(Huit heures trois minutes)
M. Arseneau : Alors, bonjour, tout
le monde. Nous allons réagir, évidemment, aujourd'hui, aux nouvelles qui ont
été annoncées sur le plan sanitaire pour la région de Québec, Chaudière-Appalaches,
en fait, pour plusieurs régions qui tombent soit dans le rouge ou dans une situation,
là, d'urgence qu'on a décrite hier. Évidemment, ces mesures-là étaient
attendues, anticipées, elles devaient venir. Et, en fait, on aurait souhaité
qu'elles viennent beaucoup plus tôt. C'est comme si le gouvernement avait eu
une épiphanie en 24 heures. Tous les signaux étaient clairement au rouge,
nous savions que les variants étaient en hausse vertigineuse, et seul le gouvernement
Legault semblait l'ignorer jusqu'à hier.
Alors, évidemment, c'est plutôt surprenant
de voir que le gouvernement n'ait pas une analyse des données qui corresponde à
celle qui est faite par des éminents spécialistes scientifiques, le Collège des
médecins avait sonné l'alarme, l'Ordre des infirmières, plusieurs groupes. Tout
le monde, en fait, se demandait pourquoi le gouvernement continuait de vivre
dans le déni.
Hier, la décision est tombée. On parle
d'une pause pour Québec, notamment, pour une dizaine de jours. Mais les impacts
sur le public, sur les entreprises, notamment en restauration, par exemple, sur
les services publics sont majeurs. Mais l'impact sur la confiance envers les
décisions du gouvernement, les impacts en matière d'adhésion sont plus graves
encore. Nous l'avons dit depuis le début, et je pense que c'est important de le
réitérer, le gouvernement doit faire preuve de la plus grande des
transparences, il doit révéler les critères, les indicateurs sur lesquels
reposent ses décisions. Encore une fois, on demande au gouvernement de publier
les avis de la Santé publique.
Il doit aussi faire preuve de réalisme.
Les dernières semaines, on a annoncé plusieurs mesures qui ont été reçues de
façon mitigée quant à l'ouverture, à des assouplissements, plusieurs ont été
critiqués même. Et ça a engendré évidemment une certaine réaction positive du
public, mais ça peut aussi avoir engendré un certain relâchement. Alors, si on
en est là aujourd'hui, dans la région de Québec en particulier, on ne peut pas
blâmer les citoyens de cette façon-là. Je pense que le gouvernement doit
lui-même faire un examen de conscience sur le cheminement qu'il a pris au cours
des quatre dernières semaines dans la gestion de la pandémie.
Sur ce, je vais laisser mon chef Paul
St-Pierre Plamondon vous entretenir.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci beaucoup, Joël. Je veux simplement revenir sur les questions d'éthique
entourant M. Fitzgibbon. Je veux dire que je trouve ça inquiétant que
notre gouvernement ne semble pas saisir la notion de conflit d'intérêts,
d'apparence de conflit d'intérêts et l'impact de ces notions-là sur la
confiance du public.
Si on prend un pas de recul, le problème
qu'on a en ce moment, c'est qu'on a un ministre très proche du premier ministre
qui en est à sa quatrième situation avec le Commissaire à
l'éthique et le message qu'on envoie à la population, c'est : Tant
que je trouve qu'il fait une bonne job, ce n'est pas grave, il peut être en
contravention des règles d'éthique. La Commissaire à l'éthique
peut lui demander des choses, il peut ignorer la Commissaire à
l'éthique. Tout ça, ce n'est pas grave parce que, nous, on trouve qu'il
fait une bonne job.
On a donc un enjeu de respect de nos
institutions et ça a un impact sur la confiance que la population peut avoir
envers notre fonctionnement. Les règles d'éthique ne sont pas facultatives en
fonction de qui, de l'avis du premier ministre, performe ou ne performe pas.
Elles ne sont pas facultatives en fonction d'à quel point on est proche du
premier ministre.
Donc, moi, c'est là, l'enjeu en ce moment.
C'est… on va devoir exiger que les règles en vigueur aujourd'hui en matière de
prévention des conflits d'intérêts s'appliquent, et c'est important de prévenir
les conflits d'intérêts. Je rappelle qu'un conflit d'intérêts, ça ne veut pas
nécessairement dire qu'on a volé, ça ne veut pas nécessairement dire qu'on a
abusé. Ça veut dire qu'on s'est placé dans une situation qui, vue de
l'extérieur, pose problème parce qu'on… simultanément, on sert plusieurs
intérêts qui ne sont pas compatibles.
