(Huit heures vingt-neuf minutes)
La Modératrice
: Alors,
bonjour à tous. Bienvenue au point de presse de Dominique Anglade. Ce matin,
Mme Anglade est accompagnée de Marie Montpetit, porte-parole en matière de
santé.
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour, tout le monde. Encore une fois, contente d'être avec ma collègue Marie
Montpetit.
Alors, on commence sur la question de la transparence.
La transparence gouvernementale n'a jamais été aussi fondamentale que dans la
période qui nous occupe aujourd'hui. Le premier ministre prend des décisions importantes
en vertu de pouvoirs exceptionnels qu'il s'est octroyés. Les décisions ont des
impacts sur la santé, sur les droits et libertés, sur l'économie, sur le fonctionnement
du Québec dans son ensemble. Et les travaux habituels de l'Assemblée nationale
sont modifiés. Le gouvernement dépense des millions, sans obligation de
respecter certaines règles, et met en place plusieurs programmes d'urgence. Le gouvernement
s'est donc donné ces pouvoirs quasi illimités pour gérer l'urgence sanitaire,
ce qui se comprend.
C'est justement pourquoi il est encore
plus important aujourd'hui que François Legault fasse preuve de transparence.
Et la transparence gouvernementale est essentielle pour respecter nos valeurs démocratiques
et préserver la confiance des Québécois. Nous sommes dans une situation extraordinaire.
Le gouvernement s'est octroyé des pouvoirs extraordinaires. Il doit aussi faire
preuve d'une transparence extraordinaire.
Et malheureusement, depuis le début de la
pandémie, on constate un fossé entre le discours de la transparence et la
réalité. Un exemple concret, encore cette semaine, les critères pour les codes
de couleurs, qui ont été refusés... qui n'ont pas été divulgués. Les coûts des
masques achetés en urgence pendant que nous en manquions. Un, pourquoi en
avons-nous manqué? Deux, quels sont les coûts? On ne les connaît toujours pas.
On peut présumer qu'ils étaient exorbitants. Les avis de la Santé publique
promis. On a été en commission parlementaire. C'est là que nous avons appris
que les avis de la Santé publique, finalement, n'étaient pas seulement verbaux
mais écrits. Mais le Dr Arruda avait dit qu'il les rendrait publics. Nous
avons demandé au premier ministre de les rendre publics, il a assuré que ce
serait fait, et, jusqu'à présent, nous n'avons pas reçu ces informations.
Les demandes d'accès à l'information sont
soit refusées ou perdues dans les dédales de l'administration gouvernementale.
669 contrats d'achat d'équipement, pour 3 milliards de dollars, de gré
à gré. 669 contrats. Et, pour rajouter à l'ambiance d'opacité, on a une
impossibilité de questionner les acteurs politiques et névralgiques parce que
la ministre McCann et les sous-ministres ont été limogés.
L'ironie ultime, c'est la ministre Blais,
hier, qui exhortait le CISSS de Chaudière-Appalaches à rendre public le rapport
sur le Manoir Liverpool. Et je cite la ministre : «Les faits doivent être
assumés et les questions doivent être répondues. Le mot d'ordre — en
majuscules : transparence.»
Faites ce que je fais, ne faites pas ce
que je dis. Le manque de transparence du gouvernement depuis le début de la
pandémie, combiné au refus du premier ministre de tenir une véritable enquête
publique indépendante, alimente la confusion, alimente la suspicion. Et le premier
ministre a dit qu'il est un gouvernement transparent. Maintenant, il est plus
que temps de le prouver. Et c'est ce qu'on demande au premier ministre, de
prouver réellement qu'il est transparent, parce que les gestes qui ont été
posés, on ne les a pas vus.
Autre point, je pense qu'on devrait
aborder également aujourd'hui la question des tests rapides, parce que le
discours en matière de tests rapides a changé quotidiennement. Au début, le gouvernement
disait qu'il n'en voulait pas. Après, le gouvernement a dit : C'est même
dangereux de les utiliser. Ensuite, le premier ministre est sorti, au début de
l'année, en disant : Finalement, on va les déployer dans certaines
régions, même pour tester les asymptomatiques, ce qui a été contredit dès le
lendemain par la Santé publique de Montréal.
