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Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de finances

Version finale

Thursday, February 4, 2021, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-neuf minutes)

La Modératrice : Bon matin. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire.

Des voix : ...

La Modératrice : Excusez-moi. Excusez-moi, merci. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendra la parole, tout d'abord, Vincent Marissal, député de Rosemont, suivi de Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire. Vous pourrez poser vos questions par la suite.

M. Marissal : Bien, bonjour, merci d'être là. Première des choses, je veux vous parler du plan déposé hier... ou enfin du genre de plan déposé hier, réajusté hier par le ministre Fitzgibbon, pour les petites entreprises, les restaurants, et autres. Mais d'abord, je voudrais vous faire part que je vais déposer une motion aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, en faveur des retraités du Québec, en particulier dans le cas de White Birch. Si vous permettez, je vous lis rapidement cette motion :

«Que l'Assemblée nationale prenne acte du refus de la Cour suprême du Canada d'entendre les personnes retraitées de la White Birch, mettant ainsi fin à leur longue bataille pour avoir le droit de toucher des montants qui leur sont dus par leur régime de retraite».

Je ne vous la lirai pas au complet parce qu'elle fait six paragraphes. Vous comprenez l'idée ici, c'est que ces gens de la White Birch se sont fait dire non par la Cour suprême qui n'a même pas voulu les entendre. Et ce qu'on demande, nous, dans cette motion, c'est que l'Assemblée nationale, unanimement, sonne les cloches au gouvernement fédéral et lui demande de changer la loi sur les faillites pour que les retraités soient considérés comme premiers créanciers, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Alors, les... pas les créanciers, justement, les salariés retraités de la White Birch se sont fait dire : Non, tant pis pour vous, vous allez perdre 30 % de votre retraite. Alors, aujourd'hui, là, en 2021, après tous les cas scabreux qu'on a eus dans le milieu du travail, je ne comprends pas et je n'accepte pas que les salariés soient toujours considérés comme de la chair à profit, puis, quand il n'y a plus de profits, puis qu'il y a des problèmes avec la caisse de retraite, qui est leur caisse de retraite, bien, on leur dit : Tant pis pour toi, meilleure chance la prochaine fois, puis tu vas perdre ta retraite.

Alors, c'est inacceptable. La solution, elle est au fédéral, on ne peut pas le faire ici, c'est, malheureusement, une loi fédérale. Alors, que le gouvernement fédéral et que les élus à la Chambre des communes reprennent ce dossier-là, règlent ça. C'est facile à régler, et c'est la juste chose à faire. Alors, voici pour les retraités.

Quant à l'aide supplémentaire... ou enfin les ajustements annoncés par Pierre Fitzgibbon hier, je pense que, dans la vie, il ne faut pas cracher dans la soupe, là, toute aide supplémentaire sera nécessairement bienvenue, mais — il y a un «mais» — faut-il encore que cette aide soit ciblée et surtout qu'elle se rende à bon port. Parce que, pour le moment, ce qu'on nous dit, et malgré le jovialisme de M. Fitzgibbon, qui est toujours le seul à comprendre, ce qu'on nous dit sur le terrain, c'est que l'aide du gouvernement du Québec, elle est tatillonne, c'est trop long, ça coûte une fortune en comptables pour monter les dossiers, on nous pose toutes sortes de questions, comme la rentabilité sur le long terme.

Là, ces gens-là qui font des demandes en ce moment, les restaurateurs, les bars, les petits commerçants, vous comprenez qu'ils ne sont pas devant leur planificateur financier en train de faire des plans d'expansion pour le futur. Ils sont en train de se noyer. Alors, ils ont besoin d'aide. Là, M. Fitzgibbon, il aurait besoin, là, de se brancher sur le terrain, pas sur ses chums de la haute finance, là, pour aller voir ces petits commerçants qui sont en train de tout perdre, qui ont mis leur maison en garantie et qui en ont, pour la plupart, encore pour un mois ou deux, à savoir de liquidités pour être capables de survivre.

