(Quatorze heures huit minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
et bienvenue à cette conférence de presse de la cheffe de l'opposition
officielle, Mme Dominique Anglade, accompagnée de Monsef Derraji, le leader
adjoint de la formation.
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour à tous. Bien contente d'être avec vous en cette fin de session
parlementaire. Alors, je suis accompagnée du leader adjoint Monsef Derraji, en
remplacement du leader André Fortin. Alors, soyez sans crainte, André avait une
obligation qu'il ne pouvait décaler, et donc il s'excuse de ne pas pouvoir être
avec nous aujourd'hui.
La session que nous venons de vivre s'est
déroulée dans un contexte de COVID-19 qui force tous les groupes parlementaires
à se réajuster en conséquence. La crise sanitaire nous a obligés à se poser des
questions sur la façon dont nous allions jouer notre rôle d'opposition
officielle. On doit honorer le mandat que les Québécois ont confié au Parti libéral
du Québec, c'est-à-dire de surveiller et de questionner le gouvernement en leur
nom, et particulièrement en temps de crise, mais le faire sans miner les
efforts du gouvernement pour endiguer le virus.
Je crois que nous pouvons être fiers du
travail qui a été accompli par les députés tout au long de la session. On a soumis
une multitude de propositions au gouvernement et, en fait, près d'une
trentaine. Alors, pour donner quelques exemples, on a proposé d'élargir l'accès
aux soins psychologiques pour tous les Québécois, payés par la RAMQ, nous avons
proposé de mettre en place des projets ratios pour les infirmières, d'augmenter
l'aide directe pour les PME, des cliniques de dépistage mobile pour les écoles,
un congé de taxe foncière pour les hôtels en 2020, un code de conduite pour
encadrer les relations contractuelles qui existent entre les fournisseurs, les
producteurs et les grandes compagnies comme Walmart.
On a également proposé d'interdire les
bagarres dans le hockey mineur, d'offrir des cours de français gratuits à la
communauté anglophone, et on a proposé des incitatifs pour ramener les
infirmières à la retraire pour qu'elles puissent prêter main-forte au réseau.
Je pourrais continuer, en fait, longtemps avec les différentes mesures que nous
avons proposées, mais nous avons aussi joué notre rôle de contrôleur de l'action
gouvernementale dans les différents projets qui ont été déposés par le
gouvernement.
On a obtenu des gains importants pour les
Québécois dans le cadre de nos échanges en commission parlementaire. C'est le Parti
libéral du Québec qui a demandé l'audition du directeur national de la santé
publique. C'est aussi le Parti libéral du Québec qui a demandé la tenue d'une
véritable enquête publique indépendante. D'ailleurs, le premier ministre
invoquait le mandat confié à Mme Castonguay pour refuser une commission d'enquête
publique.
Nous avons demandé une enquête publique
basée sur le modèle qui a été mis en place en France, dont le mandat est
beaucoup plus large. Et j'aimerais partager avec vous le libellé de la
commission sénatoriale française : «La commission d'enquête pour l'évaluation
des politiques publiques face aux grandes pandémies à la lumière de la crise
sanitaire de la COVID-19 et de sa gestion.» Or, lorsque l'on compare ça avec le
libellé du mandat qui a été confié par Mme Castonguay, on peut lire la chose
suivante : «Évaluer la performance du réseau de la santé, incluant les
interventions en matière de santé publique, spécifiquement pour la gestion des
soins et de l'hébergement des aînés dans le cadre de la COVID-19.»
L'examen que nous aurons à faire ne doit
pas être un examen qui soit restrictif. On pense que nous devrons avoir une
perspective qui soit beaucoup plus large compte tenu des impacts sur l'ensemble
de la société québécoise. L'action gouvernementale devrait être examinée dans
son ensemble parce que tous les secteurs d'activité ont véritablement été
touchés par cette crise.
Je crois également qu'on peut dire que les
Québécois, on a été en mesure d'honorer le mandat qu'ils nous ont confié en
faisant des propositions qui ont été à la fois réalistes et audacieuses, tout
en questionnant de façon pertinente ce qui se passait au gouvernement et sans
démagogie. On a refusé de tomber dans les critiques qui étaient simplistes et
populistes pour nous concentrer sur ce qui était véritablement l'essentiel,
autant dans la gestion de la crise de la COVID que de ses impacts dans les
autres dossiers qui relèvent du gouvernement et de l'Assemblée nationale. Bien
entendu, le contexte de la crise de la COVID rend le travail des oppositions
plus complexe, mais je crois qu'on peut dire globalement qu'on a fait du bon
boulot.
On a interpelé le gouvernement sur toutes
les tribunes sur un nombre important de dossiers : sur le décès tragique
de Joyce Echaquan, l'agriculture, l'environnement, la défense de notre
patrimoine, l'équité fiscale et les GAFAM, la scolarisation des enfants
autistes, la défense de la communauté LGBTQ, la liberté académique, les
actionnaires québécois de Nemaska.
Et nous avons également gagné un certain
nombre de batailles, notamment l'indéfendable projet de loi n° 61, qui a
été mis au rancart par Sonia LeBel. On a défendu nos anges gardiens, forcé le
gouvernement à respecter ses ententes avec les préposés aux bénéficiaires,
défendu les entreprises en tourisme, défendu l'industrie forestière québécoise
et défendu les éducatrices en service de garde. Nous avons également soutenu
les projets comme le REM et le tramway. La liste ici, elle n'est pas
exhaustive, mais les Québécois peuvent compter sur nous pour les représenter.
