To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances publiques, et M. Carlos J. Leitão, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances publiques, et M. Carlos J. Leitão, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie

Version finale

Wednesday, March 17, 2021, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures)

La Modératrice : Alors, bon matin. Bienvenue à ce point de presse de l'opposition officielle. M. Carlos Leitão, porte-parole en matière d'économie, prendra la parole et est accompagné ce matin du leader de l'opposition officielle, André Fortin. M. Leitão, c'est à vous.

M. Leitão : Très bien. Merci beaucoup. Alors, bonjour, tout le monde. Écoutez, dans le cadre de nos propositions prébudgétaires, et surtout aussi étant donné l'ampleur de la récession causée par la pandémie, et le fait que beaucoup d'entreprises, au Québec, et surtout les plus petites, ont encore beaucoup de difficultés, et, malgré tous les déconfinements graduels auxquels on assiste, la situation va encore demeurer complexe pour beaucoup de PME, surtout dans ce qu'on appelle l'économie de proximité, restaurants, commerces, etc., nous suggérons au gouvernement de retarder une fois de plus la date limite pour présenter ses rapports d'impôt pour ces entreprises-là, qui est le 30 avril. Nous proposons que cela soit retardé, comme c'était le cas l'année dernière, jusqu'à la fin de juin.

C'est une mesure qui ne coûte absolument rien au gouvernement et qui va beaucoup aider le cash-flow de beaucoup d'entreprises, et surtout de simplifier... enfin, leur donner un peu plus de temps pour adresser ces questions-là. Parce qu'avec la pandémie, la multiplication des programmes d'aide, les uns plus efficaces que les autres, n'est-ce pas, et donc la bureaucratie, la paperasse, c'est aussi compliqué cette année, sinon encore plus que l'année dernière de faire ses rapports d'impôt. Et donc ça serait, à notre avis, tout à fait approprié de donner une extension, trois mois de plus pour préparer ces rapports-là.

C'est une demande que beaucoup de groupes, d'entreprises nous suggèrent. Ça a été déjà circulé. Le gouvernement ne semble pas... enfin, ils ne font pas trop attention à ça, je ne sais pas, ils ne semblent pas intéressés à le faire. Mais donc je me fais le porte-parole de ces personnes-là qui pensent qu'un report de trois mois serait d'une très grande utilité pour ces petites entreprises là. Voilà. J'arrête ici. Si vous avez des questions, mon collègue ou moi pouvons...

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que ça serait à tout type d'entreprise, donc, ce report d'impôt là?

M. Leitão : Oui, bien sûr. Une fois qu'on... Mais ça serait extrêmement difficile de faire des démarcations. C'est clair que ce nous avons en tête... Les bénéficiaires principaux d'une telle mesure seraient les PME, mais ça serait ouvert à tout le monde, bien sûr.

M. Lacroix (Louis) : ...implique un report de combien d'argent, à votre avis?

M. Leitão : Écoutez, je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne peux pas vous le dire comme ça. Mais, quel que soit le montant, ça serait temporaire, parce qu'on ne parle pas ici de pardonner quoi que ce soit, on parle simplement, seulement de remettre à trois mois plus tard la date limite pour les rapports d'impôt. Mais, quand on regarde les recettes totales en provenance des entreprises et puis la part des PME dans ce panier total, bien, je ne pense pas qu'on parle de beaucoup... de quelques centaines de millions au maximum. Et là on parle de retarder ça, pas de pardonner.

M. Bélair-Cirino (Marco) : On a vu l'administration Biden, plus concrète, adopter, la semaine dernière, un plan de relance, là, de milliers, de milliards de dollars. Est-ce que le Canada et le Québec doivent en faire autant, selon vous, pour relancer l'économie post-COVID?

M. Leitão : Oui et non. Ça, c'est une bonne réponse. Ça couvre tous les angles, oui et non. Oui, le Québec pourrait en effet s'inspirer de ce qui se fait aux États-Unis. Évidemment, il faudrait l'adapter à notre réalité et le faire proportionnellement à notre capacité d'agir, là. On ne parle pas d'un billion de dollars. Ce n'est pas ça.

