(Treize heures cinq minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre
du Québec, François Legault. M. Legault est accompagné aujourd'hui du ministre
de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et du directeur national
de santé publique, Dr Horacio Arruda. M. le premier ministre.
M. Legault : Bonjour, tout le
monde. Je suis content de vous revoir ici, à Québec.
Écoutez, d'abord, une bonne nouvelle. Depuis
une dizaine de jours, vous le voyez, là, le nombre de cas diminue. On avait un
plateau autour de 2 500, puis là on semble être en bas de 2 000 nouveaux
cas par jour. Donc, ça veut dire qu'on s'en va dans la bonne direction. Ça veut
dire aussi que le couvre-feu donne des résultats. Et ça, c'est important.
Pourquoi il donne des résultats? Bien, évidemment, parce que les gens ne
sortent pas après 8 heures le soir, il y a moins de contact, entre autres,
dans les maisons. Donc, moins de contacts, moins de contagion. Donc, cette
mesure-là, là, fonctionne très bien.
Puis, bien, je veux remercier, d'abord, les
Québécois. La grande, grande majorité des Québécois respectent le couvre-feu à
8 heures le soir, et je les remercie, parce que, vous le voyez, le nombre
de cas diminue. Puis, dans un deuxième temps, puis on le voyait aujourd'hui
avec les nouvelles projections, on peut penser que, dans les prochaines
semaines, le nombre d'hospitalisations va baisser. Donc, très, très bonne
nouvelle. Donc, merci aux Québécois.
Je veux dire merci aussi aux policiers.
Ils n'ont pas un travail facile à faire. Vous m'avez entendu, au cours des
dernières semaines, leur demander d'être un peu plus stricts, donc de donner un
peu moins d'avertissements puis un peu plus de contraventions. Vous avez vu des
reportages. Évidemment, en ayant un couvre-feu à 8 heures, bien, ça
devient difficile pour quelqu'un d'expliquer qu'ils sont un groupe dans une
maison après 8 heures. Donc, le couvre-feu est bien appliqué. Puis je veux
remercier tous les policiers de toutes les régions au Québec, là, qui font un
excellent travail, un travail qui est, évidemment, des fois, ingrat, mais qui
est absolument nécessaire, là, puis qui permet de sauver des vies.
Parlant des policiers, je veux prendre
quelques minutes pour vous parler d'un débat qu'on retrouve, là, depuis
quelques jours, dans les médias, dans la bouche des oppositions, concernant les
itinérants. D'abord, je veux vous dire que j'ai été touché comme tout le monde
avec le décès de M. André. Je veux dire, ce n'est pas normal, dans une
société riche comme la nôtre, que quelqu'un meure dans une toilette chimique,
là. Ça nous interpelle tout le monde. Et je veux d'ailleurs en profiter encore
une fois pour offrir mes condoléances à la famille, mais aussi à toute la
communauté innue, qui est parfois, là… puis on a déjà déposé un plan d'action,
là, où il y a du travail à faire pour qu'ils soient traités de la même façon
que tous les citoyens.
Mais je veux revenir sur le travail des
policiers. Les policiers connaissent très bien la réalité des itinérants, là.
Je parlais avec Ian Lafrenière qui me disait : La plupart du temps, ils
les connaissent un par un, les itinérants. Et les policiers ne s'amusent pas à
donner des contraventions aux itinérants pour rien, là. Les policiers, là,
comprennent que les itinérants n'ont pas les moyens pour payer une
contravention, donc ils ne font pas exprès pour donner des contraventions. Leur
objectif, c'est de tout faire pour les amener au chaud. Il y en a qui ne
veulent pas aller dans un abri, mais c'est de les amener au chaud.
Puis moi, je veux vous dire, comme premier
ministre, j'ai un devoir, une responsabilité de trouver un équilibre pour
permettre aux policiers de pouvoir appliquer des mesures comme le couvre-feu
qui sauve des vies puis qui va, on l'espère, nous permettre de sauver notre
réseau de la santé. Donc, ce qu'on essaie de faire, depuis le début, c'est de
protéger les itinérants, là. Vous avez vu, on a ajouté des centaines de places
d'hébergement, on va en annoncer d'autres aujourd'hui. Puis, au fur et à mesure
qu'il va y avoir des besoins pour plus de places d'hébergement, on va en
ajouter. On a commencé aussi à vacciner les itinérants.
Donc, je pense que le gouvernement, et
puis je pense, entre autres, à Lionel Carmant, là, qui prend ça très à coeur,
fait tout son possible pour qu'on aide les itinérants. Puis moi, je trouve ça
très malheureux de voir certaines personnes essayer de nous diviser, essayer de
dire : Il y a des bons puis des méchants, il y en a qui aiment les
itinérants puis il y en a qui ne les aiment pas. Bien non, on veut tous aider
les itinérants. C'est complexe. Et ce n'est pas le temps de se diviser, c'est
le temps de travailler ensemble.
En parlant de travailler ensemble puis de
ne pas se diviser, je veux dire un mot sur ce qu'on a vu hier à Washington. Je
pense qu'on a eu un beau message d'espoir. On le sait, les Américains sont
divisés, hein? On est dans une situation où, aux États-Unis, il y a beaucoup de
tensions. Mais moi, je souhaite aux Américains qu'avec leur nouveau président,
M. Biden, qui a été très clair sur son message hier, justement, d'éviter
les divisions, bien, que le peuple américain trouve la façon d'apaiser ces
tensions-là et retrouver une certaine force, un certain optimisme du côté des
Américains. Ce serait bon pour le Québec puis ce serait bon pour le monde
entier. Donc, on leur souhaite d'apaiser ces tensions-là, qu'il y ait moins de
divisions et puis que tout le monde travaille ensemble sur des objectifs
communs.
Revenons au Québec. D'abord, bonne
nouvelle, puis bravo, Christian, on vient de m'annoncer, juste avant de rentrer
ici, que tous les CHSLD... — je vais recommencer ce clip-là, hein — donc,
je vous annonce que la vaccination est terminée pour la première dose dans tous
les CHSLD du Québec. Donc, ça, c'est une très bonne nouvelle. Donc, je le
disais tantôt, on s'en va dans la bonne direction.
Mais — je veux dire un gros mais — on
a encore beaucoup de chemin à parcourir devant nous. Je pense que le chiffre
qui est le plus important à suivre, là, au cours des prochaines semaines, c'est
le nombre d'hospitalisations. Aujourd'hui, on est rendu à
1 453 patients COVID dans nos hôpitaux. C'est beaucoup trop élevé, beaucoup
trop élevé pour qu'on puisse, d'abord, arrêter de faire du délestage
d'activités, de chirurgies, de traitements puis même, éventuellement, commencer
à faire du rattrapage, à diminuer nos listes d'attente.
Puis je veux dire aux Québécois qui
attendent pour une chirurgie, pour un traitement qui a été remis une fois, deux
fois, trois fois, que je comprends qu'ils soient angoissés. C'est angoissant de
savoir qu'on va avoir une chirurgie, mais qu'on ne sait pas la date puis que c'est
continuellement remis. Et c'est pour ça qu'on ne peut pas... Puis je veux être
bien clair aujourd'hui, là, même si le nombre de cas diminue, tant que le
nombre d'hospitalisations va être aussi élevé que ça, on ne peut pas penser,
dans les prochaines semaines, qu'on va tout rouvrir et qu'on va être capables
de permettre des contacts.
Donc, c'est vrai en particulier à Montréal
et à Laval, là. C'est vrai dans le Grand Montréal parce qu'une bonne partie des
hospitalisations, je pense que, sur 1 400, il y en a 1 100 à peu près
qui sont dans le Grand Montréal. Donc, tant que ces lits-là sont occupés, bien,
c'est le même personnel. On n'a pas, au total, plus de personnel. On a toutes
sortes de discussions avec les syndicats d'infirmières, avec les deux
fédérations de médecins. Mais il faut être capable, un, de réduire le nombre
d'hospitalisations, deux, arrêter le délestage, puis, trois, commencer à
réduire nos listes d'attente qui sont très élevées.
Donc, je demande aux Québécois, là, d'être
patients. Je sais qu'on est tannés. Mais, même si les chiffres s'améliorent, on
ne pourra pas tout rouvrir dans les prochaines semaines. Puis il faut se
concentrer, je le répète, à protéger les personnes de 65 ans et plus. Je
répète mes deux chiffres, là, 80 % des hospitalisations, ce sont des gens
de 65 ans et plus, 95 % des décès dus à COVID sont des personnes de
65 ans et plus. Donc, c'est là qu'il faut faire des efforts, qu'il faut
concentrer nos efforts.
