(Dix heures quarante-six minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour, bonjour
tout le monde. Vous allez me permettre de commencer en adressant quelques mots
à toutes les personnes qui ont été touchées par l'acte islamophobe qui s'est
produit en Ontario. Écoutez, c'est épouvantable quand on lit ce qui s'est
produit.
Et puis peut-être que, pour moi, la
personne qui a mieux résumé cette situation, c'est ma fille de neuf ans, avec
laquelle je parlais hier soir, puis qui m'a dit : Maman, ce qui est
terrible pour le petit garçon, ce n'est pas les blessures physiques, mais c'est
les blessures au coeur. Puis je pense que cette histoire-là vient nous toucher
au coeur et, malheureusement, nous rappeler ce que, nous-mêmes, on a vécu ici,
au Québec. Alors, vous comprendrez que toutes mes pensées sont avec les
personnes qui sont directement touchées par ça, mais également indirectement
touchées par cet acte tragique et qui nous rappelle l'importance de lutter
contre toute forme d'intolérance et de racisme ici chez nous.
On est en train de… On va parler
maintenant un petit peu de sujet d'actualité. On entame ici la dernière semaine
de nos travaux à l'Assemblée nationale, et ça va être l'occasion, pour
l'ensemble des partis politiques, de dresser le bilan de la dernière session.
Pour notre formation politique, nous avons
fait une multitude de propositions qui ont été mises de l'avant. On n'a qu'à
penser à ce que nous avons fait en matière de langue, on n'a qu'à penser à ce
qu'on a fait en matière de santé mentale, plus récemment, toute la question de
la vision économique, une vision économique humaine, on se préoccupe de notre
environnement et de notre monde en même temps de s'occuper de l'économie de
manière plus large.
Et on a également joué notre rôle
d'opposition officielle, de poser des questions, de poser des questions qui ne
sont pas faciles, auxquelles ce n'est pas nécessairement facile de répondre,
mais il faut qu'on joue ce rôle d'opposition, justement, et de tenir… et d'être
aux aguets par rapport à ce que fait le gouvernement.
Et souvent le gouvernement a voulu mettre
sous le tapis des enjeux qu'il ne souhaitait pas discuter. On n'a qu'à penser à
l'enjeu de pénurie de main-d'oeuvre; on n'a qu'à penser à tout ce qui se passe
en matière de crise pour des places en garderie, qui sévit encore aujourd'hui;
la crise du logement, hein, qui est loin d'être terminée puisqu'on approche la
période du 1er juillet; les enjeux d'éthique du ministre Fitzgibbon... de
l'ancien ministre de l'Économie, c'est-à-dire; les mensonges du ministre de
l'Éducation, on a vu beaucoup de complaisance en ce sens-là; le tunnel caquiste
de 10 milliards; la valse-hésitation autour du projet de tramway, avec
encore une illustration, pas plus tard qu'hier, pour ne nommer que ces
enjeux-là.
Comme je le disais la semaine dernière, le
fait que la pandémie… on commence à se sortir de la pandémie, que les nuages se
dissipent, on commence à voir un peu le vrai visage du gouvernement et une
attitude qui est caractérisée souvent par l'arrogance, on l'a vu avec les
enjeux d'éthique, on l'a vu avec l'enjeu du tunnel, le manque de transparence.
Si on revient un peu en arrière, on peut
penser au fait qu'ils ont toujours, toujours refusé la question d'avoir une
enquête publique indépendante, toujours refusé le débat autour de l'urgence
sanitaire, également, et, plus récemment, la question du bureau de projet,
l'incapacité pour nous de même poser des questions au directeur du bureau de
projet, par rapport au tunnel de 10 milliards, la complaisance que l'on a
vue de la part du premier ministre, notamment face au ministre de l'Éducation,
et de nombreux mensonges que nous avons… auxquels on a eu droit, et la question
de l'éthique plus qu'élastique avec l'ancien ministre de l'Économie.
