(Huit heures vingt-cinq minutes)
Mme Anglade : Bonjour. Alors, aujourd'hui,
je suis accompagnée de Marie Montpetit.
Le premier ministre a annoncé hier ce qui
était devenu une quasi-certitude pour plusieurs, c'est qu'il n'y aurait pas de
rassemblements pour les fêtes. Les Québécois sont déçus. Ils ont raison. Et le premier
ministre a admis que l'annonce du contrat moral était une erreur. Mais
l'annulation était la chose à faire dans les circonstances. Je sais que les Québécois
feront preuve de courage, de solidarité et de résilience. Et je sais aussi
qu'ils respecteront les règles en vigueur et qu'ils vont continuer à faire leur
part pour lutter contre la pandémie.
Est-ce que de rajouter quelques mesures
sanitaires aurait pu avoir un effet positif? On ne le saura pas. Mais une chose
est certaine, c'est qu'elle n'aurait pas nui. Nous avons proposé d'accélérer la
ventilation des écoles. Nous avons proposé d'élargir les tests aux personnes asymptomatiques,
de délivrer des tests rapides partout au Québec. Je pourrais en nommer plusieurs
autres.
Nous allons quitter l'Assemblée nationale
dans une semaine. Les Québécois feront leur propre bilan de la COVID-19. Ils se
demanderont sans doute pourquoi nous en sommes arrivés là. Ils vont se comparer
aux autres États, ceux qui sont pires, ceux qui sont meilleurs. Ils vont
réexaminer le chemin parcouru depuis le mois de janvier 2020 et ils diront que
le gouvernement aura certainement fait de son mieux. Mais ils se demanderont
aussi pourquoi, rétroactivement, le premier ministre dit qu'il a pris exactement
les mêmes décisions, car, vous l'avez vu, le premier ministre aurait pris les mêmes
décisions du premier jour à aujourd'hui, exception faite de l'annonce du
contrat moral.
Alors que l'année 2020 arrive à son terme,
nous avons collectivement le devoir de dire aux Québécois ce qui s'est passé
cette année, ce qui a été bien fait, mal fait, et ce que nous aurions pu faire
différemment. Un gouvernement responsable et transparent a le devoir moral de
faire l'examen rétrospectif de la crise de la COVID-19, ne serait-ce que pour
ne pas reproduire les erreurs du passé. L'Ontario et la France ont déjà
entrepris cet exercice.
Michel Nadeau disait récemment que des
décisions importantes n'ont pas été prises aux mois de janvier et de février, et
c'est au mois d'avril que nous nous sommes réveillés. Est-ce que cette période
a exacerbé les effets de la crise? C'est une question à laquelle nous allons
devoir un jour répondre. Michel David se demandait encore, jeudi dernier,
pourquoi le premier ministre n'avait pas été prévenu avant le mois de mars de
la gravité de la crise, alors que le Dr Arruda disait savoir depuis janvier que
nous serions lourdement touchés. L'ex-ministre de la Santé ainsi que ses
anciens sous-ministres, comme acteurs importants de la crise, devront un jour
expliquer pourquoi le Québec a manqué de matériel, manqué de tests, pourquoi
nous avons transféré des employés, pourquoi nous avons transféré des patients.
Ces questions sont d'intérêt national.
Les actions des gouvernements ont eu un
impact sur le bilan du Québec, et nous devons aussi comprendre comment s'est
préparé le gouvernement pendant toute la période estivale. Des centaines de
questions devront un jour obtenir réponse. Je crois que la plus grande crise de
santé publique de l'histoire du Québec depuis l'épidémie de la grippe espagnole
en 1918 mérite un examen lucide et exhaustif des gestes qui ont été posés par
le gouvernement du Québec. À mon sens, c'est une obligation qui est morale, un
devoir de transparence et un geste de respect à la mémoire des
7 000 personnes qui sont décédées pendant la crise et de leurs
familles qui cherchent à comprendre ce qui s'est passé et qui cherchent des
réponses.
