(Onze heures vingt minutes)
Mme Massé : Merci.
Bonjour, tout le monde. Il y a deux ans, presque jour pour jour, la fillette de
Granby avait 7 ans. Le système l'a laissée à elle-même, et elle est décédée à
l'hôpital, comme vous le savez, à la suite d'une situation de maltraitance
grave. À chaque drame, les politiciens vont devant les caméras puis ils disent :
Plus jamais. Mais vous connaissez l'expression : «L'enfer est pavé de
bonnes intentions». Alors les tiroirs des ministères sont pleins de rapports
qui prennent parfois, trop longtemps, la poussière.
La commission Laurent a dévoilé le résultat
de deux ans de travaux sur la protection de la jeunesse au Québec. Je veux,
d'une part, saluer Mme Laurent et les commissaires, dont mon collègue Andrés
Fontecilla faisait partie, comme vous le savez, et tous ceux et toutes celles
qui ont donné leur temps et prêté leur voix à cette cause essentielle, à cette
volonté collective que ça change.
Maintenant, c'est le vrai travail qui
commence puis ça commence à être urgent. Quand je parle aux intervenants et
intervenantes, sur le terrain, elles me disent que la situation s'est empirée
depuis deux ans. Elles sont au bout du rouleau. Celles qui ne sont pas encore
parties, qui n'ont pas encore quitté le navire, bien, elles y pensent
sérieusement. Elles veulent faire leur travail, mais elles n'y arrivent pas.
Elles passent un temps énorme à remplir de la paperasse alors qu'elles sont
formées pour accompagner, intervenir, soulager les enfants, les adolescents,
adolescentes. En date du 7 mars, il y avait encore au-delà de
3 000 enfants sur la liste d'attente de la DPJ, ça fait beaucoup de
petits gars puis de petites filles qui sont à la merci d'un système dysfonctionnel.
Alors, M. Legault, c'est un appel à
l'aide. J'espère que, de tout mon cœur, vous allez entendre et vous allez agir
dans le sens du rapport de la commission Laurent. Mon collègue Sol Zanetti,
d'ailleurs, responsable solidaire en matière des services sociaux, talonnera le
gouvernement pour s'assurer qu'on ne se contente pas d'égrener quelques mesures
ici et là, mais qu'on attaque la situation de façon structurelle, structurante
et qu'on y mette l'argent nécessaire. Ne ménageons aucun effort. Battons-nous
pour nos enfants, c'est si important, c'est une question de vie ou de mort,
parce que c'est vraiment, pour plusieurs enfants, une question de vie ou de
mort.
M. Fontecilla : Merci,
Manon. Donc, bonjour, mesdames, messieurs. Tout d'abord, j'aimerais vous exprimer
toute ma fierté d'avoir participé à la Commission spéciale sur les droits des
enfants et la protection de la jeunesse, communément appelée commission
Laurent, d'avoir travaillé avec Mme Régine Laurent, d'avoir travaillé avec
mes collègues députés et avec cinq commissaires experts, là, qui ont fait une
contribution incroyable en termes d'expertise. Et je suis très fier d'y avoir
contribué, dans la mesure de mes moyens, à la production d'un rapport dont
j'espère qu'il va changer la protection de la jeunesse au Québec. Ça n'a pas
été une démarche facile, beaucoup de travail, beaucoup de lecture, beaucoup de
témoignages extrêmement difficiles à entendre de la part des familles, de la
part d'enfants, des jeunes, et la protection de la jeunesse sait la détresse et
je comprends le travail des intervenantes et des intervenants qui travaillent
dans ce domaine-là, de faire face à tant de souffrance, là, et je leur exprime
toute ma solidarité. Je m'attends à ce que le gouvernement reprenne les
recommandations de la commission Laurent et aille de l'avant, parce que ce
qu'on a produit là fait en sorte des… c'est un jalon dans la protection de la
jeunesse ici au Québec, là. Et non seulement en termes de protection stricte de
la jeunesse en difficulté, de l'enfance en difficulté, mais aussi pour éviter
que les familles, les enfants, se rendent à la protection de la jeunesse qui
est en quelque sorte, on l'a entendu, le service d'urgence de notre système. Il
faut donc des services de prévention.
