To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Conférence de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de PME et d’innovation

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Conférence de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de PME et d’innovation

Bilan de la session parlementaire automne 2020

Version finale

Friday, December 11, 2020, 13 h 45

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quatorze heures huit minutes)

Le Modérateur : Bonjour et bienvenue à cette conférence de presse de la cheffe de l'opposition officielle, Mme Dominique Anglade, accompagnée de Monsef Derraji, le leader adjoint de la formation.

Mme Anglade : Alors, bonjour. Bonjour à tous. Bien contente d'être avec vous en cette fin de session parlementaire. Alors, je suis accompagnée du leader adjoint Monsef Derraji, en remplacement du leader André Fortin. Alors, soyez sans crainte, André avait une obligation qu'il ne pouvait décaler, et donc il s'excuse de ne pas pouvoir être avec nous aujourd'hui.

La session que nous venons de vivre s'est déroulée dans un contexte de COVID-19 qui force tous les groupes parlementaires à se réajuster en conséquence. La crise sanitaire nous a obligés à se poser des questions sur la façon dont nous allions jouer notre rôle d'opposition officielle. On doit honorer le mandat que les Québécois ont confié au Parti libéral du Québec, c'est-à-dire de surveiller et de questionner le gouvernement en leur nom, et particulièrement en temps de crise, mais le faire sans miner les efforts du gouvernement pour endiguer le virus.

Je crois que nous pouvons être fiers du travail qui a été accompli par les députés tout au long de la session. On a soumis une multitude de propositions au gouvernement et, en fait, près d'une trentaine. Alors, pour donner quelques exemples, on a proposé d'élargir l'accès aux soins psychologiques pour tous les Québécois, payés par la RAMQ, nous avons proposé de mettre en place des projets ratios pour les infirmières, d'augmenter l'aide directe pour les PME, des cliniques de dépistage mobile pour les écoles, un congé de taxe foncière pour les hôtels en 2020, un code de conduite pour encadrer les relations contractuelles qui existent entre les fournisseurs, les producteurs et les grandes compagnies comme Walmart.

On a également proposé d'interdire les bagarres dans le hockey mineur, d'offrir des cours de français gratuits à la communauté anglophone, et on a proposé des incitatifs pour ramener les infirmières à la retraire pour qu'elles puissent prêter main-forte au réseau. Je pourrais continuer, en fait, longtemps avec les différentes mesures que nous avons proposées, mais nous avons aussi joué notre rôle de contrôleur de l'action gouvernementale dans les différents projets qui ont été déposés par le gouvernement.

On a obtenu des gains importants pour les Québécois dans le cadre de nos échanges en commission parlementaire. C'est le Parti libéral du Québec qui a demandé l'audition du directeur national de la santé publique. C'est aussi le Parti libéral du Québec qui a demandé la tenue d'une véritable enquête publique indépendante. D'ailleurs, le premier ministre invoquait le mandat confié à Mme Castonguay pour refuser une commission d'enquête publique.

Nous avons demandé une enquête publique basée sur le modèle qui a été mis en place en France, dont le mandat est beaucoup plus large. Et j'aimerais partager avec vous le libellé de la commission sénatoriale française : «La commission d'enquête pour l'évaluation des politiques publiques face aux grandes pandémies à la lumière de la crise sanitaire de la COVID-19 et de sa gestion.» Or, lorsque l'on compare ça avec le libellé du mandat qui a été confié par Mme Castonguay, on peut lire la chose suivante : «Évaluer la performance du réseau de la santé, incluant les interventions en matière de santé publique, spécifiquement pour la gestion des soins et de l'hébergement des aînés dans le cadre de la COVID-19.»

L'examen que nous aurons à faire ne doit pas être un examen qui soit restrictif. On pense que nous devrons avoir une perspective qui soit beaucoup plus large compte tenu des impacts sur l'ensemble de la société québécoise. L'action gouvernementale devrait être examinée dans son ensemble parce que tous les secteurs d'activité ont véritablement été touchés par cette crise.

Je crois également qu'on peut dire que les Québécois, on a été en mesure d'honorer le mandat qu'ils nous ont confié en faisant des propositions qui ont été à la fois réalistes et audacieuses, tout en questionnant de façon pertinente ce qui se passait au gouvernement et sans démagogie. On a refusé de tomber dans les critiques qui étaient simplistes et populistes pour nous concentrer sur ce qui était véritablement l'essentiel, autant dans la gestion de la crise de la COVID que de ses impacts dans les autres dossiers qui relèvent du gouvernement et de l'Assemblée nationale. Bien entendu, le contexte de la crise de la COVID rend le travail des oppositions plus complexe, mais je crois qu'on peut dire globalement qu'on a fait du bon boulot.

On a interpelé le gouvernement sur toutes les tribunes sur un nombre important de dossiers : sur le décès tragique de Joyce Echaquan, l'agriculture, l'environnement, la défense de notre patrimoine, l'équité fiscale et les GAFAM, la scolarisation des enfants autistes, la défense de la communauté LGBTQ, la liberté académique, les actionnaires québécois de Nemaska.

Et nous avons également gagné un certain nombre de batailles, notamment l'indéfendable projet de loi n° 61, qui a été mis au rancart par Sonia LeBel. On a défendu nos anges gardiens, forcé le gouvernement à respecter ses ententes avec les préposés aux bénéficiaires, défendu les entreprises en tourisme, défendu l'industrie forestière québécoise et défendu les éducatrices en service de garde. Nous avons également soutenu les projets comme le REM et le tramway. La liste ici, elle n'est pas exhaustive, mais les Québécois peuvent compter sur nous pour les représenter.