Bien sûr, la plupart des questions que
nous avons posées au salon bleu concernaient la gestion de la crise à laquelle
nous faisons face depuis plusieurs mois. Et je sais, quelquefois, les oppositions
peuvent être perçues comme étant un peu contre-productives, alors que le
gouvernement doit composer avec une situation qui est difficile. Toutefois, on
a un rôle fondamental dans notre démocratie, celui d'être une opposition
officielle et encore plus en temps de crise où le gouvernement se voit octroyer
des pouvoirs qui sont extraordinaires.
Alors, il faut faire preuve de souplesse
dans les critiques, accepter que le gouvernement ne puisse pas être parfait,
c'est normal, mais nous devons aussi ne pas faire preuve de complaisance, et le
gouvernement n'a pas toujours fait preuve de toute la transparence et de la
cohérence auxquelles les Québécois sont en droit de s'attendre. Le gouvernement
doit s'efforcer de garder intact le lien de confiance que doit avoir la
population envers ses décisions.
Nous avons demandé au gouvernement de mettre
en oeuvre des plans d'aide à court terme pour nos PME. Le gouvernement a fait
peu de cas des milliers d'entrepreneurs et d'employés qui risquent leur entreprise
et leur gagne-pain, mais il semble aussi ignorer que le risque énorme c'est
pour la suite des choses dans la relance économique. Nous avons proposé au
gouvernement de préparer un plan de relance à l'image de ce que l'on voit
présentement en France ou en Allemagne et de capitaliser sur les changements
que la crise sanitaire aura sur l'économie mondiale. Le premier ministre aura
misé sur une relance, trois politiques qui émanaient déjà du gouvernement
libéral : le manufacturier innovant, l'intelligence artificielle,
l'électrification des transports et, plus récemment, le Plan Nord. Le premier
ministre aura aussi monté les attentes pour la mise à jour économique qu'il
qualifiait de plan de relance.
L'écosystème économique mondial va
changer. Il va changer profondément après la crise que nous vivons
présentement. Et nous, ce que nous aurions souhaité, c'est un plan qui anticipe
ces changements. Croire qu'on pourra continuer comme avant en matière de
développement économique, c'est prendre le risque de la stagnation, c'est
prendre le risque d'être dépassés. Nous avons besoin de vision et de
créativité, et le Québec a besoin de cette créativité-là. L'approche du
comptable conservateur ne pourra pas être la bonne réponse à l'après-COVID.
Nous sommes convaincus que le Québec de l'après-COVID aura besoin d'une équipe
de femmes et d'hommes aux idées novatrices, tournées vers l'avenir.
Comme nous sûrement, le gouvernement
prendra un moment pendant le temps des fêtes pour faire une rétroaction sur les
derniers mois. Ils constateront peut-être certaines lacunes importantes en
matière de transparence, et de cohérence, et même d'empathie. Et, à ce titre,
j'aimerais dire que M. Fitzgibbon... j'aurais aimé qu'il saisisse
réellement la détresse des entrepreneurs du Québec, parce que ce n'est pas en
leur recommandant d'appeler leur syndic de faillite ou en insultant les
actionnaires de Nemaska qu'on arrive réellement à leur remonter le moral. J'en
profiterais également pour revoir le rapport avec les institutions
démocratiques comme le Commissaire à l'éthique, par
exemple. Ce serait un bel exercice à faire. Le comportement du ministre de
l'Économie est inexcusable, la caution du premier ministre est inexplicable.
Le gouvernement du Québec a sollicité la
collaboration des oppositions. Nous avons répondu présent avec des propositions
qui étaient diversifiées. Nous avons aussi sollicité des briefings techniques
de la Santé publique ainsi que des rencontres hebdomadaires avec les chefs de
partis et le premier ministre. Le premier ministre a franchi un premier pas ce
matin en acceptant de reprendre nos échanges hebdomadaires. Je l'en remercie.
J'espère que nous pourrons aller beaucoup plus loin.
Vous allez me permettez de dire un mot à
mes membres de mon caucus. Je suis très fière du travail que nous avons
accompli ensemble cette session. Nous avons montré aux Québécois une équipe de
députés compétents et soudés, et on s'est illustrés dans plusieurs dossiers.
Tous les dossiers portés par les porte-parole du PLQ sont traités avec le même
sérieux, qu'ils soient sous les feux des projecteurs ou non. Au PLQ, ce n'est
pas parce qu'un dossier n'est pas médiatisé qu'il n'est pas important. Vous
faites honneur à vos fonctions, merci à vous.
Un petit mot, finalement, pour l'ensemble
des députés de tous les partis confondus qui vont retourner dans leurs comtés
pendant le temps des fêtes. Ils vont prendre un petit temps pour souffler. Je
sais qu'il y aura beaucoup de travail à faire dans les comtés. J'espère qu'ils
vont, chacun et chacune, prendre du repos, et j'aimerais leur souhaiter, très
sincèrement, de très joyeuses fêtes.
Je vais maintenant céder la parole à mon
collègue Monsef Derraji.
M. Derraji : Merci. Bonjour,
tout le monde. À titre de leader parlementaire adjoint de l'opposition
officielle, je suis fier de m'adresser brièvement à vous aujourd'hui pour vous
exprimer notre grande satisfaction quant au travail que nous avons accompli au
cours de la session. Comme vous le savez, les travaux parlementaires ont été
teintés, à regret, de l'ombre de la pandémie de la COVID-19.