Le Dr Arruda viendra s'entretenir avec les
parlementaires sous peu. Ce sera un exercice utile. Ce sera un premier pas. Je
crois que nous devons entendre tous ceux qui ont pris des décisions, bonnes ou
mauvaises, avant et pendant la crise. J'y vois une démarche de recherche de la
vérité, une démarche pour comprendre ce qui a été fait, bien fait, et ce qu'on
ne veut plus reproduire.
Le Dr Arruda a sans doute lu Michel David
et, j'en suis convaincue, doit penser qu'il va se présenter dans un
environnement hostile. Je tiens à le rassurer. Nous cherchons, comme tous les
Québécois, à comprendre et nous laisserons la chasse aux boucs émissaires à d'autres.
Les questions des oppositions ne sont pas toujours faciles, mais c'est notre
responsabilité de les poser. C'est le mandat de la population du Québec… nous a
confié, et le gouvernement a la responsabilité d'y répondre. La crise n'est pas
terminée, et on nous annonce même que les prochains mois seraient parmi les
plus difficiles. Dans les circonstances, nous avons le devoir de veiller à
donner un sens à cette crise… et comment nous allons en apprendre
collectivement sur ce qui s'est passé et se passe même en ce moment.
La commission ontarienne a déjà fait une
série de recommandations préliminaires afin d'améliorer certains processus en
temps réel. M. Legault devra inévitablement mettre en place un système de
reddition de comptes transparent. Nous ne pourrons pas faire comme si rien ne
s'était passé. Il faudra résister à la tentation du blâme, et prendre chacun
ses responsabilités, et il faudra apprendre de cette crise. Nous devrons tirer
les leçons et saisir les occasions de reconsidérer la manière de fonctionner,
nos institutions, de revoir certaines politiques, pratiques qui se sont
révélées inadéquates.
Une véritable rétroaction des stratégies
et politiques adoptées pendant la crise va permettre de réduire l'incertitude
et d'éviter les erreurs pour une prochaine. J'invite le gouvernement de
M. Legault à ne pas envisager l'après-COVID comme une simple boucle
d'apprentissage, mais comme l'occasion de mener une réflexion profonde, qui
pourrait déboucher sur un repositionnement fondamental de nos institutions. Il
ne faudra pas faire l'erreur de chercher à tourner la page et de passer trop
vite à autre chose.
En 1998, le premier ministre,
M. Bouchard, a accepté la demande faite par l'opposition libérale de
l'époque de créer une commission indépendante sur la gestion des événements
entourant la tempête du verglas. M. Legault, qui siégeait à titre de ministre
du Parti québécois à cette époque, doit tirer les leçons de son mentor.
M. Bouchard avait bien compris que clore une crise est un élément
fondamental dans sa gestion. Le premier ministre Bouchard avait la volonté
sincère de tirer les leçons de la crise du verglas pour que nous puissions
affronter mieux les crises qui allaient s'en venir.
Tous les partis à l'Assemblée nationale
ont bien compris qu'il n'y aurait rien de constructif à se lancer dans une
recherche de responsables et de coupables. Aujourd'hui, personne ici ne peut
nier les améliorations qui ont été apportées à Hydro-Québec, à la Sécurité
publique, grâce aux recommandations de la commission Nicolet. Je sais que le premier
ministre a beaucoup d'admiration pour M. Bouchard. Je sais aussi que sa
gestion de la crise a été calquée jusqu'à un certain point sur la gestion de la
crise du verglas. Je l'invite à faire preuve du même sens de l'État, de
dupliquer jusqu'au bout le modèle et d'annoncer une commission d'enquête
indépendante publique.
La Modératrice
: On va
prendre les questions.