Lundi, il y avait un breffage qui disait...
qui expliquait les tests rapides, et, vraisemblablement, on voulait mettre les
freins par rapport à l'utilisation des tests rapides. Mais hier le ministre de
la Santé a dit : Non, non, finalement, pour l'utilisation des tests
rapides, tout est réglé, nous avons envoyé une directive, alors qu'on sait
pertinemment que c'est environ 1 % des tests qui ont été utilisés jusqu'à
présent. Encore une fois, beaucoup de confusion en matière de tests rapides. Et,
pendant ce temps, en Ontario, ils ont dépassé 20 millions de tests de
commandés et de réservés pour le déploiement en Ontario.
Alors, on voit bien qu'ici, au Québec, on a
un problème. Le discours est confus, et ça ne fait pas avancer la situation en
matière de contrôle de la pandémie. Voilà.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce que vous faites confiance à la science, la science du gouvernement,
j'entends, là, la Santé publique qui fait des recommandations au gouvernement?
Parce que, quand on demande, justement, à voir tous ces avis publics là, ça
doit être parce que, dans notre esprit, on demande à être convaincu. Et, quand
on demande à être convaincu, ça veut dire qu'on n'a pas une totale confiance
dans les avis qui sont donnés au gouvernement. Alors, est-ce que vous faites
confiance à la science?
Mme Anglade : Ah! je fais
confiance à la science.
M. Lacroix (Louis) : À
la science de la Santé publique...
Mme Anglade : Je fais
confiance à la science. J'aimerais... Pour faire confiance à la science, ça
veut dire que vous voyez des données, vous voyez des prises de position qui
sont rendues publiques et vous pouvez le constater. Mais je ne peux pas le
constater. On n'a pas de document de la Santé publique qui vienne... qui nous
permette de constater quelque chose. C'est ça, l'enjeu de la transparence, ici.
M. Lacroix (Louis) :
Donc, vous ne voulez pas croire sans voir, finalement, sans...
Mme Anglade : On est dans
une situation...
Journaliste
: ...
Mme Anglade : Il faut le
voir pour le croire. Bien, il faut le voir pour le croire, je pense.
M. Lacroix (Louis) : ...un
peu comme saint Thomas. Vous voulez mettre vos doigts dans les trous, là.
Mme Anglade : Je ne suis
pas sûre qu'on peut me comparer à saint Thomas, mais la réalité, c'est qu'il
faut qu'on le voie. Puis, dans une démocratie, il y a des pouvoirs exécutifs
puis il y a de la transparence. Quand on a des pouvoirs qui sont octroyés, qui
ont été extraordinaires, on est en droit... Ça fait un an, maintenant, qu'on
est dans cette pandémie-là. Ça fait un an. Ça fait un an, et on est en droit de
se poser des questions et d'avoir la pleine transparence du gouvernement. Or,
même quand le premier ministre dit qu'il va être transparent, il ne l'est pas.
Il n'envoie pas l'information. Alors, imaginez. Et ça, c'est ce que l'on sait
aujourd'hui. Ça, ce sont les problèmes que l'on voit aujourd'hui, mais imaginez
tout ce qu'on ne sait pas.
M. Bergeron (Patrice) :
Quand le premier ministre a dit qu'il se fie toujours à la Santé publique et qu'il
est même, des fois, plus prudent que la Santé publique, est-ce que vous prenez
sa parole ou vous avez des doutes?
Mme Anglade : Moi, j'aimerais
avoir des faits. J'aimerais avoir les données de la Santé publique. J'aimerais
que les avis qu'on nous a promis, qui ont été garantis par le Dr Arruda et
par François Legault, soient rendus publics. Et vous savez quoi? Une fois qu'ils
vont être rendus publics, au moins, ça va enlever la confusion. Un des enjeux
que l'on a, c'est parce que l'information n'est pas disponible. Donc, ça sème
des doutes. Enlevons les doutes. Qu'est-ce qu'on a à cacher? Qu'est-ce qu'ils
ont à cacher?
