(Neuf heures trente-quatre minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Ce
matin, je veux vous parler des variants. Il y a une interpellation du ministre
de la Santé et je vais lui poser beaucoup de questions sur le sujet. Je pense
qu'au Québec, on peut le dire maintenant : La vague variant est commencée
et la stratégie du gouvernement du Québec doit s'adapter. Le gouvernement doit
développer un réflexe équité.
On le sait, la première vague a frappé
surtout dans les CHSLD. Durant l'été, d'ailleurs, le gouvernement a annoncé des
gestes importants pour protéger les CHSLD. La deuxième vague, elle déferle
essentiellement dans deux épicentres : les hôpitaux — vous
savez, Québec solidaire a fait toute une série de propositions dans les
dernières semaines pour aider les milieux hospitaliers à survivre à la deuxième
vague — mais le deuxième épicentre de la deuxième vague, c'est les
quartiers défavorisés, les quartiers où il y a de la précarité, où il y a de
l'exclusion sociale. Il y a des groupes communautaires partout sur le terrain
qui sonnent l'alarme et qui disent : Dans nos quartiers, ça ne va pas
bien.
À Québec solidaire, je le disais, on a
fait déjà toute une série de propositions pour protéger les hôpitaux et je ne
referai pas la liste de ces propositions-là ce matin. Ce matin, je vais plutôt
poser des questions au ministre de la Santé sur l'autre épicentre de la
pandémie : Les quartiers pauvres, les quartiers les plus touchés, en ce
moment, par la deuxième vague. Depuis le début de la pandémie, les statistiques
de la Santé publique sont très claires : Les cas de COVID-19 sont deux
fois et demie plus fréquents dans les quartiers très défavorisés que dans les
quartiers très favorisés. Deux fois et demie.
Au moment où on se parle, là, les gens qui
mangent le plus la claque de la pandémie, ils sont où? Bien, ils sont dans des
quartiers comme Saint-Michel, comme Montréal-Nord, comme Rivière-des-Prairies,
comme le quartier Vanier, ici, à Québec. Dans ces quartiers-là, la vague
variants pourrait faire des ravages et pour soutenir ces quartiers-là, la CAQ
doit inclure ce que j'appelle un réflexe équité dans sa stratégie. On ne peut
pas appliquer des mesures mur à mur. Pourquoi? Parce que tout le monde, au
Québec, ne vit pas la même pandémie. Il y a des groupes partout sur le terrain
qui sonnent l'alarme, et le gouvernement doit s'adapter.
Concrètement, là, si on attrape la
COVID-19 et qu'on habite à cinq ou à six dans un quatre et demie, dans un
quartier urbain, comment est-ce qu'on est censé s'isoler? Comment est-ce qu'on
est censé s'isoler pour ne pas transmettre le virus à ses proches? Si on
maîtrise mal le français ou l'anglais, comment on est censé obtenir de
l'information sur les consignes sanitaires? Comment on est censé savoir quand
va être notre tour pour la vaccination? C'est à cause de ce genre d'obstacles
là, des obstacles sociaux, que les cibles de dépistage, dans des quartiers
comme Montréal-Nord, on ne les atteint pas. On n'accompagne pas assez ces
groupes-là, on n'accompagne pas assez ces communautés-là en ce moment, et avec
la vague variant qui commence à déferler, il y a lieu de s'inquiéter puis le
gouvernement doit ajuster le tir.
Concrètement, là, un réflexe équité, ça
veut dire quoi? Bien, je vais faire trois propositions bien concrètes aujourd'hui
au ministre de la Santé. Premièrement, il faut mettre en place des centres
d'isolement volontaire partout au Québec. L'idée, là, c'est de permettre aux
gens qui vivent, par exemple, dans un petit logement à plusieurs d'être en
mesure de s'isoler s'ils sont testés positifs ou si quelqu'un dans leur entourage,
dans leur ménage, dans leur famille est testé positif. Et cette idée de centre
d'isolement volontaire, on ne la sort pas de nulle part, ça existe ailleurs au
Canada, notamment à Toronto, où on publicise largement des initiatives comme
celle-là.
