(Onze heures quinze minutes)
La Modératrice
: Bon
matin. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendra la parole,
tout d'abord, Gabriel Nadeau-Dubois suivi de Manon Massé, tous deux
porte-parole de Québec solidaire. Vous pourrez poser vos questions par la
suite.
M. Nadeau-Dubois : Merci.
Bonjour. Content de vous retrouver ce matin. Ce matin, dans le journal, on
apprend que le fédéral a refusé de financer un vaccin développé ici, à
l'Université Laval, un vaccin qui était sur le bord de compléter ses essais
cliniques. Pourquoi? Bien, essentiellement parce que les multinationales
pharmaceutiques qui produisent leurs vaccins à l'étranger ont soufflé à
l'oreille de Justin Trudeau qu'au Québec... on n'avait ni les cerveaux ni les capacités
pour faire ce travail-là, chez nous, ici, au Québec.
Je vais citer le directeur du Centre de
recherche en infectiologie de l'Université Laval, le Dr Gary Kobinger, qui est
une sommité en matière de recherche vaccinale, une sommité internationale. Il
dit : «L'approche du Canada, c'est qu'on va laisser les autres développer,
et nous, on va acheter pour pas cher. C'est une approche de pays en voie de
développement.» Ce ne sont pas mes mots, ce sont les siens.
Pendant ce temps-là, c'est quoi, l'approche?
C'est quoi, la stratégie du gouvernement du Québec? C'est quoi, la stratégie de
François Legault? Au début, c'était de faire aveuglément confiance au fédéral;
aujourd'hui, c'est de chialer contre le fédéral. Bien, un vrai gouvernement
nationaliste, ça ne devrait pas se contenter de chialer, un vrai gouvernement
nationaliste, ça agit. Et c'est ce qu'on va demander à la CAQ ce matin, de
mettre l'autosuffisance médicale du Québec à l'ordre du jour de son plan de
relance pour après la pandémie. Vous savez qu'on a déjà demandé une
commission parlementaire sur ce sujet-là, sur le sujet de l'autosuffisance
médicale au Québec, notamment pour évaluer, pour discuter de la pertinence de
la proposition solidaire de créer Pharma-Québec. Mais aujourd'hui on va déposer
une motion, une motion qui va exactement dans ce sens-là, et on va demander au
gouvernement de François Legault de faire de l'autosuffisance médicale un axe
important de son plan de relance et d'au moins envisager, d'au moins étudier la
possibilité de mettre sur pied Pharma-Québec.
Pharma-Québec, c'est une société d'État
qui aurait comme mandat de rendre le Québec le plus autosuffisant possible sur
le plan médical. Pharma-Québec, ça ne serait pas là pour remplacer complètement
le secteur privé, ça serait là pour nous donner une prise, enfin, sur la chaîne
d'approvisionnement, notamment la chaîne d'approvisionnement en vaccins.
Et, si la crise actuelle ne nous a pas
démontré la pertinence, l'importance fondamentale d'être plus autonome sur le
plan de l'approvisionnement en vaccins, je ne sais pas ce que la crise a
démontré.
Pharma-Québec, ça va servir à surveiller
nos stocks de masques, à produire des vaccins de base et à financer également
la recherche, la recherche d'intérêt public, comme celle à l'Université Laval
que le gouvernement fédéral a refusé de financer dans les derniers mois.
Pharma-Québec, c'est un projet rigoureux,
c'est un projet sérieux, qui a fait l'objet de quatre projets de loi de Québec
solidaire depuis 15 ans. C'est un projet qui s'inspire des modèles qui ont
fait leurs preuves à l'international. C'est un modèle qui est appuyé par de
nombreux experts. Si la CAQ, si François Legault a d'autres idées pour
augmenter l'autonomie vaccinale du Québec, on est preneurs. S'il y a d'autres
solutions à mettre de l'avant, on est tout ouïe, on est prêts à les entendre.
Mais je pense que les Québécois et les Québécoises ont le droit d'avoir l'heure
juste sur Pharma-Québec, ils ont droit d'entendre, ici, à l'Assemblée
nationale, les pour et les contre.
