(Dix heures quarante-sept minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour, tout le monde. Accompagnée, donc, de ma collègue Marie Montpetit.
Plusieurs sujets que je vais vouloir aborder avec vous ce matin.
D'abord, j'aimerais reparler des demandes
que nous avons faites la semaine dernière au gouvernement, celles que le
renouvellement du décret d'urgence sanitaire reçoive l'assentiment de l'Assemblée
nationale et d'annoncer que le gouvernement tiendrait une commission d'enquête
publique indépendante sur la gestion de la pandémie. Je rappelle que le décret
d'urgence donne des pouvoirs sans égal au premier ministre, et ces pouvoirs
extraordinaires sont presque sans limites.
Le premier ministre a qualifié nos requêtes
d'ésotériques. Ce que les Québécois trouvent ésotérique présentement, c'est
surtout le manque de cohérence et de transparence dans la gestion de la
pandémie par le gouvernement et la confusion qu'il génère sur le terrain. Le gouvernement
de François Legault semble avoir quelque part perdu ses repères puis tente de
jeter le discrédit sur les autres, mais il est plus qu'urgent que le gouvernement
fasse preuve de bonne volonté en acceptant de soumettre le renouvellement du
décret d'urgence et les décrets d'application des mesures à l'assentiment des
parlementaires élus par l'ensemble des Québécois et des Québécoises. Ça ne peut
plus sans cesse être la faute des autres, comme réponse du gouvernement, et
tout cela rappelle que la gestion de la pandémie devra faire l'objet d'une
véritable enquête publique indépendante.
Nous avons eu hier le dépôt du budget
fédéral. La première chose que je mentionnerais par rapport au budget fédéral,
c'est qu'il soulève des questions quant aux champs de compétence des provinces
et aux ententes asymétriques que le Québec devra conclure et pour lesquelles il
est impératif de recevoir une compensation pleine et entière, à laquelle les Québécois
sont en droit de s'attendre. On aurait également aimé que le gouvernement
fédéral augmente les transferts vers les provinces plutôt que de venir jouer
dans les compétences des provinces. On aurait également vu, à ce moment-là, une
véritable volonté de la part du gouvernement fédéral d'augmenter les transferts
en santé, ce qui aurait été extrêmement salutaire.
Toutefois, outre ces questions, le budget
de Mme Freeland rappelle à quel point le budget du gouvernement de François
Legault était plutôt de la vieille école. Le budget fédéral, bien qu'imparfait,
je le souligne, bien qu'imparfait, a néanmoins une volonté d'amoindrir les
effets de la crise sur les femmes, de réduire les inégalités, de favoriser
l'inclusion et une véritable relance économique verte, ce que l'on aurait pu
espérer voir dans le budget de François Legault.
Autre sujet que j'aimerais aborder avec
vous aujourd'hui, la question de la pénurie de main-d'oeuvre et la question de
l'immigration. Voici ce que le premier ministre déclarait à propos de la
pénurie de main-d'oeuvre en 2018 : «Quand on me dit que le plus grand défi
économique est la pénurie d'employés, je ne suis pas d'accord.» Le 14 août
2019, alors qu'il rencontrait le Québec inc., le gouvernement trouvait que la
solution pour régler le problème n'était pas l'augmentation de l'immigration.
Il y avait beaucoup d'autres manières de le faire, c'est vrai, mais le premier
ministre avait répondu à l'ensemble des chefs d'entreprise, à ce moment-là,
qu'il fallait améliorer leurs conditions de travail. Aujourd'hui, on lit que le
ministre Boulet dit la chose suivante, promet que le Québec va accueillir plus
d'immigrants pour essayer de résoudre l'enjeu de la pénurie de main-d'oeuvre.
La réalité, c'est que, pour des raisons
purement électoralistes, le premier ministre Legault avait pris la décision de
nier l'enjeu de la pénurie de main-d'oeuvre en 2018. Comble de l'incurie,
aujourd'hui, on regarde sur Radio-Canada et on nous apprend que les
travailleurs venus d'ailleurs pour venir vivre ici et travailler ici en
français ont dû quitter à cause du désastre qui a été laissé au ministère de
l'Immigration par Simon Jolin-Barrette, alors que nous sommes en plein besoin
important de main-d'oeuvre.