Notre rôle comme opposition officielle est
de questionner le gouvernement dans sa gestion de crise, et nous le faisons
toujours dans un esprit de collaboration, afin de répondre aux inquiétudes et
aux questionnements des Québécois. Nous avons questionné le gouvernement avec
plus de 130 questions concernant les enjeux liés à la santé et à la santé
mentale, plus de 100 fois concernant l'éducation, les sports et les
loisirs, plus de 180 fois sur l'économie, les régions et les enjeux
éthiques et déontologiques de la CAQ. Pour soutenir nos questionnements lors de
la période de questions, nous avons utilisé les outils parlementaires de notre
règlement afin de proposer et soumettre plusieurs idées.
Un premier mandat d'initiative a été
proposé par mes collègues de D'Arcy-McGee et de Maurice-Richard
dès le mois d'août pour demander d'étudier les conséquences de la pandémie de
la COVID sur la santé mentale des Québécois. Un second, comme vous le savez,
demandait d'audition du directeur national de la santé publique, Dr Arruda.
Vous aurez constaté que seule cette dernière proposition a été retenue.
Nous avons également fait des propositions
législatives constructives en présentant, notamment par la voix de ma collègue
la députée de Westmount—Saint-Louis, un premier projet de loi visant à
interdire les thérapies de conversion, pressant ainsi le gouvernement à agir en
ce sens.
Nous avons aussi proposé, par la voix de
mon collègue le député de Marquette, un projet de loi afin d'interdire les
batailles pour les mineurs dans les sports pour les protéger et éviter les
problèmes de santé qui peuvent en découler.
À travers des amendements et des échanges
en commission parlementaire, notre collègue député de La Pinière a fait
des gains importants en renforçant notamment les pouvoirs de l'Autorité des
marchés publics, et ce, afin de s'assurer d'éviter toute forme de corruption
dans le projet de loi n° 66 du gouvernement, Loi
concernant l'accélération de certains projets d'infrastructure.
Finalement, je rappelle qu'à notre
initiative le ministre des Finances a été entendu à la Commission des finances
publiques concernant la politique budgétaire du gouvernement. Cette audition
nous a permis d'apprendre notamment que les sommes prévues dans le budget pour
l'achat d'équipement médical au Québec n'étaient que de la poudre aux yeux et
que la plupart de ces achats se faisaient à l'étranger.
Nous avons été une opposition officielle
efficace, rigoureuse, à l'écoute et constructive, et ce, dans l'intérêt
supérieur de l'ensemble des Québécois. C'est notre rôle d'opposition
officielle, et nous entendons poursuivre dans cet état d'esprit pour les
prochaines semaines. Merci.
Le Modérateur
: Nous en
sommes maintenant à la période de questions. Nous commençons avec François
Carabin, Journal Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour. Mme Anglade, vous avez été élue ou choisie cheffe du Parti
libéral en pleine pandémie. À peu près toutes vos interventions en Chambre,
avec les médias, ou une grande majorité, portaient sur la pandémie.
Une fois que ce sera derrière nous, c'est
peut-être se projeter un peu dans le futur, mais quelle va être votre priorité
numéro un comme cheffe du Parti libéral?
Mme Anglade : Je vous
dirais... Alors, vous dites : Une fois que ce sera fait. Mais je vais
juste commenter avant pour dire : Il y a des enjeux de vaccination, il y a
des enjeux d'opérations qui vont devoir se faire, l'oncologie, les chirurgies
où il y aura beaucoup de retard qui va être accumulé, la nécessité d'avoir une
enquête publique. Alors, je pense qu'il y a des enjeux qui vont être vraiment
importants. Maintenant, passé ça, parce que je pense que c'est ça votre
question, c'est de quoi a l'air un Québec post-COVID, et, pour moi, je pense
qu'une des choses qui va être fondamentale, c'est d'avoir une véritable vision
de l'économie qui va être à la fois inclusive et qui va être durable,
véritablement être capable de combiner ça.
Je pense que l'enjeu de la détresse psychologique,
de l'iceberg qu'on a au niveau de la santé mentale et de la détresse
psychologique va rester pendant encore de nombreuses années, qu'il va falloir
qu'on y porte une attention toute particulière, la question, évidemment, de
soins pour nos aînés qui va rester un enjeu. Et finalement, je vous dirais, une
question qu'on élude beaucoup présentement, à laquelle on ne pense pas
suffisamment, mais toute la question de la réussite scolaire dans notre système
d'éducation. La réussite scolaire va devoir redevenir une de nos priorités
parce que l'année actuelle qu'on est en train de vivre a des conséquences très
lourdes pour la suite des choses.
M. Carabin (François) :
Merci. Sinon, j'aimerais revenir au quotidien, si on veut, des choses. Pour les
rencontres que vous avez prévues avec le premier ministre, est-ce que vous avez
déjà déterminé une première date? Et quel va être le premier point à l'ordre du
jour que vous allez aborder avec le premier ministre?
Mme Anglade : Je vais
retrouver son cellulaire pour l'appeler tout de suite pour voir la date de la
prochaine rencontre. Écoutez, on n'a pas encore déterminé de date. On va
certainement terminer la journée pour voir quand est-ce qu'on va avoir ces
rencontres. À très court terme, le contrôle de la pandémie, les tests...
quelles sont les nouvelles actions qui vont être posées et qui vont nous
permettre d'avoir un meilleur contrôle sur la pandémie. C'est sûr qu'on va
vouloir revenir sur toute la question des tests rapides, des tests d'asymptomatiques
parce que c'est un moyen qui a été davantage éprouvé dans d'autres
juridictions, et on pense qu'il y a vraiment un élément qui pourrait servir les
intérêts du Québec. Après, évidemment, on va parler de toute la question de la
vaccination, c'est évident. Je vous dirais que c'est d'abord ça qu'on
aborderait dès la semaine prochaine.