Moi, je ne demande pas au gouvernement de
fonder, demain matin, en déjeunant, une société d'État. Ce que je lui demande,
par contre, c'est d'étudier avec sérieux la seule proposition substantielle qui
est sur la table depuis des années pour viser l'autosuffisance médicale du
Québec. Les Québécois et les Québécoises ont droit d'assister à ce débat-là
ici, à l'Assemblée nationale.
Mme Massé : Merci. Bien, en
effet, puisqu'ils ont le droit d'assister à ce débat-là puisque ça les concerne
de près. C'est eux qui doivent attendre après les livraisons de vaccins, eux et
elles, bien sûr.
Alors, vous savez, Pharma-Québec, ça fait
15 ans qu'on en parle à Québec solidaire. D'ailleurs, ma collègue
Françoise David et mon collègue Amir Khadir ont présenté leur premier mémoire
ici, à l'Assemblée nationale, en 2006. Donc, ça fait un petit bout qu'on se
préoccupe de cette question-là, d'autonomie, dont parle mon co-porte-parole. En
2011, 2012, 2015, le Dr Khadir a présenté trois projets de loi sous trois
gouvernements différents pour instaurer Pharma-Québec : sous le
gouvernement Charest, le gouvernement de Mme Marois et le gouvernement de
M. Couillard. À chaque fois, il a été lucide sur notre dépendance aux
compagnies pharmaceutiques. À chaque fois, il a souligné la nécessité de
produire les médicaments et les vaccins dont nous avons besoin ici, au Québec,
dans l'intérêt des Québécois et Québécoises. À chaque fois, il a invité tous
les partis à mettre de côté la partisanerie pour équiper le Québec face aux
crises de santé publique. Et maintenant, nous avons les deux pieds dedans.
Malheureusement, les partis au pouvoir
n'ont pas pris les avertissements du Dr Khadir au sérieux, et ça se poursuit.
En mai dernier, mon collègue Sol Zanetti a soulevé des questions sur la course
aux vaccins en commission parlementaire. Vous irez voir l'échange, d'ailleurs,
l'échange du 22 mai. À l'époque, Mme McCann a dit : «Il n'y a pas de
problème. On va avoir tout ce qu'il faut. Vous faites peur aux gens.» Bien, à
chaque fois, ils nous ont accusés de crier au loup; mais aujourd'hui le loup
est arrivé. Si on regarde le taux de vaccination, le Canada est au 40e rang au
monde, et le Québec n'a aucun contrôle là-dessus. La vérité, c'est que le gouvernement
Legault a été pris les culottes à terre, et là on lui demande de mettre ses
culottes de nationaliste, de gouvernement qui se dit nationaliste et de poser
un geste fort pour l'autosuffisance médicale du Québec.
Des pandémies, bien, il y en aura
d'autres, les experts le disent. Là, on a dû, cette fois-ci, construire l'avion
en vol; bien, la prochaine fois, il faut être mieux équipé pour le décollage.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre vos questions. Une question, une sous-question.
M. Larin (Vincent) :
Concernant Pharma-Québec, sans nécessairement créer une société d'État au
complet, l'approvisionnement des masques, et tout, est-ce que vous pensez que,
dans ce cas-ci, le gouvernement du Québec a raté le train pour peut-être
développer un vaccin ici, là? Est-ce qu'ils auraient pu aider d'une façon ou
d'une autre?
Mme Massé : Le train, ça fait
15 ans que les gouvernements successifs le manquent. Mais il y a une chose qui
est sûre, c'est que, quand un chercheur qui est reconnu nationalement sur sa
créativité en matière de... au niveau des vaccins et que la réponse vient
d'Ottawa, où, moi, une question me vient que tu n'as pas posée : Où était
Québec? Où était Québec pour soutenir?
M. Nadeau-Dubois : Bien, ce
sont d'excellentes questions. La vérité, c'est qu'il faut que cette crise-là
nous ouvre les yeux sur les erreurs du passé. Privatiser l'Institut
Armand-Frappier dans les années 90, on le réalise aujourd'hui, c'était une
erreur. On ne refera pas l'histoire, mais on peut apprendre des leçons de
l'histoire. Puis la leçon qu'il faut apprendre de la crise de la COVID-19,
c'est que les médicaments et les vaccins, c'est trop important pour le peuple
québécois pour qu'on n'ait pas au moins un peu plus de contrôle là-dessus. Les
vaccins et les médicaments, là, ce n'est pas des décorations de Noël, c'est
essentiel à la vie des Québécois et des Québécoises. Et, s'il est encore
moindrement nationaliste, François Legault doit réaliser que d'implorer Ottawa,
ce n'est pas une stratégie gagnante. Ce que c'est même, c'est que ça nous met
dans une position de vulnérabilité qui est inacceptable.
