(Neuf heures)
La Modératrice
: Alors,
bonjour à tous et à toutes ce matin. Bienvenue à ce point de presse de la
cheffe de l'opposition officielle, Mme Dominique Anglade. Mme Anglade, la
parole est à vous.
Mme Anglade : Parfait. Merci
beaucoup, Léa, et bonjour à tous ceux qui sont présents ce matin. Alors,
aujourd'hui, je m'adresse à vous en marge du début de notre caucus. Alors, j'ai
bien hâte d'aller retrouver les collègues Aujourd'hui et demain, nous allons
avoir plusieurs discussions au sein de notre caucus.
Évidemment, la question de la pandémie va
être présente. On va vouloir parler des enjeux actuels de la pandémie, donc de
la gestion actuelle de ce qui se passe en termes de vaccination, que l'on va
vouloir suivre, dans les prochaines semaines et les prochains mois, de manière
assez serrée.
On va également vouloir se concentrer sur
des enjeux qu'on avait déjà soulevés lors de la dernière session parlementaire,
qui vont apparaître… qui sont apparus par rapport aux tests rapides, notamment,
et, d'abord, de quelle manière on est capables d'améliorer cette gestion de la
pandémie.
Et, finalement, évidemment, il y a — je
l'appelle l'éléphant dans la pièce, mais c'est vraiment l'iceberg que l'on a en
face de nous — toute la question de la santé mentale. Hier, je
regardais qu'il y avait M. Guterres, aux Nations unies, qui disait à quel
point il va être important de réfléchir à un système de santé universel pour la
santé mentale. C'est justement la proposition que nous avons faite lors de la
dernière session. Et je pense qu'il va falloir qu'on y revienne, parce que cet
enjeu-là va rester omniprésent. Et, en plus, on a des… On voit bien que les
gens disent que l'argent n'arrive pas sur le terrain.
Donc, il y a beaucoup de choses et de
gestes à poser en matière de santé mentale. Et ça, ça concerne tous les
groupes, ça concerne la famille, ça concerne les étudiants, nos aînés, nos plus
jeunes. Donc, tout le monde est interpellé véritablement par cet enjeu.
Évidemment, c'est un début d'année. On se
souhaite tous une année plus facile que 2020. Mais on sait que le début d'année
n'a pas été facile jusqu'à présent. Et on va vouloir parler de la période
postpandémie, de quoi va avoir l'air le Québec. Et plusieurs des discussions
que nous allons avoir en caucus vont porter sur l'économie moderne, ce que ça
signifie par la suite, notre système de santé, comment on se projette pour
savoir quel genre de Québec est-ce qu'on veut avoir après dans un contexte
postpandémie. Donc, ces discussions-là auront lieu et aujourd'hui et demain. Et
ça me fera plaisir de pouvoir vous en faire… faire part de la teneur de ces
échanges-là à notre point de presse de demain.
Voilà, la parole est à vous maintenant.
Alors, je retourne la parole à Léa pour répondre à vos questions.
La Modératrice
: Merci
beaucoup, Mme Anglade. Alors, maintenant, on va passer à la période de questions.
Donc, je vous invite à lever la main sur l'application. Donc, je vais pouvoir
vous donner le droit de parole. Donc, on va commencer en français, suivi de
l'anglais.
Mme Gamache (Valérie) : Je ne
suis vraiment pas capable de me brancher ni de poser de question. Je ne sais
pas comment faire.
La Modératrice
: Oui,
bonjour. Allez-y, Mme Gamache. On vous entend. Est-ce que vous voulez
commencer avec votre question?
Mme Anglade : On vous entend
très bien, en tout cas. Moi, je ne vous vois pas, mais je vous entends,
Mme Gamache.
Mme Gamache (Valérie) : Oui. Je
suis incapable de me brancher par Teams. Vous m'excuserez. En fait, j'avais des
questions sur les rassemblements de la fin de semaine, notamment les
interventions dans Outremont pour ce qui est des rassemblements des juifs
hassidiques. Que doit faire à ce stade-ci le gouvernement? Est-ce qu'on doit
clarifier les règles concernant ces rassemblements-là? Est-ce qu'on doit les
interdire? Il y en a eu beaucoup en fin de semaine. Donc, est-ce qu'il faut
agir fermement ou éclaircir à ce moment-ci?