J'aimerais maintenant revenir à un sujet
qui fait l'actualité en ce moment, la crise du logement, la crise de
l'immobilier. Ça a fait beaucoup de bruit la semaine dernière, surtout à cause
d'une gaffe monumentale du premier ministre et… qui a été forcé de reconnaître,
à contrecoeur, là, l'existence d'un problème, à tout le moins, là. Nous
espérons qu'il va se rendre jusqu'à reconnaître une crise, parce que ça appelle
des moyens, une crise, et… mais pendant ce temps-là, sur le terrain, la crise
demeure, elle s'aggrave, ça affecte des milliers de ménages et, pour l'instant,
on n'entend que des intentions, des vagues intentions de la part du
gouvernement.
Nous nous attendons à ce qu'il mette
rapidement des mesures concrètes sur la table afin de régler, tant soit un peu,
la problématique, la crise du logement. Nous avons fait des propositions au
gouvernement, des propositions relativement faciles à mettre en place, par
exemple rendre les inspections obligatoires, rendre les offres d'achat
publiques pour limiter la surenchère, interdire la vente sans garantie légale
et, bien sûr, mettre en place une taxe sur la spéculation immobilière. Ce sont
toutes des solutions, que des experts, des économistes jugent réalisables,
faisables, réalistes et qui peuvent rapidement être mises en place, là. Donc,
c'est le temps que le gouvernement agisse, et nous allons tester cet après-midi
la volonté d'agir du gouvernement en présentant une motion insistant surtout
sur, peut-être la mesure la plus facile, c'est-à-dire faire en sorte
d'instaurer un mécanisme afin de rendre les différentes offres d'achat, pour
une même propriété, connues et transparentes. Nous allons voir si le
gouvernement est prêt à prendre des actions rapidement. Voilà, merci.
M. Laforest (Alain) :
Mme Massé, est-ce que le premier ministre peut se permettre de conserver
Marie-Eve Proulx à l'intérieur de son cabinet? Parce qu'à l'heure qu'il est,
là, on n'a toujours pas de confirmation qu'elle a quitté, ou qu'elle va
démissionner, ou qu'elle a été démissionnée. Compte tenu de ce qu'on sait
depuis 14 mois, et qu'elle a déjà eu un règlement hors cour, là, pour une
plainte de harcèlement psychologique devant un Tribunal du travail, vous qui
êtes une travailleuse sociale, est-ce que c'est acceptable pour une élue?
Mme Massé : Bien, écoutez,
le harcèlement est inacceptable à aucun endroit, en fait, il est même illégal.
Ceci étant dit, moi, je n'ai pas les détails. Je pense que le premier ministre
doit faire la lumière sur la situation. Mais, je réitère que le harcèlement est
inacceptable, et j'invite d'ailleurs toutes les personnes qui soient
travailleuses, que ce soit sur Internet, que ce soit... toute personne victime
de harcèlement doit lever le flag et dire : C'est inacceptable.
M. Laforest (Alain) :
...surprenant que, depuis toute cette période-là, le premier ministre a tenu le
silence, alors qu'on sait qu'il y a eu des gens qui ont été envoyés dans son
cabinet pour tenter de redresser la situation. Compte tenu qu'il a fait des
sorties, là, entre autres, sur les réseaux sociaux pour dénoncer des propos
hargneux, est-ce que vous trouvez ça normal que, dans son équipe, il y a des
gens, là, qui agissent en étant durs avec du personnel?
Mme Massé : Là où votre
première partie de question je suis totalement d'accord, il faut que le premier
ministre nous explique pourquoi, qu'est-ce qu'il savait et pourquoi il n'a pas
agi. Ça, ça lui appartient, je vous invite à le questionner.
