(Huit heures trois minutes)
La Modératrice
: Alors,
bon matin, tout le monde. Ce matin, Mme Anglade est accompagnée de Marie
Montpetit, porte-parole en matière de santé.
Mme Anglade : Alors, bonjour,
tout le monde. Bien contente d'être accompagnée de Marie Montpetit ce matin.
Alors, quelques sujets que je vais vouloir aborder avec vous ce matin. D'abord,
il y a un chroniqueur bien connu du journal qui se demandait, ce matin, si la
proposition de la commission qu'on mettait de l'avant ne couvrait pas un peu
trop large. La question est pertinente et mérite certainement une réponse.
Toutes les questions que nous avons
soulevées dans les dernières semaines, dans les derniers mois, méritent
d'obtenir des réponses de la part du gouvernement Legault. Et, si elles
couvrent un large spectre, je pense que leur pertinence est certainement
incontestable et je suis convaincue que vous allez être d'accord avec moi. Je
souhaite aussi dire que la plupart des questions que nous avons posées sont des
questions qui ont été soulevées dans le cadre des travaux de la commission
sénatoriale française, qui tient ses travaux depuis le mois de juin 2020
et qui a déjà publié un rapport de deux tomes en décembre 2020. Je vois mal
comment on pourrait dire que nos cousins de l'Hexagone feraient mieux que nous,
au Québec.
Je vais me permettre de lire, ici, le
mandat de la commissaire Castonguay tel qu'il est libellé dans le communiqué de
presse qui a été présenté en octobre dernier : «Évaluer la performance des
soins et services aux aînés dans le contexte de la pandémie.» Je vais vous
demander de comparer ça avec celui de la commission d'enquête française :
«Commission d'enquête pour l'évaluation des politiques publiques face aux
grandes pandémies à la lumière de la crise sanitaire de la COVID-19 et de sa
gestion.»
Je précise :«Cette commission
d'enquête parlementaire aurait pour mission d'évaluer : un, l'état
de la préparation de la France à la veille du déclenchement de l'épidémie;
deux, la gestion de la crise sanitaire par les responsables politiques et
administratifs depuis son déclenchement en janvier 2020; trois, les choix
faits par la France à la lumière des enseignements que nous pouvons tirer des
expériences des autres pays européens et asiatiques.»
Vous voyez tout de suite que
le gouvernement du Québec ne souhaite pas vraiment faire cet examen-là lorsque
l'on pose cette question. Et je ne vois pas, d'ailleurs, pourquoi une
commission d'enquête publique et indépendante, ayant pour mandat d'évaluer
l'ensemble des politiques publiques, devrait se contraindre à un seul volet de
la pandémie.
En France, présentement, ils
sont déjà en train de tirer les constats. Après seulement six mois, entre juin
et décembre, ils ont réussi à faire un certain nombre de constats. Trois
d'entre eux : défaut de préparation, défaut de stratégie et défaut de
communication adaptée. Mais un autre élément qui découle de toutes les
discussions qui ont eu… du rapport qui ont été présentées, c'est que les pays
qui ont le mieux répondu à la crise sont ceux qui ont conservé dans leur
mémoire collective récente les marques de l'épreuve d'un évènement qui est
comparable. Donc, dans le fond, les pays qu'ils ont analysé qui se sortent
mieux de la crise, c'est parce qu'ils avaient fait un examen exhaustif d'une
crise comparable pour obtenir les résultats. C'est de ça dont on devrait
s'inspirer. Et malheureusement, hier, lorsqu'on a été en commission… en
motion du mercredi avec le gouvernement, toutes les raisons les plus farfelues
les unes que les autres ont été amenées pour refuser de faire une enquête
publique indépendante et d'amener de la lumière sur tout ce qui se passe
présentement dans la gestion de la crise.
J'aimerais souligner qu'une commission
d'enquête publique indépendante ne prendrait jamais 25 ans, pour peu qu'il y
ait une véritable volonté politique. Si la France est capable de pondre deux
tomes à l'intérieur de six mois, je ne vois pas pourquoi, au Québec, on ne
serait pas capable de faire pareil. La seule chose qui nous empêche, aujourd'hui,
de faire la lumière et d'aller de l'avant, c'est une véritable volonté
politique du premier ministre. C'est le premier ministre lui-même qui refuse de
faire cette enquête publique indépendante et de jouer de toute la transparence
nécessaire dont nous avons besoin.