Et on est, vraisemblablement, dans une
situation où les intérêts de M. Fitzgibbon comme investisseur n'étaient
pas nécessairement compatibles avec les intérêts du gouvernement du Québec, de
ses intérêts de ministre, et ça soulève toutes sortes de questions. Moi, j'ai
beaucoup de difficulté à comprendre, là, comment on peut nous dire, au cabinet
du premier ministre, qu'on n'était au courant, absolument pas, de qui était le
co-investisseur de M. Fitzgibbon à White Star, puis en même temps,
M. Fitzgibbon nous dit : Il me semble que je l'ai dit.
Clairement, là, ce n'est pas clair. On ne
nous dit pas toute la vérité, mais d'où l'importance, pour maintenir la
confiance du public dans notre système, que les règles s'appliquent à tous, en
tout temps, et surtout en matière d'éthique, que les règles d'éthique ne
s'appliquent pas de temps à autre, en fonction de notre proximité avec le
premier ministre ou en fonction de notre performance présumée de l'avis du
premier ministre. Donc, il me semble que c'est un enjeu important, puis je
m'attends à de meilleures réponses que ce qu'on a obtenu hier de la part de la
CAQ. Sur ce, je vais prendre vos questions.
La Modératrice
: …une
question...
M. Carabin (François) :
...M. St-Pierre Plamondon, que le ministre Pierre Fitzgibbon bénéficie,
selon vous, d'un traitement au sein du Conseil des ministres de la CAQ, au sein
même du caucus?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah! clairement, il y a un traitement de faveur puisque la Commissaire à
l'éthique lui fait des demandes, et il ignore la Commissaire à l'éthique. Dans
quelle république, dans quelle démocratie est-ce qu'on va accepter qu'une
institution aussi importante que la Commissaire à l'éthique
soit ignorée par le gouvernement en disant : Moi, ça ne m'intéresse pas.
Elle peut me dire ce qu'elle veut, les règles... moi, je trouve... je ne suis pas
d'accord avec elle. Ça fait que je vais faire ce qui me tente parce qu'au fond,
moi, je trouve que je fais de la bonne job puis, au pire-aller, je quitterai la
CAQ si jamais je suis une nuisance.
Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne,
l'éthique. Les règles qui nous gouvernent ensemble s'appliquent, puis on ne
peut pas ignorer une institution comme la Commissaire à
l'éthique. C'est très dangereux. Le signal que ça envoie, c'est que nos
institutions sont facultatives en matière d'éthique puis qu'il y a certains
ministres au-dessus des règles, au-dessus de la loi, ça... on ne peut pas
fonctionner comme ça.
M. Bergeron
(Patrice) : Vous, vous en rencontrez des gens
d'affaires, des fois, pour définir les positions du parti. Tous les partis de
l'opposition rencontrent des groupes d'intérêt pour définir leurs positions.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Oui.
M. Bergeron
(Patrice) : Mais est-ce qu'il n'y a pas un
problème? Parce que, dans un registre des lobbyistes, on sait qui est rencontré
par qui en tout temps. Je veux dire, si quelqu'un a rencontré, par exemple, un
député, on sait pour quelle raison. Mettons, l'association des pêcheurs peut
rencontrer M. Arseneau. Je veux le voir.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Bien sûr.
M. Bergeron
(Patrice) : Mais, dans votre cas, le problème, c'est
qu'on ne voit pas, on ne sait pas qui vous rencontrez. Ce n'est pas un
problème, ça aussi?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : C'est quoi le lien avec l'affaire de
M. Fitzgibbon?
M. Bergeron
(Patrice) : Parce qu'on ne sait pas qui peut
lobbyiser auprès de vous. Vous n'êtes pas titulaire d'une charge publique.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Non, je comprends, sauf que le...
M. Bergeron
(Patrice) : ...présenter un problème.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Le conflit d'intérêts dont il est question, c'est
si j'avais des intérêts financiers moi-même dans un groupe que je rencontre. La
nature du conflit d'intérêts...
M. Bergeron
(Patrice) : On ne le saurait même pas, non plus.
On ne pourrait pas le savoir.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Bien, je pourrais, à ce moment-là, divulguer de
manière... moi, tu sais, je suis très ouvert, là, mais je veux bien
distinguer les deux choses, là. Les politiciens rencontrent des intervenants
tout le temps. Là où on a un devoir en matière déontologique ou éthique, c'est
si nous-mêmes on a un intérêt financier par rapport à un groupe qui rencontre
et fait affaire avec le gouvernement. Donc là, il faut distinguer, là. C'est
normal qu'un politicien rencontre des gens d'affaires, ait des rencontres.