Mme Anglade : Bien, c'est sûr
que c'est toujours bien d'éclaircir, là, il n'y a pas de doute dans me tête. Mais
les règles sont les règles. Et je comprends qu'il y a des communautés qui
vivent ça plus difficilement, mais les règles sont les règles, et elles doivent
être appliquées. On ne peut pas se permettre, aujourd'hui, dans le contexte
dans lequel on se trouve, de faire des rassemblements avec des dizaines et des
dizaines de personnes. Donc, les règles doivent s'appliquer, et tant mieux si
on est capables de les clarifier d'une manière proactive.
Mme Gamache (Valérie) : Mais
qu'est-ce qui doit être fait concrètement? Est-ce qu'il doit y avoir... Est-ce
que la Santé publique doit vraiment éclaircir sa position?
Mme Anglade : Il faut
clarifier... Alors, quand vous me dites clarifier les règles, les règles
existent déjà. Les règles ont été énoncées. Il faut les rappeler et il faut que
ces règles soient suivies. Depuis le départ, on a toujours maintenu
l'importance de suivre les règles de la Santé publique, et c'est ce qu'il faut
qui soit fait dans le cas de toutes les communautés, particulièrement ce qui s'est
passé pendant la fin de semaine, certainement.
La Modératrice
: Merci,
Mme Gamache. Est-ce qu'on a d'autres questions?
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Oui, bonjour. Claudie Côté. Est-ce que vous m'entendez?
Mme Anglade : Oui, je vous
entends, Mme Côté.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Parfait. Bonjour, Mme Anglade.
Mme Anglade : Bonjour.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
D'abord, je veux vous parler... Vous avez parlé des enjeux de la pandémie, là.
En ce moment, nous sommes sous le coup d'un couvre-feu. Il faut respecter de
nombreuses règles. J'aimerais vous entendre sur le mur-à-mur. Est-ce qu'on
devrait, par exemple, permettre un certain assouplissement dans les régions où
il n'y a pas de cas ou très peu, comme la Gaspésie, Îles-de-la-Madeleine,
Bas-Saint-Laurent?
Mme Anglade : Je pense que,
définitivement, ce sont des questions qui se posent. Alors, évidemment, on veut
respecter les règles de la Santé publique. Mais, s'il y a des régions, et de
manière sécuritaire, qu'on est capables de... qui sont capables de respecter
d'autres règles, moi, je pense que ça doit être considéré pour éviter le
mur-à-mur. Maintenant, il faut que ça suive les règles de la Santé publique et
il faut que ça s'applique dans un contexte de précaution également. On ne veut
pas se retrouver dans une situation où les règles ont été modifiées puis on va
reculer par rapport à ça. Mais je pense que c'est quelque chose que la Santé
publique doit regarder pour l'ensemble de nos régions, celles qui sont moins
touchées, absolument.
Mme Côté-Chabot (Claudie) : J'aimerais
aussi revenir sur le voyage de Pierre Arcand et le miniremaniement au sein de
votre cabinet fantôme. Certains ont qualifié cette période de test de leadership.
Est-ce que votre leadership a été contesté et l'est-il encore?
Mme Anglade : Je ne pense pas
du tout qu'on parle de test de leadership. Je pense qu'il y a une décision qui
devait être prise, qui a été prise. Et maintenant on a un caucus, et Pierre
Arcand fait partie de l'équipe. On a un caucus qui se réunit aujourd'hui. Et je
peux vous dire que le moral des troupes est très bon. Beaucoup de discussions,
dans les derniers jours, justement, pour parler de la pandémie, mais surtout de
la période postpandémique. Donc, c'est les coudes bien serrés qu'on rentre en
session parlementaire.
M. Bellerose (Patrick) : Mme
Anglade, Patrick Bellerose. Justement, sur Pierre Arcand toujours, je ne crois
pas que vous avez expliqué encore publiquement pourquoi vous avez choisi de lui
retirer ses fonctions de critique plutôt que de l'expulser du caucus. On a vu
ailleurs au pays des chefs de cabinet, des ministres, des députés perdre
carrément leurs postes ou être expulsés du caucus. Donc, pourquoi avoir choisi
cette avenue, disons, mitoyenne?
