notamment de Québec ou de
Chaudière-Appalaches. On a eu ces discussions-là. On les aide du côté non
seulement hospitalier, mais du côté des milieux de vie. Puis, en plus, on a
demandé aux élus locaux de pouvoir travailler avec la communauté pour être
capables d'aller chercher des bénévoles qui se sont directement offerts de
pouvoir aider, notamment dans les CHSLD, au besoin. Alors, on a, je le répète…
J'ai demandé à la P.D.G. Elle nous a dit que, pour le moment, elle avait la
situation sous contrôle et que, si elle avait besoin d'aide additionnelle, on
pourrait l'aider avec des régions avoisinantes comme la Capitale-Nationale et
Chaudière-Appalaches.
Le Modérateur
: Nous
allons maintenant passer aux questions en anglais. Plusieurs questions ont été
posées par correspondance cet après-midi. Alors, CBC.
Journaliste
: Well, I want to talk to you about the municipalities of
Saint-Sauveur and Sainte-Adèle that have asked some roadblocks to be installed
in the region to literally block the circulation between Montréal and the Laurentians. Is it something
that you could put in place?
M. Legault : That's not something that we're looking and we think it's not
necessary at this point.
Journaliste
:
Et pouvez-vous la répondre en français, concernant Saint-Sauveur et
Sainte-Adèle, s'il vous plaît?
M. Legault : Oui. On pense que
la situation ne nécessite pas de mettre des barrages. Rappelons-nous, on avait
mis des barrages au printemps parce qu'il y avait des zones qui étaient très
différentes les unes des autres. On avait aussi, à l'époque, fermé les entreprises
puis les écoles. Actuellement, les entreprises sont ouvertes. Ce serait
difficile, avec les entreprises ouvertes, là, de mettre ce genre de mesure.
Mme Gamache (Valérie) : And talking about the school break that you're thinking about,
there's Concordia University and le collège de Montréal that have already extended their Christmas break. Is this something
you would recommend to other universities, CEGEPs and schools?
M. Legault : Right now, most of those universities and colleges, they give their
courses with Teams or videoconference. So I don't think it's changing much to
change the duration or the timing of the vacation.
Mme Gamache (Valérie) : It's to give their people a break, I mean teachers and people who
work at the university.
M. Legault : I'm not sure I understand.
Mme Gamache (Valérie) : It's to give their people...
M. Legault : A break?
Mme Gamache (Valérie) : Yes, a break, people who work there.
M. Legault : Yes. They'll have a break for Christmas.
Le Modérateur
:
Des questions de The Gazette. Mr. Legault, LaPresse
reported this morning you're considering extending the Christmas break in
schools. You had spoken against the idea last month. What has changed since
then?
M. Legault :
Nothing, except that right now the number of cases is increasing, and the situation
is very worrying in the United States and Europe. So, for me, it's still the
last solution, but right now we've seen a very important increase also in
classrooms that we had to close. So we're looking at this possibility, but
there's no decision taken.
Le Modérateur
:
«Justement», Mr. Dubé, all of the indicators seem to be going in the wrong
direction, and we are seeing increases in cases not just in the regions, but
also in Montréal. How bad are things right now?
M. Dubé :
Well, I think we clearly are worried about the situation elsewhere, and the
increase that we've seen is probably not at the same level in Montréal than we
have in Saguenay—Lac-Saint-Jean and Lanaudière. But if we look at it as a
trend, this is our decision always to be ahead of the wave, and I think we've
done that since the beginning. So, when we see the numbers going the wrong
direction, whatever that number is, if we see the trend going the wrong way, we
have to act. And that's what we have done in putting some areas like
Lac-Saint-Jean very quickly under the red alert.
What we see, and the
Premier has said it many times, what we see outside of Québec, in Europe or in
the United States, is preventing us... to make sure that we look what's
happening and make sure we make the call at the right time. And that's what we
do right now.
Le Modérateur
:
Une question de CTV.
Journaliste
:
...that we will be able to be together with our family for Christmas?
M. Legault
:
Of course, it's too soon to answer the question. We would like that families be
able to be together during Christmas time, but… And we'll make efforts. And
we're discussing also about measures that we can put in place in order to
minimize the potential impacts of these meetings. We may have to have a maximum
of people in these parties. But again, it's too soon. So, as soon as we'll have
taken a decision, we'll tell you.