Puis, quand je dis faire des efforts, il
faut penser au personnel. Christian a à transiger, puis les P.D.G., puis les
responsables des différents hôpitaux au Québec ont à travailler, à chaque jour,
avec du personnel qui est épuisé. Ça fait 11 mois que les infirmières puis
le personnel sont au front. Et, quand il y a quelqu'un au Québec qui se dit, là :
Est-ce que je pourrais un peu tricher sur les consignes?, bien, pensez à nos
infirmières, pensez à ce personnel-là qui est au front depuis 11 mois.
En terminant, je veux répéter ma demande
aussi au gouvernement fédéral. Il va y avoir, comme à tous les jeudis soir, là,
une rencontre ce soir… d'abord cet après-midi avec les premiers ministres des
autres provinces, puis ce soir avec le premier ministre Trudeau. Puis je veux
répéter ma demande d'interdire les vols, les voyages internationaux qui ne sont
pas essentiels. Je ne pense pas que j'ai besoin d'expliquer aux Québécois ce
qui s'est produit au début du mois de mars, l'an passé, au retour du congé
scolaire. Puis, si vous lisez un peu ce qui se passe ailleurs, entre autres
avec le nouveau variant, là, entre autres celui qui est en Angleterre, c'est la
catastrophe, là. On est au pire du pire sur le nombre de décès, sur la situation
dans les hôpitaux, dans un pays bien muni, pourtant, là, l'Angleterre. Donc, c'est
sûr qu'on ne veut pas ça.
Et on a continué nos discussions avec le gouvernement
fédéral puis on est ouverts à une autre alternative qui est utilisée, je pense,
en Nouvelle-Zélande, qui est de dire : Il faudrait que tous les voyageurs,
si jamais on n'annule pas les voyages non essentiels, qui reviennent au Québec,
au Canada, soient mis en quarantaine dans une chambre d'hôtel pour
14 jours, que ça soit supervisé, puis que ces chambres-là soient payées
par les voyageurs pendant deux semaines.
Donc, j'entends, là, M. Trudeau nous
dire : Constitutionnellement, ce n'est peut-être pas évident de pouvoir
interdire les vols. Bon, je n'entrerai pas dans ce débat-là, mais l'alternative
où on serait ouverts, ça serait de dire : Tous les voyageurs vont — puis
on a des hôtels qui ont beaucoup de chambres de disponibles, là, ce n'est pas
un problème, de trouver des chambres — donc, dans des chambres
d'hôtel qui sont supervisées, GRC, si c'est nécessaire, la Sûreté du Québec
viendra nous donner un coup de main, et que ça soit payé par les voyageurs. Je
pense, ce n'est pas aux Québécois à payer pour ces chambres d'hôtel là.
Donc, en terminant, je veux répéter qu'on
a des signes encourageants. On s'en va dans la bonne direction, mais il y a
encore beaucoup de chemin à parcourir, surtout quand on regarde les hospitalisations.
On a encore plus de 1 400 hospitalisations. Donc, pour, entre autres,
nos infirmières, pour le personnel du réseau, là, il va falloir continuer à
faire des efforts pendant encore des semaines. Là, je n'ose pas dire le nombre
de semaines. On va voir comment ça évolue. Puis dites-vous que la meilleure
façon de dire merci aux infirmières, là, c'est de respecter les consignes,
puis, entre autres, autant que possible, là, ne pas visiter des personnes de
65 ans et plus. Donc, restons unis, restons forts, restons
fiers. Merci.
Good afternoon, everyone.
Numbers show that we've been going in the right direction since 10 days. This
means that the curfew is paying off. There are less gatherings after 8 p.m.,
less contacts and less contagion. I would like to thank Quebeckers for their efforts and I would
like to thank our police officers for their work with the curfew.
I want to say few words
about the situation of the homeless. I was touched, like everyone, by the
recent death of a homeless man. We're all humans, and it hurts to see someone
die like that in our society. And
I want to offer my condolences to the family and the community of
Mr. André.
Our police officers know
very well the reality of the homeless, they won't give them tickets for fun.
Their responsibility is to help them and guide them to a shelter. But we also
need the tools to enforce the curfew that is saving lives. We're trying to find
a balance for the good of all and we'll continue our work to protect the
homeless.
So, like I said, we've been
going in the right direction, over the past 10 days, but there's still a long
way to go. We need to reduce the number of hospitalisations, that's why we
cannot hope to reopen everything in the next few weeks. We must be patient and
continue our efforts, especially with people over 65.
Our nurses have been
fighting the virus for 11 months now. If your thinking of breaking the
rules, think about them. The best way to help and thank them is to follow the
rules. So, we need to stay united, stay strong and stay proud. Thank
you.
Et je voudrais maintenant passer la parole
à Christian, qui veut vous parler — puis vous avez sûrement remarqué
son masque — des besoins pour des dons de sang.
M. Dubé : Merci beaucoup, M.
le premier ministre. Vous avez remarqué que j'avais un beau masque rouge, aujourd'hui,
d'Héma-Québec. Et j'aimerais en profiter pour dire que, bon, premièrement, j'ai
une clinique de sang la semaine prochaine dans La Prairie, mais
Héma-Québec m'a dit… la bonne nouvelle pour nous, ce matin, c'est que les rendez-vous
sont déjà complets. Donc, il y a déjà beaucoup de monde qui sont là.
Mais ce qu'on me dit, c'est qu'il est important
de remercier tous les gens qui ont donné à Héma-Québec depuis le début, parce
que nos stocks sont quand même très bons, mais je voudrais que… C'est des
choses qui varient très, très vite. On a encore beaucoup de gens qui sont dans
nos urgences, qui sont dans nos hôpitaux, qui sont dans nos soins intensifs.
Donc, Héma-Québec me demandait de vous passer le message que, oui, ça va bien
dans nos réserves, mais continuez d'être généreux envers vos dons de sang parce
que c'est un effort qui est très apprécié de la population. Alors, c'est le
petit message que je voulais passer aujourd'hui. Merci à tout le monde pour
Héma-Québec. Merci.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, M. Legault, M. Dubé et Dr Arruda vont maintenant répondre aux questions
des membres de la Tribune de la presse, d'abord en français, ensuite en
anglais. Véronique Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : Oui,
bonjour à vous trois. M. Legault, vous dites : Bon, c'est encourageant,
les chiffres, etc., on continue. Mais vous avez donné la date du 8 février
comme date repère. Puis là, en même temps, vous dites : Attendez-vous pas
à ce qu'on déconfine dans les prochaines semaines. Alors, on a l'impression que
vous donnez de l'espoir en parlant du 8 février, mais vous annulez cet
espoir-là en disant : Bien, on ne va pas ouvrir bientôt. C'est quoi, vos
critères, en fait? Parce que, là, on est rendus à pas loin de 1 500 cas.
C'est quoi, les critères pour relâcher un petit peu, là?
M. Legault : Bien, écoutez, on
le dit, là, il y a plus de 1 400 hospitalisations. Ça, c'est 1 400
lits qu'on ne peut pas utiliser, puis avec le personnel, évidemment, pour faire
des chirurgies, faire des traitements. Donc, actuellement, on a du délestage
encore puis on a, en plus, un rattrapage à faire. Donc, il faut qu'il y ait une
baisse très importante. Je ne veux pas donner de chiffre, là, parce qu'il faut
le regarder presque région par région, hôpital par hôpital, mais 1 400
hospitalisations, là, c'est beaucoup trop élevé.
Bon, la beauté de l'affaire, c'est de dire :
Étant donné qu'il y a une baisse du nombre de cas, habituellement, deux
semaines plus tard, on voit une baisse des hospitalisations. Mais là, pour
l'instant, là, tant que c'est élevé comme ça, on ne peut pas penser enlever les
restrictions, surtout pas à Montréal puis à Laval, là, où il y a beaucoup plus
de cas.
Mme Prince (Véronique) : Puis
on parle beaucoup des voyageurs, mais en même temps, au Québec, il y en a, des
gens, qui la contractent, la COVID-19. Puis ces gens-là, à quel point on sait
s'ils respectent leur quarantaine? Est-ce qu'on va… Quelles sont les mesures
qu'on fait pour vérifier les gens au Québec qui doivent aussi être en
quarantaine?