C'est-à-dire, si dans votre famille,
quelqu'un attrape la COVID, et que vous ne voulez pas l'attraper, bien, si vous
vivez dans un quatre et demie, vous allez où? En ce moment, dans bien des
quartiers de Montréal, il n'y a pas de réponse à cette question-là. À Toronto,
on a mis en place des initiatives comme celles-ci où, qu'on ait un diagnostic
de COVID ou que quelqu'un dans notre famille l'ait, bien, on peut être hébergé
dans un centre d'isolement de la Santé publique pour faire en sorte de ne pas
propager le virus. Et je le répète, là, dans le contexte de l'arrivée des
variants, ça devient urgent comme initiative.
Il y a déjà des projets comme ceux-là à
quelques endroits au Québec, notamment la Croix-Rouge qui offre ce
service, mais c'est très mal publicisé, beaucoup de gens ne savent même pas que
ça existe, et résultat, ils hésitent à aller se faire dépister parce qu'ils se
disent : Si j'ai un test positif, comment je vais respecter les règles?
Donc, il faut que des modèles comme ceux-là
soient appliqués partout au Québec, il faut qu'ils soient mieux publicisés, et
il faut qu'ils soient publicisés dans plusieurs langues. Cette affiche-là,
celle que je tiens en ce moment, là, dans la région de Toronto, elle est
traduite en une trentaine de langues. Une trentaine de langues. Donc, ce n'est
pas une solution qu'on sort de notre chapeau, là, ça existe ailleurs, puis on
peut s'inspirer de ce qui se fait dans d'autres endroits au Canada.
Parlant de traduction, parlant de
traduction, la deuxième proposition que je vais faire au ministre de la Santé
aussi, c'est de faire une offensive majeure en matière de traduction simultanée
quand les gens appellent pour obtenir de l'information pour la COVID. En ce
moment, et je vous invite, chers journalistes, à faire l'exercice par
vous-mêmes, quand on appelle au numéro d'information pour la COVID, on nous
offre, bien sûr, un service en français et un service en anglais, mais, si on
veut avoir un service en une autre langue, c'est très difficile, c'est très
long, il faut parfois prendre un rendez-vous. Et, si on pense qu'on a la COVID,
bien, ça se peut qu'on n'ait pas le temps de prendre un rendez-vous.
Ça a été très long avant que les enquêtes
épidémiologiques se fassent en plusieurs langues, ça a pris... ça a commencé,
selon nos informations, seulement en décembre. Mais maintenant, pour ce qui est
de l'information, quand les gens appellent, c'est seulement offert en français
et en anglais. Et dans des quartiers, je le répète, qui sont les épicentres de
la pandémie, les quartiers comme Montréal-Nord, Rivière-des-Prairies, comme
Saint-Michel, ça peut faire la différence sur le nombre de cas puis sur la
force de la transmission communautaire.
Je pense également à la campagne de
vaccination. Il faut s'assurer que les communications liées à la campagne de
vaccination soient offertes dans le plus de langues possible, pour rejoindre le
plus de gens possible dans ces quartiers-là.
Troisièmement, troisième proposition
concrète que je vais faire au ministre de la Santé, il faut mettre en place des
blitz de dépistage dans les quartiers défavorisés et qui sont souvent aussi, on
le sait, là, des quartiers multiethniques. On le sait, en ce moment, il y a
beaucoup de gens qui ne se présentent pas aux cliniques de dépistage. Et ce
n'est pas parce qu'ils sont de mauvaise volonté, c'est qu'à cause des obstacles
dont je viens de vous parler aujourd'hui, ils hésitent à y aller parce qu'ils
ont le sentiment, pas complètement erroné, que s'ils reçoivent un diagnostic,
leur réalité quotidienne de tous les jours ne leur permettra pas d'appliquer
les règles de la Santé publique.
Trois gestes concrets donc, trois
propositions que je vais faire au ministre de la Santé aujourd'hui, et c'est
des gestes que le ministre peut poser s'il en a la volonté politique. Je le
répète, ce n'est pas tout le monde qui vit la même pandémie au Québec, et pour
affronter la vague variant, il faut que le gouvernement développe un vrai réflexe
équité dans sa stratégie de lutte contre la COVID-19.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va prendre vos questions.
M. Lavallée (Hugo) :
Concernant M. Paré, est-ce qu'il peut demeurer en place à la lumière des
nouvelles informations concernant le CISSS de Chaudière-Appalaches?
