(Huit heures vingt-trois minutes)
M. Roy
: Bon matin à
tous. Bon, bien, M. Louis Robert a déposé son bouquin aujourd'hui. Bon, je
ne l'ai pas lu. On a vu certains éléments qui sont extrêmement troublants, mais
qui étaient connus quand même, hein?
Nous avons fait, quand même, une commission
parlementaire sur l'utilisation des pesticides au Québec. On a abouti avec des recommandations,
O.K.? Pour moi, c'était un travail sérieux. Le ministre est arrivé avec un plan
d'agriculture durable qui, à mon avis, ressemblait plus à un plan de marketing
qu'un vrai plan pour faire une transition agroenvironnementale dans l'agriculture
au Québec.
Lorsqu'on a été en commission
parlementaire pour la création de l'ITAQ, l'Institut de technologie
agroalimentaire du Québec, j'ai demandé au ministre je ne sais pas combien de
fois : Est-ce que vous allez intégrer les recommandations du rapport à
l'intérieur du curriculum de formation et votre fameux plan d'agriculture
durable? Ah! ce n'est pas la bonne place, on n'est pas rendu là, etc.
Donc, force est de constater que le
gouvernement, c'est un gouvernement sous influence, le ministère de
l'Agriculture est encore noyauté par l'industrie des pesticides. Et ça ressemble
énormément à la situation du ministère des Forêts qui, bon... dont les
orientations de gestion de la forêt sont contrôlées par l'industrie forestière.
Donc, un gouvernement sous influence, noyauté par, je dirais, des groupes
d'intérêts qui en orientent les décisions.
Hier, on a déposé une motion sur les
lanceurs d'alerte. C'est important de protéger ces gens-là et de leur permettre
de dénoncer des situations inacceptables. Donc, écoutez, je n'irai pas plus
loin là-dedans.
Seul petit bémol, donc, Louis Robert jette
un peu le bébé avec l'eau du bain dans le sens où il nous attaque, d'une
certaine manière, en disant que, bon, nous sommes des néophytes. Mais c'est sûr
que les députés, on n'est pas des spécialistes dans tout. Mais on a quand même
assez de jugement pour reconnaître qu'une situation est problématique, et de
proposer des outils législatifs, puis de relever l'enjeu dans la société. Ça
fait que, bon, ça, c'est le seul bémol que je mets sur le bouquin, pour le
moment, là, de Louis Robert.
Une voix : …
M. Roy
: Je ne l'ai pas
lu, mais j'ai lu quand même des extraits. Ça fait que voilà.
La Modératrice
: On va
passer au chef parlementaire, M. Pascal Bérubé, et ensuite on prendra les
questions.
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Merci, Sylvain. Ce n'était pas prévu que Sylvain soit avec nous, mais,
compte tenu de l'importance de l'enjeu, de la sortie du livre de ce sonneur
d'alerte, ça s'imposait.
Aujourd'hui, je veux parler d'un exercice
important qui est l'étude des crédits. Annuellement, c'est un moment privilégié
pour la reddition de comptes. Quelques observations.
Jusqu'à maintenant, en matière de
transports, en matière de justice, en matière d'aînés, beaucoup de rigidité. Les
ministres ne veulent pas répondre aux questions, contrôlent même l'accès à
d'autres personnalités de leurs ministères, à qui ils ne veulent pas qu'on pose
des questions, que ça soit le président de la Commission des droits de la
personne, que ça soit le bureau de projet pour le troisième lien, que ça soit
différent intervenants. Je pense qu'il y a un mot d'ordre qui a été donné d'en
dire le moins possible. Et ça s'ajoute au contrôle, au contrôle de
l'information de la part du gouvernement. Et je vous ferais part de deux
propositions en ce sens aujourd'hui.