M. Dubé : Bien, en fait, il
faut faire un effort, vous avez raison, parce que, d'un côté, on dit que les
voyageurs, ça représente un petit pourcentage, bien que j'aimerais… Parce que,
quand on entend cet argument-là, là, que ça représente seulement 2 %, mais
il faut penser… Puis le Dr Arruda pourrait le préciser, ce qui nous inquiète
beaucoup, dans ces voyageurs-là, c'est les nouveaux variants. Puis les nouveaux
variants, comme l'a dit le premier ministre, l'explosion qu'on voit en ce
moment en Europe, là, elle est beaucoup liée, justement, à ces nouveaux
variants là, particulièrement, en Angleterre.
Bon, maintenant, sur votre question. Nous
aussi, on a à faire notre effort. Je pense que, depuis qu'on a dit aux gens
qu'on voulait qu'ils nous aident dans le traçage, hein — parce que la
première étape, une fois qu'on a dépisté, il faut tracer, là — ce
qu'on sent, puis ça aussi, c'est une amélioration, c'est qu'on a baissé le
nombre de cas, et là maintenant c'est plus facile, pour nos gens qui font le
traçage, de bien suivre parce que, là, il y a moins de cas. Donc, je pense
juste à Montréal, on a presque baissé de moitié le nombre de cas, donc nos
équipes de traçage sont beaucoup plus capables de faire le suivi. Puis je
dirais aussi que les gens répondent mieux, là. Les demandes de ne pas avoir
peur de répondre au téléphone puis qu'il n'y aura pas de pénalité si vous dites :
Voici telle personne que vous devriez appeler, on a déjà une meilleure
collaboration depuis plusieurs semaines.
Bon, maintenant, c'est sûr qu'avec plus de
temps et plus de disponibilité on a aussi à faire notre suivi. Mais la Santé
publique ne le fait pas dans un contexte coercitif. Puis ça, c'est important.
Parce qu'on ne peut pas, d'un côté, dire aux gens : Écoutez, dites-nous
qui vous avez vu, parce qu'on est là pour vous protéger et vos proches, puis,
en même temps, faire une pénalité. C'est là que c'est un petit peu plus
délicat. Mais je pense que, là, avec la baisse du nombre de cas, je vous dirais
qu'on est en beaucoup meilleure position… une bien meilleure position, pardon,
pour faire ce suivi-là.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M. le
ministre de la Santé, M. le directeur national de la santé publique,
M. le premier ministre. Je vais poursuivre un peu sur la ligne de ma
collègue. On connaît votre stratégie, M. Legault. Est-ce que vous êtes en
train de préparer les Québécois à une prolongation du couvre-feu?
M. Legault : Bien, à ce
moment-ci, on ne peut pas rien exclure, surtout à Montréal et à Laval. Ce que
je vous dis, c'est que, tant que le nombre d'hospitalisations va rester aussi
élevé que ce qu'on voit actuellement, on ne peut pas espérer relâcher.
M. Dubé : …au Dr Arruda, parce
que je pense que les gens… Vous avez vu, là, les deux études qui ont été mises
à jour ce matin, là, non seulement celle de l'INESSS, mais particulièrement
l'INSPQ. J'aimerais ça demander au Dr Arruda, si vous voulez, de vous dire
quelques mots sur la différence entre les deux. Ça peut aider à… une partie de
votre réponse.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, puis je vais me permettre de répéter des choses que le premier ministre a
dit, et etc., mais avec d'autres mots. C'est un virus qui est partout au Québec.
Même si ça baisse, il est encore présent dans la communauté. C'est un virus qui
se nourrit de contacts. Et, quand je vous dis ça, c'est qu'à chaque fois que
vous lui permettez d'être à moins de deux mètres, dans un contexte où vous
laissez tomber les mesures, bien, vous lui donner l'opportunité d'infecter quelqu'un.
Et je peux vous dire que ce que font les
projections de l'INESSS, c'est de regarder les cas qu'on actuellement, là, les
trois, quatre dernières semaines, puis de dire... en fonction de la maladie,
ils peuvent projeter dans le temps, dire : Bien, vu qu'on a tant de cas,
on s'attend à avoir tant de gens hospitalisés, tant de gens qui vont aller aux
soins intensifs puis tant de gens qui vont décéder. Donc, ça nous projette en
avant en fonction de ce qu'on voit depuis trois semaines.
Les études de l'Institut national de santé
publique, que fait M. Brisson, qui est un modéliste qui travaille avec des
modèles, lui, il regarde les données, mais il regarde aussi les comportements
des Québécois. Il va regarder aussi le vaccin, l'effet du vaccin. Et, dans son
modèle, il va voir, par exemple… et c'est ça qui est très étonnant, dès que
vous baissez... vous augmentez un peu le nombre de contacts… Mettons, tout le monde
respecte le couvre-feu à 100 %, les gens font attention, là, il est
capable de voir l'effet que ça a, là, ça baisse vraiment le nombre de cas,
d'hospitalisations, puis etc. Mais, dès qu'on recommence à augmenter le nombre
de contacts, même de 10 %, 20 %, 30 %, là, la courbe, elle se
met à accélérer.
C'est pour ça, quelque part, qu'avant
d'avoir l'effet du vaccin complètement, toute bonne nouvelle fait que, si on
relâche trop vite… Puis c'est là que... On l'a vu, l'effet du temps des fêtes,
là, ça s'est remis à monter parce qu'il y a eu plus de rassemblements
clandestins ou autres, là. Mais c'est pour ça que je vous dis, là : Votre
rôle à chacun d'entre vous, et à moi, et à nous tous, c'est de diminuer les
contacts qu'on a actuellement et qui ne sont pas essentiels. C'est-à-dire, vous
vivez dans la maison, vous allez à votre travail, mais vous évitez de vous
rassembler, puis etc., parce que c'est là... Une augmentation 1 % à une
place, 1 % à l'autre, 2 % à l'autre, vous allez voir les courbes, là,
si vous allez voir sur le site de l'institut, là, l'augmentation des contacts,
là, fait qu'à ce moment-là on reperd le contrôle. Ça fait qu'on va baisser,
puis ça va se remettre à monter si on ne maintient pas ce niveau-là.
On est vers la fin. Je le sais, qu'on est
tannés, mais le vaccin, c'est l'espoir. Puis, je pense, comme dit le premier
ministre, il faut qu'on maintienne ça. Puis c'est là, quelque part, que, dans
les faits, il ne faut pas penser que, même s'il y avait — puis là je
dis «si», puis on n'est pas encore rendus là — certains
assouplissements… il ne faut pas que les gens interprètent que, maintenant, ça
y est, on peut repartir les rassemblements à la maison. Je vous le dis, c'est
majeur comme effet, vous ne pouvez pas vous rendre compte. Tout le monde a
l'impression : Ah! ce n'est pas grave, mais ça a un effet important.
Donc, l'INESSS nous projette les
hospitalisations en fonction de ce qu'on a observé il y a trois semaines. Les
études de Marc Brisson, c'est en fonction de nos comportements. Il fait des
hypothèses, puis là on voit les effets des hypothèses. Vous irez les voir sur
les sites Web. Elles sont habituellement présentes.
M. Laforest (Alain) : …une
réponse assez courte si vous êtes capable. Dr Arruda, vous nous avez dit,
mardi, qu'il y avait cinq cas de variants de la Grande-Bretagne au Québec. On
est à quel niveau? Et il y a certains endroits, entre autres, où il y a des
médecins qui ont menti, là, avec leurs contacts en disant qu'ils n'avaient pas
été en contact avec les gens de la Grande-Bretagne. Finalement, ils l'ont été.
Est-ce que vous pourriez sévir, s'il y a des gens qui ne donnent pas la bonne information
et qui introduisent soit la variante du Brésil, de l'Afrique du Sud ou de la
Grande-Bretagne?
M. Arruda (Horacio)
:
La réponse est oui, et on est encore à cinq cas, actuellement. Et la question
de sévir, il faudrait vraiment démontrer une situation de négligence comme
telle. Mais je pense qu'on ne recommande à personne de mentir. Je pense qu'une
faute avouée est à moitié pardonnée. Je pense que c'est mieux de le faire parce
que c'est justement pour éviter la transmission.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, La Presse canadienne.
M. Bérubé (Patrick) : Bonjour
à vous trois. J'aimerais rebondir sur ce que vous avez évoqué tout à l'heure
concernant la nouvelle administration américaine, M. le premier ministre. Votre
gouvernement cherche à augmenter, donc, les échanges avec les États-Unis,
l'exportation, en intensifiant la présence du Québec dans plusieurs États, et
le président Biden est plutôt associé à un courant protectionniste. Que faut-il
craindre ou espérer de ce changement d'administration, selon vous?