Journaliste
:
And you said that Public Health didn't make any link between ventilation in
class and the propagation. But do you have any plan to ventilate classrooms,
considering… I mean, aerosol is something we know that spreads the virus.
M. Arruda (Horacio)
:
What we do is that… We understand that it could happen not very frequently, but
it's what CDC, WHO are telling actually. In fact, what we have been doing since
months it's to say that it's good to ventilate, not only because of COVID-19,
just because that it is. My Minister asked me to look back at new data, working
with engineers, to look if there is something that could be helping. But I
would want to focus things, which is very important, you know?
And you were asking if we
are able to be together at Christmas time. What is important, and I'm sure,
actually, there is… people are not respecting all the things that we said, the
two meters, the mask and hygiene. And it's those things that are going to make
an... in a new way, to have a Christmas which will be familial, adapted and in
health. And it's what we are looking, how to do it.
And we do prefer to make
a reflection and let that happen, than let it go, and everybody is going to do
that, I would say, underground and with big parties, which will be a risk.
Because, now, the virus is here, and I don't want to be in a nightmare like, I
would say, in United States this Christmastime.
Le Modérateur
:
Une question de Kevin Dougherty, de iPolitics. The federal Government has agreements with companies to
buy COVID-19 vaccines. Does Québec have similar agreements? And will the
federal Government provide
vaccines to Québec?
M. Dubé : It's very clear that the agreement that the federal has with the
large companies, the Pfizers of this world, Medicago in Québec, seven big providers… but the
agreement is between the province, between Québec, and the federal, and we have our share of all those agreements that
will be made. So the agreement is between Québec and the federal, and the federal negotiates for all Canada with the pharmaceutical companies.
M. Legault : …that I have a conference call with Justin Trudeau tonight, and
with other Premiers of the other provinces, and it's one of the questions I want to raise.
Le Modérateur
:
En français là-dessus, je pense, ça peut intéresser nos collègues francophones.
M. Legault : Oui. Donc, bien,
cet après-midi, j'ai une rencontre du Conseil de la fédération, que je préside maintenant,
avec les premiers ministres des autres provinces, et, ce soir, nous avons un
appel conférence avec le premier ministre du Canada. On a une liste de sujets
qu'on veut discuter avec le premier ministre du Canada. Évidemment, toute la question
de l'augmentation des transferts en santé parce qu'on doit embaucher de plus en
plus de gens actuellement dans le réseau de la santé, donc ça prend du financement
récurrent, qu'on n'a pas eu jusqu'à présent, du fédéral, qui a surtout fait des
annonces de montants non récurrents.
Concernant le vaccin de Pfizer et les
autres potentiels vaccins, il y a déjà eu des discussions entre les ministres
de la Santé des provinces et du fédéral, mais on veut en savoir un peu plus sur
la façon que ça va être déployé dans les provinces. Puis on veut, bien sûr,
garder toute la marge de manoeuvre pour les façons dont ça va être déployé dans
chacune des provinces, c'est-à-dire que chaque province soit responsable de la
distribution des vaccins.
Le Modérateur
: Puisque
le temps le permet, on va accepter d'autres questions en rafale, maximum cinq
minutes. Geneviève Lajoie.
Mme Lajoie (Geneviève) : Je
voudrais savoir, outre le scénario du congé un mois, est-ce que vous envisagez
aussi, au lieu de remanier le calendrier scolaire, qui est un peu plus
compliqué, de terminer, donc, comme c'est prévu, mais peut-être, au retour, de
faire une ou deux semaines à distance, de cours à distance pour les élèves?
M. Legault : Bien, notre
préférence, c'est toujours d'avoir le maximum de cours qui se donnent en
présence. On pense que c'est beaucoup plus motivant et c'est meilleur pour les
enfants. On ne peut pas penser faire moitié-moitié les classes. Et puis on
pense que, pour les plus jeunes, c'est difficile de le faire par vidéo. Mais on
avait déjà un plan de prêt cet été au cas où ça devrait être mis en place.
Mais, pour l'instant, on ne regarde pas ça.
Le Modérateur
:
Marie-Michèle Sioui.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Vous avez dit que les prochaines semaines vont
être «tough» pour les Québécois. Qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce qu'on peut
fermer autre chose que les écoles, des commerces par exemple? À quoi on peut
s'attendre,l en fait? Qu'est-ce que vous entendez par là?