J'ajoute que reviennent encore sur le
tapis les coûts importants des résidences pour aînés, ce que j'appelle Les
Résidences Soleil étatiques de Mme Blais. Elle va avoir coûté cher, cette
candidature-là de Mme Blais. Ce projet-là, on y met vraiment beaucoup de
ressources. On ne sait toujours pas comment ça va coûter, qui va les
construire, dans quelles circonstances. Pourtant, les besoins sont identifiés,
présentement, on a besoin de personnels qui ont du temps, on a besoin de repas
de qualité, on a besoin d'aération pour les aînés actuels.
Et les Résidences Soleil étatiques de Mme
Blais, j'entendais encore Paul Arcand ce matin, à juste raison, dire que… Est-ce
que ça vaut tout ce qu'on va y mettre? C'est énorme, les coûts de construction,
énorme. Alors, ça, ça nous préoccupe, et c'est le moment privilégié qu'on a
pour poser des questions.
D'ailleurs, je me permets de susciter votre
intérêt en vous disant qu'aujourd'hui il y en a deux importantes. L'étude des
crédits sur la réforme des institutions démocratiques. C'est aujourd'hui qu'on
va consacrer que, non, le premier ministre ne va pas remplir tous ses
engagements électoraux. Il ne va pas réformer le mode de scrutin, il n'en a pas
l'intention. Tout indique, dans les travaux législatifs, qu'ils ont choisi
d'utiliser cette raison-là pour qu'on ne tienne pas la commission.
Alors, je vous annonce qu'à moins d'avis
contraire, et je me rétracterai si c'est le cas, et je saluerai le
gouvernement, le gouvernement ne remplira pas toutes ses promesses, et il n'y
aura pas de réforme des institutions démocratiques. Tout va dans ce sens-là. Le
premier ministre nous a même dit, la semaine dernière, que la ministre avait autre
chose à faire. Ils sont capables de faire plein de choses présentement, mais
ça, ils ne veulent pas le faire. Pourquoi? Parce qu'ils considèrent que c'est
un système qui les avantage.
Alors, ça, c'est l'étude des crédits,
institutions démocratiques. Et cet après-midi, bien, c'est avec le premier
ministre, alors là, soyez attentifs. On est fin prêts, on a bien hâte de poser
des questions qui intéressent le public.
Parlant de transparence, de reddition de
comptes, je me permets de faire deux suggestions. La première. Il n'est pas
normal que, depuis septembre 2020, le premier ministre ait manqué 33 % des
séances des périodes des questions. La population du Québec a élu le premier
ministre pour être son dirigeant, et c'est à lui qu'on veut poser les questions.
Alors, à chaque mercredi, on doit se rabattre sur Mme Guilbault. Je préférerais
que ce soit le premier ministre. Donc, 33 % d'absence aux périodes des
questions, c'est autant de moments manqués pour poser des questions au premier
ministre. Ça, c'est un premier enjeu.
Le deuxième. Je suis d'avis que le
gouvernement du Québec devrait désigner chaque matin, au même titre qu'on le
fait, le Parti québécois, Québec solidaire, le Parti libéral, quelqu'un qui
vient répondre aux questions générales de l'actualité, pour éviter que vous
ayez à prendre du temps sur les points de presse aléatoires sur la pandémie,
pour poser des questions sur d'autres sujets. Je suis convaincu que les membres
de la Tribune de la presse de l'Assemblée nationale trouveraient que c'est une
bonne idée. Pourquoi? Parce que, depuis le début de la pandémie, vous ne pouvez
plus accrocher les ministres selon les sujets. Vous savez comment c'est
compliqué.
Alors, ma proposition est très claire, et je
vais l'adresser à la Tribune de la presse : chaque matin, on ajoute une
plage supplémentaire, et le gouvernement désigne un ou une ministre qui vient
répondre de façon générale à tous les enjeux de l'actualité. Et il y en a
plusieurs aujourd'hui.
Je m'arrêterais là pour qu'on ait plus de
temps pour échanger ensemble.
M. Laforest (Alain) : … mais
ils ne l'utilisent pas, à partir de 9 heures.
M. Bérubé : Oui, mais, ce
n'est pas normal. Nous, on répond à toutes les questions, y compris des
questions qui portent parfois sur nos formations politiques, où il y a plus
d'enjeux, où vous pouvez nous poser des questions qui sont plus difficiles,
c'est normal. Mais le gouvernement, à plus forte raison, lui, il gère l'argent.