Bien sûr, la plupart des questions que nous avons posées au salon bleu concernaient la gestion de la crise à laquelle nous faisons face depuis plusieurs mois. Et je sais, quelquefois, les oppositions peuvent être perçues comme étant un peu contre-productives, alors que le gouvernement doit composer avec une situation qui est difficile. Toutefois, on a un rôle fondamental dans notre démocratie, celui d'être une opposition officielle et encore plus en temps de crise où le gouvernement se voit octroyer des pouvoirs qui sont extraordinaires.

Alors, il faut faire preuve de souplesse dans les critiques, accepter que le gouvernement ne puisse pas être parfait, c'est normal, mais nous devons aussi ne pas faire preuve de complaisance, et le gouvernement n'a pas toujours fait preuve de toute la transparence et de la cohérence auxquelles les Québécois sont en droit de s'attendre. Le gouvernement doit s'efforcer de garder intact le lien de confiance que doit avoir la population envers ses décisions.

Nous avons demandé au gouvernement de mettre en oeuvre des plans d'aide à court terme pour nos PME. Le gouvernement a fait peu de cas des milliers d'entrepreneurs et d'employés qui risquent leur entreprise et leur gagne-pain, mais il semble aussi ignorer que le risque énorme c'est pour la suite des choses dans la relance économique. Nous avons proposé au gouvernement de préparer un plan de relance à l'image de ce que l'on voit présentement en France ou en Allemagne et de capitaliser sur les changements que la crise sanitaire aura sur l'économie mondiale. Le premier ministre aura misé sur une relance, trois politiques qui émanaient déjà du gouvernement libéral : le manufacturier innovant, l'intelligence artificielle, l'électrification des transports et, plus récemment, le Plan Nord. Le premier ministre aura aussi monté les attentes pour la mise à jour économique qu'il qualifiait de plan de relance.

L'écosystème économique mondial va changer. Il va changer profondément après la crise que nous vivons présentement. Et nous, ce que nous aurions souhaité, c'est un plan qui anticipe ces changements. Croire qu'on pourra continuer comme avant en matière de développement économique, c'est prendre le risque de la stagnation, c'est prendre le risque d'être dépassés. Nous avons besoin de vision et de créativité, et le Québec a besoin de cette créativité-là. L'approche du comptable conservateur ne pourra pas être la bonne réponse à l'après-COVID. Nous sommes convaincus que le Québec de l'après-COVID aura besoin d'une équipe de femmes et d'hommes aux idées novatrices, tournées vers l'avenir.

Comme nous sûrement, le gouvernement prendra un moment pendant le temps des fêtes pour faire une rétroaction sur les derniers mois. Ils constateront peut-être certaines lacunes importantes en matière de transparence, et de cohérence, et même d'empathie. Et, à ce titre, j'aimerais dire que M. Fitzgibbon... j'aurais aimé qu'il saisisse réellement la détresse des entrepreneurs du Québec, parce que ce n'est pas en leur recommandant d'appeler leur syndic de faillite ou en insultant les actionnaires de Nemaska qu'on arrive réellement à leur remonter le moral. J'en profiterais également pour revoir le rapport avec les institutions démocratiques comme le Commissaire à l'éthique, par exemple. Ce serait un bel exercice à faire. Le comportement du ministre de l'Économie est inexcusable, la caution du premier ministre est inexplicable.

Le gouvernement du Québec a sollicité la collaboration des oppositions. Nous avons répondu présent avec des propositions qui étaient diversifiées. Nous avons aussi sollicité des briefings techniques de la Santé publique ainsi que des rencontres hebdomadaires avec les chefs de partis et le premier ministre. Le premier ministre a franchi un premier pas ce matin en acceptant de reprendre nos échanges hebdomadaires. Je l'en remercie. J'espère que nous pourrons aller beaucoup plus loin.

Vous allez me permettez de dire un mot à mes membres de mon caucus. Je suis très fière du travail que nous avons accompli ensemble cette session. Nous avons montré aux Québécois une équipe de députés compétents et soudés, et on s'est illustrés dans plusieurs dossiers. Tous les dossiers portés par les porte-parole du PLQ sont traités avec le même sérieux, qu'ils soient sous les feux des projecteurs ou non. Au PLQ, ce n'est pas parce qu'un dossier n'est pas médiatisé qu'il n'est pas important. Vous faites honneur à vos fonctions, merci à vous.

Un petit mot, finalement, pour l'ensemble des députés de tous les partis confondus qui vont retourner dans leurs comtés pendant le temps des fêtes. Ils vont prendre un petit temps pour souffler. Je sais qu'il y aura beaucoup de travail à faire dans les comtés. J'espère qu'ils vont, chacun et chacune, prendre du repos, et j'aimerais leur souhaiter, très sincèrement, de très joyeuses fêtes.

Je vais maintenant céder la parole à mon collègue Monsef Derraji.

M. Derraji : Merci. Bonjour, tout le monde. À titre de leader parlementaire adjoint de l'opposition officielle, je suis fier de m'adresser brièvement à vous aujourd'hui pour vous exprimer notre grande satisfaction quant au travail que nous avons accompli au cours de la session. Comme vous le savez, les travaux parlementaires ont été teintés, à regret, de l'ombre de la pandémie de la COVID-19.