M. Bergeron (Patrice) : ...sa
parole ou vous avez...
Mme Anglade : Moi, je veux des
faits.
Mme Crête (Mylène) :
Sur les tests de dépistage rapide, on a eu le rapport du comité d'experts.
Donc, ce n'est pas des faits, ça?
Mme Anglade : Bien, on a eu le
rapport du comité d'experts. Première chose, est-ce que vous avez vu, vous, une
stratégie de déploiement de tests rapides aujourd'hui au Québec? Hier, le ministre
de la Santé est allé dire : Nous avons une stratégie, la directive a été émise.
Avez-vous lu cette directive puis cette stratégie-là? Parce que ce n'est pas
une stratégie. On ne sait pas ce qu'on va faire avec les 2 millions de
tests rapides. Imaginez-vous, au Québec, on est encore en train de se poser la
question, ce qu'on fait, sur des tests rapides qui sont là depuis des mois. En
Ontario, ils sont rendus à en commander plus de 20 millions. Qu'est-ce qui
se passe?
Et le message a changé. Le message était :
On n'en veut pas, on ne les utilisera pas. Ah! vous savez, on ne les utilisera
pas parce qu'ils sont dangereux. Après, on a dit : Ah! finalement, on va
les utiliser, on va même les déployer. On est revenu en arrière. On a émis une
directive. C'est la confusion complète dans le discours du gouvernement par rapport
aux tests rapides.
M. Larin (Vincent) : ...Mme Anglade,
le gouvernement dit qu'en fait il n'en a pas besoin parce qu'on aurait une
capacité de tests suffisante, de tests, là, qui ne sont pas rapides. Donc,
qu'est-ce que vous...
Mme Anglade : Alors, je
répondrais : Pourquoi le ministre Dubé hier est allé dire que c'est réglé,
l'histoire des tests rapides, ils vont être déployés, on a réglé ça, j'ai
envoyé une directive, tout est réglé? Hier, il a dit ça en entrevue. Pourquoi
il a maintenu ce discours-là à ce moment-là?
M. Laforest (Alain) :
J'aimerais vous entendre sur ce qui s'est passé à Montréal au cours des
dernières heures. Un homme est entré menotté, au palais de justice, et est
ressorti par la grande porte sans menottes. Est-ce qu'il y a eu une bavure?
Est-ce qu'il y a eu une erreur? Est-ce qu'on est allé trop vite?
Mme Anglade : Cette histoire
est franchement épouvantable. Puis là je pense à cette personne qui a été
arrêtée, qui a été détenue pendant plusieurs jours, je pense à sa femme
enceinte de jumeaux puis je me dis : C'est épouvantable, puis qu'il faut
absolument aller au fond des choses. La seule chose à faire présentement, c'est
d'aller au fond des choses, qu'il y ait une enquête et puis qu'on puisse savoir
ce qui s'est réellement passé.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
qu'il y a apparence de profilage dans cette histoire-là?
Mme Anglade : La question se
pose. Mais, encore une fois, il faut aller au fond des choses pour avoir les
réponses à toutes ces questions et il faudra qu'il y ait réponse à cette
question-là en particulier.
Mme Gamache (Valérie) : Bien,
concernant le retour en classe, un petit retour en classe des universitaires
puis des cégépiens, comment vous voyez ce retour-là, donc, ce qui va nous être
annoncé? Est-ce que c'est une bien mince soupape pour les étudiants?
Mme Anglade : Bien, c'est une
soupape, c'est sûr que c'est une soupape pour les étudiants. La question qui se
pose, c'est : Comment ça va se faire? Je reviens encore à la question des
tests rapides. Vous allez rentrer plusieurs personnes dans des cégeps puis dans
des universités. Comment est-ce que vous allez vous assurer qu'il n'y ait pas
de propagation du virus, au-delà des règles sanitaires qui sont en place
aujourd'hui?