M. Lacroix (Louis) : M.
Bérubé, quand vous étiez ministre du Tourisme, là, vous avez joué dans le
psychodrame du Grand Prix de Montréal.
M. Bérubé : Oui, c'était moi,
le négociateur.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
de voir ce matin que le Grand Prix va être annulé et qu'on va donner une
compensation supplémentaire, des millions supplémentaires à cette industrie,
en, vraisemblablement, 2030-2031, pour…
M. Bérubé : Pour une rallonge.
M. Lacroix (Louis) : …pour une
rallonge, autrement dit, pour reprendre les deux Grands Prix annulés, qu'est-ce
que ça suscite, chez vous, comme réaction?
M. Bérubé : Bon, alors, là,
vous me…
M. Lacroix (Louis) : ...
M. Bérubé : Bien, oui, je l'ai
négociée. Pour l'entente qu'on a actuellement, c'était moi qui étais désigné
par la première ministre Marois. Ce que je peux vous dire, c'est qu'à l'époque,
ça ne fait pas si longtemps, on parle de 2013, il y avait des exigences qui étaient
un hôpital de piste, des paddocks, enfin, il y avait quatre éléments qu'il
fallait payer. On les a payés, puis on a une entente à long terme. La crainte
que j'aie, c'est qu'en 2022 le Grand Prix ne revienne pas, qu'ils décident
d'aller en Turquie, par exemple. Alors, on va en apprendre plus à
11 heures.
Moi, je suis d'avis que c'est un événement
hors norme qui a des retombées extraordinaires pour le Québec, en termes de
visibilité, en termes de nuitées, en termes de restauration. On peut bien avoir
un jugement sur l'industrie automobile ou sur, parfois, les dépassements
nocturnes, là, mais ça rapporte beaucoup. On l'a déjà faite, l'analyse, là,
d'opportunité, c'est un événement qu'on aurait de la difficulté à remplacer. Ceci
étant dit, je comprends que la compensation va être beaucoup pour le promoteur,
que je connais très bien, à qui j'ai déjà parlé, il y a quelques semaines,
François Dumontier, qui, lui, ça fait deux ans qu'il n'a pas de revenus. Alors,
c'est un Québécois qui opère, depuis Normand Legault, ensuite, François
Dumontier.
Donc, moi, je veux savoir : Est-ce
que le financement permet à l'entreprise de maintenir à flot jusqu'en 2022 ou
est-ce qu'on n'a pas de garantie, puis en 2022 ça risque d'aller en Turquie?
Ça, ça se gère avec Formula 1, je n'en sais pas plus. Mais, moi, je suis d'avis
que le Grand Prix de Formule 1 mérite la considération que le gouvernement lui
accorde présentement.
M. Larin (Vincent) :
…qu'est-ce que vous pensez du fait que le gouvernement veut aller jusqu'au
bout, c'est ce navire-là ou rien?
M. Bérubé : Au bout de quoi,
tu sais? J'ai failli dire quelque chose, mais je ne le dirai pas. C'est le bout
de quelque chose, certain. Je veux dire, ce navire-là, depuis sa conception,
est un problème. Et on ne trouve pas, justement, le bout de le réparer pour
qu'il fonctionne. Il a coûté 175 millions. C'est une perte, quant à moi,
tout comme l'Apollo que M. Bonnardel a acheté sans inspection, tout comme
tous les coûts qui ont été engendrés.
Proposition double. Première affaire :
pourquoi on ne poursuit pas le chantier maritime italien Fincantieri? Parce que
manifestement c'est vicié depuis la construction.
M. Larin (Vincent) : C'est
possible, ça, poursuivre une entité italienne?
M. Bérubé : Bien oui, on
le fait dans plein de domaines. Il y a un contentieux au gouvernement du
Québec. Pourquoi on renonce à poursuivre un chantier qui nous a fourrés? Bon.