Ceci étant dit, la cohérence, là, que nos
bottines suivent nos babines, là, ça, c'est fondamental, pas juste en
politique, dans la vie en général et particulier, mais en politique de façon
spécifique parce que c'est là-dessus qu'on est jugés constamment.
M. Larin (Vincent) : Il y
a quand même des membres du cabinet de M. Legault qui vous ont accusée
vous-même, hier, de tenir des propos qui ne sont comme pas justifiés sur les
réseaux sociaux, particulièrement le mot «cracher», là, vous accusiez
M. Legault de cracher sur les immigrants...
Mme Massé : Les réfugiés.
M. Larin (Vincent) : Les
réfugiés, excusez-moi. Qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que c'était...
Est-ce que vous retirez ce propos-là ou...
Mme Massé : Non, pas du
tout. C'est sûr que l'image est très forte. L'image est forte, et d'ailleurs
c'est une image... j'ai repris les paroles qu'une femme immigrante m'a dites
dans une... une femme réfugiée m'a dites dans une manifestation samedi. Donc,
oui, les propos sont forts, mais des fois, là, ça prend des propos forts pour
brasser.
Et les propos qu'a tenus M. Legault
concernant les immigrants, immigrantes, concernant les réfugiés, ça rentre
dedans, là. C'est comme s'ils n'étaient que des marchandises jetables. Et ça,
je peux comprendre que les gens qui vivent cette situation-là, moi, je ne la
vis pas, mais les gens qui le vivent sont très en colère de comment le premier
ministre du Québec les traite.
La Modératrice
: Une
autre question en français?
M. Robitaille (Antoine) :
Oui, concernant… Il me semble y avoir un schisme au sein de Québec solidaire.
Je lis des propos de Sibel Ataogul sur Presse toi à gauche!, là. Elle
fait partie du Collectif décolonisation. Elle parle… Elle dit que dans Mercier,
vous avez choisi une candidate, une racisée convenable, alors qu'il y en avait
avec des voiles. Donc, vous avez refusé le voile d'une certaine façon. Elle
reproche à des membres du caucus d'avoir tenu des propos sinophobes, d'avoir
défendu le mot en «n» aussi. Est-ce que vous allez sévir contre ce
collectif-là?
Mme Massé : Bien,
écoutez, comme vous le savez fort probablement, M. Robitaille, il y a
présentement, oui, une motion de blâme sur les façons de faire de ce
collectif-là. Et, on va… Tout ça va se discuter démocratiquement dans notre
prochaine instance qui s'en vient.
Ceci étant dit, je veux revenir sur les
propos que vous citez concernant les femmes qui portent le hidjab. Bien, je
vous rappellerai premièrement qu'on a eu une femme qui portait le hidjab qui
s'est présentée pour Québec solidaire, et on était supercontents, sans aucun
problème. Mais je vous dirais : bon, il y a ces propos-là qui sont tenus.
Le comité de coordination nationale va clarifier tout ça à l'interne.
Est-ce qu'il y a un schisme? Je ne crois
pas. Est-ce qu'il y a des façons de faire que, comme parti politique, on ne
veut pas? Ça, c'est clair puis c'est pour ça que le comité de coordination a
déposé une motion de blâme.
M. Robitaille (Antoine) :
Juste pour être clair, là, sur Mercier, est-ce qu'on a évincé deux candidates
voilées à Québec solidaire pour qu'il y ait une candidate qui ne le soit pas?
Mme Massé : Écoutez, chez
nous, là, c'est les membres qui déterminent, hein, il y a eu une investiture,
vous le savez, c'est les membres qui déterminent. Et Ruba a été choisie par les
membres. Là, écoutez, moi, Ruba Ghazal, avec les compétences qu'elle a, les
membres ont fait un choix.