Puis finalement il y a eu aussi une
certaine déconnexion lorsque l'on a parlé, par exemple, des emplois à
56 000 dollars, comme si tout passait par des emplois qui devaient
être supérieurs à ce montant-là, des loyers à 500 dollars, le million
qu'on voulait protéger pour l'ancien ministre de l'Économie.
Alors, moi, j'aurais envie de vous dire
que le premier ministre Legault de 2021 a intérêt à se rappeler du
premier ministre Legault de 2018 et se rappeler l'importance de
gouverner avec humilité et ouverture, comme lui-même le suggérait en 2018.
Il faudrait que le premier ministre de 2021 parle au premier ministre
de 2018.
Aujourd'hui, François Legault, sur
Twitter, m'a interpelée sur la question de la pénurie de main-d'oeuvre en
faisant référence à un article du chroniqueur Joseph Facal. Il disait, en fait,
que, si on avait des pénuries de main-d'oeuvre, c'est parce que les patrons ne
payaient pas assez leurs employés et qu'ils n'avaient qu'eux à blâmer.
J'aimerais rappeler quand même qu'une bonne petite lecture serait celle de
l'Institut du Québec, par rapport à cet enjeu de pénurie, parce qu'il détaille
bien précisément les enjeux auxquels nous faisons face.
Dans le domaine de la santé, en matière de
pénurie de main-d'oeuvre, nous avons 32 000 postes à pourvoir en santé et
en assistance sociale. Plus spécifiquement, lorsque l'on parle des hôpitaux, on
parle de 14 000 postes à pourvoir. On n'a qu'à penser à nos personnes qui
sont affectées par le délestage pour savoir qu'il y a 14 000 postes qui
sont vacants aujourd'hui, 14 000 postes pour lesquels on n'a pas de monde
pour occuper ces fonctions. J'aimerais rappeler au premier ministre qu'en ce
moment le patron de ces 14 000 personnes, c'est lui. Et, si je suis le
raisonnement du chroniqueur, il est le premier responsable, à ce moment-là, de
la situation, à moins qu'il nous dise que ce n'est pas de sa faute et que c'est
la faute des autres. Alors, j'aimerais bien entendre la réponse du premier
ministre quant à cet enjeu. Je suis prête.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va prendre les questions.
Mme Crête (Mylène) :
Concernant ce qui s'est produit à London, est-ce que vous considérez que c'est
un acte terroriste?
Mme Anglade : Bien, c'est un
acte clairement islamophobe. Maintenant, il y a une enquête qui va se faire
pour déterminer plus de détails par rapport à ça, et je pense que l'enquête va
pouvoir déterminer cet élément-là. Je pense qu'on peut clairement dire que
c'est un acte islamophobe, cela dit.
M. Bergeron (Patrice) :
Qu'est-ce que le Québec doit conclure, qu'est-ce que les Québécois doivent conclure,
quand ils voient un acte aussi, donc, épouvantable, à London, Ontario? Est-ce
que ça peut... ou est-ce que ça existe encore, ici? C'est rampant?
Mme Anglade : Bien, ça existe
ici, on l'a vécu. Je veux dire, ça existe partout dans le monde. Il faut
condamner ces actes de manière très ferme, sans aucune ambiguïté, parler de
notre ouverture au monde, parler de notre tolérance par rapport aux autres. Je
pense que c'est ça, le message qu'il faut d'abord et avant tout se rappeler.
Vous savez, encore une fois, on a vécu une période assez difficile, dans la
dernière année, puis, s'il y a une chose qu'il faut retenir de la dernière
année, c'est l'importance de la bienveillance, d'être bienveillants envers les
autres qui nous entourent, peu importent leurs origines, peu importent leurs
croyances.
M. Larin (Vincent) : Sur la
réforme de la loi sur la santé qui est proposée par M. Dubé, est-ce que vous
êtes ouverts, au Parti libéral, à revoir cette loi-là?
