(Neuf heures quarante et une minutes)
M. Legault : Oui. Bien, bonjour,
tout le monde. Écoutez, je veux juste dire un mot ce matin sur les propos de
Paul St-Pierre Plamondon, le chef du PQ, hier. J'ai écouté l'entrevue, son
point de presse. Écoute, là, il dit qu'on donne des contrats pour faire éventuellement
des images dans ma cour, chez nous. On ne donne pas des contrats, là. C'est
Manu, que vous connaissez. Puis la photo à laquelle il fait référence, là, mes
gars jouaient dans la cour, et puis je suis allé avec eux autres, puis c'est un
de mes gars qui a pris la photo. Donc, quand il dit qu'on donne des contrats,
c'est un mensonge. Ensuite, quand il dit que mes enfants n'habitent pas chez
moi, c'est un mensonge, mes enfants habitent chez moi.
Mais ce qui me choque là-dessus et puis ce
que je voudrais dire à M. St-Pierre Plamondon, au chef du PQ, c'est que c'est
assez dur, il me semble, la politique qu'on devrait laisser les enfants en
dehors de ça. Hier, j'ai parlé avec mes enfants, mon épouse, qui était choquée
que ces informations-là soient publiques. Je ne comprends pas M. St-Pierre Plamondon,
là. Donc, des mensonges. Puis, en plus, parler de famille, là, parler des
enfants, il me semble qu'on ne devrait pas voir ça en politique, là. On devrait
respecter la famille des politiciens.
M. Laforest (Alain) : ...M.
Legault, que pensez-vous des pertes d'emploi chez Bombardier aéronautique, là?
Ça, c'est catastrophe annoncée, compte tenu de la pandémie, mais est-ce que
c'est la fin de Bombardier aéronautique, là?
M. Legault
: Bien, écoutez,
j'ai eu l'occasion, il y a quelques semaines, de parler avec Pierre Beaudoin,
le président. Pierre Fitzgibbon parle régulièrement avec les dirigeants, mon
directeur de cabinet parle avec M. Martel. Évidemment, bon, il y a une grosse
transaction qui est train de se finaliser, qui va faire entrer beaucoup
d'argent chez Bombardier avec la vente d'Alstom, même si la caisse va devenir
le plus important propriétaire d'Alstom puis que le siège social nord-américain
va être au Québec.
Pour ce qui est de la division
aéronautique, bien, l'entreprise n'échappe pas au fait qu'étant donné qu'il y a
moins de vols, bien, les compagnies aériennes achètent moins d'avions. C'est la
même chose même pour les plus petits avions. Donc, moi... On va tout faire pour
qu'on soit capables de protéger le maximum d'emplois, que Bombardier
aéronautique soit la première à ressortir.
Et j'ai été très clair avec Pierre
Beaudoin, là, on parle quand même d'une entreprise qui a 9 000,
10 000 emplois au Québec, là, c'est très, très important pour le Québec,
Bombardier. Évidemment qu'on ne ferait pas de transaction du style de ce
qu'avait fait les libéraux, là, mettre 1,3 milliard dans une division de
la CSeries sans avoir de garantie sur l'ensemble de l'entreprise Bombardier,
autant des garanties financières que des planchers d'emploi. Donc, si jamais il
y avait une transaction avec Bombardier ou une aide avec Bombardier, ça serait avec
des garanties, puis ça, la famille Beaudoin le sait très bien. Mais on va tout
faire, là, pour protéger le maximum d'emplois, mais on ne peut pas maintenir
des emplois alors qu'il s'achète moins d'avions actuellement.
Mme Gamache (Valérie) :
...des plaintes au Manoir Liverpool qui... en fait, 11 % des plaintes du
CISSS de Chaudière-Appalaches qui ont été portées pour le Manoir
Liverpool, alors que M. Paré, celui qui s'occupe de la vaccination, est à
la tête du CISSS de Chaudière-Appalaches. Est-ce que vous faites encore
confiance à M. Paré à la tête de l'opération vaccination?
M. Legault : Bien, comme
vous l'a dit le ministre de la Santé, Christian Dubé, qui est un CPA comme moi,
puis pour qui c'est très important, l'imputabilité… Puis je l'ai souvent dit
dans l'opposition puis je n'ai pas changé d'idée depuis que je suis au
gouvernement, moi, je n'aime pas ça qu'il arrive un problème puis que personne
n'est responsable, personne n'est coupable. Donc, on est en train de regarder,
avec une enquête externe, donc ça ne sera pas fait par le CISSS, ça va être
fait par l'externe, comment se fait-il que ça ne s'est pas rendu jusqu'au
président du CISSS, parce que, oui, il y a une responsabilité, de la part du
président, de s'assurer aussi que les informations importantes se rendent
jusqu'à lui. Donc, on est en train de faire une enquête externe. Puis, pour
l'instant, il n'y a rien d'exclu.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce qu'on est en retard sur la détection des nouveaux variants,
M. Legault? Parce qu'on pensait... Là, il y en a 11 officiels, là,
mais, en réalité, on comprend qu'il y en a beaucoup plus que ça. Il y a des cas
soupçonnés en Abitibi. Il y en a d'autres à Montréal, 44 à Montréal, etc.
