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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Thursday, April 15, 2021, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures trente minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Alors, ce matin, notre porte-parole en matière de santé, M. Joël Arseneau, qui sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.

M. Arseneau : Bonjour. Bienvenue à tous. Aujourd'hui, je voudrais aborder deux thèmes fort importants, ils sont liés à la santé et à la pandémie, tout d'abord, la vaccination, et ensuite la ventilation dans les écoles.

On a un peu l'impression de vivre le jour de la marmotte aujourd'hui lorsqu'on regarde les journaux et qu'on constate que la vaccination tourne encore une fois au ralenti. Souvenez-vous, il y a deux semaines, les plages horaires étaient vides, et ça a duré toute la fin de semaine de Pâques. Aujourd'hui, on éprouve encore des problèmes pour convaincre les gens d'aller se faire vacciner. La campagne d'information, visiblement, n'est pas adéquate, et surtout, les messages, parfois sont trompeurs.

Par exemple, le gouvernement continue de segmenter les catégories qui peuvent maintenant avoir accès à la vaccination. Et, depuis des semaines, on lui demande de respecter non seulement l'ordre de priorité, mais de prioriser aussi les personnes qui sont les plus vulnérables. On a vu que, lorsqu'on a ouvert la vaccination, par exemple aux personnes vivant avec un handicap, avec un trouble du spectre de l'autisme ou avec une déficience intellectuelle, on a dit : Oui, ces personnes-là sont vulnérables, mais seulement si elles habitent en RI ou en en RTF, donc en établissement. Ceux qui habitent à la maison n'auront pas le droit à la vaccination. On a fait exactement la même chose en segmentant la catégorie des personnes qui vivent avec une maladie chronique. Si vous êtes hospitalisé, vous aurez accès à la vaccination, si vous avez un rendez-vous à court terme avec votre médecin, sinon il faut attendre.

Il faut faire preuve de plus de flexibilité, lancer un message que la vaccination bat son train et qu'elle doit être faite de façon massive, et particulièrement chez les personnes qui sont les plus vulnérables. On le rappelle au gouvernement ce matin.

D'autre part, je voulais aborder la question de la qualité de l'air dans les écoles. Encore ce matin, on constate le cafouillage du ministre Roberge dans ce dossier. Non seulement on a appris que le protocole était tout croche, il y a quelques semaines, qu'il n'avait pas reçu l'aval, qu'il n'avait pas été validé par la Santé publique ou par l'INSPQ, mais là on apprend en plus que le protocole, aussi critiquable soit-il, n'est pas appliqué avec rigueur, qu'il est truffé... en fait, ces tests-là ont été truffés d'irrégularités.

Alors, la question que ça pose, c'est : Que fait le gouvernement? Que fait le premier ministre lorsqu'il dit que sa priorité, c'est les écoles? On a déjà trois régions où les écoles sont fermées. Aucun moyen concret n'a été mis en place pour s'assurer, si on devait rouvrir les écoles, que la qualité de l'air soit adéquate pour ramener les enfants en classe.

Alors, ça, là, de voir à quel point le gouvernement met en place un certain nombre de mesures, puis, bon, encore une fois, là, lance des messages de solidarité à la population, puis dit qu'on a encore deux mois à traverser qui seront difficiles, le gouvernement ne semble pas lui-même agir là où il le pourrait, notamment pour favoriser le retour à l'école sécuritaire des jeunes, là où les écoles sont fermées, et s'assurer que, dans la région de Montréal et Laval, par exemple, on n'arrive pas à ce moyen ultime de fermer les écoles en raison, notamment, de la pauvre qualité de l'air et de la transmission du virus par les aérosols.

Là-dessus, je vais passer la parole à mon chef, Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Joël. Bonjour, tout le monde. Alors, hier, on a eu droit à une nouveauté dans la gouvernance caquiste, j'ai nommé le décret Facebook. Donc, à quoi bon rencontrer les journalistes, à quoi bon préciser, répondre aux questions, à quoi bon préciser ce qui a fait l'objet maintenant de trois volte-faces en seulement une semaine au niveau des règles sanitaires lorsqu'on peut tout simplement gouverner par Facebook?

