(Huit heures une minute)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour.
Vous comprendrez que, bien sûr, Québec solidaire, ce matin, souhaite réagir aux
annonces qui ont été faites hier soir... bien, hier en fin de journée, en fait,
au sujet du déconfinement partiel.
Je pense qu'hier beaucoup de Québécois ont
eu une bouffée d'air frais, puis je la partage, cette bouffée d'air frais. Mais
je pense qu'on doit tous, collectivement, se rappeler que, sur le terrain, les
travailleuses de la santé, elles, elles cherchent encore leur souffle. On est
nombreux à avoir poussé un soupir de soulagement, mais notre réseau de la
santé, lui, il est encore sous respirateur.
Alors, certes, il y a une accalmie, mais
le fait qu'il y ait une accalmie, ça ne doit pas faire en sorte qu'on baisse la
garde, bien au contraire. Il faut que le gouvernement profite de cette accalmie
pour préparer un plan de redressement pour notre réseau de la santé. Pour
beaucoup de Québécois, de Québécoises, cette crise-là, ça a été un long
marathon où, des fois, on a accéléré, des fois, on a ralenti. Mais, pour les
femmes qui sont sur le terrain, là, dans le réseau de la santé, c'est un sprint
perpétuel, et il faut leur venir en aide.
Québec solidaire demande donc au
gouvernement, ce matin, de préparer un plan de redressement pour le réseau de
la santé. Et, pour nous, il y a trois incontournables dans ce plan de
redressement là.
La première chose à faire, c'est d'amener du
renfort dans le réseau de la santé. C'est le principal talon d'Achille du
système de santé au Québec. Il manque de personnel. Il faut amener des
renforts, et il y a deux manières de le faire : d'abord, réquisitionner
les ressources qui sont, en ce moment, gaspillées dans le réseau des cliniques
privées, puis, deuxièmement, mettre au pas les agences privées pour leur
demander de contribuer davantage à la continuité des services dans le réseau de
la santé.
La deuxième chose qu'il doit y avoir dans
ce plan de redressement de la situation dans le réseau de la santé, c'est un plan
pour mieux protéger les soignantes, notamment en leur garantissant enfin ce
qu'elles demandent depuis des mois, c'est-à-dire des masques N95 pour
toute soignante qui est en contact avec un patient atteint de la COVID ou
suspecté d'avoir la COVID.
Puis, troisièmement, ce plan de
redressement là doit prévoir une amélioration massive des conditions de travail
dans le réseau de la santé. Et ça, ça passe par avoir une entente avec
l'ensemble des syndicats dans le réseau de la santé dans les prochaines semaines.
C'est le temps d'envoyer un signal fort que les conditions de travail vont
s'améliorer dans le réseau de la santé, que des meilleurs jours sont à venir, que
les gens qui y sont doivent y rester et que les gens qui l'ont quitté, le
réseau, doivent y revenir.
Un plan de redressement, donc, parce que,
bien qu'il y ait une accalmie, la tempête est loin d'être terminée dans nos
hôpitaux et dans nos CHSLD.
La Modératrice
: On va
prendre vos questions, une question et une sous-question, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Louis) : M.
Fitzgibbon va présenter aujourd'hui un plan d'aide, en fait, de l'aide
bonifiée, de ce qu'on comprend, qu'on va offrir aux différents commerçants qui
sont toujours touchés par la pandémie. Vous vous attendez à quoi?
M. Nadeau-Dubois : On s'attend
à de l'aide facilement accessible. On s'attend à ce qu'il y ait le moins
possible de bureaucratie. On s'attend à ce que les commerçants puissent avoir
de l'aide, ceux qui en ont besoin, très rapidement, parce que c'est le
principal problème depuis des mois, et les commerçants l'ont dit à de multiples
reprises dans les médias, c'est trop compliqué puis c'est trop long, avoir de
l'aide, quand on est un petit commerce.
M. Lavallée (Hugo) : Concernant
les variants, il y a beaucoup d'experts en santé publique, depuis l'annonce
d'hier, qui s'étonnent du fait qu'on n'en ait pas davantage parlé, là, lors du
point de presse, sauf pour M. Arruda, brièvement. Est-ce que ça vous
inquiète de voir qu'il n'y a pas de mesure spécifique, en lien avec ça, annoncée?
