(Huit heures vingt-huit minutes)
Mme Massé : Oui, bonjour, tout
le monde. En fait, depuis le décès horrible de Joyce Echaquan, on sent au
Québec un vent d'ouverture, de compassion face à la réalité de discrimination
puis de racisme systémique vécue par les membres des Premières Nations et les
Inuits.
Après, bien sûr, les enquêtes en rafale,
on pense à la Commission vérité et réconciliation, l'Enquête sur les femmes et
les filles disparues et assassinées, la commission Viens, les histoires
d'horreur, hein, concernant les enfants disparus, ici, au Québec, concernant
les découvertes, comme celle de Kamloops, le temps est venu de dépasser les
mots et de poser des gestes de réconciliation, de réparation et de
rectification.
Les Premières Nations et les Inuits sont
dans une éclipse linguistique. On leur dit que leurs droits linguistiques sont
reconnus, notamment dans le préambule de la Charte de la langue française, mais
on ne fait rien pour leur assurer qu'elles soient bien protégées dans un cadre
légal. Pendant des décennies, on leur a interdit de parler leurs langues à
l'école, et après, bien, on se surprend publiquement que leurs langues sont en
voie de disparition.
Déjà, en 1977, le Québec avait fait
un premier pas important, la Charte de la langue française. Dans cette charte,
au préambule, le gouvernement du Québec, l'Assemblée nationale du Québec a
reconnu leurs droits linguistiques et culturels. 1977. Un peu plus loin, dans
la charte, on l'a… n'empêche pas d'utiliser leurs langues maternelles dans
l'enseignement, et aussi, on exclut les réserves de l'application de la charte.
Mais que fait-on pour réparer le passé, pour reconnaître que les choix
politiques qui ont été faits, par le passé, ont eu un impact majeur au niveau
de la connaissance de leurs langues maternelles?
Nous savons, comme peuple québécois,
l'importance de se doter d'un cadre légal pour protéger notre langue. Nous
savons que notre langue française joue un rôle de liant social et culturel.
Alors, ce qui est nécessaire pour nous est aussi nécessaire pour eux.
Le gouvernement doit s'asseoir avec
l'ensemble des nations et voir comment rectifier le tir, comment reconnaître,
protéger et promouvoir les langues autochtones et aussi s'assurer de leur
accessibilité dans nos services publics. Rapport Viens.
Je vais déposer ce matin une motion pour
rappeler au gouvernement du Québec qu'il s'est déjà engagé, par motion de
l'Assemblée nationale, à faire tout ce que je viens de vous dire. Mais ce n'est
pas fait, et là, entre vous et moi, ça commence à urger. Donc, je vais déposer
cette motion, en espérant que le gouvernement va répondre présent. Je vais
passer la parole à Vincent.
M. Marissal : Bonjour. Vous
avez remarqué qu'il fait chaud. C'est agréable pour aller jouer dehors. Et,
encore, il fait très chaud. Il fait chaud dans les écoles, on en a parlé, mais
il y a un autre endroit où il fait très, très, très chaud, et c'est dangereux
pour la santé, je parle des hôpitaux.
Et je parle en connaissance de cause,
notamment l'hôpital qui est dans ma circonscription, un des hôpitaux, l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, où depuis lundi du personnel soignant, des professionnels
de la santé, des patients ont pris des mesures. Et c'est monté à 39 °C et même, dans un cas, à 40 °C, dans
certaines sections de l'hôpital. Inutile de dire que, dans des sections
d'hôpital comme l'obstétrique, les soins coronariens ou la gériatrie,
évidemment, 40 °C, vous comprendrez que c'est non
seulement pas optimal, mais c'est dangereux pour la population qui va à l'hôpital
pour se faire soigner et, en fait, qui souffre encore plus parce que cet hôpital,
et n'est pas le seul hôpital, est très mal pourvu. Et à ce jour, la
climatisation de fortune qu'on installe sur Maisonneuve-Rosemont, l'été, n'est
même pas installée. Pourtant, on le sait maintenant, il y a des canicules au
mois de juin, parfois il y en a même en mai.
Alors, tout ça pour vous ramener à une
initiative que j'avais prise, le mois dernier, de demander à la ministre de la
Sécurité publique, Geneviève Guilbault, d'enquérir la coroner en chef de faire
une enquête sur les morts évitables à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Il y a eu un nombre de morts énorme, dans
cet hôpital, liées à la COVID<T, je veux dire des gens qui sont rentrés avec
des problèmes souvent bénins, curables et qui ne sont malheureusement pas
ressortis de l'hôpital parce qu'ils ont contracté la COVID et ils en sont
morts. Regardez les statistiques selon les CIUSSS, la disproportion est marquée
dans l'est de Montréal et dans l'hôpital Maisonneuve-Rosemont.
