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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, M. Carlos J. Leitão, porte-parole de l’opposition officielle en matière de lutte contre les changements climatiques, et M. Saul Polo, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie et de ressources naturelles

Version finale

Thursday, March 18, 2021, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures douze minutes)

M. Leitão : Bonjour, messieurs, mesdames.

Mme Anglade : Ah! merci, Carlos, avec ta grande voix. Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, comme vous le voyez, je suis accompagnée de MM. Carlos Leitão et Saul Polo.

Alors, s'il y a un dossier qui a fait couler beaucoup d'encre et qui soulève de nombreux débats dans l'espace public, c'est le dossier de GNL. Au Parti libéral du Québec, nous avons pris le temps d'étudier l'ensemble des tenants et aboutissants qui sont liés à ce projet, et il était hors de question de statuer sans faire un examen exhaustif le plus possible. Nous ne voulons pas non plus se positionner sur une question qui est extrêmement importante pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean, et de façon à ce qui pourrait être perçu de manière dogmatique.

Au Parti libéral du Québec, on sait que beaucoup de personnes se sont investies et ont appuyé ce projet avec l'espoir légitime de créer un grand projet porteur pour la vitalité économique de la région. Qui ne rêverait pas d'un projet qui peut créer des milliers d'emplois directs et indirects? Qui ne rêverait pas d'avoir un projet qui aiderait à freiner l'exode des jeunes vers les villes, qui pourrait générer des millions de dollars en retombées pour la région… de donner un souffle à l'économie de la région? Malheureusement, les conditions pour assurer le succès de ce projet ne sont pas réunies, et, en conséquence, le Parti libéral du Québec n'appuiera pas le projet. Pour résumer, cinq raisons motivent la position.

Premièrement, la transition énergétique s'accélère partout sur la planète et rend la demande en énergie fossile définitivement incertaine. Deuxièmement, il faut accélérer le virage vers des énergies qui sont propres et qui ont des impacts environnementaux qui sont beaucoup moins importants. Troisièmement, il y a toute la question de l'acceptabilité sociale, et j'y reviendrai. Quatrièmement, le projet nécessiterait une utilisation massive d'hydroélectricité, utilisation massive d'une énergie renouvelable pour produire une énergie non renouvelable, et ça ne nous semble pas judicieux, et les impacts sur la fiabilité du réseau d'Hydro-Québec et sur la facture des contribuables auraient, bien sûr, des conséquences importantes. Finalement, le montage financier incertain d'un gouvernement qui prendrait un risque inconsidéré en investissant dans le projet…

Au Parti libéral du Québec, on croit qu'il est temps pour le Québec de prendre la voie de la nouvelle vision économique qui émerge ici et ailleurs. La plupart des sondages confirment l'intérêt des Québécois et des Québécoises pour un virage vers une société qui soit à la fois plus juste, plus équitable, évidemment plus verte. Le progrès économique ne doit pas seulement se confiner aux dimensions purement comptables et financières. Nous devons repenser… dans un cadre beaucoup plus large. On parle de progrès social, de progrès environnemental, de progrès technologique.

Malheureusement, le projet GNL ne remplit pas les conditions environnementales et économiques qui justifieraient sa mise en oeuvre. L'entreprise prévoyait d'ailleurs exporter vers l'Asie, l'Europe, l'Amérique du Sud. Et, comme vous le savez, l'Europe développe rapidement leur capacité éolienne et solaire, et les marchés asiatiques et sud-américains sont desservis par les ports de la Colombie-Britannique, et l'argument du boom sur le gaz naturel, aujourd'hui, ne tient plus la route.

D'ailleurs, il y avait un article du Financial Times qui soulevait récemment que le projet tel que présenté passerait à côté du boom actuel, la construction n'étant pas entamée, et qu'il y a une accélération des transitions du marché vers des énergies qui ne sont pas fossiles.

L'impact d'Hydro-Québec maintenant soulève des questions importantes, parce qu'il deviendrait le seul fournisseur d'énergie de GNL. Et, dans le plan stratégique d'Hydro-Québec, les surplus énergétiques devraient déjà être épuisés d'ici 2029. Alors, ce n'est pas, selon nous, une utilisation judicieuse de l'énergie. Mais le Québec a un potentiel énergétique immense, et nous avons la chance d'avoir des ressources qui sont diversifiées, qui vont permettre le développement d'énergie verte.

