(Huit heures vingt et une minutes)
La Modératrice
: Bon
matin. Bienvenue au point de presse de l'opposition officielle. Prise de
parole, Marie-Claude Nichols, porte-parole en matière d'habitation, et ensuite
on va prendre les questions.
Mme Nichols : Bonjour. Bon
matin. Toujours un plaisir de vous rencontrer le matin aussi tôt. Alors, la
motion d'aujourd'hui, j'ai le goût de vous en parler, tout le monde est au
courant, la crise du logement. Alors, je crois sincèrement que le gouvernement
doit arrêter de se mettre la tête dans le sable, prononcer le mot en «c», il y
a une crise du logement partout au Québec, pas seulement dans les grands
centres urbains mais évidemment dans les régions.
Le marché de l'habitation craque de
partout, on le ressent, on le ressent tant dans l'accès à la propriété, on le
ressent pour l'accès au logement tout court, le logement social, manque
d'unités de logement social, c'est clair. Il y a des cas, il n'y a pas une
journée où on ne peut pas lire un cas, une certaine détresse humaine dans les
journaux. C'est épouvantable le nombre de personnes qui rentrent en
communication avec nous, qui sont à la recherche de logement, qui nous
sollicitent. Donc, définitivement, ça vient nous chercher.
Je trouve ça impressionnant et tout à fait...
Bien, je félicite les municipalités qui se prennent en main, qui, elles, sont
bien conscientes de la crise du logement, qui voient bien que le gouvernement
ne fait rien, le gouvernement fait du sur place ou sinon fait des annonces
sporadiques à droite, à gauche. Mais les municipalités commencent à déployer
leur plan d'urgence en prévision du 1er juillet prochain. Donc, je les
félicite. Je trouve ça... Ils sont sensibilisés, leurs citoyens les
interpellent, donc ils se prennent définitivement en main.
Je pense, entre autres, au caucus des
grandes villes de l'UMQ, les 10 grandes villes de l'UMQ qui ont interpellé
la ministre, qui ont eu une rencontre, je pense, c'est hier ou avant-hier, avec
la ministre, pour soulever cette urgence-là, pour soulever les priorités sur
leur territoire. Il y a même le maire de Gatineau qui disait avoir décrété
l'état d'urgence dans sa municipalité, d'avoir mis en place une cellule de
crise. Donc, les municipalités le reconnaissent, je ne sais pas pourquoi le
gouvernement de la CAQ ne le reconnaît pas puis ne met pas en place des
mesures.
Vous le savez, les assises, justement, de
l'UMQ commencent aujourd'hui. Il y aura un discours du premier ministre.
J'espère qu'il va s'adresser aux différentes municipalités du Québec et va leur
proposer des solutions concrètes relativement à cette crise du logement. Il
faut prioriser l'accès à un toit pour les ménages, pour les familles du Québec.
Vous le savez, tout le monde a mis sur la
table, là, des faits importants, l'accès à la propriété, où on doit souvent
payer plus que 35 % pour acheter une maison, des quatre et demie à
1 300 $. Puis ce n'est pas juste dans les centres urbains, je l'ai
dit plus tôt, c'est aussi dans les régions. Moi, j'ai été interpellée en fin de
semaine par une citoyenne de Soulanges, qui est une région, qui a trouvé pour
sa famille un quatre et demie, dans un sous-sol, à 1 300 $. On est en
région, là, on n'est pas en plein centre urbain. Donc, je trouve ça vraiment
dommage.
Notre formation politique a mis sur la
table plusieurs, plusieurs solutions. Il en existe d'autres aussi. Je pense
sincèrement qu'il faut arrêter de faire de la partisanerie relativement à cette
crise du logement puis je pense qu'il faut analyser les propositions qui sont
sur la table dans l'intérêt des Québécois et des Québécoises. Il faut présenter
un plan en habitation, un plan à court terme.