Ceci étant dit, je réitère que moi-même,
là, j'ai rencontré des femmes voilées bien avant l'élection qui... pas voilées,
qui portent le hidjab, qui voulaient se présenter, puis je leur ai dit :
Bien sûr que vous êtes bienvenues à Québec solidaire. On avait fait
d'ailleurs... on avait identifié qu'il y avait un petit problème dans la Loi
électorale, si vous vous rappelez, il me semble que vous aviez suivi ça avec
beaucoup d'intérêt à l'époque. Alors, non.
Puis, écoutez, il y a plein de choses qui
se disent présentement. Et je vous le dis, à l'interne, on va définitivement
faire la lumière là-dessus et on ne va pas… L'objectif, là, n'est pas de dire
que les collectifs ne peuvent pas exister à Québec solidaire. C'est juste qu'il
y a des façons de faire, comme notamment traiter des gens de la fachosphère,
ça, là, on ne veut pas, on ne veut pas que ça se passe comme ça à Québec
solidaire.
M. Laforest (Alain) :
Mais le congrès s'en vient, puis votre popularité est quand même assez stable,
en légère augmentation. Est-ce que ça vous oblige à vous recentrer? Parce que
vous dites : On va régler ça à l'interne. Donc, c'est que ça dérange, non?
Mme Massé : Bien,
c'est-à-dire que lorsque certaines personnes vont dans la sphère publique, et
tout ça, c'est… Oui, le Comité de coordination national
a émis… a mis au jeu, c'est nos pratiques, suite d'ailleurs après une mise en
demeure de ce groupe-là, a mis au jeu cette idée d'une motion de blâme que nous
allons trancher. C'est ça que je vous dis. Et j'insiste beaucoup que ce n'est
pas sur… c'est sur les façons de faire que vous voulons intervenir, que nous
voulons que les membres se proposent. D'ailleurs, je pense que…
M. Robitaille (Antoine) :
Est-ce qu'il y a du racisme systémique à Québec solidaire? C'est ce qui est
affirmé, là, par Sibel Ataogul.
M. Bergeron (Patrice) :
Discrimination systémique.
M. Robitaille (Antoine) :
Oui.
Mme Massé : De la
discrimination systémique?
M. Robitaille (Antoine) :
De la discrimination systémique, oui. Discrimination systémique au sein de Québec
solidaire. Des problèmes, dit-elle.
Mme Massé : Bien,
écoutez, est-ce qu'on score à 100 %? Je ne pense pas. On a entamé depuis
plus longtemps même que la naissance du CAD, de ce collectif, une démarche pour
essayer d'être mieux, d'être… de mieux performer. La naissance de la commission
nationale autochtone qui, elle aussi, intervient dans le débat nous rappelle
qu'il y a des efforts de faits, qu'on n'est pas parfaits mais qu'on s'améliore.
Il y a toute une démarche qui est enclenchée pour avoir… On n'avait pas de
portrait, tu sais, de nos membres, les gens impliqués. On a toute une démarche
qui sera aussi, c'était prévu, qui aboutit et sera déposée à nos membres.
Est-ce qu'il y a du racisme systémique à Québec solidaire? Je…
M. Robitaille (Antoine) :
Discrimination, discrimination.
Mme Massé : Je ne crois
pas. Les membres pourront en décider, puis on continue à s'améliorer. Ça, je
vous le garantis par exemple.
La Modératrice
: On va
prendre une dernière question en français.
M. Larin (Vincent) : Mais
vous, Mme Anglade… Ah, excusez-moi du lapsus.
Mme Massé : N'essayez
pas.
M. Larin (Vincent) :
C'est dur. Mme Massé, est-ce que vous allez appuyer cette motion de blâme
là à l'endroit du CAD?
Mme Massé : Absolument,
absolument. Je suis membre du Comité de coordination et j'ai absolument appuyé
cette motion de blâme parce que, je vous dirais, je souhaite profondément que
les personnes racisées dans mon parti puissent trouver leur place, et, à
preuve, vous le savez, là, sur notre délégation de 10, on en a deux. On est à
20 %. On veut continuer, on veut faire mieux. Les personnes autochtones,
on veut faire en sorte que les personnes qui vivent avec un handicap, que tous
ces gens de la société québécoise puissent sentir que Québec solidaire, c'est
un véhicule dans lequel ils peuvent s'engager et s'impliquer.