Les opportunités, pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean, sont multiples : le développement de la filière de l'hydrogène, le développement de la biomasse forestière, le développement des projets d'aluminium vert. Ce ne sont là que des exemples qui peuvent illustrer la capacité du Saguenay—Lac-Saint-Jean de se projeter et d'avoir des projets porteurs pour la suite des choses. En ce moment, le momentum tend vers l'intensification des énergies renouvelables, et le projet ne répond pas aux impératifs environnementaux qui doivent guider notre action collective.

Alors, pour conclure, le projet n'a pas reçu l'assentiment de la population et souffre de problèmes de gouvernance. Mais, par rapport à l'acceptabilité sociale, on se rappellera que 91 % des 2 800 mémoires qui ont été déposés étaient défavorables, et c'est pour toutes ces raisons que nous ne pouvons pas donner notre appui au projet. Merci.

M. Bergeron (Patrice) : Mme Anglade, c'est quand même rare que le PLQ dit non à un gros investissement économique. On parlait de 9 à 11 milliards. J'étais d'ailleurs là, et plusieurs collègues étaient là aussi, lorsque M. Couillard est allé vanter les mérites du projet, là, sur le bord du Saguenay, en pleine campagne électorale. C'est toute une volte-face. Vous trouvez qu'en deux ans tout le contexte a changé?

Mme Anglade : Le contexte a drôlement évolué, premièrement, puis je vous dirais deux choses.

On est au sortir de la COVID. On est à la veille d'un budget qui s'en vient. Il va falloir qu'on pense le Québec de demain en fonction d'impératifs qui sont à la fois économiques, mais aussi sociaux et environnementaux. Il va falloir qu'on ait cette prise de conscience là. Et, quand on parlait d'avoir un test de vision du gouvernement pour le budget de la semaine prochaine, c'est un test de vision dont on parle pour GNL. Nous, on voit que le projet ne verra pas le jour. Puis je pense que la CAQ commence à se dire la même chose, ne le dit pas, mais elle commence aussi à se dire la même chose. Je pense qu'il faut l'assumer et dire par la suite qu'est-ce qu'on veut faire pour la suite des choses.

L'autre élément qui est important, c'est que les marchés se transforment. Regardez ce qui se passe sur les marchés européens par rapport aux énergies renouvelables. Il faut que le Québec se positionne de manière agressive lorsque l'on parle de combiner développement économique, social et environnemental. C'est là qu'est l'avenir.

M. Bergeron (Patrice) : Quel message ça envoie aux grands investisseurs qui voudraient investir au Québec, qu'on dise non à un gros projet de 9 à 11 milliards, là, par exemple?

Mme Anglade : Je vais laisser Carlos parler, mais je vais faire un commentaire. Les grands investisseurs, aujourd'hui, là, se posent la question suivante : Quelles sont les juridictions qui vont réfléchir en termes d'impact triple, que ce soit l'impact social, l'impact économique ou l'impact environnemental? Les grands investisseurs sont en train de réfléchir à ces questions. Et les sociétés qui vont se positionner là-dedans, ce sont celles qui vont être regardées particulièrement de manière importante par les grands investisseurs.

Je vais laisser mon collègue Carlos compléter, certainement.

M. Leitão : Excuse-moi. Bien, je n'ai pas grand-chose à rajouter, autre que vous dire que les grands investisseurs s'étaient déjà retirés de ce projet. Avant même qu'on dise quoi que ce soit, Berkshire Hathaway s'était retirée de ce projet. Aujourd'hui, au moment où on se parle, il n'y a pas, à ma connaissance, de très grands investisseurs locaux ou étrangers qui seraient prêts à investir dans un tel projet.

Donc, qu'est-ce qu'on dit, nous, aux grands investisseurs? On est «open for business», mais il faut que cette business-là respecte les conditions non seulement financières, mais aussi environnementales et sociales. Et ça, c'est la nouvelle façon de faire les choses et c'est dans cette direction que la planète est en train de se lancer.