Mais l'idée est que l'État a encore un rôle très important à jouer dans l'économie, dans la promotion du développement économique, et là on a une opportunité de bien calibrer cette aide-là dans les secteurs et dans les activités que nous jugeons être les plus prometteurs pour l'avenir du Québec. Et ici je parle qu'on devrait garder en tête, quand on fait, on met en place ces programmes-là, notre objectif collectif au Québec, c'est d'atteindre la carboneutralité en 2050. Donc, les mesures qu'on mettrait en place maintenant, l'année prochaine, l'année suivante, à mon avis, devraient être guidées par ce principe-là : Est-ce que cela va nous aider à atteindre la carboneutralité en 2050 ou pas?

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que le gouvernement actuellement, dans son aide aux entreprises, pardonne trop? Parce qu'on voit, là, qu'il y a des prêts qui sont faits avec des 30 % de pardon, etc. Est-ce qu'à votre avis ces mesures-là sont excessives par rapport à la capacité de payer des Québécois, par rapport à l'argent qu'on investit également dans ces entreprises-là?

M. Leitão : Deux choses là-dessus. La première, c'est qu'il n'y a rien de nouveau. Un prêt pardonnable, c'est une subvention, là. Dans le temps, on donnait d'autres noms à ces choses-là, «prêt non remboursable», «subvention conditionnelle», enfin, choisissez votre terme. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil ici.

La question est maintenant : Quels sont les critères qui vont faire en sorte que le gouvernement, qu'Investissement Québec va donner une subvention plutôt qu'un prêt traditionnel? Basé sur quoi? Jusqu'à maintenant, M. Fitzgibbon a été très… on ne sait pas trop quels sont les critères de ce programme-là. Et il y a eu déjà plusieurs prêts pardonnables qui ont été annoncés. Bien, encore une fois, moi, je ne vois pas encore de ligne directrice là-dessus.

Je pense qu'au budget ils vont annoncer quelque chose. Je l'espère, parce que, comme je l'ai dit tantôt à votre collègue, moi, il me semble que l'action gouvernementale devrait garder en tête cet objectif de contribuer à l'atteinte de la carboneutralité en 2050.

Journaliste : Avez-vous été vacciné?

Journaliste : Bien, j'avais une question pour M. Fortin, mais…

M. Leitão : ...oui, j'ai été vacciné.

Des voix :

M. Leitão : Pardon?

Des voix : …quel vaccin?

M. Leitão : Une fois arrivé au centre de vaccination, au Palais des congrès, on m'a informé que c'était Pfizer, puis c'est ce que j'ai pris. Mais j'aurais pris celui qu'ils m'auraient offert.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que ça vous a soulagé?

M. Leitão : Ça m'a soulagé que j'ai été vacciné. Maintenant, un vaccin ou l'autre… Mais que j'ai été vacciné. Honnêtement, ça m'a beaucoup soulagé. Et il n'y a pas d'effet secondaire. Comme vous voyez, je suis en forme…

M. Larin (Vincent) : On ne vous a pas beaucoup entendu là-dessus, M. Leitão, il me semble. Hier, vous étiez là. Vous auriez pu… Je ne me souviens pas de vous avoir entendu en parler.

M. Leitão : Excusez-moi, je n'ai pas… le début de la question.

M. Larin (Vincent) : Oui, excusez-moi. Je disais… Hier, vous étiez là aussi. Je ne me rappelle pas vous avoir entendu en parler. Pourquoi ne pas avoir plus communiqué à ce sujet-là? L'avez-vous dit publiquement, jusqu'ici, que vous aviez été vacciné?

M. Leitão : Écoutez, non, je ne l'ai pas dit publiquement, je ne l'ai pas publié dans mes médias sociaux. Question personnelle.

M. Larin (Vincent) : …que les députés devraient...

M. Leitão : Je ne voulais pas me vanter d'une telle chose, là…

M. Larin (Vincent) : ...tout le monde va y avoir droit. Vous ne pensez pas que les députés devraient être plus proactifs dans cet aspect-là?