Mme Anglade : La première
chose qui m'a marquée, lorsque j'ai lu cet article-là, c'est qu'on disait qu'on
voulait prendre les mesures d'urgence, hein, d'urgence sanitaire, puis de voir
de quelle manière on pouvait les élargir ou les maintenir. Moi, la
modernisation, je n'ai aucun problème. Ce n'est jamais moi qui vais vous dire
que j'ai un problème avec la question de modernisation. Mais là, je me pose
sérieusement la question sur exactement ce que le ministre souhaite dire, quand
il dit qu'il veut… qu'il parle d'urgence sanitaire.
L'autre chose qui m'a préoccupée, qui m'a
interpellée par rapport à ça, c'est le fait qu'il n'y a pas de commission
d'enquête publique indépendante, ils l'ont refusée, mais on est prêts quand
même à modifier les lois, on n'est pas encore sorti de l'urgence sanitaire, qu'on
sait déjà ce qu'on veut modifier. Moi, j'aurais aimé qu'on fasse les constats
avant de pouvoir aller de l'avant. Donc, je trouve que cette approche-là est
préoccupante.
M. Larin (Vincent) : Vous
pensez que la volonté exprimée par le ministre Dubé de consulter les
partis, c'est de la fumée? Ce n'est pas vraiment…
Mme Anglade : Bien, il peut
bien consulter les partis, moi, je suis toujours ouverte à la consultation. Ils
savent que mon bureau est ouvert. Là n'est pas la question. La question, c'est
que le ministre parle de modernisation. Si c'est une modernisation pour rendre
les données transparentes, c'est une chose. Mais, si c'est une modernisation où
on essaie d'intégrer des portions de l'état d'urgence, qu'on essaie d'élargir,
d'avoir plus de gré à gré, d'essayer d'embrasser très large par rapport à ça, avant
même qu'il y ait une enquête publique indépendante, avant même qu'il y ait eu
un rapport qui soit déposé, je trouve qu'on saute beaucoup d'étapes. Et la
transparence devrait être au rendez-vous, ce qui n'a pas été le cas jusqu'à
présent.
M. Larin (Vincent) : Quel
genre de garantie est-ce que ça vous prendrait pour que vous donniez votre
accord à une réforme de ce genre-là?
Mme Anglade : Ah! non, mais
attendez, là, il n'y a même pas de projet de loi qui soit déposé, il n'y a rien
du tout. Alors, il n'y a pas d'histoire de donner des garanties quelconques. Mais,
même par rapport au processus, encore une fois, par rapport au processus, on
nous dit : On va peut-être utiliser l'état d'urgence, on va vouloir
élargir. Si c'est pour améliorer la transmission de l'information, c'est une
chose, mais je pense que le ministre a certainement d'autres idées en tête puis
j'aimerais bien les connaître.
M. Lavallée (Hugo) : …on a eu
le Parti québécois qui a fait une réforme du système de santé, le Parti
libéral, on voit ce que ça a donné, il y a eu des bons et des moins bons
résultats aussi. De se rembarquer encore, là, dans une réforme des lois qui
gouvernent la santé, est-ce que c'est vraiment la chose à faire?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
encore une fois, c'est pour ça que je dis : Je pense qu'il faut faire les
constats d'abord. Là, on est en train de dire... On n'est même pas encore sorti
de l'urgence sanitaire, on n'est pas encore sorti de l'urgence sanitaire, que
le ministre dit : Bien, moi, j'ai remarqué que, dans l'urgence sanitaire,
ça nous donnait des moyens, donc je veux faire une loi. J'ai l'impression qu'on
saute beaucoup, beaucoup d'étapes avant de faire les constats qui s'imposent.
Cela dit, surtout le volet informationnel,
le partage d'information, ce principe-là, je pense que c'est une bonne chose.
Pour tout le reste, il m'apparaît évident qu'on est en train de sauter
plusieurs étapes, notamment le rapport d'une véritable enquête publique
indépendante qui nous permettrait d'avoir plus d'informations sur ce qu'on
aimerait changer.
M. Robitaille (Antoine) :
Est-ce qu'on doit le succès de la campagne de vaccination, en autres, à la
réforme Barrette, la création des CIUSSS?