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que les informations qui ont été rendues publiques hier sont la goutte qui fait
déborder le vase. Je pense que M. Paré ne peut pas rester en poste. Mais il y a
un gros, gros, gros «mais», et le gros «mais», c'est qu'il serait très facile,
pour les responsables politiques, de pointer du doigt un fonctionnaire, alors
que les causes profondes du scandale Liverpool, elles sont politiques. Et il y
a des responsables politiques qui doivent répondre de leurs décisions
politiques. Je pense, bien sûr, à Marguerite Blais, mais je pense aussi à
Gaétan Barrette qui doit répondre à des questions.
Parce que, moi, j'ai parlé, pas plus tard
que ce matin, à des gens qui travaillent sur le terrain dans le réseau de la
santé, et ce que ces gens-là me disent, c'est que ce genre de cafouillage
bureaucratique, il est notamment lié au cafouillis créé par les réorganisations
de Gaétan Barrette en 2015, 2016, 2017. Il y a eu un roulement infernal de
gestionnaires dans ces années-là, et c'est notamment, à cause de ce roulement
infernal, que des aberrations comme celles-là ont été rendues possibles.
M. Lavallée (Hugo) : Mais
donc il n'a plus sa place à la tête de la campagne de vaccination?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense qu'on ne peut pas parler d'imputabilité et opter pour le statu quo, je
pense que M. Paré doit se retirer. Mais, je répète, il y a un énorme «mais»
incontournable, on ne peut pas dégommer des fonctionnaires sans demander des
comptes aux responsables politiques. Et les responsables politiques, moi, j'en
nomme deux, Marguerite Blais et Gaétan Barrette doivent répondre à des
questions. C'est sous leur gouverne que des cafouillis bureaucratiques comme
ceux-là se sont produits
Donc, moi, je ne veux pas que M. Paré soit
un bouc émissaire, je veux qu'on se pose les vraies questions, et les vraies questions,
elles sont politiques, elles ne sont pas seulement bureaucratiques et
managériales.
M. Bossé (Olivier) : Vous
parliez des allophones tantôt, c'est une impression qu'il y a un problème avec
la langue ou vous avez inclus des faits, des chiffres? … on a les quartiers,
mais…
M. Nadeau-Dubois : Oui, bien,
c'est documenté, il y a notamment des groupes communautaires dans Montréal-Nord,
pas plus tard qu'il y a une ou deux semaines, qui ont publié un sondage qu'ils
avaient produit où c'était clairement identifié que l'absence d'accompagnement
des familles fait en sorte que beaucoup de gens hésitent à se faire dépister
pour les raisons dont j'ai parlé tantôt.
Pour ce qui est de la traduction, nous,
d'abord, on a fait l'exercice, je vous invite à le faire, quand on appelle aux
différentes lignes d'information de la COVID, il n'y a pas de service
d'interprétariat de disponible. Et je vous invite à poser la question au
gouvernement, pour ce qui est des enquêtes épidémiologiques, selon nos
informations, là, c'est seulement en décembre dernier, seulement en décembre 2020
qu'il y a eu un réel service de traduction simultanée pour les enquêtes épidémiologiques.
Donc, la question qu'il va falloir se
poser, notamment lors d'une éventuelle enquête publique, c'est : Combien
d'enquêtes avons-nous échappées entre mars et décembre dans cette fenêtre-là où
il y avait très peu d'enquêtes épidémiologiques qui se faisaient dans d'autres
langues que le français et l'anglais?
Et donc, le problème de la traduction, il
est documenté, il est réel, et notamment sur la campagne de vaccination à
venir, là. On le sait qu'il y a beaucoup de communautés racisées qui sont
surreprésentées dans le personnel de la santé. C'est d'ailleurs une des raisons
pour lesquelles c'est dans ces quartiers-là qu'il y a le plus de transmission communautaire,
il ne faut pas s'aveugler à cette réalité-là. Comment on fait pour que, dans ces
quartiers-là, tout le monde ait de l'information?
