(Onze heures trente et une minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à cette conférence de presse de la
ministre de l'Enseignement supérieur, Mme Danielle McCann. Elle dévoilera
aujourd'hui le plan d'action pour les collèges privés et le recrutement
d'étudiants internationaux. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme McCann : Bien, merci.
Alors, bonjour, tout le monde. Je présente effectivement aujourd'hui le plan de
notre gouvernement pour assurer la qualité des services éducatifs dans les
collèges privés et encadrer le recrutement des étudiants étrangers.
Alors, plusieurs événements concernant le
recrutement d'étudiants étrangers sont survenus dans les collèges privés et
nous ont grandement préoccupés. Les vérifications ont permis de constater des
pratiques questionnables sur le plan du recrutement, des pratiques
commerciales, de la gouvernance et des conditions d'enseignement.
Alors, notre plan consiste en une série de
mesures à court, moyen et long termes afin de resserrer les règles. L'enquête administrative
sur le fonctionnement des collèges privés concernant le recrutement d'étudiants
étrangers, la vérification de certains collèges privés et l'évaluation globale
du processus de traitement des demandes de permis ont mené aux constats
suivants : une croissance accélérée des admissions des étudiants
internationaux dans les collèges, certains collèges présentent des écarts
importants entre le nombre d'étudiants déclarés au ministère et les inscriptions
réelles, de nombreuses agences et firmes de recrutement d'étudiants sont
impliquées dans le processus d'immigration temporaire aux fins d'études,
certaines utilisent le nom des collèges pour leurs interactions avec les
étudiants, entretenant la confusion auprès des étudiants.
Des étudiants internationaux reçoivent des
informations incomplètes ou trompeuses. Des établissements d'enseignement
nouent des partenariats avec des firmes de recrutement afin d'attirer des
étudiants internationaux dont l'intérêt principal n'est pas les études. Les
frais de commission des firmes de recrutement peuvent être exorbitants, ce qui
a des répercussions sur la facture scolaire de l'étudiant. De plus, tous les
frais exigés aux étudiants ne sont pas transparents.
Les dirigeants de certaines firmes de recrutement
sont impliqués ou liés à des individus impliqués dans des stratagèmes douteux
de recrutement d'étudiants internationaux. La durée des programmes est, dans
certains cas, allongée moyennant des frais supplémentaires afin de maximiser la
durée de validité d'un éventuel permis de travail postdiplôme.
Les contrats de services éducatifs de
certains établissements ne sont pas précis sur certains aspects importants
comme les dates de paiement des frais de scolarité ou les pénalités
applicables. Plusieurs des plaintes proviennent d'étudiants internationaux
concernant le remboursement des frais de scolarité et d'autres frais ainsi que
des pénalités chargées par les collèges à la suite de la résiliation de contrats
par ces étudiants.
Le processus d'octroi du ministère de
l'Enseignement supérieur des permis aux collèges privés est opérationnel, mais
les activités de suivi de vérification des collèges privés nécessitent d'être
renforcées. Des attestations d'études collégiales délivrées en anglais par les
collèges privés ne comportent aucune notion de français.
Alors, à la suite de ces constats, on a
développé une série de 14 actions qui viendront corriger les lacunes constatées
et resserrer les exigences pour les collèges privés. Les principales sont les
suivantes : les établissements vont devoir se conformer à leur capacité
d'accueil; le nombre maximal d'étudiants admissibles sera dorénavant inscrit à
leur permis. Cette mesure est déjà en train d'être mise en place. Des mesures
seront aussi exigées aux établissements, notamment pour corriger la diffusion
d'informations incomplètes ou ambiguës de la part de certains collèges,
l'insuffisance des cautions réservées pour rembourser les étudiants qui
l'exigent, les lacunes dans les contrats de service, notamment concernant les
frais accessoires, la durée des programmes et les prérequis exigés et les
dossiers étudiants incomplets.
Nous allons mettre sur pied un comité
interministériel, notamment avec le MIFI, pour assurer la coordination de nos
actions et resserrer le processus de recrutement d'étudiants étrangers par des
firmes privées.