M. Bergeron (Patrice) : …encore le statut de parti de l'économie parce que...

M. Leitão : De la nouvelle économie, bien sûr.

M. Bergeron (Patrice) : Le parti de la nouvelle économie, qu'il faut dire maintenant?

Mme Anglade : L'économie ne se résume pas à des normes comptables et à des chiffres. Il ne faut pas confondre économie et comptabilité. L'économie, aujourd'hui, ça doit nécessairement prendre en compte les enjeux sociaux et les enjeux environnementaux. Si la COVID nous a appris une chose dans la transformation qui est en train de s'opérer, c'est qu'on ne peut plus dissocier ces éléments-là : économie, l'aspect social, l'aspect environnemental. Évidemment, ce n'est pas toutes les juridictions qui vont aller dans cette direction-là, mais nous, on pense que c'est définitivement l'avenir pour le Québec.

M. Lavallée (Hugo) : Mais, Mme Anglade, il y aura un impact sur le fédéralisme canadien, parce que l'Alberta compte sur nous pour qu'on réalise ce projet-là. Ils voulaient même au départ qu'il y ait un autre projet de pipeline. M. Legault disait : Bon, on va favoriser GNL Québec, mettre l'autre projet de côté. Il y avait eu des discussions avec Jason Kenney. L'Alberta, on voit dans quelle situation ils sont, en ce moment, économiquement. Donc, est-ce qu'il n'y a pas un devoir moral de la part du Québec de venir en aide à son partenaire albertain?

Mme Anglade : Je pense que le devoir moral du Québec, d'abord et avant tout, il est envers... Il faut penser aux Québécois et au positionnement fort que le Québec doit prendre sur des enjeux qui sont, encore une fois, à la fois économiques, à la fois sociaux puis à la fois environnementaux. Maintenant, on a des partenaires canadiens avec lesquels on va travailler sur toutes sortes d'autres enjeux, mais il faut aussi... On a un devoir de responsabilité et de leadership sur des enjeux qui interpellent la population québécoise.

M. Lavallée (Hugo) : …Jason Kenney, là, qui nous presse d'accepter le projet?

Mme Anglade : Je dis à Jason Kenney que le Québec est maître de ses chantiers à l'intérieur de son territoire et que nous allons regarder tous les projets qui font en sorte que ça rentre dans une vision économique qui soit moderne… capables de se projeter. C'est ça que je dirais à Jason Kenney.

M. Larin (Vincent) : Mme Anglade, Ciment McInnis… Est-ce qu'à la lumière des informations qui sont parues aujourd'hui vous considérez que le gouvernement du Parti québécois a été trompé par l'entreprise à l'époque, au moment du projet?

Mme Anglade : Bien, écoutez, c'est clair que l'entreprise ne répond pas aux obligations auxquelles elle s'était elle-même engagée. Donc, il y a vraiment des suivis à faire auprès de l'entreprise. C'est également un exemple aussi… Quand on regarde ce qui se passe avec Ciment McInnis, quand on se projette, est-ce que l'on pense qu'elle remplit ses objectifs sociaux, environnementaux et économiques? C'est un autre exemple de projet qui, si on l'évaluait à la lumière de ce que l'on a aujourd'hui, bien, ce n'est pas un projet qui serait encouragé. Il y a plein d'autres projets qui pourraient être encouragés, par ailleurs.

M. Lavallée (Hugo) : …ont mis les garde-fous nécessaires, que ce soit le gouvernement de Mme Marois ou le gouvernement de M. Couillard, parce que, là, on voit que la compagnie a fait un peu ce qu'elle voulait.

Mme Anglade : Il y a eu des garde-fous. Mais, si vous me demandez : Est-ce qu'il y a des garde-fous supplémentaires qui devraient être faits puis des révisions plus systématiques avec les investisseurs dans leurs engagements?, la réponse, c'est oui, parce qu'on voit aujourd'hui que, même si on a mis des garde-fous, il n'y a pas de mécanisme qui fait en sorte que ça protège réellement les engagements. Donc, sûrement qu'il devrait y avoir des mécanismes renforcés par rapport aux engagements pris par les entreprises.