M. Bergeron (Patrice) :
Donc, si on avait eu une société d'État, on aurait eu un vaccin contre la COVID
plus rapidement.
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je n'ai pas encore développé de talent de réécrire l'histoire. Donc, je ne peux
pas répondre à votre question directement. Par contre, ce qu'on propose, c'est
une société d'État à trois volets, dont un des volets serait le financement de
la recherche. Alors, sans dire que Pharma-Québec nous aurait sauvés de la
COVID, ce serait exagéré de ma part de dire ça, je pense qu'on aurait été mieux
équipés pour faire face à la crise si on avait eu une société d'État qui a
notamment comme mission de financer la recherche sur le territoire québécois.
On aurait pu financer des recherches comme celles du Dr Kobinger à
l'Université Laval.
M. Lacroix (Louis) :
Mais l'idée germe, en fait, existe depuis... Maintenant, vous avez parlé de
l'Institut Armand-Frappier tout à l'heure. Pendant le temps des fêtes, il y
avait un chercheur, j'oublie le nom momentanément, à qui j'ai parlé en
entrevue, qui disait, effectivement, qu'il fallait créer une espèce de centre
national de la recherche sur les vaccins. Et donc, pour s'affranchir de cette
dépendance qu'on a des vaccins soit internationaux ou du fédéral qui négocie
avec les compagnies, on ne sait pas trop comment, on n'a pas de... alors, lui,
il disait qu'il fallait mettre quelques millions pour recréer un organisme qui
ferait ça. Donc, ça, ça serait une solution aussi, une espèce de centre
national de recherche sur les vaccins?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est une des dimensions fondamentales du projet Pharma-Québec, qui est plus
large que celui-là. Mais, oui, ce qu'on propose, c'est une société d'État avec
trois divisions, et une des divisions, c'est une division de recherche. Et
l'idée ne serait pas de faire faire toute la recherche par Pharma-Québec, mais
de tisser des partenariats avec les universités pour faire avancer la recherche
sur les médicaments et les vaccins. On en a, des talents au Québec. On en a,
des cerveaux au Québec. On est capables de faire ça. On l'a déjà fait.
Un gouvernement nationaliste, ce n'est pas
un gouvernement qui implore Ottawa, s'il vous plaît, de nous donner nos
vaccins. Un gouvernement nationaliste, c'est un gouvernement qui prend acte de
notre fragilité collective puis qui pose des gestes pour que plus jamais on ne
se ramasse à genoux à demander à Justin Trudeau de protéger la vie des
Québécois, Québécoises.
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant les annonces qui seront faites cet après-midi par le gouvernement,
les allègements, notamment activités physiques, comment vous voyez, vous, les
premières informations qu'on a? Quelles sont vos... votre perception des
allègements qui seront faits ou des mesures qui seront mises en place pour les
semaines de relâche? Est-ce que c'est suffisant? Est-ce que c'est trop?
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Bien, d'abord, je suis obligé de dire que je suis un peu tanné de venir ici et
de commenter des ballons d'essai. C'est, de toute évidence, devenu la stratégie
du gouvernement de choisir de tirer au sort un média, la veille d'une annonce importante
pour la vie des Québécois, Québécoises, et de lui donner, à ce média, en
primeur, une série d'informations privilégiées sur les annonces qu'il va faire.
Le gouvernement a choisi ces stratégies de communication. Moi, je suis un peu
tanné de venir ici et de devoir commenter des annonces qui ne sont pas encore
faites parce que le gouvernement a décidé que, pour cette annonce-là, c'était
payant pour lui de la donner à un média plutôt qu'à un autre. Bon.
Ceci étant dit, je vais quand même le
faire, hein, puisque je suis ici devant vous, puis c'est un peu mon travail.