C'est ça, notre travail. Lorsque, par contre, on a conservé des intérêts qui
nous profitent à nous, dans notre poche, et que ce groupe-là d'intérêt
rencontre le gouvernement pour affaires, là il y a un conflit d'intérêts qu'il
faut prendre très au sérieux. Donc, il faut juste distinguer.
Moi, c'est ça que je reproche. Ce n'est
pas le fait que le gouvernement rencontre des gens d'affaires, évidemment qu'on
fait ça, c'est lorsqu'on a nous-mêmes un intérêt dans cette rencontre-là. Puis,
là, le bureau du premier ministre nous dit : Moi, je n'ai jamais été mis
au courant de ça. Et c'est quelque chose, là. Soit qu'il y a un manque de
transparence très grave du côté de M. Fitzgibbon qui n'informe pas le cabinet
du premier ministre de ses intérêts par rapport à des gens qui, vraiment,
avancent les rencontres pour la CAQ en France, c'est une divulgation, à mon
avis, qui aurait dû être faite, ou soit on ne nous dit pas toute la vérité, là,
mais il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
Le politicien peut rencontrer quiconque,
c'est normal, mais quand on a, nous-mêmes, un intérêt financier dans la
rencontre, un intérêt personnel, on appelle ça, un conflit d'intérêts. Puis les
conflits d'intérêts sont régis par la Commissaire à l'éthique et quand la
Commissaire à l'éthique te dit : On veut un correctif puis qu'on ignore
cette demande-là, là on a un problème institutionnel.
M. Bossé (Olivier) : M.
St-Pierre Plamondon, vous dites que... M. Arseneau disait que le gouvernement a
sa part de responsabilité dans la troisième vague…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Dans la quoi?
M. Bossé (Olivier) : …dans le
retour de la troisième vague. Est-ce que c'est ça qu'il faut comprendre?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je vais laisser Joël sur ça.
M. Arseneau : Bien, en fait,
ce que je dis, c'est que le gouvernement, depuis un mois, envoie le signal que
toute la population sera vaccinée d'ici le 24 juin, envoie le signal qu'on peut
relâcher, qu'on peut ouvrir les commerces, les restaurants, bon, enfin qu'on peut
aussi lever le couvre-feu ou le repousser parce que le printemps s'en vient,
les vallées verdoyantes sont à nos portes. Il a même déclaré… le premier
ministre a même déclaré le 3 mars dernier qu'on avait entre deux et quatre
semaines plus difficiles et qu'ensuite, bien, évidemment, qu'on pouvait voir la
situation s'améliorer de façon notable, ça nous reportait au 1er avril.
Nous sommes le 1er avril, et la troisième
vague est présente au point où, à Québec, on reconfine entièrement. Alors, le
gouvernement, soit il a fait fi des signaux qui étaient disponibles pour lui,
pour plaire aux Québécois, pour continuer d'avoir un message positif, mais,
quelque part, il a vraisemblablement favorisé aussi un certain relâchement en
indiquant que les choses allaient bien, alors que les signaux étaient
contraires, ce qui se passait en Europe, en France notamment, ce qui se passait
en Ontario, ce qui commençait à se passer au Québec, et on a détourné le
regard.
Alors, moi, je pense que là, l'enjeu
aujourd'hui, c'est de savoir si le gouvernement continue d'ignorer certains
signaux, par exemple, pour la situation qui se déroule à Montréal, dans des
zones rouges, où on n'a pas modifié les critères encore, on n'a pas modifié les
mesures. Mais on continue de penser que c'est une bonne idée, par exemple,
d'avoir une fréquentation scolaire à tous les jours chez les jeunes du
secondaire, au point de l'imposer par une directive ministérielle aux commissions
scolaires ou aux conseils scolaires qui ne trouvent pas que c'est une bonne
idée.
Mme Côté (Claudie) : ...a été
négligeant?
M. Arseneau : En fait, le gouvernement
a lancé des signaux positifs qui n'étaient pas dans l'ordre de la prévention.
Et maintenant il ne peut pas se surprendre que les Québécois se soient dit :
Ça va bien et ça va aller encore mieux. Le gouvernement a péché par excès
d'optimisme. Il avait des lunettes roses, les Québécois ont adhéré à ce
message, et maintenant, bien, on en paie tous le prix.