Mme Anglade : Ah! moi, je vous
référerais... On prend des décisions en fonction de ce qu'on pense être juste.
Et ce que je vous dirais par rapport à ça, c'est que vous verrez que, dans la majorité
des cas, ce qui s'est appliqué est assez cohérent avec ce que nous avons fait,
nous, au sein du Parti libéral. Mais je pense que le message le plus important
à passer, c'est le rôle d'exemplarité. On se doit d'avoir, comme élus, un rôle
d'exemplarité, et ça, peu importent les fonctions que l'on occupe au sein de
notre caucus. La décision a été prise. Maintenant, je pense qu'on est prêts à
passer à autre chose.
M. Bellerose (Patrick) :
Mais, dans la même veine, est-ce que vous pensez que Youri Chassin aurait dû
être sanctionné par son chef?
Mme Anglade : Je pense encore
une fois qu'il y a un devoir d'exemplarité, de la part de nos élus, qui est important.
Moi, j'ai agi. Ce sera à M. Legault de décider de ce qu'il veut faire.
M. Bellerose (Patrick) :
Merci.
Mme Richer (Jocelyne) :
Bonjour, Mme Anglade.
Mme Anglade : Oui, bonjour.
Alors, Mme Richer, vous êtes une de celles que je vois physiquement. Alors, je
peux vous faire un bonjour. Bonjour, Mme Richer.
Mme Richer (Jocelyne) : O.K.,
bonjour, oui. J'aimerais vous entendre à propos de la rentrée parlementaire. On
sait que le gouvernement veut une rentrée, le 2 février, qui soit totalement
virtuelle. J'aimerais vous entendre là-dessus, à savoir est-ce que vous jugez
que c'est acceptable dans le contexte des mesures sanitaires ou si vous y voyez
peut-être une façon détournée pour le gouvernement de se soustraire à son
obligation de rendre des comptes à l'opposition.
Mme Anglade : Il est évident
pour moi qu'on doit trouver un mécanisme pour faire en sorte que la démocratie
puisse fonctionner, surtout dans une période de pandémie, surtout où il y a des
enjeux fondamentaux puis des décisions qui sont importantes pour la suite des
choses, pour le Québec. Donc, on doit faire fonctionner la démocratie. Les
leaders sont présentement en discussion pour voir de quelle manière ça peut
être fait. Il y a des choses qui, peut-être, peuvent se faire de manière
virtuelle. Ça a été testé la semaine dernière, avec plus ou moins de succès,
dépendant des cas. Mais il y a des choses qui peuvent se faire dans le respect
des règles sanitaires à l'Assemblée nationale également, puis je pense que les
leaders vont trouver la bonne posture pour le faire. Mais il est important que
le débat démocratique puisse se poursuivre de manière efficace.
Mme Richer (Jocelyne) :
Durant l'automne, malgré la pandémie, on voit que la popularité du gouvernement
reste très élevée. Vous n'avez pas réussi encore à percer son armure, je
dirais. Est-ce que vous avez l'intention cette année de... On approche de la
prochaine campagne électorale. Avez-vous l'intention de changer d'approche, de
changer de stratégie pour trouver la faille, pour essayer de critiquer
davantage le gouvernement?
Mme Anglade : Bien, je pense
qu'il y a deux choses, là. Dans notre rôle d'opposition, il y a deux choses.
Il y a un volet, évidemment, qui est de
questionner le gouvernement, ce que nous avons fait dans la dernière session.
Et puis je pense que des gens... Il y a des questions qui ont été soulevées,
qui ont percolé. Lorsque l'on parle de toute la question des tests rapides,
lorsque l'on parle de la transparence du gouvernement dans la gestion de la
pandémie, lorsque l'on parle du principe de précaution, que ce soit avec les
masques, que ce soit avec la ventilation, c'est parce qu'il y a des choses qui
ont définitivement percolé. Et on va continuer à faire notre travail.