Autre point que j'aimerais aborder également
avec vous aujourd'hui, puisqu'on s'en va dans une période de relâche, le premier
ministre, toute son équipe ont présenté des modifications quant aux mesures de
restriction. J'aimerais simplement dire qu'hier on apprenait la question sur
les tests rapides, on apprenait maintenant qu'ils allaient probablement être,
un jour, déployés pour les entreprises. On est au mois de février. Ce que l'on
constate, c'est ce qu'on a constaté pour les masques. Le gouvernement a été en
retard parce qu'il a tergiversé pour les masques, il a été en retard…
tergiversé pour la ventilation. On voit la même chose dans le cas des tests
rapides, encore en retard, alors qu'on en parle depuis le mois d'octobre. Et
finalement les variants, bien, on ne sait toujours pas où on en est avec les
variants. Le ministre nous avait dit qu'il devait y avoir du criblage à
100 % à Montréal dès cette semaine, on ne sait toujours pas où loge le
gouvernement en matière de dépistage des variants. Et on a cette impression que
l'on est encore dans la même position que pour les tests rapides, que pour la
ventilation, pour les masques, c'est-à-dire trois coups en retard.
Finalement, vous allez me permettre un
commentaire sur le tramway. Gouvernement de proximité, là, ça veut dire quelque
chose. Quand on parle du gouvernement de proximité avec, en plus, la
Capitale-Nationale, ça veut dire quelque chose. Là, ce qu'on est en train de
dire aux gens de Québec, là, c'est que vous ne savez pas ce qui est bon pour
vous. Je trouve l'approche du gouvernement, dans sa position d'amener un
nouveau tracé qu'il va lui-même décider, c'est une approche paternaliste et
infantilisante, et je ne vois pas du tout de quelle manière on peut parler de
gouvernement de proximité quand on se comporte de cette manière-là.
Mme Côté (Claudie) : …le
torchon brûle, visiblement, là, entre le gouvernement et le maire de Québec.
Comment on se sort de cette impasse?
Mme Anglade : Le gouvernement
de proximité, ça veut dire que tu travailles avec ta Capitale-Nationale, tu
t'assois puis tu vois le projet. La réalité, c'est que ce projet-là, les
libéraux l'ont parti, la CAQ l'a promis puis est incapable de livrer parce qu'il
n'y a pas de volonté politique du côté du gouvernement. C'est ça, la réalité.
S'ils veulent vraiment démontrer qu'ils veulent aller de l'avant, bien, ils ont
tous les moyens, ils ont tous les outils, ils ont l'argent du fédéral, ils ont
tous les outils pour aller de l'avant.
Mme Gamache (Valérie) : Avez-vous
l'impression que M. Legault a l'intention de traiter Montréal et son REM d'une
façon et d'infantiliser Québec dans le dossier du transport en commun?
Mme Anglade : C'est sidérant
de voir le contraste. Le REM, on promet maintenant d'aller sur la rive sud. Ça,
ce n'est pas un problème. On peut tout promettre à la métropole. Puis Québec, non
seulement on infantilise, on est paternaliste. On dit aux gens de Québec :
Un, vous ne connaissez pas vraiment vos banlieues, deux, en plus, on vous
dit : Voici quel devrait être le tracé. C'est infantilisant.
Et pourquoi on le fait? Pourquoi on le
fait? La CAQ a promis de faire le troisième lien et le tramway. Troisième lien,
on voit déjà qu'ils ne sont pas capables de livrer. Puis le tramway, ils ne
veulent pas, il n'y a pas de volonté politique d'aller de l'avant avec le
tramway. Et c'est désolant.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais,
sur le REM, à Montréal, est-ce que vous êtes satisfaite, disons, de la vitesse
à laquelle ce réseau-là le premier ministre semble vouloir le déployer? Donc,
ce nouveau lien entre Châteauguay et Boucherville… dit que la caisse est très
intéressée. C'est-u la bonne façon de débloquer le transport en commun dans le Grand
Montréal?
Mme Anglade : Bien, je pense
qu'il faut regarder les différentes phases. Quand on a lancé le projet de REM,
initialement... Puis je rappelle qu'il a été annoncé, lancé et pelletée de
terre à l'intérieur d'un seul mandat parce qu'il y avait une véritable volonté
politique. Après qu'il y ait de nouvelles phases, il faut considérer des
nouvelles phases, je pense que c'est une bonne chose en termes de
développement.