Alors, résultat des courses, on a une
position qui a été prise par la CAQ qui est non seulement antiéconomique,
antidémographique, qui a un impact réel sur les services à la population, les
besoins de la population, un impact sur des PME, qui sont aux abois, et
finalement une volte-face, mais une volte-face de la part du ministre Boulet
véritablement trois ans trop tard.
Autre sujet, évidemment, à aborder, le jugement...
la loi n° 21. Le jugement vient à peine de sortir, donc nous allons quand
même prendre le temps de l'analyser en profondeur, on parle de plus de 200 pages.
Notre position sur cette question est connue, on est en faveur de la laïcité de
l'État québécois. Nous avons dit que nous souhaitions que la loi n° 21 du gouvernement
Legault passe le test des tribunaux sans présumer de la suite des choses.
Alors, je ne crois pas me tromper en disant que le jugement d'aujourd'hui est
une étape judiciaire d'un processus qui pourrait certainement culminer en Cour
suprême, mais nous allons respecter les institutions judiciaires. Voilà.
Mme Côté (Claudie) :
Mme Anglade, sur le budget fédéral, bon, là, on comprend qu'il va y avoir négociation
pour le montant d'argent. Québec est confiant d'aller chercher les sommes au
fédéral. Est-ce que le montant d'argent, le 6 milliards sur cinq ans doit absolument
être investi dans les réseaux de garderie pour créer plus de places ou on
pourrait l'utiliser ailleurs?
Mme Anglade : Bien, moi, je
vous répondrais que, lorsque vous regardez l'urgence sur le terrain... Et là je
ne parle pas de... Le gouvernement du Québec est entièrement responsable de la
manière dont il veut gérer cet argent-là, qu'on soit bien clair là-dessus, je
veux juste envoyer un message très clair sur l'indépendance de nos provinces et
le fait que nous ayons pleine juridiction sur cet enjeu-là, premièrement.
Deuxièmement, lorsque je regarde la situation
des garderies, c'est vraiment une situation qui est critique. On a un ministre
qui ne s'est vraiment pas occupé de cet enjeu-là dans les dernières années,
puis on a vu... dans toutes les régions, là, on entend parler d'une chose :
le manque de soutien en garderie. Alors, si l'argent ne va pas là, je me pose
la question : Où il irait?
M. Robitaille (Antoine) : Sur
la loi n° 21, vous avez déjà dit que, lorsque vous arriverez au pouvoir,
si vous y arrivez, vous élimineriez la clause dérogatoire, vous ne la
reconduiriez pas. Est-ce qu'après lecture de quelques éléments du jugement
c'est toujours votre position?
Mme Anglade : Oui, la position
n'a pas changé là-dessus.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Il y a quand même des choses... dans ce
jugement-là, on crée, à quelque part, deux catégories de Québécois, là, on fait
une distinction entre les anglophones et les francophones. Est-ce que ça ne
vous met pas mal à l'aise, vous?
Mme Anglade : Pour être très
honnête, je vais vouloir lire en détail le jugement. C'est plus de 200 pages,
puis, avant de commenter plus en détail, il va falloir qu'on prenne le temps de
bien faire la lecture de ce jugement-là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui, mais vous avez bien vu que les commissions
scolaires anglophones sont exonérées. C'était votre mandat presque de départ,
là, que de réunir les francophones et les anglophones. Est-ce que ça ne vous
inquiète pas?
Mme Anglade : Bien, c'est sûr
qu'il y a des inquiétudes qui peuvent être soulevées par rapport au jugement, mais,
avant de me prononcer de manière très ferme par rapport à ça, j'aimerais
prendre connaissance pleinement du jugement.