Mme Anglade : Bien, je vous
dirais que la campagne de vaccination... la vaccination au Québec, c'est
quelque chose… on est réputé pour ça depuis avant la pandémie, c'est quelque
chose…
M. Robitaille (Antoine) :
Mais, la réforme.
Mme Anglade : Bien, écoutez,
de faire le lien… Bien, sans doute qu'il y a un élément de ça qui explique le
succès de la vaccination. Sans doute qu'il y a un élément de la réforme qui
explique…
M. Robitaille (Antoine) :
Lequel, vous pensez?
Mme Anglade : Bien, toute la
manière de coordonner les efforts de manière…
Mme Anglade : …depuis avant la
pandémie, c'est quelque chose…
M. Robitaille (Antoine) :
Mais la réforme…
Mme Anglade : Bien, écoutez,
de faire le lien… bien, sans doute qu'il y a un élément de ça qui explique le
succès de la vaccination, sans doute qu'il y a un élément de la réforme qui
explique ça.
M. Robitaille (Antoine) :
Lequel, vous pensez?
Mme Anglade : Bien, toute la
manière de coordonner les efforts de manière beaucoup plus soutenue à travers l'ensemble
des établissements, je pense que ça a porté fruit sur la vaccination. Mais
c'est une bonne question à poser à notre porte-parole en matière de santé.
M. Bergeron (Patrice) : Sur
les déclarations du grand chef de Kanesatake qui dit : Attention, le
projet de loi n° 96, vous n'irez pas de l'avant s'il n'y a pas aussi des
changements qui doivent être apportés aussi en matière de protection des
langues autochtones, ça rappelle quasiment un film qu'on a joué dans le lac
Meech, là. Où est-ce que vous vous situez par rapport… Est-ce que vous dites :
Il faut tout de suite embarquer les autochtones dans le processus de changement
de la Constitution, le projet de loi n° 96?
Mme Anglade : Bien, premièrement,
je vous dirais que c'est toujours important d'aller à l'écoute de nos premières
nations, je pense que c'est une règle de base. Maintenant, la notion de la nation
québécoise, c'est déjà une notion qui est établie, qui a été reconnue par la
Chambre des communes. La langue française comme langue commune, ça a été établi.
Mais je pense qu'il faut qu'il y ait des échanges puis des dialogues, et d'ailleurs
ça va faire partie des consultations qu'il va y avoir certainement cet été.
Mme Côté (Claudie) :
J'aimerais vous entendre sur la décision de ne plus obliger le port du masque
en zones jaune et verte. Est-ce que vous trouvez qu'il y a confusion dans les
messages? Parce qu'on nous disait, la semaine dernière, c'était deux doses pour
pouvoir enlever le masque.
Mme Anglade : Un peu de
confusion, en effet, un peu de confusion, en effet, sur la question des masques.
Et on ne cesse de répéter : Assurons-nous de clarifier les choses, surtout
en période de déconfinement, où on voit qu'il y a des gens qui interprètent peut-être
de manière plus large ce qui devrait se passer. Donc, l'importance de clarifier
les communications.
Mme Côté (Claudie) :
Pensez-vous que ça peut être interprété comme la pandémie est finie puis…
Mme Anglade : Bien, je ne le
souhaite pas, je ne le souhaite pas parce qu'on a quand même besoin d'avoir un
certain degré de prudence, notamment dans nos zones orange. Donc, encore une
fois, la prudence est de mise pour nos assurer de passer à travers l'été et de
pouvoir se sortir de cette situation pandémique.
Mme Crête (Mylène) :
J'aimerais vous entendre sur le projet de loi n° 59. Est-ce qu'il y a
encore des choses qui vous dérangent, dans ce projet de loi là, au point que
vous pensez qu'il ne sera pas adopté d'ici vendredi?
Mme Anglade : Je sais que mes
collègues travaillent fort pour faire avancer ce dossier-là. Il y a eu des
changements qui ont été apportés, c'est une bonne chose, reconnaissance de
certaines maladies, qui sont une bonne chose. Mais, au-delà de ça, écoutez, on
va voir, mais on a montré toute la collaboration qu'on pouvait démontrer dans
ce projet de loi là. Honnêtement, je pense qu'on a vraiment fait un travail de
fond sur ce projet de loi, on a soulevé tous les enjeux qui devaient être
soulevés. Maintenant, bien, la balle va être dans le camp du gouvernement.