M. Bergeron (Patrice) : Mais
est-ce qu'il n'y a pas une question à se poser aussi… parce que le gouvernement
va verser des redevances très importantes au système de REM, tel qu'il est
conçu actuellement, pour le subventionner, pour que la caisse puisse le rendre
rentable. Est-ce qu'il ne faudrait pas savoir aussi ce que le gouvernement va
payer pour extensionner ce tronçon-là éventuel?
Mme Anglade : Ah!
certainement...
M. Bergeron (Patrice) : Parce
que ça revient à des milliards et des milliards, là, sur une entente de 20 ou
50 ans, là.
Mme Anglade : Vous avez tout à
fait raison. Au moment où on va regarder spécifiquement les nouveaux tronçons,
il va falloir pouvoir répondre à toutes ces questions-là, vous avez absolument
raison.
Je parle davantage de l'idée de : Une
fois que tu as un REM, est-ce qu'il y a des opportunités de pouvoir l'étendre
dans d'autres secteurs? Je pense que c'est une bonne chose que de considérer
ça.
M. Carabin (François) : …que c'est
le bon modèle? Le REM, là, on ajoute, je pense, un cinquième ou un sixième
bras. On n'a même pas encore mis en service le premier tronçon. Qu'est-ce qui
nous dit que le REM, c'est vraiment la bonne façon de développer le transport
en commun à Montréal?
Mme Anglade : Bien, je pense
que toutes les études avaient été faites en... en amont, pardon, pour
développer le REM. Donc, ça, je ne remets pas ça en question du tout, du tout.
Mais maintenant, les différentes phases, c'est autre chose. Mais ce n'est pas
une mauvaise chose que de considérer différentes phases.
Ce qui est étonnant et surprenant de la
part du gouvernement, c'est quoi? C'est qu'il est en train de considérer
d'autres phases avec le REM pour lequel, aussi, il y a eu des dépassements de
coûts, mais qu'on est encore... On peut discuter de ça parce que le projet a
été lancé. On n'a même pas lancé quoi que ce soit au niveau du tramway, rien,
rien. La raison pour laquelle on est en train d'avoir cette conversation-là par
rapport au REM, c'est parce qu'il y a eu un gouvernement qui a fait en sorte
qu'on a parti le tout. On n'est même pas capables d'avoir cette
conversation-là, ici, dans la capitale nationale. C'est ça qui est aberrant
aujourd'hui.
M. Bossé (Olivier) : ...élus
à Québec, la CAQ peut facilement dire : Bien, je pense qu'on sait ce que
les citoyens veulent, de Québec...
Mme Anglade : Moi, si je
suis Régis Labeaume aujourd'hui, je ne suis pas sûre que je pense de cette
manière-là. Je ne suis pas sûre que je pense de cette manière-là. Je veux dire,
la réalité, c'est qu'il y a un projet de tramway, la CAQ a dit qu'elle était en
faveur, et, depuis qu'elle est au gouvernement, elle ne fait rien pour
démontrer qu'elle a une véritable volonté pour aller de l'avant, rien. Il n'y a
pas de geste qui a été posé pour dire : Ah! oui, vraiment, c'est un bon
projet, on souhaite aller de l'avant. S'il y a une volonté politique d'agir,
bien, qu'elle le démontre, parce qu'elle n'est pas claire, cette volonté
politique là, elle n'est pas affirmée, en tout cas, puis il manque un manque
total de leadership.
Et, en passant, vous me parlez des députés
de la région de la Capitale-Nationale. Vous les avez entendus sur la question,
à part un post Facebook qui reprenait exactement les propos du premier
ministre?
Journaliste
: ...
Mme Anglade : Avez-vous
entendu quelque chose de concret par rapport au tramway? Êtes-vous satisfaits
des réponses? Poser la question, c'est y répondre.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
En matière de protection du français, est-ce que, pour vous, ça serait une
limite raisonnable que d'imposer un contingentement des places dans les cégeps
anglophones pour les étudiants allophones et francophones?
Mme Anglade : Ça, c'est
exactement les discussions qu'on a besoin d'avoir une fois qu'on aura un projet
de loi déposé. Vous savez quoi? On parle du français, on demande toutes sortes
d'opinions par rapport au français, et moi, je l'ai dit, je suis favorable à ce
qu'on regarde toutes les options pour renforcer l'enjeu du français, pour faire
en sorte que non seulement on le défende mieux, mais qu'on en fasse davantage
la promotion. Mais on en parle depuis des semaines, des mois, et il n'y a
toujours pas de projet de loi de déposé. On attend un projet de loi de la part
du ministre.