Alors, moi, je lui lance un défi, à M. Fitzgibbon, là, qui nous dit toujours qu'on ne connaît pas ça puis qu'on ne comprend pas ça, je lui lance un défi. Quand il veut, son heure sera la mienne, on va faire une marche sur la Promenade Masson, dans ma circonscription, puis on va rencontrer les commerçants, les restaurateurs, les tenanciers de bar. Ils ont répondu à un sondage de la SDC Masson récemment. Les réponses sont unanimes. Et il y a une centaine de commerçants membres de la SDC Masson. C'est unanime, et ce n'est pas moi qui le dis : tous les programmes provinciaux à ce jour, les programmes du gouvernement du Québec sont trop longs, mal adaptés, ça coûte une fortune en frais de comptables pour monter des demandes. Ces gens-là crient à l'aide.

Alors, je pense que M. Fitzgibbon, qui était donc content, il y a trois semaines, là, de donner 850 000 $ à Rio Tinto, alors que Rio Tinto n'a jamais demandé cet argent-là... M. Fitzgibbon a dit lui-même : On ne me l'a pas demandé, mais je l'ai donné, c'est symbolique, pour qu'on envoie un message à Londres pour démontrer qu'on est prêts à faire des affaires avec ces gens-là. Ce serait bien, M. Fitzgibbon, là, qu'il soit un petit peu plus ciblé sur l'aide à apporter. Parce que, si Rio Tinto n'a pas besoin d'argent, ce n'est pas nécessaire de leur en donner. Par contre, depuis des mois, il y a des petits commerçants... la colonne vertébrale de nos communautés, là, qui est «shakée», puis ils ne passeront pas à travers. Puis, pendant ce temps-là, M. Fitzgibbon nous dit : Tout va très bien, l'aide se rend, il n'y a pas de problème.

Alors, je lui demande de refaire ses devoirs, de considérer les cris de désespoir de ces gens-là. Et, je répète, qu'il vienne prendre une marche avec moi sur la Promenade Masson, ça va me faire un grand plaisir de lui présenter des commerçants extraordinaires qui, en ce moment, luttent pour leur survie. Merci.

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. En fait, ce matin, je viens vous partager des préoccupations des dizaines de milliers de Québécois et Québécoises qui voient leurs chirurgies reportées, bien sûr, à cause du délestage des soins dans notre réseau de la santé.

En fait, je viens parce que je trouve qu'à force de parler de délestage on oublie que, derrière le report de soins, il y a des personnes, des individus, des familles qui souffrent, qui stressent, qui ont peur, et ça, ce n'est pas à prendre à la légère. Bien sûr, il faut lutter... Actuellement, notre système de santé a besoin de lutter, actuellement, contre la COVID, et j'en suis, mais M. Legault, lui, doit commencer à se préoccuper de ce qui va arriver après, du nécessaire redressement qu'il va falloir y avoir, parce que les 140 000 chirurgies actuellement reportées ne seront pas réalisées dans un coup de baguette, demain, et ça va continuer de s'additionner.

Alors, ce qui me frappe là-dedans, et c'est là-dessus que j'interpelle le premier ministre... je le sais bien que notre réseau de la santé est fragilisé, je le sais bien qu'il manque de personnel, mais ça fait des semaines maintenant qu'on lui dit : Il y a des ressources qui existent, et, ces ressources-là, vous devez aller les chercher pour qu'elles mettent l'épaule à la roue dans l'effort qu'on fait pour soutenir notre réseau de la santé. Et, bien sûr, je parle de réquisitionner les cliniques privées. Encore aujourd'hui, il y a des cliniques privées qui ne sont pas au service de la lutte commune que nous avons, c'est-à-dire soutenir notre système de santé public. Et, bien sûr, je parle des agences privées qui, encore aujourd'hui, n'ont pas été mises au pas et donc ne font pas partie de l'effort que nous faisons, collectivement, mais surtout les femmes sur le terrain, pour soutenir le réseau de la santé debout.