Et ce qu'on doit comprendre de ce geste hier, c'est que, lorsque le gouvernement trouve que la conférence de presse lui sert, permet son autopromotion, le gouvernement n'hésite pas à prendre toute la place pour parler de sa gestion extraordinaire, supposément extraordinaire, mais, lorsqu'il y a une annonce importante puis que ça va soulever des questions peut-être plus pointues des journalistes, ah! bien là, tout d'un coup, la conférence de presse n'est pas un outil qui est utilisé par le gouvernement. Et, au final de cette séquence-là où, durant une semaine, il y aura eu trois volte-faces sur les mesures sanitaires à l'extérieur, je vous pose la question : Qui pense encore que c'est la science qui guide les décisions du gouvernement?

Je vous rappelle la séquence, là. Dans un premier temps, on a omis de mentionner, lors du point de presse, ces mesures importantes. Ensuite, le premier ministre nous a dit, nous a affirmé qu'il n'avait pas été mis au courant ou, en tout cas, peut-être quelqu'un lui en avait parlé, ce qui soulève soit des questions d'intégrité soit des questions de compétence, parce que c'est complètement anormal qu'une mesure aussi importante comme celle-là n'ait pas été communiquée au gouvernement, ça soulevait également la question : Pourquoi la Santé publique n'a-t-elle pas levé la main pour dire : Bien, attendez, là, on a une annonce importante à faire par rapport au masque à l'extérieur?

Ensuite, on a voulu nous faire croire que c'était parce qu'il y avait des choses trop importantes à annoncer, donc qu'on a dû trancher et choisir ce qu'on annonçait. Ensuite, la Santé publique nous a expliqué qu'il n'y avait en fait pas vraiment d'études au soutien de la mesure gouvernementale de porter des masques à l'extérieur. Et tout ça se termine par un décret Facebook, une gouvernance par Facebook où est-ce que… pas besoin de rencontrer les journalistes, là, voici finalement mon changement dans les règles de santé publique.

Donc, je réitère l'importance de la proposition du Parti québécois, qui est de mettre par écrit dans un communiqué, au moins une heure à l'avance, les changements dans les mesures sanitaires, l'envoyer aux journalistes pour qu'ils puissent faire leur travail et ensuite faire la conférence de presse dans le cadre de laquelle les journalistes pourront poser leurs questions.

Et je rappelle également que la seule personne scientifique, le seul scientifique dans la cellule de crise depuis le début de cette crise-là, c'est Dr Arruda. Tous les autres membres de la cellule de crise, c'est du personnel spécialisé en communications. Ça soulève au moins deux questions. La première : Comment est-ce qu'un groupe spécialisé en communications a pu arriver avec une séquence de communications aussi catastrophiques que ce qu'on vient de vivre dans la dernière semaine?

Mais également je demande à nouveau qu'on ajoute, dans la cellule de crise, des scientifiques, qu'on amène une Dre Liu, qu'on amène des gens objectifs qui comprennent les enjeux scientifiques et qui ramènent le gouvernement dans une perspective de santé publique et non pas dans une perspective d'essayer de bien paraître, parce que ça donne ça, de la confusion, et donc une perte d'adhésion dans la population, et c'est très dommage. Sur ce, je vais prendre vos questions.

La Modératrice : Une question, une sous-question.

Mme Côté (Claudie) : ...dans les derniers jours sur le port du masque?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Clairement. C'est incompréhensible. C'est incompréhensible. En date d'aujourd'hui, là, on est rendus à une troisième volte-face, et ce que je constate, c'est que M. Legault dit qu'il prend ses responsabilités et que ce sont ses décisions en point de presse, mais il n'hésite pas non plus à lancer la Santé publique sous l'autobus puis à faire de la gouvernance par Facebook pour éviter les questions des journalistes lorsque ça l'avantage.