Moi, ce que je sais parce que j'ai parlé à
des gens sur le terrain, notamment à Montréal-Nord, c'est qu'il a fallu que des
groupes communautaires eux-mêmes développent du matériel d'information au mois de
décembre dans d'autres langues parce que la Santé publique ne le faisait pas. Donc,
la vague variants, là, tu sais... Les variants, ce n'est pas un nouveau virus.
C'est le même virus, mais en plus méchant, en plus virulent. Donc, les failles
de notre gestion de crise, bien, les variants vont les exploiter, et c'est par
là qu'ils vont se répandre dans la société québécoise. Puis aujourd'hui ce
qu'on fait, c'est mettre le doigt sur une des failles importantes dans la
gestion de crise actuelle, et on le fait de manière constructive en disant au
ministre de la Santé : Tout le monde ne vit pas la même pandémie. Il faut
des mesures spécifiques pour les réalités spécifiques dans ces quartiers puis
ces communautés-là.
M. Bossé
(Olivier) : Les centres d'isolement, c'est des hôtels, ça ne
peut pas être un gymnase...?
M. Nadeau-Dubois : Il y a
plusieurs possibilités. Ça peut notamment être des hôtels. Je pense qu'il faut
réfléchir en dehors des sentiers battus, il faut examiner toutes les possibilités.
Oui, les hôtels, c'est une des possibilités. Et ce qu'il faut, puis j'insiste là-dessus,
parce que vous allez... Si vous posez la question au gouvernement, vous allez
sans doute vous faire répondre : On ne fait déjà.
Un instant, là. La Croix-Rouge l'offre
oralement dans certains cas quand on fait les enquêtes épidémiologiques, mais
ce n'est pas des services qui sont connus et qui sont publicisés dans les
communautés. Et c'est ça qui crée un obstacle au dépistage, parce que les gens
se disent : Si je reçois un test positif, qu'est-ce que je vais faire avec
toute ma famille dans mon petit appartement? Si les gens ne savent pas que
c'est disponible, ils vont hésiter à se faire dépister, puis c'est ce qui se
passe en ce moment dans des quartiers comme Montréal-Nord,
Rivière-des-Prairies, Saint-Michel.
M. Bossé (Olivier) : Votre
impression sur les deux masques portés par le ministre hier, est-ce que vous
dites : C'est un signal? Est-ce que c'est un bel exemple? Est-ce que...
M. Nadeau-Dubois : Bien
oui. Bien, moi, je ne cracherai pas dans la soupe, là. On sait que, notamment, il
y a tout un défi autour des masques de procédure pour qu'ils soient bien
ajustés. Porter un deuxième masque ça peut et souvent ça aide à bien ajuster le
deuxième masque... le premier masque, surtout pour les gens qui ont des plus
petits visages, moi, par exemple. Donc, oui, je pense que c'est un bel exemple
qu'a montré le ministre de la Santé.
Ceci étant dit, il y a une discussion à
entamer, notamment sur les masques artisanaux, hein? Est-ce qu'il ne faut pas
envisager que le gouvernement commence à émettre des lignes directrices pour la
fabrication des masques artisanaux? Je sais que ça a été fait dans d'autres
législations. Donc, je le répète, les variants, ce n'est pas un nouveau virus,
c'est le même virus qui va exploiter encore plus efficacement les failles de
notre stratégie actuelle. Puis la question du matériel de protection, c'est
n'est pas la première fois que j'en parle, c'est une des failles dans notre
stratégie actuelle.
M. Lavallée (Hugo) :
Concernant le reportage de ... à l'émission Enquête, on voit
des recruteurs, par exemple, en Inde, abuser, là, si on veut, de la naïveté de
gens qui, de bonne foi, veulent venir étudier ici. Est-ce que ça vous inquiète
cette situation-là? Qu'est-ce qui doit être fait?
M. Nadeau-Dubois : C'est très
inquiétant et c'est un exemple parfait de ce qui arrive quand on laisse la
logique du capitalisme sauvage s'ingérer dans le système d'éducation.
L'éducation, ça ne devrait pas être une business. Et le secteur des collèges
privés a été déréglementé par les gouvernements précédents. On leur laisse
imposer à peu près les frais de scolarité qu'ils veulent. Ça a créé un marché
très lucratif. Et les gens qui sont victimes de cette logique marchande, bien,
c'est des hommes et des femmes qui, au fond, ne cherchent qu'à améliorer leur
vie, mais qui se font faire des promesses par des marchands de rêve, qui, trop
souvent, sont déçus.