Mais le rôle de l'opposition aussi, c'est
d'être constructif et d'amener des propositions. Et je pense que c'est ce
travail-là sur lequel nous allons beaucoup insister dans la session qui s'en
vient. C'est normal que, dans une période de pandémie, les gens se rallient
derrière le gouvernement. Les élections sont à un peu plus de 18 mois
maintenant, un peu moins de deux ans. Et notre rôle, maintenant, ça va être de
proposer également des alternatives, notamment sur les enjeux, on en a parlé,
de santé mentale. Mais il y aura beaucoup d'autres sujets à aborder pour que
les gens aient une idée claire des offres politiques qui vont être faites lors
des prochaines élections.
La Modératrice
: Merci
beaucoup, Mme Richer. Est-ce que nous avons d'autres questions en
français?
M. Carabin (François) :
François Carabin à l'appareil. Est-ce que vous m'entendez bien?
La Modératrice
: Oui,
très bien.
M. Carabin (François) :
Bonjour, Mme Anglade.
Mme Anglade : Bonjour.
M. Carabin (François) : Sur
le sujet de la pandémie, je voulais vous entendre sur les tests de dépistage.
La semaine dernière, le premier ministre semblait avoir ouvert la porte à des
tests aléatoires, peut-être, dans les écoles. Là, vendredi, la directrice
régionale de santé publique de Montréal a un peu contredit ses propos.
Qu'est-ce que vous aimeriez entendre, en fait, cette semaine, sur la question
du dépistage?
Mme Anglade : En fait, dans la
question du dépistage, c'est vraiment... ça a été la confusion des genres. Ça a
été la confusion des genres depuis le début puisque, ces tests-là, on en parle
depuis le mois de septembre, depuis le mois d'octobre. Ce que j'aimerais entendre,
c'est qu'il y ait une personne qui soit responsable de regarder l'application
des tests rapides, comment ils peuvent être utilisés, comment ils peuvent être
déployés.
Puis, vous savez, on a des tests rapides,
au Québec, qui dorment sur des tablettes. Ça, c'est une chose. Mais il y a
plein de tests rapides, dans d'autres pays, qui pourraient être utilisés, des
approches que l'on pourrait tester. Il y a eu des approches qui ont été faites,
par exemple, à Laval, où ça a donné des résultats.
J'aimerais bien qu'il y ait quelqu'un en
place, puis ça, je l'ai déjà mentionné au premier ministre à plusieurs reprises
lors de nos appels hebdomadaires, qu'il y ait quelqu'un qui prenne ça en charge
puis qui se dise : O.K., voici de quelle manière on peut faire avancer le
Québec avec ces tests-là et ce qui existe à travers le monde. Il faut un
leadership assumé sur cette question-là, et là on n'en a pas. Donc, c'est la
confusion des genres. J'aimerais de la clarté et du leadership sur cet enjeu.
M. Carabin (François) :
Parfait. Merci. Sinon, sur un autre sujet, bon, il y a un projet de loi
important qui s'en vient, sur la langue française. Quelle est la position que
vous allez adopter sur ce dossier-là? Et est-ce que ça va, disons, se
différencier de ce qu'on a pu entendre dans le passé du Parti libéral du
Québec?
Mme Anglade : Bien, je pense
qu'on a déjà, lors de la dernière session, écrit sur la question, pris des
positions en faveur non seulement de la défense du français, mais de toute la
promotion qu'on doit faire du français. Mais vous conviendrez qu'on parle de ce
projet de loi, mais c'est un projet de loi qu'on n'a pas vu. Alors, on nous
demande de commenter ou de dire comment on va se positionner puis comment on va
se différencier alors qu'on n'a même pas vu le projet de loi. Je pense qu'on va
attendre de le voir pour pouvoir réellement savoir ce qui va se passer. Une
chose est claire, on veut un renforcement pour le français. On veut le faire en
incluant les différentes communautés, notamment la communauté anglophone… de le
faire de manière inclusive. Puis ça, ce message-là, il doit passer également.
Et là on va voir ce que le gouvernement aura à présenter, et là on pourra se
positionner de manière plus claire par rapport aux propositions gouvernementales.
M. Carabin (François) :
Merci.
La Modératrice
:
Olivier Bossé, Le Soleil, maintenant. M. Bossé, est-ce que... Je
crois que vous êtes sur «mute». M. Bossé, est-ce que vous avez une question
finalement à poser? Non?