Moi, ce que...
Une voix : …
M. Nadeau-Dubois : Non, mais
ce n'est pas contre vous. Vous voyez très bien que ce n'est pas contre vous. Tu
sais, je veux dire, c'est des décisions qui ont un impact sur la santé mentale,
sur la vie des gens. Il me semble qu'on pourrait procéder avec plus de
transparence, plus de sérieux, au lieu de piger dans un chapeau le nom du média
qui va bénéficier de l'exclusivité cette journée-là. Fin de la parenthèse.
Qu'est-ce qu'on apprend dans les journaux
ce matin? Bien, on apprend qu'il y aura sans doute des allègements sur le plan
des activités extérieures, des activités de plein air. Vous m'avez entendu
parler de ça à de très nombreuses reprises dans les derniers mois. Si ça se
confirme, si je pense que c'est une bonne nouvelle. Il faut donner, pour la
semaine de relâche, aux Québécois et aux Québécoises une soupape pour
socialiser un peu et pour faire attention à sa santé mentale. Et la science est
unanime et claire là-dessus, les activités extérieures, c'est beaucoup plus
sécuritaire que les activités intérieures.
Donc, si ça se confirme que le
gouvernement va dans cette direction-là, c'est une bonne nouvelle. Les gens ont
besoin de jouer dehors, les gens ont besoin de voir un peu d'amis et de
famille, et permettre de le faire à l'extérieur, c'est la moins pire des manières
de le permettre.
M. Carabin (François) : M.
Nadeau-Dubois, depuis le début, justement, de la crise sanitaire, vous dites
que d'ouvrir, fermer le robinet, de faire des petites annonces comme ça dans
tous les… les ballons d'essai, comme vous dites, ça joue avec la santé mentale
des Québécois. Comment exactement est-ce que le gouvernement devrait procéder
dans ses annonces, selon vous?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
d'abord, je pense que le gouvernement devrait procéder aux annonces de manière
transparente, organisée et sérieuse, c'est-à-dire d'annoncer à tout le Québec
en même temps puis à tous les médias en même temps quelles sont les décisions
qui sont prises. L'impression que j'ai et que beaucoup d'observateurs ont, je
n'ai aucune originalité à dire ça, c'est qu'on envoie des ballons d'essai, on
teste la réaction et ensuite on ajuste un peu ou pas le tir. Moi, je pense que
ça manque de considération pour les gens qui doivent vivre avec ces
décisions-là.
Des voix : …
M. Nadeau-Dubois : Je n'irais
pas jusque là, non.
M. Larin (Vincent) : Une
question sur le tramway?
M. Nadeau-Dubois : Le tramway?
M. Larin (Vincent) : Le
tramway, oui. M. Labeaume... Bien, une question et une sous-question, comme au
gouvernement. M. Labeaume dit qu'il y aurait... qu'une deuxième phase est
prête, qu'elle pourrait être lancée, notamment pour la desserte des banlieues.
Pensez-vous que c'est de nature à convaincre le gouvernement de procéder pour
l'autorisation de la première phase?
Mme Massé : Bien, écoutez, je
ne sais pas, honnêtement, qu'est-ce que le gouvernement a besoin pour faire ce
passage-là, de dire : Quand tu développes du transport en commun, tu ne
peux pas tout faire en même temps, et donc il y a quelque chose de la colonne vertébrale
que tu mets en place puis ensuite du développes. Je ne sais pas qu'est-ce que
ça va lui prendre. Vous lui poserez la question.
Ceci étant dit, tant et aussi longtemps
qu'on retarde ce projet-là, tant et aussi longtemps qu'on dit : On ne
mettra pas une cent de plus, on est voués à voir le projet se rétrécir. Alors
donc, est-ce que, ça, ça va rassurer le ministre Bonnardel? Je n'en ai aucune
idée. Mais grandement que ce projet-là commence parce que, sinon, bien, la
ligne bleue, à Montréal, ce qu'elle aurait coûté voilà 40 ans puis ce
qu'elle va coûter si on la voit aujourd'hui, en 2021, c'est un monde. Ne
répétons pas nos erreurs du passé. La région de Québec, Québec a besoin de ce
transport-là.