La réponse de la ministre et de son
cabinet a été un non retentissant et, je dirais, assez cavalier. De la façon
dont on m'a répondu, on ne semblait pas voir le problème. Pourtant, moi je le
vois, et il n'y a pas une journée qui passe sans qu'on n'ait pas des rapports
qui nous sont faits, à mon bureau de circonscription, de l'intérieur même de
l'hôpital.
Alors, on m'a suggéré, ce que j'ai fait,
d'ailleurs, hier, de demander moi-même une enquête à la coroner pour faire la
lumière. Parce que, quant à moi, si la coroner fait enquête en ce moment dans les
CHLSD pour des morts qu'on-dit évitables, c'est le même phénomène qui s'est
produit : une chaîne de mauvaises décisions, des lieux inadéquats et une
pénurie de personnel chronique, notamment à l'hôpital Maisonneuve-Rosemeont.
Alors, j'ai fait cette demande hier. J'attends
évidemment des suites. Mais ça serait souhaitable aussi que le gouvernement, finalement,
prenne la pleline mesure de la catastrophe qu'on vit tous les jours dans l'est
de Montréal. Merci.
La Modératrice
: On va
prendre vos questions : une question, une sous-question.
Mme Lévesque (Fanny) : M.
Marissal, vous parlez, donc, d'une enquête du coroner sur les morts liées à la COVID,
donc celles qui seraient évitables, là, à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont
précisément?
M. Marissal : Oui.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que vous demandez, donc, peut-être d'élargir le mandt actuel en CHSLD, pour
s'intéresser aux hôpitaux?
M. Marissal : Je vais laisser
la coroner en chef choisir son véhicule. Moi, ce qui m'intéresse, c'est plus la
destination. Je pense qu'on doit aller faire la lumière de ce qui s'est passé.
Comment se fait-il, par exemple... et j'ai
déjà posé la question ici, en Chambre, au ministre de la Santé, comment se
fait-il que l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, qui n'est pas loin d'être une
ruine, là, comment ça se fait que cet hôpital a été désigné centre COVID dans
la première vague? Des gens se sont retrouvés, dans cet hôpital-là, dans des
chambres multiples, il n'y a pas d'aération, il fait trop chaud l'été, il y a
un manque criant de personnel, ce qui fait que, selon certains rapports de
presse, il y aurait eu jusqu'à 150 morts.
Et je répète, ça, c'est des gens qui sont
entrés, qui pour des problèmes de hanche, qui pour des problèmes cardiaques,
qui n'avaient pas de raison de mourir et qui ont contracté la COVID. Alors, je
pense que la coroner en chef, en qui j'ai grande confiance, et elle a toute
l'autonomie et l'indépendance pour faire ses enquêtes... je souhaite qu'elle
fasse la lumière là-dessus. Parce qu'on met nos gens en danger, et les réponses
que l'on a ne sont absolument pas satisfaisantes à ce jour. C'est comme si
c'est une fatalité : tu rentres à l'hôpital mais tu risques de mourir. Non.
Normalement, tu rentres à l'hôpital dans l'espoir de te faire guérir. C'est
plutôt ça, la logique. Merci.
Mme Massé : Si tu permets.
M. Marissal : Bien oui, bien
oui.
Mme Massé : Ça, c'est le cas
de Maisonneuve-Rosemont, mais je vous rappelle que ça fait longtemps qu'on dit
qu'une enquête publique sur l'ensemble de la gestion de la COVID, c'est quelque
chose qui serait souhaitable, pour être prêts pour les prochaines fois. Alors,
il y a le cas de Maisonneuve-Rosemont, il y a actuellement ce qui se passe,
mais je pense qu'une enquête publique serait aussi utile pour l'ensemble de
l'oeuvre.
M. Larin (Vincent) : Mme
Massé, peut-être sur Anticosti, je ne sais pas si vous avez vu ces photos, là,
de coupes à blanc sur l'île Anticosti ce matin dans le journal. C'est pourtant
un endroit qui va être désigné comme une aire protégée. Qu'est-ce que vous
pensez de l'approche du gouvernement dans ce dossier-là? Est-ce que c'est de la
fumée?