M. Leitão : Il me semble qu'une fois qu'on a été vacciné, qu'une fois que notre tour est arrivé ce n'est peut-être pas une mauvaise idée, oui, de le dire. Mais, en même temps, comme vous savez, la vaccination, la campagne s'accélère. Il y a encore seulement, quoi, 500 000… 570 000 Québécois qui ont été vaccinés. Donc, on est…

Il y a beaucoup de personnes qui veulent être vaccinées. Je pense qu'il y a beaucoup plus de personnes qui veulent être vaccinées et qui attendent patiemment leur tour que de personnes qui craignent le vaccin. Alors, personnellement, j'ai trouvé ça peut-être un peu exagéré de… Eh! moi je suis vacciné.

M. Larin (Vincent) : ...de passer pour un privilégié?

M. Leitão : Oui, même... J'ai suivi toutes les règles, là. J'ai pris mon rendez-vous, comme toutes les personnes de 65 ans et plus à Montréal.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...la question, c'est : Pourquoi vous… Parce que vous semblez vouloir vous défendre, alors que vous n'avez pas coupé la file. Vous êtes allé vous faire vacciner.

M. Leitão : C'est une question très personnelle. Moi personnellement, je ne vois pas de quoi me vanter de telle chose. Cependant, je reconnais maintenant le point que peut-être ce n'est pas une mauvaise idée de le dire publiquement. Comme ça, les personnes peuvent le savoir. Et j'ai trop parlé déjà.

M. Bélair-Cirino (Marco) : …je pense, d'autres personnes, dans la population, qui sont réfractaires à l'idée de faire vacciner, d'aller se faire vacciner. Je pense, c'était ça, le sens de la question du collègue, là.

M. Leitão : Oui. Et, dans ce sens-là, je pense que, oui, quand votre moment arrive, et vous avez votre rendez-vous, allez vous faire vacciner parce qu'en effet c'est un «game changer».

Des voix : ...

Mme Côté (Claudie) : Juste avant, M. Fortin, sur la rémunération de Guy LeBlanc, là, on a appris que ça pouvait atteindre 1,1 million. C'est trop? C'est juste? Ce n'est pas assez?

M. Leitão : Bien, écoutez, c'est trop rapide, ça passe très rapidement. Basé sur quoi? Il y a un nouveau programme de rémunération avec une grosse composante, une rémunération incitative. Est-ce que c'est vraiment approprié, pour un organisme comme Investissement Québec, d'avoir une partie de la rémunération des hauts dirigeants liée à la performance? Qu'est-ce que ça veut dire, la performance d'Investissement Québec? Est-ce qu'ils vont faire des profits? Bien, vous allez faire des profits avec des prêts pardonnables?

Maintenant, il y a beaucoup, beaucoup de questions. Et, moi, il y a deux choses que je vais demander au ministre, c'est : Pourquoi cela n'a pas été annoncé publiquement, expliqué publiquement? Alors, on aurait aimé discuter de cela. Et puis, deuxièmement, et plus important : Est-ce que c'est vraiment approprié, pour un organisme comme Investissement Québec, d'avoir une si forte proportion de rémunération variable? Moi, je vous dis qu'à mon avis, non, Investissement Québec, les hauts dirigeants ne devraient pas avoir une si forte proportion de leur rémunération de façon variable.

M. Carabin (François) : ...qu'est-ce que vous dites aussi du timing de cette nouvelle-là, de cette information? Il y a une pandémie. Il y a plein... Il y a 200 000 pertes d'emploi.

M. Leitão : Non, bien, c'est ça. Est-ce que vous connaissez beaucoup de personnes qui, dans les dernières années… derniers mois, pardon, ont vu leur rémunération doubler? Je n'en connais pas beaucoup, là, et donc... Et c'est maintenant que le gouvernement fait cette annonce-là, basée sur quoi? Beaucoup de questions. Fondamentalement, à mon avis, ce n'est pas approprié. Mais il y a beaucoup de... en plus, c'est ça, beaucoup de questions sur même la façon dont ça a été fait.

M. Bergeron (Patrice) : ...les critères de performance que vous, vous mettriez pour ce type de rémunération là?

M. Leitão : J'en mettrais plusieurs, mais je ne mettrais pas dépendante ou conditionnelle à l'atteinte d'objectifs financiers. Je ne pense pas que le rôle d'Investissement Québec est de faire de l'argent. Le rôle d'Investissement Québec, c'est d'aider et de promouvoir le développement économique du Québec. IQ n'est pas une banque. IQ n'est pas une banque d'affaires. IQ n'est pas un fonds d'investissement. C'est un organisme public qui doit soutenir l'investissement privé. Et, dans ce cas-là, d'avoir la rémunération conditionnelle à la performance financière, à mon avis, c'est inapproprié.