M. Nadeau-Dubois : Ça doit
être sur la liste des priorités du gouvernement, au sommet. Ça doit être au
sommet de la liste des priorités du gouvernement dans les prochaines semaines, parce
qu'il ne faudrait pas que, comment dire, après le petit… Il ne faudrait pas
qu'après le petit déconfinement vienne une grande déception, celle d'une
pandémie dans la pandémie, avec une troisième vague provoquée par les variants
du virus. Ça m'inquiète. Ça inquiète énormément d'experts de santé publique.
Alors, le gouvernement doit profiter de l'accalmie des prochains jours pour se préparer
parce que, les variants, ils sont parmi nous, ils circulent déjà, puis il va
falloir être prêt quand ils vont se mettre à se transmettre avec plus
d'intensité.
M. Lavallée (Hugo) : …va
tester le 10 % des échantillons. Ça vous semble suffisant ou il faut qu'il
y ait d'autres mesures? Entre autres, par exemple, la circulation entre les
régions, les gens s'étonnaient qu'il n'y a pas de limitation.
M. Nadeau-Dubois : Déjà,
passer de 3 % à 10 %, pour le séquençage, c'est une bonne chose, mais
on n'y est pas encore, au 10 %, là. Donc, moi, j'invite le gouvernement… Ils
ont déjà fait des annonces, mais il faut que ça se fasse rapidement. Moi, ce
qu'on me dit sur le terrain, c'est qu'il y a des capacités de laboratoire pour
faire plus de séquençage, pour trouver davantage de variants, bien, trouver
davantage de cas de variants. Donc, la fameuse cible de 10 %, là, il faut
l'atteindre rapidement, parce qu'en ce moment on trouve peu de variants au
Québec, mais ce n'est pas parce qu'il n'y en a pas. C'est parce qu'on ne
séquence pas suffisamment. Donc, il faut accélérer le rythme puis il faut
atteindre la cible de 10 % très rapidement.
Pour ce qui est de votre autre question,
sur les régions, c'est un des angles morts, je pense, de l'annonce d'hier. Le
mur-à-mur, c'est rarement une bonne chose sur un territoire aussi grand que le Québec.
Et la flexibilité régionale, c'est une bonne nouvelle. Mais il faut maintenant
réfléchir à comment on va protéger les régions, parce qu'on l'a vu dans les
derniers mois, et le gouvernement doit apprendre de ces erreurs-là. Il y a une
semaine de relâche qui s'en vient. Il ne faudrait pas voir des mouvements
massifs de citoyens de zones rouge vers des zones orange.
M. Lacroix (Louis) : M.
Legault, hier, a dit qu'il n'y aurait pas de barrages, mais, en plus, il n'y
aura pas de contraventions pour les gens qui seraient pris en défaut de passer
d'une région à l'autre. Est-ce que vous trouvez que c'est trop mou comme mesure
de protection?
M. Nadeau-Dubois : Le premier
ministre même, si je ne me trompe pas, a parlé de contrat moral, hein? En
anglais, je pense, il a dit : C'est un peu comme un contrat moral, on
demande aux gens de ne pas de déplacer. La dernière fois que le premier ministre
a essayé cette approche de contrat moral, ça n'a pas très bien fonctionné.
Donc, moi, j'invite le gouvernement à refaire ses devoirs sur cette question-là,
là.
M. Lacroix (Louis) : …
M. Nadeau-Dubois : Bien, il y
a plusieurs modalités. Ce n'est pas nécessairement d'être… Ce n'est pas obligé
d'être des barrages où on arrête tout le monde systématiquement, mais il faut
trouver une manière de protéger les régions. Et l'échéance absolue, c'est la
semaine de relâche. Il faut absolument que, d'ici la semaine de relâche, on ait
trouvé une solution à ce problème-là. M. Legault a été très prompt à critiquer
sévèrement Justin Trudeau pour son incapacité à contrôler les frontières
extérieures, puis il avait bien raison parce que M. Trudeau était assis sur ses
mains pendant de nombreuses semaines. Mais là la même question se pose à
l'intérieur du Québec, et c'est dans la cour du premier ministre.
M. Lacroix (Louis) : Vous
feriez quoi? Puis ça, on n'a pas besoin d'avis scientifique, là, c'est vraiment
de la procédure. Alors, vous feriez quoi si vous étiez à sa place?