Mme Massé : Bien, je vous
rappelle que la semaine dernière ma collègue Émilise Lessard-Therrien nous
disait qu'il était urgent de défaire le ministère de la Forêt, Faune et Parcs,
puisque le ministre de la Forêt est plus un ministre des forestières. Bien,
voilà un exemple précis de ce qu'elle voulait signifier. Et je vous invite à
l'écouter parce qu'en période de questions elle approfondira cette question-là.
Mme Gamache (Valérie) : …les
déclarations de M. Trudeau sur la loi no° 21, disant que finalement, bien, les
Québécois reçoivent des services à visage couvert depuis un an, bien, qu'est-ce
que vous avez pensé de cette déclaration-là hier?
Mme Massé : Bien, écoutez, pour
nous, vous le savez, cette loi-là, d'entrée de jeu, c'est une loi qui n'a pas
sa place. Et je vous dirais qu'on n'avait pas besoin d'attendre le port du
masque pour savoir qu'elle était discriminatoire. Ça fait que, pour moi, la
façon d'y arriver, c'est que, si toutefois il y a des gens qui font comme :
Ah! la laïcité pourrait passer par un autre chemin, bien, je pense qu'ils
questionneront le ministre... le premier ministre du Québec. Mais, ceci étant dit,
pour nous, la loi n° 21, elle était discriminatoire avant la COVID puis
elle l'est encore.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Donc, vous appuyez les propos du premier ministre fédéral?
Mme Massé : Bien non, parce
que ce que je dis, c'est que, pour nous, elle a toujours été discriminatoire,
puis ça n'a rien à voir avec la COVID.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
M. Trudeau dit la même chose, elle a toujours été discriminatoire, selon
lui, aussi, non? Puis il ajoute le fait que, selon lui, durant la pandémie, les
gens, les Québécois… je ne veux pas le paraphraser parce que je n'ai pas la
citation sous les yeux, mais auraient été désensibilisés à la vue des masques
et des couvre-visages. Puis, selon lui, aujourd'hui, si on leur reposerait la
question, ils seraient… ils n'appuieraient pas aussi massivement, disons,
l'interdiction des couvre-visages, du masque... bien, en fait, des signes
religieux qui couvrent le visage.
Mme Massé : Écoutez, la loi
n° 21 au Québec... premièrement, c'est le Québec qui va s'occuper de ses
affaires. Ça fait que, quand vous me dites : Vous êtes d'accord avec
M. Trudeau?, moi, je dis : Regarde, on va se parler entre nous, ici,
au Québec, c'est ici que ça se passe. Ceci étant dit, la loi n° 21, depuis
son adoption ici, puis vous étiez présents, Québec solidaire a toujours
clairement dit que ce n'est pas ça, la laïcité de l'État. Ça fait que, moi, ce
n'est pas que j'appuie Trudeau ou je ne l'appuie pas, je dis : Mêle-toi de
tes affaires. Mais nous, ici, là, on est des grandes personnes, et à Québec
solidaire, avec une bonne partie des Québécois et Québécoises, on dit :
Arrêtez de mélanger laïcité de l'État et les individus. C'est deux choses
différentes.
Mme Côté (Claudie) : …alimente
la haine?
Mme Massé : Pardon?
Mme Côté (Claudie) : La loi
n° 21, est-ce qu'elle alimente la haine? C'est ça, la question qui a été
posée.
Mme Massé : Écoutez, est-ce
que la loi n° 21 alimente la haine? Elle alimente définitivement la peur
de l'autre. Mais, pour moi, pour nous, à Québec solidaire, cette loi-là, elle
est surtout discriminatoire pour une partie de Québécois et Québécoises qui
sont de confessions diverses. Mais avouons que ça a un impact tout particulier
pour les femmes. Alors, ça, c'est dérangeant. La discrimination, l'aspect
discriminatoire de cette là… de cette loi-là, pardon, ça, c'est dérangeant.
M. Bergeron (Patrice) : Qu'en
est-il de l'amalgame entre la loi n° 21 et puis l'acte immonde qui s'est
passé, à London? Est-ce qu'il y a un lien à faire, entre les deux?
Mme Massé : Bien, écoutez,
l'islamophobie, et on le sait ici, au Québec, là, on le sait ici, à Québec, là,
ça tue, hein? Ça, c'est clair, puis on l'a vu encore, malheureusement, cette
semaine. Est-ce qu'il y a un lien à faire entre la loi n° 21
et les actes qui ont été posés? Là, sincèrement, je trouve que c'est des
raccourcis. Je le dis, je le redis, la loi n° 21
suscite la peur, génère... peut générer de la peur. Mais ne faites pas de
raccourcis comme ça, là.