Mme Côté (Claudie) : Sur la
pandémie, bon, on est dans la vaccination. J'aimerais savoir : Est-ce
qu'on devrait devancer ou commencer à vacciner plus rapidement avec la deuxième
dose les personnes qui sont en résidence pour aînés ou encore en CHSLD? On
atteint, là, le quatre mois sous peu, si ce n'est pas déjà fait.
Mme Anglade : En fait, depuis
le mois de janvier, ma collègue ici présente, Marie Montpetit, avait demandé à
ce que, justement, on ait un plan pour accélérer les deuxièmes doses pour les
CHSLD. Donc, la réponse, c'est oui pour les RPA, mais surtout pour les CHSLD,
où on voit qu'il y a une augmentation extrêmement rapide des cas. Donc, oui.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce que vous trouvez que le gouvernement est trop rigide par rapport aux
priorités qui ont été énoncées par le comité d'immunisation? Est-ce qu'on veut
les suivre à tout prix ou on devrait faire preuve de flexibilité?
Mme Anglade : Bien, ce n'est
pas tant qu'il soit rigide qu'il ne soit pas nécessairement clair, le
gouvernement, dans des... On l'a vu, par exemple, avec les maladies chroniques,
où on a dit que les personnes qui avaient une maladie chronique devaient
pouvoir être vaccinées rapidement, pour apprendre, finalement… un peu en
catimini, pour apprendre, finalement, que ce ne sont pas toutes les personnes
qui ont des maladies chroniques, mais celles qui ont besoin de soins
hospitaliers.
Alors, ce qu'on a demandé au gouvernement,
c'est de dire à l'ensemble de la population, tous ceux qui ont une maladie
chronique, qu'ils puissent être vaccinés. C'est une demande que l'on a depuis
la semaine passée et on a eu beaucoup d'appels à ce sujet-là, en passant, de
personnes qui ne comprenaient pas les directives. Donc, moi, c'est davantage
dans la clarté que toute autre chose.
M. Bergeron (Patrice) : Sur
la pénurie de main-d'oeuvre, Mme Anglade, j'avais déjà posé la question à
M. Côté… pardon, M. Fortin, André Fortin, qui avait dit : Oui,
c'est peut-être le moment au Québec d'avoir un débat sur la hausse des seuils
d'immigration.
La semaine dernière, M. Derraji, en
interpellation, en conférence de presse, avant l'interpellation, lui, a dit, à
ce moment-là : Il y a beaucoup de choses à faire avant de parler de
hausser les seuils d'immigration. Bon, là, il faudrait peut-être que le tout
monde ajuste son violon au Parti libéral. On les hausse? On ne les hausse pas?
On fait un débat là-dessus?
Mme Anglade : On a fait… on a
toujours fait… on a toujours dit, deux choses. La première, c'est que l'enjeu
de la pénurie de main-d'oeuvre, ce qu'on a dit, c'est qu'il était là depuis
longtemps et qu'il fallait qu'il y ait tout un plan de match par rapport à ça.
C'est un enjeu qui a été nié par la CAQ. C'est un enjeu qui a été nié par
François Legault, au premier chef, qui encore, pas plus tard qu'il y a quelques
semaines, disait : Bien, ce n'est pas vraiment… l'enjeu, c'est de créer
les emplois payants. L'enjeu, là, présentement, c'est véritablement la pénurie
de main-d'oeuvre et tout le monde vous le dira.
Il y a plusieurs alternatives pour régler
l'enjeu de la pénurie de main-d'oeuvre en matière de formation, en matière
d'éducation. Il y a plusieurs éléments qui avaient été soumis, notamment
lorsqu'on avait fait tout un sommet sur la question de la pénurie de main-d'œuvre,
juste avant 2017-2018, tout un plan de match avait été mis de l'avant. Et, ce
qu'on avait dit, à ce moment-là, c'est qu'on devrait maintenir les seuils en
matière d'immigration.
Maintenant, ce que l'on apprend, c'est que
le ministre Boulet dit, lui : Ah! bien non, il va falloir que l'on augmente
à nouveau les seuils d'immigration. On aimerait comprendre quelle est la
stratégie de la CAQ.