Mme Anglade : Il apparaît à
l'écran, par contre.
La Modératrice
: Vous
êtes sur «silencieux», M. Bossé.
Mme Anglade : J'ai
l'impression que ça ne doit pas marcher. Il parle, puis j'ai l'impression que
ça ne doit pas marcher.
La Modératrice
: M.
Bossé, je crois que vous êtes sur… Il va nous écrire la question.
Mme Anglade : Ah! d'accord, très
bien.
La Modératrice
: On
peut peut-être, en attendant, passer aux questions en anglais et on reviendra à
M. Bossé par la suite.
Mme Lévesque (Fanny) : Moi,
j'en ai une en français.
La Modératrice
: Ah! Mme
Lévesque.
Mme Lévesque (Fanny) : Oui, bonjour,
Mme Anglade. Je voulais savoir... On apprend ce matin qu'il va y avoir certains
délais, là, supplémentaires dans la vaccination, entre autres les RPA, qui
devaient commencer… vont devoir être reportés. Je voulais vous entendre… Est-ce
que, selon vous, la stratégie du gouvernement Legault est la bonne en termes de
vaccination? Et est-ce qu'il y a des... On comprend qu'on dépend beaucoup du
fédéral, là, sur l'approvisionnement. Est-ce que, vous, il y aurait des choses
que vous auriez faites différemment, peut-être, pour avoir un sort différent
qu'on connaît aujourd'hui?
Mme Anglade : Bien, c'est sûr
que c'est une question qui me préoccupe, la question des dates de vaccination
et toute la question de l'approvisionnement.
D'abord, je vais dire la chose suivante, peu
importe la stratégie de vaccination, il ne faut pas que cette stratégie de
vaccination là réduise nos chances d'aller obtenir les doses dont nous avons
besoin. Ça, c'est le premier principe.
Le deuxième principe, je vous dirais, c'est
un principe de précaution. Le gouvernement ne nous a pas nécessairement habitués
à un principe de précaution. On l'a vu avec les masques. On l'a vu avec la
ventilation. On l'a vu avec les tests rapides. Ce n'est pas un gouvernement qui
nous a habitués à ce principe de précaution là.
Alors, c'est une question qui me préoccupe.
On va la suivre de très près. Il y a beaucoup de scientifiques qui se
positionnent par rapport à ça. On veut faire la bonne chose pour la population.
Mais encore une fois c'est une question qui me préoccupe.
Mme Lévesque (Fanny) : Quand
vous parlez du principe de précaution, qu'est-ce que le gouvernement aurait dû
adopter, à votre avis, précisément, sur la vaccination, qui aurait pu faire une
différence? Quand vous faites allusion au principe de précaution, qu'est-ce que
vous voulez dire par rapport à la vaccination?
Mme Anglade : Le principe de précaution,
ça aurait été — alors je fais des comparables — pour les
masques, les utiliser beaucoup plus tôt, les tests rapides, de les utiliser beaucoup
plus tôt, sur la question de la ventilation, de se poser les questions dès que
les experts soulèvent ces enjeux-là. Aujourd'hui, il y a quand même des questions
par rapport aux doses, si elles doivent être faites plus tard, plus tôt, et le
choix qui est fait au Québec.
Je veux juste m'assurer que les questions
que l'on doit se poser se posent présentement auprès du gouvernement, et qu'il
ne faut pas arriver plus tard pour dire : Ah! bien, finalement, on va
changer la stratégie trois semaines, quatre semaines, cinq semaines plus tard,
et qu'il va falloir qu'on ramène les doses plus tôt.
C'est ce que je veux dire par le principe
de précaution. Et ce n'est pas quelque chose à laquelle le gouvernement nous a
habitués dans les prises de décision. Moi, je l'encouragerais, et je vais le
faire encore cette semaine, dans notre rencontre hebdomadaire avec le premier
ministre… de dire : Pour la vaccination, assurez-vous d'avoir fait le tour
de tous les experts, de tous les comités, pour voir s'il y a quelque chose d'autre
qui devrait être modifié par rapport à la stratégie.