M. Bergeron (Patrice) : Non,
non, mais c'est que c'est un amalgame qui a été fait par M. Trudeau hier,
là, ce n'est pas moi qui…
Mme Massé : L'islamophobie
existe. Et moi, ce qui me frappe, là, c'est comment ça été difficile, dans ce Parlement-ci,
de faire reconnaître ça. Hier, pour la première fois, le mot «islamophobe»,
clairement... il me semble que c'est la première fois — là, tout d'un
coup, j'ai un doute en vous le disant — on a été capables de discuter
de ça durant le débat à l'Assemblée nationale hier. Ça fait que, moi, c'est ça
qui m'inquiète, à même titre que le racisme systémique aussi tue. Et je vous
parlais de Joyce Echaquan, bien, c'est ça aussi. Alors, c'est tout ce ménage-là
qu'il faut faire.
M. Bélair-Cirino (Marco) : ...hier,
il y a eu une avancée, selon vous, là, le mot «islamophobie» a été prononcé en Chambre,
le ministre Lafrenière a nommé une conseillère spéciale, Anne Panasuk, qui
reconnaît le racisme systémique. Donc, il y a quand même des avancées qui ont
été faites dans les dernières heures sur ce front-là, non?
Mme Massé : Bien, vous poserez
en question au premier ministre si le racisme systémique existe ici, au Québec,
vous verrez s'il y a eu des avancées. Oui, je peux bien dire, vous... Par
exemple, le gouvernement du Québec reconnaît l'Assemblée des premières nations
du Québec et du Labrador. Ça ne fait pas une avancée, même si l'APNQL reconnaît
le racisme systémique.
Mais, ceci étant dit, je ne veux pas
mettre de l'ombre. L'annonce d'hier, de Mme Panasuk, j'en parlais avec des
autochtones, hier, et avec des familles endeuillées, et c'est plutôt une bonne
nouvelle. Je pense que Mme Panasuk a développé ce lien de confiance avec
les gens des Premières Nations qui fait qu'on peut être des bons alliés et des alliés
qui reconnaissons que le racisme systémique existe. Et donc pour ces gens-là, c'est
important puisque c'est leur quotidien.
Mme Lévesque (Fanny) :
Justement, sur la langue, sauf erreur, le gouvernement fédéral a quand même
renforcé sa langue... bien, pas sa langue, mais sa loi pour protéger les
langues autochtones à travers le pays. Donc, est-ce que vous trouvez que ce qui
est fait du côté fédéral est insuffisant? Parce que c'est quand même plus du
côté fédéral, de cet angle-là. Donc, vous le voyez où exactement?
Mme Massé : C'est-à-dire qu'effectivement,
avec le C-91, le gouvernement fédéral a enfin pris un certain nombre de ses
responsabilités. Mais vous savez bien que, comme parti indépendantiste, nous,
ce qu'on dit, c'est que le gouvernement du Québec doit jouer son rôle.
Et le meilleur exemple que je peux donner,
c'est celui du rapport de la commission Viens, dans lequel il y a des
recommandations spécifiques pour les relations entre les Premières Nations, les
Inuits et les services publics ou, en tout cas, les institutions québécoises.
Alors, ça, ça ne regarde pas le fédéral. Ça, c'est notre responsabilité ici. Et
le gouvernement du Québec a déjà dit qu'il voulait mettre en oeuvre la
déclaration des Nations unies pour les droits des peuples autochtones. Et ça,
ça impose que lui-même, comme gouvernement, s'assoie avec les Premières
Nations, les Inuits, pour définir comment on va mettre ça en action, et ça
inclut les langues autochtones. Mais pas seulement, beaucoup plus largement,
comme chef Simon en faisait état : territoire, culture, économie. C'est
très large, la déclaration. Mais là prenons-le par le bout qui aurait peut-être
sauvé la vie de Joyce Echaquan, et ça s'appelle la langue.
Mme Lévesque (Fanny) : D'avoir
accès à des services dans sa langue, par exemple, à l'hôpital de Joliette?