Mme Lévesque (Fanny) : ...ce matin, on apprenait qu'au CISSS des Laurentides il y avait eu la publication d'offres d'emploi pour du personnel à la peau blanche absolument dans le contexte où un usager ne voulait pas se faire traiter par une personne racisée. Qu'est-ce que vous pensez de cet accommodement-là qui semble vouloir avoir été fait pour le personnel?

M. Fortin : C'est une situation qui est totalement inacceptable, qui est non justifiée, qui ne se justifie pas au Québec en 2021. Le contraire aurait été impensable, et ça ne se serait jamais produit. Jamais un établissement n'aurait demandé à ce qu'une personne noire, une personne autochtone, une personne d'une certaine religion soit la personne à embaucher. Alors, de demander très spécifiquement, dans une demande formelle de la part d'un établissement québécois, qu'une personne blanche uniquement puisse être embauchée, ça n'a pas sa place, c'est inacceptable.

Et c'est un test de leadership pour le ministre, le nouveau ministre de la Lutte au racisme au Québec, là, ce matin. C'est dans sa circonscription, dans sa région en plus. Alors, moi, j'ai hâte de l'entendre, à savoir comment on va rectifier le tir, comment on va s'assurer que des situations comme celle-là, ça ne se reproduit pas au Québec. On a vraiment, là, un premier test très important pour ce gouvernement-là et ce ministre-là.

Mme Lévesque (Fanny) : Quelle devrait être la conséquence, à votre avis?

M. Fortin : Bien, les conséquences... D'abord, il faudra... Bien, moi, je veux savoir exactement comment ça s'est passé, qui était au courant, comment une telle situation a pu se produire. Mais ce qu'il faut envoyer comme message, c'est que le racisme, sous n'importe quelle forme au Québec, ne peut pas être toléré, ne peut pas être accepté. Et, quand ça vient de l'institution elle-même, il y a des sérieuses questions à poser sur le leadership de cette institution-là.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous avez pensé des changements de zone hier, là, du fait que, bon, il y a trois zones... trois régions, c'est-à-dire, qui passent au jaune puis il y a Montréal qui devient... qui reste rouge mais qui va avoir un couvre-feu? Comment vous avez vu ça, là, vous? Est-ce que vous trouvez que cette décision-là est logique?

M. Fortin : Bien, d'abord, il y a un certain niveau de logique dans les décisions d'hier. On peut très bien comprendre le passage en zone jaune de la Côte-Nord, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, des régions où il y a eu très peu de cas, là, ou presque pas de cas au cours des dernières semaines.

Là où on se pose des questions, et je pense qu'il y a des gens, dans ces régions-là, qui se posent des questions aussi, c'est : Où est la limite? À partir de quel moment on peut passer dans ces zones-là? Je pense que c'est des questions que les gens du Bas-Saint-Laurent soulèvent de façon tout à fait légitime aujourd'hui. Sur quels critères le gouvernement se base-t-il pour dire : Nous, on reste en zone orange, alors que d'autres régions à profil similaire mais peut-être pas exact se retrouvent en zone jaune? Ces questions-là méritent réponse pour l'annonce d'hier mais pour la suite des choses également.

C'est la même chose pour le retour en zone rouge. Le gouvernement a évoqué, au cours des derniers jours, la possibilité que certaines régions, l'Outaouais, le Saguenay, où il y a des situations épidémiologiques un peu plus difficiles ces jours-ci, où il y a de plus en plus d'éclosions, puissent potentiellement revenir en zone rouge. On demande au gouvernement de faire la même démonstration de transparence, c'est-à-dire sur quels critères il se basera, le moment venu, s'il vient, pour retourner ces régions-là en zone rouge.