Le Modérateur
: Andrée
Martin, TVA.
Mme Martin (Andrée) : Bonjour.
J'aimerais vous entendre sur votre rôle, à vous, Mme Anglade, mais pour
les parlementaires, pour les députés de votre parti, qu'est-ce que cette
pandémie-là a changé? Parce que l'année qu'on... pas juste la session, là, ce
qu'on vient de traverser, ça a été difficile. Qu'est-ce qui a changé dans votre
rôle et dans votre travail terrain?
Mme Anglade : Cette relation à
l'autre, la relation au citoyen, cette incapacité, jusqu'à un certain point,
d'aller pouvoir toucher les gens, d'aller leur parler. On est au téléphone, on
essaie d'aider, on respecte les distances. Mais de voir qu'il y a de la
détresse puis de se dire qu'on n'est pas capables d'aller s'asseoir chez eux
puis d'essayer de régler les problèmes, de le faire à distance, ça, c'est
difficile pour un député, parce que, quand tu fais de la politique, quelque
part, tu aimes les gens, tu aimes les rencontrer, tu aimes échanger et tu n'es
pas capable de faire ça dans ce contexte de pandémie.
Alors, des anecdotes où... Il y a une
dame... Je vais juste raconter une anecdote. Il y a une dame qui a fait, je ne
sais pas si vous avez vu, TVA en a fait un topo... Elle a décidé d'allumer des
lumières pour égayer sa résidence, et puis vous avez fait un topo à TVA. Cette
dame est dans mon comté. Bien, je lui ai parlé cette semaine. Tu sais, j'ai
pris le téléphone puis j'ai dit : Ah! bien, je vais vous appeler, puis on
a parlé ensemble 20 minutes. C'était hypersympathique, puis juste cet
échange-là, bien, c'est ce qu'on a beaucoup plus difficilement comme député
aujourd'hui parce qu'on n'a plus ce contact avec les gens, qui est physique. Je
pense que cet élément-là a beaucoup changé les choses.
Mme Martin (Andrée) : J'ai
posé la question aux autres partis, parce que, quand on fait un bilan, c'est
une question qui revient souvent : Sur 10, quelle note vous
attribuez-vous?
Mme Anglade : Ah! je ne vais
pas m'attribuer de note, je vais vous laisser faire ce travail-là.
Mme Martin (Andrée) : Mais
moi, suis journaliste, je ne suis pas analyste.
Mme Anglade : Ah! mais je suis
sûre que vous avez la capacité d'analyser. Je suis convaincue de ça.
Mme Martin (Andrée) : Je ne
peux pas vous donner de note, moi. Je n'ai pas cette permission-là. J'aurais
voulu vous entendre...
Mme Anglade : Non, je pense
que... Mais ce que je vous dirais, au-delà de la note, là, ce que je vous
dirais, j'ai le sentiment du devoir accompli. Je pense qu'on a posé les
questions, on l'a fait au meilleur de nos capacités. On a été constructifs, on
a amené des propositions, là, on a amené des idées sur la table. On a travaillé
avec le gouvernement le plus possible, on a travaillé aussi avec les autres
oppositions pour essayer de formuler des recommandations. Ma porte a toujours
été ouverte aux gens qui voulaient discuter avec nous pour voir des moyens pour
contrôler la pandémie.
Donc, sentiment du devoir accompli, quand
même, durant cette session et puis le sentiment aussi d'avoir une équipe avec
laquelle on a pu travailler puis toucher à tout un ensemble de dossiers, même
ceux qui n'étaient pas nécessairement à la télévision tous les jours, mais qui
sont des dossiers importants pour bien des personnes.
Le Modérateur
: Hugo
Pilon-Larose, LaPresse.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
...Mme Anglade, justement, pour contrôler la pandémie, le premier ministre
devrait annoncer, en début de semaine prochaine, possiblement de nouvelles
mesures.
Est-ce que vous vous attendez... quand on
sait justement que plusieurs éclosions viennent des familles elles-mêmes, donc
des rassemblements familiaux, est-ce que vous vous attendez... ou est-ce que
vous demandez, plutôt, au gouvernement, pendant les fêtes, de limiter les
déplacements interrégionaux ou peut-être de faire comme pendant la première vague,
de fermer les régions en demandant aux gens de rester dans leur région?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
tout va dépendre, honnêtement, de la question de la Santé publique. À toutes
fins pratiques, il y a beaucoup de régions qui sont rouges présentement, puis
je pense que l'idée de dire que les gens vont pouvoir rester dans leur bulle, s'ils
restent dans leur bulle familiale, c'est ce qui va être important, de ne pas
aller voir d'autres personnes d'autres familles, c'est surtout ça qu'il va
falloir éviter.
Alors, je pense qu'on va... j'imagine qu'on
s'enligne vers un confinement, avec toutes les nouvelles que l'on a
présentement, puis on verra ce que les mesures donnent.
Ce qui me préoccupe beaucoup, et je
reviens encore avec cette histoire de tests rapides, je pense qu'il y a des
mesures que l'on pourrait mettre en place tout de suite, qui feraient en sorte
qu'au moins on commencerait à limiter davantage la propagation du virus, qui
feraient en sorte que, même si on a un confinement, ce ne serait pas un
confinement qui serait très long. C'est ce que j'aurais souhaité voir.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
les transferts fédéraux en santé, hier, le premier ministre se disait que
c'était un rendez-vous manqué, parce que Justin Trudeau, donc, n'a pas concédé
à augmenter, comme les provinces le demandent, les transferts fédéraux en
santé. M. Trudeau fait quand même partie de votre famille politique en étant le
chef du Parti libéral du Canada. Est-ce que vous lui demandez, pendant les
fêtes, de réfléchir à tout ça et d'acquiescer à la demande des premiers
ministres des provinces?