Mme Massé : D'avoir accès à
des services dans sa langue. Il y a cinq recommandations, dans le rapport
Viens, qui vient, spécifiquement dans toutes les institutions du Québec, pas
seulement en santé... qui vient demander d'avoir accès à des services de
traduction, hein? Parce qu'on le sait, nous, comme Québécois, Québécoises,
notre langue, quand on souffre, là, quand on a mal, quand on est à l'hôpital,
c'est essentiel de pouvoir bien comprendre. Et, même quand c'est dans notre
langue maternelle, je ne sais pas pour vous autres, des fois, c'est un peu
difficile à comprendre. Alors, oui, l'accès, ça fait partie de ma motion de ce
matin, l'accès à une banque de services de traduction pour assurer, en santé,
en justice, peu importe, l'accès à de la traduction pour les langues
autochtones.
La Modératrice
:
Dernière question.
M. Larin (Vincent) : Sur le
sondage COVID, Mme Massé, est-ce que vous pensez qu'il est nécessaire de sonder
la confiance de la population envers les ministres du gouvernement pour lutter
contre la COVID-19?
Mme Massé : Écoutez, je suis
certaine que mon collègue Vincent trépigne de vous répondre, mais je vais faire
une petite… Je vous dirais, quand je… Ce gouvernement-là semble, peut-être
comme bien d'autres avant lui, décider en fonction du bruit qui se passe.
Alors, dans ce sens-là, pour moi, d'apprendre les sommes astronomiques
concernant les sondages qui devaient avoir comme impact de générer de la
connaissance concernant nos concitoyens face à la COVID, je trouve ça un peu
déplorable. Mais je vais laisser Vincent y aller avec celle-là.
M. Marissal : On est passé
d'une situation où M. Legault nous disait consulter son fil Facebook pour
savoir ce que la population pensait, c'est un peu particulier, et là on est
tombé dans l'autre extrême où il semble avoir une ligne crédit ouverte chez
SOM, puis on sonde tout ce qui bouge. Les sondages sont utiles, oui, c'est
vrai. Mais on s'est rendu compte, dans les réponses du premier ministre, qu'il
ne l'utilise pas toujours à des fins de santé publique, là. Il y a des questions
qui n'ont strictement rien à voir, là. Ils ont sondé notamment pour savoir
comment négocier avec la fonction publique, préparer une offensive contre la fonction
publique. On n'est plus du tout dans la santé publique, ici, là, on n'est plus
du tout dans les mesures sanitaires.
Alors, entre le Facebook de M. Legault
puis l'orgie de sondages, là, je leur suggère d'aller consulter le monde. Ils
sont élus, là, ils sont élus par du monde, par du vrai monde, là, qu'il parle à
son caucus, M. Legault, puis qu'il laisse ses députés… Là, on va déconfiner,
là, bien, qu'il aille parle au monde, puis ça va peut-être lui donner une
bouffée d'air frais, plutôt que de se gaver de sondages puis faire des lubies là-dessus.
Merci.
M. Bossé (Olivier) :
Mme Massé, juste pour terminer, sur les bals de finissants, rapidement, est-ce
que vous trouvez que c'est un bon deal, le 8 juillet, ou que, de toute
façon, ils ne pourront pas les faire?
Mme Massé : Bien, écoutez,
oui, dans le sens ou je pense que tout le monde est conscient que nos jeunes
avaient besoin qu'on reconnaisse qu'ils avaient fait des efforts particuliers.
Je pense que la Santé publique a essayé de trouver une voie de passage. Ceci
étant dit, je comprends tout à fait les écoles qui disent : Bien là,
attention, là, on finit dans deux semaines, là. C'est quoi, qu'est-ce que… Vous
nous mettez en plus comme charge... On n'aurait pas pu le savoir avant. Est-ce
que le premier ministre n'était pas en mesure d'identifier et de nommer quelles
auraient été ses perspectives ou c'est encore une fois parce que ça a résonné
fort dans l'espace public, qu'il est arrivé quelque chose? Moi, je comprends
que, pour avoir organisé plusieurs événements dans ma vie, à trois semaines
d'avis, c'est difficile, là, enfin, ça risque d'être impossible. Surtout que,
puis disons-le, là, nos professeurs, nos… tout le monde est à bout, tout le
monde est à bout. Mais, en même temps, nos jeunes, ils ont aussi besoin qu'on
prenne soin d'eux autres dans tout ça.
La Modératrice
: Merci.
On va passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Ms. Massé, with the motion you
will table today, you basically supporting what grand chief Simon has said for a
few days. He wants Bill 96 to consider First
Nations and indigenous languages. He doesn't want to put aside… French is not
the only battle for language in Québec.