Notre rôle comme opposition officielle est de questionner le gouvernement dans sa gestion de crise, et nous le faisons toujours dans un esprit de collaboration, afin de répondre aux inquiétudes et aux questionnements des Québécois. Nous avons questionné le gouvernement avec plus de 130 questions concernant les enjeux liés à la santé et à la santé mentale, plus de 100 fois concernant l'éducation, les sports et les loisirs, plus de 180 fois sur l'économie, les régions et les enjeux éthiques et déontologiques de la CAQ. Pour soutenir nos questionnements lors de la période de questions, nous avons utilisé les outils parlementaires de notre règlement afin de proposer et soumettre plusieurs idées.

Un premier mandat d'initiative a été proposé par mes collègues de D'Arcy-McGee et de Maurice-Richard dès le mois d'août pour demander d'étudier les conséquences de la pandémie de la COVID sur la santé mentale des Québécois. Un second, comme vous le savez, demandait d'audition du directeur national de la santé publique, Dr Arruda. Vous aurez constaté que seule cette dernière proposition a été retenue.

Nous avons également fait des propositions législatives constructives en présentant, notamment par la voix de ma collègue la députée de Westmount—Saint-Louis, un premier projet de loi visant à interdire les thérapies de conversion, pressant ainsi le gouvernement à agir en ce sens.

Nous avons aussi proposé, par la voix de mon collègue le député de Marquette, un projet de loi afin d'interdire les batailles pour les mineurs dans les sports pour les protéger et éviter les problèmes de santé qui peuvent en découler.

À travers des amendements et des échanges en commission parlementaire, notre collègue député de La Pinière a fait des gains importants en renforçant notamment les pouvoirs de l'Autorité des marchés publics, et ce, afin de s'assurer d'éviter toute forme de corruption dans le projet de loi n° 66 du gouvernement, Loi concernant l'accélération de certains projets d'infrastructure.

Finalement, je rappelle qu'à notre initiative le ministre des Finances a été entendu à la Commission des finances publiques concernant la politique budgétaire du gouvernement. Cette audition nous a permis d'apprendre notamment que les sommes prévues dans le budget pour l'achat d'équipement médical au Québec n'étaient que de la poudre aux yeux et que la plupart de ces achats se faisaient à l'étranger.

Nous avons été une opposition officielle efficace, rigoureuse, à l'écoute et constructive, et ce, dans l'intérêt supérieur de l'ensemble des Québécois. C'est notre rôle d'opposition officielle, et nous entendons poursuivre dans cet état d'esprit pour les prochaines semaines. Merci.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la période de questions. Nous commençons avec François Carabin, Journal Métro.

M. Carabin (François) : Bonjour. Mme Anglade, vous avez été élue ou choisie cheffe du Parti libéral en pleine pandémie. À peu près toutes vos interventions en Chambre, avec les médias, ou une grande majorité, portaient sur la pandémie.

Une fois que ce sera derrière nous, c'est peut-être se projeter un peu dans le futur, mais quelle va être votre priorité numéro un comme cheffe du Parti libéral?

Mme Anglade : Je vous dirais... Alors, vous dites : Une fois que ce sera fait. Mais je vais juste commenter avant pour dire : Il y a des enjeux de vaccination, il y a des enjeux d'opérations qui vont devoir se faire, l'oncologie, les chirurgies où il y aura beaucoup de retard qui va être accumulé, la nécessité d'avoir une enquête publique. Alors, je pense qu'il y a des enjeux qui vont être vraiment importants. Maintenant, passé ça, parce que je pense que c'est ça votre question, c'est de quoi a l'air un Québec post-COVID, et, pour moi, je pense qu'une des choses qui va être fondamentale, c'est d'avoir une véritable vision de l'économie qui va être à la fois inclusive et qui va être durable, véritablement être capable de combiner ça.

Je pense que l'enjeu de la détresse psychologique, de l'iceberg qu'on a au niveau de la santé mentale et de la détresse psychologique va rester pendant encore de nombreuses années, qu'il va falloir qu'on y porte une attention toute particulière, la question, évidemment, de soins pour nos aînés qui va rester un enjeu. Et finalement, je vous dirais, une question qu'on élude beaucoup présentement, à laquelle on ne pense pas suffisamment, mais toute la question de la réussite scolaire dans notre système d'éducation. La réussite scolaire va devoir redevenir une de nos priorités parce que l'année actuelle qu'on est en train de vivre a des conséquences très lourdes pour la suite des choses.

M. Carabin (François) : Merci. Sinon, j'aimerais revenir au quotidien, si on veut, des choses. Pour les rencontres que vous avez prévues avec le premier ministre, est-ce que vous avez déjà déterminé une première date? Et quel va être le premier point à l'ordre du jour que vous allez aborder avec le premier ministre?

Mme Anglade : Je vais retrouver son cellulaire pour l'appeler tout de suite pour voir la date de la prochaine rencontre. Écoutez, on n'a pas encore déterminé de date. On va certainement terminer la journée pour voir quand est-ce qu'on va avoir ces rencontres. À très court terme, le contrôle de la pandémie, les tests... quelles sont les nouvelles actions qui vont être posées et qui vont nous permettre d'avoir un meilleur contrôle sur la pandémie. C'est sûr qu'on va vouloir revenir sur toute la question des tests rapides, des tests d'asymptomatiques parce que c'est un moyen qui a été davantage éprouvé dans d'autres juridictions, et on pense qu'il y a vraiment un élément qui pourrait servir les intérêts du Québec. Après, évidemment, on va parler de toute la question de la vaccination, c'est évident. Je vous dirais que c'est d'abord ça qu'on aborderait dès la semaine prochaine.