Alors, nous sommes en train d'élaborer
aussi un projet de règlement qui encadre la sollicitation d'étudiants
étrangers. Nous allons mettre ne place d'ici l'automne une équipe dédiée à la
vérification de la conformité des collèges privés, nous allons resserrer
l'analyse des demandes de permis, nous allons modifier le règlement pour
baliser les frais exigés aux étudiants et mieux les protéger. Et nous sommes en
train d'étudier la possibilité d'intégrer des notions de français dans le
parcours scolaire.
Alors, ces mesures combinées vous nous
permettre, je suis certaine, d'assurer que les services donnés par nos collèges
privés le sont dans un objectif de formation et d'apprentissage, et elles vont
permettre également de protéger les étudiants internationaux. Merci.
Le Modérateur
: Merci, Mme
la ministre. Je vais maintenant donner la parole à Lisa-Marie Gervais du Devoir
pour vous poser quelques questions. Lisa-Marie?
Mme Gervais (Lisa-Marie) :
Oui. Bonjour, Mme la ministre.
Mme McCann : Oui, bonjour,
Mme Gervais.
Mme Gervais (Lisa-Marie) :
...de votre plan d'action avec plusieurs... donc, plusieurs mesures.
Ma première question... Ça fait très
longtemps que je couvre l'éducation, que je fais des demandes concernant ces
collèges-là. On est plusieurs médias à le faire. On a des preuves, des
informations, des échanges entre la Direction de l'enseignement privé et ces
collèges-là, et ça fait des années, des années et des années qu'ils ne se
conforment pas. Je comprends que vous êtes en train d'agir.
Comment vous allez faire pour mettre en
place ces mesures-là? Est-ce qu'il y aura un ajout de personnel? Parce que
clairement les inspections n'étaient pas suffisantes, parce que votre ministère
était... donc, la Direction de l'enseignement privé était au courant de
certains problèmes qui n'étaient pas corrigés pendant plusieurs années. Donc,
je m'interroge vraiment sur qu'est-ce que vous allez déployer comme ressources
pour faire appliquer ces mesures-là.
Mme McCann : Oui. Je vous
remercie pour votre question. On va effectivement déployer une équipe, une
équipe qui va voir à valider, vérifier, la conformité, hein, à la Loi sur l'enseignement
privé des établissements d'enseignement privé. Alors, ça, c'est nouveau. On va
la mettre en place d'ici septembre et elle va être active tout au long de
l'année. Elle fera des vérifications aussitôt qu'il y a des plaintes, aussitôt
qu'il y a des éléments qui nous portent à croire qu'il y a des établissements
qui ne sont pas conformes.
Mais je vous dirais que le plan d'action
que nous annonçons aujourd'hui, c'est un plan d'action costaud. Nous avons agi
rapidement, aussitôt qu'on a eu des plaintes de façon importante et que nous
nous sommes aperçus, par exemple, qu'il y avait une augmentation importante des
étudiants internationaux, hein? On a eu une augmentation de 500 % dans les
deux dernières années. Alors, on a agi rapidement.
On a des mesures administratives au
niveau, par exemple, d'inscrire un nombre maximal d'étudiants au permis. On a
également des mesures à prendre, des correctifs que nous allons demander aux
établissements que nous avons vérifiés et nous allons élaborer aussi un nouveau
règlement pour ce qui est des firmes de recrutement et des relations qu'il y a
entre nos établissements d'enseignement supérieur et des firmes de recrutement.
Et enfin, on va modifier un règlement qui
existe déjà sur la question des frais de scolarité et des frais accessoires.
Spécialement, sur les frais accessoires, on doit baliser davantage la nature
des frais accessoires et la hauteur des frais accessoires, mais aussi la nature
des frais accessoires et comment ces frais accessoires sont exigés aux étudiants
internationaux.
Alors, ce sont des mesures costaudes, et
nous, on pense qu'on va colmater les brèches, actuellement, dans les processus
qui ont cours. Et on veut protéger, évidemment, les étudiants internationaux.
Mme Gervais (Lisa-Marie) :
Puis une autre question. Je ne sais pas si je peux y aller?
Le Modérateur
: Oui.