M. Nadeau-Dubois : Il faut
trouver une manière de contrôler les déplacements entre les régions.
M. Lacroix (Louis) : On
comprend ça, mais votre manière à vous, ce serait quoi?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
n'ai pas de solution parfaite. Je n'ai pas de recette miracle. Mais il faut
trouver une solution pour contrôler minimalement les transferts entre les
régions, parce que, sinon, on va se retrouver dans la même situation qu'avant. Est-ce
que les barrages, c'est la solution? C'est certainement une des avenues
possibles. Il y en a peut-être d'autres. Puis on attend à ce que le gouvernement
nous fasse des propositions là-dessus.
M. Larin (Vincent) : Au sujet
de l'abolition de la monarchie, on apprend ce matin que la majorité des Québécois
sont en faveur, même une majorité de Québécois anglophones qui le sont. Est-ce
qu'il faut le faire? Comment est-ce qu'on procède? C'est quoi, votre position
là-dessus?
M. Nadeau-Dubois : Il faut
certainement le faire. Et comment on procède, c'est très simple, on fait l'indépendance
du Québec. Moi, j'ai bien hâte d'entendre M. Legault là-dessus. J'ai hâte
de savoir, lui, à quel point il aime la monarchie, à quel point il trouve que
c'est une institution moderne et utile pour les Québécois et les Québécoises.
Moi, ça m'apparaît être une vieillerie absolument inutile et antidémocratique,
puis j'ai bien hâte qu'on s'en débarrasse, au Québec.
Mme Lévesque (Fanny) : Maintenant,
sur les régions, quand vous dites de les protéger, donc ce qui est actuellement
dit par le premier ministre, là, à votre avis, ce n'est pas suffisant. Ça,
c'est clair. Seulement de se fier au bon jugement des Québécois pour ne pas se
déplacer d'une région à l'autre, ça, ce n'est pas suffisant?
M. Nadeau-Dubois : Ce que
l'expérience nous apprend, c'est que la tentation est forte, pour certaines personnes,
je ne pense pas que ce soit une majorité, mais pour certaines personnes,
d'aller faire dans d'autres régions des activités qu'ils ne peuvent pas faire
dans leurs régions.
Et moi, je m'inquiète surtout de la
semaine de relâche qui est à venir et je me dis : Il faut... Et c'est
l'échéance absolue, là, mais il faut absolument, d'ici là, avoir trouvé une
solution, parce que j'ai parlé notamment à ma collègue Émilise Lessard-Therrien,
en Abitibi-Témiscamingue, et, là-bas, c'est un réel problème. On a vu, dans les
derniers mois, notamment, des gens qui sont venus passer une partie de leurs
vacances dans la région, alors qu'ils provenaient de régions qui étaient dans
des situations épidémiologiques plus graves, puis ça a contribué à la
transmission.
Même chose pour le personnel de la santé,
hein? Il y a, dans ces régions-là, une utilisation importante des agences de
placement. Puis, souvent, on transporte du personnel des grands centres urbains,
où il y a beaucoup de transmission, vers les milieux de soin en région, et on
amène le virus quand on transporte le personnel.
Donc, il faut trouver une solution à ces
problèmes-là. Est-ce que les barrages sont une avenue? Sans doute. Est-ce qu'il
faut penser à des systèmes de dépistage systématique pour le personnel de la
santé qui se déplace d'une région à l'autre? C'est une autre piste à explorer.
Est-ce que les barrages doivent être filtrants? Est-ce qu'ils doivent être
fixes? Est-ce qu'ils doivent être permanents? Est-ce qu'ils doivent être
temporaires? Il y a plein de modalités à imaginer. Puis moi, je n'ai pas la
prétention, ce matin, d'avoir toute la solution, parce que ce n'est pas un
enjeu simple. Mais il y a une chose qui est claire, par contre, il faut
réfléchir puis avoir une solution dans les prochains jours, les prochaines
semaines.
Mme Côté (Claudie) : …le
premier ministre disait que le couvre-feu semble être une mesure plus efficace
qu'un barrage en ce moment. Je le cite, là, il a dit : «C'est plus
efficace, le couvre-feu, que d'empêcher deux, trois motoneigistes d'aller à
Rouyn-Noranda.» Pour vous, ce n'est pas suffisant?
