(Huit heures quarante-trois minutes)
M. Gaudreault : Oui. Alors,
bonjour à toutes. Ça me fait plaisir de vous rencontrer ce matin. Alors, hier,
on a eu le rapport du BAPE sur le projet de GNL Québec, qui était un rapport du
BAPE extrêmement attendu, pas juste au Saguenay mais à la grandeur du Québec.
Et, vous savez, à un moment donné, on se dit : C'est important en politique
d'avoir des convictions, c'est important en politique d'avoir de la cohérence,
et ce rapport du BAPE va exactement dans le sens que le Parti québécois... dont
le Parti québécois a fait la démonstration depuis au moins trois ans, deux,
trois ans, c'est-à-dire que ce projet-là, de GNL Québec, ne fait pas de sens
sur le plan climatique, ne fait pas de sens sur le plan économique, ne fait pas
de sens sur le plan du développement régional. Et c'est exactement ce que dit
le rapport du BAPE.
Donc, à ce stade-ci, M. Charette et
M. Legault n'ont d'autre choix que de rejeter le projet de GNL Québec. Et
nous demandons, évidemment, au gouvernement de le faire le plus rapidement
possible parce que le rapport du BAPE le dit aussi, il y a un climat de
polarisation extrêmement fort, extrêmement tendu, notamment au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
sur ce projet- gouvernement n'autorisera pas ce projet, permettrait de calmer
le jeu, et surtout, d'annoncer en contrepartie un véritable plan de transition
écologique, de transition économique, de transition énergétique juste.
Quand on parle de transition juste, ça veut
dire que pour les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean, pour les travailleurs, les travailleuses
du Saguenay—Lac-Saint-Jean, le gouvernement du Québec doit être en support pour
soutenir une transition de la main-d'oeuvre vers des projets créateurs
d'emploi, créateurs de richesse dans le secteur de l'économie verte. On pense
au projet Elysis, avec l'aluminium sans carbone, on pense à l'industrie
forestière avec, entre autres, la fibre cellulosique.
Le Saguenay—Lac-Saint-Jean a tout ce qu'il
faut pour être une région pionnière de cette transition écologique juste, et
nous demandons, en contrepartie du rejet de GNL Québec, nous demandons au
gouvernement de lancer ce chantier au Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui sera un
exemple, qui sera un laboratoire pour faire en sorte que tout le Québec,
ensuite, s'inscrive dans cette lignée. Alors, voilà pour mon point
d'aujourd'hui. Je serais disposé à prendre des questions de la foule en délire.
Mme Gamache (Valérie) : Bien,
la foule en délire a une question quand même concernant la réaction des
promoteurs de GNL Québec qui, hier, ont quand même accueilli le rapport, en
disant : On va travailler sur certains points. Le ministre a dit :
Bien, je vais laisser quand même, jusqu'à l'été, là, je vais leur laisser le
temps de travailler. Pour vous, on devrait tout de suite mettre la hache dans
le projet, vous ne croyez pas qu'on peut arriver à un compromis, là?
M. Gaudreault : Non. Parce
que, dans le fond, le ministre Charette a énoncé ses trois conditions, mais il
faut bien comprendre ce que ça signifie. C'est un signal très, très fort qui a
été envoyé par le ministre, en disant : Acceptabilité sociale, transition
énergétique et réduction des GES. Dans ces trois critères-là, le BAPE est on ne
peut plus clair, en disant que GNL Québec ne se qualifie pas. Alors, moi, là,
je veux bien, là, donner quelques jours ou quelques semaines, voire quelques
mois, à GNL Québec, mais ce n'est pas dans ce délai que GNL Québec sera capable
de renverser la tendance lourde du marché du gaz naturel liquéfié à l'échelle internationale
et, soudainement, en faire une énergie de transition. C'est impossible. Même
chose pour la réduction des GES.
Et pour l'acceptabilité sociale, comme je
vous le disais, c'est extrêmement polarisé sur le terrain. Donc, ce n'est pas
vrai qu'en quelques semaines, tout d'un coup, il va avoir une acceptabilité
sociale de ce projet-là, d'autant plus que les sondages qui s'accumulent sur le
dossier démontrent à chaque fois que le camp des «anti» augmente. Donc, on est
loin de l'acceptabilité sociale.
Mme Gamache (Valérie) : Et
puis, l'an passé, on vous avait parlé d'un budget un peu basé sur la transition
énergétique, justement, avant, évidemment, que la pandémie nous frappe, là.
M. Gaudreault : Vous voulez
dire nous, ça, on vous avait parlé de ça?
Mme Gamache (Valérie) : Non,
non, non, la CAQ nous parlait d'un budget vraiment, tu sais, axé sur la
transition énergétique. Est-ce que vous espérez que la relance économique va
passer ou que ce budget-là va passer par cette transition-là? Qu'est-ce qui va
se faire?
M. Gaudreault : Oui, on l'a
dit dans nos demandes prébudgétaires que le budget doit être l'occasion de
faire un virage très, très clair vers une économie sans carbone, vers une
transition verte et juste. On a proposé cette idée qui a déjà été proposée par,
entre autres, des économistes, des spécialistes sur les enjeux climatiques, de
puiser jusqu'à 1 milliard par année dans le Fonds des générations pour
préparer cette transition énergétique et cette transition économique verte et
juste.
Alors, nous, c'est ce qu'on a proposé, on
continue de le maintenir, on espère le voir dans le budget aujourd'hui, donc de
puiser 1 milliard par année dans le Fonds des générations. Parce que,
quand on parle du Fonds des générations, bien, c'est évidemment pour réduire le
poids de la dette sur les générations futures. Bien, dans le poids de la dette,
il y a certainement la dette environnementale. Et, pour nous, c'est de
préserver les générations futures de pouvoir faire ce choix-là d'investir, c'est-à-dire
de puiser jusqu'à 1 milliard par année dans le Fonds des générations.
Mme Gamache (Valérie) : Sinon,
sur l'atteinte à la fin de l'équilibre budgétaire, là?
M. Gaudreault : Sur cinq ans.
Mme Gamache (Valérie) : Oui,
sur cinq ans. Est-ce qu'on va maintenir coûte que coûte cet objectif-là? Vous
seriez prêt, vous, de votre côté, au Parti québécois dire : bien, dan la situation,
on peut-u lever la pédale?
M. Gaudreault : Bien, ça nous
apparaît difficile sur cinq ans. On va voir avec le budget aujourd'hui. J'ai
des collègues, dont Martin Ouellet, qui seront au huis clos, qui vont examiner
ça attentivement, mais ça nous apparaît difficile sur cinq ans. C'est le
spectre de l'austérité qui réapparaît. Alors, je pense qu'il faut se donner les
moyens pour faire en sorte que les Québécois et les Québécoises soient… voient
la lumière au bout du tunnel, pas juste sur le plan sanitaire ou vaccinal, mais
sur le plan économique, sur le plan des services sociaux. On a proposé
également d'investir 1 milliard dans les programmes sociaux, certainement
dans plein de programmes comme la santé mentale, par exemple. Pour moi, la
principale dette, là, elle est là, sur ces enjeux-là.
La Modératrice
: S'il
n'y a pas d'autre question...
M. Gaudreault : Merci.
La Modératrice
: Merci,
bonne journée.
(Fin à 8 h 51)