Mme Gervais (Lisa-Marie) :
Oui. Mais là-dessus, Mme la ministre, merci pour vos précisions, puis ça me
permet de rebondir. Il y a énormément de plaintes des étudiants, vous le savez,
vous en recevez beaucoup, on en reçoit aussi, les médias. Les étudiants,
d'abord… des difficultés à se faire rembourser. On leur demande de fournir… de
verser la totalité des frais de scolarité, là, d'une année, avant même d'avoir
commencé les cours. On leur exige des frais accessoires très élevés. Également,
dans les collèges privés non subventionnés, les formations vont jusqu'à parfois
25 000 $, franchement, pour des attestations de spécialisations, enfin,
qui ne sont pas des études, là, très approfondies.
Alors, est-ce que je vous… J'entends que
vous êtes en train de dire que vous allez, donc, baisser leurs frais de
scolarité, baliser ça et que vous allez empêcher les agences… Parce qu'un des
problèmes, aussi, c'est que les agents de recrutement externes, là, qui ne sont
pas des collèges, qui ne doivent pas vous rendre de compte, perçoivent des
droits de scolarité au nom des collèges. Est-ce que vous avez un problème avec
ça? Et ça, ça va être réglé aussi?
Mme McCann : Oui. Bien, vous
soulevez plusieurs éléments. Puis effectivement concernant les contrats de
services, par exemple, les contrats que doivent signer ces établissements avec
les étudiants, ce sont… Ça fait partie des correctifs qu'on va leur demander,
ils doivent être plus clairs par rapport à ce qu'ils exigent comme frais, frais
de scolarité, frais accessoires, mais ils doivent également appliquer la Loi
sur l'enseignement privé.
Quand vous soulevez qu'on demande des
frais de scolarité au total, avant le début des classes, alors ce n'est pas
conforme. Il y a des éléments très clairs dans la Loi sur l'enseignement privé.
On peut demander 50 % des frais de scolarité au début de la session et,
par la suite, un autre 50 % à la mi-session. Alors, il faut que ces
établissements-là se conforment. Et les établissements que nous avons
identifiés vont recevoir une lettre à cet effet, dans les prochaines semaines,
en leur demandant les correctifs.
Alors, on va avoir évidemment à suivre ce
dossier. La loi est très claire là-dessus. Alors, ça, ça fait partie des
actions que nous allons prendre avec les établissements qui, à notre avis,
actuellement, ne se conforment pas complètement à la Loi sur l'enseignement
privé.
Mme Gervais (Lisa-Marie) :
J'ai une autre question concernant… Justement, vous évoquez le fait que… vous
êtes un peu en train de dire : En ce moment, il y a des collèges qui ne se
conforment pas à la loi. On le sait parce que plusieurs demandes d'information
de la part des médias, aussi, nous ont permis de le savoir, et la Direction de
l'enseignement privé est très active pour les rappeler à l'ordre, ce sont des
tapes sur les doigts, temporairement.
Toutefois, il y a la Commission
consultative de l'enseignement privé, qui publie son rapport annuel, qui émet
des recommandations aussi à savoir si on continue d'accorder un permis à tel
établissement, on lui retire, on l'approuve ou pas. Et donc, si vous me
permettez l'expression, le «flag» est levé très, très souvent.
Comment se fait-il que, depuis des années
et des années, il y a des collèges, en ce moment, qui ne respectent pas la loi
en toute impunité? Et qu'est-ce que vous allez faire? Et allez-vous davantage
prendre au sérieux les recommandations du CCEP, de la commission consultative?
Mme McCann : Bien, écoutez, le
plan qu'on vous présente aujourd'hui en fait foi. Alors, c'est évident que nous
allons renforcer l'action du ministère de l'Enseignement supérieur dans ce
dossier. On va mettre sur pied une équipe qui va faire des suivis et nous
allons demander des correctifs à ces établissements. Et il y a des dispositions
dans la loi, des dispositions pénales qui sont très claires, et ça peut aller jusqu'à
la révocation du permis. Mais évidemment il faut suivre les étapes, et on
espère que... évidemment, l'intention, c'est que ces établissements-là se
conforment à la loi.
Alors, ce qu'on vous annonce aujourd'hui
c'est un renforcement de l'action, là, du ministère de l'Enseignement supérieur,
des suivis systématiques avec ces établissements. On va donner une formation
additionnel au personnel du ministère de l'Enseignement supérieur pour qu'il
connaisse bien la loi, ses ramifications et comment l'appliquer. Alors, toutes
ces mesures-là qu'on vous annonce aujourd'hui vont être mises en oeuvre d'ici
la fin de l'année. Alors, on prend un tournant, et ce sont des actions très
importantes auprès de ces établissements.