M. Laforest (Alain) :
Tout ça, tout ce débat-là, ça nuit à l'image du parti. Ça nuit à votre image,
ce débat-là, là.
Mme Massé : Bien, écoutez...
M. Laforest (Alain) : Ça
fait une tache.
Mme Massé : Bien, écoutez,
on verra, là. Les membres vont se prononcer. Je veux dire, qu'il y ait des
membres qui ne soient pas d'accord à recevoir une motion de blâme, qui ne
veulent pas reconnaître qu'ils ont peut-être commis des erreurs dans leur façon
de faire, c'est sûr que ça branle, là, ça shake. Est-ce que ça fait une tache?
Laissez-nous vivre le mois de mai puis on verra. Moi, je vous dis, Québec
solidaire n'est pas parfait. Il travaille fort pour continuer...
M. Robitaille (Antoine) :
Est-ce que c'est un parti trop blanc? Trop blanc? Elle dit : Un parti
massivement blanc.
La Modératrice
: On va
passer en anglais...
M. Robitaille (Antoine) :
Est-ce que c'est un parti trop blanc, le parti Québec solidaire?
Mme Massé : Vous verrez
les chiffres qu'on déposera la semaine... dans deux semaines sur le travail
qu'on a fait pour poser un regard sur nous. Je pense qu'il n'y a aucun parti
qui a fait ça, là. Sur nous, la direction, les élus, 20 %; sur nous, la
direction politique, vous verrez. Sur nous, membres de Québec solidaire, est-ce
qu'on peut faire mieux? Je vous dis que oui, puis je vous dis surtout qu'on va
faire mieux.
Est-ce que ça nécessite de soutenir des
propos d'un professeur qui traite les Québécois de façon désobligeante? Qui
traite les journalistes de façon inacceptable? Ça, on dit non à ça et c'est ça
qu'on veut qui cesse, pas le collectif, ça.
La Modératrice
: Merci
beaucoup, on va passer en anglais.
M. Verville (Jean-Vincent) :Bonjour.M. Legault said yesterday ...
Do you agree with his
vision of immigration and, if
not, what is your vision?
Mme Massé : I mean, Mr. Legault, when he says that, he closed… he acts as a
blind man. He knows that… Just let's say for agriculture. He appreciates when labour comes in, work not at $66,000 and then
go back to their country. Is that the way that Mr. Legault wants to…
«d'honorer» the way that Québec says a welcoming for the migrant people. At
Québec solidaire, immigrants are not «marchandise». Immigrants are people, are
refugees, are people who... their implication in the society is very important.
And let's say what
Mr. Legault answered to Mamadou Konaké who've been at the front line when
the pandemic was at the first peak, first wave. He was in the CHSLD where the
PAB was not well-paid, was not in good conditions, protected. Did he say :
Thank you, we'll keep you here because you're a good worker, we need workers
like you, Mamadou? No, he brings him back to his country.
So, you now what? I think
Mr. Legault has to change his mind. Migrants and refugees are people and
not merchants.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Was that another mistake from
Mr. Legault?
Mme Massé : No, it's his way to see immigration. For me, that explains why
we're so late to... «donner les papiers d'accueil» at these people. We have
zero person who've been accepted in the new program that the Canada bring up, zero person. And we are in
the middle of a crisis. How... That's it, yes.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...we found out that it is
harder and harder for English-speaking families to get services. What are the
solutions? Are they all in the report or... What would you do throughout them,
these families?
Mme Massé :You know, I'll let Sol Zanetti, my... because I didn't have the
right attention to this report. But only one thing that I can stay, of course,
in Québec, to have services for
the English minority, it's important.
(Fin à 11 h 42