Le Modérateur : Andrée Martin, TVA.

Mme Martin (Andrée) : Bonjour. J'aimerais vous entendre sur votre rôle, à vous, Mme Anglade, mais pour les parlementaires, pour les députés de votre parti, qu'est-ce que cette pandémie-là a changé? Parce que l'année qu'on... pas juste la session, là, ce qu'on vient de traverser, ça a été difficile. Qu'est-ce qui a changé dans votre rôle et dans votre travail terrain?

Mme Anglade : Cette relation à l'autre, la relation au citoyen, cette incapacité, jusqu'à un certain point, d'aller pouvoir toucher les gens, d'aller leur parler. On est au téléphone, on essaie d'aider, on respecte les distances. Mais de voir qu'il y a de la détresse puis de se dire qu'on n'est pas capables d'aller s'asseoir chez eux puis d'essayer de régler les problèmes, de le faire à distance, ça, c'est difficile pour un député, parce que, quand tu fais de la politique, quelque part, tu aimes les gens, tu aimes les rencontrer, tu aimes échanger et tu n'es pas capable de faire ça dans ce contexte de pandémie.

Alors, des anecdotes où... Il y a une dame... Je vais juste raconter une anecdote. Il y a une dame qui a fait, je ne sais pas si vous avez vu, TVA en a fait un topo... Elle a décidé d'allumer des lumières pour égayer sa résidence, et puis vous avez fait un topo à TVA. Cette dame est dans mon comté. Bien, je lui ai parlé cette semaine. Tu sais, j'ai pris le téléphone puis j'ai dit : Ah! bien, je vais vous appeler, puis on a parlé ensemble 20 minutes. C'était hypersympathique, puis juste cet échange-là, bien, c'est ce qu'on a beaucoup plus difficilement comme député aujourd'hui parce qu'on n'a plus ce contact avec les gens, qui est physique. Je pense que cet élément-là a beaucoup changé les choses.

Mme Martin (Andrée) : J'ai posé la question aux autres partis, parce que, quand on fait un bilan, c'est une question qui revient souvent : Sur 10, quelle note vous attribuez-vous?

Mme Anglade : Ah! je ne vais pas m'attribuer de note, je vais vous laisser faire ce travail-là.

Mme Martin (Andrée) : Mais moi, suis journaliste, je ne suis pas analyste.

Mme Anglade : Ah! mais je suis sûre que vous avez la capacité d'analyser. Je suis convaincue de ça.

Mme Martin (Andrée) : Je ne peux pas vous donner de note, moi. Je n'ai pas cette permission-là. J'aurais voulu vous entendre...

Mme Anglade : Non, je pense que... Mais ce que je vous dirais, au-delà de la note, là, ce que je vous dirais, j'ai le sentiment du devoir accompli. Je pense qu'on a posé les questions, on l'a fait au meilleur de nos capacités. On a été constructifs, on a amené des propositions, là, on a amené des idées sur la table. On a travaillé avec le gouvernement le plus possible, on a travaillé aussi avec les autres oppositions pour essayer de formuler des recommandations. Ma porte a toujours été ouverte aux gens qui voulaient discuter avec nous pour voir des moyens pour contrôler la pandémie.

Donc, sentiment du devoir accompli, quand même, durant cette session et puis le sentiment aussi d'avoir une équipe avec laquelle on a pu travailler puis toucher à tout un ensemble de dossiers, même ceux qui n'étaient pas nécessairement à la télévision tous les jours, mais qui sont des dossiers importants pour bien des personnes.

Le Modérateur : Hugo Pilon-Larose, LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...Mme Anglade, justement, pour contrôler la pandémie, le premier ministre devrait annoncer, en début de semaine prochaine, possiblement de nouvelles mesures.

Est-ce que vous vous attendez... quand on sait justement que plusieurs éclosions viennent des familles elles-mêmes, donc des rassemblements familiaux, est-ce que vous vous attendez... ou est-ce que vous demandez, plutôt, au gouvernement, pendant les fêtes, de limiter les déplacements interrégionaux ou peut-être de faire comme pendant la première vague, de fermer les régions en demandant aux gens de rester dans leur région?

Mme Anglade : Bien, écoutez, tout va dépendre, honnêtement, de la question de la Santé publique. À toutes fins pratiques, il y a beaucoup de régions qui sont rouges présentement, puis je pense que l'idée de dire que les gens vont pouvoir rester dans leur bulle, s'ils restent dans leur bulle familiale, c'est ce qui va être important, de ne pas aller voir d'autres personnes d'autres familles, c'est surtout ça qu'il va falloir éviter.

Alors, je pense qu'on va... j'imagine qu'on s'enligne vers un confinement, avec toutes les nouvelles que l'on a présentement, puis on verra ce que les mesures donnent.