Mme Anglade : Bien, il est
clair que nous, on est favorables à un plus grand transfert d'un point de vue
des transferts en santé. Je veux dire, ça, notre position est claire par
rapport à tout ça.
Le commentaire que je ferais, c'est que,
lorsqu'il y a eu la mise à jour économique de la part du gouvernement, on a dit
deux choses. C'était très conservateur dans la manière d'allouer les dépenses,
mais c'était très jovialiste dans la manière de considérer les revenus. Ça
confirme un peu cet aspect un peu jovialiste de voir les choses par rapport
avec les négociations avec le fédéral. Mais c'est sûr que le financement de la
santé, là, il reste entier. C'est un problème qui va être essentiel pour le Québec,
et qu'on souhaite avoir davantage de transferts du côté du Québec, c'est
certain.
Le Modérateur
:
Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour, Mme Anglade. Vous vous êtes souvent
retrouvée, dans cette pandémie-ci, à devoir... en fait, la pandémie a mis en
lumière certaines décisions qui ont été prises par des anciens gouvernements
libéraux. Vous apparteniez à l'un de ces gouvernements-là.
En fait, j'essaie de voir comment vous
vous êtes sentie. Est-ce que vous vous êtes sentie souvent coincée ou prise à
défendre des décisions que vos prédécesseurs ont prises puis qui ont eu des
impacts catastrophiques?
Mme Anglade : Alors, la
réponse courte à votre question, c'est non, puis je vais vous dire pourquoi.
Parce que, premièrement, est-ce que... On m'a posé la question : Est-ce qu'il
y a eu des impacts des réformes antécédentes, etc.? Bien sûr, mais c'est exactement
la raison pour laquelle il nous faut une commission d'enquête publique indépendante.
Parce qu'au-delà des allégeances politiques des gouvernements, ce qu'il faut,
c'est qu'on trouve la meilleure façon de prévenir les crises futures.
C'est pour ça que je suis extrêmement
favorable à une enquête publique indépendante, parce que ça nous permettrait de
voir ce qui a marché, ce qui n'a pas marché, ce qu'on doit retravailler, ce
qu'on doit transformer, ce qui s'est fait sur les gouvernements précédents, ce
qui s'est fait dans la crise actuelle. Et ça va nous permettre de repenser
aussi à ce qu'on veut mettre de l'avant dans notre système de santé.
L'objectif, ce n'est pas de trouver des
coupables. L'objectif, c'est de trouver la meilleure manière de préparer ce qui
est difficilement prévisible. Lorsque je regarde ce qui s'est fait, en 1998,
sous Lucien Bouchard, avec la crise du verglas, le rapport... alors, je pense
que le rapport s'intitulait... c'est S'adapter à l'imprévisible. Bien,
c'est un peu ça qu'on a besoin de faire en matière de santé et c'est pour ça
qu'on a besoin d'avoir une enquête publique indépendante, qui ne va pas cibler
un gouvernement ou un autre, mais qui va nous permettre d'avoir la vérité sur
ce qui s'est passé.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Puis ensuite, est-ce que vous pourriez nous
expliquer ce qui s'est passé hier avec le projet de loi n° 72, là, pour la
livraison d'alcool, les restaurants, le... Il semble que vous n'ayez pas voulu
prolonger les travaux en soirée hier. Qu'est-ce qui s'est passé?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
moi, ce que je comprends, c'est que ça va être adopté cet après-midi, là, le projet
de loi va être adopté cet après-midi. Donc, après ça, ça va être la mise en
oeuvre de la part du gouvernement, mais il n'y a pas de... Honnêtement, il ne
devrait pas y avoir d'enjeu par rapport à ce projet de loi là, et tout devrait
être réglé pour la fin de la session.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Donc, hier, vous saviez que ça allait
reprendre aujourd'hui? C'est pour ça que vous n'êtes pas restés plus tard?
Mme Anglade : Bien, en fait,
si tu veux rentrer dans le... oui, à votre réponse courte, oui, parce qu'on sait
qu'on a jusqu'à aujourd'hui pour terminer les travaux, parce que c'est la fin
de session aujourd'hui, puis c'est ce qui va se passer de toute façon. Donc, le
projet de loi va être adopté, vraisemblablement.
M. Derraji : Absolument, c'est
qu'aujourd'hui la procédure continue. Comme vous le savez, il y avait le début
de l'étude... L'analyse de ce projet de loi a commencé cette semaine, donc il y
avait des articles à analyser. Et donc l'ensemble des députés continuent leur
travail au même moment, maintenant, par rapport à ce projet de loi, et nous
sommes confiants que le travail va continuer et ce projet de loi sera adopté.
Et je tiens juste à rappeler, ce projet de
loi est un premier pas. Les restaurateurs veulent encore plus d'aide. Donc,
oui, c'est un premier pas, mais ce projet de loi ne règle pas l'ensemble des
problématiques de nos restaurateurs. Il faut préciser ce point qui est
extrêmement important pour nos PME et surtout nos restaurateurs.
Le Modérateur
:
Vincent Larin, QMI.