Alors, moi, ce qui m'intéresse surtout,
c'est de savoir, en ouvrant, en permettant une soupape pour les élèves, comme
pour les autres secteurs, quelles sont les mesures additionnelles que l'on met
en place qui vont limiter la propagation du virus, les tests rapides, encore
une fois. Et le discours ambiant est on ne peut plus confus.
M. Larin (Vincent) : Peut-être
juste une question sur le tramway. On apprend aujourd'hui que le gouvernement
refuse de donner son accord parce que, selon le rapport qu'il a commandé lui-même
et qui sera dévoilé une fois que la décision sera prise... impacterait vraiment
négativement la desserte des banlieues. Est-ce que c'est une raison légitime,
pour vous...
Mme Anglade : Moi, ce que je
pense, c'est qu'il y a des gens qui ne veulent clairement pas, le gouvernement
ne veut clairement pas avancer sur la question du tramway. C'est clair. Le
maire veut aller de l'avant, le fédéral est à la table, tout le monde est à la
table. Il y a une chaise vide, puis c'est celle du gouvernement du Québec, et
c'est difficilement compréhensible. Clairement, il y a des gens qui ne veulent
pas avancer sur le dossier du tramway.
M. Larin (Vincent) : Donc, la
CAQ souhaite secrètement la mort du projet ou...
Mme Anglade : Bien, s'il le souhaitait
secrètement, il ne s'y prendrait pas différemment. On ne sent pas de volonté
réelle d'avancer sur ce dossier-là et on sent que les bâtons dans les roues
viennent de Québec au premier chef.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que c'est pour privilégier le troisième lien?
Mme Anglade : Peut-être. Il
faut leur poser la question. Mais la réalité, c'est que, si on veut avancer sur
le dossier du tramway, il n'y a aucune raison de ne pas avancer aujourd'hui. Le
maire est à la table. Même les personnes... Il y a plusieurs experts qui ont
été consultés, qui disent : On ne comprend même pas ce qui n'est pas
clair, pourquoi est-ce qu'on n'avance pas. Tout le monde est prêt à aller de
l'avant. Il n'y a que le gouvernement du Québec qui ne soit pas prêt à aller de
l'avant. Puis, au caucus de Québec... Moi, je pense que la ministre responsable
de la Capitale doit répondre à ces questions-là, et elle n'a pas répondu à ces
questions-là hier.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer en anglais.
Mme Johnson (Maya) : …Mr. Camara, and all that we've come to know about the case so
far?
Mme Anglade :
I think it's a terrible story and I'm thinking of… I have thoughts for him, and
his family, and his wife, pregnant with twins, also, of course, thinking of the
policeman that was impacted. But, in this case, the fact that he had to stay
six days inside, in jail, I mean, there's clearly a major inquiry that has to
happen in order for us to really understand what happened.
Mme Johnson (Maya) : What kind of investigation? What kind of inquiry?
Mme Anglade :
Well, an inquiry that would really… an independent inquiry that would really
tell us exactly what happened. I mean, how could we keep somebody in jail for so long, was clearly accused, and then, all of a sudden,
everything is back to normal? What happened? What happened?
And, you know, it raises a number of questions around the video that was released
and the fact that… Had it not been released, like, where would we be today? So,
this is very disconcerting.
Mme Johnson (Maya) : ...raising questions for some about racial profiling, systemic racism. What do you say
to those people today?
Mme Anglade : I think it's a question that needs to be raised as well, and the report needs to tell us
what really happened in order to answer the question. But it is a legitimate question.
Mme Fletcher (Raquel) : ...CEGEPs and universities, in light of the
announcement that is going to be made a little bit later on today, do you think
the Government is taking the right steps when it concerns young students, well,
young adults…
Mme Anglade :
I think there is a need to provide more flexibility to the students. So,
definitely, this is something that I would encourage. But, at the same time, I
want to know how this is going to be deployed. Are we taking all the measures
in order to limit the virus? And I'm not sure we are. Again, rapid testing is
not on the... There is no plan. Yesterday, Minister Dubé said he had a plan
that was announced, at the beginning of the month, regarding rapid testing, and
it's not happening, it is not happening.