M. Lavallée (Hugo) :

Mme Anglade : Oui, je vous l'accorde, puis je pense que les gouvernements successifs... Si vous me posez la question aujourd'hui, là : Qu'est-ce qu'on peut faire de différent pour faire en sorte que les entreprises respectent leurs engagements?, je pense qu'il y a des critères qui peuvent être plus serrés par rapport aux engagements des entreprises. Je pense qu'il y a des mesures à mettre en place lorsque le gouvernement participe à des investisseurs… et sur plusieurs niveaux de critères, pas juste l'aspect comptable et l'aspect chiffres, sur des engagements bien précis, oui, je le pense.

M. Pilon-Larose (Hugo) : …vous pensez de la proposition des jeunes caquistes qui souhaiteraient avoir un corpus national de livres enseignés à travers les écoles du Québec? Est-ce que vous trouvez que les écoles, en ce moment, font assez la promotion de la littérature québécoise?

Mme Anglade : Bien, écoutez, moi, d'abord, je vais vous dire que je suis 100 % dans l'optique d'encourager les jeunes à être sensibilisés à la littérature québécoise. Je me souviens aussi d'avoir eu des professeurs qui, justement, sortaient des sentiers battus puis proposaient des choses qui étaient différentes, en termes de littérature québécoise, dans les écoles. Donc, moi, je veux trouver... Je veux que les gens s'intéressent à la littérature québécoise, mais de là à dire : Ça doit être un cursus bien précis puis bien déterminé, je trouve qu'on commence à confiner un peu les gens dans un carcan.

M. Pilon-Larose (Hugo) : …des auteurs québécois qui vous ont marquée?

Mme Anglade : Bien, c'est sûr qu'il y a des auteurs... Dubé et Tremblay, ça m'a marquée, dans le théâtre, par exemple, L'avalée des avalés, évidemment, avec Ducharme. Il y a plusieurs auteurs qui m'ont marquée. Mais je dirais que, moi, à l'époque, le théâtre québécois que je lisais, ça m'intéressait particulièrement.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Une petite question concernant le professeur de l'Université d'Ottawa qui a beaucoup… Est-ce que, vous, ses propos vous dérangent? Est-ce que vous pensez qu'à un moment donné les parlementaires devraient les dénoncer publiquement?

Mme Anglade : Est-ce que c'est les propos qui me dérangent, c'est ça?

M. Pilon-Larose (Hugo) : Exact.

Mme Anglade : Bien, c'est des propos qui sont très dérangeants et qui sont condamnables. Et, oui, les parlementaires peuvent se prononcer puis dire absolument ce qu'ils pensent par rapport à ça, surtout quand ça vise particulièrement le Québec, tout ce «Québec bashing» dont on n'a certainement pas besoin.

M. Gagnon (Marc-André) : Parlant des parlementaires, le Québec se déconfine tranquillement, là, puis, à l'Assemblée nationale, la période des questions est encore limitée à un peu moins d'une quarantaine de députés. Advenant le cas où la Capitale-Nationale passe enfin au jaune, est-ce qu'il faudra revoir à la hausse, selon vous, le nombre de députés qui peuvent participer à la période des questions?

Mme Anglade : Oui, puis de revoir qui va participer à la période de questions. Est-ce que le premier ministre va revenir à la période de questions le mercredi? C'est surtout cette question-là qui devrait être posée dans une nouvelle entente avec les leaders. Alors, on va laisser les leaders en discuter, mais ça devrait être certainement des enjeux qui sont présentés à la table.

M. Gagnon (Marc-André) : Il faut que la démocratie se déconfine, elle aussi, au Parlement?

Mme Anglade : Absolument, absolument. Puis il faut que les gens répondent aux questions des journalistes aussi.

Mme Côté (Claudie) : Pour les négos avec le secteur public, bon, ce matin, il y a des représentants de la CSQ qui vont manifester. C'est l'impasse au niveau des négociations. Il n'y a pas de convention collective depuis 2019. Il y a simplement la FIQ qui a une entente de principe, là, puis ce n'est même pas réglé. Qu'est-ce que ça va prendre pour débloquer?

Mme Anglade : C'est une question pour le gouvernement. Mais on sort d'une période qui... On sort, entre guillemets, d'une période qui est plus difficile puis on espère ne pas avoir d'autres vagues qui s'en viennent. Je pense que ça devrait être une priorité pour le gouvernement de régler ces enjeux-là. On est rendus là.