Mme Gervais (Lisa-Marie) :
J'ai une autre question, si on me permet, Mme la ministre. Donc, il y a eu
10 collèges qui étaient au coeur, donc... On sait que vous avez agi
quand... bon, ça coïncidait avec la révélation de médias sur des pratiques un
peu douteuses de certains collèges. Donc, rapidement, vous avez identifié
10 collèges, là, qui étaient comme particulièrement, un peu, au centre de
votre investigation, si je puis dire. Or, d'une part, il y en a, dans ces
collèges-là, qui sont très choqués parce qu'ils estiment qu'ils ont été un peu
les boucs émissaires pour des dizaines et des dizaines d'autres collèges qui
sont dans cette situation.
Donc, je veux savoir comment vous comptez
vous assurer que tous les collèges qui ont des problèmes soient vraiment
surveillés. Et qu'est-ce que vous dites à ces collèges qui, dans le fond, bien,
ont été amplement médiatisés et peut-être pointés comme étant des collèges
problématiques, sous enquête, et qui estiment que leur réputation est à refaire
maintenant?
Mme McCann : Bien, écoutez,
l'enquête qu'on a faite, l'enquête administrative sur le recrutement des
étudiants internationaux, c'est une enquête qui visait l'ensemble des établissements
d'enseignement supérieur. On a fait des vérifications effectivement, dans
certains établissements ciblés, parce qu'on avait de l'information, par
exemple, suite aux plaintes des étudiants internationaux, sur certains établissements,
on devait faire des vérifications. Et effectivement on a revu complètement
notre processus, là, quant à la gestion de ce dossier au niveau des étudiants
internationaux.
Alors, moi, je vous dirais que notre processus,
il est global, il est pour l'ensemble des établissements d'enseignement
supérieur, qui tous doivent se conformer. Alors, on a évidemment fait cet
exercice le plus possible dans les règles de l'art, et ça va continuer parce
qu'on met des mesures, là, d'ici la fin de l'année, qui vont être mises en
oeuvre. On a parlé de modification de règlements, élaborer des nouveaux
règlements, mais également tout le processus de demande de renouvellement de
permis ou de modification de permis. Et ça, tous les établissements privés
doivent en faire la demande de renouvellement. On a une séquence, là, dans les
prochaines années. Et il y a aussi des besoins au niveau de la modification de
permis. Et c'est à ce moment-là, aussi, qu'on va revoir avec les établissements
certains fonctionnements. Alors, on applique la loi, on modifie des règlements,
mais on est équitables à l'endroit de l'ensemble des établissements.
Le Modérateur
: Une
dernière question, Mme Gervais?
Mme Gervais (Lisa-Marie) :
Oui, une petite dernière, en corollaire.
Le Modérateur
: Oui.
Une dernière. Merci.
Mme Gervais (Lisa-Marie) :
Dans les 10 collèges sous enquête, il y avait le cégep Gaspésie—Les Îles,
qui avait un campus à Montréal, qui était identifié, là, comme… or c'est une institution
d'enseignement publique. Donc, jusqu'où va s'étendre... Et, j'aimerais
comprendre, est-ce qu'en ce moment le plan d'action concerne juste les collèges
privés non subventionnés ou également va s'appliquer aux collèges privés
subventionnés ou publics, là, parce qu'il y a plusieurs ordres de financement,
de subvention de ces collèges-là. Donc, est-ce que ça va toucher aussi les
collèges publics, par exemple?
Mme McCann : Bien, en fait,
l'enquête touchait l'ensemble des collèges privés, hein, qu'ils soient non
subventionnés ou subventionnés. Pour ce qui est des collèges publics, vous
mentionnez le collège… le cégep Gaspésie—Les Îles, au niveau des services
pédagogiques, bon, ils sont sous la loi des cégeps et c'est conforme. Mais il y
a effectivement un lien avec une firme de recrutement ou des firmes de
recrutement. Et là je vous rappelle, là, ce que je disais, qu'on va élaborer un
règlement, un nouveau règlement découlant de la loi pour ce qui est des liens
des établissements d'enseignement supérieur, au niveau privé, avec des firmes
de recrutement pour encadrer cette relation entre les établissements
d'enseignement privés et les firmes de recrutement. Mais ça va aussi toucher
les établissements d'enseignement publics qui ont affaire avec des firmes de
recrutement.