M. Nadeau-Dubois : Bien, le
couvre-feu, certainement qu'il ne nuit pas, là. C'est un outil supplémentaire.
Mais on a vu, dans les derniers mois, des situations où les gens allaient, par
exemple, fréquenter des restaurants dans des zones orange, alors qu'ils
résidaient en zone rouge. On l'a vu entre Montréal et les Laurentides. Bon, là,
ces deux régions-là sont rouges en ce moment. Mais, bref, on le sait, que ça
peut arriver. C'est arrivé dans le passé. Qu'est-ce qu'on fait, dans les
prochaines semaines, pour ne pas que ça arrive?
Mme Lévesque (Fanny) : …les
restaurants, maintenant, on a ajouté une nouvelle disposition. Donc, la
personne doit fournir une pièce d'identité qui prouve qu'elle reste dans la
région où elle fréquente le restaurant. Alors, cette brèche-là, est-ce qu'elle
est colmatée, à votre avis?
M. Nadeau-Dubois : Il reste la
question… Là, je donnais l'exemple de ce qui s'est passé dans le passé. Mais,
pour la semaine de relâche, il y a la question de la location des chalets, la
question des sports d'hiver, comment… Il va y avoir du déplacement sur le
territoire, de manière importante, lors de la semaine de relâche. Comment on
fait pour que ce déplacement-là ne fasse pas en sorte que le virus se répande
partout au Québec? Puis moi, j'ai l'humilité de reconnaître que, ce matin, je
n'ai pas toutes les solutions parfaites. Mais je mets le doigt sur un angle
mort des annonces d'hier. Puis j'invite le gouvernement à y réfléchir très
sérieusement, parce que le contrat moral, ça me semble être un peu court.
La Modératrice
: Une
dernière question, s'il vous plaît.
M. Larin (Vincent) : On a
appris hier que vos collègues libéraux se font prendre la température avant
d'entrer à leur caucus. Est-ce qu'à Québec solidaire vous avez des mesures du
genre? Est-ce que vous trouvez ça excessif? Est-ce que vous pensez que tous les
députés devraient faire prendre leur température, par exemple, avant d'entrer
au Parlement, dans le salon bleu?
M. Nadeau-Dubois : Moi, j'ai
été surpris d'entendre ça. Moi, je ne savais pas que les libéraux avaient cette
pratique-là. Ça leur appartient. C'est bien correct. Quand on a eu des
discussions pour réouvrir l'Assemblée nationale avec le directeur national de
la santé publique, ça a été une des hypothèses qui a été proposée par les
oppositions, hein? Les trois partis d'opposition, conjointement, ont ouvert cette
possibilité puis ont dit : Si c'est un aménagement qui peut faciliter des
travaux parlementaires en présentiel, nous, on est ouverts soit à passer des
tests régulièrement soit à ce qu'il y ait une prise de température. Et la
réponse du directeur national de la santé publique, ça a été : Si vous
appliquez les mesures que je vous recommande, ça ne sera pas nécessaire.
Donc, nous, on se fie à la Santé publique
sur cette question-là. Il nous a dit que ce n'était pas nécessaire. Nous, ce qu'on
demande à nos députés, à Québec solidaire, c'est de surveiller leurs symptômes
et, dès qu'il y a le début peut-être d'un symptôme, de s'abstenir de se
présenter à l'Assemblée nationale et d'en informer le parti. Pour le moment, ce
n'est pas arrivé. Si les libéraux se prennent eux-mêmes leur température, ça
leur appartient. C'est une mesure de prudence supplémentaire. Je ne les
critiquerai pas pour ça. Mais ça ne fait pas partie du protocole que la Santé
publique nous a demandé d'appliquer pour pouvoir tenir les travaux au salon
bleu.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : You asked many times the Trudeau Government to act, as Premier Legault did,
for travelers that were coming from nonessential trips, to put actions,
measures in place. Now, next week, you'll have about 10% of the population in orange zones, but with no
measures to control, monitor movements of the population, the 90% of the population in those regions. So I don't get… What are your expectations from
the Legault Government? It's
the same thing than nonessential travels. Basically, the risk is the same or
similar.