Donc, est-ce que c'est une bonne manière de maintenir l'adhésion? Est-ce que c'est responsable, comme façon de gouverner? Absolument pas. Ce n'est pas respectueux de la population puis des efforts qu'on fait. Ce n'est pas respectueux des journalistes qui ont un travail à faire, et ça soulève aussi des questions de cohérence. Donc…

M. Lacroix (Louis) : ...ce n'est pas un peu rassurant, d'une certaine façon, de constater que, quand M. Legault voit que les décisions n'ont pas d'allure... qu'on revient sur ces décisions-là puis on recule, tu sais, puis on dit : Bien, écoutez, j'ai entendu les messages, puis c'est… on a fait une erreur, puis on revient? L'autre solution, ce serait de rester entêté puis de continuer. Alors, est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de rassurant maintenant là-dedans?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Vous dites que c'est rassurant, un premier ministre qui prétend qu'il n'était pas au courant de la mesure proposée par la Santé publique et qui ensuite change… Non, mais il faut prendre les faits dans l'ensemble, là. On...

M. Lacroix (Louis) : …ma question. Ma question porte sur le fait qu'il ait reculé. Moi, ce que je vous demande, là, je vous dis : Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de rassurant dans le fait que, quand quelqu'un constate qu'il a fait une erreur, il l'admet puis il revient sur cette décision-là? C'est ça, ma question.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, ma réponse, c'est : On ne peut pas juste prendre cet événement-là en vase clos. C'est très, très peu rassurant de constater qu'un premier ministre prétend ne pas avoir été mis au courant d'une mesure de santé publique aussi importante que le port du masque à l'extérieur, ce n'est pas rassurant de voir trois volte-faces en une semaine et ce n'est surtout pas rassurant de voir des décrets Facebook, une gouvernance par Facebook pour éviter les journalistes. Donc, non, je ne suis pas rassuré.

Mme Gamache (Valérie) : Concernant la ventilation dans les écoles, quand on regarde l'enquête de nos collègues, on se rend compte que c'est fait un peu de façon improvisée, ces tests-là. Est-ce que des parents, ce matin, devraient s'inquiéter de la qualité de l'air dans les écoles du Québec?

M. Arseneau : Bien, on voit que, dans ce problème de la qualité de l'air dans les écoles, toutes les mesures qu'on a prises cherchent à démontrer que la qualité de l'air dans les écoles est adéquate. On ne cherche pas à savoir quel est l'état de la situation ou la réalité, on cherche à utiliser un protocole qui est très contestable et ensuite on ne l'applique pas pour s'assurer de ventiler, par exemple en ouvrant les fenêtres suffisamment longtemps, pour que les résultats soient positifs et qu'on puisse dire : Bien, voilà, la qualité de l'air est bonne, c'est rassurant, et vous pouvez évidemment envoyer vos élèves à l'école en toute sécurité.

Alors, c'est une espèce d'entreprise pour démontrer que la qualité de l'air, donc, est adéquate, alors qu'on pourrait avoir des tests beaucoup plus rigoureux. On pourrait avoir simplement, là, un détecteur de CO2, et on aurait des données beaucoup plus précises, beaucoup plus fiables, et on pourrait, donc, agir en conséquence pour mettre en place, là, de la ventilation qui fonctionne ou encore, à la limite, fermer des classes.

Mais ce qui est inquiétant, c'est que le fait qu'on ne veuille pas aborder le problème au fond, par le fond des choses, ça fait en sorte qu'aujourd'hui on se retrouve avec une situation, dans certaines régions, où les écoles sont fermées et qu'on annonce qu'on pourrait faire la même chose ailleurs. Et la question qui se pose, c'est : Quels sont les moyens qu'on met en place, au gouvernement, pour... non pas pour rassurer les gens sur la base de données peu fiables, sinon tirées de tests qui sont faits avec moult irrégularités? Ou est-ce qu'on prend les moyens pour s'assurer que la qualité de l'air soit effectivement, dans les faits, correcte?

M. Larin (Vincent) : ...sur votre demande, là, de segmenter la vaccination…

M. Arseneau : De ne pas segmenter, en fait. C'est ça, notre demande.

M. Larin (Vincent) : ...de ne pas segmenter…

M. Arseneau : C'est que la catégorie 8… Si je me suis mal exprimé, je vais le répéter. C'est que, dans la catégorie 8 par exemple, on a dit qu'on allait maintenant ouvrir la vaccination aux gens qui souffrent de maladies chroniques mais seulement ceux qui sont hospitalisés, seulement ceux qui ont un rendez-vous chez le médecin. Si notre rendez-vous, bien, il est prévu pour le début juillet, c'est à ce moment-là qu'on pourrait être vacciné, alors que ces gens-là sont déjà reconnus comme dans une catégorie vulnérable et qu'on devrait les vacciner rapidement, maintenant. Et ils ne comprennent pas pourquoi, en ayant attendu leur tour, là, on se retrouve avec 85 % de ce groupe-là qui sont mis de côté parce qu'ils n'ont pas, justement, les conditions nécessaires pour se qualifier à la vaccination maintenant. C'est ça que je veux dire.