Mme Crête (Mylène) :
Est-ce que vous trouvez qu'il y a un problème, dans le projet de loi, avec la
prévention des accidents de travail, la santé et sécurité?
Mme Anglade : Donc, vous
voulez dire, est-ce qu'il y a des problèmes qui demeurent?
Mme Crête (Mylène) :
Oui, qui demeurent.
Mme Anglade : Bien, il y a une
amélioration, il y a une amélioration, quand même, dans les projets de loi,
dans les modifications qui ont été apportées. Maintenant, encore une fois, je
sais qu'il y a des débats encore sur certains de ces enjeux-là, donc on va
laisser la commission faire son travail.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
qu'il est vrai, Mme Anglade, que vous avez demandé à vos députés de vous
informer, cet été, s'il y aura des… aux prochaines élections?
Mme Anglade : Ah! c'est exact.
J'ai effectivement demandé à mes députés qui avaient finalisé leur réflexion de
me dire qu'est-ce qu'ils entendaient faire pour 2022.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va prendre…
M. Robitaille (Antoine) : …la
porte-parole de la Charte des régions. Comment cette charte vous aiderait, peut-être,
à reconquérir, mettons, Bonaventure? Est-ce qu'il y aurait précisément… Parce
qu'on ne sait pas trop ce que c'est, cette charte-là, jusqu'à maintenant, là.
Mme Anglade : Alors, Charte
des régions.Québec, vous êtes allé voir sur le site, la Charte des régions?
M. Robitaille (Antoine) : …
Mme Anglade : Vous ne l'avez
pas compris? Ça me fera plaisir de passer du temps avec vous là-dessus.
M. Robitaille (Antoine) :
J'essaie de comprendre. Dans Bonaventure, mettons, là. Il y a un député, là,
qui devient indépendant, entre autres parce qu'il trouve qu'on est trop urbain
dans le discours, ici, au Parlement.
Mme Anglade : Oui. La Charte
des régions, je vais juste revenir rapidement sur les principes où...
évidemment, c'est la consultation des milieux, mais c'est surtout d'enlever le
mur-à-mur, et de faire du sur-mesure région par région, et donc, pour chacune
des régions, d'identifier les enjeux qui sont spécifiques à eux et pour
lesquels on aurait besoin d'appliquer quelque chose qu'on ne peut pas appliquer
aux autres régions parce que la réalité est différente. Alors, en Gaspésie,
est-ce qu'il pourrait y avoir des mesures bien spécifiques à la Gaspésie? Absolument.
Pas nécessairement au comté de Bonaventure, mais pour l'ensemble de la
Gaspésie, oui. Puis c'est exactement les tournées que nous avons faites dans
les derniers mois, région par région. Et on continue à travailler sur la Charte
des régions pour proposer, région par région, les mesures d'ici les prochains
mois. Donc, ça va être rentré et détaillé…
M. Robitaille (Antoine) :
…pour Bonaventure, là?
Mme Anglade : Pardon?
M. Robitaille (Antoine) : Vous
n'avez rien de précis pour Bonaventure encore?
Mme Anglade : On a des choses
précises pour la région de la Gaspésie, qui vont être élaborées, puis
évidemment ça va toucher le comté de Bonaventure.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. We can see on social
media the photo of the family, four members were killed in London, Ontario, in
the weekend. So, we have faces now. The... organisation… they are asking for a
public inquiry, to the federal Government, on islamophobia. Do you have the
impression that in Québec, we are ready for another tragedy such as what
happened at the Great Mosque in Québec City in 2017? Are we ready…
Mme Anglade :
When you say : Are we ready, what do you mean?
Mme Senay (Cathy) : Do we have enough information, understanding of what islamophobia
or Islamophobic actions are?