M. Nadeau-Dubois : Yes. Well, Mr. Legault was very energetic in its critic of
Mr. Trudeau when Mr. Trudeau was completely inactive for weeks
regarding the issue of border control. Now, the same question is relevant, but inside Québec. So we expect the CAQ Government to find solutions quick to that problem. And there are a lot of
things we could do. Well, of course, I think the... How do you say «barrage»?
Une voix
:
…
M. Nadeau-Dubois :
So, of course, police checkpoints could be one of the solutions. But, you know,
systematic testing for health care workers traveling from a region to another
could also be something we could explore. So there is a variety of solutions
possible. But one thing is sure, the status quo is not possible and it's not
prudent to have absolutely no way to control the movement of the virus across
the Québec territory.
Mme Senay (Cathy) : You said that Premier Legault tried many things to break the second
wave. We're still trying to break it. We had the 28… challenge, back in October,
that was extended many times. We had the moral contract that was canceled… the
holiday season. We have this curfew. And now we are trying to see with
Quebeckers how they can basically respect those limitations, like, the regions…
like, not go in regions… when they are in a red zone, they cannot go in an
orange zone. But is it asking too much to Quebeckers now that we are in February?
M. Nadeau-Dubois :
What would be asking too much?
Mme Senay (Cathy) : …asking too much from Quebeckers to not go in different regions,
now that we are in February, and we're being asked to…
M. Nadeau-Dubois :
I know that, for a lot of Quebeckers, the last year has been a long marathon,
you know, sometimes running fast and sometimes decelerating. But, for health
care workers, it's been a perpetual sprint, and that sprint is not over yet. So
I share the relief a lot of Quebeckers feel this morning. But I think we all
have to remember that our health care system is not out of the woods yet. It is
still very fragile. And I think we all have to remember that the pandemic is
not over. So sacrifices, unfortunately, still need to be done. And, if that
means having more freedom inside our own region and a little less freedom to
travel anywhere we want, everywhere we want, across Québec, it's the type of
compromise that we still have to accept for a few months.
Mme Fletcher (Raquel) : You said that you hoped that the measures that were going to be
announced at 5:00 o'clock would be based in scientific data. And
Dr. Arruda and the Premier were asked, in French and English, how they
made that judgment call to open hair salons, for instance, but not gyms, and
Dr. Arruda made the statement that there isn't, you know, specific data
that puts the risk of the activities in... It's essentially a judgement call.
What do you make of that?
M. Nadeau-Dubois :
Well, I think it is completely normal in a democracy that elected officials
make the decisions. It's what we expect in a democracy. But we also expect, in
such an emergency situation, those decisions to be taken by motivations that
are mostly based on scientific data. And Québec solidaire has been asking for
months to see that data.
The Government, in the
last weeks, has promised they would publish the written recommendations of the Public
Health authorities, and it's still not done. So we are... And, honestly, I
could have come here this morning and said : Once again, we want to see
the written recommendations that justify the decisions that were taken
yesterday. But, you know, I've been saying that for one year now. So I'm a
little bit tired of asking for that. But, in my mind, I still hope that they will, one day, fulfill their promise and give us the written recommendations that justify their
decisions. But, honestly, it's kind of… It began as a tragedy and now it's beginning
to become a joke.
Mme Fletcher (Raquel) : And what is your evaluation, then, of the fact that they're going
to allow businesses, hair salons and museums, to open, but…
M. Nadeau-Dubois : Sorry?
Mme Fletcher (Raquel) : What is your evaluation of the fact that they're going to allow
those three things to open, but nothing else?
M. Nadeau-Dubois : Well, it's a bet, and choices had to be made, and the Government will be… How do you say
«imputable»?
Mme Fletcher (Raquel) : Accountable.
M. Nadeau-Dubois : Accountable, yes, of course. So choices had to be made, and the Government will be held accountable about
those choices. The thing that was important for me to say this morning is, while we are all relieved and while
a majority of Quebeckers are
relieved by the announcements of yesterday, we have to remember that the crisis
is not over yet, especially in our health care system, and especially for
frontline workers who have been struggling for months and will be struggling
for months in the future also. And the Government should now turn its focus to that situation and put forward a plan to restore the health care system because it
is not going well and it won't go well for at least a few months.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 23)