Ce qui me préoccupe beaucoup, et je reviens encore avec cette histoire de tests rapides, je pense qu'il y a des mesures que l'on pourrait mettre en place tout de suite, qui feraient en sorte qu'au moins on commencerait à limiter davantage la propagation du virus, qui feraient en sorte que, même si on a un confinement, ce ne serait pas un confinement qui serait très long. C'est ce que j'aurais souhaité voir.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur les transferts fédéraux en santé, hier, le premier ministre se disait que c'était un rendez-vous manqué, parce que Justin Trudeau, donc, n'a pas concédé à augmenter, comme les provinces le demandent, les transferts fédéraux en santé. M. Trudeau fait quand même partie de votre famille politique en étant le chef du Parti libéral du Canada. Est-ce que vous lui demandez, pendant les fêtes, de réfléchir à tout ça et d'acquiescer à la demande des premiers ministres des provinces?

Mme Anglade : Bien, il est clair que nous, on est favorables à un plus grand transfert d'un point de vue des transferts en santé. Je veux dire, ça, notre position est claire par rapport à tout ça.

Le commentaire que je ferais, c'est que, lorsqu'il y a eu la mise à jour économique de la part du gouvernement, on a dit deux choses. C'était très conservateur dans la manière d'allouer les dépenses, mais c'était très jovialiste dans la manière de considérer les revenus. Ça confirme un peu cet aspect un peu jovialiste de voir les choses par rapport avec les négociations avec le fédéral. Mais c'est sûr que le financement de la santé, là, il reste entier. C'est un problème qui va être essentiel pour le Québec, et qu'on souhaite avoir davantage de transferts du côté du Québec, c'est certain.

Le Modérateur : Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour, Mme Anglade. Vous vous êtes souvent retrouvée, dans cette pandémie-ci, à devoir... en fait, la pandémie a mis en lumière certaines décisions qui ont été prises par des anciens gouvernements libéraux. Vous apparteniez à l'un de ces gouvernements-là.

En fait, j'essaie de voir comment vous vous êtes sentie. Est-ce que vous vous êtes sentie souvent coincée ou prise à défendre des décisions que vos prédécesseurs ont prises puis qui ont eu des impacts catastrophiques?

Mme Anglade : Alors, la réponse courte à votre question, c'est non, puis je vais vous dire pourquoi. Parce que, premièrement, est-ce que... On m'a posé la question : Est-ce qu'il y a eu des impacts des réformes antécédentes, etc.? Bien sûr, mais c'est exactement la raison pour laquelle il nous faut une commission d'enquête publique indépendante. Parce qu'au-delà des allégeances politiques des gouvernements, ce qu'il faut, c'est qu'on trouve la meilleure façon de prévenir les crises futures.

C'est pour ça que je suis extrêmement favorable à une enquête publique indépendante, parce que ça nous permettrait de voir ce qui a marché, ce qui n'a pas marché, ce qu'on doit retravailler, ce qu'on doit transformer, ce qui s'est fait sur les gouvernements précédents, ce qui s'est fait dans la crise actuelle. Et ça va nous permettre de repenser aussi à ce qu'on veut mettre de l'avant dans notre système de santé.

L'objectif, ce n'est pas de trouver des coupables. L'objectif, c'est de trouver la meilleure manière de préparer ce qui est difficilement prévisible. Lorsque je regarde ce qui s'est fait, en 1998, sous Lucien Bouchard, avec la crise du verglas, le rapport... alors, je pense que le rapport s'intitulait... c'est S'adapter à l'imprévisible. Bien, c'est un peu ça qu'on a besoin de faire en matière de santé et c'est pour ça qu'on a besoin d'avoir une enquête publique indépendante, qui ne va pas cibler un gouvernement ou un autre, mais qui va nous permettre d'avoir la vérité sur ce qui s'est passé.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Puis ensuite, est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qui s'est passé hier avec le projet de loi n° 72, là, pour la livraison d'alcool, les restaurants, le... Il semble que vous n'ayez pas voulu prolonger les travaux en soirée hier. Qu'est-ce qui s'est passé?

Mme Anglade : Bien, écoutez, moi, ce que je comprends, c'est que ça va être adopté cet après-midi, là, le projet de loi va être adopté cet après-midi. Donc, après ça, ça va être la mise en oeuvre de la part du gouvernement, mais il n'y a pas de... Honnêtement, il ne devrait pas y avoir d'enjeu par rapport à ce projet de loi là, et tout devrait être réglé pour la fin de la session.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Donc, hier, vous saviez que ça allait reprendre aujourd'hui? C'est pour ça que vous n'êtes pas restés plus tard?

Mme Anglade : Bien, en fait, si tu veux rentrer dans le... oui, à votre réponse courte, oui, parce qu'on sait qu'on a jusqu'à aujourd'hui pour terminer les travaux, parce que c'est la fin de session aujourd'hui, puis c'est ce qui va se passer de toute façon. Donc, le projet de loi va être adopté, vraisemblablement.

M. Derraji : Absolument, c'est qu'aujourd'hui la procédure continue. Comme vous le savez, il y avait le début de l'étude... L'analyse de ce projet de loi a commencé cette semaine, donc il y avait des articles à analyser. Et donc l'ensemble des députés continuent leur travail au même moment, maintenant, par rapport à ce projet de loi, et nous sommes confiants que le travail va continuer et ce projet de loi sera adopté.

Et je tiens juste à rappeler, ce projet de loi est un premier pas. Les restaurateurs veulent encore plus d'aide. Donc, oui, c'est un premier pas, mais ce projet de loi ne règle pas l'ensemble des problématiques de nos restaurateurs. Il faut préciser ce point qui est extrêmement important pour nos PME et surtout nos restaurateurs.

Le Modérateur : Vincent Larin, QMI.