Mme Gamache (Valérie) :
Est-ce que, ça, c'est une option qui vous semble...
Mme Anglade : Toutes les
options vont être... Moi, toutes les options qui font en sorte qu'on favorise
et on fait la promotion du français, moi, je pense que c'est des options qu'il
faut absolument regarder.
Des voix
: ...
M. Pilon-Larose (Hugo) :
...vous disiez, dans le fond, il ne faut pas penser à ce qu'on a dit, au Parti
libéral, par le passé parce que, cette fois-ci, on pourrait prendre des
décisions complètement différentes.
Mme Anglade : Ça, c'est
clair. C'est clair que notre formation politique, aujourd'hui, là, est très,
très, très dans les considérations de modifications qu'il faut faire au niveau
du français. Il y a un enjeu, on le sait, qu'il y a un enjeu, on a un enjeu de
déclin, notamment, notamment, tu sais, dans le centre-ville de Montréal, et
s'assurer que les gens puissent avoir... s'assurer que ce soit réellement notre
langue commune, constamment, partout où on va, voilà. Mais qu'on ait à
commenter un futur, éventuel projet de loi depuis des mois, à un moment donné,
là, qu'ils le déposent, le projet de loi, pour qu'on puisse avancer.
M. Bergeron (Patrice) : Je
vous rappelle les propos de...
Mme Anglade : Et je
rappelle... je veux juste rappeler une chose : nous, on a déposé aussi un
projet de loi par rapport à la langue française, notamment sur les services offerts
pour franciser davantage la communauté anglophone. On a déposé un projet de
loi, on attend celui du ministre.
M. Bergeron (Patrice) :
On se rappelle les propos de Simon Jolin-Barrette, lorsqu'il a dévoilé ses
intentions à la salle Evelyn-Dumas, il avait dit que, pour le Parti libéral,
c'était le moment de réparer une erreur historique. Est-ce que vous estimez que
c'est le moment pour votre parti de réparer une erreur historique?
Mme Anglade : À quelle
erreur il fait référence?
M. Bergeron (Patrice) :
Mais, c'est-à-dire, d'avoir été contre la loi 101 d'origine en 1977, là.
Mme Anglade : Oui, c'est quand
même le Parti libéral qui a mis... qui a fait en sorte que le français était la
langue officielle au Québec aussi. Alors, je veux dire...
M. Bergeron (Patrice) : Mais je
vous ramène à la question. Lui, il dit que c'était une erreur historique
d'avoir refusé, à l'origine, la loi 101. Est-ce que vous estimez que c'est
votre moment de faire amende honorable?
Mme Anglade : Je laisse à
M. Jolin-Barrette toutes ces interprétations. Ce qu'on lui demande
maintenant, là, c'est de déposer son projet de loi.
M. Larin (Vincent) : ...une
question sur les avis publics, Mme Anglade?
Mme Anglade : Ah! bien oui,
avec plaisir.
M. Larin (Vincent) : Ça fait
des mois que vous demandez à les voir. On en a un exemple.
Mme Anglade : Vous en avez vu
un? Il y en a un?
M. Larin (Vincent) : Bien, il
y en a un, effectivement, qui traînait comme ça sur le site du ministère de la
Santé. Je ne sais pas si vous avez pu consulter le document en tant que tel.
Qu'est-ce que vous en avez pensé? Puis ça met un peu à mal l'argument qui était
avancé par M. Legault, que c'est des trucs qui étaient... oraux, là. On
parle d'un document écrit, extrêmement détaillé, avec différents scénarios puis
une recommandation ultime.
Mme Anglade : On nous a
d'abord dit qu'il n'y avait pas d'avis public écrit de la Santé publique. On
nous a martelé le message, parce que les gens avaient de la difficulté à
comprendre qu'il y avait une rapidité d'exécution, qu'il n'y avait pas d'avis
public écrit.
On nous a dit ensuite, parce qu'on a
demandé... On a demandé ensuite à rencontrer le Dr Arruda. Il est venu
nous rencontrer. On apprend, finalement, qu'il y a pas mal d'avis écrits, plus
qu'il y en avait, O.K.? On lui demande de les rendre publics, il accepte. On
est au mois de décembre. Nous sommes aujourd'hui au mois de février. On attend
toujours ces avis publics.
