(Onze heures trente minutes)
M. Carmant : Bonjour à toutes
et à tous. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour annoncer une
excellente nouvelle pour les jeunes et leur famille, qui pourront bénéficier de
meilleurs services de proximité et de prise en charge plus tôt. Pour y arriver,
nous avons prévu, dans le dernier budget, une somme de 28,5 millions pour
les services de prévention et intervention en négligence. L'objectif est
d'améliorer les délais d'accès aux services de proximité, d'augmenter le taux
de prise en charge et ainsi éviter que les situations ne dégénèrent.
La problématique de la négligence demeure
le motif principal de rétention des signalements par la protection de la
jeunesse. Des services appropriés doivent être offerts aux familles avant que
la sécurité ou le développement de l'enfant soient compromis. L'amélioration de
l'accès aux services de proximité, le rehaussement des programmes d'intervention
en négligence et l'intensification des interventions sont autant d'éléments
pouvant contribuer à l'amélioration de la situation de ces familles.
Ces investissements s'inscrivent en
cohérence avec les récentes recommandations de la Commission spéciale sur les
droits des enfants et la protection de la jeunesse menée par Mme Laurent. Ce financement
s'ajoute à ceux annoncés et déployés dans le réseau de la santé et des services
sociaux au cours des dernières années pour soutenir les jeunes et leur famille.
Si je peux reprendre, nous avons annoncé, premièrement,
un investissement dans le programme SIPPE, qui est le service intégré en
périnatalité et petite enfance pour les enfants... pour la grossesse et le
suivi jusqu'à deux ans, ensuite le programme CAFE, qui est Crise-ado-famille-enfance
pour les enfants avec des troubles de comportement, surtout les adolescents et
les enfants, et maintenant on vient ajouter le soutien en négligence.
En effet, depuis 2019, notre gouvernement
a investi un peu plus de 200 millions de dollars en protection de la
jeunesse et 80 millions de dollars dans le programme Agir tôt, qui, lui
aussi, prend en charge les enfants avec des retards de développement. La
réalité des familles et les besoins de ces dernières requièrent des actions en
amont de la protection, et c'est pourquoi je suis heureux de vous annoncer les
présentes sommes pour rehausser les services de première ligne jeunesse.
Je tiens à soulever aussi que nous
souhaitons favoriser la contribution des partenaires qui sont importants pour
notre réseau, soit les organismes communautaires. Ceux-ci sont très bien placés
pour comprendre les enjeux de chaque région, de chaque communauté, et leur
collaboration s'avère un atout crucial dans notre mission auprès des familles
et des jeunes en difficulté. Les établissements seront donc encouragés à faire
appel à leur expertise par l'entremise d'ententes de service.
En somme, avec cette mesure, nous nous
assurons d'améliorer durablement l'accès aux services de proximité pour les
jeunes et leur famille. Par-dessus tout, je tiens à saluer nos équipes
d'intervenants, dont l'engagement auprès des jeunes est exemplaire. Je les
remercie pour leur grand dévouement et pour l'aide essentielle qu'ils apportent
à nos jeunes afin qu'ils puissent mieux s'épanouir au sein de la collectivité.
Merci beaucoup.
M. Denis (Maxime) :
Concrètement, c'est de l'embauche de personnel? Donnez-nous un exemple, là, de
comment ça peut se refléter sur le terrain.
M. Carmant : Alors, on va
recueillir des intervenants psychosociaux. Quand, par exemple, quelqu'un voit
un enfant qui… ou chez qui on suspecte de la négligence, une famille chez qui
on suspecte de la négligence, trop souvent, le réflexe, c'est d'appeler en
protection de la jeunesse. Nous, ce qu'on veut, c'est que le réflexe, ça
devienne d'appeler les intervenants de première ligne, que le CLSC, que les
services jeunesse puissent prendre l'enfant et la famille en charge pour éviter
les signalements. Parce que le signalement, ça doit être la dernière ligne.
Donc là, on est en train de bâtir des
équipes de première ligne, que ce soit une mère qui est enceinte et chez qui on
remarque une vulnérabilité, que ce soit un enfant 0-5 ans chez qui on voit le
plus souvent de la négligence, ou que ce soit un adolescent en crise,
maintenant on a des équipes de première ligne pour prendre en charge ces
enfants-là.
Puis ce qui est important aussi de
mentionner, c'est qu'initialement, après le programme SIPPE, j'aurais mis en
place… on aurait rehaussé les équipes négligence. Mais, auparavant, ces équipes
étaient si peu financées que quelqu'un qui faisait du programme SIPPE faisait
également du programme négligence.
Pour notre gouvernement, c'est important
que chacun porte son chapeau et chacun fasse son travail de façon adéquate.
Donc, maintenant, on a de la prévention et de l'intervention précoce pendant la
grossesse, pour la jeune enfance et pour les enfants et les adolescents. Donc,
on pense qu'on va pouvoir avoir un impact significatif sur la protection de la
jeunesse.
M. Carabin (François) : Donc,
l'objectif, à terme, c'est de réduire le poids, en quelque sorte, sur la DPJ,
mieux répartir le poids.
M. Carmant : Exactement. Il
faut que la DPJ arrête d'être la salle d'urgence, que, quand les enfants n'ont
pas de services, on les envoie à la DPJ. Parce qu'il n'y a pas de services à la
DPJ. La DPJ, on prend en charge la famille.
Là, ce qu'on fait, c'est qu'on offre les
services en première ligne pour que les garderies, pour que les écoles, pour
que les familles, pour que les voisins puissent appeler et suggérer aux parents
d'aller en première ligne d'abord et avant tout.
M. Carabin (François) : Vos intervenants
psychosociaux, vous allez les chercher où, là? Il y a une pénurie, là, d'intervenants
psychosociaux.
M. Carmant : Bien, écoutez, je
dois vous dire que jusqu'à présent nos programmes jeunesse ont eu beaucoup de
succès, là, tant Agir tôt... et on a eu beaucoup de recrutement, on a augmenté
de 10 %, là, le nombre d'ETC, même dans la dernière année.
L'enjeu qu'on a, c'est avec la protection
de la jeunesse. On veut évidemment stabiliser la situation à la protection de
la jeunesse puis ensuite on pense qu'on va être en mesure de recruter d'autres
professionnels dans les programmes de première ligne.
M. Denis (Maxime) : Sur les
bals de finissants, j'aimerais vous entendre pour, justement, leur santé
mentale, est-ce que vous trouvez qu'on déconfine peut-être un peu trop vite,
finalement, la Santé publique qui a reviré à 190 degrés ou, finalement, on
est dans la bonne voie, c'est l'action qu'il fallait prendre pour nos jeunes?
M. Carmant : Bien, moi, je
pense que c'est une action qu'on devait prendre. Il faut comprendre que depuis
15 mois, on a demandé de grands efforts à nos jeunes et à nos adolescents
pour protéger leurs parents, pour protéger leurs grands-parents, pour nous
aider à sortir de cette pandémie.
Là, on leur propose des mesures sanitaires
adéquates pour faire un événement qui, la semaine dernière, je vous disais, ne
pouvait pas se tenir à l'intérieur. Là, on leur propose des mesures qui sont
adéquates, qui tiennent compte du degré de vaccination et surtout de la
situation épidémiologique. Donc, je pense que tout le monde devrait faire un petit
effort pour collaborer pour nos jeunes.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Je vous souhaite une belle fin de journée.
M. Carmant : Merci à vous.
(Fin à 11 h 37)