Bien, il y a une chose que, d'ici là, le gouvernement peut faire pour ces régions-là, c'est-à-dire, quand il y a des régions où il y a des cas qui augmentent de façon importante, où il y a des éclosions qui augmentent de façon importante, le gouvernement peut accélérer la vaccination dans ces régions-là. L'Outaouais et le Saguenay sont les deux régions que le gouvernement a évoquées pour potentiellement revenir en zone rouge. Ce sont aussi les deux régions où il y a eu le moins de vaccination per capita, par population au Québec jusqu'à maintenant. Le gouvernement peut faire un effort pour augmenter la protection des gens dans ces régions-là, comme il l'a fait à Montréal.

Mme Crête (Mylène) : Est-ce que la circulation des variants vous inquiète en Outaouais étant donné que c'est à proximité de l'Ontario? Il y a quand même...

M. Fortin : Bien, on n'a toujours pas vu de chiffres importants, là, sur les variants en Outaouais. Une fois que de tels chiffres seront publiés, je pense qu'on pourra clairement voir s'il y a cause à effet. Mais je pense que les variants doivent nous inquiéter dans l'ensemble des régions. On voit à quelle vitesse elles peuvent se propager. On sait qu'il y a un enjeu...

Mme Crête (Mylène) : ...en Ontario, là, qui est à côté de l'Outaouais.

M. Fortin : Il y a un enjeu particulier avec la frontière en Outaouais. Peut-être que la région est un peu plus vulnérable à des variants qui peuvent venir de l'Ontario. Mais, des variants, il y en a au Québec en ce moment, il y en a dans plusieurs régions du Québec. Alors, je pense qu'il faut garder un oeil là-dessus de façon générale.

Mais est-ce que je suis inquiet de la situation en Outaouais? Tout à fait. Est-ce que j'aimerais voir des actions pour augmenter la vaccination, augmenter la protection des gens? Tout à fait. C'est la région où il y a le moins de gens vaccinés au Québec.

M. Lacroix (Louis) : Selon les projections qui ont été faites et ce que nous a dit hier le Dr Arruda, là, ils ont eu des projections, eux, au cours de la fin de semaine, sur la possibilité d'une troisième vague, M. Arruda disait que, s'il y avait une adhésion modérée aux mesures sanitaires, on allait se retrouver en troisième vague avec, à la clé, là, 1 500 hospitalisations à court terme, là. Quand vous regardez comment ça se passe au Québec, avez-vous l'impression que les gens adhèrent toujours de façon forte aux mesures sanitaires? Est-ce que vous pensez qu'on va tomber en troisième vague?

M. Fortin : Si les gens adhèrent moins aux règles en place, on va tomber dans la troisième vague. Si les gens continuent d'adhérer aux mesures sanitaires… Et, pour répondre à votre question précise, là, oui, j'ai l'impression que les gens continuent d'adhérer aux mesures sanitaires, continuent de respecter les règles, continuent de savoir que c'est ce qui nous mène vers la lumière qui est au bout du tunnel. Mais, si les gens continuent d'y adhérer, ça n'empêchera pas nécessairement une troisième vague. On le voit en Ontario, où les gens continuent d'adhérer aux règles, et, officiellement, là, ils sont dans une troisième vague. Alors…

M. Lacroix (Louis) : Donc, vous, vous pensez que c'est inévitable, une troisième vague.

M. Fortin : Bien, je pense qu'on doit tout faire pour tenter de l'éviter et de la minimiser.

M. Lacroix (Louis) : …vous dites : En Ontario, ils ont suivi les règles puis ils sont en troisième vague, ça fait que…

M. Fortin : Oui, mais l'un n'empêche pas l'autre nécessairement, là. Ce n'est pas parce qu'on suit les règles à la lettre qu'il n'y aura pas de troisième vague. Notre travail, nous, comme Québécois, comme citoyens, c'est de respecter les règles et de minimiser la situation, le danger potentiel et l'ampleur d'une vague éventuelle ou potentielle.

M. Carabin (François) : ...la responsabilité ne devrait pas être sur le gouvernement, à ce moment-là, qui desserre l'écrou hier mais qui nous parle de la montée des variants?

M. Fortin : Ça, c'est depuis le début. Depuis le début, là, le gouvernement nous dit : Vous avez une responsabilité comme citoyens. Et, c'est sûr, on a tous une part de responsabilité, les actions qu'on prend ont toutes un impact sur la situation et l'évolution de la pandémie, l'ampleur de la pandémie, mais le gouvernement a un rôle à jouer.