Ensuite, le navire, il est là pour
40 ans. Le Camille-Marcourx a fait à peu près 40 ans. Bien, qu'on en
construise un nouveau, au Québec cette fois-ci, qui répond aux exigences de
navigation sur le fleuve Saint-Laurent.
Et, quand j'entends le ministre des
Transports, de façon désinvolte, dire hier : Non, on va aller au bout du
bateau, puis il n'y aura pas de nouveau navire... Je veux dire, ça, c'est le
même ministre qui n'est pas capable de nous donner un chiffre à
3 milliards près pour le troisième lien, quand c'est notre unique lien
vers la Côte-Nord. Alors c'est un manque de considération à l'égard de la
population de la rive sud du Saint-Laurent et de la Côte-Nord. Je peux vous
dire que ça a été noté, soyez-en assurés. C'est un enjeu majeur.
Donc, c'est ça, ma proposition :
Pourquoi on ne poursuit pas puis pourquoi on ne construit pas un nouveau navire
au Québec? C'est la colonne des pertes, le F-.A.-Gauthier. Il faut que
quelqu'un le dise, et c'est moi qui vous le dis aujourd'hui.
M. Larin (Vincent) : Et
toujours sur le... juste une autre question sur le troisième lien, là.
M. Bonnardel ne voulait pas qu'il y ait de questions qui soient posées au
directeur du bureau de projet.
M. Bérubé : J'ai vu ça.
M. Larin (Vincent) : Dans
le cadre d'une étude de crédits, c'est assez spécial quand même.
M. Bérubé : C'est devenu
un dossier sensible pour ceux qui en ont fait la promotion. C'est ça qui est
incroyable. Et n'oubliez pas qu'ils ont un livrable : la première pelletée
de terre avant la prochaine élection. Puis ils ont intérêt parce
qu'Éric Caire a dit qu'il démissionnait si on n'avait pas ça. Alors, ils sont
nerveux là-dessus. Ils n'ont pas de chiffres à donner. Ils ont donné les mêmes
réponses l'an dernier en temps et lieu.
Moi, je ne remets pas en question le
troisième lien. C'est l'engagement du gouvernement, ils veulent le réaliser.
Mais dites-nous ça va coûter combien. Ça va coûter, je ne sais pas, moi,
5 milliards, 8 milliards, 10 milliards? Je ne le sais pas. En
attendant, moi, j'ai besoin de 200 millions pour un navire qui fait la
traverse deux fois par jour entre deux régions, qu'on nous dit que, non, on n'a
pas cet argent-là. Ça ne fonctionne pas. Alors, la population de l'Est du Québec,
là, ils ont noté la belle considération que la CAQ a pour elle.
M. Lacroix (Louis) :
M. Bérubé, la semaine dernière, Theresa Tam, la responsable de la
santé publique du Canada, disait que, selon les études, pour accéder à un
certain retour à la normale, il fallait que 75 % de la population soit
vaccinée d'une première dose et 20 % d'une deuxième dose. Or, hier,
M. Dubé a reconnu qu'au 24 juin 75 % des gens vont avoir reçu
leur première dose, mais seulement 500 000 personnes vont avoir reçu
la deuxième dose, ce qui n'est même pas 10 %. Alors, qu'est-ce que ça vous
laisse entrevoir sur un retour à la normale?
M. Bérubé : Bon, deux choses.
D'abord, est-ce que l'objectif du 24 juin est atteignable? Évidemment,
vous avez compris que c'est un symbole que le gouvernement veut s'accorder, un
symbole de liberté avec la Fête nationale. Un petit peu de politique là-dedans.
Mais, on veut que ça fonctionne. On veut y contribuer puis on veut que ça se
passe bien.
Quant à l'immunité, bien, il faut préciser
les éléments. Le président Macron va annoncer ce vendredi, si je ne me trompe
pas, son plan de retour, retour à la normale. Ce qui nous manque, c'est
clairement des indications sur la base des chiffres, comme vous l'indiquez. À
partir de tant de taux de vaccination, qu'est-ce qu'on peut faire de plus? Qu'est-ce
qu'on gagne de plus? C'est quoi, les défis collectifs qu'on a?, pour qu'on
puisse les mesurer. Puis, une fois qu'on les atteint, on peut poursuivre vers
un autre.