M. Larin (Vincent) : Oui. J'aurais aimé éclaircir la question de ma collègue Sioui. On a entendu M. Legault prendre une part du blâme concernant ce qui s'est passé dans les CHLSD, entre autres. Mme Marois l'a fait aussi, elle a reconnu que les gouvernements précédents avaient fait fausse route. Est-ce que le Parti libéral du Québec prend une part du blâme?

Mme Anglade : Ah! moi, j'ai reconnu dès le départ qu'il y avait une contribution de notre part par rapport à l'état dans les CHSLD. Ça, je l'ai reconnu, mais au début de la crise et je n'ai aucun problème à le reconnaître. Puis je pense qu'il faut tous qu'on soit capables de se regarder dans le miroir puis se dire : Tu sais, on a une part de responsabilité avec tout ce qui s'est fait.

Une fois que c'est dit, comment est-ce qu'on améliore la suite des choses? Comment est-ce qu'on est capables, comme élus, d'avancer là-dedans puis de proposer des solutions qui vont réellement régler le problème? Il n'y a qu'une manière de procéder, c'est d'avoir une véritable enquête publique indépendante. Et, encore une fois, je reviens sur l'exemple de 1998, mais, suite à ce qui s'est passé dans la crise du verglas, la sécurité civile québécoise, là, elle a vraiment été... tu sais, on l'a vraiment bonifiée, on l'a mise dans une position où elle n'a rien à envier à quelque autre endroit que ce soit dans le monde. Et ça, bien, c'est la force d'une enquête qui te permet de vraiment changer les choses pour de bon. Je pense que c'est ça qu'on a besoin de faire également avec notre système.

M. Larin (Vincent) : O.K. J'aurais aussi une question concernant M. Fitzgibbon. On a entendu M. Legault dire qu'à l'impossible nul n'est tenu.

Mme Anglade : Ah non! bien là...

M. Larin (Vincent) : Est-ce que M. Legault déforme les faits?

Mme Anglade : Oui.

M. Larin (Vincent) : Oui?

Mme Anglade : Bien oui. Je veux dire, comment, à l'impossible nul n'est tenu?

M. Larin (Vincent) : ...qu'il y a énormément de gens... bien, je ne veux pas dire énormément... en fait, par exemple, M. Arcand, je pense, quand il est entré en politique, il a dû se départir de certaines actions dans Metro. Est-ce que c'est injuste, vous pensez, que...

Mme Anglade : Ce n'est pas injuste. Non, il n'y a rien d'injuste, qu'on soit très clair.

M. Larin (Vincent) : Je veux dire, que M. Fitzgibbon ait ce traitement-là de la part du premier ministre puis...

Mme Anglade : Ah oui! de ce point de vue là, oui, alors. Si vous me dites... Il y a un code d'éthique, le code d'éthique s'applique pour tout le monde, les 125 députés, et, pour moi, ça m'apparaît totalement inexplicable que le premier ministre... Je pense que dans l'histoire du Québec, là, vous irez voir combien de ministres siègent comme ministres au sein d'un conseil avec deux blâmes de la Commissaire à l'éthique. Je pense qu'il n'y en a jamais eu. Là, vous me corrigerez sinon, je pense qu'il n'y en a jamais eu.

Et on constate que ce n'est pas quelque chose qui est... ce n'est même pas un exemple isolé. On a vu encore un exemple sur la question du voyage à Las Vegas avec la compagnie qui fait les présentations, constamment placé en conflit d'intérêts, constamment placé en conflit d'intérêts. Et je rappelle les propos de François Legault en 2018, en août 2018, où il disait : Il n'y a pas juste le fait d'être en conflit d'intérêts, il y a aussi la perception, puis la perception en politique, c'est important. À la CAQ, c'est tolérance zéro. Ça, c'était en 2018, là.

Alors, il n'y a clairement pas de tolérance zéro. On a décidé de passer l'éponge deux fois plutôt qu'une, et c'est inexplicable. Et jusqu'à présent, on a un ministre qui siège au Conseil des ministres, qui ne semble pas être conforme au code d'éthique.

Le Modérateur : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour, Mme Anglade. Toujours sur le même sujet, justement, tout à l'heure, M. Legault a dit : À l'impossible nul n'est tenu. Donc, on comprend de sa réponse qu'il va continuer d'accepter le fait que son ministre soit en conflit ou, enfin, en contravention plutôt du code d'éthique.

À partir de ce moment-là, sachant que toute décision future de la commissaire devra être entérinée par l'Assemblée, que la CAQ est majoritaire, qu'est-ce que l'opposition peut faire face à un ministre qui donc va être en contravention?

Mme Anglade : Bien, moi, je les envoie faire une sérieuse réflexion introspective pendant les fêtes par rapport à la question de l'éthique. C'est très préoccupant. C'est très préoccupant, et ce qui est encore plus préoccupant, c'est... alors que c'est évident, quand on lit le rapport de la Commissaire à l'éthique, que M. Fitzgibbon a très peu de temps à accorder à la commissaire puis très peu de temps à accorder à cette question, mais comment même se placer, comment aller... J'en ai fait, des missions à l'étranger, là, j'en ai fait plusieurs dans ma vie, là. Comment te placer en conflit d'intérêts même dans des missions, même dans des... quand c'est des gens qui sont commanditaires d'un événement? Je veux dire, ça, c'est le b.a.-ba, là. C'est le b.a.-ba. Tu n'as pas besoin d'avoir un commissaire à l'éthique pour voir que ça ne marche pas.