Mme Massé : I mean, I don't know if it's in the Bill 96. I don't know the
best way. But what I know, it's with the «Déclaration des nations unies pour
les droits des peuples autochtones», it's clear that Government, the Government of Québec, have to sit down with the First
Nations and decide together how this declaration will be applied in our
society. So, is that in the Bill 96? Maybe. Or is that a law beside that?
Maybe. But I can tell you, for Québec solidaire, it's the independence, it's a new constitution billed with the
First Nations.
Mme Senay (Cathy) : Regarding Anne Panasuk, she said that… that she believes there's
systemic racism. How do you see this, that the Legault Government chose Anne Panasuk as a special advisor? Now she recommends this
systemic racism.
Mme Massé : You know, I hope that... I think it's very good news for… I talked
with some people of First Nations, yesterday, and they find it a good news to
have Mme Panasuk as a «conseillère spéciale». But I think
Mr. Lafrenière knows what Mme Panasuk thinks about the systemic
racism, and he choose her. So, I hope that he will be opened when she will ask
to understand why these children are dead. Not only they are dead, but why?
Because the «why», the question,
it's regarding the side of the systemic racism. I hope that, at that point,
Mr. Lafrenière and the CAQ Government will be opened to listen to the advice that Mme Panasuk will...
I probably... I don't want to tell her what to say or not, but when you recognize
systemic racism, you have to ask the question : Why that happened?
Mme Senay (Cathy) : And Mr. Marissal, I just would like to hear you about your
request for an inquiry, a coroner's inquiry for the hospital
Maisonneuve-Rosemont. Why are you asking this today? Why do you have to come to
that point?
M. Marissal : Well, because it's a well-known fact that Maisonneuve-Rosemont
Hospital is in really bad shape, and, at this point, this hospital is dangerous
for the population. And when you look at the numbers of death in this hospital,
people who came to the hospital with a minor problem or a curable problem and
they die because they catch COVID-19 in this hospital,
and this hospital was unfit to cure these people, I mean, when you look at the
number, more than 150 persons came to this hospital with some kind of
problem and they died because of COVID, so I think there is a clear link, here,
between what we have seen in CHSLD and what's the situation going on at HMR.
And we should address this issue. We should do this properly and, for me,
properly is with the «coroner en chef».
M. Grillo (Matthew) : Can we just hear you on Justin Trudeau and what he said… masks with
regards to Bill 21? I mean, do you agree with what he said? What are your
thoughts on that?
Mme Massé : I
mean, as you know, for Québec solidaire, the Bill 21, it's… «c'est
discriminatoire».
Des voix : Discriminatory.
Mme Massé : The Bill 21,
it's discriminatory. So, for us, it has nothing with the
pandemic situation. It was discriminatory before the pandemic situation and
it's still. So, for us, it's always the same thing, we have to bring back… call
back this law. Call back?
Une voix
: Repeal.
Mme Massé : Repeal.
La Modératrice
: Dernière question.
Mme Fletcher (Raquel) : He seemed to indicate, though, that, because we've been wearing
masks for a year now, that people might be more used to seeing Muslim women
wearing masks. Do you feel like that might be the case?
Mme Massé : I
mean, you know, the «laïcité», secularism... — is that it? — the
secularism of the State has nothing to do with the people's right to be who
they are and have the religion that they want. It's
nothing… it's not linked. So for me, for Québec
solidaire, this law is discriminatory because it's… And
that's why we have to call it back, it's because it's discriminatory and it's
because secularism has nothing to do with people, but about the institution.
M. Grillo (Matthew) : What are your thoughts on the proms, specifically? And…
Mme Massé : On what?
M. Grillo (Matthew) : On the proms, «bals des finissants», July 8th. Is
it good for you or…
Mme Massé : I mean, it's a good news for youth, but we think that it arrived
very late, very late. And maybe Mr. Legault and the Public Health should
have... «prévoir» that. Because, you know, the proms arrive at every end of the
school year, and it was easy to understand that, with this very difficult year
that the youth had, that the question of prom will be on the top of the
questions at the end of the year. So it's coming very late, and I understand
why teachers, directors find it very short to organize something.
Mme Fletcher (Raquel) : Do you feel like it was a political decision that Public Health
initially said : No, we can't take the risk of having proms, but, because
of the backlash, they decided to change their minds? Do you feel it's a
political decision more than anything?
Mme Massé : I think you can ask this question to Mr. Arruda and the Prime
Minister. But I repeat, it's a good… I think it's a good decision for youth,
for the mental health, the mental health of youth. I think it's a good
decision.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
(Fin à 9 heures)