Mais, entre-temps, un ministre du
gouvernement nous confirme il y a deux semaines : Écoutez, nous sommes en
train de les écrire, ces avis-là, avant de les déposer. C'est pour ça que ça
prend du temps. De les écrire. Alors, vous comprendrez qu'on est extrêmement
sceptiques par rapport à la situation, puis c'est la raison pour laquelle on
demande de les voir.
Spécifiquement par rapport à votre
question, sur celui qui a été mis de l'avant, on est en droit de se poser des
questions parce qu'on dit que c'étaient des décisions de la Santé publique. Là,
on apprend, finalement, que ce n'était pas exactement ça dans d'autres
situations. Et ça, c'est le premier avis public que l'on a vu. On attend les
autres.
M. Bossé (Olivier) : ...touristique,
Mme Proulx va venir sûrement nous dire qu'ils aident beaucoup les
entreprises touristiques. Est-ce que vous trouvez que c'est assez en ce moment?
Mme Anglade : Je n'ai pas
entendu le début.
M. Bossé (Olivier) : Sur l'aide
touristique, l'aide des entreprises touristiques, Mme Proulx va venir ici
à 9 h 10, je pense, sûrement dire qu'ils aident beaucoup et qu'ils
vont aider encore plus. Est-ce que vous trouvez que c'est suffisant?
Mme Anglade : Bien, on va
attendre le détail, évidemment, mais…
Journaliste
: …
Mme Anglade : Non, la réponse
courte, c'est non. Par rapport à l'aide touristique, je pense que... Puis ce
qui est important dans le domaine touristique, c'est vraiment de miser sur des
entreprises qui sont structurantes, qui vont faire en sorte que, quand on va
redémarrer, elles vont pouvoir amener tout le secteur avec elles. Mais la
réponse courte, c'est non, ce n'était pas suffisant.
Mme Côté (Claudie) : Une
dernière question peut-être sur... Le gouvernement va annoncer un projet, là,
de satellite, toute la connexion, la question de la connexion Internet, là,
l'éternel débat sur la connexion Internet. Est-ce que cette fois-ci, c'est la
bonne, selon vous?
Mme Anglade : Bien, il faut se
le souhaiter. Il faut vraiment se le souhaiter parce que c'est un enjeu... On
dit toujours que c'est comme l'électricité au siècle dernier. C'est vraiment
ça. Il n'y a pas une fois où tu parles à des gens sur le terrain où on ne te
parle pas de l'importance de la connexion Internet et de la connexion
cellulaire, évidemment.
Mme Côté (Claudie) : Mais,
successivement, il n'y a aucun
gouvernement qui est arrivé à régler le problème,
là. Dans les dernières années, on a encore des problèmes de connexion Internet…
Mme Anglade : Je ne peux pas
vous donner tort, là, vous avez raison. Moi, j'étais moi-même ministre de
l'Économie à l'époque, et on avait 2 millions, on est monté à
100 millions, on a lancé des projets. Les projets qui sont annoncés sont
en grande partie des projets qui étaient annoncés sous l'ancien gouvernement.
Donc, en termes d'exécution, ça prend un certain temps.
Il faut trouver un mécanisme pour
accélérer ça. Toutes les alternatives devraient être considérées. Donc, si on
est capable de le faire avec… bien, ce sera une bonne chose.
La Modératrice
: Merci.
On va passer en anglais.
Des voix
: …
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant les profs de cégep qui, actuellement, demandent à ce que le modèle
hybride, le cours virtuel, reste au-delà de la pandémie, est-ce que vous pensez
qu'on doit aller là ou le plus tôt on pourra ramener ces élèves-là, ces
étudiants-là sur les bancs d'école, il faut le faire?
Mme Anglade : Est-ce que,
votre question, c'est de savoir est-ce que le modèle hybride de faire des cours
en classe versus devrait…
Mme Gamache (Valérie) : … ça
doit rester, ça, ce modèle-là, pour ce qui est du cégep? Cette espèce de
modèle…
Mme Anglade : Est-ce que ça
devrait rester?
Mme Gamache (Valérie) : Oui.