Donc, on a créé une catégorie, mais, quand on arrive pour vacciner les gens de cette catégorie, on dit : Bien, il y a 85 % des gens qui n'auront pas la vaccination tout de suite parce qu'on a décidé que c'était simplement ceux qui étaient hospitalisés ou ceux qui avaient un rendez-vous à court terme.

Mme Lévesque (Fanny) : Qu'est-ce qu'on fait avec Montréal? Est-ce qu'on a envoyé trop de vaccins? Parce que, là, les centres sont moins achalandés, des grandes journées à ne presque pas vacciner, vraiment concentrées dans le Grand Montréal. Est-ce que... Comment on réajuste le tir à votre avis, là?

M. Arseneau : Bien, c'est clair qu'il y a aussi l'enjeu de la répartition des vaccins dans les zones où on en a autant besoin qu'à Montréal. Si on voit qu'il y a un surplus de vaccins à Montréal et qu'il n'y a pas preneur, bien, il faut rapidement le redistribuer ailleurs au Québec, où on est en demande.

Et là il faut savoir de quels types de vaccin on parle également, là, parce qu'on sait que l'AstraZeneca, il est limité, là, actuellement à la catégorie d'âge de 55 ans et plus. Mais ce qui n'était pas clair actuellement, là, dans l'information qu'on a, c'est à savoir si les doses qu'on a en surplus, ce sont des doses uniquement du AstraZeneca, ou du Pfizer, ou du Moderna, ce qui serait absolument scandaleux si on n'arrive pas à passer les doses de Pfizer et de Moderna, après avoir dit que c'était le problème d'approvisionnement qui posait problème, et puis qu'on repousse un peu les gens qui souhaitent être vaccinés en leur disant : Non, pas tout de suite.

Alors là, il y a un arrimage, il y a une agilité, une flexibilité plus grande qu'on doit se donner pour vacciner le plus grand nombre de personnes. On sait que c'est la voie de sortie de la pandémie actuelle, de la crise actuelle.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce qu'à Montréal on devrait, par exemple, appeler d'autres groupes rapidement? Parce que, là, on perd des journées précieuses, non?

M. Arseneau : Il faut absolument ouvrir davantage la vaccination à d'autres groupes pour s'assurer que, d'une part, on aille plus rapidement dans la vaccination et, d'une autre part, on évite à tout prix de perdre les doses si précieuses qu'on a du mal à obtenir de façon abondante et régulière.

M. Carabin (François) : ...devancer les deuxièmes doses? On a 2 millions de Québécois qui, on le sait, veulent se faire vacciner parce qu'ils ont eu une première dose. Pourquoi...

M. Arseneau : Vous avez totalement raison. On semble être dans une dynamique où il faut absolument respecter cette latitude‑là que le gouvernement du Québec s'est donnée de pouvoir étendre le délai pour administrer la deuxième dose à quatre mois, comme s'il était inadéquat ou même dangereux d'administrer la deuxième dose plus tôt, ce qui est évidemment faux. En fait, les recommandations des fabricants étaient de le faire beaucoup plus tôt.

Mais là on a encore posé la question mardi dans une rencontre : Est-ce qu'on ne peut pas devancer si on a des doses? Les gens ne demandent que de ça, d'être vaccinés avec une deuxième dose, et en particulier dans les CHSLD, par exemple, les personnes les plus vulnérables. On sait que, malgré le fait qu'on a administré la première dose, on a des foyers d'éclosion qui se déclarent dans certains CHSLD. On parle de 40 000 personnes. On pourrait, en l'espace de deux jours, là, avec suffisamment de doses, vacciner l'ensemble de ces personnes‑là pour une deuxième dose, et les rassurer, et rassurer leurs familles. C'est comme si, là, on disait que c'est réglé, alors qu'évidemment ces personnes‑là demeurent aussi vulnérables, malgré le fait qu'elles aient reçu leur première dose.