M. Legault : Bon, d'abord, c'est
une bonne nouvelle pour Hydro-Québec, ça, c'est clair, là. Et puis je me
souviens, quand je commençais à parler de faire du Québec la batterie du
nord-est de l'Amérique du Nord, il y en a qui se moquaient un peu, mais là on
commence à voir que c'est réel. Bon. Puis déjà on a des États qui avaient déjà
des démocrates, là, comme le Massachusetts et New York. On a un premier contrat
avec le Massachusetts qui, maintenant, là, a tous les permis, qui va fournir 17 %
de leur électricité. Et le gouverneur m'avait dit, lors d'une rencontre :
Si on réussit à avoir tous les permis, on va tout de suite commencer à passer à
la phase II. New York, bien, vous avez vu comme moi les nouvelles, là,
M. Cuomo en fait une priorité, est intéressé même à participer à la ligne
de transport. Donc, ça, ce sont des bonnes nouvelles, appuyées par un président
démocrate en plus. Ça va dans la bonne direction.
Par contre, il faut être prudent, entre
autres, avec le Buy America et le Buy American Act. Effectivement, quand on
regarde l'histoire des États-Unis, traditionnellement, les démocrates étaient
plus protectionnistes que les républicains, jusqu'à l'arrivée de M. Trump.
Il ne faut pas penser, là, que M. Biden… ça va être facile de négocier des
assouplissements, mais ça va faire partie des discussions, entre autres, qu'on
va avoir ce soir avec M. Trudeau. C'est très important qu'on comprenne qu'il
y a une chaîne, là, qui existe chez les fournisseurs où le même produit peut
passer plusieurs fois la frontière, puis ce n'est pas à l'avantage ni des
Américains ni des Canadiens d'avoir des lois ou des règlements comme le Buy
American.
Donc, moi, je pense que, bon, c'est peut-être
un peu plus prévisible, négocier avec M. Biden qu'avec M. Trump. Je
pense que ça va être important que ça soit une priorité pour le gouvernement canadien
de revoir le Buy American, en expliquant qu'il y a des avantages aussi pour les
Américains.
Puis il y a toutes sortes d'autres
arguments aussi. Si on parle des métaux rares, les États-Unis sont très
dépendants de la Chine. Bon, on sait que les relations, peu importe le gouvernement,
ne sont pas toujours faciles entre les États-Unis puis la Chine. Donc, il y a
une belle alternative qui existe chez nous pour les métaux rares.
Il y a aussi des industries… Prenons la
fabrication des trains, tramways, les grands joueurs au monde. Bon, là, il va y
avoir une acquisition, probablement, là, de Bombardier par Alstom, mais le
siège social nord-américain d'Alstom-Bombardier va maintenant être au Québec.
Ça veut dire que les contrats signés par les Américains passeraient par le
Québec. On a, je pense, une belle opportunité, parce que les compétiteurs
d'Alstom-Bombardier, c'est Siemens, qui est en Allemagne, puis les Chinois.
Donc, il n'y a pas de grands constructeurs de trains et tramways aux États-Unis.
Donc, on peut imaginer, là... Puis on en a
parlé, là, puis n'oublions pas que chez Alstom, le plus grand actionnaire, c'est
la Caisse de dépôt. C'est Serge Godin, le fondateur de CGI, qui va nous
représenter. J'ai eu l'occasion de parler avec lui pour qu'on se fixe certains
objectifs.
Là, je vous ai fait une longue réponse qui
vous montre que j'ai très hâte de parler d'économie, là, hein?
M. Bergeron (Patrice) :
Je vous laissais aller, là. Aussi, vous avez parlé, donc, du risque d'un
relâchement des mesures que vous avez fixées. Est-ce qu'abolir la semaine de
relâche ne serait pas le meilleur moyen d'éviter les voyages des Québécois à
l'étranger? Est-ce que c'est un scénario qui serait envisagé, ça?
M. Legault : Bien, comme
je l'ai expliqué mardi, quand on parle de la semaine de relâche, il y a deux
éléments. Il y a l'élément semaine de relâche, qui n'est pas mauvais en tant
que tel si les gens restent chez eux plutôt que d'aller à l'école. Je pense, ça
diminue la propagation du virus. Puis il y a l'élément voyage à l'étranger. Et
c'est pour ça, là, que je répète aujourd'hui ma demande à M. Trudeau, en
lui offrant une alternative qui est de mettre les gens, au retour, pendant
14 jours dans des hôtels supervisés.
Je pense que la première partie, là... Je
n'ai pas l'intention, là, c'est prévu dans les conventions collectives, de ne
pas respecter les conventions collectives concernant la semaine du congé
scolaire.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : M. le
premier ministre, M. le ministre de la Santé, Dr Arruda. On discute beaucoup,
en Europe notamment, de... En fait, le phénomène qui est arrivé en Europe, en
France, entre autres, c'est que le taux de contamination a diminué. Il y a eu
un allégement dans les centres hospitaliers. Et là on craint une troisième
vague en Europe à partir du mois de mars, notamment, février, mars. On pense
qu'il pourrait y avoir une troisième vague avec l'arrivée, justement, des
nouveaux variants. Est-ce que c'est un scénario auquel vous êtes en train de
vous préparer?
M. Arruda (Horacio)
:
...faire face à toute éventualité. Actuellement, vous savez, on a eu cette
première vague qui a eu sa caractéristique particulière. On a baissé. Ça a été
l'été. On a eu une réaugmentation qui n'a jamais repris, je dirais, les
ampleurs qu'on a vues dans d'autres pays, très exponentielles, mais, quand
même, qui monte, qui met notre système de santé sous tension. Moi, je considère
qu'on est encore dans la deuxième vague.
Mais, advenant le cas d'une nouvelle
souche qui serait très, très, très transmissible, on pourrait même, avant de
redescendre complètement d'un plateau, avoir une remontée, à mon avis, mais qui
serait, à ce moment-là, expliquée par une nouvelle souche. Et donc on parlerait
d'une nouvelle vague. Mais habituellement on attend de revenir à un seuil plus
bas avant de parler d'une autre vague. Ça fait que... mais on se prépare à
tout. Et c'est pour ça qu'on met en place un grand système de détection des
génomes pour être en mesure de détecter rapidement ces nouvelles souches.
M. Lacroix (Louis) : Ma
deuxième question est un peu liée. On regarde ce qui se passe, entre autres, en
Israël. Eux, évidemment, je pense qu'il y a 25 % de la population, même un
peu plus, là, qui est vaccinée, actuellement. Donc, on peut avoir déjà, là, des
résultats qui sont assez probants, là-bas, de la campagne de vaccination. Et on
se rend compte que le taux d'efficacité du vaccin Pfizer et Moderna est à peu
près... se situe entre 33 % et 60 %, plus à 33 % si on se fie
aux autorités de la santé publique là-bas, plus à 60 % si on se fie à
Pfizer.
Bref, le taux d'efficacité n'est pas... Et
ce qu'ils pensent, c'est que la deuxième dose du vaccin ferait en sorte
d'améliorer la performance de ce vaccin-là en termes d'immunité communautaire. Est-ce
que ça vous amène à repenser la stratégie de vaccination? Parce que, là, on
retarde la deuxième dose. Est-ce que les données qui viennent d'Israël sur le
vaccin vous influencent?
M. Arruda (Horacio)
: C'est
clair qu'on surveille tout ce qui se passe à travers le monde, mais j'aimerais
ça dire, par contre, qu'on lit comme vous les journaux. On voit des
interprétations qui sont données dans les journaux, mais on veut être capables
d'avoir les données les plus scientifiquement revues par des pairs.
Il y a deux courants de pensée. Il y a
ceux qui disent : Il faut donner les deux doses. Il y a ceux qui disent :
On est mieux de donner une dose à tout le monde, ça va sauver plus de vies. C'est
la position que le Québec, que notre comité d'immunisation a prise,
actuellement. On va regarder les publications. Là, je ne parle pas dans les
médias, mais les publications qui vont nous permettre de calculer, là… parce
que les variations, vous allez avoir un article qui va dire que c'est entre 33 %
puis 60 %, d'autres qui vont prendre d'autres chiffres. Ça fait qu'on veut
vraiment avoir des publications scientifiques revues par des pairs. Ça, c'est
en train d'être regardé.