Alors, je ne suis pas une experte du
domaine. Je ne suis pas à la table avec l'ensemble des experts autour. Mais, si
je me fie à ce qui s'est passé, par le passé, dans les décisions prises par le
gouvernement, moi, je les inviterais à faire preuve de très grande précaution
et de s'entourer des meilleurs experts pour prendre leurs décisions.
La Modératrice
: Merci,
Mme Lévesque. On va maintenant passer aux questions de M. Bossé. Donc,
M. Bossé se demande si c'est absolument… la présence à l'Assemblée
nationale pour la session doit être présentielle absolument.
Mme Anglade : Bien, écoutez,
on a de… C'est évident qu'il y a des portions de travail qui sont très
difficiles à faire à l'extérieur de l'Assemblée nationale, on va se le dire,
que ce soient les périodes de questions, les… Pour n'importe qui qui a assisté
à des commissions où il faut adopter, article par article, des projets de loi,
vous savez à quel point c'est difficile. Les recherchistes sont à droite. Il y
a des amendements qui sont faits. On interrompt la commission. On essaie
d'amener de nouvelles propositions. Faire tout ça à distance, c'est extrêmement
laborieux. Mais je pense que c'est un peu ce qui va être discuté avec les
leaders, voir ce qui peut être fait de manière virtuelle ou pas. Mais c'est
évident que l'ensemble des travaux de l'Assemblée nationale à distance, ça me
paraît un peu illusoire que de penser que ça va être faisable.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Et encore une question de M. Bossé. La porte-parole de la Capitale-Nationale
a encore changé. Est-ce que la patate chaude, c'est le tramway… s'attend à ce
que ce soit au coeur de l'actualité, cette session, la question du tramway?
Mme Anglade : Bien , j'imagine
que la question du tramway va être au coeur des débats pour la Capitale-Nationale.
Vous avez vu comment le gouvernement a tergiversé sur cet enjeu-là, comment les
députés qui s'étaient déjà prononcés, certains en faveur, certains contre, au
sein de la Coalition avenir Québec, ils sont restés très silencieux par rapport
à cet enjeu-là. C'est certain que ça va revenir à l'avant-scène, et qu'on va
vouloir être très présents là-dedans, et qu'on arrête de tergiverser sur la
question du tramway.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc, ça va faire le tour pour les questions en français. Je vais
prendre les questions en anglais maintenant.
Mme Senay (Cathy) : Good
morning.
La Modératrice
: Good morning.
Mme Senay
(Cathy) : Do you want me to go first?
La Modératrice
:
You can go.
Mme Senay
(Cathy) : OK, good
morning. Ms. Anglade, you were talking about the parliamentary session being on
a virtual mode. Perhaps, this is what Simon Jolin-Barrette would like to see.
But, remember, in the fall, you questioned the Premier on rapid tests. You
questioned the Premier on ventilation. You questioned the Premier on so many
issues during question period. And you can see today that the House of Commons
is going back on a hybrid mode. How important, crucial, for Opposition parties… to be there in person next week?
Mme Anglade : I believe it is important for us to be in person in many of the
activities that we have in Parliament. The leaders are
currently having conversations to decide what is feasible virtually versus what
is feasible physically. But I believe that it's going to be extremely hard to
hold the question period virtually. I think it's going to be extremely tough.
So that's why I believe we need to find every single alternative in order to
make sure that democracy lives and is alive and well in Québec. And, if it
means that we reduce… It could be different things. We have reduced the number
of the people sitting in the salon bleu. We've done a number of things at the
National Assembly, and I don't think this is a place where it has been unsafe
in terms of pandemic.
So, again, I'm going to
let the leaders work things out. But I believe that there is a need for us to
be physically at the National Assembly to make sure that we can ask those
questions and get the answers we need.
Mme Senay (Cathy) : I know that Liberals have been quite active in the discussions with
Jews' communities in Montréal, theHasidic Council, for example. There was a lot of confusion over the
weekend, with police forces intervening. Now, the Hasidic Council wants to
propose to the Government to relax the rule and allow 25 people for religious
gatherings. What's your position on this?
Mme Anglade :
Listen, whatever rules we have, first of all, they have to be supported by
Public Health. And, once we have the rules, they have to be applied everywhere.
And, if there's a way that Public Health proposes new things for a religious
group, that's one thing. But, again, I think the rules are clear. I was asked
the question earlier, whether they need to be even clearer. There's no harm in
making them even clearer and repeating those rules. But, at the end of the day,
the rules have to be respected.