M. Legault
: Bien, ce
qu'on veut, là, c'est qu'il faut réduire les contacts. Donc, il y a déjà des
mesures qui sont en place qui, malheureusement, ne sont pas appliquées par tout
le monde. Donc, il va falloir s'assurer que les mesures soient appliquées puis,
si des amendes doivent être données, qu'elles soient données. Maintenant,
est-ce qu'on doit ajouter des mesures? À ce moment-ci, on ne peut pas rien
exclure, surtout quand on regarde la situation aux États-Unis puis en Europe.
Le Modérateur
: Claudie
Côté.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Juste préciser ce qui est envisagé. Est-ce qu'on parle bien des enfants du
primaire et secondaire? Pourquoi pas juste prolonger les vacances pour les
enfants du secondaire et laisser les enfants du primaire à l'école? Ça
donnerait une chance aux parents.
M. Legault
: Bon, déjà,
le secondaire, il y en a une partie, là, qui est déjà à la maison, là, pour des
cours par visioconférence, là. Donc, ça, ça ne changerait rien, d'une certaine
façon. Donc, on regarde les plus jeunes, le secondaire I et II puis le
primaire.
Le Modérateur
: Valérie
Gamache.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que vous vous êtes donné un «deadline» pas juste dans le temps, mais également
en termes de cas? Vous parliez il y a quelques semaines de, tu sais, quand on
sera peut-être à 500, 800 cas, dépendamment des hospitalisations. Est-ce qu'il
y a un «deadline» dans le temps puis en termes de cas que vous vous êtes fixé?
Parce qu'à un moment donné il va falloir que vous disiez aux Québécois, là, tu
sais, de monter le sapin ou pas, là.
M. Legault
: Bien,
qu'ils devraient monter le sapin. Moi, je pense, dans tous les cas, là, ça
ferait du bien au moral de tout le monde. Montez le sapin, pas en grosse gang,
là, mais montez le sapin.
Mme Gamache (Valérie) : Mais
je vais prendre quand même une réponse sur la… Je vais prendre une réponse sur
la première partie de ma question.
M. Legault
: C'était
quoi déjà?
Mme Gamache (Valérie) : C'est-à-dire,
avez-vous un «deadline» en termes de cas et de temps?
M. Legault
: Bien,
écoutez, ce n'est pas simple. Il n'y a pas juste un indicateur. Je vous avoue,
là, qu'on est agréablement surpris jusqu'à présent de la relative faible augmentation
des hospitalisations, O.K.? On pensait qu'avec plus de 1 000 cas il y
aurait à un moment donné une accumulation puis il y aurait une plus haute
augmentation des hospitalisations. Par contre, je ne ferais pas de gageure avec
personne sur où on sera avec les hospitalisations la semaine prochaine, là.
Mais, jusqu'à présent, ça va relativement mieux qu'on pensait avec les
hospitalisations. Comment ça ira dans la prochaine semaine, bien là c'est à
voir.
Le Modérateur
: Fanny
Lévesque.
Mme Lévesque (Fanny) : Bien,
c'est très bien ce que vous dites parce que ça m'amène à vous poser cette
question-là. On a le plateau des cas depuis au moins six semaines, les
hospitalisations, ça se maintient aussi, comme vous le dites. Mais au niveau
des décès, on a une hausse très marquée depuis quelques jours. Et là, depuis
une semaine, la moitié des décès sont en CHSLD. Est-ce que vous craignez qu'on
revive... même si la situation est moins grande que dans la première vague,
pour les CHSLD, est-ce que vous avez l'impression qu'on va revivre... ou est-ce
qu'on va avoir une mortalité plus élevée en CHSLD encore une fois? Est-ce qu'on
va l'échapper au niveau des morts, là, cette année... dans la deuxième vague?
M. Legault : Avant de passer
la parole à Christian, là, peut-être... puis on est tous les deux comptables,
ça fait que peut-être qu'on va dire la même chose, là. Quand vous regardez la
moyenne des décès depuis une semaine, depuis sept jours, c'est 23, O.K., dont
11 dans les CHSLD. Donc, vous avez raison. Si on regarde la moyenne, sept
jours, au printemps, on avait, par jour, 128 décès, dont 89 dans les
CHSLD. Donc, ça veut dire que la moyenne de décès par jour — par
jour — dans les CHSLD est passée de 89 à 11. C'est beaucoup, 11, mais
c'est beaucoup moins que 89.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais,
même si c'est moins que la première vague, je veux dire, c'est des décès quand
même, et là ça rentre dans les CHSLD, même si on n'en a moins qu'au printemps.