Et aussi on regarde déjà nos données par
rapport aux vaccinations qu'on a eues dans les CHSLD, les premiers, là, qui ont
eu lieu, notamment ici, à Québec, puis etc. On fait l'analyse de chacun des cas
qui sont survenus après la vaccination. Est-ce que c'est un échec vaccinal?
Est-ce que c'est arrivé dans les 14 premiers jours après la première dose?
Ça fait que tout ça est en train d'être
regardé. Et donc, si jamais... On n'a pas terminé nos études, là, mais, si
jamais ça changeait, on l'a toujours dit, on réajusterait notre programme en
fonction des découvertes qui seraient faites, ce qui pourrait vouloir dire,
pour certaines clientèles, de donner deux doses plus tôt, et puis, pour
d'autres, d'attendre, une dose. On pense encore qu'une dose à plus de monde, ça
sauve plus de vies que deux doses à moins de gens.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour. Bien, justement, pour continuer sur le sujet de la vaccination,
finalement, on voit que le Canada est à peu près un des seuls pays, là, à subir
des retards pendant un mois, là, avec les livraisons de Pfizer. La première
réaction de Justin Trudeau a été de dire que c'était normal qu'il y ait des
retards. On a vu votre homologue et ami, Doug Ford, supplier les Américains de
nous donner 1 million de vaccins. Vous devez donc vous réunir plus tard
avec les premiers ministres des provinces, là. Est-ce que vous pourriez faire
front commun pour exiger, là, de Justin Trudeau qu'il demande l'aide des
Américains et du nouveau président Biden, là, pour pallier à la pénurie de
vaccins?
M. Legault : Bien, écoutez, c'est
en haut de la liste, là, de la rencontre que j'ai, et cet après-midi avec les
autres premiers ministres, et ce soir avec M. Trudeau. Évidemment, on a tous
été déçus, que ce soit Doug Ford, que ce soient les premiers ministres des
différentes provinces, là, de la réduction des livraisons qui étaient prévues.
Évidemment, nous, on n'a pas vu les contrats. On ne sait pas s'il y a des
pénalités. Est-ce que c'est possible de poursuivre Pfizer? Est-ce que c'est
possible de forcer Pfizer à livrer d'autres usines aux États-Unis? Ça va faire partie
des questions qu'on va poser à M. Trudeau.
M. Gagnon (Marc-André) : Je
vais revenir sur la saga Carrefour et Couche-tard pour changer de sujet un peu.
Des fois, ça fait du bien. En début de semaine, votre ministre de l'Économie a
dit : Il faut faire attention, des fois, on a tendance à voir des
étrangers arriver ici, prendre des compagnies québécoises, et puis c'est la fin
du monde. Autrement dit, selon lui, là, le Québec ne devrait pas nécessairement
imiter la France pour bloquer des prises de contrôle étrangères. Est-ce que ce
n'est pas exactement le contraire de ce que vous aviez plaidé à l'époque, par
exemple, avec RONA? Ce n'est pas le contraire de votre approche du nationalisme
économique?
M. Legault : Bon, d'abord, je
pense qu'autant Pierre Fitzgibbon que moi, on comprend très bien l'importance
des sièges sociaux. Quand on a un siège social, d'abord, il y a des emplois
payants dans un siège social, deuxièmement, il y a des effets indirects sur des
entreprises, fournisseurs ou consultants. Donc, c'est très important. Puis tous
les pays essaient de protéger puis de développer leurs sièges sociaux.
Il y a une différence, là, parce qu'il y
en a beaucoup qui ont fait le lien entre Bombardier, Alstom et puis Couche-Tard,
Carrefour. Dans le cas de Bombardier, Bombardier est en difficultés
financières, puis il n'y avait pas d'acheteur québécois prêt à payer ce
qu'Alstom était prête à payer pour la division transport de Bombardier. Donc,
c'est une situation qui est différente.
Je n'ai pas été surpris de voir que M.
Macron puis M. Le Maire ne souhaitaient pas que le contrôle de Carrefour… Je
pense, Carrefour, c'est l'entreprise en France qui a le plus d'employés. Donc,
ils n'étaient pas contents de voir cette offre-là. Il y a une élection l'année
prochaine en plus. Donc, c'est très sensible politiquement.
Donc, bon, on va poursuivre les
discussions avec le gouvernement français. Mais en même temps je me mets à la
place de M. Macron, là, si, demain matin, il y avait eu un Français qui était
venu faire une offre sur Metro, bien, je peux vous dire que ça aurait été non,
la réponse, là. Donc, c'est un peu la même chose, là.
Le Modérateur
: Fanny
Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Bonjour à vous trois. Je voulais savoir… Pour revenir un petit peu au-delà du 8
février, là, je sais que tout est sur la table, mais, à ce stade-ci, devant la
situation actuelle, quel scénario est probable? Est-ce qu'on parle de revenir,
par exemple, à une situation avant le 24 décembre? Et à vous entendre, aussi,
vous parlez beaucoup de Montréal, Laval. Donc, est-ce qu'on peut déjà conclure
que les mesures ne seront pas imposées à l'ensemble de la province?
M. Dubé : On a dit l'autre
fois qu'un de nos objectifs, c'était de revenir à notre code de couleurs ou à
notre niveau d'alertes, parce que c'est sûr qu'avec l'évolution des choses
comme on le voit, on voit que ce n'est pas la même évolution dans toutes les
régions. Mais, je vous rappellerais, puis je ne vous apprends rien parce que
vous suivez ça depuis un bout de temps, il faut regarder les cas, il faut
regarder... toujours, je reviens… puis on vous donne des statistiques
maintenant des éclosions, quelles sont les tendances sur les éclosions… et
finalement avec les hospitalisations.
Ça fait que c'est pour ça que je pense
qu'on est encouragés, d'un côté, parce qu'on voit... Puis, je l'ai répété, que
ça soit au Saguenay, que ça soit au Québec, dans les dernières semaines, la
situation est beaucoup meilleure, mais c'est fragile. Puis c'est pour ça, tout
à l'heure, que je demandais au Dr Arruda, puis je veux revenir là-dessus, la
prévision de l'INSPQ, l'institut national, qui dit : Faites attention
parce qu'il va... il faut tenir compte de la réouverture des écoles, hein? La
réouverture des écoles, on le dit, c'est notre priorité. Et ça, on le sait,
qu'il va y en avoir, de la contagion. On le sait. On a dit que c'était un
risque, un risque qu'on pouvait prendre.
Alors, je vous réponds en vous disant que
c'est sûr que l'aspect régional va être important. Et, on voit, Montréal est
une situation un petit peu particulière parce que la densité de la population
est plus forte. Puis là c'est pour ça qu'on fait un effort puis... Je vous
donne une réponse un peu plus longue, là, mais je vous dirais que, quand le
premier ministre nous a demandé d'aller particulièrement dans certaines régions
à Montréal, c'est parce qu'on voit des foyers d'éclosion qui sont plus forts.
Alors donc, depuis déjà quelques jours, là,
depuis qu'on a vu comment on pouvait centrer nos efforts à certains endroits,
Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Est, etc., Montréal-Nord, bien, déjà là, on a
demandé à nos P.D.G. d'aller faire un effort, des cliniques mobiles, du
dépistage. Vous savez, ça fait longtemps qu'on parle des tests rapides. Là, on
a trouvé des endroits où c'était approprié de le faire. On a reçu les réactifs
pour le faire.
Donc, je vous dirais que cette base, là,
régionale, on a hâte d'y retourner, mais on n'est pas encore là parce qu'on n'a
pas vu, dans aucune de ces régions-là, les hospitalisations… avoir l'effet
qu'on veut. Mais en même temps ce n'est pas si loin. Tu sais, je comprends
qu'on est tannés, ça fait 11 mois. Mais là on parle de quelques semaines pour
voir l'effet sur les hospitalisations. Ça fait que c'est pour ça qu'on vous
demande un peu de patience. Je sais que les gens vont me dire : Bien,
voyons donc, il n'est pas sérieux, nous demander de la patience après 11 mois.
Mais la nouvelle qui est importante, c'est
que, pendant les derniers efforts, les prochaines semaines, la vaccination,
elle va avancer. M. Paré vous l'a dit, là, on va avoir des vaccins qui vont
venir, là. Une fois qu'on va avoir réglé l'affaire de Pfizer jusqu'à la
mi-février, après ça on a des quantités importantes qui vont rentrer. Alors
donc, c'est pour ça qu'on a vraiment un blitz à faire les prochaines semaines.