La crise du logement, là, on est dedans. Mais
le 1er juillet, là, c'est demain matin. On se rappelle que l'année passée il
y avait 354 ménages qui étaient à la rue. Il ne faudrait pas que ça se
reproduise cette année. L'ampleur de la crise est encore plus grande. Donc,
qu'est-ce qu'on fait à court terme? Souvent, on se fait répondre : Il faut
augmenter les PSL, les programmes Supplément au loyer. C'est ça, la solution.
Bien, je vous rappelle que l'année passée ça n'a pas fonctionné. Les modalités
étaient trop serrées, trop inaccessibles, même, pour plusieurs familles. Donc,
il faut bouger, puis c'est maintenant, là. Le 2 juillet, il va être trop
tard.
Donc, définitivement, on interpelle le premier
ministre pour qu'il se positionne, la ministre en Habitation, tout ça pour le
bénéfice de nos familles. Et c'est ce sur quoi on aura un débat, là, cet
après-midi, lors de la motion, de la motion du mercredi. Merci.
La Modératrice
: On est
prêts à prendre les questions.
M. Lacroix (Louis) :
M. Fortin, demain, le gouvernement... en fait, Simon Jolin-Barrette va
déposer son projet de loi sur la langue française. Vous qui venez d'un milieu
où il y a quand même beaucoup d'anglophones, qu'est-ce que vous pensez? On
pense qu'il pourrait y avoir... une des propositions, ce serait d'enlever le
statut bilingue de certaines municipalités qui tomberaient sous la barre des
50 % d'anglophones. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça? Et comment vous
réagissez à ça?
M. Fortin :
Bien, d'abord, si vous le permettez, là, je suis content de voir que le premier
ministre et le ministre responsable de la Langue française se sont finalement
entendus sur des mesures à proposer. Ça fait longtemps qu'on nous promet ce
plan-là, qu'on lance des ballons d'essai à gauche, à droite. Alors, on est
contents de pouvoir enfin, à partir de demain, voir le résultat concret des
démarches et les propositions qui vont être faites.
Nous, on a fait 27 propositions sur
la langue, qu'on pense qui sont particulièrement porteuses, qu'on pense qui
pourraient avoir un impact important sur la promotion, la protection de la
langue française et le respect des droits des gens de langue minoritaire au Québec
également.
Pour ce qui est de cette question bien
précise sur les municipalités, ça ne faisait pas partie des propositions que,
nous, on a mises de l'avant. Nous, on n'a pas priorisé cet enjeu-là. Maintenant,
on va regarder ce qu'il y a dans le projet de loi, mais pour nous, là, ça ne
faisait pas partie des grandes priorités à mettre sur la table rapidement pour
avoir un impact sur la protection et la promotion de la langue française.
M. Lacroix (Louis) :
Mais est-ce qu'il faut préserver ce droit-là des communautés anglophones
d'avoir la possibilité d'avoir des services bilingues ou, en fait, dans leur
langue, en anglais, dans certaines municipalités? Est-ce que c'est un droit,
ça, à votre avis, qu'il faut préserver?
M. Fortin :
Nous, ce qu'on va vouloir s'assurer dans ce projet de loi là, c'est que, oui,
la protection des droits des anglophones au niveau des services qu'ils
reçoivent, elle est priorisée. Les services à la population anglophone, c'est
un droit. En même temps, on va vouloir voir des mesures bien précises pour la
protection et la promotion de la langue française. Si le gouvernement pense que
cet aspect-là bien précis, que de revoir la loi sur les services offerts dans
les municipalités, ça peut avoir un impact, un grand impact, bien, on demandera
à avoir des données là-dessus. Mais nous, dans nos priorisations, dans les
éléments qui nous apparaissaient les plus porteurs, ça n'en était pas un.
M. Lacroix (Louis) :
L'autre question : Est-ce qu'il faut réglementer le «Bonjour Hi!» dans les
commerces?
M. Fortin :
Bien, encore là, ce que je souhaite apporter, là, c'est... ce que je souhaite
entendre, en fait, du gouvernement, c'est l'impact qu'il pense que chacune des
mesures pourrait avoir. Ça fait des mois qu'on a des ballons d'essai. Là, il
nous reste 24 heures à attendre avant de vraiment savoir ce que le
gouvernement a à mettre en place. Alors, pour chacune des mesures, là, on aura
l'occasion d'en discuter demain, de voir...