Et, finalement, M. Legault, je ne sais pas pourquoi, sinon que sa vieille habitude de ne pas être très sévère par rapport aux entreprises privées, demande beaucoup aux Québécois et Québécoises, mais, quand il est le temps de mettre au pas les entreprises privées, il ne répond pas présent, alors qu'on en a besoin, les femmes qui sont dans le réseau en ont besoin, et, je vous dirais, c'est l'autre élément fondamental, c'est : il doit envoyer un message d'amélioration de conditions de travail. Les négociations sont en cours, c'est le moment de le faire puis d'assurer à chaque travailleuse la protection, parce que sinon, et je les comprends, les femmes qui sont au front depuis un an bientôt, bien, elles ont soit envie de le quitter, ce système-là, ou tout simplement tombent au combat parce qu'elles attrapent la COVID.

Alors donc, M. Legault, je pense que vos concitoyens, nos concitoyens qui voient le report de leur chirurgie, encore une fois, ils ne sont pas rassurés de voir comment vous allez vous y prendre. Alors, ça prend un plan de redressement pour apaiser, je dirais, les angoisses de nos concitoyens face au délestage.

La Modératrice : Merci. On va prendre vos questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît.

M. Laforest (Alain) : Concernant ce qui s'est passé à Montréal avec le SPVM et le DPCP, est-ce que vous considérez qu'on est dans une situation de profilage?

Mme Massé : Bien, écoutez, c'est sûr que c'est la question qui est sur toutes les lèvres ce matin, là. Il faut absolument que la lumière soit faite sur cette situation-là. Le profilage racial, c'est inquiétant, dans une société comme la nôtre, et la question se pose. On veut que lumière soit faite.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que le témoin devrait, à ce stade-ci, avoir des excuses, en quelque sorte, du DPCP, là, qui a envoyé un communiqué hier, un peu en après-midi, en disant : Bon, bien là, finalement, on le relâche, c'est tout? Est-ce qu'il doit avoir des excuses, à tout le moins à ce moment-ci, même avant, là, qu'on ait fait la lumière? Parce que cet homme-là a quand même passé six jours en prison, là.

Mme Massé : Oui, et je ne peux même pas imaginer ce que ça a voulu dire comme impact pour lui, hein, le stress, lui, sa famille, etc. Moi, je pense que notre système judiciaire, policier, doit se regarder. Nous devons faire la lumière là-dessus. Et il ne faut pas que nos concitoyens se retrouvent dans des situations comme celle-là. Puis peut-être, tu sais... je reviens un petit peu sur l'autre question qui m'était posée, le gouvernement du Québec, depuis des années, a un comité qui est supposé de se préoccuper de comment on va passer au travers du profilage racial dans les corps policiers, alors il y a peut-être des questions à poser aussi à la ministre de la Sécurité publique.

M. Larin (Vincent) : Mme Massé, concernant le tramway...

Mme Massé : Le tramway? Pardon?

M. Larin (Vincent) : J'aurais une question pour mon collègue. À la lumière de ce qui est rapporté ce matin quant aux attentes, là, du gouvernement de la CAQ pour l'amélioration de la desserte des banlieues, vous ne pensez pas qu'il serait le temps pour le ministère des Transports de sortir et d'expliquer qu'est-ce qui se passe dans ce dossier-là?