M. Bergeron (Patrice) : Mais
la question que je pose, c'est que… c'est parce qu'on a deux porte-parole qui
ne nous donnent pas exactement la même réponse au Parti libéral, à l'opposition
officielle. On les augmente? On fait un débat là-dessus?
Mme Anglade : On maintenait
les chiffres au seuil où ils étaient lorsque l'on était au gouvernement. C'est
ça qu'on avait dit depuis le départ.
M. Robitaille (Antoine) : Je
suis surpris de votre réaction face au budget fédéral. Il y a quand même une
intrusion massive dans les compétences du Québec, là, sur les garderies. Il n'y
a pas d'argent pour la santé, qui est aussi une compétence québécoise,
provinciale. Donc, je suis surpris, ça ne vous fait pas tiquer, ça, vous, comme
fédéraliste? Est-ce que ce n'est pas la fin du fédéralisme canadien à quelque
part?
Mme Anglade : Ah! non, non,
non. Vous m'avez aussi entendue dire... j'espère que vous m'avez entendue dire
que... La première chose que j'ai dite, c'était que le gouvernement fédéral
avait décidé de rentrer dans des champs de compétence provinciale et que l'on
aurait de loin préféré avoir des transferts plutôt que d'avoir une intrusion du
fédéral dans les champs de compétence provinciale, que ce soit pour les
garderies, que ce soit pour les transferts, la question des CHSLD. Absolument.
Sans équivoque, M. Robitaille, c'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
M. Robitaille (Antoine) :
Donc, on va avoir un combat pour les services de garde comme on a un combat
continuel pour avoir des sous pour la santé. C'est ce qui nous attend, là?
Mme Anglade : Bien, nous, ce
qu'on pense, c'est que les transferts... on aurait souhaité voir des transferts
en matière de santé. On l'a demandé initialement, on l'a répété, et aujourd'hui
encore je le dis : On aurait aimé voir que le gouvernement fédéral décide
d'investir avec des transferts en santé, de la même manière que l'on estime que
c'est une intrusion du fédéral en matière de garderies. Maintenant, si c'est le
choix du gouvernement fédéral, on demande une pleine compensation, compensation
pleine et entière pour pouvoir récupérer cet argent-là.
M. Lacroix (Louis) : Mais
quand vous voyez la réaction de M. Girard, ce matin, comment vous
réagissez à ça? Parce que M. Girard, ce matin, a dit... Bon, oui, effectivement
que sa déception, c'est qu'il n'y avait rien pour les transferts en santé. Sur
la compensation pour des services de garde, lui, il dit, bon, que ça va se
faire sans aucune condition. Il a l'air certain de ça. Donc, il n'a pas
condamné en tant que tel le budget fédéral. Il a certaines déceptions, mais
pour lui... il n'a pas parlé d'intrusion nécessairement dans les compétences, à
part peut-être pour les CHSLD, etc. Il n'a pas semblé vindicatif à l'égard de
ce budget-là.
Mme Anglade : Bien, moi, je
vous dirais qu'il faut être très clair avec le gouvernement fédéral quant aux
compétences du provincial, très clair par rapport aux compétences du Québec.
Alors, oui, il y a intrusion, je veux dire, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas
intrusion, il y a intrusion. Et on ne pense pas que ce soit la bonne manière de
faire affaire. On ne pense pas que ce soit la bonne chose à faire avec
l'argent, au fédéral, on pense qu'il devrait y avoir des transferts plutôt que
de rentrer... l'intrusion des compétences des provinces.
M. Bergeron (Patrice) : Mais
vous, un gouvernement Anglade, là... il s'y prendrait comment dans sa stratégie,
là, justement pour empêcher cette intrusion-là, pour obtenir l'argent, par
exemple, dans les transferts en santé? Est-ce que vous seriez plus efficace? Puis
comment vous vous y prendriez pour être plus efficace?