C'est ça que c'est encourageant, parce qu'on l'a pour la première fois, ce
vaccin-là, comme alternative. C'est ça que je vous dirais.
Mme Lévesque (Fanny) : Et,
si, justement, on revient à ce code de couleurs là, est-ce que vous avez déjà
tiré certaines leçons de cet automne? Parce que, là, on le voit, les mesures
sont partout à travers le Québec, ça descend rapidement, on ne voit pas de
région exploser. Donc, est-ce qu'il y a déjà des choses que vous savez que vous
ne voudrez pas reproduire, par exemple, les brèches, là, où les gens allaient
dans des régions voisines pour aller au restaurant? Ça, si on revient avec le
code de couleurs, est-ce qu'il y a déjà des choses que vous voulez changer?
M. Dubé : On a beaucoup
d'apprentissages de la première vague. On a beaucoup d'apprentissages de la
deuxième vague aussi. On a… Je vous dirais que je pense qu'on… c'est exactement
ce qu'on prépare dans les prochaines semaines, c'est quand on va pouvoir être
certains… Parce qu'il n'y aurait rien de pire, je vous dirais ça, là… puis si
le premier ministre ou Horacio veulent compléter, mais il n'y aurait rien de
pire que de faire des gestes puis, deux semaines après, dire : On l'a
échappé encore une fois. Je pense que les gens ne nous le pardonneraient pas.
En même temps, c'est pour ça qu'on a
demandé au Dr Brisson de nous dire : Regardez, dites-nous qu'est-ce qui
peut arriver avec les comportements qu'on connaît depuis un an. Parce que c'est
ça, la question qu'on se pose. On peut le demander aux Québécois, on le voit
qu'ils ont été disciplinés, mais il y a toujours des exceptions. Donc, c'est ça
qu'on veut s'assurer, là, que, dans les prochaines semaines, un nouveau code
rouge ou un nouveau code orange, ça aurait l'air de quoi pour être capable de
justement être dans un environnement qui est acceptable — moi,
j'appelle ça la nouvelle réalité — pendant qu'on finit la
vaccination. Je sais que c'est une longue réponse, là, mais je pense qu'on
travaille tous là-dessus à se préparer pour les bonnes nouvelles, mais restons
prudents pour les prochaines semaines, c'est ça.
M. Arruda (Horacio)
:
J'aimerais ajouter, je m'excuse... je vais le faire, ça va être court. Moi, je
tends la main aux Québécois aussi, parce que nous, on a appris des leçons, mais
eux aussi. Il y a plusieurs personnes qui ont vécu des histoires dramatiques à
cause de certains rassemblements, puis etc. Ils pensaient que ce n'était pas
grave, ils l'ont appris. Donc, j'invite aussi les Québécois à nous donner la
main pour qu'on se tienne, pour pouvoir aller... le croire. Parce qu'il y a des
expériences de gens, là, qui ne pensaient pas que ça serait dangereux, ils se
sont rencontrés à Noël, la grand-mère se retrouve aux soins intensifs, les
parents sont aux soins intensifs. Donc, il ne faut pas oublier ces
situations-là.
Le Modérateur
: Merci.
Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Je vais
tenter d'être bref. On nous demande ici, aujourd'hui, de remplacer nos masques
en tissu par des masques chirurgicaux, même chose dans les écoles. Est-ce à
dire… ou doit-on comprendre que, malgré l'utilisation de masques en tissu, il y
a eu des éclosions de gens qui portaient des masques, et donc la protection
n'est plus fiable comme on l'aurait pensé?
M. Arruda (Horacio)
:
Le port du masque, bon, je vous le dis, c'est important. Je vous ai déjà dit,
par contre, que le masque peut être… pas mal porté, hein? Je veux dire, si vous
le portez en dessous du nez, comme ça, comme plusieurs, on l'a vu, ou comme ça,
en tout cas, les gens vont… l'efficacité va être moindre.
Ce qui est clair, c'est qu'il y a des
masques comme vous portez actuellement, si vous ne les ajustez pas bien, ils ne
seront pas efficaces non plus. Donc, ce qui arrive, c'est que, maintenant qu'on
sait que le masque est important, qu'on a des masques disponibles de plus en
plus, on essaie de protéger le maximum de personnes. Et il va y avoir aussi des
évolutions par rapport aux avis à mesure qu'on a des connaissances.
Donc, ce que ça veut dire, c'est que, même
pour les couvre-visages, il y a maintenant des couvre-visages qui contiennent
des tissus qui sont aussi protecteurs qu'un masque de procédure, mais ce n'est
pas ça qu'on avait dans le marché. On a ces normes-là. On va en faire
probablement la diffusion pour que des entreprises qui voudraient fabriquer des
masques de nature... qu'on peut relaver, puis etc., mais qui sont aussi
protecteurs qu'un masque de procédure.
Ça fait que l'enjeu, c'est que, si le
masque est porté adéquatement, on diminue de façon significative… Un masque de
procédure mal porté versus un couvre-visage bien porté, le couvre-visage,
surtout s'il est de qualité, va être aussi bon. Ça fait que c'est excessivement
variable, mais c'est complexe, mais c'est comme ça.
M. Bossé (Olivier) : Vous le
dites, M. Legault, le couvre-feu fonctionne. Si les cas baissent, on pense
que les hospitalisations vont baisser. Mais après, quand elles vont baisser, on
va vouloir qu'elles restent basses. Comment ne pas jouer au yoyo, ouvrir,
fermer, ouvrir, fermer, monter, descendre?
M. Legault : Bien, justement,
c'est ça que Christian vient de dire, là : On ne veut pas jouer au yoyo.
Donc, c'est pour ça que j'aime mieux dire aux gens, là : Il va falloir que
les hospitalisations baissent beaucoup plus que ce qu'on voit là avant de
commencer à relâcher. Et puis, bien, écoutez, le couvre-feu, pourquoi il
fonctionne? Bien, parce que les gens se rencontrent moins dans les maisons et
donc c'est une bonne consigne.
M. Bossé (Olivier) : Et
c'était donc clairement un réel problème avant l'imposition du couvre-feu, il
faut croire?
M. Legault : Bien, c'est
qu'avant l'imposition du couvre-feu on disait aux gens : Vous n'avez pas
le droit, dans votre maison, de recevoir quelqu'un qui ne vient pas de la
maison. Donc, si ça, ça avait été respecté, il n'y en aurait pas eu, de
problème. Mais je pense que de mettre une règle claire du couvre-feu à
20 heures, de dire aux policiers : Assurez-vous que c'est respecté,
bien, ça a fait qu'en pratique, les gens reçoivent moins de visiteurs dans leur
maison.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Marco Bélair-Cirino, du Devoir Dr Arruda, avez-vous à ce moment-ci
des preuves scientifiques qui permettent de mesurer justement l'impact du
couvre-feu dans la baisse des cas, parce que je croyais qu'il était trop tôt?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, il faut comprendre… Puis j'ai déjà commenté là-dessus. J'ai eu une
question, puis on m'avait dit que je n'avais pas de preuves scientifiques, là.
Je vais juste être au clair. Quand je parle de preuves scientifiques, je parle
d'études contrôlées, etc., pour moi, des observations qui ont été faites dans plusieurs
pays où, quand on a ajouté un couvre-feu, on a vu des chutes importantes, parce
que ça a un effet sur les autres mesures qui sont aussi, des fois, en place,
mais qui ne sont pas respectées. Donc, je pense, dans les faits, des gens qui
normalement se seraient dit : Ah! ce n'est pas bien, bien grave, je vais
aller faire un tour chez ma belle-soeur, à cause qu'il y a un couvre-feu, ils
n'iront pas le faire. Ça fait que ça fait un contact de moins qui est fait.
Donc, moi, je pense que déjà on observe, parce
que le couvre-feu a été annoncé il y a un petit bout de temps, deux semaines
plus tard, qu'il y a moins eu de contacts, on le voit, puis ces contacts-là ont
généré moins de cas. Donc, je pense que ça marche. Mais ça ne marche pas parce
que c'est un couvre-feu par soi, là, ça marche parce que l'effet du couvre-feu,
c'est de dire au monde : Je ne sortirai pas parce que, là, si je me fais
pogner, je vais avoir une grosse amende, puis etc. Idéalement, on enlèverait le
couvre-feu, les gens ne se verraient pas le soir puis ils garderaient le même
comportement, on aurait le même effet.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Merci. M. le premier ministre, pourquoi ne pas vous-même envoyer les voyageurs
de retour au Québec 14 jours à l'hôtel sous surveillance de la Sûreté du
Québec?