Mme Anglade : Bien, je pense
que c'est une conversation à avoir avec les cégeps, avec les étudiants. Une
chose est sûre, c'est que tout ce qu'on est en train de vivre présentement aura
des conséquences à terme. Ça m'étonnerait qu'on vive exactement de la même
manière en 2021, 2022, 2023 que ce qu'on a vécu en 2019. Donc, certainement
qu'il va y avoir des apprentissages par rapport à ça et une modification.
Donc, est-ce que le modèle actuel… Je
pense qu'on a besoin d'avoir de plus de présence en classe, mais je pense que
ça va amener aussi une certaine créativité dans nos milieux d'enseignement.
M. Carabin (François) :
…revenir rapidement au dossier des tests rapides. Vous l'avez mentionné, ils
vont être rendus disponibles graduellement dans les entreprises privées. On n'a
toujours rien en ce qui a trait aux écoles. Pourquoi, d'abord? Puis est-ce
qu'ils devraient être rendus disponibles dans les écoles?
Mme Anglade : J'aimerais
tellement pouvoir vous répondre. Puis Marie, si tu veux commenter, ça me fera
plaisir. Les tests rapides, là, depuis le mois d'octobre qu'on dit qu'ils
devraient être utilisés : utilisés dans les entreprises, utilisés dans les
écoles, utilisés dans les milieux qui sont clos, dans les CHSLD, dans des résidences,
c'est là que la contagion est plus importante, ça fait longtemps qu'on le dit.
Là, vous voyez avec moi ce qui se passe
avec les variants dans les écoles. Il m'apparaît évident que c'est un endroit
où ça devrait être utilisé. Et on est en février, puis on nous parle maintenant
de peut-être le faire dans les entreprises puis d'encourager les entreprises à
le faire. On est, encore une fois, en retard.
La Modératrice
: Merci.
On va passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
Mme Anglade :
Good morning, Cathy.
Mme Senay
(Cathy) : I'm wondering what the Liberals
think about putting a… for anglophone CEGEPs. Because about half of the
students, before they go to university, they go an anglophone CEGEP on the
island of Montréal, because maybe it's more practical. Do you think putting… on
anglophone CEGEPs is going too far?
Mme Anglade :
I think it's a conversation we need to have with those CEGEPs. I think we need
to involve them in a conversation to know exactly what
alternatives we have, what options we have, what projects we want to consider.
Mme Senay
(Cathy) : ...against it?
Mme Anglade : Again, I think we need to sit down and have those conversations.
The reality is we are asked to comment on potential proposals from the Government that we haven't seen. And to tell
you the truth, right now, I'm a bit fed up with the situation where we're asked to comment on a project that we haven't seen. We
haven't seen any bill. He's been talking about this for month now, we haven't
seen anything.
So, he can bring his
proposal, be clear what he wants to achieve, and we'll comment, and we'll work
with the people on that.
Mme Senay
(Cathy) : So, do you think that Québec is dragging its feet?
Mme Anglade : Well, obviously, because he wanted to present it and he hasn't
presented it. So, every time you look at the opposition and you would say: Oh!
what do you think of this, and what do you think of that? Well, I would love to
comment a bill that is tabled, and it's not the case today. So, when it's going to be tabled, I will be willing to
comment everything.
Mme Senay
(Cathy) : In his book in 2013...
Mme Anglade : You read it?
Mme Senay
(Cathy) : Yes, Premier Legault.
Mme Anglade : Ah! Premier Legault.
Mme Senay
(Cathy) : Yes, sorry about that. Premier
Legault wrote that he would not... he would use the notwithstanding clause, if
he had to, to protect the French language. Are you... How much is important for
you to know the true colors of the Legault Government for the protection of French?
Mme Anglade : How important it
is? It is important. But that
is why they need to show their colors, right? Like, your question is: How important it is for me to see the true
colors?
Mme Senay
(Cathy) : ...he wrote in the past that he's
ready to use the notwithstanding clause to...
Mme Anglade : Yes, but he has been changing his mind on a number of issues. So,
we'll see and wait what he has to say regarding that.
Mme Senay
(Cathy) : How far he can go to protect French?
Mme Anglade : Whatever is written in the book. I mean, François
Legault has changed his mind in the past. So, we'll see
what he has to say. But again, we want to see a bill that we can comment, it
has to be tabled.
Mme Johnson
(Maya) : Good morning. Just to follow up on
Cathy's questions about these language issues, you know, you have Ottawa
working on the Official Languages Act, you have Québec planning to strengthen language legislation, you have the PQ now
saying the CAQ is dragging its feet, so the PQ is going
to table its own bill to outline expectations, and, a
couple of weeks ago, analyst Tom Mulcair said: «The battle lines are being
drawn on the backs of an anglophone minority». How do you respond to that?