Est-ce qu'on s'est pris trop tard pour essayer d'identifier ces nouveaux
variants?
M. Legault : Non. Je
parlais de ce sujet-là... D'abord, je veux dire que c'est inquiétant, les
variants, là, c'est très, très, très inquiétant. On voit ce qui s'est passé au
Royaume-Uni. Donc, on ne prend pas ça à la légère. Mais le Dr Arruda me
disait, pas plus tard qu'hier, là, qu'on analyse, on séquence 8,5 % des
tests et puis qu'on est un des endroits qui en fait le plus. Puis on n'est pas
satisfaits de ça. Là, on veut doubler ça. On veut en faire encore plus, parce
que c'est très inquiétant, ce nouveau variant là. D'ailleurs, ça va jouer dans
les décisions qu'on va prendre dans les prochaines semaines concernant les
mesures. Il y a un risque pour le mois de mars, là.
M. Lacroix (Louis) :
Mais, en Ontario, par exemple, et dans d'autres pays, ils sont plus avancés que
nous autres. Eux autres, ils vont faire du criblage sur 100 % des
échantillons qu'ils vont faire. Nous autres, on n'en est pas là.
M. Legault : Non, mais
l'approche n'est pas la même. En Ontario, ils vont décider de faire du criblage
une journée en particulier, puis, d'autres journées, ils n'en font pas du tout.
Je pense qu'au total, en tout cas, ce que me dit le Dr Arruda, là, c'est
qu'on en fait plus que n'importe quelle autre province, donc, séquençage,
criblage. Puis moi, j'ai demandé qu'on en fasse encore plus. Christian Dubé a
demandé qu'on en fasse encore plus. C'est vraiment inquiétant, ce variant-là.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
croyez-vous qu'on sous-estime la situation des... l'évolution des variants, au
Québec, quand on voit qu'en Ontario ils sont rendus à 232 cas confirmés de
variants, là, peu importe l'origine, et on est à 120 en Alberta, et au moins
une quarantaine de cas confirmés en Colombie-Britannique? Ici, au Québec, on
est toujours à 11 et on soupçonne d'autres cas. Est-ce qu'on est en train de,
au Québec, peut-être, sous-estimer la présence de ces variants-là?
M. Legault : Comme je vous
dis, toute proportion gardée, on fait plus de tests... en tout cas, au moins
les deux derniers jours, là, on fait plus de tests qu'en Ontario puis qu'en
Alberta. Maintenant, on peut penser qu'étant donné que le variant vient du
Royaume-Uni il y a plus de liens entre le Royaume-Uni puis le Canada anglais
qu'avec le Québec. Je ne suis pas certain que c'est ça, l'explication. Mais
effectivement on voit que, pour un nombre de tests quand même important, il y
en a, pour l'instant, moins au Québec. Mais il ne faut pas penser que ça ne
sera pas différent la semaine prochaine puis dans deux semaines, là. C'est très
inquiétant, ce variant-là.
M. Chouinard (Tommy) :
...qu'au cours de la première vague, même au moment où tout le monde était très
informé et sensibilisé sur les mesures qu'il fallait prendre en matière de
prévention puis de contrôle des infections, on constate qu'aux mois de mai,
juin, juillet des CHSLD un peu partout au Québec, 20 % environ, ne
respectaient pas des choses assez de base, forçant des employés, donc, à venir
au travail alors qu'ils avaient des symptômes, forçant certains employés à
aller chercher à la quincaillerie des équipements de protection pour finir le
quart de travail.
M. Legault : Bien, écoutez, je
l'ai souvent dit, lors de la première vague, on a eu le résultat d'un manque
d'effort, disons ça comme ça, de plusieurs gouvernements depuis plusieurs
années. Puis il y avait essentiellement deux problèmes. Premier problème, il
manquait d'employés. Donc, le peu d'employés transférait des zones chaudes aux
zones froides.