Ce que je viens de dire au sujet du Saguenay, de l'Outaouais, du fait que ces régions-là... on pourrait mieux protéger les gens de ces régions-là en augmentant la vaccination parce qu'il y a un risque potentiel d'augmentation rapide de cas dans ces régions-là, ça fait partie du rôle que le gouvernement a à jouer. Quand le gouvernement propose des assouplissements, bien, il doit aussi voir c'est quoi, sa part de responsabilité pour s'assurer de la protection des gens.

M. Lacroix (Louis) : ...est-ce qu'on desserre trop vite en ce moment, à votre avis?

M. Fortin : Ce n'est pas une question de : Est-ce qu'on desserre trop vite?, c'est une question de : Est-ce que le gouvernement fait tout en son pouvoir pour protéger les gens même avec ces assouplissements-là? Même avec ces assouplissements-là, s'il y avait des purificateurs d'air dans les écoles, la situation serait meilleure. Même avec ces assouplissements-là, si on en faisait plus pour vacciner les gens dans des régions où il y a des éclosions qui augmentent, on serait dans une meilleure situation.

Alors, les gens ont une part de responsabilité, bien entendu, ça, c'est vrai depuis le début, mais le gouvernement a une énorme part de responsabilité dans la protection des gens.

M. Lacroix (Louis) : Donc, si je comprends bien, on n'en fait pas assez.

M. Fortin :Bien, de ce côté-là, depuis le début de la pandémie, il y a des éléments que le gouvernement aurait pu mettre de l'avant, qu'il ne met pas de l'avant, et c'est certain que ça contribue à la situation actuelle.

La Modératrice : Une dernière, rapidement.

M. Bossé (Olivier) : …pour la rencontre entre MM. Legault et Labeaume ce matin?

M. Fortin : Oui. Disons que, si ce qu'on entend est vrai et qu'on est à la veille d'une entente entre le gouvernement et la ville de Québec sur le tramway, c'est positif.

Cependant, il faut aussi se rappeler comment on s'est rendu là. On est en 2021. Cette entente-là initiale, elle a été signée en 2017 ou en 2018 entre le gouvernement et la ville. Alors, ça fait trois ans, là, ou deux ans et demi que le gouvernement de la CAQ fait du avance, recule, avance, recule, avance, recule dans ce dossier-là qui aurait dû être réglé depuis très longtemps. Si le dossier est réglé aujourd'hui et qu'on va pouvoir avoir un échéancier précis pour l'avancée de ce projet-là, tant mieux. Les gens de Québec le méritent. Mais il faut se rendre compte qu'on est dans cette situation-là parce que le gouvernement de la CAQ a tergiversé, a hésité, a probablement trop écouté Éric Caire et son «no way tramway».

La Modératrice : En anglais.

Mme Senay (Cathy) : OK. You're saying that, if people are not respecting the rules, as Mr. Arruda said yesterday, we'll be entering in a third wave. What should be in place now that restrictions are lifted in some regions?

M. Fortin : If people don't listen to the rules, we'll inevitably be in increasing cases and in a third wave. We're seeing Ontario is already there right now.

But I believe the Quebeckers will follow the rules, just like they have been in the vast majority since the start of it, but it doesn't mean that we won't… that our cases won't increase. There is still the presence of variants. There are still a number of factors that can lead to our cases increasing.

So, is a third wave coming? Will our numbers increase? I certainly hope not, but our responsibility, as citizens, is only part of that, part of the reasons that could lead us to be in a third wave.

Mme Senay (Cathy) : …regions, like Saguenay and the Outaouais, where cases are increasing.

M. Fortin : Yes. There are two regions right now, in Québec, where you're seeing an increase in the number of cases, and where the Government has said : Well, those regions could potentially go back from orange to red. That's the Saguenay—Lac-Saint-Jean region and the Outaouais region, and curious hazard is that those two regions are the ones who are the least vaccinated of all.