M. Lacroix (Louis) : ...au
Dr Arruda, est-ce que vous avez toujours confiance en lui? Parce que, bon,
même si M. Legault, hier, a dit que c'était une décision qui était
politique, qu'il n'avait pas eu de directive en ce sens, d'annuler la fête de
Noël, de la Santé publique et du Dr Arruda, bien, il reste quand même
qu'il doit y avoir une base scientifique sur laquelle ils se sont fiés, là,
pour prendre cette décision-là. Dans ce contexte-là, du fait que
M. Legault a également dit qu'il regrettait la décision du 19 novembre
dernier, etc., est-ce que vous faites toujours confiance au directeur de la
santé publique comme conseiller au premier ministre?
Mme Anglade : Écoutez, je dis
depuis le départ qu'il faut assurer une réelle indépendance entre la Santé publique
et les décisions politiques. On le dit depuis le départ, et je pense que c'est
notamment la raison pour laquelle on aimerait voir le Dr Arruda. Alors,
avant de dire… confiance, pas confiance, ce qui est important pour moi, c'est
qu'on puisse répondre aux questions. Il y a des questions auxquelles on n'a toujours
pas de réponse. Et je pense que le fait qu'il vienne rencontrer les
parlementaires est un exercice nécessaire. Mais, au-delà de ce premier
exercice-là, il faut qu'on revienne sur l'ensemble de la gestion de la crise. C'est
pour ça qu'on demande une enquête publique indépendante.
M. Larin (Vincent) : Qu'est-ce
que vous avez pensé du fait qu'il participe à une émission de télévision hier
soir? Visiblement, là, il a du temps pour...
Mme Anglade : Je comprends que
M. Arruda participait à une émission hier. Je comprends qu'il a d'autres
événements qui s'en viennent à la mi-décembre. Je suis certaine que
M. Arruda a aussi envie de venir rencontrer les parlementaires. Il faut
que notre Santé publique puisse s'adresser directement aux parlementaires. Puis
je suis convaincue que M. Arruda a envie de le faire, de venir nous
rencontrer. Alors, j'espère... Alors, pour que ça arrive, il faut, bien, que le
gouvernement décide de coordonner la commission pour la prioriser puis faire en
sorte qu'on va pouvoir entendre M. Arruda avant le 11. Pardon?
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Qu'est-ce qui l'empêche de...
Mme Anglade : C'est une
décision qui appartient au gouvernement parce que c'est le gouvernement qui
coordonne les commissions. Alors, moi, j'entends que M. Arruda veut venir.
Nous, on souhaite le voir. On se rend disponibles. Maintenant, la décision
appartient au gouvernement de faire en sorte qu'il soit capable de venir avant
le 11 décembre.
M. Larin (Vincent) : Mais
qu'est-ce que ça envoie comme message, quand on sait que le…
Mme Anglade : C'est une
décision du gouvernement aujourd'hui. Si le gouvernement décide qu'on est
capables de voir M. Arruda avant le 11 décembre, on peut le faire.
Ils sont capables de prendre cette décision-là, au gouvernement. Il s'agit de
voir comment ils veulent gérer les travaux. C'est le leader du gouvernement qui
est capable de faire ce travail-là. Donc, ça appartient au gouvernement.
M. Bergeron (Patrice) :
...que ça se fasse dans les prochains jours, selon vous?
Mme Anglade : Ça, c'est
une question qu'il faut leur poser. Je pense fortement qu'on devrait le faire
avant la fin de la session parlementaire parce qu'après neuf mois de crise il
est plus que temps, pour les parlementaires, de rencontrer le Dr Arruda. Et je
ne pense pas que ce soit une question d'horaire du côté du Dr Arruda. Je pense
que, si vous demandez au Dr Arruda de venir nous rencontrer la semaine
prochaine, il va le faire avec grand plaisir, et nous, nous serons présents.
M. Larin (Vincent) : …comme
message qu'on ne donne pas la permission au Dr Arruda de venir répondre aux parlementaires
à l'Assemblée nationale, mais qu'on l'autorise à se rendre sur des plateaux de
télévision à Montréal? Ça ne manque pas de respect pour l'institution qu'est l'Assemblée
nationale, pour les députés de l'opposition?