M. Bergeron (Patrice) : ...qui entoure les masques, là, la semaine dernière, là, qui a commencé avec l'omission d'une information importante, M. Arruda n'est pas intervenu. M. Arruda est intervenu souvent, dans des conférences de presse, pour dire : Attendez, il y a une information que j'aimerais rapporter ou j'aimerais préciser aux Québécois. Là, il ne l'a pas fait et il ne l'a pas fait depuis une semaine. Est-ce que c'est encore la personne qui a toute la marge de manoeuvre, la liberté, et est-ce que c'est encore la bonne personne pour dire : Écoutez, là, j'aimerais parler, j'aimerais ajouter telle information? Est-ce qu'il est encore à sa place?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je pense qu'il faut faire attention avant de jeter tout le blâme envers Dr Arruda, la seule personne scientifique dans la cellule de crise. Où est la responsabilité des 16 autres personnes qui sont spécialistes en communications et où est la responsabilité du premier ministre qui nous disait, la semaine dernière, qu'ultimement c'étaient ses décisions pour lesquelles il portait l'entière responsabilité?

Là, ce qu'on voit hier, c'est qu'on n'hésite pas à lancer la Santé publique sous l'autobus, et ça soulève la question : Qui croit encore que les décisions du gouvernement du Québec sont sur des bases scientifiques lorsqu'on fait trois volte-faces et on termine la séquence par une décision du premier ministre sur Facebook? Il y a vraiment un enjeu là, et je ne pense pas qu'on devrait se pencher sur le cas d'Horacio Arruda. On devrait plutôt se pencher sur : Est-ce qu'il y a moyen d'avoir plus de scientifiques dans la cellule de crise, plus d'objectivité, plus d'expertise au lieu d'avoir une gestion qui, vraisemblablement, est chaotique et qui nuit à…

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais qu'est-ce ça aurait changé, M. St-Pierre Plamondon? Parce que, sur le port du masque à l'extérieur, de l'aveu même du Dr Arruda, un, il n'y avait pas d'étude qui le démontrait, que c'était efficace, et, deux, ils ont dit que c'est un consensus de scientifiques qui a fait en sorte qu'ils sont arrivés avec cette décision-là. Alors, s'il y avait plus de scientifiques autour de la table, ça n'aurait rien changé… s'il y a un consensus scientifique.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je pense que, si, comme on le propose, on avait une indépendance, il y avait un plus grand nombre de scientifiques qui avaient une indépendance par rapport au gouvernement, parce que la question est très pertinente…

M. Lacroix (Louis) : Ce que vous voulez, c'est quelqu'un qui ne vient pas de la Santé publique. Quand vous parlez, par exemple, du Dr Liu...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est ce qu'on a déjà proposé, amener de l'expertise supplémentaire, un regard objectif extérieur qui permet peut-être, là, de stabiliser cette cellule qui est peut-être fatiguée, par ailleurs, là, tu sais?

Mais ce qu'on constate, c'est que la Santé publique ne se sentait pas à l'aise de lever la main puis de dire : Écoutez, là, on a quand mis de l'avant un certain nombre de mesures que vous passez sous silence en ce moment. Il faudrait peut-être le dire à la population.

Et au final la solution de cette semaine incompréhensible. Ce n'est pas un point de presse avec la Santé publique, là, c'est juste le politique, le PM lui-même qui prend son compte Facebook puis qui nous fait un décret Facebook derrière son écran. Il y a quelque chose qui ne va pas, et on pense que, si l'information est communiquée par écrit avant les points de presse, puis si on rajoute des scientifiques objectifs, du sang neuf avec plus d'expertise, on va peut-être améliorer cette situation-là.

M. Lacroix (Louis) : ...des scientifiques seraient allés contre cette mesure-là? Parce que, quand on est un marteau, là, tous les problèmes ont la forme d'un clou. Alors, quand... l'impression qu'ils auraient acquiescé à ça…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : La question est bonne. Puis c'est parce qu'on ne sait pas la dynamique à l'interne. Ce qu'on sait, c'est qu'il y a un seul scientifique puis beaucoup de gens de communications. Mais comment est-ce qu'on a pu arriver à une décision où le premier ministre dit : Moi, je ne suis pas sûr que j'étais au courant, puis c'est peut-être pour ça que je ne l'ai pas dit ou c'est parce qu'on avait trop de mesures puis on a tranché, on a décidé de ne pas vous en parler?