Donc, ça nous prend un plan de retour à la
normale basé sur des chiffres et des étapes. Parce qu'ils les ont, hein, dans
la cellule de crise, ils ont ça puis là ils nous distillent ça, là, pour qu'on
demeure attentifs : Mais là, c'est le trio santé, mais qu'est-ce qu'il va
dire? Mais… Donnez-nous l'information, puis il va y en avoir, des questions,
après.
Je trouve qu'on dépend trop des paroles
des participants au point de presse. Tandis que j'aimerais mieux avoir un
tableau puis qu'on puisse suivre : 24 juin, objectif, vaccination.
Telle date si on a telle immunité collective atteinte. Là, on peut déconfiner
tel élément. Ça, là, ça nous donnerait de l'espoir. C'est ça que je propose.
M. Laforest (Alain) : À
partir des éléments qu'on connaît, depuis les dernières 24 heures, quelle
est votre position par rapport à AstraZeneca et éventuellement
Johnson & Johnson?
M. Bérubé : C'est clair
qu'AstraZeneca il y a une crainte là? Il y a des gens qui n'avaient pas de
craintes puis il y a des gens qui sont allés au-delà de leur crainte parce
qu'ils se disaient que c'est mieux d'avoir un vaccin puis c'est très rare qu'il
y a des problèmes. C'est sûr qu'il y a une gestion de la perception. Je sais
très bien qu'il y a des gens qui ne voudront plus l'avoir à cause de ça.
Donc, qui peut nous rassurer? Bien, des
scientifiques, en disant : Bien, voici la loterie, voici le taux de
complication possible. Puis on nous dit également, ce matin, que... Soyez
attentifs, après l'admission du vaccin, parce que, si vous avez des symptômes,
vous pouvez aller voir votre médecin.
C'est clair qu'il y aura un impact, je ne
le nie pas, là. Puis, il y a des gens que j'entends, moi, dans ma
circonscription, qui voulaient se faire vacciner, qui ne veulent plus se faire
vacciner avec l'AstraZeneca. Ils aimeraient avec les autres doses. Donc, est-ce
que ça va jouer avec l'objectif du 24 juin que j'ai évoqué avec votre
collègue? Peut-être. Alors là, il y a un travail de rassurer la population.
Mais, on veut vraiment que ça fonctionne,
la vaccination. On veut collectivement encourager le ministre, puis on lui
rapporte régulièrement des choses qu'on peut modifier, puis il a une bonne
écoute là-dessus. Donc, c'est un effort collectif, hein? Ce n'est pas seulement
le gouvernement du Québec. On y contribue tous, les députés.
M. Bergeron (Patrice) :
Sur l'action du premier ministre en Chambre, vous connaissez les raisons qui
sont invoquées. Il y a une équipe A puis une équipe B, au fond.
M. Bérubé : Oui.
M. Bergeron (Patrice) :
Et on ne veut pas qu'il y ait de…
M. Bérubé : On va prendre
l'équipe A.
M. Bergeron (Patrice) :
Oui, j'ai compris que vous voulez prendre le chef de l'équipe A, en tout cas. Mais
ces raisons-là, selon vous, ne sont pas suffisantes, de vouloir éviter un
risque de contamination…
M. Bérubé : Bien, voyons
donc!
M. Bergeron (Patrice) :
…de l'ensemble des parlementaires ou des ministres?
M. Bérubé : Bien, voyons
donc! C'est ça qu'ils vous disent?
M. Bergeron (Patrice) :
Bien, c'est ce qui a été expliqué. C'est pour ça qu'on a mis en place…
M. Bérubé : Ça ne tient
pas, non...
M. Bergeron (Patrice) :
…deux systèmes, là.