On a posé des gestes forts, on a embauché
10 000 préposés puis on les a formés. Évidemment, ça a pris un
certain nombre de mois avant de les avoir. Puis on s'est assuré aussi, ce qui
n'était pas le cas, qu'il y ait maintenant un patron dans chaque résidence et
que ce patron-là, entre autres, s'assure d'avoir tout en place, incluant du
personnel, pour s'assurer que les équipements de protection individuelle, entre
autres les masques, soient portés partout. Parce qu'il n'y avait pas... Les
libéraux ont coupé, et il n'y avait pas de patron. Puis, quand qu'il n'y a pas
de patron, bien, il n'y a pas personne d'imputable.
M. Chouinard (Tommy) : Les
directives étaient théoriques, là, à ce moment-là.
M. Legault : Pardon?
M. Chouinard (Tommy) : Les
directives dont vous parliez devenaient théoriques.
M. Legault : Bien, c'est qu'à
partir…
M. Chouinard (Tommy) : Vous
tolériez qu'en pratique ça ne se fasse pas, parce que, dans le fond, bien, on
n'avait pas le choix. On n'avait pas le personnel nécessaire, on n'avait pas
l'équipement. Donc, c'est...
M. Legault : Bien, écoutez, on
a agi. Je pense que... Et ça ne s'est jamais fait au Québec, là, d'embaucher
10 000... former et embaucher 10 000 préposés. En fait, il y a
eu trois étapes. Avant même la pandémie, on a affiché beaucoup de postes, dans
les CHSLD, qui n'ont pas été comblés à cause des salaires. Unilatéralement,
j'ai fait augmenter les salaires. Puis ensuite on a formé
10 000 employés. Puis ensuite on s'est assurés qu'il y ait un patron
dans chaque CHSLD qui s'assure, entre autres, que les équipements de protection
soient portés puis que quelqu'un lève la main quand il en manque, parce que, je
le répète, au total, on n'a jamais manqué d'équipement, mais il y a des
endroits où ne levait pas la main pour dire : Il nous manque
d'équipements.
M. Bergeron (Patrice) :
Concernant le manque d'efforts dont vous parlez, là, et puis avec l'hécatombe
qu'on a constatée par la suite, au même moment, à peu près, là, à pareille date
l'an dernier, la ministre avait fait visite de 100 CHSLD. La ministre,
elle n'a rien vu de ces manques d'efforts là? Elle ne vous a rien rapporté?
Elle ne vous a pas fourni un rapport?
M. Legault : Bien oui.
Écoutez, je l'ai déjà dit, la ministre Marguerite Blais, à plusieurs reprises,
a dit : Il faut augmenter les salaires des préposés parce qu'on n'arrive
pas à recruter le personnel qu'on a besoin.
Puis on a décidé… Puis je prends le blâme,
là, mais, le Conseil des ministres, on a décidé qu'étant donné que les
conventions collectives se terminaient le 31 mars 2020, ça ferait partie
de la négociation des salaires avec l'ensemble des groupes d'employés, parce
que ce n'est pas simple, d'augmenter plus les salaires juste d'un groupe
d'employés. La preuve, c'est qu'un an plus tard on n'a toujours pas d'entente.
Puis un des problèmes, c'est qu'on veut plus augmenter les salaires des PAB
puis plus augmenter les salaires des nouveaux enseignants.
Donc, on le voit, là, c'est historique.
Jamais un gouvernement n'a accepté de donner des augmentations différentes à
différents groupes d'employés. Et c'est pour ça qu'on a fait le choix, puis
c'était peut-être une erreur, de ne pas imposer des augmentations de salaire
plus élevées aux PAB plus tôt, mais Marguerite le demandait à répétition.
M. Lacroix (Louis) :
Allez-vous empêcher les Ontariens d'entrer sur le territoire québécois pendant
la période de relâche?
M. Legault : C'est quelque
chose qu'on regarde. Effectivement, on a une inquiétude de ce côté-là. C'est
quelque chose qu'on regarde, oui.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que ce serait, par exemple, des... un peu comme le modèle du Nouveau-Brunswick?
M. Legault : Écoutez, on est
en train de regarder ça, qui va faire ça, comment vont se faire les vérifications.
Mais je veux dire un mot, peut-être, sur les barrages, là, parce que je sais
qu'il y a beaucoup de gens qui parlent de ça. Ce qui va être le plus important
pendant la semaine de relâche, c'est que les bulles familiales soient
respectées. Ça veut dire que, si une famille s'en va à son chalet, bien,
l'important, c'est que ça soit juste la famille qui aille dans son chalet. O.K.?
Ça, là, c'est très important. Puis on va demander aux policiers de continuer à
suivre ça. L'autre chose, c'est que le couvre-feu soit respecté. Bon, est-ce
qu'on garde le couvre-feu à 8 heures dans toutes les zones rouges? Est-ce
qu'on garde toutes les zones rouges jusqu'au 8 ou jusqu'au 15 mars? C'est quelque
chose qu'on regarde.