Mme Anglade : Bien, c'est une
bonne question que vous posez. Je pense que... rien de mieux que de montrer et
de faire l'alliance avec les autres gouvernements des autres provinces. Moi, je
pense que c'est extrêmement important de faire front commun avec l'ensemble des
provinces sur ces enjeux qui touchent le gouvernement. Et je vous dirais qu'il
faut aussi avoir la crédibilité pour aller négocier avec les autres provinces
puis qu'on se dise qu'on est tous en droit d'avoir le montant d'argent du
fédéral. Alors, c'est aussi une question de posture par rapport aux autres
provinces, mais ce front commun là est extrêmement important. Vous allez me
dire qu'il y en a un aujourd'hui, front commun, au niveau des provinces. Je
pense qu'il pourrait être encore plus fort et assumé comme leadership.
Quand on voit, la semaine dernière, par
exemple, toute la question du français sur la question des francophones dans le
reste du pays et que je n'ai pas beaucoup entendu la CAQ s'insurger, bien, ça
aussi, ça relève du gouvernement provincial. Ça, c'est un exemple concret aussi
de travailler au Québec, mais aussi d'avoir un rôle important pour défendre les
communautés francophones dans le reste du Canada, exemple très concret.
M. Robitaille (Antoine) : Ça
ne serait pas une bonne idée de contester devant les tribunaux un programme de
garderies pancanadien comme on a contesté… comme même le Québec s'est joint à
la contestation sur la taxe carbone?
Mme Anglade : Bien, moi, ce
que j'aimerais d'abord et avant tout, parce que le gouvernement… Le Québec a
fait des choix, a fait des choix de société par rapport à ces garderies-là. Il
y a des décennies qu'on a fait ces choix-là. Et ce qui m'apparaît essentiel
présentement, c'est de savoir que, si le gouvernement décide d'aller là, nous,
qu'on ait entière compensation financière par rapport à ce qui s'est passé et
qu'en aucun cas le gouvernement fédéral ne devrait nous dicter comment cet
argent-là devrait être dépensé, en aucun cas, et pour les CHSLD, bien que je
pense qu'on a plein de travail à faire.
M. Robitaille (Antoine) :
…sur la contestation devant les tribunaux.
Mme Anglade : Je ne sais pas
si on a besoin d'aller en contestation des tribunaux, honnêtement.
M. Robitaille (Antoine) : Parce
qu'à un moment donné, c'est le régime, là, c'est la constitution qui est
constamment… par le fédéral. Ça ne vous fatigue pas, vous, comme fédéraliste?
Mme Anglade : Moi, ce que je
retiens, encore une fois, c'est que, dans ce genre de situation là, on veut
avoir une pleine compensation. C'est ça qu'il faut miser et, évidemment, le
transfert des montants en santé.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
s'il y a une compensation sans condition, vous considérez que ce n'est pas une
intrusion…
Mme Anglade : Non. Je
considérerai toujours que, lorsque le fédéral décide d'intervenir dans des
champs de compétence provinciale, qu'il y a une intrusion. Je considérerai
toujours ça.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous n'êtes pas au point…
Mme Anglade : Est-ce qu'on
veut la contester légalement devant les tribunaux? C'était la question de
M. Robitaille. Je dis, ça, c'est une question qui mérite d'être posée
certainement, mais je ne suis pas rendue là, si c'est ça la question.
M. Robitaille (Antoine) : Sur
les universités, vous avez dit, donc : La CAQ aurait dû s'insurger
davantage. Là, ce qui est clair, c'est que le Québec traite sa minorité
anglophone beaucoup mieux, et on peut le dire, là, que les minorités
francophones sont traitées un peu partout. Les universités sont carrément
poussées à la faillite. Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce que nous, on baisse,
finalement, les contributions aux universités anglophones ici ou on réclame
l'équivalent pour les minorités francophones...