M. Lacroix (Louis) :
Mais est-ce que ça vous choque?
M. Fortin :
...si le gouvernement pense et si le gouvernement trouve qu'il peut y avoir un
impact important pour chacune de ces mesures. Mais on voudra entendre les
explications du gouvernement là-dessus.
M. Lacroix (Louis) :
Mais vous, d'emblée, est-ce que ça vous choque quand vous entrez dans un
commerce puis on vous accueille avec un «Bonjour Hi!»?
M. Fortin :
Moi, je préfère le bonjour. Mais, en même temps, je veux savoir... et c'est ça
qui est important dans chacune des mesures qui seront présentées, c'est de
comprendre l'impact. Et je vous le dis, là, les mesures que, nous, on a
présentées, c'est parce qu'on pense qu'elles peuvent avoir un impact important
sur la place du français en milieu de travail, la place du français dans nos
milieux d'enseignement, la place du français dans notre société.
Mme Gamache (Valérie) : À
quel point cette réforme-là est attendue et les attentes sont élevées de votre
part?
M. Fortin :
Bien, de notre part, je pense que de la part de tout le monde. Les raisons pour
lesquelles, nous, on a tenu à présenter un plan, c'est parce qu'on pense que le
moment est juste, le moment est approprié, et on a un besoin au Québec de faire
davantage de promotion et de protection de la langue française. Alors, de toute
évidence, ce plan-là, il est attendu, oui, par nous, mais par beaucoup de gens
au Québec.
M. Bergeron (Patrice) :
Dans la circonscription de Pontiac, il y a combien de municipalités qui ont le
statut bilingue actuellement?
M. Fortin :
Il y en a plusieurs. Je crois qu'il y en a une seule en bas du seuil de
50 % d'anglophones, cependant.
M. Larin (Vincent) : Mais
êtes-vous opposé à retirer le statut de ville anglophone aux municipalités?
M. Fortin :
Bien, ça ne fait pas partie de nos priorités, O.K.? Et, si le gouvernement a
une proposition en ce sens-là, on voudra voir les détails, les détails et
l'impact que ça pourrait avoir, tant pour la protection de la langue française,
mais surtout... mais également pour les services offerts aux anglophones. Les
anglophones ont le droit d'avoir des services, au Québec, dans leur langue
également.
M. Larin (Vincent) : Même dans
une ville où il y a moins de 50 % de la population qui est…
M. Fortin : Pardon, j'ai mal
compris votre question.
M. Larin (Vincent) : Même dans
une ville où il y a moins de 50 % de la population qui…
M. Fortin :
Bien, il faut faire attention avec des mesures comme celles-là, là. Il y a des
villes qui, au fil du temps, ont vu des anglophones s'ajouter, vu des
anglophones ou des francophones s'ajouter également, donc il y a des
municipalités dans la liste qui étaient présentées, là, qui étaient tout près
du 50 %, et c'est pour ça qu'on voudra voir la proposition du gouvernement
pour voir qu'est-ce qu'il en est, l'impact que ça peut avoir. Mais que ce soit
au niveau des services gouvernementaux, l'éducation, la santé, les services
municipaux, les anglophones ont certains droits, on va vouloir s'assurer qu'ils
sont respectés tout en faisant la promotion de la langue française.
M. Lacroix (Louis) : Sur un
autre sujet, M. Fortin, est-ce que le président de l'Assemblée nationale,
François Paradis, a outrepassé ses pouvoirs, hier, lorsqu'il a empêché
Mme Rizqy de poser une question au ministre de l'Éducation, Jean-François
Roberge?
M. Fortin :
Je vais le dire le plus clairement possible, là, de notre côté, on était particulièrement
déçus de la façon dont s'est déroulé le débat, hier, à l'Assemblée nationale.