On va en avoir trop, là, mais est-ce que ça vous inquiète, là, que ça rentre
dans les CHSLD puis que ce sont les gens des CHSLD qui meurent?
M. Legault : Bien, écoutez,
chaque décès m'inquiète, là, mais c'est certain qu'on n'est pas du tout dans la
même situation qu'au printemps, là. Quand j'entends des gens dire : Ça
ressemble au printemps... Bien, au printemps, on avait 89 décès par jour
dans les CHSLD; là, on en a 11. Donc, il y a quand même toute une différence.
11, c'est trop. Bon, maintenant, on fait du travail, puis le ministre de la
Santé va compléter ma réponse.
Le Modérateur
:
Dernière question, Olivier Bossé.
M. Legault : Ah! non, il va
compléter.
Le Modérateur
: Oh!
pardon, excusez-moi.
M. Dubé : O.K. c'est bon.
Bien, écoutez, je pense que je l'ai dit plusieurs fois, depuis une semaine,
c'est sûr que dans mon travail, notamment, de répéter les règles de protection
et contrôle des infections, c'est que nous avons... C'est pour ça qu'on a
refait la mise au point avec nos P.D.G., cette semaine, au début. Je leur ai
demandé si on avait besoin de mettre à jour certains endroits parce que je
pense que l'essentiel... Je le dis souvent, là, mais, sur 400 CHSLD, on en
a 11 où la situation est difficile. Alors donc, ça vous donne quand même... non
seulement en termes de décès, mais en termes d'endroits où on a eu des difficultés
que je jugerais importantes. Alors là, ce qu'il faut, c'est encore une fois
resserrer les mesures de prévention et de contrôle. C'est ce qu'on a fait cette
semaine, puis on va continuer de pousser là-dessus. Parce que c'est d'empêcher
qu'il rentre, le virus, et c'est ça qu'on est en train de faire en ce moment
dans l'ensemble de nos CHSLD.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé.
M. Bossé (Olivier) : La
question est facile; la réponse, évidemment, ne l'est pas. Après tout ce qu'on
a dit, sauver Noël, les prochaines semaines vont être toffes, on ne peut pas
penser qu'entre le 23 novembre et le 23 décembre les mesures vont
être relâchées. Ça peut juste être égal ou plus serré encore.
M. Legault : Bien, écoutez,
encore là, on a dit qu'on ferait le point après deux semaines, ce qu'on a fait
cette semaine. On va vous faire le point dans deux semaines. Je l'ai déjà dit,
moi, ce que j'aimerais... Je pense entre autres aux étudiants, là, les
étudiants qui sont au collégial puis à l'université, puis qui n'ont pas vu
leurs amis, puis qui n'ont pas le droit des voir. Bien, qu'est-ce qu'on peut
faire, là? Est-ce que, dans les maisons, on est capable de donner un petit peu
plus de possibilités? On va regarder ça, mais il est trop tôt. Il est trop tôt,
là, pour le dire, puis ça ne se ferait pas avant le 23.
M. Dubé : Mais ce que
j'aimerais dire, c'est... Juste ajouter, aujourd'hui, là...
M. Bossé (Olivier) : ...la
prévisibilité...
M. Dubé : Mais pour les deux
prochaines semaines, je pense que, si on a besoin... pas d'ajouter des mesures en
ce moment mais de suivre celles qui sont là, moi, je vous le dis, là, on a
besoin de redonner un coup dans les deux prochaines semaines pour se créer
cette marge de manoeuvre là, de suivre... On l'a dit, là, si on suit les
mesures actuelles, on l'a vu, Québec a été capable de baisser ses cas, et ça, c'est
parce qu'on a suivi les mesures, mais il faut faire encore mieux. Et, si chaque
région fait le même effort qui a été fait dans la région de Québec au cours des
dernières semaines, moi, je pense qu'on peut le voir dans deux semaines, qu'on
aura à discuter, qu'est-ce qu'on peut faire.
Mais il faut créer cette marge de
manoeuvre là, et c'est une responsabilité partagée. Chacun doit se regarder
dans le miroir puis dire : Est-ce que je peux faire cet effort-là pour
m'assurer que je restreins mes contacts? Et c'est avec ce message-là qu'on
aimerait vous laisser aujourd'hui.
Le Modérateur
: Très
bien. C'est ce qui met fin au point de presse. Merci beaucoup.
(Fin à 13 h 53)