Mme Massé : Le dossier du tramway de Québec, là, c'est incompréhensible. On a là un projet qui fait consensus. On a là un projet qui est travaillé depuis des années. On a l'argent qui est là. Mais il y a un gouvernement dans un ministère des Transports... il y a un ministère des Transports, pardon, à l'inverse, dans un gouvernement, qui, lui, semble posséder ou détenir des informations que nous n'avons pas. Bien sûr, le projet n'est pas parfait, n'est pas complet. C'est pour ça qu'on parle à Québec d'un projet structurant, hein? Quand tu mets une structure à la base... Quand tu mets une maison, tu ne commences pas par les murs, tu commences par les fondations puis tu mets la structure de base. Bien, il en est de même... Et, oui, M. Bonnardel doit soit nous expliquer est-ce qu'il est vraiment en train d'attendre encore après son troisième lien avant de prendre position, clairement donner l'aval à ce projet-là... ou il y a d'autres choses qu'on ne sait pas. Mais, moi, c'est incompréhensible, dans notre livre à nous, que ce projet-là ne soit pas déjà commencé.

M. Larin (Vincent) : Puis est-ce que vous pensez que le projet de tramway est victime du troisième lien d'une façon ou d'une autre?

Mme Massé : Bien, moi, ce que... Le projet du tramway, son montage financier est fait. Et, cette fois-là, ce n'est pas la Caisse de dépôt et placement qui est maître d'oeuvre là-dedans, c'est le transport public. Alors, nous, on trouve ça bien intéressant. Mais, entre vous et moi, là, la demande du troisième REM, là, on n'a même pas fini le premier dans un modèle économique qu'on connaît toutes les failles. Alors, moi, j'aimerais attendre de voir qu'en sera-t-il pour la finalisation de ce qui aurait dû amener Québec... Montréal sur la mappe, c'est-à-dire d'avoir un lien rapide entre son aéroport et, bien sûr, le centre-ville.

M. Larin (Vincent) : ...revenir sur les négos dans le secteur public, Mme Massé. On a beaucoup essayé de mobiliser les Québécois, ces dernières semaines, dans le dernier mois, sur sauver le système de santé, aider les soignants, ne pas sortir de chez nous. On a même mis des publicités à la télévision. Est-ce que vous dénoncez une forme d'hypocrisie chez le gouvernement, d'un côté, de demander aux Québécois d'aider les travailleurs de la santé et, de l'autre côté, tu sais, mettre tant de temps que ça pour régler les négociations dans le secteur public?

Mme Massé : C'est exactement la demande que je fais ce matin, c'est-à-dire que la peur du contrat... Les Québécois et Québécoises se sont beaucoup impliqués et ont vu beaucoup de leur liberté limitée par des décisions pour lutter contre la COVID. Mais le gouvernement, lui, il a une responsabilité, et, en matière notamment de réquisition des entreprises privées, soit des cliniques ou des agences, il pourrait agir... en fait, il aurait pu agir il y a deux mois, il y a un mois. En matière de conditions de travail, il le sait, nos employés du secteur public le disent depuis plusieurs années... Et actuellement ils sont dans une négociation où ils pourraient envoyer un message clair aux gens de notre réseau, aux travailleuses de notre réseau public, qui sont principalement des femmes, vous le savez, c'est de dire : Écoutez, les services publics, c'est important pour les Québécois et Québécoises, particulièrement en temps de crise, mais tout le temps, et, pour ça, on vous assure... Et là de faire des propositions qui sont dignes du XXIe siècle.

M. Lacroix (Louis) : ...revenir sur l'histoire de M. Camara, j'ai envie de l'amener de façon différente, mais est-ce que vous pensez qu'il aurait été traité de la même façon si ça avait été un homme blanc, Tremblay, du Lac-Saint-Jean?

Mme Massé : Bien, écoutez, moi, je... encore là, j'insiste, tu sais, je n'ai pas le fin détail de ça, puis l'enquête, c'est pour ça qu'elle va nous aider à saisir. Mais c'est sûr qu'au Québec le racisme systémique est quelque chose que nous, à Québec solidaire, on dénonce depuis longtemps, qu'on sait qui existe. Est-ce que c'est ça qui est arrivé dans cette situation-là? Je ne sais pas, d'où la nécessité de l'enquête. Mais c'est sûr que, notamment en matière de profilage racial, ce n'est pas Québec solidaire qui l'a inventé, plusieurs intervenants, plusieurs recherches, la Commission des droits de la personne... bref, on le sait que ça existe. Est-ce que c'est le cas présentement? Bien, la question est sur toutes les lèvres et elle est fort légitime.