Le président de l'Assemblée a un rôle de gardien des droits des députés. Et son
rôle, c'est de nous dire, lorsqu'on enfreint les lois, qu'on est en train
d'enfreindre le règlement de l'Assemblée nationale, qu'on va trop loin dans les
mots qu'on prononce. Le rôle du président, ce n'est pas d'anticiper les mots
qui seront prononcés, ce n'est pas de dire : Je pense que vous allez dire
quelque chose qui est contre le règlement. Non. Si on dit quelque chose qui ne
va pas dans le sens du règlement, le président a le devoir de nous rappeler à
l'ordre, mais le président n'a pas la responsabilité d'anticiper ce qu'on
pourrait dire. Dans notre lecture des choses, là, le président se doit de
préserver nos droits, et hier, disons que c'était à la limite de l'acceptable
de la part du président.
Des voix
: …
M. Bergeron (Patrice) :
Pourquoi, M. Fortin, c'est contre le règlement de citer le code de déontologie,
comme ce qu'elle a fait hier?
M. Fortin :
C'est une excellente question. En fait, ce que le président a dit, lorsqu'il
s'est levé, ce n'était pas nécessairement que le code de déontologie… qu'on ne
pouvait pas citer le code de déontologie. Ce qu'il nous a dit, c'est : Je
pense que vous allez amener un concept qui serait contraire au règlement. Le
président ne peut pas lire dans la pensée des députés. Le président a le droit,
le pouvoir, la responsabilité d'appliquer le règlement, mais pas de lire dans
les pensées des députés et pas de prédire l'avenir non plus. Si on va trop
loin, si le président nous rappelle à l'ordre sur une question de règlement
parce qu'on est allé trop loin, on va accepter sa décision. Mais on ne peut pas
accepter un président qui dit : Je pense que vous allez dire quelque chose
de pas correct, alors je vous interromps. Ça, c'est la première chose.
La deuxième chose, si le président juge
que certains propos ne sont pas justes, je m'attends... et je m'attends à ce
qu'il continue à le faire, mais que le règlement soit appliqué de la même
façon, que ce soit François Bonnardel, que ce soit François Legault, ou que ce
soit Marwah Rizqy, ou que ce soit n'importe qui d'autre.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
vous allez faire quoi aujourd'hui? Allez-vous...
M. Fortin :
Le message que je veux dire au président aujourd'hui, c'est qu'hier, pour nous,
c'était à la limite de l'acceptable. On n'en est pas à présenter une motion de
blâme envers le président, on n'est pas rendus là, mais je crois que la
présidence doit s'assurer de faire respecter les droits des parlementaires, le
privilège qu'a un parlementaire de dire ce qu'il veut dire, de la façon qu'il
veut le dire tant et aussi longtemps qu'il suit le règlement.
M. Lacroix (Louis) : Sans
aller vers un blâme, vous pouvez invoquer une violation de privilège.
M. Fortin :
Non, une question de privilège envers le président, ça ne se fait pas. C'est
impossible de le faire.
Mme Côté (Claudie) : Mais,
pour vous, c'était ciblé envers Marwah Rizqy parce qu'elle n'est pas une élue
caquiste, là, c'est un peu ce que vous avez dit.
M. Fortin :
Parce qu'elle n'est pas...
Mme Côté (Claudie) : Parce
qu'elle n'est pas une élue caquiste. Vous avez dit : Ce n'est pas le même
traitement quand c'est les ministres...
M. Fortin :
Non, moi, je m'attends à ce que le président de l'Assemblée fasse respecter les
mêmes règles de la même façon pour tout le monde. Hier, ce qu'on n'a pas
apprécié, ce qui nous a déçus, c'était que le président lise dans les pensées
de la députée, en disant : Je crois que vous allez dans une direction qui
n'est pas appropriée. Rien de ce que la députée avait dit ne contrevenait au
règlement à ce moment-là.
Alors, je veux simplement dire, et c'est
bon pour tous les élus ici, là, on va... tous les élus de notre formation, on
va se conformer au règlement. Si on ne s'y conforme pas, on s'attend à ce que
le président nous rappelle à l'ordre, mais uniquement lorsqu'on ne se conforme
pas au règlement.
M. Bergeron (Patrice) : Quand
vous dites que vous demandez le même traitement pour les élus libéraux que pour
les élus caquistes, est-ce que c'est une façon de dire que le président était
biaisé dans son interprétation?