Mme Senay (Cathy) : Thank you.
Mme Anglade : Thank you.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Est-ce que nous avons d'autres questions en anglais?
M. Authier (Philip)
: I have one.
La Modératrice
:
Yes, go ahead.
M. Authier (Philip)
:
How are you?
Mme Anglade :
Another person that I can't see.
M. Authier (Philip)
:
Yes. Excuse… the background is piles of junk.
Mme Anglade :
No, it's better than in my office, Phil. Don't worry about it.
M. Authier (Philip)
:
Just to follow up on Cathy's question about the religious institutions, they
sort of sprung that at the last minute, on Friday afternoon, and there was lots
of confusion about what the rules would be, and so hence we saw the results
over the weekend. How do you think they handled announcing this change, some
change?
Mme Anglade :
For sure, there needs to be more explanations, Phil. And, where there is
confusion, people will interpret things different ways, and we've seen it over
and over in the last few months. So that is why, again, earlier, I said :
The rules need to be clarified. That's one thing. And then, once the rules are
clarified, they need to be followed. So was there confusion around the rules
and what was issued on Friday? Yes, but, at the end of the day, we need
everybody's cooperation to follow those rules.
M. Authier (Philip)
:
And as my second question, today is the first anniversary of the first case
that was found, in Canada, of COVID.
Mme Anglade :
You're right.
M. Authier (Philip)
:
I believe that it was the case in Ontario. How would you, in general, assess
the Legault Government's management of the crisis?
Mme Anglade :
I'll let you do the full analysis. But clearly there are many, many, many
questions that have not been answered in terms of this pandemic, a number of
issues for which we don't have answers, such as the protection, the equipment
that was not available, transfers of patients and employees, the fact that
testing was not done properly initially and the fact that all those issues in
the first wave are still happening in the second wave. We can say : At the
beginning, the Government did not know better.
But, at the end of the
day, things that have happened in the first wave happened in the second wave. And
this leads, to me, to a fundamental question, which is we need to have a public
inquiry. It is really important. I did spend time with «la commissaire»,
Mme Castonguay, last Friday. But one thing that came out loud and clear
for me is that she will not answer the questions that we need to have answered.
She will answer part of those questions, but, definitely, we need an
independent inquiry.
M. Authier (Philip)
:
So the Castonguay option does not suffice?
Mme Anglade :
Absolutely not, and I can say this after meeting with her for over an hour and
a half. I can definitely say that.
M. Authier (Philip)
:
Thank you.
Mme Anglade : Thank you.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Nous avons maintenant une question de Felicia, de Global News.
Mme Parrillo (Felicia) : Hi,
do you hear me?
Mme Anglade : Yes, we hear you.
Mme Parrillo
(Felicia) : Good. Good morning. I wanted to
hear you on the exemption for the homeless. I know that this has been a topic
of conversation, I'm sure you know, for quite a while now. The Premier has been
asked about this multiple times. And then, this morning, there's a Montréal-based group in court that have filed
a legal challenge asking for the homeless to be exempt. What are your thoughts
on it?
Mme Anglade : I have a hard time understanding the position of the Government on this one. You look at the OntarioGovernment, and the way they decided to go, with an exemption, I think it's
probably the right way. It's the right way to approach the situation. We have somebody that died
because of that. I mean, this is the reality. And, during our last call,
Premier Legault, last week, said : You know, other than this case, like,
do you have other cases? We have other cases. And I submitted a number of cases
from my own riding, where we have issues. I think we need to be… We need to
realize that what's being done right now is not really helping, and that's why
they should really rethink their strategy. And the fact that Mr. Legault said
that anybody could be… could just call themselves homeless just demonstrates
the fact that they have a hard time understanding what's going on on the
ground.
Mme Parrillo
(Felicia) : Thank you. And another thing I
wanted to ask you about was… We're hearing some people complaining about not
being able to buy kids' clothing or shoes because it's not on the essential
list and we heard that the PQ is asking for the Legault Government to put this on the essential
list. What are your thoughts on that?