M. Legault : Bien, on
n'exclut rien à ce moment-ci. J'ai demandé à Geneviève Guilbault de voir ce que
la Sûreté du Québec peut faire à partir de nos aéroports. Évidemment, ce serait
beaucoup plus simple si on avait la collaboration du gouvernement fédéral.
Donc, à ce moment-ci, on n'exclut pas de faire intervenir la Sûreté du Québec,
mais disons que c'est comme un plan B. Mon plan A, c'est de
convaincre le gouvernement fédéral, qui a toute la compétence sur les vols internationaux
puis sur les aéroports, de faire le travail.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Merci. Une précision, M. Dubé, qui se répond en 20 secondes. La
proportion de patients et employés des CHSLD qui ont été vaccinés, est-ce que
vous l'avez?
M. Dubé : Oui. En fait,
le nombre exact, là, ce qu'on me disait il y a quelques minutes, là, avant de
rentrer ici, des CHSLD, c'est tout près de 36 000 patients qui ont
été vaccinés dans les CHSLD. Alors, c'est pour ça qu'on est très près du
100 % de toute la clientèle, qui est plus haut que notre cible, parce que
notre clientèle totale, c'est à peu près 40 000 personnes. Il y a eu
des petits ajustements dans les deux derniers jours parce qu'il y avait
quelques clientèles RPA qui avaient été mises dans cette catégorie-là. On a
corrigé la situation ce matin.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Les employés?
M. Dubé : Bien, sur les
employés des CHSLD... Je n'ai pas le détail entre ce qui est du réseau et juste
les CHSLD, mais je le publierai demain. C'est une bonne question. Je regarderai
le personnel des CHSLD. Mais je ne l'ai pas en ce moment, celui-là.
Le Modérateur
: Très
bien. On va maintenant prendre une question d'un journaliste à distance.
François Carabin, Métro.
M. Carabin (François) :
Oui, bonjour... M'entendez-vous bien?
Des voix
: Oui.
M. Carabin (François) :
Merci. M. Dubé, on vous a demandé plus tôt, durant le point de presse, qu'est-ce
qu'il faudrait voir, dans les hospitalisations, pour alléger les mesures
sanitaires, dont le couvre-feu, notamment. Et donc moi, je vous demande, de mon
côté : Qu'est-ce qu'il faudrait voir pour alléger, si on veut, le
délestage, donc reprendre des rendez-vous, reprendre des chirurgies?
M. Dubé : Bien, écoutez,
je vais vous donner des statistiques, là, puis je n'ai pas beaucoup de temps,
là, mais... Quand on était à la fin novembre, on avait, pour la région de Montréal,
entre, je vous dirais, 250, 300 hospitalisations puis on roulait à peu
près à 700 cas par jour, O.K., 600, 700 cas par jour. Donc, c'est toujours
un peu le double. Et, à ce moment-là, on était dans un environnement où on
était à 70 %, 80 % d'opérations, c'est-à-dire un délestage de
30 %. Depuis ce temps-là, parce que les... Puis là je parle surtout de la
région de Montréal, parce que les cas ont augmenté, donc, les hospitalisations
ont suivi, on est rendu à moins de 50 %, qu'on est capable de faire, nos
opérations, donc plus de 50 % de délestage. C'est pour vous dire comment
c'est majeur, là, de passer de 70 % à moins de 50 %.
La bonne nouvelle, dans la région de Montréal,
étant donné les ententes qu'on a réussi à signer avec les cliniques privées,
plus d'une vingtaine d'ententes, on a réussi à garder ce pourcentage-là total,
privé-public, à peu près à 50 %. On est capable de faire en ce moment des
opérations, un niveau d'opérations, nos fameuses opérations qu'on veut
protéger, à peu près à 50 %.
Donc, pour répondre à votre question, on
est à 50 % de notre objectif. Et c'est pour ça qu'il faut s'assurer qu'on
baisse nos hospitalisations, pour retourner au moins à 80 %, 85 % de
ce qu'on faisait avant. Sauf que le premier ministre, il me dit : Ce n'est
pas 85 %, que je veux, je veux 110 %, je veux 115 % parce que je
veux qu'on soit capable de baisser nos listes d'attente. Vous me suivez?
Donc, je sais que c'est une longue
réponse, encore une fois, puis, en même temps, je le dis... Parce que je parlais,
ce matin, à tous nos syndicats puis à nos représentants syndicaux, nos
infirmières, là, puis tout le personnel, il est fatigué, puis on est en train
de leur dire : Bien, écoutez, on va vous demander de continuer un effort
parce qu'on voudrait revenir à 85 %, 90 %. Ça fait que c'est pour ça
qu'à chaque fois on vous dit : S'il vous plaît, faites attention à notre
personnel, parce qu'on a besoin de baisser les cas. Encore une fois, merci au
personnel, parce qu'ils ont été là depuis le début.
M. Carabin (François) :
Merci. Et dans le même ordre d'idées, est-ce que les chiffres, justement, de
l'INESSS, d'aujourd'hui, nous éloignent du protocole de triage aux soins
intensifs?
M. Dubé : Ah! Je prendrais un
risque, là... j'aimerais ça, avoir le Dr Opatrny avec moi pour vous répondre,
mais je vais prendre un risque, là, je pense que c'est une bonne nouvelle, en
termes de triage, ce qu'on voit en ce moment. Ça, là, c'est... on va le suivre
de très proche. On en discutait encore tout à l'heure, quelques minutes avant
de rentrer ici, on a des graphiques, là, vous ne pouvez pas imaginer tout ce
qu'on regarde, les simulations à Montréal, avec la Dre Opatrny. Mais je
pense qu'en ce moment on a l'air de s'éloigner de ça. Ça, c'est une très bonne
nouvelle. J'espère qu'elle dira la même chose la prochaine fois qu'elle va vous
voir. Mais je pense qu'on a l'air d'être là.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons maintenant passer aux questions en anglais avec Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson
(Maya) : Good afternoon. Premier Legault, you
said earlier in French : We all want to help the homeless, it's complex.
You suggested people are creating divisions and implying some people care about
the homeless and others don't. And for a lot of people listening, that comes
across as a defensive response. So, my question is : Do you feel
personally attack because people are raising questions, concerns about your
Government's policies about the homeless during this pandemic?
M. Legault :
OK. What I said is that the police officers are doing a very good job. They
know the homeless very well. Their objective is not to give them tickets, it's
to bring them in shelters and help them. And they know very well that the
homeless cannot pay tickets. They don't have the means for that. So I think we
have to keep our confidence in police officers.
And what is important
also, and what is my responsibility, is to find a balance to help the police
officers being able easily to apply the curfew, to make sure that everybody
respects the curfew. So, that is why I think that the rules we have... And I've
asked the Opposition and many people to give me one example of a police officer
who took a bad decision, and they cannot answer that. So, it's working well.
And we have to be very
careful about Mr. André. There is an inquiry about what happened. So,
before trying to say that some people will die because of our rules, I think
it's not fair to say that. And we have to respect police officers. And I have 100%
confidence in these police officers. And I think that the actual rules are the
right ones.
Mme Johnson (Maya) : On January 6th, you said : There are enough spaces available
for the homeless. And suddenly, within the past 24 hours, there are
250 new beds at the Centre Pierre-Charbonneau, at the Montréal soccer
stadium. So is that an acknowledgement that you originally misjudged the
situation? You said there were spaces for all of them,
and now, all of a sudden, you're adding hundreds more.
M. Legault :OK. First, the situation «evoluates», it «evoluates» also
with the weather. At the time, they were telling me that we need 600 places. So
we announced, at the time, 800 places to make sure that we have a margin, that
we have a cushion. Recently, they told me that we need another 100 or 200. We
said : Hey! we'll put another 250.
And what we're trying to
do… and the police officers are trying to bring as many homeless as possible in
the shelters. Some of them, they don't want to go. But they try to explain them
that there won't be any bad consequence for them if they accept to go warm in
shelters.
So, yes, the number
increased, but, as soon as we know that we need more space, we add more space.
But, at the time, they were telling us that they needed 600 places, and we've
put 800. But now they say that we need more than 1,000, including the 800. So
we're doing it.
Le Modérateur
:
Philip Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. A little question
for Dr. Arruda. On Monday, you indicated that you had found one case of a
variant and you were investigating to see for four other cases that were linked
to a traveler who came from the U.K. How are you, today, monitoring variants?
And are you finding any more?