M. Bérubé : Bien, deux
systèmes, je veux dire… Manon Massé puis Gabriel Nadeau-Dubois sont ensemble
régulièrement puis… Non, non, il y a moyen d'aménager ça, je veux dire… Justin
Trudeau, il est là pas mal tout le temps, là, en Chambre. Ça ne tient pas. Ça
fait l'affaire du gouvernement, de préserver le premier ministre des questions
une fois sur trois. Mais moi, je demande qu'on s'organise. Je préfère que ça
soit Geneviève Guilbault dans son bureau puis le premier ministre au salon
bleu. D'ailleurs, ce n'est pas toujours évident avec Mme Guilbault le
mercredi.
Donc, je vous rappelle, là, de septembre
2020 à, mettons, au 1er mai, parce que ça va se poursuivre, nous, on
accepte que le premier ministre manque le tiers des périodes des questions? Ça
ne marche pas.
Mme Lévesque (Fanny) :
La question, c'est pour M. Roy s'il vous plaît.
M. Bérubé : Oui.
La Modératrice
:
Dernière question en français.
Mme Lévesque (Fanny) :
Juste, sur l'affaire Louis Robert. Vous l'avez dit, là, vous avez parlé de la
consultation, qu'il y a eu des recommandations. Vous estimez à… Votre message,
finalement, est-ce que vous estimez quand même que le gouvernement a agi,
depuis un an, ou, pour vous, c'est nettement insuffisant, les problèmes
dénoncés sont encore présents?
M. Roy
: Bien,
écoutez, force est de constater qu'il n'y a pas beaucoup de recommandations qui
ont été opérationnalisées ou mises en place, hein? Là, on oblige les agronomes
à être plus transparents par rapport à leurs liens avec les entreprises, mais
on ne les sanctionne pas. Bien, moi, là, si j'avais une recommandation autre à
faire, c'est que le ministère réembauche des agronomes qui vont devenir
indépendants et qui ne seront plus soumis à la pression des grands lobbyistes
et vendeurs de pesticides. Il faut recréer l'indépendance du ministère par
rapport à ces gens-là qui font une pression énorme.
Mme Lévesque (Fanny) :
Cette pression est toujours là. Cette pression est toujours…
M. Roy
: Bien,
moi, à mon avis… Écoutez, je me souviens en commission parlementaire où le
sous-ministre était fier de nous annoncer qu'il s'était séparé ou qu'il avait
mis à pied un nombre considérable d'agronomes pour répondre à des objectifs
financiers du gouvernement et que, par contre, la livraison des services des
entreprises privées était fabuleuse. Écoutez, là, moi, je n'en revenais pas,
là.
Mme Gamache (Valérie) : Mais
quel message ça envoie, M. Roy, ce matin, aux lanceurs d'alerte, quand on
entend... un des très connus lanceurs d'alerte dit : Ça a été un travail
insipide, en quelque sorte, une commission parlementaire? Est-ce que ça
n'enlève pasle goût de dénoncer?
M. Roy
: Bien,
écoutez, le travail n'était pas insipide. C'est l'application des recommandations
qui ne sont pas au rendez-vous. C'est la même chose avec le Plan d'agriculture
durable. Le ministre en a fait une annonce, il m'a même appelé : J'ai une
bonne nouvelle pour tout le monde en agriculture. Oui, mais comment ça a
atterri sur terre, ces affaires-là?
Moi, là, je lui ai offert, en commission
parlementaire, je vous le dis, là, par rapport à l'ITAQ, l'Institut de
technologie agroalimentaire, d'aller chercher le Plan d'agriculture durable, de
l'intégrer à l'intérieur du processus de formation, de prendre les recommandations
liées au rapport des pesticides puis de l'inclure. J'ai dit : C'est la
plus belle occasion pour démontrer votre sérieux et votre respect envers les Québécois
et les Québécoises. Non, on n'a rien eu.