M. Larin (Vincent) : Oui.
J'aurais aimé éclaircir la question de ma collègue Sioui. On a entendu
M. Legault prendre une part du blâme concernant ce qui s'est passé dans
les CHLSD, entre autres. Mme Marois l'a fait aussi, elle a reconnu que les
gouvernements précédents avaient fait fausse route. Est-ce que le Parti libéral
du Québec prend une part du blâme?
Mme Anglade : Ah! moi, j'ai
reconnu dès le départ qu'il y avait une contribution de notre part par rapport
à l'état dans les CHSLD. Ça, je l'ai reconnu, mais au début de la crise et je
n'ai aucun problème à le reconnaître. Puis je pense qu'il faut tous qu'on soit
capables de se regarder dans le miroir puis se dire : Tu sais, on a une
part de responsabilité avec tout ce qui s'est fait.
Une fois que c'est dit, comment est-ce
qu'on améliore la suite des choses? Comment est-ce qu'on est capables, comme
élus, d'avancer là-dedans puis de proposer des solutions qui vont réellement
régler le problème? Il n'y a qu'une manière de procéder, c'est d'avoir une
véritable enquête publique indépendante. Et, encore une fois, je reviens sur
l'exemple de 1998, mais, suite à ce qui s'est passé dans la crise du verglas,
la sécurité civile québécoise, là, elle a vraiment été... tu sais, on l'a
vraiment bonifiée, on l'a mise dans une position où elle n'a rien à envier à
quelque autre endroit que ce soit dans le monde. Et ça, bien, c'est la force
d'une enquête qui te permet de vraiment changer les choses pour de bon. Je
pense que c'est ça qu'on a besoin de faire également avec notre système.
M. Larin (Vincent) : O.K.
J'aurais aussi une question concernant M. Fitzgibbon. On a entendu M.
Legault dire qu'à l'impossible nul n'est tenu.
Mme Anglade : Ah non! bien
là...
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que M. Legault déforme les faits?
Mme Anglade : Oui.
M. Larin (Vincent) : Oui?
Mme Anglade : Bien oui. Je
veux dire, comment, à l'impossible nul n'est tenu?
M. Larin (Vincent) : ...qu'il
y a énormément de gens... bien, je ne veux pas dire énormément... en fait, par
exemple, M. Arcand, je pense, quand il est entré en politique, il a dû se
départir de certaines actions dans Metro. Est-ce que c'est injuste, vous
pensez, que...
Mme Anglade : Ce n'est pas
injuste. Non, il n'y a rien d'injuste, qu'on soit très clair.
M. Larin (Vincent) : Je veux
dire, que M. Fitzgibbon ait ce traitement-là de la part du premier
ministre puis...
Mme Anglade : Ah oui! de ce
point de vue là, oui, alors. Si vous me dites... Il y a un code d'éthique, le
code d'éthique s'applique pour tout le monde, les 125 députés, et, pour
moi, ça m'apparaît totalement inexplicable que le premier ministre... Je pense
que dans l'histoire du Québec, là, vous irez voir combien de ministres siègent
comme ministres au sein d'un conseil avec deux blâmes de la Commissaire
à l'éthique. Je pense qu'il n'y en a jamais eu. Là, vous me corrigerez sinon,
je pense qu'il n'y en a jamais eu.
Et on constate que ce n'est
pas quelque chose qui est... ce n'est même pas un exemple isolé. On a vu encore
un exemple sur la question du voyage à Las Vegas avec la compagnie qui fait les
présentations, constamment placé en conflit d'intérêts, constamment placé en
conflit d'intérêts. Et je rappelle les propos de François Legault en 2018, en
août 2018, où il disait : Il n'y a pas juste le fait d'être en conflit
d'intérêts, il y a aussi la perception, puis la perception en politique, c'est
important. À la CAQ, c'est tolérance zéro. Ça, c'était en 2018, là.
Alors, il n'y a clairement pas
de tolérance zéro. On a décidé de passer l'éponge deux fois plutôt qu'une, et c'est
inexplicable. Et jusqu'à présent, on a un ministre qui siège au Conseil des
ministres, qui ne semble pas être conforme au code d'éthique.
Le Modérateur
:
Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour, Mme Anglade. Toujours sur le même sujet, justement, tout
à l'heure, M. Legault a dit : À l'impossible nul n'est tenu. Donc, on
comprend de sa réponse qu'il va continuer d'accepter le fait que son ministre
soit en conflit ou, enfin, en contravention plutôt du code d'éthique.
À partir de ce moment-là,
sachant que toute décision future de la commissaire devra être entérinée par
l'Assemblée, que la CAQ est majoritaire, qu'est-ce que l'opposition peut faire
face à un ministre qui donc va être en contravention?
Mme Anglade :
Bien, moi, je les envoie faire une sérieuse réflexion introspective pendant les
fêtes par rapport à la question de l'éthique. C'est très préoccupant. C'est
très préoccupant, et ce qui est encore plus préoccupant, c'est... alors que c'est
évident, quand on lit le rapport de la Commissaire à l'éthique, que M.
Fitzgibbon a très peu de temps à accorder à la commissaire puis très peu de
temps à accorder à cette question, mais comment même se placer, comment
aller... J'en ai fait, des missions à l'étranger, là, j'en ai fait plusieurs
dans ma vie, là. Comment te placer en conflit d'intérêts même dans des
missions, même dans des... quand c'est des gens qui sont commanditaires d'un
événement? Je veux dire, ça, c'est le b.a.-ba, là. C'est le b.a.-ba. Tu n'as
pas besoin d'avoir un commissaire à l'éthique pour voir que ça ne marche pas.