M. Bergeron (Patrice) : Il
n'aurait pas fallu que, par exemple, le premier ministre dise : Le Québec
résiste. Ça, ça n'aurait pas été le genre de message que vous auriez passé si
vous aviez été ministre ou premier ministre?
M. Arseneau : Bien, en fait,
on a tous été surpris de voir que le premier ministre lui-même mentionnait que
le Québec résistait à la troisième vague, alors que tous les indicateurs
étaient à l'effet qu'on ne pourrait pas l'éviter. Il y avait là une déclaration
politique qui était décalée par rapport à la réalité épidémiologique. Alors, on
se demande pourquoi.
Nous, ce qu'on voudrait depuis le début, c'est
d'avoir les projections, d'avoir aussi des avis de la Santé publique. Mais on
sait que le gouvernement les a. Les ignore-t-il? Ou encore quel genre d'analyse
fait-il pour lancer un message aussi positif, alors qu'au moins depuis une
dizaine de jours, là, le message aurait dû être beaucoup plus à la prudence?
Mme Prince (Véronique) :
Bien, justement, vous demandez les avis, puis là on comprend que le ministre de
l'Éducation, Jean-François Roberge, de son côté, a prétendu qu'il avait l'aval
de la Santé publique pour collecter, en fait, des échantillons et voir la
qualité de l'air dans les écoles. Or, il y a des sources qui nous confirment, à
Radio-Canada, que la Santé publique n'approuvait pas la méthode de collecte de
données en tant que telle.
M. Arseneau : Excellente
question. Vous savez que depuis le début, on demande une commission d'enquête
indépendante et publique sur la gestion de la pandémie. C'est un autre signal
qu'il y a beaucoup d'informations qui nous échappent. Je pense qu'on est en
train de vivre le deuxième printemps le plus long, beaucoup de matériel pour
votre collègue Alec Castonguay, mais on ne veut pas attendre la publication
d'un livre dans six mois, on veut avoir l'information maintenant.
Et, lorsqu'on apprend que le ministre
Roberge a pris une liberté très, très grande avec la vérité, bien, évidemment,
ça nous trouble, ça nous rend perplexes et ça demande des réponses claires
parce qu'il a effectivement laissé entendre, de façon très, très directe, qu'il
suivait toutes les recommandations de la Santé publique. Et là, les indications
qu'on a dans les journaux aujourd'hui, c'est à l'effet qu'il a pris la décision
sans tenir compte des réserves de la Santé publique.
Mme Prince (Véronique) : Est-ce
qu'il a menti? Vous dites qu'il a pris des libertés avec la vérité. Dans le
fond, est-ce qu'il a menti en disant qu'il avait le feu vert de la Santé
publique?
M. Arseneau : Bien, moi, je
pense qu'à l'heure actuelle, avec l'information dont on dispose, on peut dire
qu'il a pris des libertés avec la vérité et qu'il a induit les gens en erreur
puisqu'il y a deux versions qui s'opposent. Maintenant, je pense qu'on va aller
un peu plus loin au cours de la journée et il y a des questions qui doivent
être posées au ministre pour qu'il s'explique parce que là, actuellement, il y
a une contradiction dans les deux versions qui sont apportées, celle du
ministre et celle évidemment de la Santé publique ou de certains de ses
porte-paroles ou du moins d'une source, là, qui s'est confiée à Radio-Canada.
M. Carabin (François) :
Juste pour revenir sur les décisions prises hier… Tu avais fini, Véronique?
Mme Prince (Véronique) : Oui,
merci.
M. Carabin (François) :
Qu'est-ce que vous anticipez, M. Arseneau, pour Montréal, la grande région
de Montréal? On a tenté de nous rassurer hier, mais c'était quand même
350 cas, hier, à Montréal, 120 en Montérégie. Vous, qu'est-ce que vous
voyez, là, dans les prochains jours comme avenir rapproché?
M. Arseneau : Je vais
vous rappeler une des propositions qu'on a faites il y a déjà un bon bout de
temps, celle d'élargir la cellule de crise du gouvernement pour inclure des
spécialistes et des experts indépendants. Et là, nous, on prend acte de ce que
les gens du gouvernement et de la Santé publique nous disent en point de presse
puis on regarde également, parce que nous ne sommes pas spécialistes, on regarde
également ce que d'autres experts ont comme approche et comme analyse de la
situation.