Mme Gamache (Valérie) : Concernant actuellement les annonces qui vont être faites pour les universités et les cégeps, cet après-midi, est-ce que vous avez l'impression que c'est une réelle bouffée d'air pour les étudiants, ou si c'est... ce n'est peut-être pas suffisant, ou si on aurait pu faire autrement? Est-ce qu'on en fait trop? Où vous vous situez par rapport à ça?

Mme Massé : Oui. Bien, je pense que l'autonomie des universités et des cégeps, c'est important. Ceci étant dit, les jeunes nous disent depuis plusieurs mois... les études nous disent depuis quelques mois que les jeunes adultes vivent des impacts au niveau de leur santé mentale qui... ces impacts-là sont importants. Alors, je pense que cette ouverture est bienvenue. Maintenant, c'est sûr que le défi, c'est qu'il va falloir le faire dans la règle de l'art. Mais je pense que... J'ai confiance en notre jeunesse. J'ai confiance en nos institutions publiques d'enseignement. Je pense que les chemins... Puis moi, ce que j'entends, c'est que, déjà, il y a comme une certaine pratique qui est développée dans le virtuel, mais le fait de pouvoir se retrouver en présence, tout le monde, va faire du bien à tout le monde, aux étudiants, étudiantes, mais, je peux vous dire, aux professeurs aussi.

M. Laforest (Alain) : Vous avez ouvert une porte concernant l'aéroport de Montréal. Je veux juste revenir là-dessus, là. Ce qui a tué Mirabel — et M. Marissal va s'en rappeler parce qu'il était là, à l'époque — David Collenette, l'ancien ministre des Transports fédéral, avait dit que c'était le Québec qui avait tué Mirabel, puis les séparatistes, parce qu'ils n'avaient pas amené le train à Mirabel. Là, vous dites, le REM ne va pas se rendre à Dorval. C'est quoi l'intérêt du Québec de tuer Dorval?

Mme Massé : Bien, c'est l'intérêt de nos concitoyens. Je tiens à rappeler que le lien rapide entre un aéroport et un centre-ville de la métropole, ce n'est pas Québec solidaire qui a inventé ça, là. Et, pour nous, le fait de pouvoir diminuer le nombre de voitures qui transigent, que ce soient des taxis ou peu importe, ça tombe sous le sens de la vision solidaire. Ceci étant dit, jamais Québec solidaire n'aurait été dans le sens de faire un PPP, hein, un partenariat public-privé, puisque la Caisse de dépôt sera, en bout de ligne, propriétaire de l'infrastructure et de l'ensemble de l'oeuvre. Bien, nous, on n'aurait jamais passé par là. Parce que ça veut dire quoi? Puis là on pourrait en parler longtemps. Ça veut dire une mainmise sur le réseau, sur les tarifs, sur... Regardez, ce qui est simple, c'est : le transport collectif n'est pas rentable nulle part sur la planète. Et, ceci étant dit, desservir un lieu, un haut lieu de transport, comme un aéroport et une métropole, m'apparaît juste tomber sous le sens, là, au XXIe siècle.

La Modératrice : Dernière question en français. On va penser en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. I just would like to have your reaction regarding the case of Mamadi Camara. Is QS asking for an independent inquiry?

Mme Massé : Yes, of course, Québec solidaire ask to have this inquiry, independent one. Because, you know, police looking at police gestures, for Québec solidaire, it's not the way to have the conclusion. We need an independent one. And let's say that «profilage racial», it's the question that everyone… asking for this morning: Is that what happened to Mr. Camara?