Mme Anglade : Well, we've been... That is the last thing we want, is for
Anglophones to feel that the whole thing is being considered against the
anglophone community, because I think we need to do all these changes with the
anglophone community. Because, the anglophone community, it's not, like, some
element outside of Québec, they're part of the solution, they're part of the
process. And I think a lot of them, a lot of the anglophone community are open.
But the reality is, like, they probably feel that we've been talking about it,
talking about it, talking about it, and nothing has been tabled. So, we're
really discussing without any tangible proposals on the table.
That's also why the
Liberal Party came up with a bill. A year ago? Probably a year ago, now, where
we said we think that a proposal such as providing free French speaking lessons
to the anglophone community
would be a good thing. We haven't heard anything from the Government regarding that. It's been a year.
So, we will bring our proposals, we will bring new ideas. We will try to think
outside the box, but it has to be done in inclusion with the anglophone community.
Mme Johnson
(Maya) : You're obviously in a delicate
position, politically, because the anglophone community…
your Anglophones across Québec form the base of the support of the Québec
Liberal Party. And you lost a lot of support amongst Francophones in the last
provincial elections. So, you're trying to walk this fine line where you want
to defend the French language, but also not alienate Anglophones. How do you do
that?
Mme Anglade :
I think you can do both. I think we don't have to have a conversation about
French as a common language and having this conversation in opposition. It
doesn't have to be one against the other. We have a tendency to bring the topic
and say: Well, the Anglophone is going to react this way and the Francophones
are going to react that way. But I really believe that we can work together on
this. I haven't had a conversation with the anglophone community where they
say: You know, we don't believe that we need to... downtown Montréal, that
people should not be served in French. I mean, of course, everybody is going to
agree with that. Of course, they think it's the right thing to do. And if we
can do things towards that, I think they're going to be pretty receptive.
At the same time, what is
it that we're going to do to include the anglophone community in the whole
debate is the question.
Mme Johnson
(Maya) : But do you think that those
divisions, then, are exaggerated in the media or by the media?
Mme Anglade :
I think divisions are present and I think the more we talk about it without
having anything tabled makes it lag. And we have those conversations and we
keep having those conversations, we've been having those conversations for a
year without anything really concrete. It just makes everybody more edgy. And
that's why I think it should be tabled sooner rather than later. Because all
we've been doing is talk about it. That's all we've been doing. No concrete
proposals on the table, other than ours, sorry.
Mme Fletcher
(Raquel) : I wanted to ask you about the
vaccine roll-out because, so far, we don't have the details on how that's going
to work. There's a technical briefing on all of it this morning. What do you
expect to see come out of that?
Mme Anglade :
Something that we haven't seen for rapid testing, something that we haven't
seen for variants, which is a clear plan in terms of how it's going to be
deployed. I don't know, Marie, if you want to comment on the vaccination
program, but that's what we would like to see. And we haven't... The Government
has not been very proactive at providing this type of information.
Mme Fletcher
(Raquel) : And do you
think that they should have given that information…
Mme Anglade : Before?
Mme Fletcher
(Raquel) : Well, sooner.
Mme Anglade :Absolutely, absolutely. I mean, the fact of the matter, if you look at the…
again, rapid testing, no plan up to today. You haven't seen a real strategy;
you haven't seen it because it doesn't exist. Same thing with variants, like
how are we going to do «le criblage», how are we going to do this. There is no
clear plan. So, we hear words, we don't see a plan. Vaccination, what we want
to see is a real plan, a real strategy.
Mme Fletcher
(Raquel) : Do you get the impression that the Government… to vaccinate, the plan is the
vaccine? Because he heard the Premier say, you know: Well, as soon as you get
the vaccine, it's a whole different…
Mme Anglade : And we want to have the vaccine as soon as possible. Absolutely, we want to have the vaccine as
soon as possible. But the reality is… it's going to take some time, so that's
why we need to have a plan. But it cannot be the only plan because we are
coming up with the school break, and the school break, we are going to have
issues, and the vaccine is not going to be ready to be completed. So, a plan,
generally speaking, it's a good answer.
La Modératrice
:Merci beaucoup.
Mme Anglade : Merci beaucoup, tout
le monde.
(Fin à 8 h 28)