Le Modérateur
: Merci.
Je donne, maintenant, la parole à Hugo Lavallée de Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui.
Bonjour, Mme McCann. Quelques questions un peu plus pointues, là, juste
pour être sûr de bien comprendre. Donc, concernant des révocations de permis,
je comprends que, pour l'instant, là, il n'y a pas de permis qui sont révoqués.
C'est bien ça?
Mme McCann : Pas à ce
moment-ci.
M. Lavallée (Hugo) : Pas à ce
moment-ci. Concernant le plafonnement, là, du nombre d'étudiants. Est-ce qu'on
comprend que les limites qui vont être imposées vont être équivalentes au
nombre d'étudiants qui sont déjà admis dans ces collèges-là à l'heure où on se
parle?
Mme McCann : Écoutez, je ne
pourrai pas vous répondre de façon très, très précise, là, il faudrait que je
valide avec le ministère. Mais effectivement il y a une capacité qui peut être
dépassée dans certains collèges. Et on a, d'ailleurs, fait un premier exercice
cette semaine, on a envoyé quelques lettres à des collèges qui demandaient une
modification de permis ou un renouvellement de permis, et on leur a signifié
que la capacité maximale était x, et ce serait inscrit au permis. Alors, ils
ont 10 jours pour nous répondre, et on verra, à ce moment-là, quelle est
la situation.
Mais, ce qu'il faut retenir, c'est qu'on
ne veut plus être devant une situation où on a donné un permis en évaluant les
ressources humaines, les ressources financières, les ressources matérielles...
Et, ça, c'est un travail qui est fait au ministère et à la Commission
consultative, là, sur l'enseignement privé. Et on veut que ce nombre-là soit
respecté. Alors, on dit à un collège : Vous pouvez recevoir
500 étudiants, nous avons fait une analyse. Et on ne veut pas se
retrouver, par la suite, avec un collège qui reçoit 1000 étudiants. Parce
que, là, on reconnaît, à ce moment-là, que la capacité, qui était de 500, c'est
la capacité qui est vue, qui est possible avec les ressources humaines, les
ressources matérielles et financières. Alors, s'ils dépassent cette capacité,
on est en droit de se questionner sur la qualité, hein, les conditions
d'enseignement et de la qualité de l'enseignement. Alors, il y a tout un
exercice d'évaluation, et il faut que les établissements se conforment. Et ce
qui change, maintenant, c'est qu'on va inscrire le nombre maximal d'étudiants
au permis.
M. Lavallée (Hugo) : O.K.
Donc, je comprends bien que vous voulez faire respecter les nombres maximums
qui vont être établis. Mais ma question, c'était plutôt de savoir combien
est-ce que le Québec a la capacité d'accueillir de ces étudiants. Parce qu'on a
vu le nombre d'étudiants augmenter de façon substantielle ces dernières années.
Est-ce que, donc, vous allez pérenniser cette augmentation-là puis faire en
sorte que le total des permis dans les différentes institutions soit
équivalent, grosso modo, au nombre d'étudiants actuel ou vous pensez qu'il faut
réduire ou augmenter le nombre d'étudiants, là, dans ce type d'établissements?
Mme McCann : Mais ça, c'est
difficile de répondre à cette question parce que les établissements
d'enseignement privés peuvent ajuster leurs capacités, aussi, peuvent ajouter
des ressources matérielles, peuvent ajouter des ressources humaines. Vraiment,
c'est à eux de voir ce qu'ils peuvent faire. Donc, on ne peut pas établir un
nombre x dans l'ensemble des collèges. Eux vont décider, avec l'évaluation
qu'on en fait, est-ce qu'ils ajoutent des ressources, et là, à ce moment-là, on
peut réviser le nombre maximal. Ou bien, s'ils maintiennent le même niveau de
ressources, ils vont devoir se conformer au nombre maximal qu'on a établi.