Donc, écoutez, quand je dis «un gouvernement
sous influence», là, bien, c'est inquiétant. Parce que, là, il faut que le ministre
prenne ses responsabilités, qu'il fasse du ménage et qu'il réponde à son imputabilité
envers la nation québécoise. Je ne demande pas sa démission, je demande qu'il
fasse ses devoirs, et qu'il aille chercher une autorité par rapport à ses
fonctionnaires, et qu'il démontre qu'il est l'homme de la situation.
La Modératrice
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît...
M. Bergeron (Patrice) :
...producteurs agricoles qui, eux, disent : Écoutez, il faut qu'on reste
concurrentiels par rapport aux méthodes de nos concurrents américains, français.
C'est ce qui est toujours ressorti comme argument.
M. Roy
: La majorité de
la production... bien, en tout cas, une grande partie de la production de
grains qui utilise des pesticides va pour l'industrie du porc, qui est une industrie
d'exportation en majorité. Ça fait qu'à un moment donné, là, il faut évaluer
toutes les choses comme elles sont, O.K.?
Ceci étant dit, ce que les agriculteurs
nous disent, puis même Équiterre puis la Fondation David-Suzuki nous ont dit :
On ne peut pas se débarrasser à 100 % des pesticides, c'est impossible. Il
y a toutes sortes de techniques, de stratégies qui existent, d'aller, bon,
prendre des drones puis aller cibler des portions de territoire qui doivent
être traitées pour juste... pour minimiser l'impact, tu sais? Ça, ça existe,
ça, puis en Europe, ils l'appliquent. Bon, mais ça, ça n'a pas été développé,
puis les agriculteurs ne sont pas soutenus là-dedans. On est encore dans une
stratégie d'épandage tous azimuts, avec des liens des agronomes avec les
entreprises, qu'ils doivent déclarer, mais qui ne sont pas sanctionnés quand le
conflit d'intérêts est patent. Ça fait qu'il y a beaucoup de travail à faire
encore. Et il faut juste que le gouvernement prenne ses responsabilités et puis
qu'on sanctionne les sous-ministres, puis je l'ai dit aussi, dans un autre
point de presse, par rapport à la forêt, là, qui se sentent comme une caste d'intouchables,
là. Bien, il faut sanctionner.
La Modératrice
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Mr. Bérubé, with all
those negociations with the F1 and now that the contract might be extended to
2030‑2031 instead of 2020‑2029, what's at stake? What Quebeckers have to
understand?
M.
Bérubé
:
They might loose the race to Turkey. Because there is a
major threat because we didn't held the race last year and now this year. So
it's about big money. And I know pretty well this topic because I used to be
the negotiator for the Government of Québec, for the renewal of the agreement.
That was in 2013. And I remember that, to talk about about big money, they
don't have a lot of feelings about Montréal. There's : OK with Montréal, it's
such a great place to hold a race. But money talks, and if Québec cannot be
there totally for the race, I am afraid that we might loose that great race to
Turkey. So that's major threat to this big event.
Mme Senay (Cathy) : So, it's important to Québec that the Government keeps putting
pressure on and put this as a…
M. Bérubé :
It keeps alive the François Dumontier's company, which is a good thing. He is
someone from Montréal, he does a great job. Normand Legault used to do a great
job as well. But I'm pretty sure that today is not a great day for the future
of Formula 1 in Montréal.
Mme Senay (Cathy) : Now that there is a death and there is a name link to AstraZeneca's
complications, what's your role as an MNA responsible of citizens?
M. Bérubé :
Well, I have some questions myself. And, since the beginning, what we have to
do is to make sure that people understand that it's better to have a vaccine
than not. And then, we have different offers, and, since the beginning,
AstraZeneca, it's hard to sell. And now someone is dead, it's sure, I'm pretty
sure that a lot of people do not want to be inoculated with AstraZeneca. So,
that's a big problem. It might play in the objective of the Government to be
free, collectively, June 24.
Mme Senay (Cathy) : That's your worry?
M. Bérubé :
That's the major worry of Mr. Dubé. But my worry is to make sure that we
can get rid of this pandemic as soon as possible. So, it's a game changer.
Mme Senay (Cathy) : It is? It is?