Alors, quand on se rend compte que ces éléments flagrants apparaissent, bien, imaginez ce qu'on ne voit même pas. C'est extrêmement préoccupant comme situation.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, ça fait maintenant quelques mois que vous êtes cheffe du Parti libéral. On vous a vue à l'oeuvre en Chambre, en points de presse. Est-ce que vous estimez avoir trouvé votre ton? Est-ce que la Dominique Anglade qu'on a vue ces derniers temps va être celle qu'on va voir pour la suite du mandat, à la prochaine élection, comme première ministre éventuellement?

Mme Anglade : Bien, c'est à vous de me dire quel ton puis quel style vous avez vu. Mais je suis une personne assez collégiale, je dis ce que je pense, je... Tu sais, je ne sais pas, je pense que vous avez vu... Oui, je pense qu'à votre question... Je pense que vous avez vu la vraie Dominique Anglade.

C'est sûr qu'un contexte où on est toujours derrière un lutrin à poser des questions en Chambre ou bien à répondre à des questions de journalistes, ce n'est pas ce que l'on vit au quotidien. Vous ne vivez pas la dynamique de caucus ou la dynamique d'équipe non plus, mais je pense que vous avez commencé à voir une partie de cette personne-là. Je le pense.

M. Bergeron (Patrice) : Maintenant, si vous me permettez, LaPresse canadienne, Patrice Bergeron. Malgré les conditions difficiles des derniers mois, voire de la dernière année, et les décisions qui ont été souvent, donc, contradictoires ou difficiles du gouvernement, la CAQ reste très populaire et le premier ministre aussi.

Et comment vous arrivez à expliquer ce haut taux de satisfaction là?

Mme Anglade : Bien, il est évident qu'on se retrouve, encore une fois, en contexte de pandémie et, en contexte de pandémie, là, on n'est pas en train de penser à l'élection d'un prochain gouvernement, là. On est en train de savoir comment on va passer à travers la crise, et c'est important de se rallier derrière le gouvernement, parce qu'il y a des décisions qui sont difficiles à prendre, et les gens ont besoin de sentir qu'on va dans une direction puis que c'est une direction qui est bonne pour tout le monde. Alors, je pense que ça s'explique beaucoup par ça.

Puis après, bien, la période post-COVID, ce sera autre chose. Mais là il y a quand même une réalité avec laquelle on doit tous composer, c'est le fait qu'on est encore en crise et on est encore en crise pour plusieurs mois, même s'il y a une lueur d'espoir au bout du tunnel.

M. Bergeron (Patrice) : Et hier, durant la conférence de presse de M. Legault à la suite de la rencontre des premiers ministres, M. Legault disait qu'il préférait recevoir des transferts en santé plus élevés plutôt que d'obtenir des points d'impôt. C'est quand même une sorte de rupture par rapport à une longue position traditionnelle du Québec qui remonte à dans les années 70, 80.

Est-ce que, selon vous, ça devrait s'inscrire dans cette continuité-là ou est-ce que le Québec doit continuer à réclamer des points d'impôts supplémentaires à Ottawa, au fédéral?

Mme Anglade : Bien, moi, je pense que ce n'est pas une avenue qu'il faut éliminer du tout, la question des points d'impôts, simplement parce qu'on ne sait pas exactement comment va se conclure la suite des choses avec la COVID. On ne sait pas de quoi est fait l'avenir, et je pense qu'il y aura différentes alternatives qu'il va falloir considérer. Moi, je n'exclurais rien à ce moment-ci.

Le Modérateur : Très bien. Nous allons passer à l'anglais. Kelly Greig, CTV.

Mme Greig (Kelly) : Good afternoon. My first question would be about... when Mr. Legault spoke just a few minutes ago, he said one of the things that he is happy with throughout this second wave of the pandemic was keeping schools open throughout the entire time, of course the exceptions of where there are specific outbreaks, but schools did not shut down for the entire semester.

Do you agree that this is something that the Government should be proud of, considering the case load in schools?

Mme Anglade : Nobody can be proud of the level of cases right now. There's no question about that. However, I do understand the necessity to keep the schools open for the children themselves. I have three children myself, I understand the need for them to socialise and to be in school on a daily basis.

That being said, I think that we have to take all the measures that we can in order to prevent the virus. And I believe that there are elements that we have not put in place, such as the whole question around ventilation, and the way some of the schools were prepared initially, the way we maintain... in case of COVID, the way we maintain the teaching, the classes despite the distance. So I think there are number of elements that should have been put in place in order for the execution to be better than what we've seen today.

Mme Greig (Kelly) : When the next session comes back, in February, the hope is Québec will be in a very different situation than today. The vaccines will have started on a larger scale and the end will hopefully be kind of in sight with the vaccinations.

So, looking back on this session and having the second wave while trying to also manage governing and asking questions, how do you feel like this session in particular was handled by yourself and by the Government as a whole?

Mme Anglade : So, on our part, I think we did a very solid job in terms of questioning the Government and bringing... highlighting the issues that we see. So, for example, with Dr. Arruda this week, it is obvious that there are a number of questions that need to be answered and we don't have the answers, you don't have the answers, I don't have the answers, but somebody does. And we need to find out who that person is, and we need to have all those questions answered regarding the pandemic starting in January. So, I think, we asked the right questions and I also think, we were constructive. There are a number of elements that we brought to the table regarding mental health, regarding rapid testing, regarding schools that were positive and constructive.