Mme Anglade : Well, having kids myself, I was asking myself the question : If I have a boot that goes missing, or a shoe, what
am I going to do? So l think there are exceptions that are acceptable. So, if
we can make sure that parents can find the right outfit for their kids… It was
not essential back in the summer because it was summertime, and, of course, we
didn't need to make sure that the kids were all… were properly covered. But now
we're talking about kids going to school. We're talking about kids going to day
care. It's cold outside. We just need to make sure that, if there is a need, we
find a way to fulfill it.
Mme Parrillo
(Felicia) : Thank you so much.
Mme Anglade :
Thank you.
La Modératrice
:
Merci. Nous avons également une question de Maya Johnson, CTV, qui nous a écrit
une question. Donc, je vais la lire. Do you think the Legault
Government has benefited from changes in communication imposed by the pandemic?
How much of a disadvantage does this create for the Opposition parties?
Mme Anglade :
The beginning of the question, Léa, do I believe that there was an advantage in…
La Modératrice
:
…communications imposed by the pandemic.
Mme Anglade :
For sure, the Government has been very present from a communication standpoint,
which is a good thing in terms of sending the right information to the whole
population. Any government benefits from a situation like this because people
want to rally behind their government. But, as time
goes, they will need to demonstrate that they've taken the right decisions. And,
most importantly, I'd say that they will need to show that they have integrated
everything that has happened in a vision that we need to have for Québec in the future. And that's what we
will be working on, as the Liberal Party of Québec, and I'm sure our proposal is going to be a progressive one, a
modern one, versus an approach that, so far, has been quite conservative from
the Coalition avenir Québec.
La Modératrice
:
J'ai une petite clarification de Mme Johnson, qui dit... qu'est-ce qu'elle
essaie de savoir, en fait, c'est quoi, les avantages qu'ils ont toute la place…
la plateforme pour des communications, et les oppositions n'ont pas cette place-là,
donc, de…
Mme Anglade : That's why it is critical for us to actually have a democracy
that's alive and well, that we can have a forum where we can ask questions,
that we are in an environment where they are held accountable for the decisions
that they make. And the conversation around opening the National Assembly next
week is critical because of that. So, of course, they had a lot of media space.
Again, it's normal, but there is also a place for the Oppositions. And I want
to make sure that the official Opposition can ask all… we can ask all our
questions and we will certainly start doing so next week. That's what we hope,
at least.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Oui, donc, nous avons une dernière question, je crois, de
Patrick Bellerose. M. Bellerose, vous voulez poser votre question?
M. Bellerose (Patrick) : Oui,
c'est juste pour une petite précision. Je vais mettre la caméra pour... Voilà.
Oui. Vous avez beaucoup parlé de reprise des travaux, peut-être, en virtuel,
mais, selon nos infos, le gouvernement voudrait carrément reporter d'une
semaine ou deux la reprise des travaux parlementaires. Juste savoir, là,
préciser… Si je comprends bien, vous n'êtes pas du tout d'accord avec cette
approche-là?
Mme Anglade : Écoutez, je vais
laisser les leaders... Les leaders sont en train de discuter puis d'échanger
là-dessus. Donc, je vais laisser les leaders faire leur travail. Si vous me
posez la question, je souhaite que le plus rapidement possible… On avait les
travaux la semaine prochaine… que les travaux reprennent et qu'on puisse poser
des questions. On a beaucoup de questions à poser.
Vous savez, François Legault avait refusé
à plusieurs reprises de tenir des appels hebdomadaires. La dernière fois, ça a
été accepté le dernier jour de la dernière session. On peut poser des questions.
On peut faire des suivis. Mais, de manière optimale, on a besoin d'avoir un
mécanisme qui nous permet de poser des questions, d'avoir des réponses,
d'amener aussi des propositions qui sont constructives. Donc, moi, je souhaite
la reprise des travaux le plus rapidement possible.
M. Bellerose (Patrick) : Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup, M. Bellerose. Donc, je crois que ça met fin maintenant au point de
presse. Merci beaucoup, Mme Anglade.
Mme Anglade : Alors, merci à
tout le monde. Au plaisir de se revoir physiquement.
M. Bellerose (Patrick) : Merci,
au revoir.
La Modératrice
: Au
revoir.
(Fin à 9 h 33)