Mme Anglade : Bien, j'espère
qu'on va s'inspirer... j'espère que, nous, on va continuer à traiter nos
minorités de la bonne façon. Parce que ce que je regarde à l'extérieur du Québec
présentement, ce n'est pas de la bonne façon dont elles sont traitées. Et je
regarde la manière dont les francophones sont traités en Ontario — j'ai
été moi-même manifester quand il y a eu des enjeux en Ontario, il y a, ma foi,
un an et demi, deux ans peut-être, ma mémoire me fait défaut, peut-être deux
ans — je pense que c'est extrêmement important de condamner la
manière dont les choses se font présentement en Ontario. Et c'est pour ça que
j'étais surprise de voir que la CAQ n'avait pas réagi à ça. Nous, je ne pense
pas...
M. Robitaille (Antoine) :
...acceptable, à part manifester?
Mme Anglade : À part
manifester, à part revendiquer, à part aller soutenir, je pense que c'était
déjà un bon message à envoyer de la part du gouvernement du Québec.
M. Robitaille (Antoine) : ...
Mme Anglade : Bien, je n'ai
pas entendu la voix du gouvernement sur cet enjeu-là. Est-ce que vous l'avez
entendue?
M. Robitaille (Antoine) : Non.
Je vous demande ce que vous feriez...
Mme Anglade : Vous m'auriez
entendue sur cet enjeu-là parce que c'est de la responsabilité du Québec
d'aller défendre les francophones dans le reste du Canada, et c'est de la
responsabilité du Québec de défendre le fait français ici, chez nous, les deux,
et on peut faire les deux.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions en anglais maintenant.
Mme MacKenzie (Angela) :Hi. I just want to, first of all, know your reaction to the judgment
on Bill 21.
Mme Anglade :
So, first of all, I'd like to say that it's a long judgement, it's over 200
pages. So, we'll take the time to really look at it in details. But again, it
doesn't change the position that we have. We said from the beginning we are in
favor of «laïcité». However, we want to make sure that it can be… it can go in
front of the court and get the judgment of the court. So, we are in that
process.
Mme MacKenzie (Angela) :
...but we do know that they have struck down the law itself for English school
boards and these are your voters. Your thoughts on that.
Mme Anglade :
So, you said they struck down the…
Mme MacKenzie (Angela) :
…law will not apply to the English school boards in Québec. But it will apply
to French school boards and the public services.
Mme Anglade :
Yes. So, I understand that there is a difference between the two. But I'm not
in a position right now to answer the question, like the impacts of that.
Again, I want to make sure that we read the judgment. But it doesn't change our
position on Bill 21.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Your reaction on the federal
budget and what's good in it and what's not good in it.
Mme Anglade :
So, the first thing I said about the federal budget, what is… We'll start with
what is not so good about it, it's the fact that they are really getting into
the competences of the provincial jurisdiction regarding day care, regarding
health care as well, if you consider CHSLD, of course, part of health care. And
this is supposed to be a competence of the provincial Government. That's the
first thing.
The second thing is we
were hoping to get health transfers from the federal and we didn't get any. And
they said : We are going to wait after the pandemic. It's a long time,
after the pandemic, when you see the situation of health care in Québec today.
We would have hoped to see the Federal Government being
a lot more proactive in providing those transfers. Beside all this, there are
elements around supporting inequalities, supporting women, supporting
transformation of the economy towards a green economy. There are positive
elements that we should highlight as well.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...that there are more people
under 60 that are hospitalized than during the first wave. Does that worry you?
Mme Anglade :
Well, the situation is always worrisome because we have a number of hospitalizations
that are going up, the number is going up. But again, I think we really have to
focus on a couple of things : vaccine, campaign towards vaccination,
focussing also on… I understand that those are not the people where we see
hospitalizations, but we need to focus on people in CHSLDs so they can get
their second dose, and encourage everybody to get the vaccine, and get clear
indications regarding the measures that are in place from the Québec
Government.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Should we loosen up the rules
now, like…
Mme Anglade :
To vaccine?
M. Verville
(Jean-Vincent) : No, in general, because the
numbers are going down…
Mme Anglade :
I wouldn't say this at this point. It's really for Public Health to say that.
At this point, we have to be extremely cautious about what's going on and the
increase that we see. We still see again hospitalizations that are going up.
So, I would be extremely cautious.
Une voix
:
Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 8)