La marchandisation de l'éducation, là, je
me permets un commentaire personnel, moi, ça fait quand même presque une
dizaine d'années maintenant que je parle d'à quel point, c'est un problème. Et
ce qui a été révélé par le reportage d'Enquête, hier, c'est l'exemple
parfait de ce qui arrive quand on laisse aller les dynamiques du capitalisme
débridé dans le réseau de l'éducation.
M. Lavallée (Hugo) :
...spécifiquement, donc, sur la filière indienne, qu'est-ce qu'il faut faire?
Il faut...
M. Nadeau-Dubois : Bien, il
faut faire le ménage dans ce secteur-là. Il faut reréglementer le secteur des
collèges privés, sur le plan notamment des frais de scolarités. Parce que c'est
parce que c'est devenu profitable que ces petits entrepreneurs-là se sont
lancés dans ces gamiques-là, c'est parce qu'il y a de l'argent à faire. Il faut
couper le mal à la racine, reréglementer ce secteur-là de notre réseau
d'éducation.
La Modératrice
: Une
dernière question en français. On va passer en anglais.
Mme Fletcher
(Raquel) : Why do you think that Public Health
has not creatives pamphlets, documents in other languages to make sure that
that information is getting out?
M.
Nadeau-Dubois : It is a very good question.
Why… We know since the first wave that impoverished neighborhoods and
multicultural neighborhoods are hit a lot harder by the pandemic. You know,
cases of COVID-19 are two and a
half more frequent in very impoverished neighborhoods compared to very rich
neighborhoods. This is an official statistic from the Public Health Authorities
in Montréal, and we've known
that since the summer. A lot of focus has been put on CHSLD, I think, we forgot
the other epicenter of the pandemic which is those neighborhoods like Montréal-Nord, like Rivière-des-Prairies,
like Parc-Extension.
So, now that the variants
are here, now that there is a wave of variants coming our way, we have to turn
our focus to that other epicenter. If we do not do this, those neighborhoods
would be hit harder. Why does the Government of Québec has
forgotten this? It's a very good question. One of the explanations is maybe because they don't have MNAs in
those neighborhoods. It's, I think, one evident hypothesis to make.
Mme Fletcher
(Raquel) : I wanted to quickly get
your reaction to two things. Mr. Dubé spoke about screening. Next week, he
wants 100% of positive cases in the Greater Montréal region to be screened. And he also spoke about rapid testing, he
didn't give us much information
at all, but he did say that he would give us that information next week. When it comes to screening and rapid testing, what is
your reaction to the comments from the Minister yesterday?
M.
Nadeau-Dubois : About time! Québec solidaire has been talking about this
since October, I think. Why is Québec always late? Why were we late on the issue of masks? Why were we
late on the issue of airborne transmission? Why were we late on the issue of
ventilation and closed spaces, including schools? Why are we late for rapid
testing? Why are we late for genomics sequencing of the variants? Why are we
always late? This is the first question that should be asked in a public inquiry about that crisis. And I
would be very happy, and I would sleep a lot better if I knew why we are so
late on all those issues.
Now, of course, it's a
good news that they finally came to the same conclusion than everyone, which is
that rapid tests can be used, they can be useful in very specific circumstances, they can be useful to our strategy.
They should not take the place of PCR testing, but they can be useful. The tool
doesn't need to be perfect to be useful.
Mme Fletcher
(Raquel) : And on the screening, are you
concerned that he says there might not be enough reagent to…
M.
Nadeau-Dubois : Screening, you mean?
Mme Fletcher
(Raquel) : Criblage.
M.
Nadeau-Dubois : Le criblage. I have to update
my English vocabulary everyday, so I knew «criblage», but not screening. Well,
once again, of course, it's a good news. We need to do this. Because if you
don't look for variants, you don't find variants. And the strategy from the Government of Québec, for a few weeks now, has been: There is not a lot of variants, but
it's because we were not looking for them. Now, we will be looking for them.
Let's hope we will find them and where we will find them, we have to protect
the Québec population from
those variants, starting by the more vulnerable communities and neighbourhoods.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 9 h 55)