Mme Anglade : Ici, là, la
question de la transparence, elle est vraiment importante. Elle est vraiment
importante. Et on vit des moments qui sont difficiles. À mon sens, ce qui
devrait être priorisé par le gouvernement, c'est de faire en sorte que
M. Arruda puisse venir rencontrer les parlementaires. C'est un premier
pas. Mais encore une fois ça ne peut pas être le seul pas, mais c'est un
premier pas. Et il faut faire en sorte que le Dr Arruda puisse venir nous
rencontrer avant le 11 décembre.
M. Lavallée (Hugo) :
Vous citiez tout à l'heure la chronique de Michel David, qui évoquait la commission.
M. David aussi faisait allusion au fait qu'il serait peut-être bon de
poser des questions sur la centralisation, par exemple, du système de santé,
qui s'est opérée sous l'ancien gouvernement. Est-ce que vous pensez qu'effectivement
ça aussi, ça doit faire partie de l'enquête?
Mme Anglade : Absolument
tout doit faire partie de cette enquête publique indépendante, tout doit être
mis sur la table. Pourquoi? Parce qu'on est en train de vivre une des pires
crises de l'histoire du Québec et on ne peut pas dire : Ah bien! On ne
veut pas parler de tel sujet, on veut parler de tel autre sujet, etc. On n'est
pas dans la recherche de coupables. On est dans une quête de vérité où on veut
comprendre ce qui s'est passé, quelles sont les décisions qui ont été prises, qu'est-ce
qui a bien été fait, qu'est-ce qui a moins bien été fait, puis comment est-ce
que... Il y a peut-être des changements importants que l'on va vouloir apporter
suite à ça. Puis je pense qu'on ne peut pas faire l'économie de cette
réflexion-là. Lorsqu'on regarde ce qui a été fait, par exemple, lors de la crise
du verglas, ça nous a permis d'améliorer les choses. La Sécurité publique au
Québec a été grandement améliorée suite, justement, à ce rapport de mes
collègues. Donc, je pense qu'il faut qu'on aille plus loin.
M. Lacroix (Louis) : …là-dedans
la réforme Barrette, voir si ça a eu un impact, la centralisation des pouvoirs,
etc.?
Mme Anglade : Il faut inclure…
Moi, je pense… Je ne suis pas une experte, M. Lacroix, mais moi, ce que je
pense, c'est qu'il faudrait inclure l'ensemble de l'état du système, le réseau,
l'éducation. C'est large. La commission d'enquête, avec les experts, va pouvoir
définir l'ensemble du périmètre. Il faut inclure l'ensemble de la situation, le
système, comment il était préparé, les décisions qui ont été prises, la manière
dont ça a été fait. Tout doit être inclus là-dedans, évidemment.
Mme Côté-Chabot (Claudie) : …par
rapport à Noël, est-ce que vous pensez que le gouvernement a créé des faux
espoirs?
Mme Anglade : Absolument.
Est-ce que le gouvernement a créé des faux espoirs? C'est sûr qu'il a créé des
faux espoirs. Il a annoncé trop tôt une décision prématurée et précipitée, sans
avoir non seulement l'information, mais les mesures pour encadrer ça. Dès le départ,
on a dit : Il faudrait qu'il y ait des mesures pour faire en sorte qu'on
réussisse à avoir Noël. Lorsqu'on prend la décision de mettre des mesures pour
le magasinage cinq jours après le Vendredi fou, bien, ça répond à la question.
Ces mesures-là auraient dû être mises en amont.
La Modératrice
: Merci.
On va passer maintenant aux questions en anglais.
M. Authier (Philip)
: Just to be clear, you want to
hear from Arruda and the public inquiry. Are these, in your mind, separate
exercises or are they done as one?