Journaliste : …
M. Larin (Vincent) : Une deuxième
question sur le même sujet, ce ne sera pas bien long. Le vérificateur général
de la ville de Québec, dans son rapport dévoilé ce matin, rapporte que chaque
année de retard dans le projet du tramway engendre des coûts supplémentaires de
100 millions de dollars et qu'il y a déjà des retards d'accumulés,
notamment parce que les appels d'offres devaient être lancés en 2020, et ce
n'est pas fait. Est-ce que... Ça coûte, là, au trésor public, l'hésitation du
gouvernement.
Mme Massé : Écoutez, je n'ai
pas lu le rapport, mais merci de me l'indiquer parce que je vais aller le lire.
C'est exactement ce que je viens de vous dire. Mais c'est parce que ça ne prend
pas ni un rapport ni la tête à Papineau pour savoir ça. Alors, dans ce sens-là,
M. Bonnardel doit s'enligner rapidement et donner le coup d'envoi pour
justement arrêter de retarder et de pouvoir aller signer les contrats qui vont
offrir la structure de base qu'a besoin Québec pour développer son transport
collectif.
M. Bergeron (Patrice) :
Toujours sur les transports, toutes ces années après la commission Charbonneau,
on apprend qu'il y a encore des ingénieurs au ministère des Transports qui
subissent des pressions politiques pour construire des ouvrages inutiles,
superflus, pour aller même accepter des projets qui vont à l'encontre des
normes environnementales, en dépit de tous les changements qu'on a faits au
ministère des Transports. Qu'est-ce qu'il faut faire pour que ça change?
Mme Massé : Je vais y aller,
puis tu compléteras. En fait, c'est sûr que le ministère du Transport et tous
les ministères ont besoin d'avoir en leur sein assez de personnel, d'employés
pour être capables de répondre à l'ensemble des impératifs de développement de
projets quels qu'ils soient, grands, petits, infrastructures. On sait,
lorsqu'on n'a pas l'expertise à l'intérieur du ministère, qu'est-ce qui se
passe? On va à l'extérieur chercher l'expertise qui va soutenir le
développement des projets extérieurs, et là on porte flanc à ce que la commission
Charbonneau nous a mis en garde.
Alors, je vous dirais, puis je vais
laisser Gabriel poursuivre, je vous dirais, pour moi, ce qui est fondamental,
c'est de continuer à protéger les lanceurs d'alerte parce que les lanceurs
d'alerte, c'était une espèce de filet qu'on a pour pouvoir mettre au jour des
choses qui se passent derrière les portes closes, comme vous le soulevez.
M. Nadeau-Dubois : Moi,
j'ajouterais que Québec solidaire a déposé à deux reprises des projets de loi
pour protéger les lanceurs d'alerte. Je suis surpris que Manon ne se soit pas donnée
un peu de crédit. Manon a déposé un projet de loi en 2016 sur cette
question-là. Notre collègue Vincent Marissal a redéposé une nouvelle mouture de
ce projet de loi en 2019.
Donc, protéger les lanceurs d'alerte,
s'assurer que les gens qui sont témoins de malversations ou de pratiques
douteuses puissent prendre la parole sans peur de représailles, ça, c'est un
geste concret, immédiat qu'on peut faire pour au moins prendre la mesure du
problème. En ce moment, c'est... non seulement la CAQ n'a pas fait le ménage
qu'ils avaient promis, puis en plus, ils échouent... à au moins permettre aux
gens qui ont des choses à dire de les dire sans peur de perdre leur job.
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant l'histoire de Mamadi Camara, est-ce qu'Ottawa doit donner la
résidence permanente à M. Camara? Et est-ce que Québec doit faciliter également
cette obtention?
Mme Massé : Je pense que tout
le Québec a été témoin de comment cet homme a été traité, et ça m'apparaît la
moindre des choses, considérant le statut précaire qu'a cette personne-là,
qu'on lui accorde son statut de résidence permanente. J'espère que M. Legault
aura la compassion nécessaire pour dire à sa ministre responsable de
l'Immigration : Je veux que tu donnes le CSQ à cette personne-là parce
qu'il a été victime d'une erreur, et donc par conséquent... C'est sûr qu'il ne
peut pas... M. Camara ne peut pas remplir la partie de son contrat qu'exige le
statut dont il a.