S'il y a un couvre-feu, si les restaurants
ne sont pas ouverts, s'il y a de la surveillance pour que les bulles familiales
soient respectées, je pense que c'est bien plus important que de mettre des
barrages.
Le Modérateur
: En
anglais, s'il vous plaît.
Mme Fletcher
(Raquel) : I'd like to hear your reaction to
the announcement from Ottawa yesterday on infrastructure, that there will be
money to extend the REM to the airport.
M. Legault : I'm happy that there's an opening. We continue our discussion. I
cannot confirm to you today that it's done and settled, but it's so important
that we have a link with the airport. It's a large city, Montréal, it doesn't make sense that we
don't have this link. So I'm happy to see that the federal
Government, who is in charge of airports, that they are
now open to finance this link.
M. Authier (Philip) : Were Mr. St-Pierre-Plamondon's comments about your family a cheap
shot, sir?
M. Legault : I think it's so tough to be in politics. I don't understand why Mr.
St-Pierre-Plamondon is bringing my children into a dispute, indirectly trying
to say that I didn't respect some rules, they didn't respect some rules, which
is untrue. And also, he lied when he said that we gave some contracts for some
company to take a picture... to choose to take a picture about snowboarding.
Come on! I spoke with my boy, last night, he said : Hey! Dad, we decided
to do that, the two of us, that's it, that's all. What are these contracts
about?
Mme Johnson (Maya) : ...need to defend your family, you felt the need to come out this
morning and defend your family?
M. Legault : Yes. And not only my family. I think that all politicians have to
be careful with families. I think it's so tough for our children when their
fathers are hurt about some comments. Shit! Please, don't get the children
involved.
Mme Senay (Cathy) : ...the news of a likely much larger presence of the UK variant in
Montréal, what made you change your strategy? Because you spoke about
sequencing. That takes seven to 10 days. And then, you have the other strategy,
which is the second PCR test, and you're not doing this in Québec, and that takes one day. You're not
doing it. So, you're late, Mr. Legault.
M. Legault
: No, I think… We're doing sequencing, we're doing cribbling, and
we're doing more. We are at 8.5% of the tests and we want to do more because we
worry a lot about those variants. It's terrible, what happened in the UK. And
if we get that… And when you look at the number of cases in Ontario and in Alberta, so far, it's a lot
better in Québec. But we can
expect that we'll be hurt in the next few weeks.
Mme Senay (Cathy) : So, when you saw the news yesterday in Montréal, like, will that make you change your strategy?
M. Legault
: I think we have to be careful about the timing of the next changes
of zones, of colors. I think we have to be careful, and especially… we have the
school break on the first week of March, so, right now, I want to be very, very
prudent.
Mme Johnson (Maya) : Just a final question on the gun violence in Montréal. What is your response to that, and what can be done to deal with
this?
M. Legault
: Bien, I worry about that. Of course, it's a jurisdiction shared
with the federal Government,
but I worry about that. And, first, I want to offer all my condolences to the
family. But that's not the city we like, that's not the city that we used to be
proud of. So, with Geneviève Guilbault, we'll see how
we can fight against that.
Mme Gamache
(Valérie) : Concernant les CPE, M. Legault...
Le Modérateur
:
...dernière question.
Mme Gamache (Valérie) : Oui,
c'est concernant les CPE. L'aveu de M. Lacombe de dire : Je ne suis pas
capable de créer ces places-là, est-ce que c'est une promesse brisée de la CAQ?
M. Legault
: Je ne
pense pas. Ça fait plusieurs fois que j'en parle avec Mathieu. Le système qui
est en place est très compliqué, pas facile à changer non plus parce qu'il y a
des responsabilités à tous les niveaux, puis on ne veut pas heurter toutes les
personnes, là, qui décident où sont les places prioritaires. Mais j'avoue, là,
que, quand on veut ouvrir des places à certains endroits, c'est compliqué,
c'est très, très compliqué.
Et puis moi, j'ai dit à Mathieu :
Changeons ça, même si on pile sur certains orteils puis qu'on enlève certains
pouvoirs à certaines personnes. Mais, à un moment donné, il faut être capable
de dire : Bien, voici les priorités, puis voici où on veut ouvrir les CPE. Puis
on veut le faire rapidement.
Le Modérateur
: C'est
ce qui met fin à cette mêlée de presse. Merci beaucoup.
M. Legault
: Merci
beaucoup, tout le monde.
(Fin à 10 heures)