Alors, quand on se rend compte que ces
éléments flagrants apparaissent, bien, imaginez ce qu'on ne voit même pas. C'est
extrêmement préoccupant comme situation.
M. Lavallée (Hugo) :
Donc, ça fait maintenant quelques mois que vous êtes cheffe du Parti libéral.
On vous a vue à l'oeuvre en Chambre, en points de presse. Est-ce que vous
estimez avoir trouvé votre ton? Est-ce que la Dominique Anglade qu'on a vue ces
derniers temps va être celle qu'on va voir pour la suite du mandat, à la
prochaine élection, comme première ministre éventuellement?
Mme Anglade : Bien, c'est
à vous de me dire quel ton puis quel style vous avez vu. Mais je suis une personne
assez collégiale, je dis ce que je pense, je... Tu sais, je ne sais pas, je
pense que vous avez vu... Oui, je pense qu'à votre question... Je pense que
vous avez vu la vraie Dominique Anglade.
C'est sûr qu'un contexte où on est toujours
derrière un lutrin à poser des questions en Chambre ou bien à répondre à des
questions de journalistes, ce n'est pas ce que l'on vit au quotidien. Vous ne
vivez pas la dynamique de caucus ou la dynamique d'équipe non plus, mais je
pense que vous avez commencé à voir une partie de cette personne-là. Je le
pense.
M. Bergeron (Patrice) : Maintenant,
si vous me permettez, LaPresse canadienne, Patrice
Bergeron. Malgré les conditions difficiles des derniers mois, voire de la
dernière année, et les décisions qui ont été souvent, donc, contradictoires ou
difficiles du gouvernement, la CAQ reste très populaire et le premier ministre
aussi.
Et comment vous arrivez à expliquer ce
haut taux de satisfaction là?
Mme Anglade : Bien, il
est évident qu'on se retrouve, encore une fois, en contexte de pandémie et, en
contexte de pandémie, là, on n'est pas en train de penser à l'élection d'un
prochain gouvernement, là. On est en train de savoir comment on va passer à
travers la crise, et c'est important de se rallier derrière le gouvernement, parce
qu'il y a des décisions qui sont difficiles à prendre, et les gens ont besoin
de sentir qu'on va dans une direction puis que c'est une direction qui est
bonne pour tout le monde. Alors, je pense que ça s'explique beaucoup par ça.
Puis après, bien, la période post-COVID,
ce sera autre chose. Mais là il y a quand même une réalité avec laquelle on
doit tous composer, c'est le fait qu'on est encore en crise et on est encore en
crise pour plusieurs mois, même s'il y a une lueur d'espoir au bout du tunnel.
M. Bergeron (Patrice) :
Et hier, durant la conférence de presse de M. Legault à la suite de la
rencontre des premiers ministres, M. Legault disait qu'il préférait
recevoir des transferts en santé plus élevés plutôt que d'obtenir des points
d'impôt. C'est quand même une sorte de rupture par rapport à une longue
position traditionnelle du Québec qui remonte à dans les années 70, 80.
Est-ce que, selon vous, ça devrait
s'inscrire dans cette continuité-là ou est-ce que le Québec doit continuer à
réclamer des points d'impôts supplémentaires à Ottawa, au fédéral?
Mme Anglade : Bien, moi, je
pense que ce n'est pas une avenue qu'il faut éliminer du tout, la question des
points d'impôts, simplement parce qu'on ne sait pas exactement comment va se
conclure la suite des choses avec la COVID. On ne sait pas de quoi est fait
l'avenir, et je pense qu'il y aura différentes alternatives qu'il va falloir
considérer. Moi, je n'exclurais rien à ce moment-ci.
Le Modérateur
: Très
bien. Nous allons passer à l'anglais. Kelly Greig, CTV.
Mme Greig (Kelly) : Good afternoon. My first question would be about... when Mr. Legault
spoke just a few minutes ago, he said one of the things that he is happy with
throughout this second wave of the pandemic was keeping schools open throughout
the entire time, of course the exceptions of where there are specific
outbreaks, but schools did not shut down for the entire semester.
Do you agree that this is
something that the Government
should be proud of, considering the case load in schools?
Mme Anglade : Nobody can be proud of the level of cases right now. There's no
question about that. However, I do understand the necessity to keep the schools
open for the children themselves. I have three children myself, I understand
the need for them to socialise and to be in school on a daily basis.
That being said, I think
that we have to take all the measures that we can in order to prevent the
virus. And I believe that there are elements that we have not put in place,
such as the whole question around ventilation, and the way some of the schools
were prepared initially, the way we maintain... in case of COVID, the way we maintain the teaching, the
classes despite the distance. So I think there are number of elements that
should have been put in place in order for the execution to be better than what
we've seen today.
Mme Greig (Kelly) : When the next session comes back, in February, the hope is Québec will be in a very different situation
than today. The vaccines will have started on a larger scale and the end will
hopefully be kind of in sight with the vaccinations.
So, looking back on this
session and having the second wave while trying to also manage governing and
asking questions, how do you feel like this session in particular was handled
by yourself and by the Government as a whole?
Mme Anglade : So, on our part, I think we did a very solid job in terms of
questioning the Government and bringing... highlighting the issues that we see.
So, for example, with
Dr. Arruda this week, it is obvious that there are a number of questions
that need to be answered and we don't have the answers, you don't have the
answers, I don't have the answers, but somebody does. And we need to find out
who that person is, and we need to have all those questions answered regarding
the pandemic starting in January. So, I think, we asked the right questions and
I also think, we were constructive. There are a number of elements that we
brought to the table regarding mental health, regarding rapid testing,
regarding schools that were positive and constructive.