M. Fortin :
Non. Ce que j'ai vu hier, c'est un président qui est intervenu à un moment
lorsqu'une élue de notre formation politique a, disons... lorsqu'il a anticipé
qu'il pourrait y avoir des propos qui n'étaient pas parlementaires. Et, en même
temps, j'ai entendu l'élu de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, dire :
J'aimerais que vous appliquiez le règlement de la même façon des deux côtés, et
il a raison, lorsqu'il a dit ça.
Mme Gamache (Valérie) : …M.
Roberge, en quelque sorte.
M. Fortin :
Pardon?
Mme Gamache (Valérie) : Vous
prétendez, donc, qu'il a protégé M. Roberge dans son intervention.
M. Fortin :
Je ne pense pas que c'était l'intention du président, moi-même, je ne prétends
pas lire dans les intentions du président. Je lui demande de faire la même
chose pour nos élus.
M. Larin (Vincent) : …j'aurais
aimé savoir : Est-ce que vous êtes satisfait des explications qui sont
fournies par la Santé publique pour justifier le maintien de restrictions à
l'extérieur? Pour mettre en contexte, là, il y a des chiffres qui sont venus du
CDC, aux États-Unis, dans un article du New York Times qui rapporte que
c'est moins de 0,01 % des contaminations qui ont lieu à l'extérieur. La
question a été posée à M. Arruda hier, puis il nous dit qu'il y a des cas de
contamination à l'extérieur au Québec, il nous en cite un dans un parc, et c'est
ce qui justifie, donc, toutes les mesures, la fermeture des terrasses. Est-ce
que vous êtes satisfait de cette explication-là, vous?
M. Fortin :Je considère qu'on est à un point, disons, où, lorsque le
gouvernement se met à parler de déconfinement, il doit nous expliquer l'ampleur
ou l'impact de chacune des mesures qui est encore en place. Là, on a des
mesures à l'extérieur qui sont… disons, qui sont importantes, qui sont sévères
encore. Et le moment serait bienvenu pour le gouvernement de mettre sur la
place publique tous les avis qu'ils ont sur ces enjeux-là. L'été approche, les
gens vont se retrouver à l'extérieur davantage, vont vouloir être à l'extérieur
davantage. Le gouvernement parle de déconfinement, donc les gens vont vouloir
socialiser. S'il y a une inquiétude de la part du gouvernement des contacts à
l'extérieur, pour s'assurer qu'on fasse les choses correctement, que tout le
monde soit… adopte une attitude et un comportement le plus responsable
possible, il serait approprié, à ce moment-là, que le gouvernement mette sur la
place publique l'ensemble des données et des avis qu'il peut avoir sur cette
question-là.
M. Larin (Vincent) : ...a été
avancé par le Dr Arruda, hier, ça ne vous ne suffit pas.
M. Fortin :
Bien, j'aimerais avoir le détail derrière les paroles du Dr Arruda.
La Modératrice
: On va
y aller en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
M. Fortin :
Hi.
Mme Senay (Cathy) : Hi or bonjour.
M. Fortin :
Bonjour.
Mme Senay (Cathy) : If you look… what do you think about the status of bilingual
municipalities? Last week, Hélène David was saying : This is an explosive
talk.
M. Fortin :
Yes.
Mme Senay (Cathy) : So, how do you see this? Because when we see the updated list of
bilingual municipalities with the proportion of English people Quebeckers,
there're a lot who don't have anymore 50 %. They will scream.
M. Fortin :
We have a preoccupation for the services that are given to the English-speaking
community. And those municipalities, those that offer bilingual services to
their citizens, they do so because they have, currently in the law, they have
the ability to do so. So, where we want to make sure that the Government does
act to protect the French language, we also want to make sure that they do
protect the rights of anglophone Quebeckers and that it doesn't affect the
services that are given to anglophone Quebeckers. That's a priority for us to
have that balance between the promotion and the
protection of French, but also the protection of services that are given to anglophone
Quebeckers.
Mme Senay (Cathy) : So you are against claiming that list?