Mme Côté (Claudie) : …aux travailleurs?

Mme Anglade : Bien, toute l'appréciation qu'on a pour tout ce qu'ils ont fait, tout le travail qui a été mis… qui a été fait dans les dernières années… Je pense que c'est justement un message de gratitude aussi qu'on doit envoyer, et de respect des fonctions qu'ils occupent, je vous dirais. Alors, moi, je m'attends à ce que, rapidement, on puisse trouver un aboutissement sur les négociations.

M. Lacroix (Louis) : Mme Anglade, les négos sont finies, là, ça fait deux ans, parce qu'il n'y a rien de signé...

Mme Anglade : C'est très long. Là, présentement, on est dans une étape où on commence à relâcher. Les vaccins sont arrivés. C'est plus que temps qu'on conclut les choses présentement. C'est plus que temps qu'on les conclue.

M. Larin (Vincent) : Une dernière question sur Ciment McInnis. J'ai retrouvé l'article au sujet de l'inauguration du projet. Vous y étiez. M. Couillard disait à ce moment-là qu'il était confiant que l'entreprise sera en veille continuelle et qu'elle va améliorer ses procédés. Visiblement, M. Couillard n'avait aucune vraie garantie pour dire ça. Pourquoi est-ce qu'on peut faire confiance au gouvernement dans ce contexte-là pour bien évaluer les grands projets environnementaux?

Mme Anglade : Moi, ce que je vous dirais là-dessus, c'est qu'au-delà de la confiance, bien, il y avait des engagements qui avaient été pris de la part de l'entreprise. Mais ce n'est pas la première fois qu'on voit ce genre de chose là. Je crois qu'on doit avoir des éléments beaucoup plus spécifiques et beaucoup plus systématiques dans ce qu'on négocie avec les entreprises, c'est ce que je crois, et d'avoir des critères écrits dans ce type de négociation là pour éviter la situation dans laquelle on est. On veut bien faire confiance. Mais, au-delà de faire confiance, il faut que ce soit...

M. Larin (Vincent) : ...M. Couillard a dit ça, il n'avait aucun critère écrit. Il n'y avait aucun engagement de l'entreprise.

Mme Anglade : L'entreprise s'était engagée à poser un certain nombre de gestes. Je pense qu'il y a deux choses différentes.

L'entreprise s'était engagée à suivre un certain nombre... de faire un certain nombre de choses, et je pense que ces engagements-là n'ont pas nécessairement été respectés. Ça, c'est la première des choses qu'il faudrait aller valider puis dire : Vous vous étiez engagés à ça, comment est-ce que vous avez rencontré les résultats?

Mais, la deuxième des choses, c'est qu'aujourd'hui, lorsque l'on signe des ententes avec les entreprises, il faudrait renforcer ce mécanisme-là sur quelles sont les attentes que l'on a d'un point de vue économique, d'un point de vue des impacts environnementaux, d'un point de vue des impacts sociaux, et les documenter, quelque chose qui a plus de dents puis qui a plus de force dans les négociations avec les entreprises.

M. Larin (Vincent) : Avec des pénalités fiscales à la clé?

Mme Anglade : Avec toutes sortes d'éléments qui peuvent être mis de l'avant. Ça me ferait plaisir d'en parler plus longuement, parce qu'il y a un certain nombre d'idées qu'on a là-dessus, certainement.

Mme Senay (Cathy) : Hi. You said about GNL that you're not supporting the project. Back in 2015, Mr. Philippe Couillard said that, in 2050, Québec will have to stop using natural gas. So, basically, for you, definitely, the game has changed, it's definitely earlier?

Mme Anglade : Well, the game has changed significantly. And, when you look at what's going on internationally, you see that people are all about renewable energy, first of all. But, second of all, the whole question about the environment, all the projects that we need to analyze, it needs to be analyzed regarding environment, regarding the social impact and regarding the economy. And, in terms of environment, when you have 91% of the reports that are negative towards the project ouf ot 2,800 project analyses that are presented, it just tells you that we're not meeting that criteria. And we have to be serious about this. If we're serious about developing our potential and including and merging economy, environment and social questions, we can't move forward. We can't.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Legault will announce another economic project, a loan, a $40 million loan for a specific company. That's the second time he does that in a week, with Lion Electric, with… kind of disguised grants. Is it a good strategy to pick up winners like this?