In terms of the Government, I think, the level of
transparency was really lacking, coherence as well, was not very strong. And
since we are going for a period of time outside of the National
Assembly, I think, they should be reflecting on what is
it that they are going to differently in order to ensure that there is a much
higher level of consistency and transparency.
Le Moderator : Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. This session, QP, questions
period, has gotten very heated at times with the Premier asking you what planet
you live on, he's been called to order. This afternoon, he said that he would
agree to weekly meetings with you, guys. So, what… how do you explain the
change of tone? Did he just have some Christmas spirit today?
Mme Anglade :
No, I think he realizes that we are being constructive, and I think he realizes
there's no point in trying to be aggressive in question period, it doesn't
serve the purpose. They had… honestly, it was quite pathetic with Marie-Eve Proulx
and the way it was handled, and we spent three days asking for her to
apologize. Premier himself had to say that, you know : I take back what I
said.
So, this is not a very
constructive approach and I think he realized that, and he said, you know :
I'm going to try to be more positive and constructive. It's unfortunate that
it's the last day of the session that we get to have the confirmation for the
meetings, but at least, we're getting that and we're going to make the best out
of those meetings.
Mme Fletcher (Raquel) : Can I ask your colleague, because he was sort of in the middle of
it with Marie-Ève Proulx and the question period that got really heated up :
How do you see the session? How would you qualify it?
M. Derraji :
As I told you before, I'm just doing my job regarding what's happened with SMEs
and it's not about me, it's not about Monsef Derraji, it's about the work
that should be done with the Government, and the responsibility of Marie-Eve Proulx
to be near to our SMEs. This is the big questions, and
as you say, that it's tough inside the Parliament, but the question is :
How we can have more efficient programs for our SMEs?
M.
Bergeron (Patrice) : Si vous permettez, Mme Anglade, juste avant
de préciser, vous dites que le gouvernement ou que le premier ministre, c'est-à-dire,
a changé de ton. Est-ce que vous pourriez me dire la réponse que vous avez
donnée à Mme Fletcher?
Mme Anglade : Alors, la
question était de savoir pourquoi le premier ministre aurait changé de ton. Je
pense que le premier ministre s'est rendu compte lui-même qu'on n'a pas besoin
d'être agressif en période de questions, il s'agit de répondre aux questions.
On a eu des exemples où Mme Proulx a dû… à trois reprises, hein, à trois périodes
de questions différentes, on est revenus sur cet enjeu jusqu'à tant qu'elle
décide, finalement, de retirer ses propos. Le premier ministre lui-même a dû
retirer ses propos puis je pense qu'ils se sont rendu compte que ça ne dessert
personne, ça ne dessert pas l'intérêt commun et il faut garder le niveau de
discussion de manière, je dirais, professionnelle puis constructive. Parce
qu'au bout du compte, ce que les gens veulent, c'est qu'on arrive à travailler
ensemble.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant, le dernier mais pas le moindre, our senior reporter,
Phil Authier, The Gazette.
Mme Anglade : And I was wondering who it was, wow!
M. Authier (Philip)
: Oh, that hurts.
Mme Anglade : It's a
compliment, Phil, it's a compliment.
M. Authier (Philip)
: I asked this to several other
leaders today : How would you size up Mr. Legault's leadership in the
pandemic?
Mme Anglade : Don't tell me you want an actual note on this, an actual… you don't
want me…
M. Authier (Philip)
: No, no, no, I don't want a score. I don't need the scores. I just…
how you size it.
Mme Anglade : Well, I think he's working very hard. I think, at some degree, he
means well. The problem is the level of transparency and the level of
consistency of the Government.
This Government should be a lot
more transparent in the way they're making their decisions. It's not about what
decisions they're making, because a Government is there, in a pandemic, to make decisions, but it's how you do it
and be very clear regarding what your decisions are based on.
I think, in terms of
consistency, we had also a number of issues because they were not explaining
the decisions very well. And regarding the transparency, if you are
transparent, if you really want to have the truth as to what happened, what has
happened since January, you need to have an independent commission. There is
absolutely no reason not to go ahead with this, absolutely no reason. And I
hear François Legault saying : It's going to take forever, it's going to
last for years. It's not true. If you look back at commissions, aside from
«commission Charbonneau», you will see that a lot of those commissions have
lasted about a year, and, if you take the example of Ontario, after six... not
even six months, in September, October, they already had recommendations coming
out of their commission.
So I really believe that
it's a state of mind around transparency and being open as to what it's going
to be said. He's not going to like everything he's going to hear, I'm not going
to like everything I'm going to hear, but we need to hear the truth in order to
better our systems.
M. Authier (Philip)
: And, as my last question, what do you think are the chances that
Québec will be locked down again next week, in some form, in some...
Mme Anglade : I think it's likely. I'm just looking at the numbers, looking at
the numbers, and I'm also looking at what additional measures they're putting
in place. If you don't have a strategy on rapid testing, if you're not clear on
what you're going to do in order to control some of those eclosions, I don't
understand how you're going to be able to reduce the numbers. And they haven't
been able to reduce the numbers because the measures, so far, have been... the
additional measures have been very limited. So this is the element that could
change things. They are not working on it the way they should be, so I think
we're approaching a lockdown, unfortunately.
Le Modérateur
:
Bien, merci beaucoup pour cette conférence de presse. Nous vous souhaitons un
joyeux temps des fêtes.
Mme Anglade : Merci beaucoup,
tout le monde. Joyeux temps des fêtes à tout le monde. Enjoy!
(Fin à 14 h 49)