Et donc, moi, je me réfère à l'ensemble
des informations qui sont disponibles et j'ai une certaine inquiétude par
rapport à ce qui peut se passer à Montréal au cours des prochaines semaines et
je ne vois pas le gouvernement, aujourd'hui, partager ces préoccupations-là en
s'enferrant dans des décisions qui sont contestables sur l'idée, par exemple,
du retour à l'école des jeunes à tous les jours, ou encore l'ouverture des
lieux de culte à 250 personnes, alors qu'on aurait pu attendre encore un
bon bout de temps et qu'il y a des grands rendez-vous qui vont se tenir à
l'occasion de la fin de semaine de Pâques.
Alors, est-ce qu'on va subir les
conséquences d'ici une semaine ou 10 jours de cette attitude du
gouvernement, qui est… en fait, qui est un peu, encore une fois, décalée de ce
que plusieurs experts nous lancent comme signaux? Je ne sais pas. J'espère
qu'on n'en arrivera pas là, mais je trouve qu'il y a une certaine insouciance
du gouvernement dans son discours, et ça, ça peut être préoccupant.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. I would like to
continue on… You have the impression, Mr. Arseneau, that the Legault
Government or the Premier himself caused, provoked this third wave and the
situation that we're in right now.
M. Arseneau :
Well, Premier is in a situation that he holds all the information and he sends
mixed messages in the last 24 hours, you know, he says : Well, you
know, the measures that I've been taken to give people more freedom and to open
our businesses and theaters, and so on, they are still good. We are in a third
wave, but don't worry about it, we'll get through it or we can still continue
on, we can still bear with some more hospitalizations, and so on. So, people
don't know, you know, what…
Mme Senay (Cathy) : …from you. Is the Premier having a moral responsibility saying a
week ago that Québec was resisting against a third wave, and now he is
saying that it is serious, it's a wake-up call?
M. Arseneau :
Yes. I think, the Premier has to bear a certain responsibility in the behavior
that we've seen in people being told that things were going well and that we
were resisting the third wave and things would get better by the end or March.
And now we are such in a situation in the Québec area where they tend to blame
individual behaviors. Well, people listened the Government saying : Well,
things are getting better, we are all going to be vaccinated before the
National Holiday of June 24th. So, being so light-hearted about the situation
has probably encouraged people to be a little less careful probably.
Mme Senay (Cathy) : …just Radio-Canada story about the Education Minister, saying :
Well, the air in schools… Public Health… supporting… Do you understand the fact
that there's a past year and it's such an important question about air
ventilations in schools and there is a clash between the Public Health and the
Minister?
M. Arseneau : Well, there is certainly a clash between the facts and what the
Minister told the press and told, you know, all of the MNAs and the population.
We are faced with a situation
that the Minister said that he always followed the recommendations by Public Health, and now sources say that they never gave the
approval for such CO2 test being conducted in classes. The method was contested, they
didn't agree with it, they even think it was, you know, in some way, not valid.
So, now, I'm just asking the question : Where is the truth? And the Government and the Minister has to speak out
and say what really happened. Did he get the approval or not? And if he didn't,
well, we'll have the conclusion as to where the truth stands.
Mme Fletcher (Raquel) : Can I get your reaction just to the announcement of yesterday?
M. Arseneau : Well, yesterday, decisions needed to be taken. The only problem is
it seems, like, in the 24 hours preceding the decision, the Government didn't know how bad the situation was going
to get. And why did the Government reassure the population, saying that things were going well, only to change its mind
completely 24 hours later?
So, this sends mixed
signals to the population. And
it's certainly not... It won't contribute to people having confidence in the Government's decisions and adhering to the
new rules that are being imposed upon them. So, you know, people don't know
where to stand. People are discouraged, people are tired. And, in the past
month, the Government said :
Well, you are tired. You know, things are going to get better, you know. We
know you need more freedom and what not. And the message was such that people
probably took it as, you know : We can let our guard down a bit. And now
we're seeing the consequences of all of this.
Mme Fletcher (Raquel) : Where do you think the breakdown happened? Who dropped the ball?
Was it Public Health? Was it the Government? What happened?
M. Arseneau : Well, the Government has taken all of the decisions from the beginning. And Premier
Legault prides himself of having been stricter than Public Health. Well, now,
being stricter, what does that mean, you know? He has to, you know, bear the
responsibility of all the decisions he's made. And, before we know or have
access to all of the recommendations, the only thing we can rely upon is the
Premier's public declarations. And we all know what they are. Thank you very much. Merci.
Des voix
: Merci.
Une voix
: Merci
beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 8 h 26)