Donc, on ne peut pas vraiment prévoir quel est le nombre maximal qu'on va
pouvoir avoir au niveau des établissements d'enseignement supérieur. On sait
qu'il a beaucoup augmenté. Mais il faut… et c'est là notre travail, nous, on
doit… la mission qu'on a, c'est de s'assurer de la qualité de l'enseignement et
de la qualité des conditions où sont donnés ces cours dans les établissements
d'enseignement privés.
M. Lavallée (Hugo) : O.K.
Mais donc, si je comprends bien, là, étant donné que les établissements peuvent
faire des demandes, ajouter des ressources pour accueillir plus d'étudiants,
compte tenu du fait que le nombre, aussi, d'établissements a beaucoup augmenté
ces dernières années, il n'y a rien dans ce que vous annoncez qui va freiner le
nombre total de ces étudiants-là qui vont être accueillis au Québec, là, si je
comprends bien. Parce qu'il va y avoir des maximums, on va pouvoir les
rehausser si on rehausse les ressources. D'autres collèges, par ailleurs,
pourraient voir le jour, obtenir des permis. Donc, il pourrait continuer à y
avoir des augmentations substantielles d'étudiants ces prochaines années.
Mme McCann : Bien, les
critères qu'on met en place sont quand même assez forts. Alors, à ce moment-là,
les établissements vont devoir vraiment faire la démonstration qu'ils sont
capables d'accueillir ces étudiants internationaux. Mais, écoutez, je pense que
ce n'est pas… il n'y a pas une limite… ou, enfin, une possibilité que ça
augmente de façon très, très importante. On va commencer par valider, vérifier
ce qui se passe dans les collèges, et peut-être qu'effectivement ils vont
s'ajuster pour en ajouter. Mais il y a probablement aussi une limite aux
possibilités des collèges d'enseignement privés de le faire. Alors, nous, on
n'est pas là pour limiter le nombre d'étudiants internationaux. Là où on arrive
et qu'on joue un rôle important, c'est de s'assurer de la qualité de cette
formation dans les collèges d'enseignement privés.
M. Lavallée (Hugo) :
Concernant la langue française, ça a été soulevé, là, ces derniers temps, vous
aviez vous-même, en commission parlementaire, évoqué la possibilité peut-être,
là, d'imposer un certain nombre d'exigences aux établissements privés non
subventionnés. Ce n'était pas dans le projet de loi n° 96. Est-ce que
donc, par ailleurs, c'est un axe sur lequel vous avez l'intention d'intervenir
pour faire en sorte que les étudiants étrangers, dans ces établissements privés
non subventionnés, doivent suivre, par exemple, des cours de français?
Mme McCann : On est en train
de regarder cette possibilité. On vient de débuter l'exercice. Mais
effectivement, avec le dépôt de la loi… du projet de loi n° 96, on
continue nos discussions là-dessus et on aimerait vraiment voir s'il y a une
possibilité d'ajouter des notions de français quand on donne des programmes de
A.E.C. dans les établissements d'enseignement privés. Effectivement, c'est un
travail qu'on débute actuellement, et ce n'est pas exclu, effectivement, qu'on
inclue dans le projet de loi n° 96 un article à cet effet.
M. Lavallée (Hugo) : Puis une
dernière question en terminant. Concernant, là, le programme d'aide financière
qui a été annoncé ces derniers jours pour les étudiants qui ont, donc, eu à
faire face aux conséquences de la pandémie, là, on sait qu'il y a une somme de
100 $ qui est prévue pour chacune des deux dernières sessions. Est-ce que
les gens qui étaient inscrits dans ces programmes, par exemple, d'A.E.C., là,
dans les collèges privés non subventionnés vont être admissibles à cette aide
financière là?
Mme McCann : Il faut qu'ils
soient vraiment des étudiants à temps plein, hein, ça, c'est notre critère de
base, donc à la session d'automne 2020 et d'hiver 2021, donc, des
étudiants à temps plein. Et ils vont être éligibles. On ne voulait pas faire de
discrimination par rapport aux étudiants internationaux. Eux aussi ont eu
vraiment des difficultés, ça n'a pas été une année facile. Puis je pense que
c'était la bonne chose à faire que de les inclure dans ces montants... pour ces
montants forfaitaires.
M. Lavallée (Hugo) : Merci.
Le Modérateur
: C'est
ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci à toutes et à tous. Bonne
journée.
(Fin à 11 h 56)