M. Bérubé :
It's a game changer because a lot of people, I'm pretty sure, do not want to be
inoculated with AstraZeneca, and maybe we need a campaign for that. It's hard
to convince someone to… 50 years old, to get this vaccine, when yesterday a
woman of this age died in Québec. So, it's not a good publicity at all.
M. Grillo (Matthew) : Going back to F1, how fragile do you think the situation is?
M. Bérubé :
It is.
M. Grillo (Matthew) : You have experience…
M. Bérubé :
It is, it is. I used to negotiate, myself, with Bernie Ecclestone. That's something I will remember for the rest of my life. It's all about
money. The only reason Mr. Ecclestone used to come to Montréal is to make sure
that he secures the deal that we have with Montréal. And we negotiate with the
federal Government, the city of Montréal and Tourisme Montréal. This is the
four parts of the agreement. And, since I know pretty well what's going on
right now, I talked to Mr. Dumontier, a few weeks ago, I feel that they are in
a weak position right know for 2022. It might be relocated in Turkey. If it's
not the case, good thing. But I have some worries about that.
M. Grillo (Matthew) : So what? If Turkey throws more money on the table, you think the
F1…
M. Bérubé :
It works like that. And there's different links between the different places,
how many kilometers, how many time you have to travel the cars, and all the
people, and with the pandemic issue. And I'm pretty sure all around the world
we have big cities, like, new cities, getting bigger and bigger, with a lot of
money, who could hold this kind of Formula 1.
The good thing with us,
is that we are the only one in North America. So that's a good thing. And this
is the major tourism attraction in Canada, in Montréal and in Canada as well. So,
since we have it, we should keep it. And I'm afraid we… I want to know, at the
press conference of Mr. Fitzgibbon : Where you want to go, how far you
want to go to save Formula 1? And you won't hear from us that Formula 1 should
disappear, like : good riddance. No.
And it's good for
Montréal, for the image of Québec, it's good for hotels, restaurants, it's... Money
talks there too. And I remember asking for the different studies. It's
impressive, the money from… Not money from someone who leaves Saint-Eustache to
come to downtown Montréal, Île-Sainte-Hélène. People from New-York city, from
Chicago, from Tel-Aviv, from Rio, this is the kind of people we have coming to
Montréal. And we need these people.
M.
Lacroix (Louis) : Juste un petit détail. Vous avez dit tout à l'heure
que M. Legault a manqué 33 % des périodes de questions. Votre chef
n'est pas là depuis deux jours. Lui, c'est 66 % des conférences de presse,
ce matin, qu'il manque.
M. Bérubé : Il est occupé sur
un.. Bien, d'ailleurs, il est ici, mais il est occupé sur un enjeu qu'on va
pouvoir vous communiquer bientôt. Je vous avais écouté hier, je lui ai dit que
vous aviez dit ça. Mais il dit : Il va être étonné de voir sur quoi
on a travaillé. On est une petite équipe, Paul met la main à la tâche.
Mme Senay (Cathy) : … c'est
ça que vous êtes en train de nous dire?
M. Bérubé : Non, mais là, je
dis que c'est cette semaine. Le premier ministre, c'est depuis septembre. C'est
systémique, dans le cas du premier ministre. Mais vous aimeriez mieux qu'il
soit là tous les jours?
Des voix
: ...
M.
Bérubé
: Vous
aimeriez mieux qu'il soit là tous les jours, M. Legault?
M. Lacroix (Louis) : ...il
n'y a pas de problème.
M.
Bérubé
: Je
sais que vous m'aimez bien, vous me l'avez déjà dit. Et je vous l'ai dit. Mais
l'autre affaire, puis j'espère que vous êtes d'accord avec ça, je pense ça
prend un porte-parole gouvernemental qui vient répondre le matin sur les sujets
généraux. On lui laisse la place. Je vais écrire à la Tribune, je ne vois pas
Marco qui est là. Je vais lui écrire.
Une voix : …
M.
Bérubé
:
Marco.
La Modératrice
: On va
continuer la conversation après. Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 8 h 52)