So, I agree with the idea
of lifting the measures and providing more flexibility to the students because
I think they need it. I want to see how this is going to be deployed in a way
that is going to be preventing the contamination of more people.
Mme Fletcher (Raquel) : We're hearing a lot, in particular, about first and second-year
students, whether that's at the CEGEP level or at the university level, because
older students know what university is, but the younger students have never
been on the campus. So, how do you think that's going to affect them and the
rest of their education? Are you worried that they might drop out?
Mme Anglade :
It's a significant concern that we have. Because this generation was
considered, like, very knowledgeable about the digital way of doing things. So
therefore the Government thought : You know, we don't have to worry too
much about them. But the reality is that they need social contacts, they need
to discover what a CEGEP is like, they need to discover what a university is
like. And it will have implication. There is no doubt in my mind that it will
have implication. Now, the depths of it, we will have to find out, but, mental
health, for example, distress, anxiety, this is clear that we have an issue
here.
Mme Senay (Cathy) : Mrs. Anglade, I just would like to go back rapidly to Mamadi
Camara's story. The Official Opposition, at the city of Montréal, is asking for
an independent inquiry to know exactly what happened
there. Do you have the impression that that brings back the need for police
officers to wear, all the time, body cameras?
Mme Anglade : Yes...
Mme Senay (Cathy) : ...be different? Because, now, Mr. Camara can sue the city of Montréal, the Government of Québec because
of the DPCP… I mean, if that would actually help to
reduce…
Mme Anglade : Well, of course, I think it would help reduce the situation. It would have helped. I
understand your question as...
Mme Senay (Cathy) : ...this case.
Mme Anglade : Well, in this case, it would have helped, because, right now, the
video that we're talking about is a video from the MTQ, and that's what, we
think, apparently created the situation where we realized this person was innocent. And I'm really... I'm
saying innocent… But do we need to have more cameras? Do we think it's one way
of doing, of improving the relationship with the policemen and society in general? Yes. Am I answering your
question or...
Mme Senay (Cathy) : ...it's a tragedy that a person that is innocent spent a week… in
jail for this. …there is no more accusation. So, all this, it looks, like,
«broche à foin», you know, it's
like…
Mme Anglade : You're absolutely
right. It is terrible. It is terrible for the person, for his family. And
that's why, I think, we need to really understand what happened. I mean, we
can't leave it the way it is. We need to have an inquiry that would tell us
exactly what happened in order for this not to happen again. This is very
disconcerting.
Mme Johnson
(Maya) : …putting pressure on the Government...
Mme Anglade : Which part of it? The inquiry?
Mme Johnson
(Maya) : The inquiry.
Mme Anglade : Oh, yes, for sure. I mean, this is something that we want to see
dealt with, absolutely. I mean,
honestly, I don't remember seeing a case like this. Personally, like, in Québec, I don't remember seeing a case like
this…
M. Authier (Philip)
: What kind of inquiry are you after, specifically?
Mme Anglade : An inquiry that is independent, that would tell us exactly what
happened.
M. Authier (Philip)
: And do you feel we know what happened yet?
Mme Anglade : No. I don't know. I don't think you do either. I mean, we don't
know. Obviously, we don't. And there needs to be a lot more information in order to find out what
happened.
M. Authier (Philip)
: And would you say it's a shocking event or...
Mme Anglade : Shocking? It's a terrible event. It's a shocking event. And I'm
thinking of this man, his reputation, I'm thinking of the family, I'm thinking
of the mother that is pregnant with twins in a context of COVID already. I
mean, you can imagine the human impact that it has on this family and the
environment. I'm thinking of Polytechnique. I was a student at Polytechnique. I
can only imagine the way people are reacting over there. So, definitely
shocking. And we need to go and really have… answer to all the questions that
will arise from this. Again, I don't remember seeing such a case lately in Québec. I don't remember. Merci.
(Fin à 8 h 48)