M. Arruda (Horacio)
: I actually have no new information from the lab telling me that it was a new… other variants found.
The way we do it, it's going to be especially on people telling that they come
back from travelling. They will be… Perhaps, in quarantine, they will need some
tests. We will take those ones. And we also are going to have, I would say,
tests, around 10 % of our… because actually it's
5 %, we're going to double it, 10 % of different strains coming from everywhere.
And if, especially, we find a place where there is an outbreak, a very fast
outbreak with a lot of cases, we can also pick on those ones to try to find out
if there is a new strain that could be coming from Québec or from elsewhere,
like in Brazil, the South Africa one and the U.K. one, that is around the world
actually.
M. Authier (Philip)
:
And my second question is… I understand you are
sticking with your dose timing strategy for now, but can you tell us what are
you doing to monitor — it's a bit of a followup to Louis' question — the immunity levels that are being produced by the one dose that you
are giving out?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, we are following the data scientifically published by
other countries that began before us. Like there is this Israel, I would say,
media, different media, numbers that have been published, but we want to have
access to the papers, scientific papers to be able to
calculate exactly the numbers, because they can variate in the way you make
your calculations, because of the methodology.
And we are now actually
following what we see, different places like different CHSLDs where we did
vaccinate. There was some CHSLDs that the outbreak was already there. We are
going to take off the cases that have been infected prior to vaccination, look
what happened with one dose, and calculate, we call it the vaccine efficacity
on the field, and perhaps, if needed, do some serology tests to redecide what
is going to happen.
Actually, there are two
scientific, I would say, ways of taking it, which is giving the two doses like
the company is asking or protecting more people with one dose, which seems to
be the strategy that we choose here and in U.K. But we will follow it, and if
there is some data showing that the efficacy is too low and the people need to
have two doses before, we are going to change it especially on looking at
different ages of vaccine efficacity.
M. Authier
(Philip)
: Une précision. Will you be making
that public? You'll be telling us what your immunity data shows?
M. Arruda (Horacio)
:
Yes. I think that we do work that with scientific people at the Institut
national de santé publique. And as they used to do, they make things public. I
think it's clear.
Le Modérateur
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Good afternoon. I would like to go
back, Premier Legault, to your new proposition for travels, international
travels. Now that you are suggesting Prime Minister Justin Trudeau for hotel
rooms being paid by travelers, can you… How are you going to make that pitch,
later on this afternoon, and how convinced are you that Mr. Trudeau may accept
this?
M. Legault :
I've got two good arguments. The first one is what
happened last year, at the beginning of March, here, in Québec. The second argument is what's
happening in Great Britain right now. So I think we cannot take any chances
with the new variant. So either we don't permit people to travel and maybe…
When we talk about Punta
Cana, or Acapulco, or all those places, I remember because of what I did before, very often, we negotiate with hotels, and our competitors are coming
from Europe. So, in the same hotel, you have people coming from Europe and some
people coming from Québec. So it's possible that the variant goes through the
Dominican Republic or Mexico and then comes to Québec. When I see the situation in hospitals in Great Britain, we
don't want to see that. So we have… Right now, the quarantine for these people
is not enough guarantee for the protection of Quebeckers.
Mme
Senay (Cathy) : OK. I'll ask a clarification later on. But I'm just
wondering because you wanted to have this debate about essential and
nonessential travels. Now, you're asking customers in hotel rooms to pay for
this quarantine for two weeks, but then you still have this debate about what
is essential and what is not essential.
M. Legault
:
OK. But I think it's clear that, if we tell eventual travelers that they will
have to pay for two weeks a room in a hotel coming back, I think we'll have a
lot less travelers, also, OK? So, yes, it's not that easy to make the
difference between essential and nonessential, but we're open for discussion. I
think that there are many ways to put these definitions in practice.
Le Modérateur
:
Pour la précision, rapidement, oui.
Mme Senay (Cathy) : Oui. About the curfew, you're not ready yet to say : Well, on
February 8th, this is what we will be doing. But how do you see… Because you
talked a lot about the behavior of Quebeckers. How do you see these reports coming, putting in doubt, questioning
about vaccines and their efficiency? If we're in the midst of this curfew, and
you're asking Quebeckers basically to respect the rules, things are getting
better, so we might lift this curfew at some point in February. So how,
basically, stressful it is for you to see reports putting in doubt the
efficiency of the vaccines?
M. Legault : I'm not sure I understand your question, but I'm trying to rely on
Public Health. And, regarding the curfew and its impact on the actual
situation, it's going well for the number of cases, but, still, we have a lot
of work to do to reduce the number of hospitalizations. So it's not a clear
science. I'm looking for the guide and I cannot find it. So we're trying to do
our best, I can tell you, but…
Le Modérateur
:
…
M. Legault : Yes, OK.
Le Modérateur
: Yes? OK. Raquel Fletcher,
Global News.
Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, Premier.
M. Legault : Yes, good afternoon, Raquel.
Mme Fletcher (Raquel) : Thank you. I have a question about ventilation. We're speaking with
industry experts who are strongly criticizing the report that came out about
ventilation in schools. They say, you know, for instance, the Government
requires air purifiers to be in places like dentists' offices, that it's a
requirement. So, if it is installed by professionals, industry experts are
saying that this could be a very great tool to cut down on transmission,
particularly when you take into effect that the mask, for six hours, in the
same space, it becomes less and less effective. They also tell us that this is
what is happening in Asia. So can you give us an insight into why your report…
something different, why you're not recommending air purifiers in schools,
where there seems to be experts out there who say… is wrong?
M. Legault : But maybe I'll start, and you can… First, you cannot compare a
classroom with a dentist's place. I went to the dentist 10 days ago. I have one
tooth less in my mouth. And it's clear that you can orient the purifier when
you have only two persons, three persons in the room. When you have 30 in the
same classroom, where would you put the purifier and how many do you need?
That's what I understand. But I'm not the specialist, you are.
M. Arruda (Horacio)
:
I'm not an expert in ventilation. It's why we asked experts from Public Health
and from other expertise in ventilation to do the report. And I just can tell
you there is always people who have not the same opinion, and other experts.
But, recently, other scientific organizations, especially in United States, have been telling that they
had the same conclusion that we did here, in Québec. In certain conditions, those things could be helpful, but in
schools, the way it is done, in a regular way, I think, even can be dangerous,
but not…
So I think we are not
taking those decisions on the corner of the office. We are asking our best
people to give us right analysis. And you will always find some experts from
another company or others who will say something different, but we are thinking
that the best thing is what is recommended for Québec.
And, even if we do
recognize there is aerosol transmission, it's not the main thing. I think that
the distanciation, the mask and everything is something… And, in certain
conditions, like in dentists' rooms or in certain health care settings where
there is a big chance of aerosols, and it's controlled in one room, and put by
experts, that could be helpful, and it's what is going to be done in Québec.
Mme Fletcher (Raquel) :Thank you. I have another question about
the curfew. You seem to be saying that, even though its early right now to have all of the facts, it is working. However, you
have warned, and we've seen this before where you have also made similar
warnings: if the rate of hospitalizations, the number of hospitalizations don't
go down, you will not lift that curfew. Are you priming Quebeckers for a curfew and for these measures to continue, and for
how long?
M. Dubé : I
don't think we're priming anybody. I think people went through so much in the
last year that we're just telling the facts. I think that, so far, we see this
curfew being a complement to all the other measures… is working. And I think
that… Let's look at the next two weeks. That's the reason. When we announced
this very difficult decision on January the 8th, remember, we said we had a decision :
Do we go for a curfew of three weeks or four weeks? We were debating that. We
said : We'd better take a longer period, which is tough.
But we said : Within four weeks, we should see the effect. So can I say
we're halfway there? And we see the beginning of the effect on the number of
cases, it's clear for everybody.
On the number of
hospitalizations, Dr Opatrny was telling me again… she said : Don't say
seven days, say 10 to 14 days, because, sometimes, it goes up faster and it
takes longer to go down, for obvious reasons, how long the people stay in the
hospital, what are the mix of aged people that we have in there compared to young
people.
So the short answer :
We're not framing everybody. We're just telling people : Just do what you
do for the last two weeks. And I think that should work. That's what we're
saying, and we see the facts everyday. So let's cross our fingers that this
curfew continues to work. That's the only thing I would say.
Le Modérateur
: C'est
ce qui met fin au point de presse.
M. Legault : Merci
beaucoup, tout le monde.
Le Modérateur
: Merci.
(Fin à 14 h 22)