Il y a vraiment un bout de l'histoire qui, clairement, est incompréhensible. Donc, c'est difficile de savoir c'est quoi, les dynamiques internes, mais on trouve qu'en balançant le nombre de scientifiques avec le nombre de personnel politique qui se soucie de la réélection, là, du parti au pouvoir, en équilibrant ça, on aurait peut-être de meilleurs résultats.

La Modératrice : On va passer aux questions en anglais.

Mme Senay (Cathy) : I would like to ask you one question, Mr. Arseneau. Regarding the Health Minister, Christian Roberge is going to Beauceville…

M. Arseneau : Health Minister? Christian Dubé.

Mme Senay (Cathy) : The Health Minister… Christian Dubé, sorry.

Ça va vite des fois, hein?

M. Arseneau : Go ahead. So, Health Minister Christian Dubé is going somewhere…

Mme Senay (Cathy) : The Health Minister Christian Dubé is going in Beauceville. In the Beauce, people are turning… they're not going to the appointments for the AstraZeneca vaccine. What do you see… In Montréal, it's the same thing. We don't see lineups anymore.

M. Arseneau : Well, the challenge is a big one, yes. But I think the Government is making a good move in going there. Christian Dubé did receive the AstraZeneca vaccine. I think he gave the example to others. I think we have to, you know, have communication strategies based on facts and science to prove that, you know, that vaccine is without danger for a population over 50 years, and that's the way out of this pandemic, to get a vaccine, any vaccine that is considered secure.

Mme Senay (Cathy) : …they don't go.

M. Arseneau : I'm sorry?

Mme Senay (Cathy) : 50 years and older… those appointments. So, like, you did get your shot.

M. Arseneau : Yes. It was Moderna, but I would have gone for AstraZeneca too.

Mme Senay (Cathy) : …to people that are still anxious?

M. Arseneau : Yes. Well, I think right now there's probably a question of communication strategies that have to be adopted to the problem. I think, to some extent, last week, it worked well when they opened up. So, we have to keep at it. We have to reassure people. Obvioulsy, if people are not going is because they don't trust that the information is complete or they don't trust what's being said to them.

So, you know, having… You know, I'm not going to design a communication campaign for you, but, in the past, we've seen personalities or scientifics… science, you know, professors and so on, approve of the campaign, for example, and I think we have to employ any means to drive the point home.

Mme Senay (Cathy) : …investigation of ventilation in schools, classrooms again this morning. What do you think can be the reaction? …that the Education Minister is doing his job properly. And it's an important issue, the air in classrooms, the quality of air.

M. Arseneau : I think the questions should be asked to the Premier. He says over and over that his priority is keeping the schools open, but obviously the Minister is not delivering in terms of giving confidence to the parents that the air quality is good enough for sending your kids to school.

Now, we have an example, in the Québec region, that the schools are closed, because it was, you know, obviously a place where, what do you call it, «éclosions» would spring up, and that's why they were closed for a week, a second week and now a third week, saying even that it could happen in Montréal or in the Laval area.

The question is : What is the Government doing in order to prevent closing the schools? What are the means, you know, in the schools, that are being put in place? Right now, it's nothing. They've got their two feet in cement and they seem to be terrorized in the idea that they could possibly take action. So, yes, I think there are questions to be asked to the Minister, but the Premier has to respond if the Minister is not delivering.

La Modératrice : Dernière question.

M. Grillo (Matthew) : …hear you on the Facebook post yesterday. …you hear the Government say that they listen to science, they listen to Public Health, but then, in this Facebook post, he said he asked specifically to change the decree. Is that…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It's very hard to think, after the week we just had, that the decision-making process is based on science. We changed three times over the rule that applies to masks outdoor, and, at the end of the process, the decision is made on Facebook by the political power, saying : Well, what Public Health just explained to you, finally, we'll do something else.

So, it raises issues of credibility of the decision-making process, of the effect it will have on whether the population will respect those rules or not.

La Modératrice : Merci. Bonne journée.

(Fin à 8 h 54)

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