In terms of the Government, I think, the level of transparency was really lacking, coherence as well, was not very strong. And since we are going for a period of time outside of the National Assembly, I think, they should be reflecting on what is it that they are going to differently in order to ensure that there is a much higher level of consistency and transparency.

Le Moderator : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. This session, QP, questions period, has gotten very heated at times with the Premier asking you what planet you live on, he's been called to order. This afternoon, he said that he would agree to weekly meetings with you, guys. So, what… how do you explain the change of tone? Did he just have some Christmas spirit today?

Mme Anglade : No, I think he realizes that we are being constructive, and I think he realizes there's no point in trying to be aggressive in question period, it doesn't serve the purpose. They had… honestly, it was quite pathetic with Marie-Eve Proulx and the way it was handled, and we spent three days asking for her to apologize. Premier himself had to say that, you know : I take back what I said.

So, this is not a very constructive approach and I think he realized that, and he said, you know : I'm going to try to be more positive and constructive. It's unfortunate that it's the last day of the session that we get to have the confirmation for the meetings, but at least, we're getting that and we're going to make the best out of those meetings.

Mme Fletcher (Raquel) : Can I ask your colleague, because he was sort of in the middle of it with Marie-Ève Proulx and the question period that got really heated up : How do you see the session? How would you qualify it?

M. Derraji : As I told you before, I'm just doing my job regarding what's happened with SMEs and it's not about me, it's not about Monsef Derraji, it's about the work that should be done with the Government, and the responsibility of Marie-Eve Proulx to be near to our SMEs. This is the big questions, and as you say, that it's tough inside the Parliament, but the question is : How we can have more efficient programs for our SMEs?

M. Bergeron (Patrice) : Si vous permettez, Mme Anglade, juste avant de préciser, vous dites que le gouvernement ou que le premier ministre, c'est-à-dire, a changé de ton. Est-ce que vous pourriez me dire la réponse que vous avez donnée à Mme Fletcher?

Mme Anglade : Alors, la question était de savoir pourquoi le premier ministre aurait changé de ton. Je pense que le premier ministre s'est rendu compte lui-même qu'on n'a pas besoin d'être agressif en période de questions, il s'agit de répondre aux questions. On a eu des exemples où Mme Proulx a dû… à trois reprises, hein, à trois périodes de questions différentes, on est revenus sur cet enjeu jusqu'à tant qu'elle décide, finalement, de retirer ses propos. Le premier ministre lui-même a dû retirer ses propos puis je pense qu'ils se sont rendu compte que ça ne dessert personne, ça ne dessert pas l'intérêt commun et il faut garder le niveau de discussion de manière, je dirais, professionnelle puis constructive. Parce qu'au bout du compte, ce que les gens veulent, c'est qu'on arrive à travailler ensemble.

Le Modérateur : Merci. Maintenant, le dernier mais pas le moindre, our senior reporter, Phil Authier, The Gazette.

Mme Anglade : And I was wondering who it was, wow!

M. Authier (Philip) : Oh, that hurts.

Mme Anglade : It's a compliment, Phil, it's a compliment.

M. Authier (Philip) : I asked this to several other leaders today : How would you size up Mr. Legault's leadership in the pandemic?

Mme Anglade : Don't tell me you want an actual note on this, an actual… you don't want me…

M. Authier (Philip) : No, no, no, I don't want a score. I don't need the scores. I just… how you size it.

Mme Anglade : Well, I think he's working very hard. I think, at some degree, he means well. The problem is the level of transparency and the level of consistency of the Government. This Government should be a lot more transparent in the way they're making their decisions. It's not about what decisions they're making, because a Government is there, in a pandemic, to make decisions, but it's how you do it and be very clear regarding what your decisions are based on.

I think, in terms of consistency, we had also a number of issues because they were not explaining the decisions very well. And regarding the transparency, if you are transparent, if you really want to have the truth as to what happened, what has happened since January, you need to have an independent commission. There is absolutely no reason not to go ahead with this, absolutely no reason. And I hear François Legault saying : It's going to take forever, it's going to last for years. It's not true. If you look back at commissions, aside from «commission Charbonneau», you will see that a lot of those commissions have lasted about a year, and, if you take the example of Ontario, after six... not even six months, in September, October, they already had recommendations coming out of their commission.

So I really believe that it's a state of mind around transparency and being open as to what it's going to be said. He's not going to like everything he's going to hear, I'm not going to like everything I'm going to hear, but we need to hear the truth in order to better our systems.

M. Authier (Philip) : And, as my last question, what do you think are the chances that Québec will be locked down again next week, in some form, in some...

Mme Anglade : I think it's likely. I'm just looking at the numbers, looking at the numbers, and I'm also looking at what additional measures they're putting in place. If you don't have a strategy on rapid testing, if you're not clear on what you're going to do in order to control some of those eclosions, I don't understand how you're going to be able to reduce the numbers. And they haven't been able to reduce the numbers because the measures, so far, have been... the additional measures have been very limited. So this is the element that could change things. They are not working on it the way they should be, so I think we're approaching a lockdown, unfortunately.

Le Modérateur : Bien, merci beaucoup pour cette conférence de presse. Nous vous souhaitons un joyeux temps des fêtes.

Mme Anglade : Merci beaucoup, tout le monde. Joyeux temps des fêtes à tout le monde. Enjoy!

(Fin à 14 h 49)

Participants


Document(s) Related