Mme Senay (Cathy) : ...question that it might be racial profiling?

Mme Massé : I mean, everyone, you know, when we read that in the news this morning… yesterday, I think everyone… and it's a «légitime» question: What happened? We want to know that. And we want to know if «profilage racial» was what Mr. Camara has been victim.

M. Authier (Philip) : But these events, you find them shocking?

Mme Massé : About what happened to Mr. Camara? I can imagine how you feel when you are in jail and you know that you are not the one who did that. I can imagine. I can imagine, you know, his wife, what… So, I mean, we need answers to our questions, and this is why an inquiry is very… independent one, is very important.

M. Authier (Philip) : Do you think the Premier should speak to this question, Mr. Legault should address this incident?

Mme Massé : I hope that Mr. Legault hasn't his hands in his pockets, because he just dropped a report to fight against racism. We ask a lot of questions about «profilage racial», and I think he has to be responsible. And, I mean, he has to answer what he's going to do to have the answers, in this case especially. I mean, what I want to say, it's: Mr. Legault has to be with us, and ask, and give us independent inquiry. I think this is important.

Mme Fletcher (Raquel) : About CEGEPs and university students, do you think the Government is taking the right steps with what it's about to announce today?

Mme Massé : Let's say, we'll see this afternoon, but, if… What we know, it's what Mme McCann will explain more in detail, I mean, youth… We know, in the last few months, that health, mental health from the youth is attacked by the COVID pandemic. So, I think it's a good idea to open the door, but, you know, universities and CEGEPs will have to be very careful about the… what the national health asks to protect the youth, the teachers and everyone.

Mme Fletcher (Raquel) : ...be careful about...

Une voix : ...

M. Marissal : If I may just add something quickly on this. As a father of four, including my oldest one who is in CEGEP, I can tell you that it will be a relief for these students to go back to see the teachers, to see the friends in school. And I think we must trust them, they are responsible, they have been in the same boat as us for the last year and they're not going to party and anything like this. So, it's a good decision but, let's face it, it's long time overdue. We were asking for this before Christmas. And I remember Éric Caire and other ministers on the other side of the aisle going ballistic, saying: You're crazy, we cannot do this. Guess what? You can do this, and you have to do this. But we have to make sure also that some institutions, especially in regions, have the spaces to do classes. So, let's be imaginative here. Use theatres, rooms, showrooms that are not used right now, and you can use these theatres in daytime and use them for other uses at night. So, the people in school, especially in regions, are asking for this because the Government is suddenly changing his mind about that. OK, sure, it's a good decision, but make sure that it's going to work this time.

Mme Johnson (Maya) : ...Mr. Marissal, I would just like you to comment on the case of Mr. Camara because I saw… when Mme Massé was expressing how she views the situation, you were… in agreement and shaking your head at times. It seems you're in disbelief about what happened.

M. Marissal : You know what? I'm 54, I have my driving licence since I'm 16. So, do the math. I have never been arrested by a cop asking me: Is it your car and where are you going? And remember that just this happened a few days ago in Montréal with a lawyer from the black community of Montréal. Maybe he was speaking on the phone, I don't know, and it's an offense. Sure, give him a ticket, he deserves it. But he certainly doesn't deserve to be asked about the color of his skin and: Is it your car? I mean, what's that? If it's not racial profiling, I don't know what is racial profiling at all. Thank you.

M. Authier (Philip) : You find this event shocking?

M. Marissal : It's more than shocking actually. Manon just said: Imagine this poor guy. His wife is pregnant. He's sleeping in jail for six days. And Yves Boisvert is asking the right question this morning in LaPresse: What if there's no camera? This guy is in jail probably for the rest of his life. I mean, it's shocking for this family. It's devastating for our society, I think, and we should take this at last for a wake-up call. And Manon is right to ask Premier Legault to open his eyes on this.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Marissal : Thank you.

(Fin à 9 h 16)


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