So, in those regions where there is a high potential or a higher potential than there was of contracting the virus, where there are more outbreaks than it used to be, the Government has the responsibility to protect the citizens by increasing the number of vaccines that are available to those populations. It's what they've been doing in Montréal since the start of vaccination. Government said : We will send more vaccines to Montréal because people are at a higher risk there. Well, right now, people are at a higher risk, and the regions as a whole are at a higher risk of cases increasing dramatically, and hospitalizations increasing. In those two regions, the Government should follow… with vaccination to protect people a little bit more in those regions.

Mme Senay (Cathy) : …keep the curfew.

M. Fortin : Well, we're not at the stage yet, for those regions, we're not at the stage yet where the Government needs to go back and forth between zones or change the color of the zones, but what the Government can do right now is increase the vaccination. We're seeing very clearly that, in the two regions that are the least vaccinated, they are the two regions that are experiencing an increase in outbreaks. It's not just coincidence.

Mme Fletcher (Raquel) : I have a question for Mr. Leitão about what you're proposing for tax…

M. Leitão : Yes. Thank you. So, what we're announcing today, what we're asking today or proposing to the Government is that the Government issues another delay in the date, the limit to submit your income tax return for businesses. We think that this will benefit especially small businesses, small businesses that have been hit the most by the pandemic, what we call the «commerces de proximité», you know, restaurants, retail trades, bars, etc., that some are still closed, others have just reopened. Many different programs from the different Governments, a lot of bureaucracy, a lot of paperwork. So, I think an additional three months to submit your income tax return, I think, would be welcome by those businesses.

Mme MacKenzie (Angela) : …could I just get your reaction to the La Presse report about the Laurentians CISSS putting out recruitment for white-only PABs?

M. Fortin : Unacceptable. It's 2021. We're in Québec, and there is absolutely no way that a government establishment should put out a request for employees based on race. First of all, you would never see the opposite. You would never see a situation where they would ask for a black person, an indigenous person, a person of a certain religion. And so there really is absolutely no reason for this to happen right now. It's unconscionable.

And it's a real leadership test for the new Minister in charge of the fight against racism. The Government appointed Mr. Charette a few weeks ago. This event took place in his riding, in his area, and there needs to be a swift and strong response from the Government on this. It needs to send a signal that this cannot happen again in government establishments. And really, as a society, we should never ever hire somebody based on race.

Mme MacKenzie (Angela) : …related to that as well. The two nurses, in Joliette, that have been alleged to have had a racist incident with another indigenous woman, they were fired. Is that going far enough, in your opinion?

M. Fortin : I think there certainly needs to be discussions with the Ordre des infirmières, with their professional orders to see what happens to these employees. Can they just get another job in the health care network somewhere else? Can they go to the private sector? Are there other repercussions? But, really, I think the CISSS de Lanaudière and the Government in general should look at what is happening across the health care network and the way we treat indigenous people.

Obviously, this is not a situation that has happened twice. It didn't just happen in the Joyce Echaquan situation and it didn't just happen last week with Mrs. Ottawa. This is a situation that, if we've heard of these two incidents, it's happened numerous times. It's still happening right across the health care network. And so I think the Government needs a real think through as to how it can not just look at one establishment but look across the province as to how we can better educate and «conscientiser», to make aware our health care professionals.

Mme Fletcher (Raquel) : The Government has used the analogy of a few bad apples on a number of occasions, and, well, my colleague has mentioned that those bad apples have now been fired. But, in the other case, when they were… you mentioned about hiring white only… whites only, sorry, that… how do you fire the bad apple? Or is that… It's a bit of a different case, right, because that…

M. Fortin : It's too easy to say : It's just a few bad apples. Those situations have taken place and are taking place right across our health care network. We heard, those situations were made public, those bad apples, we discussed publicly, but there's a lot more bad apples than we think.

And the situation with regards to what happened in Saint-Eustache is not just due to a few bad apples. The number of people that it had to get through, before it was printed on an official document from the heath care establishment, the number of… the number of verifications that are done with these things means that it wasn't just one person, it wasn't just two people. Really, it's much… It's a situation that raises a lot of red flags because it comes directly from the establishment.

So, I think there needs to be… there obviously needs to be word given across the health care network and across all the Government departments that this not acceptable, this will not, cannot, and should not, and will not happen again. That's the leadership. That's what we're waiting from Minister Charette, and we want to know exactly how he's going to do that with firm actions and a timeline.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 8 h 30)

Participants


Document(s) Related