Alors donc, oui, je m'attends à ce que M.
Legault fasse sa part avec le CSQ et, bien sûr, que le gouvernement fédéral
donne aussi à M. Camara sa résidence permanente.
La Modératrice
: Une
dernière question en français, peut-être? On va passer à l'anglais, alors.
M. Authier (Philip)
: Hello, sir.
M. Nadeau-Dubois : Hello.
M. Authier (Philip)
: A pleasant winter day. Can I get your reaction to the Coroner's
decision to delay the inquiry at the Herron Residence? Are you concerned that
the whole process of getting to the bottom of what happened at the CHSLDs will
get bogged down in legal questions?
M. Nadeau-Dubois : Well, the Coroner is an independent institution. So, I have to respect its decision. I haven't had the chance to
read it yet, but I expect that decision to be well motivated. The real issue is
we need a broad and national public inquiry on what happened, not only in the
Herron establishment, but everywhere across Québec. So, we will follow closely that specific inquiry, but everybody
knows that the only way to go to the bottom of that crisis is a real public
inquiry on the pandemic in Québec.
Mme Fletcher
(Raquel) : On the March break, last week we
heard the Government saying:
We're going to bring in stricter measures. This week, there is… we are now
talking about maybe loosening up some measures. Obviously, entrepreneurs, business
owners are concerned because they don't know what's happening. Where do you
guys stand? Should we be bringing in stricter measures, or should we be
loosening them up?
M. Nadeau-Dubois : Well, first of all, I am quite tired to be put in that position
where I have to comment and have an opinion on things that are not even
announced officially. It seems to have become the main media strategy of the Government to pick and choose the media
outlets the day before a very important announcement to give the exclusivity to
that media outlet to test the reactions of public opinion during the day and
then adjust or not its message when the time comes. I am quite tired of that.
And I think it lacks consideration for the people who will live with those decisions.
That being said, I am...
I will do such a thing. I will comment on it. We need to give people some kind
of a... How do you say that in English, une soupape?
Journaliste : A break.
M. Nadeau-Dubois : A break. Well... Yes, maybe, yes. The Government needs to give the families of Québec some kind of a break during the spring break. We have to give… We
have to find a place for safe ways of socialisation. And the science is clear
and unanimous on the fact that very small outdoor gatherings, for example, in
the context of outside sports, is, first, a very good thing for the mental
health and, second, it's a very low risk of transmission of the virus.
So, we've been asking
that for months now. You've heard me talk about that plenty of times. I think
it's time to loosen up a little bit the rules around outside activities for
mental health reasons and in the strategy to permit the things that are the
less worse in terms of transmission.
Mme Fletcher
(Raquel) : Are you concerned about the so-called
yo-yo effect where we open up and close, we open up and close?
M.
Nadeau-Dubois : Yes, I am… I worry about that.
I worry about that yo-yo effect. And we have to remember that there is a wave
of variants that is coming our way. In fact, it is still… it is already in Québec. And those variants are not a new
virus, they are the same virus, only they're more bad, they're more contagious.
So, those variants will exploit each weakness in our strategy against the
virus.
So, what we need to do
right now to prevent a third wave is to carefully identify the weaknesses in
our strategy and make very fast adjustments to make sure the variants don't
exploit those weaknesses. The protection of healthcare workers is such a
weakness. Ventilation inside our schools is still one of our weaknesses. And
the protections of the regions that are, for the moment, in an orange status is
also one of those weaknesses. So, in the next weeks, that's what we need to do,
focus on those weaknesses, patch them to make sure that, when the variants
begin to transmit more and more in Québec, we will not hopefully live a violent third wave.
La Modératrice
: Une dernière question.
M. Authier (Philip)
: No, I'm just going to tell you that «soupape» in
English is valve.
M. Nadeau-Dubois : Valve? A valve?
M. Authier (Philip)
: I think it means like an outlet. So, a break or an outlet.
M.
Nadeau-Dubois : In English, Pharma-Québec is Pharma-Québec.
M. Authier (Philip)
:
As you know, when the water pressure is high, you open the valve to let it
release.
Des voix
:
Yes.
(Fin à 11 h 42)