Mme Anglade :
We never have, like… I think we never have all the
information in those contexts. We can only… We can always learn more. I think
there is always this continuous learning about those issues. And we're never
prepared. And we don't want to be prepared for this because it is terrible. We
don't want to have to live through another event like this one, like the one
they had in London. We're never prepared for it, but I think we're more
sensitised. I think we've learned some things. And, if anything, we've learned
to be more... I'm not sure how you say «bienveillant», but caring for each
other. I think that's what we've learned over this period of time. And I
certainly hope that this is going be… this helps and this is going to help us
coming out of this COVID… this
pandemic.
Mme Senay (Cathy) : How did you receive the comment of your own child?
Mme Anglade : Honestly, I had tears in my eyes.
Mme Senay (Cathy) : ...
Mme Anglade : Well, she told me… I was explaining to her that this kid lost his
parents, lost his big sister, lost her grandparent… his grandparent. And she's
the same age, and she's like : Well, where is he? Is he in the hospital?
Because he's hurt. He's going to live, but he's hurt. And she goes : But, you know, mom, this is… the physical impact
is not what is at stake, here, it's really... the pain is going to be in his
heart. Like, that's all there is to say, I mean, this kid, when you think about
him, the pain is going to be in is heart, and it's true. Yes, I had tears in my
eyes thinking about this child and how he's going to be raised. And you don't
want to have this child filled with hatred at the end. But it's hard to fathom
how this is going to work out for him without this hatred.
Mme Senay (Cathy) : The issue of masks. Children, as of this morning, don't have to
wear masks in orange zones. Now, we've learned that teachers won't have to wear
masks in green and yellow zones. It becomes…
Mme Anglade : Confusing. It becomes confusing. It was confusing last week, it is
confusing this week. And that's why the Government has to do an enormous effort to communicate so we can stay on track
with getting out of this pandemic.
Mme Senay (Cathy) : Because it was always two doses, and then you can get rid…
Mme Anglade : Now, we're changing the rules. I mean, Dr. Arruda will have to
explain it today. But I understand the confusion, and that's why we keep asking
the Government to make sure that
the communications are very clear.
M. Authier (Philip)
:
There are a lot of complaints about the way that second dose roll-out is
happening.
Mme Anglade :
Yes. Because, I thought I was going to get mine sooner.
M. Authier (Philip)
:
Yes. And they didn't specify, last week, that it was Pfizer. What's your
assessment of that…
Mme Anglade :
That was a big confusion on the part the Government, a real, clear confusion.
When we talk about simplifying things and explaining to people... Everybody
thought… I was under the assumption that, regardless of what vaccine you had,
you could move up the date of your second dose. It was not the case, so... it
is not the case till today. So, again, we need to clarify things because, for
people that got Moderna, AstraZeneca,, any other… well, those two vaccines,
this process is problematic.
M. Authier
(Philip)
: This happens on nearly all
of their announcements. There is always something left out. On many, many, many
occasions this happens. Is there…
Mme Anglade : Again, communication has not been a
strength in terms... on this pandemic, honestly, and this is another example.
The mask is another example. So, reinforcement from, again,
Santé publique, we need them to clarify and to make sure that they
communicate this information properly.
Mme Fletcher
(Raquel) : There was some people who… We saw
these long lineups, for instance at the Bill Durnan Arena, 200 people
lined up in the heat, yesterday afternoon, waiting for their dose, and then
some of them didn't even receive it after all. What should have been done, in
your mind, to avoid, you know, seniors standing up in the heat waiting for
their second dose?
Mme Anglade :
I think actually, in terms of vaccination, there are different ways you can
approach this, knowing that there is the heath, for example, coming up, and
that people will have to wait outside. I mean, could we have planned something
at a different date? Could we have planned something where people would receive
a piece of paper and coming… have to come back at a specific time? I mean,
there are ways, from a logistic perspective, where you control this better,
honestly. So, I think that the Government has means in order to improve the
situation. We didn't have to go through what happened yesterday.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
Mme Anglade : Merci, tout le
monde.
(Fin à 11 h 8)