Mme Anglade : The fundamental question for me is what is the vision that the gouvernement Legault wants to accomplish. So far, what we've seen is we've seen investments in Lion, this is something that we've started. We've seen investments in artificial intelligence, this is something that we had started. We've seen investments in manufacturing, this is something we've started. I have yet to see something, in terms of vision for the economy, that is really Legault's vision. We haven't seen it.

So investing in a company, fine, but what is the long-term strategy? What is the long-term vision? Is he saying that this is what he's going to be focusing on? That's what we're expecting to see next week, but we have a hard time understanding the big projects that he's responsible for. Even when you talk about the tramway, when you talk about the REM, these are all projects that were initiated under the previous Government. What is his vision?

Mme Fletcher (Raquel) : We're talking more and more about a third wave…

Mme Anglade : A third wave?

Mme Fletcher (Raquel) : Yes. Are you more and more concerned about that as well?

Mme Anglade : It's definitely a concern that we have, and we want… I mean, we're following the situation closely and we really hope that we're not going to be in that situation. On the other hand… Sorry, like, we have… So it is something that we're following. That's why we hope that vaccination is going to keep on being conducted. But it is a concern. It has to be a concern for us.

Mme Fletcher (Raquel) : Do you feel that the Government is prepared…

Mme Anglade : I hope they're better prepared than the first and the second wave. That's for sure. I really hope that they are better prepared.

Mme MacKenzie (Angela) : …possible third wave, the rise of the variants in a couple of neighborhoods in Montréal, now they're launching a pilot project to vaccinate some parents of schoolchildren. What are your thoughts on that?

Mme Anglade : Any initiative that can encourage people to get vaccinated is going to be critical. We know that, in some areas in the Montréal Island, some people are very reluctant to get vaccinated. And I think a campaign, a very specific campaign towards those people is going to be critical as well. So, when you think about the variant, yes, we are concerned. But, at the same time, focusing on vaccinating people in certain areas, I think, is also going to be critical.

Mme MacKenzie (Angela) :Paul St-Pierre Plamondon has filed a complaint at the University of Ottawa over a professor's comments on Twitter that he says is Québec bashing. Do you agree with that?

Mme Anglade : There's a lot of Québec bashing in the comments that were made. There's no doubt in my mind that there is a lot of Québec bashing.

Mme MacKenzie (Angela) : What would you like to see the university do?

Mme Anglade : They can definitely apologize. But, at the end of the day, I mean, the comments that were mentioned were unacceptable, and, if I were the professor, I would definitely apologize. But, you know, we'll see what comes out of that.

Des voix : ...

M. Authier (Philip) : I was hovering at the back.

Mme Anglade : I could never forget you.

M. Authier (Philip) : No green glasses this morning for Saint Patrick's Day?

Mme Anglade : Did you like?

M. Authier (Philip) : It was something to see!

Mme Anglade : It was something to see, that's what you said? I'll bring them for you. I'll bring them for you next time.

M. Authier (Philip) : I had a green tie yesterday.

Mme Anglade : It was something to see!

M. Authier (Philip) : We all celebrated a little bit in our pandemic way.

I want to ask you about these stories… the sort of thaw of the relations between Mr. Trudeau and Mr. Legault. How do you see... Is that good for Québec, the fact that, you know, they were very friendly Monday, they were using each other's first names? Do you think relations are better now between the two Governments?

Mme Anglade : I think, when we can work in a constructive way with the federal Government, it's a positive thing for Québec. That's what I believe. So, again, I don't know how long it's going to last. But, again, in this particular case, I think it's a positive thing for Québec, again, when we can agree on things, when we're not talking about issues that divide us, but, really, that move us ahead.

M. Authier (Philip) : ...political opportunism because the federal election's coming along?

Mme Anglade : There was a project that we had worked on before with Lion. That they're announcing this project, I mean, we can see political opportunism in this. But, at the end of the day, aren't we happy when things work out, and both Governments, both levels of Government, can agree on something? I think it's positive. And we can't always criticize things. I mean, when it's positive, it's positive.

M. Authier (Philip) :Thank you.

Mme Anglade :OK, thank you.

(Fin à 9 h 35)