Mme Anglade : Meeting with Dr Arruda is a first step, but it cannot be the only
step. We need an independent inquiry. We are living through probably one of the
most important crises in the
history of Québec. We need to
make sure that there is a public inquiry to answer all kinds of questions. Dr
Arruda can answer some of them, but Danielle McCann can
answer a number of them. The previous deputy Premier… deputy Minister, sorry,
can answer some of those questions. And experts can testify. And what happened
in the education sector as well… So it's a large
exercise, but I think it's a necessary exercise.
M. Authier (Philip)
: You don't think the Ombudsperson's report, Thursday, on CHSLDs
will suffice?
Mme Anglade : I think, yes, absolutely…
M. Authier (Philip)
: I mean, Marie Rinfret is very thorough, and the Government is scared
of her, we know that, so… well, the last time she spoke, you know. So don't you
think that it will be enough because it goes right to the heart of this problem of the CHSLDs?
Mme Anglade : You think it goes to the heart of the CHSLDs? Does it go to the
heart of what's going on today? Does it work in the heart of understanding what
happened with transferring employees, transferring patients? Does it answer the
question why is it that we were late in the game, the Premier found out about
the situation only in March versus January? I mean, there are a lot of
questions that this report will not answer. So, if we are in a situation where
there was a public inquiry for «la crise du verglas», why can't we have a
public inquiry on something that is so fundamental? We're talking about 7,000 people
that are dead today because of COVID. And Ontario decided to go this way, France decided to go this way,
with a public inquiry. I think it's just the normal thing to do, is to have an
independent inquiry.
M. Authier (Philip)
: The ice storm crisis.
Mme Anglade : The ice storm crisis. Merci, M. Authier.
Mme Senay (Cathy) : If you look to other provinces, Pallister, in Manitoba, or Ford, in
Ontario, they promised very, very small gatherings. They didn't think big as
much as Québec. Do you have the impression that, now that Premier Legault is
backtracking, they had a better strategy?
Mme Anglade : What I can say is the strategy that we had in Québec, of announcing
this two weeks ago, was not the right strategy, obviously, and that's why they
had to change their perspective. In my opinion, it could have been the right
strategy if he had announced a number of measures supporting the plan. The
problem is the plan was announced with no additional measures. So, in that
case, we didn't see how this was going to… we were going to be able to
materialize the plan. We just didn't see that. And so hindsight is always 20/20,
I understand that. But I can't tell you that the plan in Ontario is better than
the plan of Québec at this point, right? But what we can say is not going with
the gatherings is definitely, with the current situation, the right thing to
do.
Mme Fletcher (Raquel) : …the shopping centers, the malls open when we see how big of an
issue it is? I mean, we can't see our family at Christmas, but we can go shopping
on Boxing Day. Does that make sense?
Mme Anglade : Well, those are the questions that need to be asked to the Public
Health, I mean. And this is why, I think, the confusion between governmental
decisions, Public Health… there is a high level of confusion between the two,
and we need to separate those two. We've been saying this for months now. And
that's why I think meeting with Dr. Arruda could give us some specific
answers to those questions.
Mme Fletcher (Raquel) : …those two?
Mme Anglade :
No, it's not coherent to do it that way. For sure, it's not coherent because it
confuses the message. And I'm sure that people in the public health sector
would like to see more independence. There is not enough independence at this
point.
Mme Greig (Kelly) : If you did get Dr. Arruda in front of the parliamentary commission,
what would be your first question?
Mme Anglade : It's a very good question. We haven't prepared the detailed list of
all the questions, but I can tell you… What happened in January? Why is it that
Premier Legault was informed late? Why is it that some of the decisions that
have been taken…
So, for example, testing,
we're going to be talking a lot
about testing. We're going to
be talking about testing people that don't have symptoms. We're going to be talking about why is it that
there was a strategy of transferring patients. We're going
to be talking about transferring persons, employees.
We're going to be talking
about… There are lots of questions that we… Don't worry about the number of
questions. I mean, the question is going to be whether we're going to have enough time to ask all those questions.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
Mme Anglade : Merci.
(Fin à 8 h 43)