M. Fortin : I think we have to take the… we have to take the Government's
approach, the Government's bill as a whole, look at it and hear from the
experts that will come in front of the parliamentary committees to hear what
measures have the most impact, both on the promotion and the protection of
French and on the services that are given to the anglophone community. We want
to hear those experts on every one of those measures that will be introduced by
the Government. But for us, we made 27 propositions which we think will
have a significant impact, and bilingual municipalities was not included in the
list, because it simply was not a priority item at this point for us.
Mme Senay (Cathy) : Well, your 27 propositions, for some people, they are the most
soft, if we compare to the other political parties. So, what I'm asking is that
will you oppose such a measure?
M. Fortin : ...to the premise that is brought by people who might say that. The
measures that we put in play or that we identified are ones that will have an
impact on language in the workplace, language in higher education institutions,
language in our community and how we promote and protect the French language.
And really, we think that those measures can have a significant impact.
If the Government thinks
that other measures can have an impact on the promotion and the protection on
the French language, if they think that by removing bilingual status to some
municipalities can have an impact on the promotion and the protection of the
French language, I want to hear their explanation on just how that will happen,
because in our mind we didn't think it was one of the priority items to put on
our list.
Mme Senay (Cathy) : …the Bill 101 2.0 should be about protecting French, not
against English-speaking Quebeckers.
M. Fortin : The Government has taken, since the start of their mandate, an
approach that is very much a divisive approach in government. We think that
there are things that need to happen on the promotion and the protection of the
French language, and we think it's possible to do it while respecting the
rights and the services that are given to the anglophone community.
M. Grillo (Matthew) : But, if the Government acts on this bilingual status issue and
revokes the bilingual status of certain municipalities, in your mind, are they
infringing on Anglophone rights?
M. Fortin :
Well, what we want to make sure is that they don't infringe on the services
that are given to the anglophone community. The reason that we didn't put it in
our own propositions is because we don't think this is a proposition that can
have a maximum impact on protection of the French language.
And we think it's a measure that can affect services for the English-language
community, and that is something that we should aim on protecting their rights
instead of removing some of their rights.
M. Grillo (Matthew) : In your riding, how many municipalities have bilingual status?
M. Fortin : I don't know the exact number that have bilingual status, but I
know there is only one that is under the 50% threshold.
M. Grillo (Matthew) : What if someone... what if an Anglophone from your riding came to
you and said : I'm very concerned about tomorrow, what would you tell him?
M. Fortin : I would tell him first of all : This issue, the one on
bilingual status municipalities, is one that the Government apparently is choosing to bring forward. We want to hear exactly
what they have in mind. And there is a reason why we didn't bring it forward,
because there is a possibility that services to some Anglophones can diminish.
And it's not a proposition, in
our mind, that has a maximum impact on the promotion and the protection of
French language. There is lots of other things that we can do, there is lots of
other things that we can put forward.
We'll wait and see what
the proposition is by the Government. We only have 24 hours left to see and then we can debate all of
these. Instead of debating trial balloons, we can actually debate real policy that is being proposed by the Government. So, I would honestly say :
Let's wait until tomorrow, let's see how the Government approaches it, and then you'll hear our point of view on every
single one of these issues.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Yesterday, Doctor Arruda and
Mr. Legault... strongly a deconfinement plan. What are you expecting to
see in this plan?
M. Fortin : Well, I've said it before, but I would like to see a plan that is
clear with Quebeckers. Everybody
knows that we are slowly getting towards deconfinement. Other jurisdictions
have proposed very simple plans that push people towards a higher rate of
vaccination, that encourage people to get vaccinated, that encourage the type
of behavior that most Quebeckers
are already adopting, but that we can always improve on by giving them a
specific goal. The type of document that Saskatchewan put forward is one that encourages the population
to strive towards a certain goal, and I'd like to see something like that
sooner rather than later from the Government, clear guidelines on when we can deconfine what sector. But at the
same time, I still want the «avis» or the written advice from Public Health on
the impact that every measure we are taking currently have. Thank you.
(Fin à 8 h 45)